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Auteur/autrice : 24 aout 1944

Edgar Morin, Cent ans et un jour !

C’était une assemblée chaleureuse et presque intime.

Anne Hidalgo a rappelé les origines de l’engagement d’Edgar Morin à savoir son implication dans les actions de Solidaridad Intenacional Antifascista (SIA) pour voler, avec ses moyens d’adolescent, au secours de la république espagnole par l’intermédiaire de ce mouvement de solidarité, dont la philosophie l’avait captivé.

Elle a rappelé également l’intense émotion qui avait baigné son intervention le 24 août 2016, à la tribune rue de Lobau durant l’hommage aux Espagnols de la Nueve, entrés dans Paris en éclaireurs de la 2e DB.

Puis, Edgar Morin a voulu parlé debout, en homme de résistance, comme il le fut dès son plus jeune âge. Nous avons avec lui, entamé son siècle second. Un siècle qui sera fait de projets humains et scientifiques, liés inexorablement pour le bien-être de la société humaine et de cette terre, sur laquelle nous sommes tous et que nos systèmes économiques maltraitent impunément, comme il s’est évertué à le rappeler.

Il veut militer encore et toujours, bien au-delà de son dernier souffle, pour cette formation des jeunes générations au respect du vivant qu’il soit animal, végétal ou sociétal. Apprendre ce qu’est la résistance aux diktats de l’argent et du pouvoir, apprendre et savoir écouter mettre en commun les expériences et les idées complexes qui traversent le monde d’un continent à l’autre sans discrimination.

Rassembler et partager les mémoires de toutes les espèces pour un futur composé de dignité et de respect, afin de préserver la vie sur terre, dans son immense diversité…

Lier les savoirs humanitaires et scientifiques, pour qu’enfin les progrès de la science ne soient plus ceux de l’armement sophistiqué qui tue à distance des humains et saccagent des sols tandis que les savants, inconscients, savourent leurs découvertes.

Edgar Morin a rappelé que lui-même avait fait des erreurs dans son parcours mais qu’il avait, au moins, su humblement faire son auto-critique et rectifier sa trajectoire. Et il souhaite que cette démarche d’humilité face à la marche du monde puisse être suivi par tous, car c’est le chemin de l’avenir que d’avancer à pas petits avec toutes les composantes de savoir et de cultures sur terre ; de se fourvoyer et d’oser reconnaitre qu’on s’est trompé.

Comprendre que rien n’est écrit et que nous créons en avançant, si nous savons garder un esprit de résistance permanente.

À son tour, il a évoqué le combat pour la Liberté des antifascistes espagnols de 1936, puis après la résistance au nazisme, son retour à ce combat pour réhabiliter des hommes assassinés pour leur idées, comme Andeu Nin du POUM. Pour lui, c’est cette cause humaine qui doit s’affilier à la marche scientifique pour que les jeunes générations retrouvent et concrétisent leurs aspirations, à la lumière de la vérité et de l’honnêteté.

Pour cela, ensemble avec Anne Hidalgo et Sabah Abouessalam (son épouse), ils ont œuvré pour cette future Académie du climat , qui abritera en son sein La fondation Edgar Morin , afin de mener avec la jeunesse (notamment celle qui a tant manifesté pour le climat et en fut violemment réprimée par le gouvernement) une vraie réflexion constructive sur le monde de demain et leurs aspirations pour le construire.

Cette académie ouvrira ses portes, entre autres publics, aux jeunes (de 6 à 26 ans) dans une formation interactive, dès septembre 2021, dans les anciens locaux de la mairie du 4e (Place Baudoyer). Les deux pôles chers à Edgar Morin (humanisme et science) y seront conjugués en concordance.

Lorsque nous avons évoqué avec Anne Hidalgo, l’éventualité de trouver un lieu pour exposer les photos de Philippe Gaussot avec celles de Pierre Gonnord, sur la Retirada des républicains espagnols et sur les portraits de l’exil , respectivement : Les chemins de l’exil et La Sangre no es agua, elle nous a naturellement proposé d’organiser cet événement au sein de l’ Académie du climat , à la fondation Edgar Morin . La mémoire des peuples étant une composante importante de l’harmonie de demain.

Tout ceci annonce de futurs projets passionnants, notamment avec Edgar Morin, avec lequel nous avons un rendez-vous pour l’Histoire à l’automne. Mais avant nous vous attendons ce 24 août, au jardin de la Nueve.

Décès d’Enric Melich, 7 juillet 2021

Enric Melich, Libertaire et résistant nous a quitté mercredi 7 juillet après une existence consacrée à la défense de la Liberté, autour de ses idées libertaires pour une société juste et équitable…

Nous vous invitons à regarder ce petit documentaire réalisé par Victor Simal qui nous en apprend beaucoup sur son parcours et sur sa considération de la vie.

C’est, pour ceux qui l’ont connu, une grande tristesse mais chacun garde en mémoire son acharnement à défendre sa philosophie anarchiste et sa vie dédiée aux autres. Il nous laisse, bien ancrées, ses idées et son exemple chaleureux, pour continuer son chemin!

Merci Enric d’avoir été de ceux qui n’ont jamais renoncé à leur idéal et d’avoir transmis ta force aux autres.
Tu nous laisse un livre mémoire, édifiant sur l’histoire des maquis en France:
« À chacun son exil, itinéraire d’un militant libertaire espagnol »
Henri Melich
(mis en forme par Romain Melich)
Editions Acratie, 2014.

Un hommage d’Hélios Serrate, de l’association Les amis du 24 août 1944, des Pyrénées Orientales:

Henri Melich
a rendu les armes à 95 ans après une vie bien remplie.

Arrivé en France avec la Retirada, il s’est engagé dans la résistance française.

Par ailleurs, il a participé à l’opération du Val d’Aran, au travers d’une diversion à la hauteur de Valcebollère, puis il s’est engagé dans l’armée française pour échapper à la répression de la UNE. Il a poursuivi son combat contre le fascisme jusqu’en Allemagne.

A la libération, Henri s’installe durant quelques années à Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales. Il aide des fugitifs au passage de la frontière espagnole, et, en sens inverse de la propagande antifasciste.

Plus tard, il s’installe sur Toulouse et milite à la FIJL (Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires) où il occupera des responsabilités.

Il revient en Roussillon par la suite et continue inlassablement son activité militante.

Henri a été un amoureux inconditionnel des livres, sensible à la nature, ouvert à tout, contre tous les sectarismes, faisant preuve de courage, d’un engagement sans faille, doté d’un sens aigu de la fraternité et toujours très digne.

Il a été un homme de conviction et profondément humain.

Sourire aux lèvres, œil pétillant et malicieux, attentionné avec une parole agréable pour chacun et chacune, un charme naturel cultivé, Henri a souvent brillé au milieu d’auditoires différents.

Sa vie militante a sans doute pu être aussi intense grâce à sa compagne, Herminia, d’un courage, d’une abnégation et d’une discrétion exemplaires.

Salut compagnon !
Hélios

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Bon anniversaire Monsieur Morin,

Bon anniversaire Monsieur Morin,

L’homme que la vie a refusé dans les premières minutes ; l’homme que la camarde ne se presse pas de cueillir, pour notre plus grand bonheur !

Quel secret portez-vous en ce monde pour que jamais ne s’éteigne votre voix ?
Par-delà les continents et le temps, vous résonnez en permanence sur les airs de Liberté et de justice.
Votre aura est telle que même les gens de pouvoir, incapables pourtant de comprendre la force qui vous habite depuis 1921, et vos pensées à transmettre, ne peuvent s’empêcher de vous honorer comme une leçon impossible à apprendre pour eux, encore moins à apprivoiser.

Vous dire aujourd’hui le bonheur qui fut celui de notre petite association, lorsque ce 24 août 2016, vous êtes venu à la tribune, renouer avec votre culture politique d’adolescent. Celle qui finalement n’a jamais cessé de coller à votre peau. https://youtu.be/7P_mYWnJIc8

Votre secret de vie réside probablement dans votre éternel étonnement face aux vilénies du monde surtout quand elles viennent de vos compagnons de route.

Vous avez su garder votre candeur et votre liberté de résistance.
C’est en homme libre que vous avez foulé les sentes de la terre et que vous êtes allé à la rencontre de l’autre où qu’il soit, pourvu qu’il nourrisse les mêmes aspirations à la justice et à la vie.
Wilebaldo Solano en fut un témoin privilégié qui a bénéficié de votre indéfectible amitié et de votre aide pour sa quête de vérité pour Andrès Nin.

Compagnon fidèle aux conquêtes innombrables, vous tendez avec candeur et sans à priori, votre main contre la détresse et vous offrez la douceur de votre sourire contre la violence du pouvoir.

Que ceux qui le détiennent mais restent sourds aux maux du monde, en prennent de la graine ! C’est notre souhait le plus cher pour vous accompagner sur les pas de votre siècle second.

Bon anniversaire Edgar, les membres de l’association 24 août 1944, vous embrassent et vous remercient de votre combat pour un demain de paix, de justice et d’équilibre entre tous les mondes.

La Nueve s’invite au CM2 de L’Aigle

Le 15 juin 2021, nous sommes allés à l’Aigle pour rencontrer une classe de CM2 de l’école publique Victor Hugo. La petite trentaine d’élèves, nous ont réservé un accueil chaleureux et respectueux.

L’équipe enseignante s’est montrée également agréable.

Nous avions concocté un petit montage de photos que nous avons commenté, une à une en répondant, comme nous avons pu, aux multiples curiosités de nos jeunes interlocuteurs.
Notre fil conducteur était l’épopée de Manuel Lozano, espagnol, andalous et anarchiste, qui a rejoint les milices populaires contre Franco, puis a subi l’exil en Afrique du Nord, dans les terribles camps du transsaharien, et qui s’est engagé dans la 2e DB du général Leclerc. Il fut un des soldats de la Nueve, 9e compagnie, dirigée par le Capitaine Dronne et il était sur le Half-track Guadalajara, premier à entrer dans Paris le 24 août 1944.

Parler de l’Espagne des années 30, passant de la monarchie féodale à la république pleine d’espoir, assassinée par les militaires fascistes, puis aborder l’exil de milliers d’Espagnols, et leur engagement dans la Seconde Guerre mondiale n’est pas chose aisée devant trente paires d’oreilles et d’yeux aux aguets.

Heureusement, l’institutrice Katerina, avait fait, auprès de ses élèves, un travail de plusieurs mois afin qu’ils se familiarisent avec l’Espagne, le mouvement social, la guerre contre le fascisme espagnol et européen, la Seconde Guerre mondiale…

Son travail de préparation fut tellement exceptionnel, que sa classe est devenue comme un modèle, un événement dans ce petit coin de France qui a vu en 1944, défiler les armées alliées, vers la libération.

Chaque élève gardera, c’est certain, dans un coin de sa mémoire la représentation de Guernica et sa tragique destinée, la lutte inégale du peuple espagnol pour défendre la république élue, l’exil qui dura près de quarante années face à une dictature que les alliés n’ont pas voulu déloger et l’engagement de ces apatrides auprès des forces alliées et dans la résistance pour restaurer la Liberté.

Toute leur existence cet épisode de leur scolarité sera comme un écho pour apprécier le monde et les humains rencontrés.

Une journaliste du Réveil normand , Mathilde Pires, était présente. Elle aussi a suivi la classe ce 15 juin, et nous devons la remercier de son reportage sensible et juste et de ses photos.
https://actu.fr/normandie/l-aigle_61214/en-video-a-la-recherche-de-l-histoire-oubliee-des-antifascistes-espagnols-avec-les-cm2-de-l-ecole-victor-hugo-de-l-aigle_42905300.html

Les élèves nous ont remercié d’un beau cadeau :
Ils avaient appris en entier le poème Liberté de Paul Éluard et chaque élève nous lu une strophe de ce grand poème, symbole de résistance !
Merci à eux et merci à Aikaterini Zinieri, leur institutrice.

Toutes les photos sont ©Réveil Normand, Mathilde Pires.

Tornarem de Felip Solé

Voici le débat suscité par la projection de cette fiction historique:

Tornarem
Barcelone, janvier 1939, la fille de Lola et Felip est enlevée par des soldats phalangistes au moment de la chute de la ville. Au péril de leur vie, ils s’échappent et réussissent à traverser la frontière. En France, ils sont internés au camp de concentration d’Argelès-sur-Mer d’où ils s’évadent. Felip tente de récupérer sa fille Maria mais les événements l’amèneront à la Légion Étrangère Française, à combattre les Alliés, à déserter et puis lutter dans la « Nueve » de la 2e DB du Général Leclerc. Lola s’engage dans la Résistance, parvient à récupérer sa fille avec l’aide de Manuel, libertaire, passeur d’hommes dans les Pyrénées. Elle ne peut s’empêcher de tomber amoureuse… elle vivra deux amours. Ce sont les républicains espagnols de la Retirada, les premiers à combattre le fascisme, les premiers à libérer Paris, les premiers à arriver au Nid d’Aigle d’Hitler.

Tornarem a de nombreuses distinctions. Prix Iris a la meilleure fiction pour la Academia de las Ciencias y las Artes de Televisión de España. Prix Gaudí au meilleur film de la Acadèmia Catalana de Cinema. Le Magnolia d’Or au directeur pour le Festival de Télévision de Shanghai.
Prix au meilleur scénario au Sichuan Télévision Festival, en Chine. Pour la photographie a remporté le prix Prisma 2012 de l’Association des Cinéastes (AEC). Tornarem à également été sélectionnée aux Awards Europe du Festival de télévision de Monte-Carlo ainsi que sa protagoniste comme meilleure actrice au Festival de Berlin.

Le jeudi 1er juillet 2021 à 19h (précises) suivi d’un débat avec Felip Solé
&
Le vendredi 2 juillet 2021 à 19h (précises) suivi d’un débat avec Felip Solé
Au
Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite mais sur inscriptions compte tenu des réserves sanitaires en vigueur. Merci de votre compréhension.


