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Auteur/autrice : 24 aout 1944

Lecture de témoignages à Bois Colombes

Il y avait des élèves italiens, espagnols, français, nous regrettons que les Bulgares n’aient pas pu être présents. Ils ont dû partir tôt le matin pour prendre leur avion de retour.

Nous étions quatre membres de notre association à se passer la parole pour raconter entre humour, drame et solidarité, le vécu de ces exilés pas comme les autres.
Dans un silence studieux et attentif nous avons parcouru plus de 80 ans d’histoire, véhiculant l’idéal de justice et de partage qui mobilisa ce peuple pour défendre le gouvernement républicain qu’il avait élu.
Entre rire et larmes, nous avons restitué à ce jeune public, les parcours courageux de celles et ceux qui ont continué toute leur existence à défendre leur idéal de société. Des cheminements qu’ils ont su communiquer leurs enfants et que nous devons à notre tour transmettre.

Pour nous ce fut comme un défi, puisque la langue commune à toute l’assistance était le castillan. Les lectures et le débat se sont déroulés dans la langue de Cervantes (un peu écorchée tout de même).
Après le silence attentionné, les questions ont fusées dans la salle, elles étaient non seulement pertinentes mais également pleines de l’émotion transmise durant la lecture.
Les professeurs présents qu’ils soient italiens, espagnols ou français étaient de la partie pour faciliter la compréhension et donner des explications historiques mais aussi en rapport avec les phénomènes migratoires actuels.
La mort récente de naufragés fuyant leur pays et cherchant asile dans les pays européens riches, ne put laisser indifférente l’assistance, et le parallèle avec l’exil des républicains espagnols de février 1939 étaient inévitable!
Comment peut-on laisser périr ainsi des êtres humains?
De notre côté nous avons insisté pour dire:
« Les étrangers ne sont pas Le problème, ils sont La Richesse de leur terre d’accueil! » comme le furent ceux qui, arrivés en France en 1939, s’engagèrent et donnèrent leur jeunesse et pour certains(e)s leur vie pour la Liberté.

À la suite de ces échanges, une professeure a demandé aux élèves d’origine étrangère à leur terre de vie de lever la main. Plus des 3/4 de la salle a levé la main……

La Modelo, prison de Barcelone Amis dessous la cendre, de Victor Simal,

Après la mort de Franco, le régime espagnol va maintenir un appareil policier et militaire semblable à celui du régime franquiste. Au cours de la « transition démocratique », le gouvernement espagnol va ouvrir des discussions avec les partis politiques et les syndicats qui vont aboutir aux pactes de La Moncloa signés en 1977. Seule la Confédération National du Travail (CNT, syndicat anarcho-syndicaliste) va refuser d’ajouter sa signature, ce qui va entraîner une violente répression à l’encontre du mouvement libertaire. En février 1978, 12 libertaires sont arrêtés lors d’une rafle sur le territoire espagnol. C’est au cours d’activités militantes que, notamment, Bernard Pensiot et Victor Simal, libertaires français, seront appréhendés. Le premier à Barcelone le 3 février 1978 ; le second à la frontière espagnole avec 3 autres compagnons le 4 février 1978. Avant d’être incarcérés à La Modelo, ils seront durement torturés pendant 72 heures lors des «interrogatoires» de la Guardia civil.

Victor Simal, écrivain, poète et réalisateur a vécu de l’intérieur et dans sa chair ces années d’emprisonnement. Il fallait au pouvoir espagnol de quoi alimenter la peur afin de contrer la popularité dont semblait à nouveau bénéficier la CNT et le mouvement anarchiste, sortis de la clandestinité.
Le jeudi 9 décembre 2021 à 19h suivi d’un débat avec le réalisateur, Victor Simal

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite (dans le respect des consignes sanitaires)

Jeudi 18 Novembre 21 : El entusiasmo

L’association 24 août 1944 présente :
Pour la première fois en France, la transition à ses premiers instants, avec ses espoirs et ses déceptions.
El entusiasmo, de Luis Herrero, 2018, 80’

Une fois Franco mort, Tout paraissait possible !
Un film documentaire qui nous fait partager ce fol espoir de liberté avec les films d’archives de l’époque !
Tout y est : la réapparition au grand jour de la CNT fin des années 70, la contreculture, les innombrables grèves, le pacte de la transition, et la provocation policière de la Scala pour abattre une CNT qui recommençait à avoir une trop grande influence.

Avec la mort de Franco, un nouvel état d’esprit s’est emparé de la société espagnole. Luttes ouvrières, luttes de quartier, légalisation des partis et des syndicats, féminisme, contre-culture… des libertés collectives et individuelles qui ont trouvé une intensité particulière dans la sphère libertaire et dans la CNT. Dans une évolution fulgurante, la CNT passe en deux ans seulement de la clandestinité à l’organisation de manifestations de masse, sa trajectoire étant interrompue au début de l’année 1978 par une sombre affaire d’infiltration policière, dite affaire Scala. « El Entusiasmo » est l’histoire de quelques années intenses et uniques au cours desquelles la rue et les journaux parlaient d’utopie et de révolution, de rupture, de réforme et de changement. Une fois Franco mort, tout semblait possible.
L’Espagne, 1976 : Après quarante ans de dictature, la reconstruction du syndicat anarchiste CNT pendant la Transition vers la démocratie dépassa toutes les prévisions. Mais sa spectaculaire croissance n’allait pas passer inaperçue dans un moment particulièrement délicat pour le pays. El entusiasmo est aussi l’histoire d’un échec.

Luis E. Herrero (Madrid, 1976). Historien, cinéaste et chercheur culturel. Au sein de Hanoi Films, il réalise et produit des documentaires qui portent un regard sur le passé. Ses dernières œuvres comprennent le long métrage El Entusiasmo (2018) et les courts métrages Vitoria, mars 1976 (2019) et El largo túnel (2020), disponibles sur différentes plateformes de films en ligne. Son travail dans le domaine de la recherche et de la diffusion culturelles l’a amené à collaborer avec diverses institutions et publications sur l’histoire, l’art et le cinéma.

Le jeudi 18 novembre 2021 à 19h suivi d’un débat avec le réalisateur, Luis Herrero.

Documents joints

Marie-José Cortes, un beau sourire s’efface subitement.

Marie José Cortes (08-02-1946 — 29 10 2021)

C’est à nouveau pour notre association une perte incommensurable. Marie-José était toujours souriante, elle nous apportait un soutien indéfectible et toujours amical. Sa bonne humeur était contagieuse et à ses côtés tout le monde se sentait bien. Elle savait nous insuffler courage et persévérance dans nos actions.

Toujours présente, cette grande timide avait su également vaincre son effacement pour prendre la parole en public et nous parler avec amour et tendresse de son papa, José Cortes mais également ce 24 août dernier de sa grande amie Colette Dronne, qu’elle a longtemps côtoyée.

En ce pénible moment nous pensons fortement à elle qui va cruellement nous manquer et à ses plus proches ami(e)s pour lesquels son absence n’est tout simplement pas encore imaginable !

Tous les membres de l’association s’associent à leur grande douleur.

24 août 2021, au jardin des combattants de la Nueve

Notre mobilisation pour réussir ce 24 août 2021 malgré les contraintes sanitaires, a été effective depuis le début du mois d’août. Mais l’épicentre fut bien ces 23 et 24 août.

Dès le 23, comme les abeilles du 33, nous avons rangé et nettoyé les lieux, installé notre matériel de projection et testé si le buffet était bon !
Sous la proposition de Kiko, les copains ont repeint de blanc le mur du fond dans la grande salle… C’est vrai que l’écran géant c’est superbe !!!

Puis le lendemain, de bonne heure et légèrement nerveux, nous avons terminé l’installation au 33 avant de filer rue de Lobau, au jardin des combattants de la Nueve pour un hommage à ces hommes et à Colette Dronne qui nous a quitté en mars dernier.
Les formalités d’entrée se sont parfaitement déroulées, sans problème.
Le jardin s’est rempli petit à petit, malgré l’heure tardive de la cérémonie.

Nous voulons ici remercier toutes les personnes présentes, pour leur fidélité à cette mémoire et à l’idéal transmis par ces républicains espagnols, défenseurs de valeurs bafouées par le fascisme.

La cérémonie s’est déroulée en présence de :
Félix Bolaño, ministre de la Présidence et à la mémoire démocratique, (dont c’était la première visite officielle).
Fernando Martinez, secrétaire d’état à la mémoire démocratique,
Ariel Weil, maire des 1,2,3,4 arrondissements de Paris,
Anne Hidalgo, maire de Paris, et ses adjoint(e)s.

