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Auteur/autrice : 24 aout 1944

Projection : Los labios apretados (les lèvres serrées)

Octobre 1934, Espagne. Face à la prise de pouvoir par la droite dure, la grève insurrectionnelle est déclenchée.

Sensée embraser tout le pays, elle échoue en Catalogne et est vite matée au Pays Basque. Mais dans les Asturies, la République socialiste est proclamée. Casernes et usines d’armement tombent les unes après les autres et dans les bassins miniers, argent et propriété sont abolis. Ce qui va bien au-delà de l’antifascisme. Madrid va envoyer 30 000 soldats, sous la coordination d’un certain général Franco, pour suffoquer cette rébellion. Accompagnés de la flotte de guerre et de l’aviation et face à la résistance acharnée des ouvriers, ces militaires mettent plus de deux semaines à parvenir aux centres de la rébellion. Plusieurs comités révolutionnaires coordonnent la révolution asturienne dont un est élu en assemblée sur les barricades même.

Un documentaire à voir absolument!

Débat en présence de Sergio Montero, réalisateur.

Le jeudi 10 mars 2022 à 19h
Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite (dans le respect des consignes sanitaires)

EXILÉS, des résistants de la Retirada à aujourd’hui

Mars 2022 nous invite au voyage chez nos amis liégeois.

Deux expositions complémentaires s’y installent pendant trois mois.

EXILÉS, des résistants de la Retirada à aujourd’hui

Chemins de l’exil. Philippe Gaussot.
L’exode de 500.000 Espagnols passant les Pyrénées en Février 1939, plus connu aujourd’hui sous le nom de « retirada », a été très documenté principalement par des photographes tels que Robert Capa ou Agusti Centelles ainsi que par de nombreux autres restés anonymes.
Le témoignage photographique de Philippe Gaussot, resté inédit jusqu’en 2019, porte un regard non seulement sur ce passage de la frontière mais aussi sur les conditions dramatiques de « l’accueil », quelque peu effacé, à même le sable des plages du Roussillon. Enfin ses pas, d’humanitaire, dirait-on aujourd’hui, l’ont mené à recueillir les regards et les visages des enfants basques et catalans accueillis, en l’occurrence par l’action du Comité National Catholique.

La sangre no es agua. Le sang n’est pas de l’eau. Pierre Gonnord.
Le reportage photographique de Pierre Gonnord a été effectué en 2019. Pierre Gonnord s’est intéressé à ce qu’étaient devenus ces défenseurs de la Liberté, pour celles et ceux encore en vie mais aussi à leurs enfants.
Comment chez ces exilés, l’histoire familiale a charrié leur mémoire mêlée à la grande Histoire, qu’ont-ils fait de leurs expériences et quelle a été leur transmission ? Pierre Gonnord apporte une réponse.

Parce qu’il existe cette unité de temps, mais pas seulement, l’association 24 Aout 1944, une des porteuses de la mémoire des Républicains espagnols a voulu rassembler ces deux expositions. Celle de Philippe Gaussot nous ramène plus de 80 ans en arrière, celle de Pierre Gonnord nous laisse les traces, aujourd’hui, des derniers survivants et de celles et ceux qui ne sont plus.

Les territoires de la mémoire (asbl) de Liège,
l’association 24 août 1944 de Paris,
le Ministerio de la Presidencia,
Relaciones con las Cortes y Memoria Democrática espagnol, le Collectif Krasnyi
et MNEMA asbl
ont le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition :

 

EXILÉS, résistants de la Retirada à aujourd’hui (1936-2022)
Le vendredi 4 mars 2022 à 20h
À La Cité Miroir,
Place Xavier Neujean 22 – 4000 Liège Belgique

INSCRIPTION INDISPENSABLE avant le mardi 1er mars 2022
24aout1944@gmail.com ou au 0033 6 51 72 86 18 ou 0033 6 23 53 21 56
RESERVATION@CITEMIROIR.BE OU PAR TÉLÉPHONE AU 0032 4 230 70 50

Cette exposition sera sur place du 5 mars au 21 mai, avec plusieurs propositions d’animation (expositions, projections, débats, visites accompagnées…) consultez le programme sur : EXILES.TERRITOIRES-MEMOIRE.BE
– Une histoire encore si peu connue en Belgique et qui, pourtant, est très proche de nous.
– Ces expositions amènent le spectateur à réfléchir sur les exils aujourd’hui.
– Visite animée sur la guerre d’Espagne adaptée à chaque public à partir de 15 ans à la demande

POUR ALLER PLUS LOIN
– Rencontre – animation avec l’association « 24 août 1944 » possible, sur réservation, aux dates suivantes, heures à déterminer:
– 31 mars, 01 avril, 02 avril 2022
– 20, 21, 22, 23 avril 2022

– Des activités seront organisées autour de ces deux expositions.
Pour en savoir plus, prenez-contact avec le service projets des Territoires de la Mémoire: projets@territoires-memoire.be – 032 4 232 70 02.

RÉSERVATIONS :
reservation@citemiroir.be
032 4 230 70 50

DU 5 MARS AU 22 MAI


Lun. – ven. 9h à 18h I sam. – dim. 10h à 18h


GRATUIT (Hors guidance)


À partir de 15 ans

Marzo de 2022 nos invita a viajar con nuestros amigos de Lieja
Dos exposiciones complementarias se presentan durante tres meses.

EXILIADOS, resistentes desde la Retirada hasta hoy

Caminos del exilio. Philippe Gaussot
El éxodo de 500.000 españoles que cruzan los Pirineos en febrero de 1939, más conocida hoy con el nombre de « Retirada », ha sido documentado principalmente por fotógrafos como Robert Capa o Agustín Centelles, así como por tantos otros que permanecieron anónimos.
El testimonio fotográfico de Philippe Gaussot, que permanece inédito hasta 2019, muestra, no solamente el paso de la frontera sino también las condiciones dramáticas del «recibimiento », un poco olvidadas, en la arena de las playas del Rosellón. Sus pasos de humanitario, como se diría hoy, lo han llevado a retratar las miradas y los rostros de los niños vascos y catalanes acogidos, gracias a la acción del Comité Nacional Católico.

La sangre no es agua. Le sang n’est pas de l’eau. Pierre Gonnord.
El reportaje fotográfico de Pierre Gonnord ha sido realizado en 2019. Pierre Gonnord se ha interesado por lo que les había ocurrido a los defensores de la Libertad, a los y a las que aún estaban vivos, pero también a sus hijos.
Entre estos exiliados, ¿cómo ha mantenido la historia familiar su memoria, mezclada a la gran Historia? ¿Qué han hecho de sus experiencias? y ¿cuál ha sido su transmisión? Pierre Gonnord nos da una respuesta.

Porque existe esta unidad de tiempo, pero no únicamente, la Asociación 24 Août 1944, una de las que conservan la memoria de los Republicanos españoles, ha querido reunir estas dos exposiciones. La de Philippe Gaussot nos hace regresar más de 80 años hacia atrás, y la de Pierre Gonnord nos deja hoy las huellas de los últimos supervivientes, y de aquellos y de aquellas que ya no están.