Réserver à : 0651728618 ou 0686841684

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La 643e victime du massacre d’Oradour sur Glane, 10 juin 1944

ORADOUR-SUR-GLANE – 17 OCT 2020 – 00:30 CEST

Ramona Domínguez Gil a d’abord souffert de la défaite pendant la guerre civile espagnole. Puis vient le déchirement de l’exil, avec ses incertitudes et ses humiliations dans une France dont elle ignore tout et où elle finit au camp de concentration d’Argelès-sur-Mer, comme tant de républicains arrivés par-delà les Pyrénées lors de la fuite devant l’avancée des troupes franquistes en 1939. Elle avait à peine réussi à s’adapter à sa nouvelle vie d’exilée lorsque l’Allemagne nazie a occupé la France.

Le 10 juin 1944, Ramona est tuée dans une opération de terreur nazie avec une grande partie de la population d’Oradour-sur-Glane (dans le centre du pays), où sa famille s’était installée pour échapper au fascisme qui inondait l’Europe. Mais pour cette femme, originaire d’Aragon et alors âgée de 73 ans, une autre ignominie l’attendait : celle de l’oubli. Jusqu’à ce que David Ferrer Revull, professeur catalan et passionné d’histoire, scandalisé par le manque de mémoire en Espagne de ce massacre et de ses victimes espagnoles, mette les autorités françaises sur sa piste. Aujourd’hui, Ramona Domínguez Gil, effacée de l’histoire pendant 76 ans, a été officiellement reconnue comme la 643e victime – et la 19e espagnole – du « village martyr » d’Oradour, dont les ruines ont été préservées comme un symbole de l’horreur nazie. Son nom sera ajouté aux monuments qui visent à empêcher qu’une telle chose se reproduise.

Benoit Sadry, chargé de la mémoire historique à la mairie d’Oradour, montre le jugement du tribunal de grande instance de Limoges qui, le 15 janvier, a certifié que « Madame Ramona Domínguez Gil, née à Mianos (province de Saragosse) (…) est décédée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ». Ce document a permis d’enclencher le processus – déjà bien avancé – pour que Ramona apparaisse en son nom propre comme victime d’Oradour. « Soixante-seize ans plus tard, une injustice a été réparée pour cette femme qui avait été oubliée », a-t-il déclaré.

Le fait que Ramona ait été sauvée de l’oubli est l’œuvre, avant tout, de David Ferrer Revull. Depuis quatre ans, ce professeur d’anglais de 50 ans, qui vit à Sabadell et se rend régulièrement en France, consacre du temps et des ressources à la récupération de la mémoire des 19 Espagnols morts dans le massacre du « village martyr ». Il l’a fait, dit-il au téléphone, « par tristesse, par colère et par honte de voir que nous avons pu avoir nos compatriotes de cette façon, pratiquement oubliés et dont beaucoup n’ont pas été correctement identifiés.  »

Le 10 juin 1944, Ramona vit à Oradour depuis presque quatre ans. Elle s’y était installée, après l’entrée des Allemands en France en 1940, avec son fils, Joan Téllez Domínguez, un anarcho-syndicaliste de Barcelone, sa femme, Marina Domènech, et leurs trois enfants, Miquel, Harmonia et Llibert, âgés de 1, 7 et 11 ans.

Le cauchemar a commencé l’après-midi de ce samedi, plein d’espoir après le débarquement des troupes alliées sur les plages de Normandie quatre jours plus tôt. Le centre d’Oradour, alors une ville prospère de 1 574 habitants qui possède même un tramway qui la relie à la ville voisine de Limoges, est en train d’exploser. Ce n’était pas seulement le jour du marché, c’était aussi le jour de la distribution du tabac rationné. De plus, c’était le jour de la vaccination, les parents avaient donc emmené leurs enfants à l’école. Ils ne rentreraient jamais chez eux.

À deux heures de l’après-midi, trois pelotons de la troisième compagnie du régiment blindé Der Führer de la division Waffen SS Das Reich arrivent à Oradour. « On ne saura jamais pourquoi ils ont choisi ce village », dit Palmira Desseix en se promenant dans les ruines du village, que le général Charles de Gaulle a ordonné de garder intact pour « préserver la mémoire, afin qu’un tel malheur ne se reproduise plus jamais. » Cette fille de républicains, née dans le camp de concentration de Gurs en 1943 et membre de l’Athénée républicain de Limoges, a aidé Ferrer Revull à retrouver la trace des Espagnols d’Oradour et connaît l’histoire de ce village, où une partie de la famille de son mari a également été massacrée – ses grands-parents, un frère et un cousin.

Les soldats SS, en route vers le front normand, s’arrêtent à Oradour avec l’ordre de mener une « action exemplaire » pour terroriser une population enhardie par le débarquement allié. Après avoir encerclé le village et rassemblé tous les villageois, ils ont séparé les femmes et les enfants et les ont enfermés dans l’église. Les hommes, répartis en groupes, sont mitraillés par les soldats, qui achèvent les blessés graves avant de mettre le feu aux cadavres. Leurs familles ne sont pas mieux loties. Les soldats ont allumé les mèches qui sortaient d’une caisse dans le centre de l’église avant de fermer les portes de l’église. Les femmes et les enfants moururent asphyxiés ou mitraillés alors qu’ils tentaient de s’échapper de l’église ou encore brûlés vifs. Les restes fondus de la cloche de l’église témoignent, aujourd’hui encore, de l’horreur de cette journée, à laquelle seuls cinq hommes et une femme ont survécu.

Au cours des dernières décennies, Oradour a servi à rappeler la barbarie nazie, bien qu’en août, un graffiti négationniste à l’entrée de son centre de commémoration ait montré que certains n’ont toujours pas appris de l’histoire. Ses victimes, 642 jusqu’à l’identification récente de Ramona, sont commémorées chaque 10 juin. Oradour a vu plusieurs présidents français et même un président allemand, Joachim Gauck, en 2013.
L’Espagne n’a pas organisé d’acte officiel pour ce massacre, bien que des sources diplomatiques soulignent que le gouvernement, qui vient de présenter la loi de mémoire démocratique, « préparera un hommage » aux victimes espagnoles.

« C’est une honte pour le pays que nous ne soyons pas au courant de cela », s’indigne Ferrer Revull. Sa façon de leur rendre hommage, de « leur rendre la dignité qu’ils ont essayé de leur enlever avec le crime, et aussi avec la façon fasciste d’agir, qui n’est pas seulement de tuer des gens, mais d’éliminer complètement toute trace de leur existence », a été de « fixer leur identité, leurs données minimales ». Il voulait « savoir qui ils étaient, comment ils s’appelaient, quelle était leur relation » , ainsi que le lieu et la date de naissance de chacun d’entre eux ». Le professeur catalan a compilé ses recherches dans un livre autoédité, Recuerda – comme le rappelle un panneau à l’entrée d’Oradour – dans lequel il raconte l’histoire des 19 victimes espagnoles. Parce qu’il connait bien le fait d’avoir des morts non identifiés. « Nous connaissons bien cette situation en Espagne, nous cherchons encore à localiser de nombreuses personnes ».

L’identification de Ramona est l’aboutissement d’un travail presque policier de David Revull, qui a commencé par s’intéresser aux deux jeunes filles de sa ville natale de Sabadell mortes dans le massacre -Emília et Angelina Massachs Borruel, « dont il n’avait jamais entendu parler » même dans sa ville- et a fini par passer près de quatre ans à compiler les actes de naissance et autres documents des Espagnols d’Oradour.

Ramona est un cas spécial. Son nom figure sur une plaque de marbre des années 1940 rendant hommage aux victimes espagnoles à côté de la « tombe des martyrs » du cimetière d’Oradour, que les responsables de la résistance espagnole avaient fait sculpter au nom de la République espagnole. Mais il n’apparaît dans aucune liste officielle.

S’agissait-il d’une erreur, comme celle concernant Paquito Lorente Pardo, le garçon également inscrit sur cette plaque, mais qui est mort en 1943 ?
L’enthousiasme de M. David Ferrer Revull, qui a également aidé le Centre de la Mémoire d’Oradour à corriger plusieurs erreurs concernant les Espagnols – comme l’identification des femmes avec le nom de famille de leur mari, à la française – a fini par contaminer les autorités locales, qui n’ont pas hésité à l’alerter lorsqu’elles ont fait une découverte clé l’été dernier. Dans un dossier prenant la poussière aux archives départementales de la Haute-Vienne, un archiviste a trouvé « les non-renouvellements de cartes de séjour de réfugiés espagnols majeurs tués à Oradour, sur lesquels était inscrit : « Tué le 10 juin 1944 dans le massacre d’Oradour ». Parmi ces dossiers figure celui de Ramona Domínguez, « qui ne figurait pas sur les autres listes officielles ».
« Ce qui est impressionnant, c’est que nous avons toutes les archives de Ramona. Comme elle était étrangère, elle a dû se faire enregistrer auprès des autorités pour pouvoir vivre en France », explique Sandra Gibouin, documentaliste au Centre de la mémoire et l’une des responsables de la réhabilitation de cette victime dans le « village martyr », qui accueille quelque 300 000 visiteurs chaque année. « Tout est clair. Sauf qu’elle a ensuite été oubliée dans les dossiers des disparus. Pourquoi, nous ne le savons pas.
David Ferrer Revull a une théorie : elle a été prise pour sa belle-fille, Marina Domènech. Dans les documents français, « Marina » apparaît plusieurs fois comme Domínguez. Je pense qu’à un moment donné, un fonctionnaire, devant une liste d’Espagnols, quand il a trouvé Marina Domínguez et Ramona Domínguez, les a confondues ».
Parmi les rares visiteurs que reçoit Oradour en ces jours de pandémie, le 12 octobre dernier, un groupe d’Espagnols est venu rendre visite à une parente installée en France depuis des décennies, Juana Antonia Fernandez. Dans toutes les affiches, le chiffre de 642 victimes apparaît toujours. Ils ont été étonnés d’apprendre qu’il y en avait une autre, et qu’elle était espagnole. « Ils ont fui la terreur en Espagne et sont tombés dans quelque chose de pire, d’inimaginable. Et en plus, leur pays les a oubliés », se lamente Juana avant de se perdre dans les ruines de l’horreur.

Un article de SILVIA AYUSO

José Torres nous quitte à 95 ans

Pourtant ils seront là toujours présents, troupeau amical de la nature, toujours en mouvement prêts à bondir de leur cachette au moindre besoin. Ils resteront là aux aguets comme tu es là leur créateur, leur ami, toujours à nos côtés. Tu es dessin, tu es métal, tu es mouvement et tu continues à insuffler en nous la force d’avancer sur le chemin de l’existence.

Ta sensibilité d’artiste mêlée à ton engagement politique aux côtés de ceux qui défendent la Liberté et la justice n’ont jamais fait défaut tout au long de ton existence et de ton exil. Tu créais pour l’avenir, et tu nous laisses la force tranquille et résolue de tes animaux pour transmettre tes convictions mais aussi ta force de vie, ta joie et ton humour.
Pour nous enfants d’exilés libertaires espagnols c’est une grande perte.

Né dans la province de Lléida, (Catalogne) le 20 novembre 1925, d’un père instituteur déclaré laïc, José a connu déjà la répression sous la seconde république, en Espagne. 1932/1933, les autorités ont envoyé la Garde d’Assaut fermé l’école libertaire que son père avait ouverte. Ce qui n’empêcha pas que José sache lire dès l’âge de 6 ans.
Il se souvient parfaitement de la proclamation de la seconde république le 14 avril 1931, il revoit très nettement les tramways bondés de monde et les gens brandissant le drapeau républicain. L’allégresse de ce jour lui a laissé au cœur le goût des autres. Et l’école libertaire fondée par son père a été pour lui la formation de son idéal politique.
En juillet 1936, lié par sa famille, au mouvement révolutionnaire, il connait les collectivités à MasRoig, province de Tarragone, puis à Valls jusqu’à la Retirada.

À la frontière, séparé de son père, il est acheminé vers Rennes en Bretagne, avec sa maman et ses sœurs. Là il a pu mesurer l’hospitalité légendaire des autorités françaises, puisqu’elles ont tenté de faire signer les femmes pour accepter de rentrer en Espagne et devant le refus, les gardes mobiles sont intervenus pour les expulser du camp manu militari. Puis il a connu les plaisirs de la plage, en plein hiver, dans une baraque, séparé de sa mère et de ses sœurs. Il essaie toutes les plages du Roussillon. Il lui a fallu grandir et apprendre très vite : Son père tué à Hartheim, (kommando de Mauthausen) et sa mère affaiblie par la maladie… Alors en juin 1941, c’est le retour en Espagne !
Barcelone les « délivre » des camps et c’est là qu’il va embrasser les sculptures de métal, par le voisin artiste qui va développer son art et faire de José un orfèvre créatif. Le gout du beau, de la pièce unique et ciselée comme peut l’être chaque individu sur terre, c’est José !
Après une fâcherie politique avec ce patron démocrate bourgeois, retour clandestin en France en juin 1947. José renoue avec le milieu libertaire pour y vivre ses propres convictions.
En France, il milite contre le franquisme, et effectue des allers et retours en Espagne pour y passer du matériel révolutionnaire jusqu’à la mort du dictateur, ce sera son lot : de la propagande, des armes, de l’argent pour les avocats pour aider les détenus… Cet argent, ils sont allés le chercher là où il était, puisqu’aucun d’entre eux n’en avait et qu’il était dans les banques, c’est là qu’ils l’ont pris !

il y eut des épreuves très difficiles et beaucoup de copains sont tombés. Mais ils savaient aussi se protéger, un compagnon espagnol leur avait trouvé un lieu où se réfugier et dormir pour récupérer en toute tranquillité. Ils étaient sûrs d’y être en sécurité la police n’y viendrait pas : C’était une maison de passe de la « compagnie de Jésus ».

Les contacts avec la population par contre étaient difficiles à cause de la peur ambiante due à la répression sanguinaire du régime.

La clandestinité le confronta à un grand danger : ceux qui racontent, qui se pensent malins et parlent trop ! Un vrai danger parce qu’incontrôlable et imprévisible.
José diras : La clandestinité est plus dangereuse par ses biais, et relations que par l’adversaire car lui tu le connais, tu sais comment il peut frapper.

