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Mois : janvier 2019

L’UTOPIE EN EXIL : 1939-2019, les 80 ans de l’exil espagnol

1939-2019, les 80 ans de l’exil espagnol

La guerre civile espagnole a laissé dans la mémoire collective et les mémoires individuelles des traces indélébiles. Traces d’espoir, traces de honte, traces de sang et traces d’émotion. Cette guerre civile, c’est une guerre révolutionnaire avant tout pour la liberté et la solidarité. C’est une guerre d’idéal pour lequel s’engagent des hommes et des femmes du monde entier.

L’année 2019 sera nécessairement l’année, de l’évocation de La Retirada, l’exode des 500 000 républicains espagnols qui, après 32 mois de combat, seuls contre les militaires factieux dirigés par Franco, aidés par les régimes fascistes européen, furent accueillis – trop souvent dans des conditions indignes – par la France frileuse de 1939. Ni victimes ni martyrs, ils étaient emplis d’espoir et de convictions, épris de liberté et de justice sociale. Ils menèrent leur combat pour leurs idées jusqu’au bout de leur existence, dans la Seconde Guerre mondiale mais aussi jusqu’à la disparition du dictateur espagnol, Franco. « Peut-être, après tout, n’avons-nous jamais appris à faire la guerre. De plus, nous étions à court d’armement. Mais il ne faut pas juger les Espagnols trop durement. C’est fini : un jour ou l’autre, Barcelone tombera. Pour les stratèges, pour les politiques, pour les historiens, tout est clair : nous avons perdu la guerre. Mais humainement, je n’en suis pas si sûr…Peut-être l’avons-nous gagnée . » Antonio Machado, janvier 1939. L’association 24 août 1944 et la mairie de Paris, vous invite tout au long de l’année 2019 à découvrir pourquoi et comment des Espagnols de toutes conditions, sont arrivés en exil il y a 80 ans. Pourquoi et comment ils ont pris part aux luttes contre le fascisme et pour la liberté là où ils se trouvaient. Pourquoi et comment ils ont continué, seuls, à lutter contre la dictature franquiste qui sévissait en Espagne. Notre premier événement: les 9 et 10 Février 2019 Nous voulons cette année expliquer pourquoi ces Espagnols étaient là et surtout ce que représentait leur combat politique pour l’avènement d’une société plus juste, plus solidaire. Les traces qu’ils ont laissées sont si profondes dans la pensée des peuples qu’aujourd’hui encore beaucoup se réclament de leur idéal. Le 9 Février : un Hommage aux républicains morts pour la liberté, le 9 février à partir de 11h00, devant le monument de la FEDIP dédié à ces Espagnols antifascistes au cimetière du Père Lachaise. Métro Gambetta Rendez-vous est donné à l’entrée du cimetière du Père Lachaise, rue des Rondeaux, (métro Gambetta) à 10h30. Pour ensuite aller en cortège vers le monument. La Mairie de Paris, Le gouvernement espagnol, Les amis de Fondation pour la Déportation (AFMD75) et l’association Mémoire Histoire des républicains espagnols (MHRE89 ) s’associent à cet hommage. Et l’association Les Pas-Sages du 33 rue des Vignoles organise avec toutes ses composantes, les 9 et 10 février, deux après-midi festifs avec exposition de photos de inédites sur la Retirada et les camps en France de Philippe Gaussot.http://www.gaussot.eu/textes/biographie_phg.html Et les photos artistiques de Victor Simal. théâtre, présentation d’ouvrage, projection et débat récital de guitare au 33 rue des Vignoles, 75020 Paris, siège historique de la CNT espagnole en exil et futur centre mémoriel du mouvement libertaire espagnol et français. (voir programme) Nous comptons sur votre présence. À très bientôt pour ces moments d’émotion et de mémoire.

Hommage aux Espagnols morts pour la Liberté
Hommage aux Espagnols morts pour la Liberté
Invitation à imprimer
Invitation à imprimer
Programme du 9 février au cimetière du Père Lachaise
Programme du 9 février au cimetière du Père Lachaise

Documents joints

 

Les Affiches des Combattant.e.s de la Liberté Éditions Libertaires, 208 pages, 35€, 3ème édition.