Après l’ouverture de la cérémonie par Ariel Weil, maire des arrondissements du centre de Paris, nous souhaitant une bienvenue touchante et amicale, l’association a exprimé sa tristesse d’avoir dans l’année 2021 perdu une grande amie : Colette Flandrin Dronne, et nous avons donné la parole à trois descendantes des hommes de la Nueve qui ont connu Colette, se sont liées d’amitié avec elle et ont beaucoup appris d’elle sur leur propre père et grand-père.

Enfin notre association a conclu en rappelant les noms de nos anciens, disparus dans l’année mais aussi et surtout leur combat pour la justice et la liberté.
L’association a souligné que le choix du 8 mai, par le gouvernement espagnol actuel, comme jour de l’exil est un choix qui permet aux Républicains espagnols exilés d’entrer dans l’histoire de la lutte anti nazie, comme Seuls représentants légitimes de l’Espagne dans le conflit mondial.
« Il nous encourage à poursuivre notre travail pour ne pas oublier les hommes de la Nueve et toutes celles et tous ceux qui se sont levés pour la liberté. »
(Vous pouvez retrouver le texte intégral de ces interventions ci-dessous).

Puis Félix Bolaño, ministre de la Présidence et à la mémoire démocratique en Espagne, a pris la parole, pour indiquer son attachement à ces Espagnols de l’exil, le respect et l’attention qu’ils doivent susciter.
Il les a évoqués comme le ciment d’une Europe antifasciste face à la montée de la xénophobie et des nationalismes. Il a rappelé les valeurs morales transmises par elles et eux sans faiblesse pour demeurer debout dans les pires moments de l’histoire. Et sans avoir bien révisé ses données, il également encensé l’accueil « fraternel » qu’ils auraient reçu en France en 1939.

Anne Hidalgo, comme chaque année a conclu cette cérémonie rappelant l’importance de ces Espagnols et le travail de leurs descendants, notamment ceux de la CNT, de la Fédération Anarchiste et ceux des associations mémorielles espagnoles pour faire émerger ces récits et soutenir leur diffusion surtout auprès des jeunes.

L’hommage s’est terminé par un dépôt de gerbe, où évidemment, la plus chatoyante était celle de notre association aux couleurs de la république espagnole.

Nous nous sommes ensuite retrouvés au 33 rue des Vignoles (dernier lieu de présence de la CNT espagnole en exil). À cause de l’heure tardive, nous n’avons pas pu diffuser la vidéo « Sur le banc avec Colette Dronne » et nous servi un buffet froid à tous les présents. Il nous faudra la reprogrammer ultérieurement.
Nous étions au moins 70 et chacun allait à sa guise de la table de livres qui proposaient pas mal de nouveautés au buffet, attirés par un parfum flatteur de papilles. Chacun s’est installé là où il le désirait. Les conversations et échanges allèrent bon train, avec enthousiasme et tandis qu’une dégustation fraternelle s’opérait avec autant de ferveur. On a terminé les plats sans efforts sans toutefois avoir épuisé les sujets de conversations.
Enfin après avoir ranger les salles et le matériel, nous nous sommes promis de nous retrouver bientôt pour continuer ces échanges et faire émerger tant que faire se peut les vérités historiques sur cet exil si particulier.

24 août 1944-24 août 2021

Cette année 2021 a été marquée par la disparition, entre autres, de Colette Flandrin Dronne, amie fidèle de notre association et avec laquelle nous avons réalisé tant d’interventions auprès des jeunes lycéen(ne)s. Interventions emplies non seulement d’Histoire, mais aussi d’anecdotes, d’humour et d’émotion.

Avec elle, nous avons noué des amitiés avec beaucoup de professeurs et nous avons mené des projets audacieux pour mettre en avant les hommes de la Nueve, SA FAMILLE, comme elle se plaisait à le rappeler sans cesse.

Avec elle, nous avons découvert un monde de la Résistance au nazisme mais aussi au franquisme dont nous ne soupçonnions pas l’existence.

Colette était d’une grande humanité, ouverte à tous et disponible pour la mémoire parce qu’elle jugeait le rôle du passé primordial pour l’avenir.

C’est pourquoi nous vous attendons nombreux :
Ce 24 août à partir de 19h00 devant le Jardin des combattants de la Nueve, au 1 rue de Lobau 75004 (Hôtel de ville)

Le service protocole de la mairie de Paris nous fait savoir que: Le port du masque et la présentation d’un Pass sanitaire sera demandé pour accéder au jardin.

Puis nous nous retrouverons vers 20h30 au 33 rue des Vignoles (75020) pour un moment fraternel au cours duquel nous projetterons une petite vidéo des interventions de Colette Dronne et nous partagerons le pain de l’amitié.

Documents joints

Hommage à Lucio Urtubia

Ce 17 juillet , les cendres de Lucio seront inhumées dans la cimetière du village, à côté de ses parents.
Un hommage lui sera rendu un peu avant dans un parc du village de Cascante.

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Edgar Morin, Cent ans et un jour !

C’était une assemblée chaleureuse et presque intime.

Anne Hidalgo a rappelé les origines de l’engagement d’Edgar Morin à savoir son implication dans les actions de Solidaridad Intenacional Antifascista (SIA) pour voler, avec ses moyens d’adolescent, au secours de la république espagnole par l’intermédiaire de ce mouvement de solidarité, dont la philosophie l’avait captivé.

Elle a rappelé également l’intense émotion qui avait baigné son intervention le 24 août 2016, à la tribune rue de Lobau durant l’hommage aux Espagnols de la Nueve, entrés dans Paris en éclaireurs de la 2e DB.

Puis, Edgar Morin a voulu parlé debout, en homme de résistance, comme il le fut dès son plus jeune âge. Nous avons avec lui, entamé son siècle second. Un siècle qui sera fait de projets humains et scientifiques, liés inexorablement pour le bien-être de la société humaine et de cette terre, sur laquelle nous sommes tous et que nos systèmes économiques maltraitent impunément, comme il s’est évertué à le rappeler.

Il veut militer encore et toujours, bien au-delà de son dernier souffle, pour cette formation des jeunes générations au respect du vivant qu’il soit animal, végétal ou sociétal. Apprendre ce qu’est la résistance aux diktats de l’argent et du pouvoir, apprendre et savoir écouter mettre en commun les expériences et les idées complexes qui traversent le monde d’un continent à l’autre sans discrimination.

Rassembler et partager les mémoires de toutes les espèces pour un futur composé de dignité et de respect, afin de préserver la vie sur terre, dans son immense diversité…

Lier les savoirs humanitaires et scientifiques, pour qu’enfin les progrès de la science ne soient plus ceux de l’armement sophistiqué qui tue à distance des humains et saccagent des sols tandis que les savants, inconscients, savourent leurs découvertes.

Edgar Morin a rappelé que lui-même avait fait des erreurs dans son parcours mais qu’il avait, au moins, su humblement faire son auto-critique et rectifier sa trajectoire. Et il souhaite que cette démarche d’humilité face à la marche du monde puisse être suivi par tous, car c’est le chemin de l’avenir que d’avancer à pas petits avec toutes les composantes de savoir et de cultures sur terre ; de se fourvoyer et d’oser reconnaitre qu’on s’est trompé.

Comprendre que rien n’est écrit et que nous créons en avançant, si nous savons garder un esprit de résistance permanente.

À son tour, il a évoqué le combat pour la Liberté des antifascistes espagnols de 1936, puis après la résistance au nazisme, son retour à ce combat pour réhabiliter des hommes assassinés pour leur idées, comme Andeu Nin du POUM. Pour lui, c’est cette cause humaine qui doit s’affilier à la marche scientifique pour que les jeunes générations retrouvent et concrétisent leurs aspirations, à la lumière de la vérité et de l’honnêteté.

Pour cela, ensemble avec Anne Hidalgo et Sabah Abouessalam (son épouse), ils ont œuvré pour cette future Académie du climat , qui abritera en son sein La fondation Edgar Morin , afin de mener avec la jeunesse (notamment celle qui a tant manifesté pour le climat et en fut violemment réprimée par le gouvernement) une vraie réflexion constructive sur le monde de demain et leurs aspirations pour le construire.

Cette académie ouvrira ses portes, entre autres publics, aux jeunes (de 6 à 26 ans) dans une formation interactive, dès septembre 2021, dans les anciens locaux de la mairie du 4e (Place Baudoyer). Les deux pôles chers à Edgar Morin (humanisme et science) y seront conjugués en concordance.

Lorsque nous avons évoqué avec Anne Hidalgo, l’éventualité de trouver un lieu pour exposer les photos de Philippe Gaussot avec celles de Pierre Gonnord, sur la Retirada des républicains espagnols et sur les portraits de l’exil , respectivement : Les chemins de l’exil et La Sangre no es agua, elle nous a naturellement proposé d’organiser cet événement au sein de l’ Académie du climat , à la fondation Edgar Morin . La mémoire des peuples étant une composante importante de l’harmonie de demain.