La confiance est primordiale dans cette situation, cette confiance qu’il partagea souvent avec les frères Sabaté et bien d’autres encore.

De son métier, il en fit un art, apprécié de beaucoup. Du coup, idéal social et dextérité manuelle ne firent qu’un qui s’accomplit tout au long de son parcours entre création artistique et actions militantes souvent dangereuses contre le franquisme. Mais toujours avec humilité, simplicité et discrétion!

Le 5 novembre 2019 José fut l’invité d’honneur de notre exposition « Quand l’art devient Histoire » à l’Institut Cervantes de Paris. Exposition qui a réuni une trentaine d’artistes de toutes les générations autour de « la fabuleuse histoire des Républicains espagnols »

.

Comme le revolver fut le compagnon du clandestin, le marteau sur la planche de métal fut la forme principale du travail du sculpteur.

Merci José d’avoir vécu ton engagement pour notre liberté et d’avoir transcrit le monde en mouvement par ton art.
Nous n’oublierons pas ton rire et ton amour de l’autre, nous les transmettrons aux générations futures.

Documents joints

Musica y Represion Politica

Musica y repressione politica
Enrique Téllez
(editor y coordinador)

Edicion Oràlia

AUTORES Y RESÚMENES

* Juan José Olives (Santa Cruz de Tenerife, 4-II-1951, Barcelona, 4-XII-2018). Compositor, Director titular y artístico de la Orquesta de Cámara del Auditorio de Zaragoza-Grupo Enigma (OCAZEnigma), Catedrático de Dirección de Orquesta en el Conservatorio Superior de Música de Aragón. Licenciado y doctor en Filosofía por la Universidad de Barcelona. Tras finalizar estudios musicales en España, continuó su especialización en Dirección de Orquesta en la Hochschule fur Musik de Viena con Otmar Suitner y de Composicion con Friedrich Cerha; también amplió estudios de Dirección de Orquesta en la Sommer-Akademie de Salzburgo con Ferdinand Leitner y D. Epstein. Este contacto con la vida artística alemana marcaría, de manera decisiva, su quehacer profesional, tanto de Director como de Compositor. Programó numerosas obras de autores alemanes en sus conciertos y escribió, en 1980, una partitura para guitarra titulada Variaciones sobre un tema de Alban Berg para orquesta de cuerda.

* Joan B. Llinares fue Catedrático de Filosofia de la Universitat de Valencia, en cuya Facultad de Filosofía y CCEE impartía docencia en torno a la Antropología Filosófica y la Filosofía de la Cultura. Ha publicado introducciones y traducciones de obras de Richard Wagner (La obra de arte del futuro) y Friedrich Nietzsche (Richard Wagner en Bayreuth, El caso Wagner, Nietzsche contra Wagner), así como ensayos sobre la música en Claude Levi-Strauss, en Schopenhauer, en Joan Fuster, la música y los mitos, y sobre el silencio y la música en los campos de concentración a partir de la obra de Primo Levi. Estos y otros trabajos suyos se pueden consultar on line en el repositorio institucional: . El presente estudio sobre la experiencia concentracionaria de Jorge Semprún ha tenido continuidad en Llinares, Joan B., “Notas de filosofía y antropología filosófica en las memorias de Buchenwald de Jorge Semprún”, en Joan B. Llinares (ed.), Antropología Filosófica y Literatura, Valencia, Pre-Textos, 2019, pp. 245-286.

* Elsa Calero Carramolino es Graduada en Historia y Ciencias de la Música por la Universidad Autónoma de Madrid (2014) y titulada en Patrimonio Musical por la Universidad de Granada y la Universidad Internacional de Andalucía (2015). En la actualidad, es doctoranda y Personal Docente Investigador (FPU 16/01033) en el Departamento de Historia y Ciencias de la Música de la Universidad de Granada. Forma parte de los grupos de investigación Música durante la Guerra Civil y el franquismo (1936-1960): Culturas populares, vida musical e intercambios hispano-americanos. HAR2013-48658-C2-1-P y Músicas en la España contemporánea HUM617, dirigidos por la catedrática D.ª Gemma Pérez Zalduondo. El material tomado en la elaboración de este estudio forma parte de la investigación que la autora desarrolla para la conclusión de su tesis doctoral, que será defendida en 2021.

* Enrique Téllez Cenzano. Profesor Superior de Composición, Dirección de Orquesta y Doctor en Ciencias de la Información (UCM). Ha sido Profesor de la Universidad de Alcalá, Director del Aula de Música de dicha Universidad y de la Revista de Especialización Musical Quodlibet (2012-2018). Para la redacción del presente estudio hemos contado con las colaboraciones de Victor Pliego (traducciones del alemán, textos y canciones), Elisa Borsari (trads. del italiano), Aizea Téllez (trads. del francés y del inglés), Aitana Téllez (trads. del alemán, textos y realización de fotografías), Jorge Fernando Yagüe Polo (trads. del ruso) y Myriam del Castillo (edición de ejemplos musicales).

En libro se ha distribuido en todo el territorio nacional. Puedes trasladarles a las personas que se han interesado por adquirirlo que existen, básicamente, dos opciones:
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Librería El Argonauta (C/ Fernández de los Ríos, 55. 28015 Madrid). E-mail: info@elargonauta.com
Telf.: +34 915439441. El enlace directo con el libro es: https://www.elargonauta.com/busqueda/?csrfmiddlewaretoken=fTUWThIsv7v9vjl1Ie64hHwqzym67nVt&texto=m%C3%BAsica+y+represi%C3%B3n+pol%C3%ADtica&buscar_rapida=buscar_rapida

AUTEURS ET RÉSUMES

Juan José Olives (Santa Cruz de Tenerife, 4-2-1951, Barcelona, 4-12-2018) Compositeur, Directeur titulaire et artistique de l’Orchestre de Chambre de l’Auditorium de Zaragoza-Groupe Enigma (OCAZENIGMA), Agrégé de direction d’orchestre au Conservatoire Supérieure de Musique d’Aragon. Licence et Docteur en Philosophie à l’Université de Barcelona. Après avoir fini ses études de musique en Espagne, il continua sa spécialité en Direction d’Orchestre à la Hochschule fur Musik de Vienne avec Otmar Suitner et de composition avec Friedrich Cerha; il a fait aussi des études de Direction d’Orchestre à la Sommer-Académie de Salzburg avec Ferdinand Leitner et D. Epstein. Ce contact avec la vie artistique allemande a marqué de manière décisive, son activité professionnelle, tant comme Chef d’orchestre que comme compositeur. Il programma de nombreuses œuvres d’auteurs allemands dans ses concerts et a écrit, en 1980, une partition pour guitare intitulée, Variations sur un thème d’Alban Berg pour orchestre de cordes.

Résumé: Cette étude est une réflexion sur le contexte où a été conçue l’œuvre d‘Arnold Schönberg Un survivant à Varsovie, composée en 1947, dont il a reçu la commande pendant son exil aux États-Unis. Après avoir découvert le parcours personnel du compositeur, qui fut un auteur au prestige reconnu, professeur et créateur du dodécaphonisme au début du XXe siècle, on voit de quelle manière, il a vécu l’ostracisme provoqué par l’arrivée du nazisme en Allemagne, et son signalement comme Entartete Music* quand lui et sa famille ne se trouvaient déjà plus en Europe Centrale. Sa fuite du pays, qui le laissa sans futur comme des millions d’autres, notamment les juifs, provoqua le retour de Schönberg à la foi de son enfance, le judaïsme. Une étude détaillée de la musique et les paroles de Un survivant à Varsovie, permet d’analyser la relation de l’œuvre avec sa capacité/incapacité pour exprimer l’horreur vécu en Auschwitz, dans le ghetto de Varsovie et dans tous les endroits destinés à l’extermination de millions d’êtres humains, victimes du nazisme.
MOTS CLÉ; Arnold Schönberg; Dodécaphonisme; Entartete Musik; Holocauste; Exile ; Theodor W. Adorno.

*musique dégénérée

Joan B. Llinares a été agrégé de philosophie à l’Université de Valencia, où il a enseigné l’Anthropologie Philosophique et la Philosophie de la Culture à la faculté de Philosophie et CCEE. Il a publié des introductions et des traductions des œuvres de Richard Wagner (L’œuvre d’art dans le futur) et de Friedrich Nietzsche (Richard Wagner à Bayreuth, Le cas Wagner, Nietzsche contre Wagner), et des essais sur la musique de Claude Levi-Strauss, de Shopenhauer, de Joan Fuster, la musique et les mythes, et sur le silence et la musique dans les camps de concentration à partir de l’œuvre de Primo Levi. Ses travaux peuvent être consultés en ligne:

La présente étude sur l’expérience concentrationnaire de Jorge Semprún a été publiée : Notes de Philosophie et d’anthropologie philosophique dans les memoires de Buchenwald de Jorge Semprún, de Joan B. Llinares (ed.), Antropología Filosófica y Literatura, Valencia, Pre-Textos, 2019, pp. 245-286.

La musique dans les camps de concentration nazis selon le témoignage de Jorge Semprún
Résumé: Sur la base des livres que Jorge Semprún a dédié à son séjour de déporté dans le camp de concentration de Buchenwald, (Le grand voyage, L’évanouissement, Quel beau dimanche, L’écriture ou la vie, Le mort qu’il faut), on présente les différentes types de musique qu’un prisonnier pouvait expérimenter dans telles conditions extrêmes: celle de l’orchestre du camp, les chansons d’amour qu’on écoutait à travers les haut-parleurs, les chansons populaires que chantaient les prisonniers espagnols, la musique d’accordéon que jouait un prisonnier français et, en particulier la musique clandestine d’un groupe de jazz.
À côté de la description des répercussions qu’ont eu ces musiques sur le jeune auteur, on défend la thèse que la musique est libre et libératrice, comme celle de Mozart et Louis Amstrong. Elle prétend être la structure poétique exemplaire qui pouvait servir de modèle pour raconter avec une véracité artistique et une efficacité communicative, cette expérience concentrationnaire-là si atroce e inimaginable.
MOTS CLÉ : Orchestre de camp (Lagerkapelle) ; Chansons d’amour ; Chansons populaires ; Musique de jazz ; Musique d’accordéon ; Poésie

Elsa Calero Carramolio est diplômée en Histoire et Sciences de la Musique par l’Université Autonome de Madrid (2014) et diplômée en Patrimoine musical par l’Université de Grenade et l’Université Internationale d’Andalousie (2015).
Actuellement, elle est doctorante et professeure de recherche (FPU 13/01033) au département d’Histoire et Sciences de la Musique de l’Université de Grenade. Elle fait partie des groupes de recherche sur la Musique pendant la Guerre Civile et le Franquisme (1936-1960): Cultures populaires, vie musicale et échanges hispano-américains. HAR2013-48658-C2-1-P et Musiques dans l’Espagne contemporaine HUM617, dirigés par le professer Gemma Pérez Zalduondo. Le matériel pris dans l’élaboration de cette étude fait partie des recherches que l’auteur développe pour la conclusion de la thèse doctoral, qui sera défendue en 2021.

Régénérés et rachetés : profils des musiciens dans les prisons franquistes (1939-1975). Eduardo Rincón : de prisonnier à compositeur.

Résumé : Partant de la théorie de Foucault sur la prison comme « microcosmes d’une société parfaite où les individus sont isolés dans leur existence morale », le présent article vise à rentrer dans la multiplicité de profils musicaux qui se sont développés dans les prisons espagnoles à la fin de la Guerra Civile : des musiciens dont les carrières – et parfois les vies – ont été éliminés après leur séjour en prison, à des cas comme celui de Eduardo Rincón, pour qui la prison a changé la signification de son activité personnelle et intellectuelle, sans oublier ceux pour qui la captivité a été l’occasion de subvertir le régime ou de racheter la peine.

Pour développer cette étude, on doit analyser le modèle culturel et musical imposé par le système pénitentiaire du franquisme, en tenant compte des interférences de ce régime avec le nazisme allemand et sans doute, comme l’ont montré de nombreux auteurs, l’influence dans la vie musicale espagnole «hors les murs » et, comme on verra dans cet article, dans la vie musical de « intramuros ».
Comme conséquence, il convient de s’appuyer sur les sources primaires d’information proposées par l’hebdomadaire Rédemption et les mémoires des activités réalisées dans les prisons, publiées par le Patronat pour la Rédemption de Peines par le Travail, les numéros du Bulletin Officiel de la Direction Générale de Prisons, publiés entre 1942 et 1948, les expédients de détention et pénitentiaires des différents musiciens qui ont subi des représailles, ainsi que des divers témoignages pris comme une partie du travail sur le terrain réalisé pour le développement de la thèse doctoral dont les matériaux exposés ici font partie. De la même manière ne peut être ignorée la bibliographie développée par les divers auteurs sur les relations entre les fascismes de l’Allemagne et de l’Espagne.
MOTS CLÉ : Musique ; Franquisme, Prison ; Répression ; Eduardo Rincón

Enrique Téllez Canzano. Professeur Supérieur de Composition, Direction d’Orchestre et Docteur en Sciences de l’Information (UCM). Il a été professeur de l’Université d’Alcalá, Directeur de la Classe de Musique de cette Université et de la Revue de Spécialisation Musicale Quodlibet (2012-2018). Pour la rédaction de cette étude, nous avons eu la collaboration de Victor Pliego (traductions de l’allemand, textes et chansons), Elisa Borsari (trads. de l’italien), Aizea Téllez (trads. du français et de l’anglais), Aitana Téllez (trads. de l’allemand, textes et photographies), Jorge Fernando Yagüe Polo (trads. du russe) et Myriam del Castillo (édition d’exemples musicaux)

Musique et barbarie-Musique contre la barbarie (1933-1945)

Résume : Cette étude contient un groupe de documents qui sont organisés en deux sections : « Musique et barbarie – Musique contre la barbarie (1933-1945) », quatre épisodes étant sélectionnés, parmi une grande quantité. Ces épisodes nous montrent, respectivement, des visions antagoniques du rôle joué par la création et la pratique musicale (vocale et instrumentale) dans la période donnée : comme instrument de la propagande d’État qui a eu comme objectif de consolider et d’élargir une idéologie politique déterminée – y compris son mode opératoire – et, dans le camp opposé, comme élément de cohésion et de résistance face à de cruels systèmes de répression, torture et extermination.

