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Mois : juin 2017

La vie de Château

Bonjour à vous toutes-tous,

Après quelques heures de pause… ce petit mot pour vous donner rendez-vous près de Limoges samedi 1er et dimanche 2 juillet : au Château de Ligoure (Le Vigen, 87), pour la librairie champêtre annuelle du CIRA limousin.
Serge Utgé-Royo y chantera samedi soir à 21 h (accompagné par Jack Ada) et il invitera le choeur des « Pingouins » (de l’association du 24 août 1944) à le rejoindre pour chanter :
A las barricadas,
Giroflé,
Si me quieres escribir
El Paso del Ebro..
.
Sans parler du chant de los Pinguinos « À la Bastille, on voit passer les Espingouins, debout sur les auto-chenilles... », l’un des chants célébrant la Nueve… À samedi…

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le 16 juin 2017 transfert des cendres de Francisco Boix au cimetière du Père Lachaise

Nous y étions ! Il y a désormais une tombe Francisco Boix (en catalan Francesc) au Père Lachaise.

Le livre qui paraît en français aux éditions de Territoires de mémoire (Liège, Belgique), « Le photographe de l’horreur, l’histoire de Francesc Boix et les photos volées aux SS à Mauthausen » est écrit par Benito Bermejo, historien que 24 août 1944 a déjà invité plusieurs fois à participer à des colloques ou hommages. Livre  dans l’enfer concentrationnaire, oeuvre de résistance, pour nous, pour vous, pour que nous sachions et n’oublions pas ce qui s’y passait.

 

Arrivée du cercueil recouvert du drapeau républicain espagnol
Arrivée du cercueil recouvert du drapeau républicain espagnol
Dans la tombe aux pétales de roses rouge
Dans la tombe aux pétales de roses rouge
Plaque commémorative triangulo azul
Plaque commémorative triangulo azul
Portrait de Francisco Boix
Portrait de Francisco Boix
Ramiro Santistaban ex déporté de Mauthausen( kommando Poschacher) et ex présient de la FEDIP, avec son épouse Nini et Anna Maria, nièce de Francisco Boix
Ramiro Santistaban ex déporté de Mauthausen( kommando Poschacher) et ex présient de la FEDIP, avec son épouse Nini et Anna Maria, nièce de Francisco Boix

Angel a fait salle pleine au Paris Anim’Centre Place des Fêtes

Angel, modeste et doux, nous conte sur les pas de son trajet de vie, une histoire peu banale:

Du deuil de sa maman aux camps d’internements en compagnie de son jeune frère et de sa jeune soeur, il marche espérant trouver le repos et la tranquillité.
Ils sont des enfants perdus dans la tourmente des guerres et le désarroi des adultes, comme il y en a tant et tant encore aujourd’hui.

Il grandit comme il peut, il apprend de la vie et de ses leçons.Il gardera toujours un oeil sur l’Espagne franquiste qu’il déteste. C’est celle qui l’a privé de l’amour maternelle, de la douceur de son foyer. Et lorsqu’il en a l’occasion il s’embarque avec des copains libertaires pour faire sauter le train qui transporte Franco.
Tout est étudié, tout est prêt. Il est le chauffeur de la voiture, car il ne porte pas d’arme.
il doit conduire ses amis et les récupérer. Mais au dernier moment ils apprennent que le train aura d’autres wagons transportant des voyageurs innocents. Alors ils décident de ne pas passer à l’action.

Pourtant repérés ils sont arrêtés et mis en prison. Tous condamnés à mort!
Angel doit la commutation de sa peine en 30 années de prison, il en fera finalement 16 très longues dans les prisons franquistes, à son jeune âge et à l’intervention de plusieurs anciens résistants espagnols (dont son père) auprès des autorités françaises pour intercéder en sa faveur auprès de la « justice » espagnole.
Alors Angel va se recueillir sur les plaques des noms de ses amis, morts pour la liberté en Espagne.
Mais Angel croise aussi ce jeune « charcutier » qui écrit des livres et se passionne pour l’histoire enfouie de ses utopistes amoureux de la liberté à en mourir!

Angel, c’est l’espoir qui marche devant chacun et ouvre la route à l’avenir!

Stéphane Fernandez présente son film Angel
Stéphane Fernandez présente son film Angel
Stéphane Ferandez révèle avec plaisir les secrets d'Angel
Stéphane Ferandez révèle avec plaisir les secrets d’Angel
La salle attentive
La salle attentive
La salle entre questionnement et émotion
La salle entre questionnement et émotion

La Nueve invitée d’honneur des élèves des classes de terminale européenne du Lycée Vilgénis de Massy

En à peine un trimestre, en s’appuyant sur la bande dessinée de Paco Roca, “Los surcos del azar », la consultation du site de l’association « 24 août 1944 » et la rencontre-débat qu’il y avait eu un mois auparavant avec des membres de l’association, les élèves ont élaboré un scénario retraçant l’histoire des combattants de la « Nueve », ces Espagnols antifascistes dont la plupart anarchistes, antimilitaristes, n’hésitèrent pas à s’engager dans les FFL, forces françaises libres, pour continuer la lutte commencée le 18 juillet 1936 en Espagne contre le fascisme.