Les Territoires de la Mémoire (asbl) de Liège,
La Association 24 août 1944 de Paris,
el Ministerio de la Presidencia,
Relaciones con las Cortes y Memoria Democrática espagnol,
El Colectivo Krasnyi y MNEMA (asbl)

Tienen el placer de invitarlo a la inauguración de la exposición:

EXILIADOS, resistentes desde la Retirada hasta hoy (1936-2022)

El viernes 4 de marzo de 2022 a las 8 de la tarde
En La Cité Miroir
Place Xavier Neujean 22- 4000 Lieja, Bélgica

INSCRIPCIÓN INDISPENSABLE antes del martes 1 de marzo de 2022
24aout1944@gmail.com o a los teléfonos: 0033 6 51 72 86 18/ 0033 6 23 53 21 56
RESERVATION@CITEMIROIR.BE o al teléfono: 0032 4 230 70 50

La exposición tendrá lugar del 5 de marzo hasta el 21 de mayo, con varias propuestas (exposiciones, proyecciones, debates, visitas guiadas….)
Consulten el programa en : EXILES.TERRITOIRES-MEMOIRE.BE

– Una historia todavía poco conocida en Bélgica y que sin embargo es muy cercana a nosotros.
– Estas exposiciones hacen reflexionar al público sobre los exilios actuales.
– Visita guiada sobre la Guerra de España adaptada a cada público a partir de 15 años a la carta.

PARA IR MÁS LEJOS

– Encuentros y animaciones posibles con la Asociación 24 août 1944, bajo reserva, en las siguientes fechas, horas a determinar:
– 31 de marzo, 01 de abril, 02 de abril de 2022
– 20, 21, 22 y 23 de abril de 2022
– Se organizarán actividades acerca de las exposiciones
– Para informarse, pónganse en contacto con el servicio de proyectos de Territoires de la Mémoire: projets@territoires-memoire.be – 032 4 232 70 02

RESERVAS:
reservation@citemiroir.be
032 4 230 70 50

DEL 5 DE MARZO AL 22 DE MAYO


Lunes a viernes : de 9h a 18h
Sábado y domingo : de 10h a 18h


GRATUITO (excepto visitas guiadas)


A partir de 15 años

Documents joints

10 février HOMMAGE A L’EXIL DES REPUBLICAINS ESPAGNOLS

Février 1939 février 2022-

Il y a 83 ans, le peuple espagnol attaché à la liberté et à sa révolution sociale passait la frontière de France pour un exil qui allait durer près de 40 ans.

Les lycéens du lycée Georges Brassens se sont emparés de cette épopée et nous la racontent à leur manière d’artistes.
Ce 10 février 2022, ce sont le lycée Georges Brassens du 19e et L’association 24 août 1944 qui vous présentent :

Hommage à l’exil républicain espagnol à partir de la pièce Les Sentinelles, de Jacques Chambon, adapté. (60’)

Théâtre-concert-spectacle qui commémore la Retirada (exil républicain espagnol), la déportation dans les camps nazis et La Nueve.
Cette scène est accompagnée de chansons, poèmes, musiques et chorégraphies originales ou bien adaptées, par les classes de seconde, spécialité musique et danse ainsi que par les élèves d’espagnol de ces classes ; avec la participation des élèves des classes de première.
À l’issue de cette représentation Unique. Un échange entre la salle et les acteurs aura lieu.

Puis nous clôturerons la soirée avec à 20h15 une Projection/débat :
L’Exode d’un peuple de Louis Llech, 37’

Début 1939 a lieu l’exode de près de 500 000 républicains espagnols, militaires et civils confondus, fuyant les troupes franquistes vers la France.
Louis Llech, commerçant perpignanais et cinéaste amateur éclairé, possède une caméra 16 mm. Il va filmer, avec son ami Isambert, cette extraordinaire migration. Fasciné par l’aspect militaire de cette Retirada, il privilégie les plans de défilé, de foule, comme ceux montrant l’équipement militaire. Il n’oublie cependant pas la détresse civile, sans insister sur ses aspects pittoresques, préférant jouer sur l’image du flot ininterrompu des réfugiés.

Un débat suivra la projection, pour rappeler que les Espagnols furent immédiatement confrontés aux lois xénophobes en vigueur en France surtout depuis 1938 …

Le jeudi 10 février 2022 une soirée en deux parties :
de 18h à 20h00
Théâtre-concert-spectacle : Hommage à l’exil républicain espagnol
Et de 20h15 à 22h00 :
L’Exode d’un peuple de Louis Lech, 37’
Suivi d’un débat sur la situation légale des étrangers en France en 1939.
Au centre :
Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite (dans le respect des consignes sanitaires)

Mais ce mois de février est riche en événements et l’association 24 août 1944 participera également, à une grande exposition sur les exils, à la Sorbonne.

DAMNATIO MEMORIAE

Nous y serons le 17 février pour y parler de la mémoire de l’exil des républicains espagnols, en particuliers de leur engagement contre le nazisme et de la déportation.
Mais nous vous engageons à suivre dès le 01 février ce programme à la Sorbonne afin de découvrir d’autres terribles exils qui n’ont jamais cessé de frapper les peuples les plus attachés à la liberté.

L’exil syrien de 2015, L’exil chilien de 1971 et l’exil espagnol de 1939.

Vous trouverez le programme ci-dessous, allez-y nombreux pour comprendre et expliquer combien les exilés sont très souvent une richesse pour leur pays d’exil.
Vous pourrez découvrir des reportages photographiques inédits et édifiants sur le fracas de l’histoire à toutes ces époques.

le 13 janvier: Barcelone : Les Olympiades oubliées (1992) d’Ariel Camacho (52’)

L’année 2022 débute et nous avons l’intention de tenter tout ce que nous pourrons pour maintenir voire augmenter nos activités, nos rencontres, et nos échanges avec vous.

Beaucoup de projets se bousculent pour voir le jour :
Des publications, des expositions, des interventions auprès des scolaires et des étudiants, et bien entendu, nos rendez-vous de projections / débat au Centre Paris’Anim de la Place des Fêtes,
C’est d’ailleurs par-là que nous ouvrirons l’année avec un thème sportif, qui s’impose en cette période de Jeux olympiques où le débat sur les enjeux politiques et économiques des JO en général refait surface.
Ces jeux qui devaient symboliser le sport amateur pour toutes et tous, ont leur consécration symbolique dans les Olympiades de Barcelone en juillet 1936. Mais qu’en est-il aujourd’hui également ? Nous sommes persuadés que vous aurez à cœur de découvrir l’esprit des Olympiades et que le débat saura en mesurer les écarts contemporains.
Nous vous attendons nombreux !

Le documentaire : Barcelone : Les Olympiades oubliées (1992) d’Ariel Camacho (52’)

Après trois années de campagne d’appel à boycotter les Jeux Olympiques de Berlin de 1936 pour protester contre les lois racistes de l’Allemagne nazie et sa politique d’exclusion des sportifs juifs, des « contre-Jeux », les Olympiades populaires, sont organisés à Barcelone à partir du 20 juillet 1936.
Les Jeux de Berlin sont lourdement instrumentalisés par le régime nazi avec la complicité active des hiérarques du CIO, dont l’inévitable baron de Coubertin. Dès cette époque et encore aujourd’hui, les JO ont été un enjeux politique majeur. En 1936, pour contrer la propagande nazie, le « Frente popular » espagnol décide d’organiser une contre-olympiade à Barcelone – qui a eu la malchance de tomber le jour même l’offensive franquiste.

Le film « Les olympiades oubliées » retrace cet épisode. Diffusé une première fois à la veille des JO 1992 à Barcelone (organisés alors par un CIO présidé par le franquiste Juan Antonio Samaranch), ce film sera suivi d’un débat sur les enjeux de l’époque et ceux actuels des Jeux olympiques éclairés par l’histoire peu connue de l’olympisme moderne.

Débat en présence de Nicolas Ksiss (spécialiste du sport populaire, sous réserve).

Le jeudi 13 janvier 2022 à 19h
Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite (dans le respect des consignes sanitaires)

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Bilan 2021

BILAN 2021  

Nous avons malgré tout réussi à maintenir notre association en activité et nous avons pu proposer des interventions et des rencontres au public curieux de cette histoire.

Un certain nombre de projets sont restés encore en suspens, non achevés mais déjà mis en chantier. Et nous allons œuvrer pour 2022 soit l’année de leur aboutissement.

