Les hommages du maire du 19e arrondissement, monsieur François Dagnaud, et de madame Vieu-Charier, élue à la Maire de Paris, chargée de la mémoire du monde combattant se sont succédés sur un rappel historique et politique d’une époque sensible, de la révolution espagnole de juillet 1936 pour mettre en échec le soulèvement militaire à la fin de la seconde Guerre mondiale. Ils évoquèrent la lâcheté des démocraties européennes qui ont tout simplement abandonné l’Espagne à son sort et le déplorable accueil des réfugiés de février 1939 fuyant la terreur franquiste. Les événements de mai 1937 dans le camp républicain furent cités comme une des tragédies de ce conflit.
Madame Vieu-Charier a longuement évoqué l’engagement anarchiste de Manuel Lozano. Elle a également établi un judicieux parallèle avec les exilés d’aujourd’hui, leur grande détresse et le manque d’accueil de la part des pays européens dont la France. Cette cérémonie s’est déroulée en présence d’élèves de trois lycées : Le lycée professionnel Armand Carrel du 19e arrondissement; Le lycée d’enseignement général Montaigne du 6e arrondissement ; Le micro-lycée de Vitry sur Seine. Deux élèves de ce dernier, Waeel Abichou et Léo Lozano ont lu deux poésies de Manuel Lozano, poète ouvrier, dont un en espagnol, après avoir décliné ce que fut l’auteur et ce qu’il représente encore à leurs yeux. Au dévoilement de la plaque deux élèves de chaque établissement étaient présents. Ensuite, l’association 24 août 1944 rappela les enjeux du travail de mémoire et l’importance de transmettre aux jeunes générations ce que fut l’idéal de ces hommes et de ces femmes. Ils luttèrent dix longues années les armes à la main contre les fascismes et continuèrent à porter leurs résistances et leurs espoirs durant les quarante années de la dictature franquiste, envers et contre toutes les puissances du monde qui s’en accommodaient. Au nom de la CNT française, Aimable Marcellan a clos cette cérémonie en expliquant l’existence d’après guerre de Manuel, ce que fut sa fidélité à son idéal, fréquentant les lieux parisiens du milieu anarchiste espagnol tels le 24 rue Sainte Marthe et plus tard le 33 rue des Vignoles. Cet endroit reste encore aujourd’hui un espace populaire où se forge les luttes syndicales et où évoluent artistes et associations de culture et de mémoire vivante.
Antonio Cruz, représentant de l’association pour la mémoire des massacres de Casas –Viejas (janvier 1933) était parmi nous pour cet événement. Vous trouverez en documents : L’allocution de Madame Catherine Vieu-Charier, Chargée de la mémoire combattante pour la Ville de Paris représentante de la Maire de Paris Les deux poèmes de Manuel Lozano lu par les élèves du Micro Lycée, L’allocution d’Aimable Marcellan pour la CNT française
Manuel Lozano, antifasciste espagnol engagé depuis l’âge de 17 ans dans la révolution espagnole contre le fascisme international et pour un monde meilleur plus équitable est un de ces combattants espagnols volontaires dans la 2e DB du général Leclerc, appartenant à la Nueve, il entre en avant garde dans Paris le 24 août 1944. À la fin de la Seconde, déçu que les « démocraties » décident de laisser le dictateur Franco en place, et l’Espagne sous la terreur de son régime, Manuel s’installe à Paris dans la 19 arrondissement et toute sa vie, ouvrier maçon, il reste fidèle à son idéal libertaire. La Mairie de Paris a décidé de rendre hommage à cet homme généreux et pugnace dans ses idées, poète ouvrier, troubadour de la beauté et de l’avenir. Le 14 avril 2016, pour les cent ans de sa naissance, une plaque sera apposée sur le dernier immeuble où il vécut. 43 rue des Bois Paris 19 à 11h15. Nous vous convions à nous rejoindre ce jour là pour honorer la mémoire de cet homme modeste à l’engagement têtu et dont l’existence a croisé avec honneur l’Histoire. Bien cordialement Véronique PS: Je vous joins également le programme de la journée du 9 avril organisée par la FACEEF avec pour thème: les frontières entre les différents exils espagnols du début du 20e siècle à aujourd’hui.