Sur la scène, en toile de fond, une photographie des hommes de la « Nueve », bientôt remplacé par un diaporama d’archives sur la guerre d’Espagne tandis que l’ensemble des comédiens montent sur scène en chantant « El ejercito del Ebro »

Le texte en espagnol sur-titré en français, particulièrement bien élaboré, va retracer l’histoire de ces antifascistes. À chaque scène, illustrée par des photos d’archives ou le plus souvent, par une planche tirée de la BD de Paco Roca, ils nous racontent la révolution, les espoirs déçus, « l’Espagne enfuie des catacombes » [[Vers tiré de la chanson de serge Utgé-Royo :Un nuage espagnol]], les deux Espagne, les Républicains vaincus mais toujours debout et l’exil, l’attente, la mort.
Celle du poète Machado, en déclamant le magnifique poème d’Aragon [[Les poètes, 1960]] :
Machado dort à Collioure
Trois pas suffirent hors d’Espagne
Que le ciel pour lui se fit lourd
Il s’assit dans cette campagne
Et ferma les yeux pour toujours.

Et puis les dernières évacuations depuis les ports du Levant : Carthagène, Alicante, Almeria, évoquant l’épouvante de ceux qui ne purent embarquer et la peur des autres que leur embarcation ne soit coulée avant d’atteindre les côtes d’Afrique du Nord. L’arrivée à Oran, la mise en quarantaine en attendant une évacuation vers des camps de concentration…

Avec l’approche de la Seconde Guerre mondiale, le chantage odieux des autorités françaises leur enjoignant de choisir entre Franco ou la légion…
Un an après, autre ignominie, la capitulation. Mais, le 18 juin 1940, depuis Londres, l’appel du général de Gaulle. Et là, un de Gaulle plus vrai que nature tant dans la voix que dans la gestuelle.

Retour en Algérie. Les camps de travail, véritables bagnes au milieu du désert où les prisonniers sont voués à une mort lente tant sous les coups que la faim qui les tenaille.
En novembre 1942, le débarquement des américains et la libération de l’Algérie modifie progressivement leur condition de vie. Dès qu’ils le peuvent, nombre d’entre eux vont rejoindre les rangs des FFL, [[Forces françaises libres]]. Beaucoup tomberont durant la campagne de Tunisie. Puis en août 1943, la 2e division Blindée (2eDB) est créée et avec elle, la « Nueve » avec les espagnols antifascistes. Certains parmi eux, rappellent la guerre d’Espagne, la répression, l’exil, l’accueil, l’internement dans les camps en France,…et leur désir de poursuivre la lutte contre le fascisme.

Comme le dira leur capitaine, Raymond Dronne, ils n’étaient pas des militaires comme les autres. Ils pouvaient discuter les ordres mais étaient braves au combat. Malgré leurs bizarreries, Dronne les accepta tout de suite comme il accepta que leurs véhicules soient baptisés par des noms de bataille de leur guerre : Guadalajara, Teruel, Madrid,… Puis vint le départ vers l’Angleterre, et enfin le grand jour. Les tous premiers jours d’août, ils débarquent en France, en Normandie. La lutte sera longue et difficile mais demain, la France libérée, ils continueront en Espagne. Ce ne sera pas si facile dit l’un d’eux. Avant d’arriver à Paris, ils libèrent Ecouché. La bataille est rude. Ils gagnent mais à quel prix. La récompense : Paris. Ils sont les premiers, le 24 août 1944, à y entrer et à parvenir à l’hôtel de ville dans la soirée.
Deux jours plus tard, de Gaulle descendant les Champs Elysées fait son célèbre discours : « Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France tout entière : c’est-à-dire de la France qui se bat. C’est-à-dire de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle. » Comme pour l’appel du 18 juin, notre comédien en herbe soulèvera l’enthousiasme général de la salle par ses accents gaulliens parfaitement réussis.
Suivra l’échec de l’incursion au Val d’Aran. Il sera plus que jamais évident que sans arme rien n’est possible et que, la France libérée, le gouvernement provisoire comme les alliés ne poursuivront pas la lutte de libération au-delà des Pyrénées.

Cette fresque historique ou l’épopée des républicains espagnols est plutôt bien vue et superbement relatée. L’ensemble des participants, comédiens mais aussi toute l’équipe technique, lumière, sono, mixage, sur-titrage… a fait un travail phénoménal. La mise en scène est parfaite. Certains temps forts : le travail de forçat dans les camps de travail du Sahara, la bataille de Tunis, Ecouché, … donne lieu à de belles chorégraphies.
Les applaudissements et « BRAVO » qui ont salué l’ensemble de l’équipe sont la meilleure illustration de la valeur de cette pièce, nouveau témoignage d’une histoire trop souvent occultée.

Vous trouverez l’intégralité de ce spectacle ci-dessous
https://www.youtube.com/channel/UCN-1eCk93S9G3nohPORvWZA

Le final de l'épopée de la Nueve
Le final de l’épopée de la Nueve
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