Nous vous livrons donc un bilan 2021 imparfait avec des projets en cours mais en passe d’aboutissement sous peu.

A côté d’eux, nous avons pu participer à d’autres événements non programmés :

Le 8 mai à Madrid,

Rapprochement des associations espagnoles de Casas Viejas, avec un partage de matériel, une intervention en Andalousie auprès des lycéens de Casas Viejas,

Projection et conférence randonnée autour de l’imprimerie des Gondoles de Choisy Le Roi ;

  • Montages de diverses vidéos, et entretien du site 24 août

EXPOSITION : La déportation des Républicain(e)s espagnol(e)s

dans les camps Nazis

Nous sommes en train de réaliser une exposition pédagogique, qui devrait être inaugurée en même temps que la plaque pour la FEDIP à la mairie du 8e, en 2022.

Ensuite cette exposition (que nous traduirons en castillan en 2022) pourra servir de base de travail et de réflexion dans les établissements scolaires ou autres institutions…

Durant la Seconde Guerre mondiale, il y eut près de 10.000 Républicain(e)s espagnol(e)s déporté(e)s dans les camps nazis. Ils y subirent les traitements inhumains réservés aux déportés qui ne devaient pas sortir vivants de ces camps. Il y en eut dans tous les camps : Auschwitz, Dachau, Buchenwald, Neuengamme, Oraniemburg, Stutthof, (Pologne) Natzwiller-Le Struthof (Alsace), Sachsenhausen, Ravensbrück, Mauthausen et tous leurs kommandos…

Nous avons choisi pour parler de leur déportation d’évoquer le camp de Ravensbrück car c’était la destination principale des femmes déportées dont les Espagnoles.

Et celui de Mauthausen pour les hommes espagnols. Ce camp est communément appelé camp des Espagnols puisque ce sont eux qui l’on construit. Dans nul autre camp qu’à Mauthausen, les Espagnols n’ont pu se constituer en groupe. Ils y sont trop disséminés parmi les autres nationalités. D’août 1940 à avril 1941, les Espagnols déportés sont massivement envoyés à Mauthausen. Ils y portent le triangle bleu des apatrides et la lettre « S », pour Spanien. Ils y sont plus de 7200, seul 1/3 survit en mai 1945.

Projet de ré édition en français et publication en castillan

des Carnets de route du capitaine Dronne.

Ré éditions augmentée des carnets de route du capitaine Dronne.

Publication par l’association

Traduction en castillan et publication en Espagne.

Environ 500 pages

 

Il s’agit de ré éditer les carnets de route (au moins le premier en 2021) et de compléter cette édition par :

  • Des documents originaux comme des feuilles manuscrites du carnet,
  • Des photos d’époque,
  • Des documents concernant les campagnes menées par la Nueve tel :
    • ordre de route, notes …
  • Une interview de Colette Flandrin Dronne, sur son père mais également sur ses propres souvenirs et anecdotes sur ces hommes de la Nueve qu’elle a bien connus,
  • Publication de la mise au point concernant le lieutenant Amado Granell
  • Publication du faire-part de décès du capitaine sur lequel étaient cités les hommes de la Nueve comme partie de la famille (ce qu’ils étaient)
  • Publication de photos lors des diverses commémorations des 24 août depuis 2014 et autres hommages et interventions auprès de la jeunesse.
  • Rencontre avec la famille de Miguel Campos en 2018……

 

Avec les soucis sanitaires nous avons dû différer

cette publication et la reporter à 2024.

ORGANISATION D’UN EVENEMENT COMMEMORATIF :

ENTREE DE LA NUEVE DANS PARIS LE 24 AOUT 1944, LE 24 AOUT 2021.

 Comme tous les 24 août maintenant depuis 2014, nous souhaitons organiser un rassemblement de personnes rue de Lobau, devant le jardin des combattants de la Nueve.

Cette année, nous proposons une lecture, des extraits des paroles des combattants de la Nueve et également des textes de témoignages de femmes et d’hommes espagnol(e)s impliqué(e)s dans le combat pour la Liberté

24 août 2021 : compte tenu du décès de Colette Dronne au cours de l’année 2021, nous avons rebdu hommage à notre amie lors des cérémonies du 24 août au jardin de la Nueve mais également au 33 rue des Vignoles où nous avons projeter le film réalisé avec elle en 2019 : Sur le banc

PROJECTIONS – COLLOQUES – RENCONTRES CULTURELLES

Nous avons réussi à maintenir la projection d’une dizaine de film au centre Paris’Anim de la Place des fêtes.

Pour chaque projection nous nous sommes acquittés de :

Droits à la projection             à raison de 250 € chaque projection

Location salle                                     à raison de 67,70€ la soirée

Réactualisation du site

Note site est encombré et trop touffu pour que les chercheurs et autre public puissent s’y retrouver. Nous avons décidé de le revisiter de fond en comble et de le faire migrer sur un logiciel mieux adapté. Cette opération commencée en 2021 va se poursuivre en 2022 et 2023

Un site attractif pour les scolaires, les étudiants et les chercheurs,

Développement de notre chaine Youtube.

INTERVENTIONS EN MILIEU SCOLAIRE & UNIVERSITAIRE

Nous avons pu également maintenir 8 interventions en milieu scolaire, auprès d’élèves et de professeurs d’espagnol et d’histoire.

Nous avons privilégié les lectures de témoignages, les projections et expositions pour pouvoir aborder la mémoire des antifascistes espagnols exilés.

Nos interventions en milieu scolaire sont entièrement gratuite, et le prêt de nos expositions également.

 

DÉPLACEMENT EN ESPAGNE :

 Cadiz et Casas Viejas en janvier 2021 :

Madrid Le 8 mai 2021 pour la première journée de l’exil.

3 membres de l’association se sont déplacé une semaine dans la province de Cadiz afin de prendre contact avec les associations mémorielles sur place ainsi qu’avec les municipalités désireuses d’accueillir nos expositions. Aujourd’hui, les expositions Caminos del exilio et Los republicanos españoles por testigos, sont en tournée dans la députation de Cadiz.

Deux représentants de l’association se sont déplacés le 8 mai à Madrid, jour de l’exil, décrété par le gouvernement actuel, où ils ont dit et répété que les seuls espagnols qui pouvaient s’enorgueillir de la date du 8 mai 1945 (jour de fin de la Seconde guerre mondiale) étaient UNIQUEMENT les républicains, et seul leur drapeau  (rouge/jaune et violet) pouvait avoir droit de flotter aux côtés de ceux des alliés.

Meilleurs voeux 2022

Dans ce climat mondial de peur, de repli derrière des lignes de frontières totalement inventées par les humains, pour rejeter ceux qui tentent de les franchir, l’espoir reste tapi dans l’ombre.

Il est là tout de même comme un devoir collectif de survie, sentinelle de la liberté. Il veille comme il a veillé sur nos anciens dans les pires moments de leur parcours. Emprisonnés, assassinés, noyés… les fins les plus tragiques, réservées à « l’étranger » n’empêcheront jamais l’espoir de patienter, elles sont seulement la honte pour le genre humain qui a laissé faire.

Tout comme l’a dit Daniel Mayer à propos de la dictature franquiste :
« Il eut, en 1946, suffi d’une chiquenaude pour que les prisons espagnoles se vident, pour que l’Espagne toute entière s’ouvre à l’enseigne de l’homme. Cela n’a pas été fait et ma génération en portera la honte durant des siècles. » 13 avril 1969, inauguration du monument de la FEDIP au cimetière du Père Lachaise

Pour 2022 avec tous nos vœux de santé pour éradiquer ce virus liberticide, l’association 24 août 1944, vous souhaite une année de paix, de solidarité et de partage, aux couleurs de cet espoir qui doit nous réunir plus que jamais.