Les mouvements politiques inspirés par le fascisme se sont implantés dans les premières décennies du XXe siècle, entre autres nations, en Italie, Allemagne et Espagne. Leur conquête du pouvoir – avec des différents degrés de collaboration entre ces pays – a conduit à l’Europe à une spirale de violence qui atteint son paroxysme avec la Seconde Guerre mondiale. Ce conglomérat fasciste a progressé en s’appuyant sur la suppression des droits plus élémentaires des citoyens (réunion, association, expression, garanties juridiques, liberté de la presse…) et a fait sombré le continent en un scénario de destruction, souffrance et mort.

MOTS CLÉ : Fascisme ; Barbarie ; Musique ; Répression ; Propagande ; Résistance.

Ce livre est distribué dans tout le territoire national. Les personnes intéressées pour l’acquérir, ont deux options:
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Sur le Banc avec Colette Flandrin Dronne et les hommes de la Nueve

Colette Flandrin Dronne encore une fois a captivé l’attention d’une petite centaine de jeunes lycéens et de leurs professeurs en racontant l’Nous vous proposons de suivre cette rencontre à travers la vidéo réalisée par notre ami Victor Simal

Notez que c’est la dernière fois que nous pourrons vous offrir avec notre regrettée Colette.

8 mai 2021: Hommage à l’exil républicain espagnol à Madrid

8 MAI DÉSIGNÉ PAR LE GOUVERNEMENT ESPAGNOL :

JOUR D’HOMMAGE AUX ESPAGNOLS QUI SOUFFRIRENT L’EXIL EN CONSÉQUENCE DE LA GUERRE D’ESPAGNE ET DE LA DICTATURE FRANQUISTE

Le 8 mai 2021, avec d’autres associations, l’association 24 août 1944 a été invitée à participer au premier hommage à l’exil républicain espagnol, organisé par le gouvernement d’Espagne (département de la mémoire historique et démocratique).

Ce jour du 8 mai sera désormais celui de la célébration des exilés républicains espagnols, associés à la victoire sur le nazisme. Victoire à laquelle ils ont largement participé.

Dans bien des lieux en France, les célébrations du 8 mai 1945 se déroulent avec la participation des organisations d’anciens combattants Républicains espagnols, brandissant le drapeau de la république comme seule identification de leur appartenance.

Car même si tous les combattants de l’Exil dit républicain n’exaltaient pas ce drapeau, ce drapeau est le symbole d’une Espagne trahie par ses généraux, l’Eglise et une grande partie de la bourgeoisie.

Dans tous les cas, ce drapeau, même pour nous qui n’en sommes pas fétichistes, celui de la République Espagnole revêt un caractère éminemment anti-franquiste.

À la fin de la guerre d’Espagne, Franco le remplace par le Rouge, Jaune, Rouge. C’est sous cette bannière que la Division Azul ira combattre aux côtés des armées hitlériennes.

C’est sous cette bannière que l’Espagne demeure 36 ans sous la dictature.

Franco, quelques temps avant sa fin, impose une transition monarchique, aux mêmes couleurs : toute la classe politique l’accepte. Ainsi les élections qui transformeront l’Espagne en une démocratie monarchique, ne permettront pas aux partis républicains de s’y présenter. Quel paradoxe ! Et par voie de conséquence, le drapeau de la République est banni.

Cette bataille-là n’est toujours pas terminée, tant que durera la transition de 1978 qui assure la monarchie et l’impunité aux bourreaux.

Cette bataille pour le drapeau de la République est donc la continuité des batailles menées contre le franquisme.

L’association 24 août 1944 a donc jugé important d’être présente à cet hommage et ainsi d’y faire figurer l’engagement des Républicains espagnols de toutes idéologie dans la lutte pour la Liberté et leur présence incontournable dans les diverses résistances au nazisme et au franquisme. Ce jour devrait marquer un grand pas pour l’avenir de l’Espagne et son droit à s’autodéterminer

Pour cause de pandémie cette cérémonie, à la Casa de América à Madrid, fut modeste, solennelle et émouvante d’une durée d’environ deux heures.
Notons la présence parmi nous d’Éliane Ortega bernabeu, spécialiste de l’exil républicain espagnol en Afrique du Nord.
Plusieurs interventions se sont succédées, des représentants de diverses associations mémorielles étrangères ont pris la parole :

  • Véronique Salou Olivares, présidente de l’association du « 24 Août 1944 » avec l’artiste peintre Juan Chica Ventura qui portait le calot rouge et noir ainsi que l’écharpe ;
  • Henri Farreny, président de « l’amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France  » ;
  • Ernesto Casanova Caloto, président de « L’Ateneo Español de Mexico » ;
  • Pilar Nova Melle, présidente de l’association des « Descendants de l’Exil Espagnol » ;
  • l’historien Nicolás Sánchez Albornoz, fils de l’historien et président du gouvernement républicain en exil Claudio Sánchez Albornoz ;
  • l’intervention remarquée par vidéo de Cuathémoc Cárdenas, fils du président Lázaro Cárdenas qui ouvrit les portes du Mexique à des milliers de Républicains. espagnols.
  • Des intermèdes musicaux sont venus accompagnés la cérémonie, ainsi que des poèmes d’auteurs de l’exil, lus par Manuel Rivas écrivain galicien célèbre, auteur entre autre des non moins célèbres romans Le crayon du charpentier,La langue des papillons . Il était accompagné d’Elvira Sastre.
  • L’exécutif espagnol maintient cet « engagement ferme » envers la mémoire historique du pays, comme l’a fait remarquer ce samedi la première vice-présidente, Carmen Calvo.

8 de mayo, Día del Exilio Republicano y Antifascista Español
En España

El 8 de mayo de 2021, la Asociación del 24 de agosto de 1944, ha sido invitada, así como otras Asociaciones, para participar en el primer homenaje al Exilio Español organizado por el gobierno español (Departamento de la Memoria Histórica y Democrática)

Este 8 de mayo será, a partir de ahora, el Día de la celebración de los Exiliados Republicanos Españoles, asociado a la Victoria sobre el nazismo. Victoria a la que han ampliamente participado.

En muchos lugares franceses, la celebración del 8 de mayo de 1945, ha tenido lugar con la participación de organizaciones de ex-combatientes Republicanos Españoles, blandiendo la bandera de la República como única identificación.

Incluso si todos los combatientes del Exilio, llamado republicano, no exaltaban esa bandera, esta es el símbolo de una España traicionada por sus generales, la Iglesia y una gran parte de la burguesía.

De todas formas, esta bandera de la República Española, incluso para nosotros que no somos fetichistas, reviste un carácter eminentemente anti-franquista.

Al final de la guerra de España, Franco la remplaza por la Roja, Amarilla y Roja, con esta bandera la División Azul combatirá junto al ejército hitleriano.

Con esta bandera, España permaneció 36 años bajo la Dictadura.

Franco, antes de morir, impone una transición monárquica, con los mismos colores: toda la clase política acepta. Así, las elecciones que transformarán a España en una “democracia monárquica”, no permitirán presentarse a los partidos republicanos. ¡Vaya paradoja! Y, como consecuencia, la bandera de la República será prohibida.

Esta batalla no ha terminado, mientras dure la “transición” de 1978, que asegura la monarquía y la impunidad de los verdugos.

Esta batalla por la bandera de la República es la continuidad de las batallas contra el franquismo.

La Asociación del 24 de agosto de 1944, cree que es importante haberse presentado a este homenaje y mostrado el compromiso de los Republicanos Españoles de todas las ideologías por la lucha por la Libertad y su presencia en la Resistencia al nazismo y al franquismo. Este día debería marcar un gran paso para el futuro de España y su derecho a auto determinarse.

Por motivo de pandemia, esta ceremonia en la Casa de América en Madrid, fue sencilla, solemne y emotiva, de una duración de dos horas.
Destacamos la presencia entre nosotros de Éliane Ortega Bernabeu, especialista en el exilio republicano español en el norte de África.
Varias intervenciones tuvieron lugar, representantes de diversas asociaciones de la Memoria extranjeras han intervenido:

  • Véronique Salou Olivares, presidenta de la “Asociación del 24 de agosto de 1944”, junto con el artista Juan Chica Ventura, que llevaba la gorra roja y negra, así como el echarpe;
  • Henri Farreny, presidente de la “Amical de los Antiguos Guerrilleros Españoles en Francia”;
  • Ernesto Casanova Caloto, presidente del “Ateneo Español de México”;
  • Pilar Nova Melle, presidenta de la Asociación de “Descendientes del Exilio Español”,
  • el historiador Nicolás Sánchez Albornoz, hijo del historiador y presidente del Gobierno Republicano en el Exilio, Claudio Sánchez Albornoz;
  • la intervención remarcable de Cuathémoc Cárdenas, hijo del presidente Lázaro Cárdenas, que abrió las puertas de México a miles de Republicanos Españoles.
  • Intermedios musicales han acompañado la ceremonia, así como poemas de autores del exilio, leídos por Manuel Rivas, escritor gallego, autor de El lápiz del carpintero y La lengua de las mariposas, acompañado de Elvira Sastre.

El gobierno español mantiene este “compromiso firme” hacia la memoria histórica del país, tal y como lo ha confirmado este sábado, la primera vice-presidenta, Carmen Calvo.

https://youtu.be/moh6HSrq7dI

 

1er mai universel

Un peu d’histoire :

Lors du Congrès de la II Internationale en 1889, le 1er mai a reçu cette fonction, dans le but d’obtenir la mise en place de la journée de huit heures de travail.
Elle fut instaurée en mémoire des ouvriers et militants anarchistes assassinés par les forces de police lors des événement à Haymarket square, dès le 1er mai 1886 et qui eurent des répercussions dans les jours et mois suivants.
Des militants anarchistes sont arrêtés suite à ces événements et exécutés, en novembre 1887, sans aucune preuve. En 1893, ils seront innocentés, par le gouverneur de l’Illinois, qui confirma que c’était le chef de la police de Chicago qui avait tout organisé, et même commandité l’attentat pour justifier la répression qui allait suivre.

August Spies, militant libertaire américain, un des quatre exécutés pendu le vendredi 11 novembre 1887 (Black Friday, vendredi noir) lance, avant de mourir cette phrase :
« Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui. » qui figure sur la stèle de sa tombe à Chicago.

En Espagne comme en France, le 1er mai est une journée fériée et chômée. Elle symbolise la conquête des droits syndicaux et sociaux par les travailleurs.

En Espagne, ces manifestations ont été générées par les groupes anarchistes dès 1889.

Avec l’instauration de la IIème République en 1931, le 1er mai prend un nouveau poids, et le peuple espagnol fort d’être artisan de l’instauration du nouveau régime, organise de grandes manifestations au cours desquelles il exprime, au travers de ses syndicats CNT et UGT, ses revendications sociales les plus urgentes.

Avec la dictature, ces célébrations et manifestations ont été interdites.
Quand Franco s’empare du pouvoir, il interdit les mobilisations du 1er mai sous peine d’emprisonnement, voire de condamnation à mort.

À ce titre, la législation et la réglementation du travail en Espagne s’est faite progressivement, mais n’a réellement pris de véritables mesures qu’à compter de la mort de Franco. En effet, jusqu’à sa mort, le droit du travail espagnol dépendait du Fuero del Trabajo (1938), loi du régime franquiste, dont les mesures n’étaient pas en faveur des travailleurs et ne leur laissaient que peu de marge de manoeuvre et de droits réels.

En Espagne, comme dans beaucoup de pays dans le monde, les syndicats appellent la population à sortir dans la rue pour faire valoir ses droits. Des manifestations sont organisées dans toutes les grandes villes.

En France, cette année 2021, célèbre également les 150 ans de la Commune de Paris, lutte du peuple parisien pour sa liberté et pour instaurer un régime politique par le peuple et pour le peuple, avec des assemblées populaires décisionnaires de leur avenir.
L’esprit de la Commune a inspiré et anime toujours et pour longtemps les luttes des peuples du monde pour leur émancipation.

En cadeau ce premier mai 2021, la banderole de 4,5m de long sur 1,5m de haut réalisée par Juan Chica Ventura pour la Fédération anarchiste de France. Elle symbolise une idéologie sociale universelle !

Un peu d’histoire en images.

Bandrole 150 ans
Bandrole 150 ans
Meeting de la CNT espagnole à Barcelone Octobre 1936
Meeting de la CNT espagnole à Barcelone Octobre 1936
Les manifestations du Languedoc le 1er mai 1907
Les manifestations du Languedoc le 1er mai 1907
3 mai 1886, l'attentat de Haymarket
3 mai 1886, l’attentat de Haymarket
Le 11 novembre 1887, à Chicago, à 11h 30 dans la cour de la prison, exécution par pendaison des anarchistes August Spies, Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel.
Le 11 novembre 1887, à Chicago, à 11h 30 dans la cour de la prison, exécution par pendaison des anarchistes August Spies, Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel.
Lucy Parson, la veuve des martyrs de Chicago
Lucy Parson, la veuve des martyrs de Chicago
les militants anarchistes assassinés le 11 novembre 1887
les militants anarchistes assassinés le 11 novembre 1887
Manifestation des exilés espagnols à Oran 1er mai 1946
Manifestation des exilés espagnols à Oran 1er mai 1946
Tract des anarchistes espagnols pour l'appel à manifester le 1er mai 1946
Tract des anarchistes espagnols pour l’appel à manifester le 1er mai 1946
Manifestation de la SIA et exilés espagnols à Oran 1er mai 1946
Manifestation de la SIA et exilés espagnols à Oran 1er mai 1946
La commune en mouvement 1er mai 2021
La commune en mouvement 1er mai 2021

14 avril 1931-14 avril 2021 90 ans la seconde République espagnole

Si l’empreinte de cette mémoire continue à provoquer tant d’intérêt et de passion, c’est surtout parce qu’elle est synonyme d’avenir.