Les Affiches des Combattant.e.s de la Liberté Éditions Libertaires, 208 pages, 35€, 3ème édition. Plus de dix ans déjà que nous avons publié les deux volumes consacrés aux « Affiches des Combattant.e.s de la Liberté » de l’Espagne révolutionnaire (1936) dont il y a déjà eu deux éditions. L’intérêt suscité par ces deux ouvrages a dépassé toutes nos espérances, à tel point qu’ils sont épuisés depuis longtemps. Et bien sûr la demande nous en a été maintes fois faite : « quand les rééditerez-vous ? » > Et bien ça y est, cette 3ème édition est désormais disponible. Nous avons opté cette fois-ci pour une refonte de l’ensemble en un volume unique regroupant les affiches nous semblant les plus représentatives de cette époque.

Résultat : 208 pages rassemblant plus de 300 reproductions accompagnées de leurs légendes et de textes explicatifs et toujours pour le même prix de 35 euros -.

Ce livre permet de revisiter cette période historique (1936-39) et à travers l’expression graphique de l’époque. Il nous aide à comprendre la situation sociale, politique et culturelle de cette Espagne antifasciste qui se dressa en juillet 1936 contre les militaires factieux et leur coup d’État contre la République. Ce livre donne de la couleur à ce vaste mouvement ouvrier et paysan qui mit en œuvre un immense programme de collectivisations et d’expériences autogestionnaires, au moyen d’une révolution sociale et libertaire inégalée à ce jour. Wally Rosell Ramón Pino > Los carteles de los luchadores de la Libertad Editions Libertaires, 208 paginas, 35€, tercera edición Ya van más de diez años que publiquemos los dos volúmenes dedicados a los “carteles de los luchadores de la Libertad” de la España revolucionaria (1936) cuyo se han hecho ya dos ediciones. El interés suscitado por esos dos libros rebasó todas nuestras esperanzas, hasta tal punto que el uno como el otro están agotados desde hace tiempo. Y claro, más de una vez nos han preguntado: “¿cuando los vais a reeditar?” Pues ya está; por fin esa tercera edición es disponible, en francès. Esta vez hemos optado por una refundición del conjunto en un volumen único que agrupa los carteles que nos parecen los más representativos de aquella época. Resultado: 208 páginas que reúnen más de 300 reproducciones acompañadas de sus leyendas y textos explicativos (siempre a las Editions Libertaires y siempre al mismo precio de 35 euros). Este libro permite de revisitar aquel periodo histórico (1936-39) y a través la expresión gráfica de esa época, nos ayuda a entender la situación social, política y cultural de esa España antifascista que se levantó en julio de 1936 frente a los militares facciosos y su golpe contra la República, y donde se pudo ver al mismo tiempo un amplio movimiento obrero y campesino dando cumplimiento a un inmenso programa de colectivizaciones y experiencias autogestionarias, por medio de una revolución social y libertaria inigualada hasta hoy. Wally Rosell Ramón Pino

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Le silence des autres: Un portrait « au présent » des victimes du franquisme

Projection du film : Le silence des autres
Un portrait « au présent » des victimes du franquisme

Le 17 janvier dernier, l’association 24 août 1944, en collaboration avec la société Sophie Dulac distribution, a présenté en avant-première au Centre Paris’ Anim du 19e arrondissement de Paris, le flm de Almudena Carracedo et Robert Bahar Le silence des autres.

Lors de cette soirée, nous avons réuni 170 personnes, battant ainsi notre record d’affluence au Centre Paris’ Anim. La salle étant copieusement remplie, une partie du public a dû s’asseoir sur les marches. Les spectateurs dans leur grande majorité ont réagi avec émotion et des applaudissements nourris ont salué le flm.

Un débat très passionné a succédé à la projection. Miguel Chueca, notre intervenant, a provoqué de nombreuses réactions par son positionnement contraire à l’argument principal du flm qui met en évidence la nécessité de rendre justice aux victimes du franquisme et de remettre en question la loi d’amnistie de 1977. Malgré lui, Miguel Chueca, par sa position originale, aura nourri un débat passionné. Cela a libéré la parole d’un public averti et conscient de la nécessité de lutter contre toute idée de réconciliation sans que justice ne soit rendue pour toutes les victimes du régime dictatorial du général Franco.