Nous vous attendons nombreux pour participer à tous nos projets.

Les lycéens de Lens et Casas Viejas à Paris

Bonjour à tous,
Il y a quelques mois, je partageais, avec vous et avec fierté, le travail de mes élèves sur la Retirada et la vie dans les camps, avec un focus sur Josep Bartoli.
Ils avaient fini la séquence en imaginant un cahier écrit par le dessinateur sur le camp d’Argelès.
Cette semaine (du 8 au13 novembre 2021), continuant sur ma lancée, nous avons accueilli un groupe d’élèves espagnols du lycée de Casas Viejas et nous avons pu rencontrer et admirer à Paris, l’oeuvre de Juan Chica-Ventura sur la Nueve à Paris.
Je le remercie vivement et je partage avec vous ces moments qui me font aimer mon métier.
Isa Francisco

Lecture de témoignages à Bois Colombes

Il y avait des élèves italiens, espagnols, français, nous regrettons que les Bulgares n’aient pas pu être présents. Ils ont dû partir tôt le matin pour prendre leur avion de retour.

Nous étions quatre membres de notre association à se passer la parole pour raconter entre humour, drame et solidarité, le vécu de ces exilés pas comme les autres.
Dans un silence studieux et attentif nous avons parcouru plus de 80 ans d’histoire, véhiculant l’idéal de justice et de partage qui mobilisa ce peuple pour défendre le gouvernement républicain qu’il avait élu.
Entre rire et larmes, nous avons restitué à ce jeune public, les parcours courageux de celles et ceux qui ont continué toute leur existence à défendre leur idéal de société. Des cheminements qu’ils ont su communiquer leurs enfants et que nous devons à notre tour transmettre.

Pour nous ce fut comme un défi, puisque la langue commune à toute l’assistance était le castillan. Les lectures et le débat se sont déroulés dans la langue de Cervantes (un peu écorchée tout de même).
Après le silence attentionné, les questions ont fusées dans la salle, elles étaient non seulement pertinentes mais également pleines de l’émotion transmise durant la lecture.
Les professeurs présents qu’ils soient italiens, espagnols ou français étaient de la partie pour faciliter la compréhension et donner des explications historiques mais aussi en rapport avec les phénomènes migratoires actuels.
La mort récente de naufragés fuyant leur pays et cherchant asile dans les pays européens riches, ne put laisser indifférente l’assistance, et le parallèle avec l’exil des républicains espagnols de février 1939 étaient inévitable!
Comment peut-on laisser périr ainsi des êtres humains?
De notre côté nous avons insisté pour dire:
« Les étrangers ne sont pas Le problème, ils sont La Richesse de leur terre d’accueil! » comme le furent ceux qui, arrivés en France en 1939, s’engagèrent et donnèrent leur jeunesse et pour certains(e)s leur vie pour la Liberté.

À la suite de ces échanges, une professeure a demandé aux élèves d’origine étrangère à leur terre de vie de lever la main. Plus des 3/4 de la salle a levé la main……

La Modelo, prison de Barcelone Amis dessous la cendre, de Victor Simal,

Après la mort de Franco, le régime espagnol va maintenir un appareil policier et militaire semblable à celui du régime franquiste. Au cours de la « transition démocratique », le gouvernement espagnol va ouvrir des discussions avec les partis politiques et les syndicats qui vont aboutir aux pactes de La Moncloa signés en 1977. Seule la Confédération National du Travail (CNT, syndicat anarcho-syndicaliste) va refuser d’ajouter sa signature, ce qui va entraîner une violente répression à l’encontre du mouvement libertaire. En février 1978, 12 libertaires sont arrêtés lors d’une rafle sur le territoire espagnol. C’est au cours d’activités militantes que, notamment, Bernard Pensiot et Victor Simal, libertaires français, seront appréhendés. Le premier à Barcelone le 3 février 1978 ; le second à la frontière espagnole avec 3 autres compagnons le 4 février 1978. Avant d’être incarcérés à La Modelo, ils seront durement torturés pendant 72 heures lors des «interrogatoires» de la Guardia civil.

Victor Simal, écrivain, poète et réalisateur a vécu de l’intérieur et dans sa chair ces années d’emprisonnement. Il fallait au pouvoir espagnol de quoi alimenter la peur afin de contrer la popularité dont semblait à nouveau bénéficier la CNT et le mouvement anarchiste, sortis de la clandestinité.
Le jeudi 9 décembre 2021 à 19h suivi d’un débat avec le réalisateur, Victor Simal

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite (dans le respect des consignes sanitaires)

Jeudi 18 Novembre 21 : El entusiasmo

L’association 24 août 1944 présente :
Pour la première fois en France, la transition à ses premiers instants, avec ses espoirs et ses déceptions.
El entusiasmo, de Luis Herrero, 2018, 80’

Une fois Franco mort, Tout paraissait possible !
Un film documentaire qui nous fait partager ce fol espoir de liberté avec les films d’archives de l’époque !
Tout y est : la réapparition au grand jour de la CNT fin des années 70, la contreculture, les innombrables grèves, le pacte de la transition, et la provocation policière de la Scala pour abattre une CNT qui recommençait à avoir une trop grande influence.

Avec la mort de Franco, un nouvel état d’esprit s’est emparé de la société espagnole. Luttes ouvrières, luttes de quartier, légalisation des partis et des syndicats, féminisme, contre-culture… des libertés collectives et individuelles qui ont trouvé une intensité particulière dans la sphère libertaire et dans la CNT. Dans une évolution fulgurante, la CNT passe en deux ans seulement de la clandestinité à l’organisation de manifestations de masse, sa trajectoire étant interrompue au début de l’année 1978 par une sombre affaire d’infiltration policière, dite affaire Scala. « El Entusiasmo » est l’histoire de quelques années intenses et uniques au cours desquelles la rue et les journaux parlaient d’utopie et de révolution, de rupture, de réforme et de changement. Une fois Franco mort, tout semblait possible.
L’Espagne, 1976 : Après quarante ans de dictature, la reconstruction du syndicat anarchiste CNT pendant la Transition vers la démocratie dépassa toutes les prévisions. Mais sa spectaculaire croissance n’allait pas passer inaperçue dans un moment particulièrement délicat pour le pays. El entusiasmo est aussi l’histoire d’un échec.

Luis E. Herrero (Madrid, 1976). Historien, cinéaste et chercheur culturel. Au sein de Hanoi Films, il réalise et produit des documentaires qui portent un regard sur le passé. Ses dernières œuvres comprennent le long métrage El Entusiasmo (2018) et les courts métrages Vitoria, mars 1976 (2019) et El largo túnel (2020), disponibles sur différentes plateformes de films en ligne. Son travail dans le domaine de la recherche et de la diffusion culturelles l’a amené à collaborer avec diverses institutions et publications sur l’histoire, l’art et le cinéma.

Le jeudi 18 novembre 2021 à 19h suivi d’un débat avec le réalisateur, Luis Herrero.

Documents joints

Marie-José Cortes, un beau sourire s’efface subitement.

Marie José Cortes (08-02-1946 — 29 10 2021)

C’est à nouveau pour notre association une perte incommensurable. Marie-José était toujours souriante, elle nous apportait un soutien indéfectible et toujours amical. Sa bonne humeur était contagieuse et à ses côtés tout le monde se sentait bien. Elle savait nous insuffler courage et persévérance dans nos actions.

Toujours présente, cette grande timide avait su également vaincre son effacement pour prendre la parole en public et nous parler avec amour et tendresse de son papa, José Cortes mais également ce 24 août dernier de sa grande amie Colette Dronne, qu’elle a longtemps côtoyée.

En ce pénible moment nous pensons fortement à elle qui va cruellement nous manquer et à ses plus proches ami(e)s pour lesquels son absence n’est tout simplement pas encore imaginable !