Ce 14 avril 2021 marque les 90 ans de la seconde république espagnole. Celle pour laquelle tant de personnes sont mortes, pour la défendre contre un coup d’état militaire.
Malgré la situation sanitaire pour le moins difficile dans le monde cette année encore, nous ne voulons pas cesser nos activités. Il est important pour l’avenir de marquer cet anniversaire. Il représente la première pierre posée par le peuple espagnol pour la conquête de ses droits sociaux, pour l’émancipation de la femme, pour le partage des richesses…… Il s’agit d’un projet social sans précédent dans ce monde féodal qu’est l’Espagne de 1930.

C’est pour toutes ces avancées que la République fut si durement attaquée et balayée par les forces fascistes, bourgeoises, et réactionnaires de toute l’Europe voire du monde.

Le « travail de mémoire » doit essentiellement servir l’avenir, empêcher le retour de dictateurs en éclairant la vérité historique sans complaisance. Nous devons parvenir à regarder en face le déroulement de l’histoire et que chacun reconnaisse ses actes, louables ou condamnables. Il ne suffit pas de crier Viva la república ! encore faut-il savoir quelle république nous voulons, celle de 1933–1934, qui exerça une répression féroce contre les ouvriers, les mineurs, les paysans et les syndicalistes qui les représentaient ou celle de 1936–1937, qui fit naitre une expérience sociale révolutionnaire jamais renouvelée ?
Ne pas avoir cette démarche vers demain c’est condamner leur révolution à une momification. C’est aussi falsifier l’histoire en omettant de transmettre les raisons et les difficultés de leur combat.

C’est pour cela que notre association 24 août 1944 a décidé de ne pas rester silencieuse sous les consignes de confinement mais de partager avec vous :
Un petit documentaire sur cette République qui a tant fait parler d’elle qu’on en parle encore en 2021.
Et le premier volet du film Un autre futur de Richard Prost qui nous explique comment est née la puissante lutte sociale en Espagne et ce qu’elle a affronté.

La conquête démocratique en Espagne/ L’espoir 1931/1936 (11,48’) par le collège André Malraux.
La Conquête démocratique en Espagne. Le contexte socio-politique en Espagne à la fin de la Monarchie ; 1931, la 2e République espagnole sans violence ; les réformes de Manuel Azaña ; la victoire de la droite en 1934 ; les forces politiques en présence et la situation explosive ; l’importance de l’anarcho-syndicalisme avec :
Jean-Pierre Amalric, historien
José Martinez Médecin/historien
Jorge Semprun, écrivain,
Francisco Solano, protagoniste et maire de Moutiers-en-Puisaye (Yonne)
Lise London

Ce petit documentaire bien commenté, annonce la deuxième partie de notre soirée : Comment les idées anarcho syndicalistes ont pris une prépondérance dans les milieux populaires (ouvriers et paysans) d’Espagne et dans quelles conditions souvent difficiles elles ont réussi à s’imposer.

Un autre futur : 1ère partie : Je demande la parole. En Espagne, il y a plus de 70 ans a eu lieu la mieux préparée, la plus aboutie, la plus profonde, la plus passionnante des aventures humaines : la Révolution Sociale Espagnole de 1936. Depuis, plus rien, ou presque. Cette révolution sociale a existé pendant plus de 2 ans. C’est pourquoi contrairement à ce que l’on croit les anarchosyndicalistes de la CNT n’ont pas besoin d’idéal puisque le système social qu’ils veulent a déjà existé. Ils ne courent pas après une utopie puisque ça a déjà existé. Le système politique de la CNT est un système d’ordre qui fonctionne sur les assemblées et sur les décisions de la base.

Un film de Richard Prost, 1990. Auteurs : Aimé Marcellan, Angel Carballeira, Floréal Samitier, Alain Doboeuf. Remarque : Le syndicat du cinéma a été aussi collectivisé en 1936. Les extraits de films utilisés dans la première partie proviennent du fond de la CNT spectacle. Durée 43 minutes

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Lisez l’article de nos amis Memoria Andando qui parait ce 14 avril sur, La Dépêche et Centre-Presse (Aveyron) pour ne pas oublier ce que cette République généra de fabuleux et de terrible!

Documents joints

Communiqué à propos de l’hommage rendu au président Manuel Azaña (Montauban le 15 mars 2021) par le président du conseil espagnol et le président de la république française

Communiqué sur l’hommage rendus aux républicains espagnols et au président Manuel Azaña, Le 15 mars 2021 par le président du conseil espagnol et le président de la république française.

À chaque fois que des actes rappellent la mémoire de l’Espagne républicaine, nous nous réjouissons. Qu’ils viennent d’hommes d’état, de simples citoyens, de cinéastes, d’écrivains ou d’associations mémorielles.
Rappeler sans cesse cette mémoire, c’est rappeler sa douleur, sa longueur, ses trahisons et aussi ses avancées révolutionnaires à l’égard d’un peuple épris de liberté et de justice sociale qui dépassa largement les limites des institutions républicaines.
Presque 30 ans après la France, Manuel Azaña, fut un des artisans de la séparation de l’Église et de l’État. Dans le même temps, nombre de couvents et églises furent expropriées.

Pendant la conférence de presse, Pedro Sanchez évoqua les grands principes démocratiques de Manuel Azaña et Emmanuel Macron évoqua lui, le rôle des réfugiés républicains espagnols pour leur liberté en Espagne mais aussi pour la liberté en France en s’engageant dans la résistance et les armées alliées. Ainsi il rappela le décès en Mars 2020 de Rafaël Gomez Nieto, le dernier des survivants de la Nueve.
Première fois qu’un chef d’État français est aussi explicite avec cette histoire. Hollande en 2014 n’avait fait allusion aux républicains espagnols que pour la libération de Paris. Toutes les avancées dans ce domaine sont bonnes à recueillir.

L’hommage à Manuel Azaña s’est poursuivi par le recueillement des deux chefs d’état devant la sépulture de celui-ci. La seule photo diffusée montre une seule couronne de fleurs avec les rubans aux couleurs des deux nations. Rouge jaune rouge pour l’Espagne monarchique imposée par Franco. Sur la tombe aucun insigne ni couleurs de l’Espagne républicaine pour honorer le grand républicain qu’était Manuel Azaña…

Cette absence n’est pas sans nous rappeler l’enterrement de Manuel Azaña le 5 Novembre 1940 à Montauban.
Ce jour-là, dans la zone « libre » de la France de Pétain, 3000 réfugiés se rendent aux obsèques. Le préfet n’a pas réussi à endiguer la foule mais interdit l’apposition du drapeau de la république espagnole sur le cercueil. Le diplomate mexicain qui protégeait l’exil de Manuel Azaña des menaces d’enlèvement de la police de Vichy et services franquistes, intervint alors et fit déposer un drapeau républicain sur le cercueil : celui du Mexique. C’est un des multiples gestes du Mexique dans son soutien indéfectible à la république espagnole.

En attendant que le peuple espagnol choisisse ou puisse se choisir un autre avenir, à quand la reconnaissance institutionnelle des couleurs de l’Espagne républicaine ?
Un thème à inclure dans la récupération de la mémoire historique ?

Paris, le 23 mars 2021
Pour l’association 24 août 1944.

Comunicado sobre el homenaje realizado a los republicanos españoles y al presidente Manuel Azaña, el 15 de marzo de 2021, por el presidente del Congreso español y el presidente de la República francesa.

Cada vez que unos actos recuerdan la memoria de la España Republicana, nos alegramos, ya procedan de hombres de estado, de simples ciudadanos, de cineastas, de escritores o de asociaciones de la memoria.
Recordar sin cesar esta memoria es recordad su dolor, su duración, sus traiciones y también los avances revolucionarios de un pueblo ansioso de libertad y de justicia social, que superó los límites de las instituciones republicanas.
Casi 30 años después de Francia, Manuel Azaña fue uno de los artífices de la separación de la Iglesia y del Estado, a la vez que numerosos conventos e iglesias fueron expropiados.

Durante la conferencia de prensa, Pedro Sánchez evocó los grandes principios democráticos de Manuel Azaña y Emmanuel Macron evocó à su vez, el papel de los refugiados republicanos españoles por su libertad en España, pero también por la libertad en Francia, alistándose en la resistencia y en los ejércitos aliados. Así, recordó el fallecimiento en marzo de 2020, de Rafael Gómez Nieto, el último sobreviviente de la Nueve.
Es la primera vez que un jefe del Estado francés es tan explícito con la historia. En 2014, Hollande había hecho alusión solamente a los republicanos españoles en la Liberación de París. Todos los avances hechos en este ámbito son buenos.
El homenaje a Manuel Azaña fue seguido de la visita de los jefes del estado a la sepultura de éste. La única foto difundida muestra una sola corona de flores con las cintas con los colores de las dos naciones. Rojo, amarillo y rojo, por la España monárquica impuesta por Franco. Sobre la tumba, nada con los colores republicanos para honorar al gran republicano que fue Manuel Azaña…
Esta ausencia nos hace recordar el entierro de Manuel Azaña el 5 de Noviembre de 1940 en Montauban.

Aquel día, en la zona « libre » de la Francia de Pétain, 3000 refugiados van al entierro. El prefecto no consiguió contener la multitud pero prohibió que se colocara la bandera republicana española sobre el féretro. El diplomático mexicano que protegía el exilio de Manuel Azaña de las amenazas de secuestro de la policía de Vichy y de los servicios franquistas de entonces, mandó colocar una bandera republicana sobre el féretro: la de México. Fue uno de los múltiples gestos de México en su apoyo inquebrantable a la República española.

Esperando que el pueblo español elija o pueda elegir otro futuro, ¿cuándo serán reconocidos institucionalmente los colores de la España republicana?
¿Es un tema que debe incluirse en la recuperación de la memoria histórica?

Paris, el 23 de marzo de 2021
Pour l’association 24 août 1944.

Documents joints

Les républicains Espagnols perdent une grande amie !

Dès qu’il s’agissait d’intervenir auprès d’un lycée, avec des classes d’élèves faire le parcours de l’entrée de la Nueve dans Paris, elle était là. Présente, toujours de belle humeur et disposée à conter par le menu les anecdotes qui ont égayé sa propre jeunesse et lui ont révélé le sens du bonheur. Elle était intarissable, drôle et tellement passionnante. Les jeunes lycéen(e)s l’auraient écouté des heures durant sans se lasser, et nous aussi.

Tout comme ces élèves et leurs professeurs venus de Châteaudun par une fraiche matinée de février 2019. Emportés par la chaleur de sa voix et la ferveur de son récit, sous la douce caresse du soleil d’hiver nous avons tous pique-niquer dans le square de la tour Saint-Jacques, accrochés à ses lèvres pour imaginer les combats dans un Paris en lutte contre l’armée d’occupation allemande aux prises avec les hommes de la Nueve.

Nous nous souvenons de sa visite au 33 rue des vignobles (siège de la CNT espagnole en exil) les 23 et 24 août 2018 où elle a accueilli avec une joie non feinte la famille Campos: Teresa Campo, fille de Miguel Campo (officier de la Nueve disparu durant la campagne d’Alsace) et ses enfants.

Ou encore il fallait l’entendre rire quand elle racontait comment elle s’est mise à danser avec l’huissier (qui était un réfugié républicain espagnol) de son étage à la préfecture de Versailles le 20 novembre 1975 en apprenant la mort du dictateur, sous le regard médusé du préfet.

Dans la vie, il est rare de rencontrer des personnes d’exception qui vous font regarder la vie sous un angle positif et rieur. Eh bien Colette était de ceux-là.
Bavarder une fois avec elle et vous aviez l’impression qu’elle était l’amie de toujours, et essentielle à la poursuite de votre chemin de mémoire.

Tous les membres de l’association 24 août 1944 s’associent à la grande tristesse de sa famille et de ses proches, pour avoir perdu cet être d’exception.
Merci Colette d’avoir été tant de fois à nos côtés et d’avoir porté la mémoire de la Nueve comme celle de ta propre famille.

Lina Arconada nous a quitté

Lina, attendait dans son petit appartement du 14e arrondissement de Paris, l’occasion de voir cette magnifique exposition de portraits à laquelle elle avait prêté son doux visage.

Exposition de Pierre Gonnord, un artiste photographe de renommée internationale, qui voulait démontrer combien ces femmes espagnoles et leurs compagnons avaient été un baume pour l’espoir dans un monde meilleur. Non seulement leurs visages mais leur détermination et leur esprit de résistance à l’oppression ne furent jamais effacés ni jamais vaincus!
Lina occupait toute sa place au mitant de ces indomptables!

Hélas, elle n’aura pas eu le temps d’une ballade dans Paris, parmi les siens…… et nous en sommes très tristes. Elle n’aura pas vu cette magnifique exposition dont le catalogue l’avait tant émue.

En hommage à son engagement, à sa vie et à sa douce quiétude, nous vous offrons le texte de ses confidences à Pierre et son portrait jeune côtoyant celui de 2019.

Elle restera à jamais dans nos mémoires comme pour nous dire que l’Utopie est possible, il suffit d’y croire avec conviction!

Adieu Lina, nous vous laissons en compagnie de ses mots.

Documents joints

Exposition : Visages de femmes rebelles et solidaires

Exposition :

Le mois de la solidarité ouvre ses portes place des fêtes dans le 19e arrondissement.

Malgré la pandémie, vous pourrez déambuler dans les couloirs du Centre Paris Anim de la Place des Fêtes. Vous y rencontrez ces femmes au destin exceptionnel, ces mères courage, ces filles volontaires, ces êtres décidées à conquérir, à sauvegarder, la grandeur de leur dignité. Elles ont imposé leurs droits à décider de leur vie, en défendant leur liberté et celle de tous contre les fascistes, les oppresseurs, les dictateurs, les capitalistes, les exploiteurs……

Elles sont nées dans les milieux les plus pauvres ou dans des cercles favorisés mais elles ont tout donner et abandonner pour leur idéal, qu’elles ont jugé plus important que leur propre existence.