Tout ceci annonce de futurs projets passionnants, notamment avec Edgar Morin, avec lequel nous avons un rendez-vous pour l’Histoire à l’automne. Mais avant nous vous attendons ce 24 août, au jardin de la Nueve.

Décès d’Enric Melich, 7 juillet 2021

Enric Melich, Libertaire et résistant nous a quitté mercredi 7 juillet après une existence consacrée à la défense de la Liberté, autour de ses idées libertaires pour une société juste et équitable…

Nous vous invitons à regarder ce petit documentaire réalisé par Victor Simal qui nous en apprend beaucoup sur son parcours et sur sa considération de la vie.

C’est, pour ceux qui l’ont connu, une grande tristesse mais chacun garde en mémoire son acharnement à défendre sa philosophie anarchiste et sa vie dédiée aux autres. Il nous laisse, bien ancrées, ses idées et son exemple chaleureux, pour continuer son chemin!

Merci Enric d’avoir été de ceux qui n’ont jamais renoncé à leur idéal et d’avoir transmis ta force aux autres.
Tu nous laisse un livre mémoire, édifiant sur l’histoire des maquis en France:
« À chacun son exil, itinéraire d’un militant libertaire espagnol »
Henri Melich
(mis en forme par Romain Melich)
Editions Acratie, 2014.

Un hommage d’Hélios Serrate, de l’association Les amis du 24 août 1944, des Pyrénées Orientales:

Henri Melich
a rendu les armes à 95 ans après une vie bien remplie.

Arrivé en France avec la Retirada, il s’est engagé dans la résistance française.

Par ailleurs, il a participé à l’opération du Val d’Aran, au travers d’une diversion à la hauteur de Valcebollère, puis il s’est engagé dans l’armée française pour échapper à la répression de la UNE. Il a poursuivi son combat contre le fascisme jusqu’en Allemagne.

A la libération, Henri s’installe durant quelques années à Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales. Il aide des fugitifs au passage de la frontière espagnole, et, en sens inverse de la propagande antifasciste.

Plus tard, il s’installe sur Toulouse et milite à la FIJL (Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires) où il occupera des responsabilités.

Il revient en Roussillon par la suite et continue inlassablement son activité militante.

Henri a été un amoureux inconditionnel des livres, sensible à la nature, ouvert à tout, contre tous les sectarismes, faisant preuve de courage, d’un engagement sans faille, doté d’un sens aigu de la fraternité et toujours très digne.

Il a été un homme de conviction et profondément humain.

Sourire aux lèvres, œil pétillant et malicieux, attentionné avec une parole agréable pour chacun et chacune, un charme naturel cultivé, Henri a souvent brillé au milieu d’auditoires différents.

Sa vie militante a sans doute pu être aussi intense grâce à sa compagne, Herminia, d’un courage, d’une abnégation et d’une discrétion exemplaires.

Salut compagnon !
Hélios

.

Bon anniversaire Monsieur Morin,

Bon anniversaire Monsieur Morin,

L’homme que la vie a refusé dans les premières minutes ; l’homme que la camarde ne se presse pas de cueillir, pour notre plus grand bonheur !

Quel secret portez-vous en ce monde pour que jamais ne s’éteigne votre voix ?
Par-delà les continents et le temps, vous résonnez en permanence sur les airs de Liberté et de justice.
Votre aura est telle que même les gens de pouvoir, incapables pourtant de comprendre la force qui vous habite depuis 1921, et vos pensées à transmettre, ne peuvent s’empêcher de vous honorer comme une leçon impossible à apprendre pour eux, encore moins à apprivoiser.

Vous dire aujourd’hui le bonheur qui fut celui de notre petite association, lorsque ce 24 août 2016, vous êtes venu à la tribune, renouer avec votre culture politique d’adolescent. Celle qui finalement n’a jamais cessé de coller à votre peau. https://youtu.be/7P_mYWnJIc8

Votre secret de vie réside probablement dans votre éternel étonnement face aux vilénies du monde surtout quand elles viennent de vos compagnons de route.

Vous avez su garder votre candeur et votre liberté de résistance.
C’est en homme libre que vous avez foulé les sentes de la terre et que vous êtes allé à la rencontre de l’autre où qu’il soit, pourvu qu’il nourrisse les mêmes aspirations à la justice et à la vie.
Wilebaldo Solano en fut un témoin privilégié qui a bénéficié de votre indéfectible amitié et de votre aide pour sa quête de vérité pour Andrès Nin.

Compagnon fidèle aux conquêtes innombrables, vous tendez avec candeur et sans à priori, votre main contre la détresse et vous offrez la douceur de votre sourire contre la violence du pouvoir.

Que ceux qui le détiennent mais restent sourds aux maux du monde, en prennent de la graine ! C’est notre souhait le plus cher pour vous accompagner sur les pas de votre siècle second.

Bon anniversaire Edgar, les membres de l’association 24 août 1944, vous embrassent et vous remercient de votre combat pour un demain de paix, de justice et d’équilibre entre tous les mondes.

La Nueve s’invite au CM2 de L’Aigle

Le 15 juin 2021, nous sommes allés à l’Aigle pour rencontrer une classe de CM2 de l’école publique Victor Hugo. La petite trentaine d’élèves, nous ont réservé un accueil chaleureux et respectueux.

L’équipe enseignante s’est montrée également agréable.

Nous avions concocté un petit montage de photos que nous avons commenté, une à une en répondant, comme nous avons pu, aux multiples curiosités de nos jeunes interlocuteurs.
Notre fil conducteur était l’épopée de Manuel Lozano, espagnol, andalous et anarchiste, qui a rejoint les milices populaires contre Franco, puis a subi l’exil en Afrique du Nord, dans les terribles camps du transsaharien, et qui s’est engagé dans la 2e DB du général Leclerc. Il fut un des soldats de la Nueve, 9e compagnie, dirigée par le Capitaine Dronne et il était sur le Half-track Guadalajara, premier à entrer dans Paris le 24 août 1944.

Parler de l’Espagne des années 30, passant de la monarchie féodale à la république pleine d’espoir, assassinée par les militaires fascistes, puis aborder l’exil de milliers d’Espagnols, et leur engagement dans la Seconde Guerre mondiale n’est pas chose aisée devant trente paires d’oreilles et d’yeux aux aguets.

Heureusement, l’institutrice Katerina, avait fait, auprès de ses élèves, un travail de plusieurs mois afin qu’ils se familiarisent avec l’Espagne, le mouvement social, la guerre contre le fascisme espagnol et européen, la Seconde Guerre mondiale…

Son travail de préparation fut tellement exceptionnel, que sa classe est devenue comme un modèle, un événement dans ce petit coin de France qui a vu en 1944, défiler les armées alliées, vers la libération.

Chaque élève gardera, c’est certain, dans un coin de sa mémoire la représentation de Guernica et sa tragique destinée, la lutte inégale du peuple espagnol pour défendre la république élue, l’exil qui dura près de quarante années face à une dictature que les alliés n’ont pas voulu déloger et l’engagement de ces apatrides auprès des forces alliées et dans la résistance pour restaurer la Liberté.

Toute leur existence cet épisode de leur scolarité sera comme un écho pour apprécier le monde et les humains rencontrés.

Une journaliste du Réveil normand , Mathilde Pires, était présente. Elle aussi a suivi la classe ce 15 juin, et nous devons la remercier de son reportage sensible et juste et de ses photos.
https://actu.fr/normandie/l-aigle_61214/en-video-a-la-recherche-de-l-histoire-oubliee-des-antifascistes-espagnols-avec-les-cm2-de-l-ecole-victor-hugo-de-l-aigle_42905300.html

Les élèves nous ont remercié d’un beau cadeau :
Ils avaient appris en entier le poème Liberté de Paul Éluard et chaque élève nous lu une strophe de ce grand poème, symbole de résistance !
Merci à eux et merci à Aikaterini Zinieri, leur institutrice.

Toutes les photos sont ©Réveil Normand, Mathilde Pires.

Tornarem de Felip Solé

Voici le débat suscité par la projection de cette fiction historique:

Tornarem
Barcelone, janvier 1939, la fille de Lola et Felip est enlevée par des soldats phalangistes au moment de la chute de la ville. Au péril de leur vie, ils s’échappent et réussissent à traverser la frontière. En France, ils sont internés au camp de concentration d’Argelès-sur-Mer d’où ils s’évadent. Felip tente de récupérer sa fille Maria mais les événements l’amèneront à la Légion Étrangère Française, à combattre les Alliés, à déserter et puis lutter dans la « Nueve » de la 2e DB du Général Leclerc. Lola s’engage dans la Résistance, parvient à récupérer sa fille avec l’aide de Manuel, libertaire, passeur d’hommes dans les Pyrénées. Elle ne peut s’empêcher de tomber amoureuse… elle vivra deux amours. Ce sont les républicains espagnols de la Retirada, les premiers à combattre le fascisme, les premiers à libérer Paris, les premiers à arriver au Nid d’Aigle d’Hitler.