Tous les membres de l’association s’associent à leur grande douleur.

24 août 2021, au jardin des combattants de la Nueve

Notre mobilisation pour réussir ce 24 août 2021 malgré les contraintes sanitaires, a été effective depuis le début du mois d’août. Mais l’épicentre fut bien ces 23 et 24 août.

Dès le 23, comme les abeilles du 33, nous avons rangé et nettoyé les lieux, installé notre matériel de projection et testé si le buffet était bon !
Sous la proposition de Kiko, les copains ont repeint de blanc le mur du fond dans la grande salle… C’est vrai que l’écran géant c’est superbe !!!

Puis le lendemain, de bonne heure et légèrement nerveux, nous avons terminé l’installation au 33 avant de filer rue de Lobau, au jardin des combattants de la Nueve pour un hommage à ces hommes et à Colette Dronne qui nous a quitté en mars dernier.
Les formalités d’entrée se sont parfaitement déroulées, sans problème.
Le jardin s’est rempli petit à petit, malgré l’heure tardive de la cérémonie.

Nous voulons ici remercier toutes les personnes présentes, pour leur fidélité à cette mémoire et à l’idéal transmis par ces républicains espagnols, défenseurs de valeurs bafouées par le fascisme.

La cérémonie s’est déroulée en présence de :
Félix Bolaño, ministre de la Présidence et à la mémoire démocratique, (dont c’était la première visite officielle).
Fernando Martinez, secrétaire d’état à la mémoire démocratique,
Ariel Weil, maire des 1,2,3,4 arrondissements de Paris,
Anne Hidalgo, maire de Paris, et ses adjoint(e)s.

Après l’ouverture de la cérémonie par Ariel Weil, maire des arrondissements du centre de Paris, nous souhaitant une bienvenue touchante et amicale, l’association a exprimé sa tristesse d’avoir dans l’année 2021 perdu une grande amie : Colette Flandrin Dronne, et nous avons donné la parole à trois descendantes des hommes de la Nueve qui ont connu Colette, se sont liées d’amitié avec elle et ont beaucoup appris d’elle sur leur propre père et grand-père.

Enfin notre association a conclu en rappelant les noms de nos anciens, disparus dans l’année mais aussi et surtout leur combat pour la justice et la liberté.
L’association a souligné que le choix du 8 mai, par le gouvernement espagnol actuel, comme jour de l’exil est un choix qui permet aux Républicains espagnols exilés d’entrer dans l’histoire de la lutte anti nazie, comme Seuls représentants légitimes de l’Espagne dans le conflit mondial.
« Il nous encourage à poursuivre notre travail pour ne pas oublier les hommes de la Nueve et toutes celles et tous ceux qui se sont levés pour la liberté. »
(Vous pouvez retrouver le texte intégral de ces interventions ci-dessous).

Puis Félix Bolaño, ministre de la Présidence et à la mémoire démocratique en Espagne, a pris la parole, pour indiquer son attachement à ces Espagnols de l’exil, le respect et l’attention qu’ils doivent susciter.
Il les a évoqués comme le ciment d’une Europe antifasciste face à la montée de la xénophobie et des nationalismes. Il a rappelé les valeurs morales transmises par elles et eux sans faiblesse pour demeurer debout dans les pires moments de l’histoire. Et sans avoir bien révisé ses données, il également encensé l’accueil « fraternel » qu’ils auraient reçu en France en 1939.

Anne Hidalgo, comme chaque année a conclu cette cérémonie rappelant l’importance de ces Espagnols et le travail de leurs descendants, notamment ceux de la CNT, de la Fédération Anarchiste et ceux des associations mémorielles espagnoles pour faire émerger ces récits et soutenir leur diffusion surtout auprès des jeunes.

L’hommage s’est terminé par un dépôt de gerbe, où évidemment, la plus chatoyante était celle de notre association aux couleurs de la république espagnole.

Nous nous sommes ensuite retrouvés au 33 rue des Vignoles (dernier lieu de présence de la CNT espagnole en exil). À cause de l’heure tardive, nous n’avons pas pu diffuser la vidéo « Sur le banc avec Colette Dronne » et nous servi un buffet froid à tous les présents. Il nous faudra la reprogrammer ultérieurement.
Nous étions au moins 70 et chacun allait à sa guise de la table de livres qui proposaient pas mal de nouveautés au buffet, attirés par un parfum flatteur de papilles. Chacun s’est installé là où il le désirait. Les conversations et échanges allèrent bon train, avec enthousiasme et tandis qu’une dégustation fraternelle s’opérait avec autant de ferveur. On a terminé les plats sans efforts sans toutefois avoir épuisé les sujets de conversations.
Enfin après avoir ranger les salles et le matériel, nous nous sommes promis de nous retrouver bientôt pour continuer ces échanges et faire émerger tant que faire se peut les vérités historiques sur cet exil si particulier.

24 août 1944-24 août 2021

Cette année 2021 a été marquée par la disparition, entre autres, de Colette Flandrin Dronne, amie fidèle de notre association et avec laquelle nous avons réalisé tant d’interventions auprès des jeunes lycéen(ne)s. Interventions emplies non seulement d’Histoire, mais aussi d’anecdotes, d’humour et d’émotion.

Avec elle, nous avons noué des amitiés avec beaucoup de professeurs et nous avons mené des projets audacieux pour mettre en avant les hommes de la Nueve, SA FAMILLE, comme elle se plaisait à le rappeler sans cesse.

Avec elle, nous avons découvert un monde de la Résistance au nazisme mais aussi au franquisme dont nous ne soupçonnions pas l’existence.

Colette était d’une grande humanité, ouverte à tous et disponible pour la mémoire parce qu’elle jugeait le rôle du passé primordial pour l’avenir.

C’est pourquoi nous vous attendons nombreux :
Ce 24 août à partir de 19h00 devant le Jardin des combattants de la Nueve, au 1 rue de Lobau 75004 (Hôtel de ville)

Le service protocole de la mairie de Paris nous fait savoir que: Le port du masque et la présentation d’un Pass sanitaire sera demandé pour accéder au jardin.

Puis nous nous retrouverons vers 20h30 au 33 rue des Vignoles (75020) pour un moment fraternel au cours duquel nous projetterons une petite vidéo des interventions de Colette Dronne et nous partagerons le pain de l’amitié.

Documents joints

Hommage à Lucio Urtubia

Ce 17 juillet , les cendres de Lucio seront inhumées dans la cimetière du village, à côté de ses parents.
Un hommage lui sera rendu un peu avant dans un parc du village de Cascante.

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Edgar Morin, Cent ans et un jour !

C’était une assemblée chaleureuse et presque intime.

Anne Hidalgo a rappelé les origines de l’engagement d’Edgar Morin à savoir son implication dans les actions de Solidaridad Intenacional Antifascista (SIA) pour voler, avec ses moyens d’adolescent, au secours de la république espagnole par l’intermédiaire de ce mouvement de solidarité, dont la philosophie l’avait captivé.

Elle a rappelé également l’intense émotion qui avait baigné son intervention le 24 août 2016, à la tribune rue de Lobau durant l’hommage aux Espagnols de la Nueve, entrés dans Paris en éclaireurs de la 2e DB.

Puis, Edgar Morin a voulu parlé debout, en homme de résistance, comme il le fut dès son plus jeune âge. Nous avons avec lui, entamé son siècle second. Un siècle qui sera fait de projets humains et scientifiques, liés inexorablement pour le bien-être de la société humaine et de cette terre, sur laquelle nous sommes tous et que nos systèmes économiques maltraitent impunément, comme il s’est évertué à le rappeler.