Elles sont nos mères, nos sœurs, celles qui nous ont ouvert le chemin de la Liberté et de la résistance, elles sont celles qui nous ont éduqué, en nous apprenant à réfléchir et à penser par nous-mêmes.

Venez nombreux prendre pied sur le rivage de leur vie.

Exposition du mardi 2 mars au mercredi 31 mars
Centre Paris’Anim ; Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
(métro ligne 11 : Place des Fêtes)
Entrée gratuite
Les mardi, mercredi, vendredi, samedi
De 11h à 17h30

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Bilan 2020

En ces temps très particuliers, il nous a paru indispensable de conserver le contact et la volonté d’œuvrer pour que la mémoire des libertaires espagnols en exil tinte comme un écho aux voix d’aujourd’hui.
Il nous reste l’écriture, le son et les images que nous pouvons vous envoyer par internet et autres chemins de traverse.

L’année 2020, qui a été presque gommée de notre vie, a tout de même laissé des traces indélébiles d’actions, d’hommages, de créations et d’émotion.
Aussi nous nous faisons un grand plaisir de partager avec vous ces instants inoubliables en vous proposant ce petit diaporama bilan 2020:

https://inscription.24-aout-1944.org/bilan-2020/

Et comme il est plutôt encourageant d’entamer une nouvelle année avec de bonnes nouvelles, nous voulons également partager avec vous quelques événements :

La parution du Numéro 14 de la revue du CTDEE avec comme dossier LA FEDIP (fédéracion española de Deportados e Internados Políticos), en attendant la possibilité de poser une plaque sur l’immeuble où se trouvait son siège à Paris, il est apparu indispensable au comité de rédaction de la revue qu’un dossier existe sur cette organisation créée en 1945 et qui regroupait toutes les tendances politiques des déportés espagnols dans les camps nazis, qui désiraient y adhérer.

Vous pouvez commander ce numéro et les autres avec le bon à télécharger ci-dessous.

La parution du livre collectif : NI FOUS NI MORTS, Prisonniers politiques sous la dictature argentine, Coronda 1974-1979.
Les détenus politiques survivants de la prison de Coronda témoignent de leur expérience d’il y a plus de 40 ans. Parmi eux, se trouve notre ami et passeur de mémoire par l’image, Alberto Marquardt. Deux mots résument leur message : résistance et résilience. Ils ont résisté, au quotidien, à un système qui voulait les anéantir. Ils l’ont fait notamment en construisant, avec presque rien, des «périscopes» pour surveiller les surveillants. Malgré les tortures, ils ont fait preuve d’une résilience remarquable, défiant le pouvoir militaire dans les actions de tous les jours, par l’entraide et le rire.
Ces hommes sont les enfants incontestables des déportés espagnols dans les camps nazis qui disaient : « Nous n’étions pas des victimes, nous étions leurs ennemis et en nous emprisonnant les nazis signaient leur défaite, car nous savions que nous serions vainqueurs, même si le prix à payer devait être élevé… »

Vous pouvez commander ce livre avec le bon à télécharger ci-dessous.

• La parution du numéro 11/12 de la revue Exils et migrations ibériques aux XXe et XXIe siècles, un numéro double consacré aux “Portugais et la guerre d’Espagne. Engagment militant, solidarités et mémoire.”.
Le Portugal fut le pays européen le plus impacté par la guerre civile d’Espagne, de par sa situation géographique, à l’extrême Ouest de la Péninsule ibérique, et de par un régime politique antiparlementaire et antidémocratique, profondément hostile à la IIe République espagnole. À la veille de la guerre civile, les Portugais sont la première communauté immigrée en Espagne. L’engagement des Portugais dans la guerre d’Espagne, qu’il soit par les armes ou par le soutien moral, est un fait structurant de l’histoire nationale portugaise de la 2e moitié des années 30.

Vous pouvez commander ce numéro ici:
https://www.helloasso.com/associations/cermi/paiements/exils-et-migrations-iberiques-aux-xxe-et-xxie-siecles-n-10-11-hiver-2020

•Et enfin Comme un fil qui relie les générations et les humains par-delà les continents, la mémoire s’insinue, réveille des émotions fortes et tisse des liens indissolubles.
Comme fin 2019, où Josette Sanchez-Reynolds, venue du Pays de Galle, avait reconnu son papa : José « Pepe » Sanchez, sur une photo de l’exposition Les chemins de l’exil, qui eut lieu à l’Arqueria de Nuevos Ministerio à Madrid.

Aujourd’hui, en ce début 2021, Luciano Segurajáuregui Álvarez qui vit à Mexico, reconnait son grand-père, José Tadeo Álvarez Llaneza, sur une photo prise par Philippe Gaussot en 1939.

Ainsi se nouent les liens et resurgissent les idéaux de liberté enfouis dans les tombes des combattants. Lire l’article complet sur notre site:
https://www.24-aout-1944.org/Jose-Tadeo-Alvarez-Llaneza-reconnu.

José Tadeo Álvarez Llaneza reconnu par son petit fils 82 ans après, sur une photo prise par Philippe Gaussot en 1939. José Tadeo Álvarez Llaneza reconocido por su nieto en una foto tomada por Philippe Gaussot en 1939.

Ce fut, pour toute l’équipe et surtout pour Jean-Philippe Gaussot, une très grande émotion.

Le 23 janvier 2020, Kiko Herrero nous envoie cette incroyable nouvelle :
« Grâce au très beau papier sur l’expo de l’exil que Sam Jones écrivit dans le Guardian, Josette Sanchez-Reynolds, fille d’un capitaine de l’armée républicaine espagnole, est venue depuis le Pays de Galles où elle habite jusqu’à Madrid pour voir l’expo. Quelle ne fut pas sa surprise quand, à la fin de sa visite, en regardant les larmes aux yeux les photos de Philippe Gaussot, elle reconnut son père dans une des photos ! » lire l’article sur notre site : https://www.24-aout-1944.org/De-belles-retrouvailles

Et voici que l’incroyable se répète, toujours par Kiko, notre messager aux bonnes nouvelles.
Luciano Segurajáuregui Álvarez reconnait son grand-père maternel, José Tadeo Álvarez Llaneza, sur une photo prise par Philippe Gaussot en 1939.

Voici ce que nous avons reçu le 29 janvier 2021 :
« Cher Kiko,
Je vous salue du Mexique.
Lorsque j’ai vu un article de David Barreira sur les photographies de Philippe Gaussot, j’ai reconnu mon grand-père dans l’une de ces images. Mon grand-père, José Tadeo Álvarez Llaneza, était originaire de Mieres, dans les Asturies (1904).
Il a combattu dans l’armée républicaine durant la guerre civile et a atteint le grade de lieutenant d’artillerie (selon les documents que nous avons).
Il était dans le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer, et est arrivé plus tard au Mexique sur le vapeur SINAIA. J’ose vous contacter, pour savoir s’il serait possible d’obtenir une copie de qualité de ladite image, car comme vous pouvez l’imaginer, elle a une grande valeur pour nous. Je joins l’image en question. Mon grand-père est le premier à se tenir debout de gauche à droite.
– C’est-à-dire celui qui est le plus loin derrière le groupe : il s’appelle José Tadeo Álvarez Llaneza, originaire de Nicolasa à Mieres. Mon grand-père et son frère Raymundo Alvarez Llaneza, étaient tous les deux dans le camp de concentration d’Argeles et de là ils sont venus au Mexique, sur le vapeur SINAIA. Côté paternel, mon grand-oncle Luciano Segurajaúregui Olalde était dans le camp de Gurs et est arrivé au Mexique à bord du paquebot MEXIQUE. Son frère Miguel Segurajauregui Olalde était commissaire politique du bataillon des Asturies et consul de la République à Hendaye.
Et comme vous l’avez bien mentionné, l’odyssée que ces hommes et ces femmes ont vécue est impressionnante. Et nous, leurs familles, à plus de 80 ans d’écart, nous continuons d’une manière ou d’une autre, portant la guerre civile sur nos épaules et dans nos cœurs la fierté d’être les descendants de ceux qui ont défendu jusqu’à la fin la liberté et la démocratie en Espagne.
Je t’envoie des salutations et mes sincères remerciements
Santé et République !
Dr. Luciano Segurajáuregui Álvarez »

Luciano nous explique quel homme était son grand-père et quelles valeurs humaines guidaient sa famille :

« José Tadeo Álvarez Llaneza était en effet un grand être humain. Nous avons hérité de son sens du travail, de la justice et de l’équité.
Nous avons reçu de lui, son amour inconditionnel comme de grands enfants, il a toujours été fier de nous, tout comme nous sommes très fiers de lui.
En tant qu’adulte, je suis toujours étonné par l’énorme capacité que ces hommes et ces femmes ont eu à se réinventer dans un nouveau pays, en laissant tout derrière eux.
Mes deux grands parents sont toujours de ceux que j’admire, ma vie en tant qu’être humain doit être une vie qui les rend fiers et en même temps une vie composée de toutes les souffrances qu’ils ont vécues pendant la guerre et l’après-guerre. Bien qu’il soit décédé en 1985 à Mexico, et ma grand-mère en 1993, ils me manquent encore beaucoup tous les deux.
Ma grand-mère Irene Polledo García (la femme de Tadeo), a été emprisonnée pendant le régime de Franco. Son crime : être la femme d’un républicain.
Ma mère et ses deux sœurs ont été expulsées de l’école parce qu’elles étaient « rouges », ma mère disait que « nous étions si jeunes, que nous ne pouvions pas faire la différence entre le jaune, le rouge ou le bleu ».

Ma mère est décédée en 2019 et ma tante est décédée l’année dernière. C’est dommage qu’elles n’aient pas pu voir cette photo de leur père. Néanmoins, mes enfants et moi vous sommes très reconnaissants de la gentillesse dont vous faites preuve en partageant ce morceau d’histoire qui est très important pour nous. Nous devons préserver la mémoire de la République espagnole, et je suis convaincu qu’avec des gens comme vous, c’est une tâche qui va s’accomplir.

Merci beaucoup, les larmes me viennent aux yeux en écrivant ce courrier électronique, c’est une expérience très émouvante pour moi.
Encore une fois, merci non seulement pour la photo, mais aussi pour le travail important que vous faites !

Il y a beaucoup d’anecdotes familiales, si elles vous intéressent, je les partagerais avec grand plaisir avec vous. Je ne voudrais pas, avec le temps qui passe, qu’elles se perdent irrémédiablement dans l’oubli. «

Luciano Segurajáuregui Álvarez

Luciano Segurajáuregui Álvarez reconoce a su abuelo materno, José Tadeo Álvarez Llaneza, en una foto tomada por Philippe Gaussot en 1939.

El 23 de enero de 2020, Kiko Herrero nos envió esta increíble noticia:
« Gracias al hermoso artículo sobre la exposición del exilio que Sam Jones escribió en The Guardian, Josette Sánchez-Reynolds, hija de un capitán del ejército republicano español, vino desde Gales, donde vive, a Madrid para ver la exposición. Cuál fue su sorpresa cuando, al final de su visita, mirando con lágrimas en los ojos las fotos de Philippe Gaussot, reconoció a su padre en una de ellas.  » lea el artículo en nuestro sitio web: https://www.24-aout-1944.org/De-belles-retrouvailles

Fue para todo el equipo y especialmente para Jean-Philippe Gaussot una emoción muy grande.

Y ahora se repite lo increíble, todavía por parte de Kiko, nuestro mensajero de las buenas noticias.
Luciano Segurajáuregui Álvarez reconoce a su abuelo, José Tadeo Álvarez Llaneza, en una foto tomada por Philippe Gaussot en 1939.

Esto es lo que hemos recibido el 29 de enero de 2021: de parte de Luciano Segurajáuregui Álvarez:

“Estimado Kiko:

Le saludo desde México. Le comento que viendo un artículo de David Barreira sobre las fotografías de Philippe Gaussot, he reconocido a mi abuelo en una de dichas imágenes.

Mi abuelo, José Tadeo Álvarez Llaneza, era originario de Mieres, Asturias (1904). Peleó la Guerra Civil alcanzando el grado de Teniente de Artillería (Según documentos que tenemos). Estuvo en el campo de concentración de Argeles sur Mer, y posteriormente llegó a México en el vapor SINAIA,

Me atrevo a contactarlo, para saber si es posible obtener una copia de calidad de dicha imágen, pues como se podrá imaginar esta tiene un alto valor para nosotros.

Le adjunto la imágen en cuestión. Mi abuelo es el primero de pie de izquierda a derecha. Mi abuelo es el primero en ponerse de pie de izquierda a derecha. Es decir, el que está más atrás del grupo: se llama José Tadeo Álvarez Llaneza, de Nicolasa, en Mieres. Mi abuelo y su hermano, Raymundo Álvarez Llaneza, estuvieron en el campo de concentración de Argeles y de ahí vinieron a México en el vapor SINAIA. Por parte de mi padre, mi tío abuelo Luciano Seguraúregui Olalde estuvo en el campo de Gurs y llegó a México en el vapor México. Su hermano Miguel Segurajauregui Olalde fue Comisario Político del Batallón Asturias y Cónsul de la República en Hendaya.
Y como bien has comentado, es impresionante la odisea que han vivido estos hombres y mujeres, con sus familias que, con más de 80 años, seguimos de una u otra forma, llevando la Guerra Civil a cuestas y en nuestros corazones el orgullo de ser los descendientes de los que defendieron la libertad y la democracia en España hasta el final.
Le envío saludos y mi más sincero agradecimiento.
¡Salud y República!

-José Tadeo Álvarez Llaneza fue sin duda un gran ser humano. Hemos heredado su sentido del trabajo, la justicia y la equidad.

Hemos recibido de él, su amor incondicional como grandes hijos, siempre estuvo orgulloso de nosotros, al igual que nosotros estamos muy orgullosos de él.