Tornarem a de nombreuses distinctions. Prix Iris a la meilleure fiction pour la Academia de las Ciencias y las Artes de Televisión de España. Prix Gaudí au meilleur film de la Acadèmia Catalana de Cinema. Le Magnolia d’Or au directeur pour le Festival de Télévision de Shanghai.
Prix au meilleur scénario au Sichuan Télévision Festival, en Chine. Pour la photographie a remporté le prix Prisma 2012 de l’Association des Cinéastes (AEC). Tornarem à également été sélectionnée aux Awards Europe du Festival de télévision de Monte-Carlo ainsi que sa protagoniste comme meilleure actrice au Festival de Berlin.

Le jeudi 1er juillet 2021 à 19h (précises) suivi d’un débat avec Felip Solé
&
Le vendredi 2 juillet 2021 à 19h (précises) suivi d’un débat avec Felip Solé
Au
Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite mais sur inscriptions compte tenu des réserves sanitaires en vigueur. Merci de votre compréhension.


Réserver à : 0651728618 ou 0686841684

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La 643e victime du massacre d’Oradour sur Glane, 10 juin 1944

ORADOUR-SUR-GLANE – 17 OCT 2020 – 00:30 CEST

Ramona Domínguez Gil a d’abord souffert de la défaite pendant la guerre civile espagnole. Puis vient le déchirement de l’exil, avec ses incertitudes et ses humiliations dans une France dont elle ignore tout et où elle finit au camp de concentration d’Argelès-sur-Mer, comme tant de républicains arrivés par-delà les Pyrénées lors de la fuite devant l’avancée des troupes franquistes en 1939. Elle avait à peine réussi à s’adapter à sa nouvelle vie d’exilée lorsque l’Allemagne nazie a occupé la France.

Le 10 juin 1944, Ramona est tuée dans une opération de terreur nazie avec une grande partie de la population d’Oradour-sur-Glane (dans le centre du pays), où sa famille s’était installée pour échapper au fascisme qui inondait l’Europe. Mais pour cette femme, originaire d’Aragon et alors âgée de 73 ans, une autre ignominie l’attendait : celle de l’oubli. Jusqu’à ce que David Ferrer Revull, professeur catalan et passionné d’histoire, scandalisé par le manque de mémoire en Espagne de ce massacre et de ses victimes espagnoles, mette les autorités françaises sur sa piste. Aujourd’hui, Ramona Domínguez Gil, effacée de l’histoire pendant 76 ans, a été officiellement reconnue comme la 643e victime – et la 19e espagnole – du « village martyr » d’Oradour, dont les ruines ont été préservées comme un symbole de l’horreur nazie. Son nom sera ajouté aux monuments qui visent à empêcher qu’une telle chose se reproduise.

Benoit Sadry, chargé de la mémoire historique à la mairie d’Oradour, montre le jugement du tribunal de grande instance de Limoges qui, le 15 janvier, a certifié que « Madame Ramona Domínguez Gil, née à Mianos (province de Saragosse) (…) est décédée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ». Ce document a permis d’enclencher le processus – déjà bien avancé – pour que Ramona apparaisse en son nom propre comme victime d’Oradour. « Soixante-seize ans plus tard, une injustice a été réparée pour cette femme qui avait été oubliée », a-t-il déclaré.

Le fait que Ramona ait été sauvée de l’oubli est l’œuvre, avant tout, de David Ferrer Revull. Depuis quatre ans, ce professeur d’anglais de 50 ans, qui vit à Sabadell et se rend régulièrement en France, consacre du temps et des ressources à la récupération de la mémoire des 19 Espagnols morts dans le massacre du « village martyr ». Il l’a fait, dit-il au téléphone, « par tristesse, par colère et par honte de voir que nous avons pu avoir nos compatriotes de cette façon, pratiquement oubliés et dont beaucoup n’ont pas été correctement identifiés.  »

Le 10 juin 1944, Ramona vit à Oradour depuis presque quatre ans. Elle s’y était installée, après l’entrée des Allemands en France en 1940, avec son fils, Joan Téllez Domínguez, un anarcho-syndicaliste de Barcelone, sa femme, Marina Domènech, et leurs trois enfants, Miquel, Harmonia et Llibert, âgés de 1, 7 et 11 ans.

Le cauchemar a commencé l’après-midi de ce samedi, plein d’espoir après le débarquement des troupes alliées sur les plages de Normandie quatre jours plus tôt. Le centre d’Oradour, alors une ville prospère de 1 574 habitants qui possède même un tramway qui la relie à la ville voisine de Limoges, est en train d’exploser. Ce n’était pas seulement le jour du marché, c’était aussi le jour de la distribution du tabac rationné. De plus, c’était le jour de la vaccination, les parents avaient donc emmené leurs enfants à l’école. Ils ne rentreraient jamais chez eux.

À deux heures de l’après-midi, trois pelotons de la troisième compagnie du régiment blindé Der Führer de la division Waffen SS Das Reich arrivent à Oradour. « On ne saura jamais pourquoi ils ont choisi ce village », dit Palmira Desseix en se promenant dans les ruines du village, que le général Charles de Gaulle a ordonné de garder intact pour « préserver la mémoire, afin qu’un tel malheur ne se reproduise plus jamais. » Cette fille de républicains, née dans le camp de concentration de Gurs en 1943 et membre de l’Athénée républicain de Limoges, a aidé Ferrer Revull à retrouver la trace des Espagnols d’Oradour et connaît l’histoire de ce village, où une partie de la famille de son mari a également été massacrée – ses grands-parents, un frère et un cousin.

Les soldats SS, en route vers le front normand, s’arrêtent à Oradour avec l’ordre de mener une « action exemplaire » pour terroriser une population enhardie par le débarquement allié. Après avoir encerclé le village et rassemblé tous les villageois, ils ont séparé les femmes et les enfants et les ont enfermés dans l’église. Les hommes, répartis en groupes, sont mitraillés par les soldats, qui achèvent les blessés graves avant de mettre le feu aux cadavres. Leurs familles ne sont pas mieux loties. Les soldats ont allumé les mèches qui sortaient d’une caisse dans le centre de l’église avant de fermer les portes de l’église. Les femmes et les enfants moururent asphyxiés ou mitraillés alors qu’ils tentaient de s’échapper de l’église ou encore brûlés vifs. Les restes fondus de la cloche de l’église témoignent, aujourd’hui encore, de l’horreur de cette journée, à laquelle seuls cinq hommes et une femme ont survécu.

Au cours des dernières décennies, Oradour a servi à rappeler la barbarie nazie, bien qu’en août, un graffiti négationniste à l’entrée de son centre de commémoration ait montré que certains n’ont toujours pas appris de l’histoire. Ses victimes, 642 jusqu’à l’identification récente de Ramona, sont commémorées chaque 10 juin. Oradour a vu plusieurs présidents français et même un président allemand, Joachim Gauck, en 2013.
L’Espagne n’a pas organisé d’acte officiel pour ce massacre, bien que des sources diplomatiques soulignent que le gouvernement, qui vient de présenter la loi de mémoire démocratique, « préparera un hommage » aux victimes espagnoles.

« C’est une honte pour le pays que nous ne soyons pas au courant de cela », s’indigne Ferrer Revull. Sa façon de leur rendre hommage, de « leur rendre la dignité qu’ils ont essayé de leur enlever avec le crime, et aussi avec la façon fasciste d’agir, qui n’est pas seulement de tuer des gens, mais d’éliminer complètement toute trace de leur existence », a été de « fixer leur identité, leurs données minimales ». Il voulait « savoir qui ils étaient, comment ils s’appelaient, quelle était leur relation » , ainsi que le lieu et la date de naissance de chacun d’entre eux ». Le professeur catalan a compilé ses recherches dans un livre autoédité, Recuerda – comme le rappelle un panneau à l’entrée d’Oradour – dans lequel il raconte l’histoire des 19 victimes espagnoles. Parce qu’il connait bien le fait d’avoir des morts non identifiés. « Nous connaissons bien cette situation en Espagne, nous cherchons encore à localiser de nombreuses personnes ».

L’identification de Ramona est l’aboutissement d’un travail presque policier de David Revull, qui a commencé par s’intéresser aux deux jeunes filles de sa ville natale de Sabadell mortes dans le massacre -Emília et Angelina Massachs Borruel, « dont il n’avait jamais entendu parler » même dans sa ville- et a fini par passer près de quatre ans à compiler les actes de naissance et autres documents des Espagnols d’Oradour.

Ramona est un cas spécial. Son nom figure sur une plaque de marbre des années 1940 rendant hommage aux victimes espagnoles à côté de la « tombe des martyrs » du cimetière d’Oradour, que les responsables de la résistance espagnole avaient fait sculpter au nom de la République espagnole. Mais il n’apparaît dans aucune liste officielle.