Il veut militer encore et toujours, bien au-delà de son dernier souffle, pour cette formation des jeunes générations au respect du vivant qu’il soit animal, végétal ou sociétal. Apprendre ce qu’est la résistance aux diktats de l’argent et du pouvoir, apprendre et savoir écouter mettre en commun les expériences et les idées complexes qui traversent le monde d’un continent à l’autre sans discrimination.

Rassembler et partager les mémoires de toutes les espèces pour un futur composé de dignité et de respect, afin de préserver la vie sur terre, dans son immense diversité…

Lier les savoirs humanitaires et scientifiques, pour qu’enfin les progrès de la science ne soient plus ceux de l’armement sophistiqué qui tue à distance des humains et saccagent des sols tandis que les savants, inconscients, savourent leurs découvertes.

Edgar Morin a rappelé que lui-même avait fait des erreurs dans son parcours mais qu’il avait, au moins, su humblement faire son auto-critique et rectifier sa trajectoire. Et il souhaite que cette démarche d’humilité face à la marche du monde puisse être suivi par tous, car c’est le chemin de l’avenir que d’avancer à pas petits avec toutes les composantes de savoir et de cultures sur terre ; de se fourvoyer et d’oser reconnaitre qu’on s’est trompé.

Comprendre que rien n’est écrit et que nous créons en avançant, si nous savons garder un esprit de résistance permanente.

À son tour, il a évoqué le combat pour la Liberté des antifascistes espagnols de 1936, puis après la résistance au nazisme, son retour à ce combat pour réhabiliter des hommes assassinés pour leur idées, comme Andeu Nin du POUM. Pour lui, c’est cette cause humaine qui doit s’affilier à la marche scientifique pour que les jeunes générations retrouvent et concrétisent leurs aspirations, à la lumière de la vérité et de l’honnêteté.

Pour cela, ensemble avec Anne Hidalgo et Sabah Abouessalam (son épouse), ils ont œuvré pour cette future Académie du climat , qui abritera en son sein La fondation Edgar Morin , afin de mener avec la jeunesse (notamment celle qui a tant manifesté pour le climat et en fut violemment réprimée par le gouvernement) une vraie réflexion constructive sur le monde de demain et leurs aspirations pour le construire.

Cette académie ouvrira ses portes, entre autres publics, aux jeunes (de 6 à 26 ans) dans une formation interactive, dès septembre 2021, dans les anciens locaux de la mairie du 4e (Place Baudoyer). Les deux pôles chers à Edgar Morin (humanisme et science) y seront conjugués en concordance.

Lorsque nous avons évoqué avec Anne Hidalgo, l’éventualité de trouver un lieu pour exposer les photos de Philippe Gaussot avec celles de Pierre Gonnord, sur la Retirada des républicains espagnols et sur les portraits de l’exil , respectivement : Les chemins de l’exil et La Sangre no es agua, elle nous a naturellement proposé d’organiser cet événement au sein de l’ Académie du climat , à la fondation Edgar Morin . La mémoire des peuples étant une composante importante de l’harmonie de demain.

Tout ceci annonce de futurs projets passionnants, notamment avec Edgar Morin, avec lequel nous avons un rendez-vous pour l’Histoire à l’automne. Mais avant nous vous attendons ce 24 août, au jardin de la Nueve.

Décès d’Enric Melich, 7 juillet 2021

Enric Melich, Libertaire et résistant nous a quitté mercredi 7 juillet après une existence consacrée à la défense de la Liberté, autour de ses idées libertaires pour une société juste et équitable…

Nous vous invitons à regarder ce petit documentaire réalisé par Victor Simal qui nous en apprend beaucoup sur son parcours et sur sa considération de la vie.

C’est, pour ceux qui l’ont connu, une grande tristesse mais chacun garde en mémoire son acharnement à défendre sa philosophie anarchiste et sa vie dédiée aux autres. Il nous laisse, bien ancrées, ses idées et son exemple chaleureux, pour continuer son chemin!

Merci Enric d’avoir été de ceux qui n’ont jamais renoncé à leur idéal et d’avoir transmis ta force aux autres.
Tu nous laisse un livre mémoire, édifiant sur l’histoire des maquis en France:
« À chacun son exil, itinéraire d’un militant libertaire espagnol »
Henri Melich
(mis en forme par Romain Melich)
Editions Acratie, 2014.

Un hommage d’Hélios Serrate, de l’association Les amis du 24 août 1944, des Pyrénées Orientales:

Henri Melich
a rendu les armes à 95 ans après une vie bien remplie.

Arrivé en France avec la Retirada, il s’est engagé dans la résistance française.

Par ailleurs, il a participé à l’opération du Val d’Aran, au travers d’une diversion à la hauteur de Valcebollère, puis il s’est engagé dans l’armée française pour échapper à la répression de la UNE. Il a poursuivi son combat contre le fascisme jusqu’en Allemagne.

A la libération, Henri s’installe durant quelques années à Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales. Il aide des fugitifs au passage de la frontière espagnole, et, en sens inverse de la propagande antifasciste.

Plus tard, il s’installe sur Toulouse et milite à la FIJL (Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires) où il occupera des responsabilités.

Il revient en Roussillon par la suite et continue inlassablement son activité militante.

Henri a été un amoureux inconditionnel des livres, sensible à la nature, ouvert à tout, contre tous les sectarismes, faisant preuve de courage, d’un engagement sans faille, doté d’un sens aigu de la fraternité et toujours très digne.

Il a été un homme de conviction et profondément humain.

Sourire aux lèvres, œil pétillant et malicieux, attentionné avec une parole agréable pour chacun et chacune, un charme naturel cultivé, Henri a souvent brillé au milieu d’auditoires différents.

Sa vie militante a sans doute pu être aussi intense grâce à sa compagne, Herminia, d’un courage, d’une abnégation et d’une discrétion exemplaires.

Salut compagnon !
Hélios

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Bon anniversaire Monsieur Morin,

Bon anniversaire Monsieur Morin,

L’homme que la vie a refusé dans les premières minutes ; l’homme que la camarde ne se presse pas de cueillir, pour notre plus grand bonheur !

Quel secret portez-vous en ce monde pour que jamais ne s’éteigne votre voix ?
Par-delà les continents et le temps, vous résonnez en permanence sur les airs de Liberté et de justice.
Votre aura est telle que même les gens de pouvoir, incapables pourtant de comprendre la force qui vous habite depuis 1921, et vos pensées à transmettre, ne peuvent s’empêcher de vous honorer comme une leçon impossible à apprendre pour eux, encore moins à apprivoiser.

Vous dire aujourd’hui le bonheur qui fut celui de notre petite association, lorsque ce 24 août 2016, vous êtes venu à la tribune, renouer avec votre culture politique d’adolescent. Celle qui finalement n’a jamais cessé de coller à votre peau. https://youtu.be/7P_mYWnJIc8

Votre secret de vie réside probablement dans votre éternel étonnement face aux vilénies du monde surtout quand elles viennent de vos compagnons de route.

Vous avez su garder votre candeur et votre liberté de résistance.
C’est en homme libre que vous avez foulé les sentes de la terre et que vous êtes allé à la rencontre de l’autre où qu’il soit, pourvu qu’il nourrisse les mêmes aspirations à la justice et à la vie.
Wilebaldo Solano en fut un témoin privilégié qui a bénéficié de votre indéfectible amitié et de votre aide pour sa quête de vérité pour Andrès Nin.

Compagnon fidèle aux conquêtes innombrables, vous tendez avec candeur et sans à priori, votre main contre la détresse et vous offrez la douceur de votre sourire contre la violence du pouvoir.

Que ceux qui le détiennent mais restent sourds aux maux du monde, en prennent de la graine ! C’est notre souhait le plus cher pour vous accompagner sur les pas de votre siècle second.