Como adulto, siempre me sorprende la enorme capacidad que han tenido estos hombres y mujeres para reinventarse en un nuevo país, dejándolo todo atrás.
Mis dos abuelos son siempre los que admiro, mi vida como ser humano debe ser una vida que les haga sentirse orgullosos y al mismo tiempo una vida que les haga sentir bien.
de todo el sufrimiento que pasaron durante la guerra y los años de posguerra. Aunque él murió en 1985 en Ciudad de México, y mi abuela en 1993, sigo echando mucho de menos a ambos.
Mi abuela, Irene Polledo García (esposa de Tadeo), fue encarcelada durante el régimen de Franco, su delito fue ser la esposa de un republicano. Mi madre y sus dos hermanas fueron expulsadas del colegio por ser « rojas », mi madre decía que « éramos tan jóvenes que no sabíamos distinguir entre amarillo, rojo o azul ».

Mi madre murió en 2019 y mi tía el año pasado. Es una pena que no hayan podido ver esta foto de su padre. Sin embargo, mis hijos y yo estamos muy agradecidos por la amabilidad que han mostrado al compartir este pedazo de historia que es muy significativo para nosotros. Debemos preservar la memoria de la República Española, y estoy convencido de que con personas como vosotros, esta es una tarea que perdurará.

Muchas gracias, se me saltan las lágrimas al escribir este correo, es una experiencia muy emotiva para mí.
Una vez más, gracias no sólo por la foto, sino también por la importante labor que realizan.

Hay muchas anécdotas de la familia que si les interesa con gusto se las comparto, no quisiera yo que con el paso del tiempo se pierdan irremediablemente en el olvido.

Luciano Segurajáuregui Álvarez

José Tadeo Álvarez Llaneza prise environ en 1944
José Tadeo Álvarez Llaneza prise environ en 1944
José Tadeo Álvarez Llaneza , prise durant la guerre, date précise inconnue
José Tadeo Álvarez Llaneza , prise durant la guerre, date précise inconnue
José Tadeo Álvarez Llaneza, dans sa boutique de charcuterie au marché de Cuauhtémoc à Mexico 1955
José Tadeo Álvarez Llaneza, dans sa boutique de charcuterie au marché de Cuauhtémoc à Mexico 1955
Réfugiés espagnols au camp d'argelès 1939
Réfugiés espagnols au camp d’argelès 1939
Carte d’identité militaire remise à José Tadeo en exil à Mexico, par le Général José Miaja (sur laquelle il lui est reconnu le grade de Lieutenant d’artillerie).
Carte d’identité militaire remise à José Tadeo en exil à Mexico, par le Général José Miaja (sur laquelle il lui est reconnu le grade de Lieutenant d’artillerie).
Tadeo et Irene, Une photo du couple de grands-parents, 1979 /1980
Tadeo et Irene, Une photo du couple de grands-parents, 1979 /1980

Compte rendu du voyage en Andalousie janvier 2021

Nous voulons en premier lieu remercier de leur invitation et de leur chaleureux accueil Antonio Cruz et Antonio Verdu sans lesquels rien n’aurait été possible.

Non seulement nous y étions invités mais sollicités à participer aux conférences /débats, nous avons amené l’exposition en 15 panneaux : España y los republicanos por testigos, 1930/1978, (Mémoires partagées, Édition Tirésias, 24 août 1944) qui a été installée dans la salle d’exposition du lycée de Casas-Viejas, à disposition des élèves et qui sera ensuite également au centre culturel Jérôme Mintz du village. Suivant l’utilisation et l’apport aux élèves et au public, cette exposition est appelée à être reproduite afin d’être distribuée dans plusieurs établissements des 8 provinces andalouses.

Rappel rapide des événements :

Les décennies 1920 et 1930 ont été politiquement agitées en Espagne. Mais l’un des épisodes les plus traumatisants de la brève histoire républicaine aura été une expérience de communisme libertaire à Casas Viejas, dans la province de Cadix. La CNT y est fortement implantée comme dans toute l’Andalousie.

À l’époque, l’Andalousie se trouve divisée en deux grands courants : d’un côté, les richissimes propriétaires terriens (latifundistas) qui souvent résident dans les grandes cités espagnoles voire ce sont des étrangers, qui possèdent la terre ; et de l’autre côté une multitude d’ouvriers agricoles misérables à la limite de la famine. Au mitan, une classe moyenne de petits paysans, commerçants, artisans qui sont le ciment dans cette société. Et bien entendu pour asseoir le pouvoir des possédants : un clergé omniprésent et une police (La guardia civil) dévouée au pouvoir et à l’ordre établi. Pour ces raisons, l’idéologie anarchiste s’est rapidement propagée sur cette terre de bandits d’honneurs et de guérillas. Mais en 1932, la réforme agraire tant attendue peine à voir le jour…
Le peuple espagnol, et surtout les Andalous, attendent avec impatience un changement de société et de vie qui ne vient pas… Ils s’impatientent et organisent des mouvements de protestation de plus en plus importants.

Le 8 janvier 1933. Soulèvements anarchistes en Catalogne, dans le Levant, la Rioja et en Andalousie : les paysans réclament l’application de la réforme agraire.
10 au 12 janvier 1933. Insurrection de Casas Viejas, réprimée dans un bain de sang par les autorités républicaines. Quelques jours après l’échec du soulèvement anarchiste en Catalogne et au Levant: vingt-et-un paysans et leur famille périrent – douze d’entre eux exécutés sommairement, sept morts brûlés vif, deux abattus en tentant d’échapper aux flammes. Les forces armées firent un vrai carnage
L’opinion publique est choquée d’apprendre que le corps d’élite, créé par la République : les guardias de asalto (les gardes d’assaut) avait réprimé une émeute locale plus durement que ne le faisait la garde civile, de sinistre réputation.
Il est indéniable que le gouvernement Azaña fut mortellement atteint par les retombées politiques de cette répression : ce fut dès lors le «gouvernement de Casas-Viejas». C’est dans ces conditions que le soulèvement du village et la répression qui s’ensuivit se virent attribuer une valeur exemplaire : ils symbolisaient l’incapacité du gouvernement républicain à résoudre le problème agraire. Et il devient un cas d’école : Gymnastique révolutionnaire dira García Oliver.
Notre projet : restituer l’histoire volée au peuple espagnol, notre périple en 2021 :

Lundi 11 janvier 2021 : 88e anniversaire du jour du massacre : à 10h30, nous avons été reçus par le maire de Benalup Casas-Viejas : Antonio Cepero. Dans la salle du conseil municipal de la mairie. Nous avons eu un échange constructif avec le maire et son équipe municipale qui souhaite consacrer du temps à la récupération mais surtout à la diffusion de la mémoire historique espagnole mêlée avec l’exil qui est partie intégrante de cette histoire.
Antonio Cepero a affirmé s’inscrire dans le projet de España Recuerda, 1933-1978 , et de développer auprès du peuple andalou la connaissance des événements confisqués sous le franquisme et durant la « transition ».
Nous avons échangé des documents : les publications diverses de notre association et nous avons reçu pour notre bibliothèque : Le livre de Jérôme Mintz : Los anarquistas en Casas-Viejas et le livre, énorme pavé, d’étude historique sur le mouvement révolutionnaire à Benalup Casas-Viejas de Salustiano Gutiérrez Beana, professeur du lycée local, décédé le 10 octobre 2020.
Nous avons échangé sur le projet d’une collaboration étroite entre cette partie de l’Andalousie et le projet qui nous réunit tous.
À midi, Nous avons été au cimetière catholique du village. C’est le seul cimetière, et c’est également le dernier cimetière catholique d’Espagne soumis à l’église. C’est elle qui décide de l’entrée ou pas du défunt dans son cimetière, de l’emplacement qu’il occupera. Chaque mort doit être baptisé et s’il ne l’est pas, on le baptise à titre posthume……
Le maire promet de changer cela aussi. Il y a eu un dépôt de gerbe devant la plaque et l’emplacement dédié aux victimes de janvier 1933.
Puis nous sommes allés au musée, situé dans le village, il est à peu près sur l’emplacement de la maison brûlée de Seisdedos (Francisco Cruz Gutiérrez, militant anarchiste convaincu). Pendant des dizaines d’années, cette chaumière calcinée, avec au milieu de la pièce le lit brûlé de Seisdedos, a longtemps été visible. Il périt brûlé là avec toute sa famille ; excepté Maria Silva Cruz, la Libertaria (qui sera assassinée par les franquistes le 24 août 1936) et un jeune de 13 ans, cousin de Maria, Manuel García Franco.
Le musée modeste mais très bien agencé, (comble du comble, il fut réalisé sous la droite le PP, Parti Populaire ) retrace les événements du 11 janvier au moyen de photos, documents, objets, vidéos et textes d’explications à l’appui. Nous y avons conversé avec la présidente de la communauté des communes , Santas Sevillana, et le conseiller à la mémoire de la députation de Cadix Felipe Barbosa Illescas.

À 18 heures, nous étions au centre culturel en compagnie de l’historien José-Luis Gutiérrez Molina. Nous abordons les dimensions que prirent les événements de Casas-Viejas, en nous appuyant sur l’exemple de Román Meler, jeune catalan, sans instruction qui a forgé son éducation politique par la tradition orale des récits et notamment celui-ci. (Voir notre intervention)

Mardi 12 janvier : 12h : débat au théâtre municipal avec quelques 120 élèves. Ils étaient très curieux de savoir ce que ces événements avaient engendré et également ils posèrent beaucoup de questions sur le mouvement anarchiste espagnol de cette époque. Il faut préciser que c’était pour eux une première de participer ainsi à un débat public, dans une salle autre que leur salle de classe. Ils avaient l’air d’apprécier cette odeur de liberté et également les tee-shirts (à l’effigie d’une anarchiste brandissant un drapeau rouge et noir siglé CNT-FAI en juillet 1936) que nous leur avions amenés.

Mercredi 13 janvier : Après avoir accroché l’exposition au lycée de Casas Viejas, nous avons filé vers le très beau village de Vejez de la Frontera, où Antonio Verdú fut maire durant 16 années. C’est un beau village blanc, empli d’histoire et de beauté qu’Antonio a su mettre en valeur pendant ses mandatures.
Nous sommes allés à la radio la cadena SEIZ, pour une émission sur notre travail commun de diffusion de la mémoire historique, par España Recuerda .
http://serlajanda.com/colectivos-janda/?fbclid=IwAR3Z0Jy9–BpA80kIkFRbmVFv1NBYvMkODcqo7dQ0kv349WN7kredFv-fEA

Jeudi 14 janvier : La journée à Cadiz, ville d’histoire et de soleil. Un vis-à-vis avec l’Afrique, par le Maroc, et une terre porteuse d’avenir et de culture plurielle. Nous y avons rencontré, Felipe Barbosa Illescas, conseiller de la mémoire historique de la députation de Cadix, avec lequel nous avons échangé des documents et nos contacts afin de travailler ensemble sur le projet ambitieux de modification des programmes scolaires espagnols pour la diffusion de la vérité sur les événements de la République, de la révolution espagnole, de la guerre et de l’exil…

Puis de retour à Benalup Casas Viejas, nous avons eu une réunion avec le maire et ses adjoints, et la Fundación por la mémoria de los sucesos de 1933. Il a été voté à l’unanimité la tenue des expositions Gonnord et Gaussot à Casas-Viejas avec la mise en place de navettes pour y amener l’ensemble des élèves des lycées et de la population des villages alentour afin que chacun puisse bénéficier de ces expositions. Et ensuite elles seront envoyées à Cadix et proposées dans d’autres villes d’Andalousie comme Séville, Jaen ou Almeria.

Vendredi 15 janvier : Séville, nous avons rencontré Micaela Navarro Garzón, actuellement sénatrice aux Cortes et numéro 2 du PSOE après Pedro Sanchez. Native de la province Jaen, elle s’enthousiasme pour le projet de España Recuerda et promet son appui pour la ville de Jaen et également pour les contacts dans les 8 provinces andalouses ainsi que pour le rendez-vous à la Moncloa pour présenter ce projet.

Après ce contact encourageant, nous filons à la Casa Pumajero pour prendre contact avec les copains qui ont investi le lieu et s’occupent de le faire vivre. C’est un palais magique de plus de deux cents ans, qui a été racheté par la ville, avec plantes, bibliothèque et contestation à tous les étages. Ce lieu est jumelé avec le 33 rue des Vignoles à Paris. Nous n’avons malheureusement pas pu rester beaucoup de temps et une panne de voiture est intervenue lors de notre périple, mais le contact est établi et il va durer…

Samedi 16 janvier : Nous sommes reçus « à la bonne franquette » par le maire de Barbate, Miguel Molina, beau village de pêcheurs, aux confins des eaux méditerranéennes et atlantiques. Ce village avait pour nom autrefois Barbate de Franco, car c’était le lieu de villégiature du Caudillo, qui allait pêcher et chasser. Miguel est le maire qui a été le plus été voté en Espagne à gauche comme à droite, il a débaptisé des rues qui portaient des noms des factieux du coup d’État militaire de 1936, déboulonné la statue de Franco dans le jardin face à la mairie, qui elle aussi a subi des changements sur le fronton, l’armoirie par exemple qui possédait des insignes du franquisme, ainsi que le hall où il y avait au sol un énorme écusson franquiste. Il est prévu que la résidence secondaire de Franco soit détruite. Là aussi le maire et son équipe se battent pour défendre leur village, l’écosystème, le parc naturel et défendre le littoral contre les requins… de l’immobilier. La bataille est rude mais elle porte ses fruits et les habitants sont enchantés de cette équipe qui les considère et les préserve eux et leur descendants…

Cette semaine fut riche en contacts, nous avons rencontré des personnes d’une grande simplicité mues par la volonté d’avancer pour offrir à leurs concitoyens plus de considération, de vérité et de respect. Loin des réceptions protocolaires, nous avons discuté à bâtons rompus pour faire vivre les projets communs, sans préséances. Et nous devons également reconnaître que nos contacts et actions ont été quelque peu freinées par les obligations sanitaires et l’évolution des mesures dues au virus qui enveloppe toute la planète en ce moment.

Ce voyage a été placé sous le signe bienveillant de la convivialité grâce surtout à Antonio Cruz et Antonio Verdú qui nous ont ouvert les bras et ont favorisé toutes les rencontres, avec un esprit de partage et d’amitié dont ils ne se sont jamais départis.
Nous attendons tout ce monde à Paris pour leur rendre avec plaisir cet accueil chaleureux !

