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Mois : octobre 2020

Les vers de Miguel Hernandez : la force de la résistance au fascisme!

SENTADO SOBRE LOS MUERTOS.

Sentado sobre los muertos
que se han callado en dos meses,
beso zapatos vacíos y empuño rabiosamente
la mano del corazón
y el alma que lo mantiene.
Que mi voz suba a los montes
y baje a la tierra y truene
eso pide mi garganta
desde ahora y desde siempre.

Miguel Hernández.

Assis sur les morts

qui se sont tus en deux mois,
J’embrasse des chaussures vides et j’empoigne rageusement
la main du coeur
et l’âme qui la soutient.
Que ma voix gravisse les montagnes
et descende sur terre et gronde
C’est ce que ma gorge demande.
à partir de maintenant et pour toujours

Miguel Hernandez

El Ayuntamiento de Madrid borra los versos de Miguel Hernández del cementerio de la Almudena. Sigo la iniciativa de algunas personas y vamos a llenar las redes sociales con sus versos.
La mairie de Madrid efface les vers de Miguel Hernandez au cimetière de la Almudena. Nous soutenons l’initiative de quelques personnes et nous en affichons d’autres partout où cela est possible pour imprégner les esprits de leur force poétique.

Los textos eliminados por el Ayuntamiento de Madrid
Placa 1:
Para la libertad me desprendo a balazos
de los que han revolcado su estatua por el lodo.
Y me desprendo a golpes de mis pies, de mis brazos,
de mi casa, de todo.
Porque donde unas cuencas vacías amanezcan,
ella pondrá dos piedras de futura mirada
y hará que nuevos brazos y nuevas piernas crezcan
en la carne talada.
Retoñarán aladas de savia sin otoño
reliquias de mi cuerpo que pierdo en cada herida.
Porque soy como el árbol talado, que retoño
porque aún tengo la vida.

Miguel Hernández

Placa 2:
El pueblo de Madrid,
en memoria y reconocimiento a las cerca de 3.000 personas ejecutadas e inhumadas en esta necrópolis entre abril de 1939 y febrero de 1944.
Que mi nombre no se borre en la historia
.
Julia Conesa

Placa 3:
Finalizada la Guerra Civil, la dictadura del general Franco reprimió ferozmente a sus enemigos políticos. Consejos de guerra carentes de cualquier garantía procesal dieron lugar a numerosas ejecuciones por fusilamiento o garrote vil.
Les textes éliminés par les élus de la mairie de Madrid

Plaque 1:
Pour la Liberté je me dégage avec des balles
de ceux qui ont roulé sa statue dans la boue.
Et à force de coups je me sépare de mes pieds, de mes bras
de ma maison, de tout.
Car là où des cavités vides apparaissent
elle posera deux pierres pour un regard futur
Et fera pousser de nouveaux bras et de jambes nouvelles
de la chair abattue.
Des ailées de sève sans automne repousseront
des vestiges de mon corps que je perds à chaque blessure.
Car je suis comme l’arbre abattu, qui bourgeonne
Car j’ai encore la vie.
Miguel Hernandez

Plaque 2 :
Le peuple de Madrid,
en mémoire et en reconnaissance des près de 3 000 personnes exécutées et enterrées dans cette nécropole entre avril 1939 et février 1944.
Que mon nom ne soit pas effacé de l’histoire.
Julia Conesa

Plaque 3 :
Après la guerre civile, la dictature du général Franco réprime férocement ses ennemis politiques. Des conseils de guerre dépourvus de toute garantie de procédure ont conduit à de nombreuses exécutions par peloton d’exécution ou par le garrot vil.

Chemins de l’oubli

Dans le cadre des journées de Memoria histórica (Mémoire Historique), une quinzaine d’activités culturelles, dédiées cette année à l’exil républicain se célèbrent dans le Palais des comtes de Gabia à Grenade.

Kiko Herero, auteur madrilène de deux livres déjà parus, l’un en 2014 Sauve qui peut Madrid !, l’autre en 2018 El Clinico et Juan Chica Ventura, artiste peintre, créateur de la peinture murale (2019) traitant le thème historique de la Libération de Paris en 1944, de la Nueve de la 2e D.B, se sont retrouvés invités à la Députation de Grenade le 1er octobre 2020, comme représentants de l’association 24 Août 1944, (il n’y avait pratiquement personne). Kiko n’a même pas été présent.

Finalement Juan s’est retrouvé à expliquer l’exposition de photos de Philippe Gaussot : Caminos del exilio, (Chemins de l’exil), auprès d’autres invités d’associations mémorielles, Asociación Granada para la Recuperación de la Memoria Histórica,(Association Granada pour la récupération de la Mémoire Historique), Rafael Gil Bracero, de Verdad, Justicia y Reparación, (Vérité, Justice et Réparation) Francisco Vigueras et de la députée de la Culture, de la Mémoire Historique et Démocratique (dénomination actuelle par le gouvernement socialiste espagnol), Maire de la région d’Alfacar, Fátima Gómez.