Parlons maintenant du flm.:
Le 15 octobre 1977, le Congrès des députés a approuvé une loi d’amnistie, qui a abouti à la libération des prisonniers politiques du régime franquiste. Sous prétexte que la réconciliation entre les Espagnols était impossible autrement, la même loi protégeait les bourreaux du régime, qui non seulement sont restés impunis, mais ont également occupé des postes de pouvoir et de responsabilité pendant la période démocratique.

Plus de quarante ans après la fin officielle de la dictature de Franco, le devoir de mémoire n’est toujours pas reconnu en Espagne et les victimes de l’une des dictatures les plus longues d’Europe sont toujours méprisés dans leur volonté légitime de faire le deuil de leurs parents disparus. Depuis le début des années 2000 de nombreuses victimes de la dictature et leurs familles, ainsi que les associations de défense de mémoire se sont battus pour l’abrogation de la loi d’amnistie afin d’exiger justice.

Almudena Carracedo et Robert Bahar, les réalisateurs se sont intéressés à la lutte de ces victimes lorsqu’ils ont appris l’intention des associations de mémoire de dénoncer certains tortionnaires du régime de Franco. Alors que la loi d’amnistie les en empêchait en Espagne et que les tentatives du juge Baltasar Garzón d’ouvrir un procès devant l’Audiencia Nacional ont mis fn à sa carrière judiciaire. Il s’agit des conséquences du « pacte de l’oubli » voté le 15 octobre 1977 par le Congrès des députés. Contrairement aux autres pays sortis de régimes dictatoriaux comme le Chili, l’Argentine, le Cambodge, le Rwanda, en Espagne il n’y a eu ni procès de Nuremberg, ni Commissions de vérité et de réconciliation, ni jugement des coupables.
Après bien des revers, l’occasion se présenta de se rendre en Argentine, où la juge María Servini reçut les plaignants et commença à écouter leurs témoignages. C’est alors que la « plainte argentine » a été déposée.
L’enjeu était de taille, ce film documentaire a été réalisé de manière indépendante et avec beaucoup d’acharnement durant plus de six années. Le silence des autres constitue un véritable jalon pour l’exercice du deuil pour les familles, en donnant à connaître au niveau international une histoire méconnue du grand public. L’histoire d’une dictature qui a duré plusieurs décennies et que l’on a admis dans le concert des nations lorsque les dirigeants du monde entier, De Gaulle, Eishenower, le pape, l’ONU et toutes les grandes institutions ont officialisé la « bonne entente » avec le régime de Franco.
Le film donne ainsi à entendre une mémoire méconnue en réalisant un véritable équilibre entre les images d’archives, les témoignages des survivants de la dictature, le travail d’instruction de la juge et des prises de vue sur la contemporanéité de la dictature quand elle s’inscrit dans le paysage urbain à travers notamment des noms de rue.
Les réalisateurs ont accompagné les victimes pendant tout ce temps sur une route pleine d’obstacles, avec l’opposition du gouvernement de Mariano Rajoy, qui torpillait constamment le processus et en diverses occasions le discréditait. Les déclarations du nouveau président de son parti, le Parti populaire, Pablo Casado, furent alors immondes :  » Ce sont des vieux chnoques ! Ils parlent toute la journée de la guerre du grand-père, des fosses communes et de je ne sais quoi, avec la mémoire historique… »
Les témoignages se rejoignent au même rythme que l’émotion s’empare de cette histoire. De toutes les choses que l’on peut dire du Silence des autres , celle qui définirait le mieux le film c’est l’émotion profonde qu’il provoque au fur et à mesure que l’histoire progresse et que nous découvrons la disparition de certains de ses protagonistes. Mais, s’agissant d’un processus judiciaire et politique encore ouvert, il nous reste la sensation de découvrir une histoire encore inachevée.
Les proches de plus de 100 000 personnes encore enterrées dans des fosses communes, victimes de tortures réclamant justice ou les mères de bébés volés cherchent encore la vérité. Pour compenser cela, les réalisateurs se tournent vers les histoires individuelles d’Asunción Mendieta, María Martín ou Chato Galante, les principaux témoins du documentaire. Ils ont permis à l’équipe du film de les accompagner afin de nous montrer les lieux où ils avaient été torturés ou en nous emmenant sur les charniers où leurs parents sont enterrés. Il est impossible de ne pas se laisser emporter par la colère et l’émotion en les écoutant.
Ce documentaire d’une grande qualité cinématographique est subtil, émouvant, il invite à une réfexion profonde sur la légitimité d’une monarchie espagnole qui a reçu son pouvoir des mains d’un dictateur s’apprêtant à mourir. Il provoque aujourd’hui, depuis sa sortie en Espagne en décembre dernier, un véritable bouleversement des consciences en permettant de remettre au cœur des préoccupations des Espagnols la question des atteintes aux droits de l’homme sous le régime dictatorial du général Franco.
Le silence des autres a été primé au Festival de Berlin 2018 en recevant le prix de la paix et le prix du public. En 2019, il est nominé aux Goya, l’équivalent des César français et des Oscars américains.
Il sortira à Paris 13 février.