Bon anniversaire Edgar, les membres de l’association 24 août 1944, vous embrassent et vous remercient de votre combat pour un demain de paix, de justice et d’équilibre entre tous les mondes.

La Nueve s’invite au CM2 de L’Aigle

Le 15 juin 2021, nous sommes allés à l’Aigle pour rencontrer une classe de CM2 de l’école publique Victor Hugo. La petite trentaine d’élèves, nous ont réservé un accueil chaleureux et respectueux.

L’équipe enseignante s’est montrée également agréable.

Nous avions concocté un petit montage de photos que nous avons commenté, une à une en répondant, comme nous avons pu, aux multiples curiosités de nos jeunes interlocuteurs.
Notre fil conducteur était l’épopée de Manuel Lozano, espagnol, andalous et anarchiste, qui a rejoint les milices populaires contre Franco, puis a subi l’exil en Afrique du Nord, dans les terribles camps du transsaharien, et qui s’est engagé dans la 2e DB du général Leclerc. Il fut un des soldats de la Nueve, 9e compagnie, dirigée par le Capitaine Dronne et il était sur le Half-track Guadalajara, premier à entrer dans Paris le 24 août 1944.

Parler de l’Espagne des années 30, passant de la monarchie féodale à la république pleine d’espoir, assassinée par les militaires fascistes, puis aborder l’exil de milliers d’Espagnols, et leur engagement dans la Seconde Guerre mondiale n’est pas chose aisée devant trente paires d’oreilles et d’yeux aux aguets.

Heureusement, l’institutrice Katerina, avait fait, auprès de ses élèves, un travail de plusieurs mois afin qu’ils se familiarisent avec l’Espagne, le mouvement social, la guerre contre le fascisme espagnol et européen, la Seconde Guerre mondiale…

Son travail de préparation fut tellement exceptionnel, que sa classe est devenue comme un modèle, un événement dans ce petit coin de France qui a vu en 1944, défiler les armées alliées, vers la libération.

Chaque élève gardera, c’est certain, dans un coin de sa mémoire la représentation de Guernica et sa tragique destinée, la lutte inégale du peuple espagnol pour défendre la république élue, l’exil qui dura près de quarante années face à une dictature que les alliés n’ont pas voulu déloger et l’engagement de ces apatrides auprès des forces alliées et dans la résistance pour restaurer la Liberté.

Toute leur existence cet épisode de leur scolarité sera comme un écho pour apprécier le monde et les humains rencontrés.

Une journaliste du Réveil normand , Mathilde Pires, était présente. Elle aussi a suivi la classe ce 15 juin, et nous devons la remercier de son reportage sensible et juste et de ses photos.
https://actu.fr/normandie/l-aigle_61214/en-video-a-la-recherche-de-l-histoire-oubliee-des-antifascistes-espagnols-avec-les-cm2-de-l-ecole-victor-hugo-de-l-aigle_42905300.html

Les élèves nous ont remercié d’un beau cadeau :
Ils avaient appris en entier le poème Liberté de Paul Éluard et chaque élève nous lu une strophe de ce grand poème, symbole de résistance !
Merci à eux et merci à Aikaterini Zinieri, leur institutrice.

Toutes les photos sont ©Réveil Normand, Mathilde Pires.

Tornarem de Felip Solé

Voici le débat suscité par la projection de cette fiction historique:

Tornarem
Barcelone, janvier 1939, la fille de Lola et Felip est enlevée par des soldats phalangistes au moment de la chute de la ville. Au péril de leur vie, ils s’échappent et réussissent à traverser la frontière. En France, ils sont internés au camp de concentration d’Argelès-sur-Mer d’où ils s’évadent. Felip tente de récupérer sa fille Maria mais les événements l’amèneront à la Légion Étrangère Française, à combattre les Alliés, à déserter et puis lutter dans la « Nueve » de la 2e DB du Général Leclerc. Lola s’engage dans la Résistance, parvient à récupérer sa fille avec l’aide de Manuel, libertaire, passeur d’hommes dans les Pyrénées. Elle ne peut s’empêcher de tomber amoureuse… elle vivra deux amours. Ce sont les républicains espagnols de la Retirada, les premiers à combattre le fascisme, les premiers à libérer Paris, les premiers à arriver au Nid d’Aigle d’Hitler.

Tornarem a de nombreuses distinctions. Prix Iris a la meilleure fiction pour la Academia de las Ciencias y las Artes de Televisión de España. Prix Gaudí au meilleur film de la Acadèmia Catalana de Cinema. Le Magnolia d’Or au directeur pour le Festival de Télévision de Shanghai.
Prix au meilleur scénario au Sichuan Télévision Festival, en Chine. Pour la photographie a remporté le prix Prisma 2012 de l’Association des Cinéastes (AEC). Tornarem à également été sélectionnée aux Awards Europe du Festival de télévision de Monte-Carlo ainsi que sa protagoniste comme meilleure actrice au Festival de Berlin.

Le jeudi 1er juillet 2021 à 19h (précises) suivi d’un débat avec Felip Solé
&
Le vendredi 2 juillet 2021 à 19h (précises) suivi d’un débat avec Felip Solé
Au
Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite mais sur inscriptions compte tenu des réserves sanitaires en vigueur. Merci de votre compréhension.


Réserver à : 0651728618 ou 0686841684

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La 643e victime du massacre d’Oradour sur Glane, 10 juin 1944

ORADOUR-SUR-GLANE – 17 OCT 2020 – 00:30 CEST

Ramona Domínguez Gil a d’abord souffert de la défaite pendant la guerre civile espagnole. Puis vient le déchirement de l’exil, avec ses incertitudes et ses humiliations dans une France dont elle ignore tout et où elle finit au camp de concentration d’Argelès-sur-Mer, comme tant de républicains arrivés par-delà les Pyrénées lors de la fuite devant l’avancée des troupes franquistes en 1939. Elle avait à peine réussi à s’adapter à sa nouvelle vie d’exilée lorsque l’Allemagne nazie a occupé la France.

Le 10 juin 1944, Ramona est tuée dans une opération de terreur nazie avec une grande partie de la population d’Oradour-sur-Glane (dans le centre du pays), où sa famille s’était installée pour échapper au fascisme qui inondait l’Europe. Mais pour cette femme, originaire d’Aragon et alors âgée de 73 ans, une autre ignominie l’attendait : celle de l’oubli. Jusqu’à ce que David Ferrer Revull, professeur catalan et passionné d’histoire, scandalisé par le manque de mémoire en Espagne de ce massacre et de ses victimes espagnoles, mette les autorités françaises sur sa piste. Aujourd’hui, Ramona Domínguez Gil, effacée de l’histoire pendant 76 ans, a été officiellement reconnue comme la 643e victime – et la 19e espagnole – du « village martyr » d’Oradour, dont les ruines ont été préservées comme un symbole de l’horreur nazie. Son nom sera ajouté aux monuments qui visent à empêcher qu’une telle chose se reproduise.

Benoit Sadry, chargé de la mémoire historique à la mairie d’Oradour, montre le jugement du tribunal de grande instance de Limoges qui, le 15 janvier, a certifié que « Madame Ramona Domínguez Gil, née à Mianos (province de Saragosse) (…) est décédée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ». Ce document a permis d’enclencher le processus – déjà bien avancé – pour que Ramona apparaisse en son nom propre comme victime d’Oradour. « Soixante-seize ans plus tard, une injustice a été réparée pour cette femme qui avait été oubliée », a-t-il déclaré.