Notre exposition traite : pour une première partie de l’aide aux enfants basques puis catalans éloignés des fronts de guerre et mis à l’abri en France, et pour une seconde partie de la Retirada (la Retraite) d’environ ½ millions de républicains, d’anarchistes, de poumistes, de socialistes et de communistes, composés de femmes, d’hommes, d’enfants et de personnes âgées, qui durent fuirent la Guerre Civile dans cette Espagne en noir et blanc de 1939, poursuivis par les armées franquiste, fasciste et nazie, en traversant les Pyrénées pour finalement se retrouver dans des camps de concentration en France.

Ces clichés laissent transparaitre les liens d’humanité que l’artiste a réussi à forger avec les refugié.e.s. Son émotion, sa bienveillance et son amitié pour elles et eux transpirent dans chacun d’eux. Ils transmettent non seulement la chaotique organisation de l’exode et l’angoisse des gens, mais aussi l’orgueil, la dignité et surtout toute la combativité de ces bannis.
juan nous confie ses impressions sur la réception:
La visite de l’exposition avec les « quelques invité.e.s », s’est faite au pas de course, comme si nous allions nous contaminer les uns les autres, à signaler aussi, la double absence d’un texte entier sur les « colonies infantiles » et la liste des noms des coordinateurs et organisateurs de l’exposition. Ce sont des manières plutôt cavalières pour une institution qui se vante de travailler sur la culture et la mémoire. Francisco Vigueras, un des représentants cités plus haut, nous a avoué que le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) ne voulait pas faire de vague et se servait de ce type d’événements pour se donner bonne conscience, personne n’est dupe dans cette histoire, rien de nouveau sous le soleil.

L’association 24 Août 1944 est dépositaire de cet héritage et a réalisé la sélection de photos pour l’exposition. Son objectif est de promouvoir et cultiver la mémoire historique des antifascistes espagnols exilés en 1939.
Cette exposition, qui durera du 1er au 31 octobre, ouvre le cycle de conférences et débats sur la littérature, les mémoires féminines, les femmes républicaines, les politiciens républicains, les journaux, le cinéma, les artistes, les éditeurs de l’exil. Pour la cinquième année consécutive, la Députation met à disposition de la ville, une exposition qui a pour objectif de relever des aspects de notre passé plus proche de nous, d’analyser et d’approfondir suivant différents contextes : historique, social, universitaire et médiatique, la réalité de cette période de notre histoire.

Cette exposition qui a déjà été présentée à Madrid entre décembre 2019 et février 2020 dans la salle de l’Arqueria Nuevos Ministerios, (Arcade des Nouveaux Ministères) de Madrid, accompagnée de l’exposition « La sangre no es agua » de Pierre Gonnord, (portraits et témoignages d’exilés et de descendants).
Le succès auprès des Espagnols fut au rendez-vous. Elles sont appelées à continuer leur périple dans d’autres villes d’Espagne : Cadiz, Almería, Vigo Barcelone, La Corogne puis à l’étranger : Paris et Liège. Le travail de diffusion de la Mémoire Historique traite de tous les épisodes qui ont eu lieu pendant les trente-deux mois de guerre civile, la retraite et les 40 ans d’exil, sans perdre de vue que la cause principale et déterminante était de provoquer une expérience collective et harmonieuse, un rêve égalitaire, qui se concrétisa par une véritable révolution sociale, inscrite depuis dans la culture révolutionnaire anarchiste espagnole.

Juan Chica Ventura
Groupe anarchiste Salvador-Seguí

Quand Franco est mort, nous avions 30 ans

QUAND FRANCO EST MORT, NOUS AVIONS 30 ANS
Franco est mort le 20 novembre 1975, après quarante ans de dictature en Espagne. C’était il y a trente ans (à la date du film).

Comment expliquer qu’en quarante ans de règne, Franco n’ait connu aucune contestation qui ait pu menacer son pouvoir ?

Trente ans après la mort du Caudillo, que reste-t-il du franquisme dans l’Espagne actuelle ? La question est grave et elle suscite des polémiques, pour beaucoup il est encore trop tôt pour la poser… Signe que l’ombre du dictateur plane toujours sur l’Espagne contemporaine. Mais n’est-il pas temps de donner la parole aux témoins du franquisme pour ne pas laisser une part de l’histoire espagnole tomber dans l’oubli ?
A travers ce film, le réalisateur revendique le droit de se réapproprier son passé, de questionner la mémoire collective, et surtout d’en débattre publiquement.

Ce film de 2005 conserve toute son actualité et ses interrogations. Nous sommes à une période charnière de l’histoire d’Espagne voire de l’histoire européenne. Une petite rétrospective illustrée par ce documentaire nous permettra de faire le point dans nos têtes et face à la réalité.

Nous vous attendons masqués mais nombreux !

ATTENTION! cette fois-ci, exceptionnellement ce sera :

mercredi 14 octobre 2020 à 19h

suivi d’un débat avec Ramon Pino & Juan Chica-Ventura

Paris’Anim – Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas – 75019 Paris
Entrée gratuite

métro Place des Fêtes (ligne11)

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