Daniel Pinós Barrieras

Extraits d’une lettre de revendications envoyée à M. Francisco Martínez, directeur de la Mémoire historique du gouvernement espagnol, signée par la Plainte argentine pour l’exil et la déportation et par notre association :
Nous revendiquons et désirons que vous preniez en compte :
– La reconnaissance officielle, par loi, de l’exil et de la déportation des Espagnols. Prenant en considération que l’Espagne est l’unique pays qui n’a pas reconnu nationalement ses déportés.
– L’hommage à tous les déportés espagnols au niveau de l’État, et officiellement au Congrès des députés et dans chacun de leur village, tous les 5 mai, jour de la libération du camp de Mauthausen, le camp des Espagnols, le plus dur et le seul de catégorie III.
– L’engagement de donner la parole et de la visibilité aux victimes et à leur famille.
– Nous demandons l’annulation des jugements du franquisme, comme partie civile, et de toutes les sentences dictées par les tribunaux fascistes durant ce régime, pour obtenir la restauration de la dignité de toutes les victimes du franquisme – parmi elles beaucoup d’exilés –, qui soufrirent des condamnations injustes et sommaires.
– La reprise de l’octroi naturel de la nationalité espagnole aux petits-enfants de ces Espagnols, qui avait commencé en 2004 et fut paralysé en 2010.
– L’ouverture d’un bureau d’aide aux victimes, aux enfants et petits-enfants des exilés, pour leur rendre justice et réparation.
– Facilité pour les exilés, leurs enfants et petits-enfants de transmettre leur histoire aux instituts espagnols, comme dans d’autres pays.
– Que la carte des fosses communes ne soit pas réduite à l’Espagne. Il y a des fosses partout en Europe et en Afrique du Nord. Il y a des familles qui désirent les mêmes droits et l’exhumation de leurs êtres chers, comme ceux de la division « Azul ».

Affiche officielle
Affiche officielle
Une partie de la salle
Une partie de la salle
L'équipe de production
L’équipe de production
Paco de la production
Paco de la production
Le débat: Odette Martinez
Le débat: Odette Martinez
Le débat: Aimé Marcellan
Le débat: Aimé Marcellan
Le débat: Et la dimension politique?
Le débat: Et la dimension politique?
L'intervenant controversé: Miguel Chueca
L’intervenant controversé: Miguel Chueca

En avant première: Le silence des autres Un film de Almudena Carracedo et Robert Bahar

L’association 24 août 1944 et Sophie Dulac Distribution présente en avant-première

Le silence des autres
Un film de Almudena Carracedo et Robert Bahar

1977. Deux ans après la mort de Franco, dans l’urgence de la transition démocratique, l’Espagne vote la loi d’amnistie générale qui libère les prisonniers politiques mais interdit également le jugement des crimes franquistes.

Les exactions commises sous la dictature et jusque dans les années 1980 (disparitions, exécutions sommaires, vols de bébé, torture) sont alors passées sous silence.

Mais depuis quelques années, des citoyens espagnols, rescapés du franquisme, saisissent la justice à 10 000 kilomètres des crimes commis, en Argentine, pour rompre ce « pacte de l’oubli » et faire condamner les coupables.

Un débat fera suite à la projection avec la présence des réalisateurs (sous réserves) et de Miguel Chueca, enseignant en espagnol à l’Université de Paris-Nanterre.

Sortie en salle le 13 février 2019

En Avant-Première
Ce 17 janvier à 19h
Centre Paris’ Anim – Place des Fêtes
2-4 rue des Lilas – Paris 19e
Métro Place des Fêtes

Entrée gratuite

Pour voir la bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=ingmAU4D0qc

Affiche Le silence des autres
Affiche Le silence des autres