Le fait que Ramona ait été sauvée de l’oubli est l’œuvre, avant tout, de David Ferrer Revull. Depuis quatre ans, ce professeur d’anglais de 50 ans, qui vit à Sabadell et se rend régulièrement en France, consacre du temps et des ressources à la récupération de la mémoire des 19 Espagnols morts dans le massacre du « village martyr ». Il l’a fait, dit-il au téléphone, « par tristesse, par colère et par honte de voir que nous avons pu avoir nos compatriotes de cette façon, pratiquement oubliés et dont beaucoup n’ont pas été correctement identifiés.  »

Le 10 juin 1944, Ramona vit à Oradour depuis presque quatre ans. Elle s’y était installée, après l’entrée des Allemands en France en 1940, avec son fils, Joan Téllez Domínguez, un anarcho-syndicaliste de Barcelone, sa femme, Marina Domènech, et leurs trois enfants, Miquel, Harmonia et Llibert, âgés de 1, 7 et 11 ans.

Le cauchemar a commencé l’après-midi de ce samedi, plein d’espoir après le débarquement des troupes alliées sur les plages de Normandie quatre jours plus tôt. Le centre d’Oradour, alors une ville prospère de 1 574 habitants qui possède même un tramway qui la relie à la ville voisine de Limoges, est en train d’exploser. Ce n’était pas seulement le jour du marché, c’était aussi le jour de la distribution du tabac rationné. De plus, c’était le jour de la vaccination, les parents avaient donc emmené leurs enfants à l’école. Ils ne rentreraient jamais chez eux.

À deux heures de l’après-midi, trois pelotons de la troisième compagnie du régiment blindé Der Führer de la division Waffen SS Das Reich arrivent à Oradour. « On ne saura jamais pourquoi ils ont choisi ce village », dit Palmira Desseix en se promenant dans les ruines du village, que le général Charles de Gaulle a ordonné de garder intact pour « préserver la mémoire, afin qu’un tel malheur ne se reproduise plus jamais. » Cette fille de républicains, née dans le camp de concentration de Gurs en 1943 et membre de l’Athénée républicain de Limoges, a aidé Ferrer Revull à retrouver la trace des Espagnols d’Oradour et connaît l’histoire de ce village, où une partie de la famille de son mari a également été massacrée – ses grands-parents, un frère et un cousin.

Les soldats SS, en route vers le front normand, s’arrêtent à Oradour avec l’ordre de mener une « action exemplaire » pour terroriser une population enhardie par le débarquement allié. Après avoir encerclé le village et rassemblé tous les villageois, ils ont séparé les femmes et les enfants et les ont enfermés dans l’église. Les hommes, répartis en groupes, sont mitraillés par les soldats, qui achèvent les blessés graves avant de mettre le feu aux cadavres. Leurs familles ne sont pas mieux loties. Les soldats ont allumé les mèches qui sortaient d’une caisse dans le centre de l’église avant de fermer les portes de l’église. Les femmes et les enfants moururent asphyxiés ou mitraillés alors qu’ils tentaient de s’échapper de l’église ou encore brûlés vifs. Les restes fondus de la cloche de l’église témoignent, aujourd’hui encore, de l’horreur de cette journée, à laquelle seuls cinq hommes et une femme ont survécu.

Au cours des dernières décennies, Oradour a servi à rappeler la barbarie nazie, bien qu’en août, un graffiti négationniste à l’entrée de son centre de commémoration ait montré que certains n’ont toujours pas appris de l’histoire. Ses victimes, 642 jusqu’à l’identification récente de Ramona, sont commémorées chaque 10 juin. Oradour a vu plusieurs présidents français et même un président allemand, Joachim Gauck, en 2013.
L’Espagne n’a pas organisé d’acte officiel pour ce massacre, bien que des sources diplomatiques soulignent que le gouvernement, qui vient de présenter la loi de mémoire démocratique, « préparera un hommage » aux victimes espagnoles.

« C’est une honte pour le pays que nous ne soyons pas au courant de cela », s’indigne Ferrer Revull. Sa façon de leur rendre hommage, de « leur rendre la dignité qu’ils ont essayé de leur enlever avec le crime, et aussi avec la façon fasciste d’agir, qui n’est pas seulement de tuer des gens, mais d’éliminer complètement toute trace de leur existence », a été de « fixer leur identité, leurs données minimales ». Il voulait « savoir qui ils étaient, comment ils s’appelaient, quelle était leur relation » , ainsi que le lieu et la date de naissance de chacun d’entre eux ». Le professeur catalan a compilé ses recherches dans un livre autoédité, Recuerda – comme le rappelle un panneau à l’entrée d’Oradour – dans lequel il raconte l’histoire des 19 victimes espagnoles. Parce qu’il connait bien le fait d’avoir des morts non identifiés. « Nous connaissons bien cette situation en Espagne, nous cherchons encore à localiser de nombreuses personnes ».

L’identification de Ramona est l’aboutissement d’un travail presque policier de David Revull, qui a commencé par s’intéresser aux deux jeunes filles de sa ville natale de Sabadell mortes dans le massacre -Emília et Angelina Massachs Borruel, « dont il n’avait jamais entendu parler » même dans sa ville- et a fini par passer près de quatre ans à compiler les actes de naissance et autres documents des Espagnols d’Oradour.

Ramona est un cas spécial. Son nom figure sur une plaque de marbre des années 1940 rendant hommage aux victimes espagnoles à côté de la « tombe des martyrs » du cimetière d’Oradour, que les responsables de la résistance espagnole avaient fait sculpter au nom de la République espagnole. Mais il n’apparaît dans aucune liste officielle.

S’agissait-il d’une erreur, comme celle concernant Paquito Lorente Pardo, le garçon également inscrit sur cette plaque, mais qui est mort en 1943 ?
L’enthousiasme de M. David Ferrer Revull, qui a également aidé le Centre de la Mémoire d’Oradour à corriger plusieurs erreurs concernant les Espagnols – comme l’identification des femmes avec le nom de famille de leur mari, à la française – a fini par contaminer les autorités locales, qui n’ont pas hésité à l’alerter lorsqu’elles ont fait une découverte clé l’été dernier. Dans un dossier prenant la poussière aux archives départementales de la Haute-Vienne, un archiviste a trouvé « les non-renouvellements de cartes de séjour de réfugiés espagnols majeurs tués à Oradour, sur lesquels était inscrit : « Tué le 10 juin 1944 dans le massacre d’Oradour ». Parmi ces dossiers figure celui de Ramona Domínguez, « qui ne figurait pas sur les autres listes officielles ».
« Ce qui est impressionnant, c’est que nous avons toutes les archives de Ramona. Comme elle était étrangère, elle a dû se faire enregistrer auprès des autorités pour pouvoir vivre en France », explique Sandra Gibouin, documentaliste au Centre de la mémoire et l’une des responsables de la réhabilitation de cette victime dans le « village martyr », qui accueille quelque 300 000 visiteurs chaque année. « Tout est clair. Sauf qu’elle a ensuite été oubliée dans les dossiers des disparus. Pourquoi, nous ne le savons pas.
David Ferrer Revull a une théorie : elle a été prise pour sa belle-fille, Marina Domènech. Dans les documents français, « Marina » apparaît plusieurs fois comme Domínguez. Je pense qu’à un moment donné, un fonctionnaire, devant une liste d’Espagnols, quand il a trouvé Marina Domínguez et Ramona Domínguez, les a confondues ».
Parmi les rares visiteurs que reçoit Oradour en ces jours de pandémie, le 12 octobre dernier, un groupe d’Espagnols est venu rendre visite à une parente installée en France depuis des décennies, Juana Antonia Fernandez. Dans toutes les affiches, le chiffre de 642 victimes apparaît toujours. Ils ont été étonnés d’apprendre qu’il y en avait une autre, et qu’elle était espagnole. « Ils ont fui la terreur en Espagne et sont tombés dans quelque chose de pire, d’inimaginable. Et en plus, leur pays les a oubliés », se lamente Juana avant de se perdre dans les ruines de l’horreur.

Un article de SILVIA AYUSO