S’agissait-il d’une erreur, comme celle concernant Paquito Lorente Pardo, le garçon également inscrit sur cette plaque, mais qui est mort en 1943 ?
L’enthousiasme de M. David Ferrer Revull, qui a également aidé le Centre de la Mémoire d’Oradour à corriger plusieurs erreurs concernant les Espagnols – comme l’identification des femmes avec le nom de famille de leur mari, à la française – a fini par contaminer les autorités locales, qui n’ont pas hésité à l’alerter lorsqu’elles ont fait une découverte clé l’été dernier. Dans un dossier prenant la poussière aux archives départementales de la Haute-Vienne, un archiviste a trouvé « les non-renouvellements de cartes de séjour de réfugiés espagnols majeurs tués à Oradour, sur lesquels était inscrit : « Tué le 10 juin 1944 dans le massacre d’Oradour ». Parmi ces dossiers figure celui de Ramona Domínguez, « qui ne figurait pas sur les autres listes officielles ».
« Ce qui est impressionnant, c’est que nous avons toutes les archives de Ramona. Comme elle était étrangère, elle a dû se faire enregistrer auprès des autorités pour pouvoir vivre en France », explique Sandra Gibouin, documentaliste au Centre de la mémoire et l’une des responsables de la réhabilitation de cette victime dans le « village martyr », qui accueille quelque 300 000 visiteurs chaque année. « Tout est clair. Sauf qu’elle a ensuite été oubliée dans les dossiers des disparus. Pourquoi, nous ne le savons pas.
David Ferrer Revull a une théorie : elle a été prise pour sa belle-fille, Marina Domènech. Dans les documents français, « Marina » apparaît plusieurs fois comme Domínguez. Je pense qu’à un moment donné, un fonctionnaire, devant une liste d’Espagnols, quand il a trouvé Marina Domínguez et Ramona Domínguez, les a confondues ».
Parmi les rares visiteurs que reçoit Oradour en ces jours de pandémie, le 12 octobre dernier, un groupe d’Espagnols est venu rendre visite à une parente installée en France depuis des décennies, Juana Antonia Fernandez. Dans toutes les affiches, le chiffre de 642 victimes apparaît toujours. Ils ont été étonnés d’apprendre qu’il y en avait une autre, et qu’elle était espagnole. « Ils ont fui la terreur en Espagne et sont tombés dans quelque chose de pire, d’inimaginable. Et en plus, leur pays les a oubliés », se lamente Juana avant de se perdre dans les ruines de l’horreur.

Un article de SILVIA AYUSO

José Torres nous quitte à 95 ans

Pourtant ils seront là toujours présents, troupeau amical de la nature, toujours en mouvement prêts à bondir de leur cachette au moindre besoin. Ils resteront là aux aguets comme tu es là leur créateur, leur ami, toujours à nos côtés. Tu es dessin, tu es métal, tu es mouvement et tu continues à insuffler en nous la force d’avancer sur le chemin de l’existence.

Ta sensibilité d’artiste mêlée à ton engagement politique aux côtés de ceux qui défendent la Liberté et la justice n’ont jamais fait défaut tout au long de ton existence et de ton exil. Tu créais pour l’avenir, et tu nous laisses la force tranquille et résolue de tes animaux pour transmettre tes convictions mais aussi ta force de vie, ta joie et ton humour.
Pour nous enfants d’exilés libertaires espagnols c’est une grande perte.

Né dans la province de Lléida, (Catalogne) le 20 novembre 1925, d’un père instituteur déclaré laïc, José a connu déjà la répression sous la seconde république, en Espagne. 1932/1933, les autorités ont envoyé la Garde d’Assaut fermé l’école libertaire que son père avait ouverte. Ce qui n’empêcha pas que José sache lire dès l’âge de 6 ans.
Il se souvient parfaitement de la proclamation de la seconde république le 14 avril 1931, il revoit très nettement les tramways bondés de monde et les gens brandissant le drapeau républicain. L’allégresse de ce jour lui a laissé au cœur le goût des autres. Et l’école libertaire fondée par son père a été pour lui la formation de son idéal politique.
En juillet 1936, lié par sa famille, au mouvement révolutionnaire, il connait les collectivités à MasRoig, province de Tarragone, puis à Valls jusqu’à la Retirada.

À la frontière, séparé de son père, il est acheminé vers Rennes en Bretagne, avec sa maman et ses sœurs. Là il a pu mesurer l’hospitalité légendaire des autorités françaises, puisqu’elles ont tenté de faire signer les femmes pour accepter de rentrer en Espagne et devant le refus, les gardes mobiles sont intervenus pour les expulser du camp manu militari. Puis il a connu les plaisirs de la plage, en plein hiver, dans une baraque, séparé de sa mère et de ses sœurs. Il essaie toutes les plages du Roussillon. Il lui a fallu grandir et apprendre très vite : Son père tué à Hartheim, (kommando de Mauthausen) et sa mère affaiblie par la maladie… Alors en juin 1941, c’est le retour en Espagne !
Barcelone les « délivre » des camps et c’est là qu’il va embrasser les sculptures de métal, par le voisin artiste qui va développer son art et faire de José un orfèvre créatif. Le gout du beau, de la pièce unique et ciselée comme peut l’être chaque individu sur terre, c’est José !
Après une fâcherie politique avec ce patron démocrate bourgeois, retour clandestin en France en juin 1947. José renoue avec le milieu libertaire pour y vivre ses propres convictions.
En France, il milite contre le franquisme, et effectue des allers et retours en Espagne pour y passer du matériel révolutionnaire jusqu’à la mort du dictateur, ce sera son lot : de la propagande, des armes, de l’argent pour les avocats pour aider les détenus… Cet argent, ils sont allés le chercher là où il était, puisqu’aucun d’entre eux n’en avait et qu’il était dans les banques, c’est là qu’ils l’ont pris !

il y eut des épreuves très difficiles et beaucoup de copains sont tombés. Mais ils savaient aussi se protéger, un compagnon espagnol leur avait trouvé un lieu où se réfugier et dormir pour récupérer en toute tranquillité. Ils étaient sûrs d’y être en sécurité la police n’y viendrait pas : C’était une maison de passe de la « compagnie de Jésus ».

Les contacts avec la population par contre étaient difficiles à cause de la peur ambiante due à la répression sanguinaire du régime.

La clandestinité le confronta à un grand danger : ceux qui racontent, qui se pensent malins et parlent trop ! Un vrai danger parce qu’incontrôlable et imprévisible.
José diras : La clandestinité est plus dangereuse par ses biais, et relations que par l’adversaire car lui tu le connais, tu sais comment il peut frapper.

La confiance est primordiale dans cette situation, cette confiance qu’il partagea souvent avec les frères Sabaté et bien d’autres encore.

De son métier, il en fit un art, apprécié de beaucoup. Du coup, idéal social et dextérité manuelle ne firent qu’un qui s’accomplit tout au long de son parcours entre création artistique et actions militantes souvent dangereuses contre le franquisme. Mais toujours avec humilité, simplicité et discrétion!

Le 5 novembre 2019 José fut l’invité d’honneur de notre exposition « Quand l’art devient Histoire » à l’Institut Cervantes de Paris. Exposition qui a réuni une trentaine d’artistes de toutes les générations autour de « la fabuleuse histoire des Républicains espagnols »

.

Comme le revolver fut le compagnon du clandestin, le marteau sur la planche de métal fut la forme principale du travail du sculpteur.

Merci José d’avoir vécu ton engagement pour notre liberté et d’avoir transcrit le monde en mouvement par ton art.
Nous n’oublierons pas ton rire et ton amour de l’autre, nous les transmettrons aux générations futures.

Documents joints

Musica y Represion Politica

Musica y repressione politica
Enrique Téllez
(editor y coordinador)

Edicion Oràlia

AUTORES Y RESÚMENES

* Juan José Olives (Santa Cruz de Tenerife, 4-II-1951, Barcelona, 4-XII-2018). Compositor, Director titular y artístico de la Orquesta de Cámara del Auditorio de Zaragoza-Grupo Enigma (OCAZEnigma), Catedrático de Dirección de Orquesta en el Conservatorio Superior de Música de Aragón. Licenciado y doctor en Filosofía por la Universidad de Barcelona. Tras finalizar estudios musicales en España, continuó su especialización en Dirección de Orquesta en la Hochschule fur Musik de Viena con Otmar Suitner y de Composicion con Friedrich Cerha; también amplió estudios de Dirección de Orquesta en la Sommer-Akademie de Salzburgo con Ferdinand Leitner y D. Epstein. Este contacto con la vida artística alemana marcaría, de manera decisiva, su quehacer profesional, tanto de Director como de Compositor. Programó numerosas obras de autores alemanes en sus conciertos y escribió, en 1980, una partitura para guitarra titulada Variaciones sobre un tema de Alban Berg para orquesta de cuerda.