La délégation de l’association 24 août 1944.

Viaje en Andalucía
Semana del 11 al 16 de enero de 2021, eventos de Casas Viejas.

Los sucesos de Casas Viejas, enero de 1933:
Los acontecimientos españoles de 1931 a 1939 nos enseñan que se puede tener toda la razón y ser derrotado. El movimiento libertario fue un verdadero movimiento de masa, no sólo en España, sino que tuvo repercusiones sísmicas en todo el mundo. Y aún hoy, continúa cuestionando y haciéndonos soñar. Mantiene una utopía bien presente para una sociedad de justicia y equidad.

En primer lugar, queremos agradecer a Antonio Cruz y a Antonio Verdú su invitación y su cálida acogida, sin los cuales nada hubiera sido posible.

No sólo fuimos invitados sino que se nos pidió que participáramos en las conferencias/debates, pusimos a disposición de los alumnos la exposición en 15 paneles: España y los republicanos por testigos, 1930/1978, (Memorias compartidas, Edición Tirésias, 24 de agosto de 1944) que se instaló en la sala de exposiciones del Instituto Casas-Viejas, y que posteriormente se instalará también en el Centro Cultural Jerome Mintz del pueblo. Según su uso y contribución a los alumnos y al público, esta exposición se reproducirá para su distribución en varios colegios de las 8 provincias andaluzas.

Un rápido recordatorio de los acontecimientos:
Los años 20 y 30 fueron políticamente turbulentos en España. Pero uno de los episodios más traumáticos de la corta historia republicana fue una experiencia de comunismo libertario en Casas Viejas, en la provincia de Cádiz. La CNT tenía allí una fuerte presencia así como en toda Andalucía.

En aquella época, Andalucía estaba dividida en dos grandes corrientes: por un lado, los riquísimos terratenientes, que residían a menudo en las grandes ciudades españolas, y los extranjeros propietarios de las tierras (latifundistas); y por otro lado, una multitud de miserables campesinos al borde de la inanición. En el medio, una clase media de pequeños granjeros, comerciantes y artesanos que eran las columnas de esta sociedad. Y por supuesto para establecer el poder de los poseedores: un clero omnipresente y una fuerza policial (La guardia civil) entregados al poder y al orden establecido. Por estas razones, la ideología anarquista se extendió rápidamente en esta tierra de honor, de bandidos y guerrilleros. Y en 1932, la tan esperada reforma agraria apenas vio la luz…
Los españoles y especialmente los andaluces esperaban con impaciencia un cambio de sociedad y de vida que no acaba de llegar… Se impacientan y organizan cada vez más movimientos de protesta.

El 8 de enero de 1933. Levantamientos anarquistas en Cataluña, Levante, La Rioja y en Andalucía: los campesinos exigen la aplicación de la reforma agraria.
Del 10 al 12 de enero de 1933. Pocos días después del fracaso de la sublevación anarquista en Cataluña y en Levante, la insurrección de Casas Viejas es reprimida en un baño de sangre por las autoridades republicanas: veintiún campesinos y sus familias perecen – doce de ellos ejecutados sumariamente, siete quemados vivos, 2 muertos a tiros tratando de escapar de las llamas. Las fuerzas armadas causaron una autentica masacre.

La opinión pública se escandalizó al saber que el cuerpo de élite creado por la República: los guardias de asalto, habían reprimido una sublevación local más severamente que la guardia civil, que tenía una siniestra reputación.
Es innegable que el gobierno de Azaña fue herido mortalmente por las consecuencias políticas de esta represión: a partir de entonces fue el « gobierno de Casas-Viejas« . En estas circunstancias, el levantamiento del pueblo y la posterior represión adquirieron un valor ejemplar: simbolizaban la incapacidad del gobierno republicano socialista para resolver el problema agrario. Y se convierte en un caso de estudio: Gimnasia revolucionaria, dirá García Oliver.

Nuestro proyecto: devolver la historia robada al pueblo español, nuestro viaje en 2021:

Lunes, 11 de enero de 2021: 88e aniversario del día de la masacre: a las 10:30 fuimos recibidos por el alcalde de Benalup-Casas-Viejas: Antonio Cepero. En el salón de actos del ayuntamiento, tuvimos una charla constructiva con el alcalde y con su equipo municipal, que desean dedicar tiempo a la recuperación, pero sobre todo a la difusión de la memoria histórica española mezclada con el exilio que es parte integrante de esta historia.
Antonio Cepero afirmó formar parte del proyecto de España Recuerda , y desarrollar entre los andaluces el conocimiento de los hechos confiscados bajo el franquismo y durante la « transición ».

Hemos intercambiado documentos: diversas publicaciones de nuestra asociación y hemos recibido para nuestra biblioteca: El libro de Jerome Mintz: Los anarquistas en Casas-Viejas , y el libro, un gran tomo, de estudio histórico sobre el movimiento revolucionario en Benalup Casas-Viejas de Salustiano Gutiérrez Beana, profesor del instituto local, fallecido el 10 de octubre de 2020.
Hablamos del proyecto de una estrecha colaboración entre esta parte de Andalucía y el proyecto que nos une a todos.

Al mediodía, fuimos al cementerio católico del pueblo. Es el único cementerio, y también es el último cementerio católico de España que depende de la iglesia. Es la iglesia la que decide si los difuntos entran o no en su cementerio y donde serán enterrados. Toda persona muerta debe ser bautizada y si no lo está, es bautizada póstumamente……
El alcalde promete cambiar eso también. Se colocó una corona de flores delante de la placa y del sitio dedicado a las víctimas de enero de 1933.

Luego fuimos al museo, situado en el pueblo, está cerca de donde se hallaba la casa quemada de Seisdedos (Francisco Cruz Gutiérrez, un activista anarquista convencido). Durante décadas, esta casa de campo calcinada, con la cama quemada del propio Seisdedos en medio de la habitación, estuvo visible durante mucho tiempo. Murió quemado allí con toda su familia; excepto María Silva Cruz, la Libertaria (que fue asesinada por los franquistas el 24 de agosto de 1936) y un niño de 13 años, el primo de María, Manuel García Franco.
El modesto pero muy bien diseñado museo (Para colmo, se llevó a cabo bajo la derecha del PP, el Partido Popular ) traza los sucesos del 11 de enero a través de fotos, documentos, objetos, videos y textos explicativos.
Hablabamos con la presidenta de la comunidad, Santas Sevillana, y con el concejal en memoria del diputado de Cadis, Felipe Barbosa Illescas.

A las 6 de la tarde estábamos en el centro cultural con el historiador José-Luis Gutiérrez Molina. Comentamos las dimensiones que adquirieron los acontecimientos en Casas-Viejas, usando el ejemplo de Román Meler, un joven catalán inculto que forjó su educación política a través de la tradición oral de los relatos, y éste en particular. (Ver nuestra intervención)

Martes 12 de enero: A las 12:00: debate en el teatro municipal con unos 120 estudiantes. Estaban muy curiosos por saber qué había provocado estos acontecimientos y también hicieron muchas preguntas sobre el movimiento anarquista español de la época. Hay que decir que era la primera vez que participaban en un debate público de esta manera, en una sala distinta a las aulas de clase. Parecían apreciar el olor de la libertad y también las camisetas que les llevamos (en la efigie de un anarquista blandiendo una bandera roja y negra firmada CNT-FAI en julio de 1936).

Miércoles 13 de enero: Después de colgar la exposición en el instituto de Casas Viejas, nos dirigimos al hermoso pueblo de Vejez de la Frontera, donde Antonio Verdú fue alcalde durante 16 años. Es un hermoso pueblo blanco, lleno de historia y belleza que Antonio pudo poner de relieve durante su mandato.
Fuimos a la radio, a la cadena SEIZ, para un programa sobre nuestro trabajo común de difusión de la memoria histórica, por España Recuerda.
http://serlajanda.com/colectivos-janda/?fbclid=IwAR3Z0Jy9–BpA80kIkFRbmVFv1NBYvMkODcqo7dQ0kv349WN7kredFv-fEA

Jueves, 14 de enero: Pasamos el día en Cádiz, una ciudad de historia y sol. Un cara a cara con África, a través de Marruecos, y una tierra con un futuro prometedor, de cultura compartidas. Nos reunimos con Felipe Barbosa Illescas, Consejero de la Memoria Histórica de la Diputación de Cádiz, con quien intercambiamos documentos y contactos para trabajar juntos en el ambicioso proyecto de modificar los programas escolares españoles para difundir la verdad sobre los acontecimientos de la República, la Revolución Española, la Guerra Civil y el Exilio.

Luego, de vuelta en Benalup Casas Viejas, nos reunimos con el alcalde y sus adjuntos, y la Fundación por la memoria de los sucesos de 1933. Se votó unánimemente la celebración de las exposiciones de Gonnord y Gaussot en Casas-Viejas con la creación de lanzaderas para llevar a todos los estudiantes de secundaria y a la población de los pueblos de los alrededores para que todos pudieran beneficiarse de estas exposiciones. Y luego se enviarán a Cádiz y se presentarán en otras ciudades andaluzas como Sevilla, Jaén o Almería.

Viernes 15 de enero: En Sevilla, conocimos a Micaela Navarro Garzón, actual senadora de las Cortes y número 2 del PSOE, después de Pedro Sánchez. Originaria de la provincia de Jaén, está entusiasmada con el proyecto de España Recuerda y promete su apoyo a la ciudad de Jaén y también a los contactos en las 8 provincias andaluzas, así como a la cita en La Moncloa para presentar este proyecto.

Después de este alentador contacto, nos dirigimos a la Casa Pumajero para contactar con los amigos que se han hecho cargo del lugar y que se encargan de hacerlo vivir. Es un palacio mágico más de doscientos años, que fue comprado por la ciudad, con plantas, biblioteca y contestación en cada piso. Este lugar está hermanado con el 33 rue des Vignoles de París. Lamentablemente no pudimos quedarnos mucho tiempo y se produjo una avería en el coche durante nuestro viaje, pero el contacto está establecido y durará…

Sábado 16 de enero: Fuimos recibidos « à la bonne franquette »(a la buena de Dios) por el alcalde de Barbate, Miguel Molina, un bello pueblo de pescadores en el borde del Mediterráneo y de aguas del Océano Atlántico. Allí también, el alcalde y su equipo luchan por defender su pueblo, el ecosistema, el parque natural y defender la costa contra los tiburones…inmobiliarios. La batalla es dura pero está dando frutos y los habitantes están encantados con este equipo que los respeta y los protege, a ellos y a sus descendientes…

Esta semana fue rica en contactos, conocimos a gente de gran sencillez movida por el deseo de avanzar para ofrecer a sus conciudadanos más consideración, verdad y respeto. Lejos de las recepciones formales, conversamos abiertamente para dar vida a proyectos comunes, sin precedente. Y también debemos reconocer que nuestros contactos y acciones se han visto en cierto modo obstaculizados por las obligaciones sanitarias y la evolución de las medidas debido al virus que actualmente envuelve a todo el planeta.

Este viaje se ha desarrollado bajo el signo benévolo de la convivialidad gracias especialmente a Antonio Cruz y a Antonio Verdú que nos abrieron los brazos y animaron todos los encuentros, con un espíritu de compartir y amistad que nunca abandonaron.
¡Estamos esperando a toda esta gente en París para devolverles con mucho gusto, esta cálida bienvenida!

La delegación de la asociación el 24 de agosto de 1944.

 

Documents joints

L’association 24 août 1944 vous présente ces voeux de paix, liberté & santé pour 2021

Masques, gestes, isolement et silence, Les amis nous manquent, la famille est loin, et nous avons, à la clé, la menace d’une infection qui peut être fatale…… Les ingrédients de la peur sont omniprésents.
Mais pourtant la vie reste la plus forte. L’envie d’échanger, de partager, de rire et de se cultiver. Les discussions enflammées qui font et défont nos certitudes et nos doutes doivent continuer à nous servir de moteur !

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être un rempart contre le repli sur soi. Nous devons dire qui nous sommes, d’où nous venons et expliquer par la mémoire des trajectoires de nos parents et de leurs compagnons, pourquoi une société plurielle est une grande richesse. Expliquer sans relâche ce qu’ils ont apporté d’espoir et de dignité au cours de leur exil.

Pour 2021, l’association 24 août 1944 poursuit son travail de mémoire, elle a un tas de projets à vous soumettre, et compte sur votre présence et sur votre participation active.

Et pour célébrer cette année qui s’annonce, avec l’espoir de pouvoir à nouveau respirer le souffle de la vie à vos côtés, nous vous offrons ce dessin et ces quelques vers où chaque artiste connaissait le prix de la liberté; et nous vous offrons notre nouveau dépliant.
Tous nos voeux de paix, santé et actions.

La asociación actualiza su presentación
Máscaras, gestos, aislamiento y silencio, echamos de menos a los amigos, la familia está lejos, y nos enfrentamos a la amenaza de una infección potencialmente mortal…… Los ingredientes del miedo son omnipresentes.
Sin embargo, la vida sigue siendo la más fuerte. El deseo de intercambiar, compartir, reír y aprender. ¡Las acaloradas discusiones que hacen y deshacen nuestras certezas y dudas deben continuar impulsándonos!

Hoy, más que nunca, debemos ser un baluarte contra el ascenso del fascismo. Debemos decir quiénes somos, de dónde venimos y explicar, a través de la memoria de las trayectorias de nuestros padres y sus compañeros, por qué una sociedad plural es una gran ventaja. Explicar sin parar lo que trajeron de esperanza y dignidad durante su exilio.

Para 2021, la asociación 24 de agosto de 1944 continúa su trabajo de memoria, tiene muchos proyectos que presentarle y cuenta con su presencia y participación activa.

Y para celebrar este año que viene, con la esperanza de poder respirar de nuevo el aliento de vida a su lado, le ofrecemos este dibujo y estos pocos versos donde cada artista conocía el precio de la libertad; y le ofrecemos nuestro nuevo folleto.
Todos nuestros deseos de paz, salud y acción.

Voeux 2021 fr
Voeux 2021 fr

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