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Mois : novembre 2015

Portes ouvertes au 33 rue des Vignoles

Cela fait des années que le 33 passage des Vignoles fait rêver le tiroir caisse des promoteurs parisiens. Pourtant, finalement la résistance opiniâtre deses occupants va inverser la tendance, et considéré aujourd’hui par les élus parisiens comme un lieu remarquable et historique et nous devrions bientôt y voir non seulement pérenniser les activités qui s’y développent aujourd’hui: -Flamenco en France, -Miellerie, -Artistes plasticiens, Syndicat CNT… mais de surcroît devrait s’ouvrir un espace dédié à l’histoire de l’exil espagnol notamment l’exil libertaire. À cette occasion et pour vous donner plus d’explication sur l’ensemble des activités que vous pouvez trouver au 33 rue des Vignoles, nous vous convions toutes et tous à une journée portes ouvertes le samedi 5 décembre à partir de 10heures. Nous vous attendons nombreux, pour vous expliquer, échanger des idées, bâtir ensemble des projets de partage et évoquer cette histoire populaire qui est le ciment de nos résistances présentes.

Documents joints

 

Cariño Lopez par sa fille Mar y Luz

L’Espagne et la guerre civile

Mon père est né le 16 mars 1914 à la Piedra en Galice. Il est mobilisé à la fin de l’année 1937 ou au début de l’année 1938 par l’armée franquiste. À cette date, il porte son nom d’origine, Ángel Rodríguez Leira, vit à Cariño, port de pêche à l’extrême pointe de la Galice. Il est marin pêcheur et déjà adhérent de la CNT, depuis plusieurs années. Il est marié, père d’une petite fille et son épouse attend un deuxième enfant qui naîtra après son départ pour la guerre. Après sa mobilisation comme un bon nombre de ses compagnons, il déserte pour rejoindre les rangs républicains. À la fin de la guerre, ce qui pour lui, je pense correspond à la chute de Madrid, il quitte l’Espagne [par le port] d’Alicante à bord d’une chaloupe, (ce fait est relaté dans un des ouvrages du capitaine Dronne), avec d’autres républicains qui comme lui, fuient l’armée franquiste.

Les camps sur les territoires d’Afrique du Nord, Algérie.

Il rejoint les côtes d’Afrique du Nord à Beni-Saf ou dans les environs. (date inconnue) Il a été au camp Morand à Boghari, région d’Alger. Il est possible qu’il soit précédemment passé par le camp Susini à Boghar, situé à quelques kilomètres du camp Morand. Il a fait au moins une tentative d’évasion et aurait été repris à Colomb-Béchar. Je n’ai pas de dates exactes pour cette période, si ce n’est que cela se termine par son « engagement » dans la Légion étrangère. Ce choix entre la Légion ou le retour au pays lui a été proposé suite à cette évasion qui n’était peut-être pas la seule. De l’âge de 25 ans à 28 ans, il reste dans ces camps.

La Légion étrangère, désertion et Les CFA

Il « s’engage » dans la Légion Étrangère le 21 octobre 1942 et la déserte le 27 juin 1943. Au cours de cette période, il participe à la campagne de Tunisie durant laquelle il est blessé. Il s’engage, volontairement cette fois-ci, dans les Corps Francs d’Afrique, le 28 juin 1943, au lendemain de sa désertion de la Légion Étrangère. C’est lors de cet engagement qu’il va changer son identité et prendre la nom de Cariño-Lopez en référence à son lieu de naissance et à son père. il gardera ce nom jusqu’à son décès.

la Nueve de la 2e DB

(Doc 1, livret individuel) À dater du 16 septembre 1943, il fait partie de la 9ème compagnie « La Nueve » du 3eme Régiment de Marche du Tchad de la deuxième Division Blindée sous les ordres du capitaine Dronne pour la durée de la 2eme Guerre mondiale. Il termine la guerre avec le grade de caporal-chef. Il a reçu la croix de Guerre avec palmes du général de Gaulle le 26 septembre 1944 à Nancy. (voir livre du capitaine Dronne : Carnets de route tome2) Son half-track était le Guernica. Il en était le canonnier. Pour ses faits d’arme avec ce canon, il a eu une citation à l’ordre du régiment et une à l’ordre de l’armée. (Doc 2 et 3 citation militaire)

Démobilisation et retour à la vie civile

Il est démobilisé le 25 juillet 1945 en possession d’une certificat de bonne conduite émanent du commandement de la 2e DB du III RMT. (Doc 4) Il fonde une nouvelle famille, se marie et a deux enfants. Il vit d’abord dans le département de l’Indre, puis pour des raisons professionnelles s’installe dans l’Essonne en région parisienne jusqu’à son décès le 26 octobre 1979, à l’âge de 65 ans. Il n’est jamais retourné en Espagne. Il retrouvait un peu sa Galice et sa vie d’avant durant ses vacances qu’il passait en Bretagne et où il pouvait partir en mer avec les marins devenus ses amis.

En 2010, un hommage, à l’initiative de la Galice, lui a été rendu à Cariño avec la mise en place d’une stèle située sur la promenade du Port.

Citation à l’ordre de l’Armée – Croix de guerre avec Palme

Caporal, du Régiment de Marche du Tchad : « Pointeur au canon de 57, le 16 septembre 1944, lors du combat de la tête de pont de Châtel, a immobilisé par son tir un char Panther qui défilait à environ 500m de sa pièce, cela malgré une mauvaise visibilité due à la nuit tombante. »

Certificat de bonne conduite
Certificat de bonne conduite
Citation à l'ordre du régiment
Citation à l’ordre du régiment
Citation à l'ordre de l'Armée
Citation à l’ordre de l’Armée

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