* Joan B. Llinares fue Catedrático de Filosofia de la Universitat de Valencia, en cuya Facultad de Filosofía y CCEE impartía docencia en torno a la Antropología Filosófica y la Filosofía de la Cultura. Ha publicado introducciones y traducciones de obras de Richard Wagner (La obra de arte del futuro) y Friedrich Nietzsche (Richard Wagner en Bayreuth, El caso Wagner, Nietzsche contra Wagner), así como ensayos sobre la música en Claude Levi-Strauss, en Schopenhauer, en Joan Fuster, la música y los mitos, y sobre el silencio y la música en los campos de concentración a partir de la obra de Primo Levi. Estos y otros trabajos suyos se pueden consultar on line en el repositorio institucional: . El presente estudio sobre la experiencia concentracionaria de Jorge Semprún ha tenido continuidad en Llinares, Joan B., “Notas de filosofía y antropología filosófica en las memorias de Buchenwald de Jorge Semprún”, en Joan B. Llinares (ed.), Antropología Filosófica y Literatura, Valencia, Pre-Textos, 2019, pp. 245-286.

* Elsa Calero Carramolino es Graduada en Historia y Ciencias de la Música por la Universidad Autónoma de Madrid (2014) y titulada en Patrimonio Musical por la Universidad de Granada y la Universidad Internacional de Andalucía (2015). En la actualidad, es doctoranda y Personal Docente Investigador (FPU 16/01033) en el Departamento de Historia y Ciencias de la Música de la Universidad de Granada. Forma parte de los grupos de investigación Música durante la Guerra Civil y el franquismo (1936-1960): Culturas populares, vida musical e intercambios hispano-americanos. HAR2013-48658-C2-1-P y Músicas en la España contemporánea HUM617, dirigidos por la catedrática D.ª Gemma Pérez Zalduondo. El material tomado en la elaboración de este estudio forma parte de la investigación que la autora desarrolla para la conclusión de su tesis doctoral, que será defendida en 2021.

* Enrique Téllez Cenzano. Profesor Superior de Composición, Dirección de Orquesta y Doctor en Ciencias de la Información (UCM). Ha sido Profesor de la Universidad de Alcalá, Director del Aula de Música de dicha Universidad y de la Revista de Especialización Musical Quodlibet (2012-2018). Para la redacción del presente estudio hemos contado con las colaboraciones de Victor Pliego (traducciones del alemán, textos y canciones), Elisa Borsari (trads. del italiano), Aizea Téllez (trads. del francés y del inglés), Aitana Téllez (trads. del alemán, textos y realización de fotografías), Jorge Fernando Yagüe Polo (trads. del ruso) y Myriam del Castillo (edición de ejemplos musicales).

En libro se ha distribuido en todo el territorio nacional. Puedes trasladarles a las personas que se han interesado por adquirirlo que existen, básicamente, dos opciones:
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Librería El Argonauta (C/ Fernández de los Ríos, 55. 28015 Madrid). E-mail: info@elargonauta.com
Telf.: +34 915439441. El enlace directo con el libro es: https://www.elargonauta.com/busqueda/?csrfmiddlewaretoken=fTUWThIsv7v9vjl1Ie64hHwqzym67nVt&texto=m%C3%BAsica+y+represi%C3%B3n+pol%C3%ADtica&buscar_rapida=buscar_rapida

AUTEURS ET RÉSUMES

Juan José Olives (Santa Cruz de Tenerife, 4-2-1951, Barcelona, 4-12-2018) Compositeur, Directeur titulaire et artistique de l’Orchestre de Chambre de l’Auditorium de Zaragoza-Groupe Enigma (OCAZENIGMA), Agrégé de direction d’orchestre au Conservatoire Supérieure de Musique d’Aragon. Licence et Docteur en Philosophie à l’Université de Barcelona. Après avoir fini ses études de musique en Espagne, il continua sa spécialité en Direction d’Orchestre à la Hochschule fur Musik de Vienne avec Otmar Suitner et de composition avec Friedrich Cerha; il a fait aussi des études de Direction d’Orchestre à la Sommer-Académie de Salzburg avec Ferdinand Leitner et D. Epstein. Ce contact avec la vie artistique allemande a marqué de manière décisive, son activité professionnelle, tant comme Chef d’orchestre que comme compositeur. Il programma de nombreuses œuvres d’auteurs allemands dans ses concerts et a écrit, en 1980, une partition pour guitare intitulée, Variations sur un thème d’Alban Berg pour orchestre de cordes.

Résumé: Cette étude est une réflexion sur le contexte où a été conçue l’œuvre d‘Arnold Schönberg Un survivant à Varsovie, composée en 1947, dont il a reçu la commande pendant son exil aux États-Unis. Après avoir découvert le parcours personnel du compositeur, qui fut un auteur au prestige reconnu, professeur et créateur du dodécaphonisme au début du XXe siècle, on voit de quelle manière, il a vécu l’ostracisme provoqué par l’arrivée du nazisme en Allemagne, et son signalement comme Entartete Music* quand lui et sa famille ne se trouvaient déjà plus en Europe Centrale. Sa fuite du pays, qui le laissa sans futur comme des millions d’autres, notamment les juifs, provoqua le retour de Schönberg à la foi de son enfance, le judaïsme. Une étude détaillée de la musique et les paroles de Un survivant à Varsovie, permet d’analyser la relation de l’œuvre avec sa capacité/incapacité pour exprimer l’horreur vécu en Auschwitz, dans le ghetto de Varsovie et dans tous les endroits destinés à l’extermination de millions d’êtres humains, victimes du nazisme.
MOTS CLÉ; Arnold Schönberg; Dodécaphonisme; Entartete Musik; Holocauste; Exile ; Theodor W. Adorno.

*musique dégénérée

Joan B. Llinares a été agrégé de philosophie à l’Université de Valencia, où il a enseigné l’Anthropologie Philosophique et la Philosophie de la Culture à la faculté de Philosophie et CCEE. Il a publié des introductions et des traductions des œuvres de Richard Wagner (L’œuvre d’art dans le futur) et de Friedrich Nietzsche (Richard Wagner à Bayreuth, Le cas Wagner, Nietzsche contre Wagner), et des essais sur la musique de Claude Levi-Strauss, de Shopenhauer, de Joan Fuster, la musique et les mythes, et sur le silence et la musique dans les camps de concentration à partir de l’œuvre de Primo Levi. Ses travaux peuvent être consultés en ligne:

La présente étude sur l’expérience concentrationnaire de Jorge Semprún a été publiée : Notes de Philosophie et d’anthropologie philosophique dans les memoires de Buchenwald de Jorge Semprún, de Joan B. Llinares (ed.), Antropología Filosófica y Literatura, Valencia, Pre-Textos, 2019, pp. 245-286.

La musique dans les camps de concentration nazis selon le témoignage de Jorge Semprún
Résumé: Sur la base des livres que Jorge Semprún a dédié à son séjour de déporté dans le camp de concentration de Buchenwald, (Le grand voyage, L’évanouissement, Quel beau dimanche, L’écriture ou la vie, Le mort qu’il faut), on présente les différentes types de musique qu’un prisonnier pouvait expérimenter dans telles conditions extrêmes: celle de l’orchestre du camp, les chansons d’amour qu’on écoutait à travers les haut-parleurs, les chansons populaires que chantaient les prisonniers espagnols, la musique d’accordéon que jouait un prisonnier français et, en particulier la musique clandestine d’un groupe de jazz.
À côté de la description des répercussions qu’ont eu ces musiques sur le jeune auteur, on défend la thèse que la musique est libre et libératrice, comme celle de Mozart et Louis Amstrong. Elle prétend être la structure poétique exemplaire qui pouvait servir de modèle pour raconter avec une véracité artistique et une efficacité communicative, cette expérience concentrationnaire-là si atroce e inimaginable.
MOTS CLÉ : Orchestre de camp (Lagerkapelle) ; Chansons d’amour ; Chansons populaires ; Musique de jazz ; Musique d’accordéon ; Poésie

Elsa Calero Carramolio est diplômée en Histoire et Sciences de la Musique par l’Université Autonome de Madrid (2014) et diplômée en Patrimoine musical par l’Université de Grenade et l’Université Internationale d’Andalousie (2015).
Actuellement, elle est doctorante et professeure de recherche (FPU 13/01033) au département d’Histoire et Sciences de la Musique de l’Université de Grenade. Elle fait partie des groupes de recherche sur la Musique pendant la Guerre Civile et le Franquisme (1936-1960): Cultures populaires, vie musicale et échanges hispano-américains. HAR2013-48658-C2-1-P et Musiques dans l’Espagne contemporaine HUM617, dirigés par le professer Gemma Pérez Zalduondo. Le matériel pris dans l’élaboration de cette étude fait partie des recherches que l’auteur développe pour la conclusion de la thèse doctoral, qui sera défendue en 2021.

Régénérés et rachetés : profils des musiciens dans les prisons franquistes (1939-1975). Eduardo Rincón : de prisonnier à compositeur.

Résumé : Partant de la théorie de Foucault sur la prison comme « microcosmes d’une société parfaite où les individus sont isolés dans leur existence morale », le présent article vise à rentrer dans la multiplicité de profils musicaux qui se sont développés dans les prisons espagnoles à la fin de la Guerra Civile : des musiciens dont les carrières – et parfois les vies – ont été éliminés après leur séjour en prison, à des cas comme celui de Eduardo Rincón, pour qui la prison a changé la signification de son activité personnelle et intellectuelle, sans oublier ceux pour qui la captivité a été l’occasion de subvertir le régime ou de racheter la peine.

Pour développer cette étude, on doit analyser le modèle culturel et musical imposé par le système pénitentiaire du franquisme, en tenant compte des interférences de ce régime avec le nazisme allemand et sans doute, comme l’ont montré de nombreux auteurs, l’influence dans la vie musicale espagnole «hors les murs » et, comme on verra dans cet article, dans la vie musical de « intramuros ».
Comme conséquence, il convient de s’appuyer sur les sources primaires d’information proposées par l’hebdomadaire Rédemption et les mémoires des activités réalisées dans les prisons, publiées par le Patronat pour la Rédemption de Peines par le Travail, les numéros du Bulletin Officiel de la Direction Générale de Prisons, publiés entre 1942 et 1948, les expédients de détention et pénitentiaires des différents musiciens qui ont subi des représailles, ainsi que des divers témoignages pris comme une partie du travail sur le terrain réalisé pour le développement de la thèse doctoral dont les matériaux exposés ici font partie. De la même manière ne peut être ignorée la bibliographie développée par les divers auteurs sur les relations entre les fascismes de l’Allemagne et de l’Espagne.
MOTS CLÉ : Musique ; Franquisme, Prison ; Répression ; Eduardo Rincón

Enrique Téllez Canzano. Professeur Supérieur de Composition, Direction d’Orchestre et Docteur en Sciences de l’Information (UCM). Il a été professeur de l’Université d’Alcalá, Directeur de la Classe de Musique de cette Université et de la Revue de Spécialisation Musicale Quodlibet (2012-2018). Pour la rédaction de cette étude, nous avons eu la collaboration de Victor Pliego (traductions de l’allemand, textes et chansons), Elisa Borsari (trads. de l’italien), Aizea Téllez (trads. du français et de l’anglais), Aitana Téllez (trads. de l’allemand, textes et photographies), Jorge Fernando Yagüe Polo (trads. du russe) et Myriam del Castillo (édition d’exemples musicaux)

Musique et barbarie-Musique contre la barbarie (1933-1945)

Résume : Cette étude contient un groupe de documents qui sont organisés en deux sections : « Musique et barbarie – Musique contre la barbarie (1933-1945) », quatre épisodes étant sélectionnés, parmi une grande quantité. Ces épisodes nous montrent, respectivement, des visions antagoniques du rôle joué par la création et la pratique musicale (vocale et instrumentale) dans la période donnée : comme instrument de la propagande d’État qui a eu comme objectif de consolider et d’élargir une idéologie politique déterminée – y compris son mode opératoire – et, dans le camp opposé, comme élément de cohésion et de résistance face à de cruels systèmes de répression, torture et extermination.

Les mouvements politiques inspirés par le fascisme se sont implantés dans les premières décennies du XXe siècle, entre autres nations, en Italie, Allemagne et Espagne. Leur conquête du pouvoir – avec des différents degrés de collaboration entre ces pays – a conduit à l’Europe à une spirale de violence qui atteint son paroxysme avec la Seconde Guerre mondiale. Ce conglomérat fasciste a progressé en s’appuyant sur la suppression des droits plus élémentaires des citoyens (réunion, association, expression, garanties juridiques, liberté de la presse…) et a fait sombré le continent en un scénario de destruction, souffrance et mort.

MOTS CLÉ : Fascisme ; Barbarie ; Musique ; Répression ; Propagande ; Résistance.

Ce livre est distribué dans tout le territoire national. Les personnes intéressées pour l’acquérir, ont deux options:
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Sur le Banc avec Colette Flandrin Dronne et les hommes de la Nueve

Colette Flandrin Dronne encore une fois a captivé l’attention d’une petite centaine de jeunes lycéens et de leurs professeurs en racontant l’Nous vous proposons de suivre cette rencontre à travers la vidéo réalisée par notre ami Victor Simal

Notez que c’est la dernière fois que nous pourrons vous offrir avec notre regrettée Colette.

8 mai 2021: Hommage à l’exil républicain espagnol à Madrid

8 MAI DÉSIGNÉ PAR LE GOUVERNEMENT ESPAGNOL :

JOUR D’HOMMAGE AUX ESPAGNOLS QUI SOUFFRIRENT L’EXIL EN CONSÉQUENCE DE LA GUERRE D’ESPAGNE ET DE LA DICTATURE FRANQUISTE

Le 8 mai 2021, avec d’autres associations, l’association 24 août 1944 a été invitée à participer au premier hommage à l’exil républicain espagnol, organisé par le gouvernement d’Espagne (département de la mémoire historique et démocratique).

Ce jour du 8 mai sera désormais celui de la célébration des exilés républicains espagnols, associés à la victoire sur le nazisme. Victoire à laquelle ils ont largement participé.

Dans bien des lieux en France, les célébrations du 8 mai 1945 se déroulent avec la participation des organisations d’anciens combattants Républicains espagnols, brandissant le drapeau de la république comme seule identification de leur appartenance.

Car même si tous les combattants de l’Exil dit républicain n’exaltaient pas ce drapeau, ce drapeau est le symbole d’une Espagne trahie par ses généraux, l’Eglise et une grande partie de la bourgeoisie.

Dans tous les cas, ce drapeau, même pour nous qui n’en sommes pas fétichistes, celui de la République Espagnole revêt un caractère éminemment anti-franquiste.

À la fin de la guerre d’Espagne, Franco le remplace par le Rouge, Jaune, Rouge. C’est sous cette bannière que la Division Azul ira combattre aux côtés des armées hitlériennes.

C’est sous cette bannière que l’Espagne demeure 36 ans sous la dictature.

Franco, quelques temps avant sa fin, impose une transition monarchique, aux mêmes couleurs : toute la classe politique l’accepte. Ainsi les élections qui transformeront l’Espagne en une démocratie monarchique, ne permettront pas aux partis républicains de s’y présenter. Quel paradoxe ! Et par voie de conséquence, le drapeau de la République est banni.

Cette bataille-là n’est toujours pas terminée, tant que durera la transition de 1978 qui assure la monarchie et l’impunité aux bourreaux.

Cette bataille pour le drapeau de la République est donc la continuité des batailles menées contre le franquisme.

L’association 24 août 1944 a donc jugé important d’être présente à cet hommage et ainsi d’y faire figurer l’engagement des Républicains espagnols de toutes idéologie dans la lutte pour la Liberté et leur présence incontournable dans les diverses résistances au nazisme et au franquisme. Ce jour devrait marquer un grand pas pour l’avenir de l’Espagne et son droit à s’autodéterminer

Pour cause de pandémie cette cérémonie, à la Casa de América à Madrid, fut modeste, solennelle et émouvante d’une durée d’environ deux heures.
Notons la présence parmi nous d’Éliane Ortega bernabeu, spécialiste de l’exil républicain espagnol en Afrique du Nord.
Plusieurs interventions se sont succédées, des représentants de diverses associations mémorielles étrangères ont pris la parole :

  • Véronique Salou Olivares, présidente de l’association du « 24 Août 1944 » avec l’artiste peintre Juan Chica Ventura qui portait le calot rouge et noir ainsi que l’écharpe ;
  • Henri Farreny, président de « l’amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France  » ;
  • Ernesto Casanova Caloto, président de « L’Ateneo Español de Mexico » ;
  • Pilar Nova Melle, présidente de l’association des « Descendants de l’Exil Espagnol » ;
  • l’historien Nicolás Sánchez Albornoz, fils de l’historien et président du gouvernement républicain en exil Claudio Sánchez Albornoz ;
  • l’intervention remarquée par vidéo de Cuathémoc Cárdenas, fils du président Lázaro Cárdenas qui ouvrit les portes du Mexique à des milliers de Républicains. espagnols.
  • Des intermèdes musicaux sont venus accompagnés la cérémonie, ainsi que des poèmes d’auteurs de l’exil, lus par Manuel Rivas écrivain galicien célèbre, auteur entre autre des non moins célèbres romans Le crayon du charpentier,La langue des papillons . Il était accompagné d’Elvira Sastre.
  • L’exécutif espagnol maintient cet « engagement ferme » envers la mémoire historique du pays, comme l’a fait remarquer ce samedi la première vice-présidente, Carmen Calvo.

8 de mayo, Día del Exilio Republicano y Antifascista Español
En España

El 8 de mayo de 2021, la Asociación del 24 de agosto de 1944, ha sido invitada, así como otras Asociaciones, para participar en el primer homenaje al Exilio Español organizado por el gobierno español (Departamento de la Memoria Histórica y Democrática)

Este 8 de mayo será, a partir de ahora, el Día de la celebración de los Exiliados Republicanos Españoles, asociado a la Victoria sobre el nazismo. Victoria a la que han ampliamente participado.

En muchos lugares franceses, la celebración del 8 de mayo de 1945, ha tenido lugar con la participación de organizaciones de ex-combatientes Republicanos Españoles, blandiendo la bandera de la República como única identificación.

Incluso si todos los combatientes del Exilio, llamado republicano, no exaltaban esa bandera, esta es el símbolo de una España traicionada por sus generales, la Iglesia y una gran parte de la burguesía.

De todas formas, esta bandera de la República Española, incluso para nosotros que no somos fetichistas, reviste un carácter eminentemente anti-franquista.

Al final de la guerra de España, Franco la remplaza por la Roja, Amarilla y Roja, con esta bandera la División Azul combatirá junto al ejército hitleriano.

Con esta bandera, España permaneció 36 años bajo la Dictadura.

Franco, antes de morir, impone una transición monárquica, con los mismos colores: toda la clase política acepta. Así, las elecciones que transformarán a España en una “democracia monárquica”, no permitirán presentarse a los partidos republicanos. ¡Vaya paradoja! Y, como consecuencia, la bandera de la República será prohibida.

Esta batalla no ha terminado, mientras dure la “transición” de 1978, que asegura la monarquía y la impunidad de los verdugos.

Esta batalla por la bandera de la República es la continuidad de las batallas contra el franquismo.

La Asociación del 24 de agosto de 1944, cree que es importante haberse presentado a este homenaje y mostrado el compromiso de los Republicanos Españoles de todas las ideologías por la lucha por la Libertad y su presencia en la Resistencia al nazismo y al franquismo. Este día debería marcar un gran paso para el futuro de España y su derecho a auto determinarse.

Por motivo de pandemia, esta ceremonia en la Casa de América en Madrid, fue sencilla, solemne y emotiva, de una duración de dos horas.
Destacamos la presencia entre nosotros de Éliane Ortega Bernabeu, especialista en el exilio republicano español en el norte de África.
Varias intervenciones tuvieron lugar, representantes de diversas asociaciones de la Memoria extranjeras han intervenido:

  • Véronique Salou Olivares, presidenta de la “Asociación del 24 de agosto de 1944”, junto con el artista Juan Chica Ventura, que llevaba la gorra roja y negra, así como el echarpe;
  • Henri Farreny, presidente de la “Amical de los Antiguos Guerrilleros Españoles en Francia”;
  • Ernesto Casanova Caloto, presidente del “Ateneo Español de México”;
  • Pilar Nova Melle, presidenta de la Asociación de “Descendientes del Exilio Español”,
  • el historiador Nicolás Sánchez Albornoz, hijo del historiador y presidente del Gobierno Republicano en el Exilio, Claudio Sánchez Albornoz;
  • la intervención remarcable de Cuathémoc Cárdenas, hijo del presidente Lázaro Cárdenas, que abrió las puertas de México a miles de Republicanos Españoles.
  • Intermedios musicales han acompañado la ceremonia, así como poemas de autores del exilio, leídos por Manuel Rivas, escritor gallego, autor de El lápiz del carpintero y La lengua de las mariposas, acompañado de Elvira Sastre.

El gobierno español mantiene este “compromiso firme” hacia la memoria histórica del país, tal y como lo ha confirmado este sábado, la primera vice-presidenta, Carmen Calvo.

https://youtu.be/moh6HSrq7dI

 

1er mai universel

Un peu d’histoire :

Lors du Congrès de la II Internationale en 1889, le 1er mai a reçu cette fonction, dans le but d’obtenir la mise en place de la journée de huit heures de travail.
Elle fut instaurée en mémoire des ouvriers et militants anarchistes assassinés par les forces de police lors des événement à Haymarket square, dès le 1er mai 1886 et qui eurent des répercussions dans les jours et mois suivants.
Des militants anarchistes sont arrêtés suite à ces événements et exécutés, en novembre 1887, sans aucune preuve. En 1893, ils seront innocentés, par le gouverneur de l’Illinois, qui confirma que c’était le chef de la police de Chicago qui avait tout organisé, et même commandité l’attentat pour justifier la répression qui allait suivre.

August Spies, militant libertaire américain, un des quatre exécutés pendu le vendredi 11 novembre 1887 (Black Friday, vendredi noir) lance, avant de mourir cette phrase :
« Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui. » qui figure sur la stèle de sa tombe à Chicago.

En Espagne comme en France, le 1er mai est une journée fériée et chômée. Elle symbolise la conquête des droits syndicaux et sociaux par les travailleurs.

En Espagne, ces manifestations ont été générées par les groupes anarchistes dès 1889.

Avec l’instauration de la IIème République en 1931, le 1er mai prend un nouveau poids, et le peuple espagnol fort d’être artisan de l’instauration du nouveau régime, organise de grandes manifestations au cours desquelles il exprime, au travers de ses syndicats CNT et UGT, ses revendications sociales les plus urgentes.

Avec la dictature, ces célébrations et manifestations ont été interdites.
Quand Franco s’empare du pouvoir, il interdit les mobilisations du 1er mai sous peine d’emprisonnement, voire de condamnation à mort.

À ce titre, la législation et la réglementation du travail en Espagne s’est faite progressivement, mais n’a réellement pris de véritables mesures qu’à compter de la mort de Franco. En effet, jusqu’à sa mort, le droit du travail espagnol dépendait du Fuero del Trabajo (1938), loi du régime franquiste, dont les mesures n’étaient pas en faveur des travailleurs et ne leur laissaient que peu de marge de manoeuvre et de droits réels.

En Espagne, comme dans beaucoup de pays dans le monde, les syndicats appellent la population à sortir dans la rue pour faire valoir ses droits. Des manifestations sont organisées dans toutes les grandes villes.

En France, cette année 2021, célèbre également les 150 ans de la Commune de Paris, lutte du peuple parisien pour sa liberté et pour instaurer un régime politique par le peuple et pour le peuple, avec des assemblées populaires décisionnaires de leur avenir.
L’esprit de la Commune a inspiré et anime toujours et pour longtemps les luttes des peuples du monde pour leur émancipation.

En cadeau ce premier mai 2021, la banderole de 4,5m de long sur 1,5m de haut réalisée par Juan Chica Ventura pour la Fédération anarchiste de France. Elle symbolise une idéologie sociale universelle !

Un peu d’histoire en images.

Bandrole 150 ans
Bandrole 150 ans
Meeting de la CNT espagnole à Barcelone Octobre 1936
Meeting de la CNT espagnole à Barcelone Octobre 1936
Les manifestations du Languedoc le 1er mai 1907
Les manifestations du Languedoc le 1er mai 1907
3 mai 1886, l'attentat de Haymarket
3 mai 1886, l’attentat de Haymarket
Le 11 novembre 1887, à Chicago, à 11h 30 dans la cour de la prison, exécution par pendaison des anarchistes August Spies, Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel.
Le 11 novembre 1887, à Chicago, à 11h 30 dans la cour de la prison, exécution par pendaison des anarchistes August Spies, Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel.
Lucy Parson, la veuve des martyrs de Chicago
Lucy Parson, la veuve des martyrs de Chicago
les militants anarchistes assassinés le 11 novembre 1887
les militants anarchistes assassinés le 11 novembre 1887
Manifestation des exilés espagnols à Oran 1er mai 1946
Manifestation des exilés espagnols à Oran 1er mai 1946
Tract des anarchistes espagnols pour l'appel à manifester le 1er mai 1946
Tract des anarchistes espagnols pour l’appel à manifester le 1er mai 1946
Manifestation de la SIA et exilés espagnols à Oran 1er mai 1946
Manifestation de la SIA et exilés espagnols à Oran 1er mai 1946
La commune en mouvement 1er mai 2021
La commune en mouvement 1er mai 2021

14 avril 1931-14 avril 2021 90 ans la seconde République espagnole

Si l’empreinte de cette mémoire continue à provoquer tant d’intérêt et de passion, c’est surtout parce qu’elle est synonyme d’avenir.

Ce 14 avril 2021 marque les 90 ans de la seconde république espagnole. Celle pour laquelle tant de personnes sont mortes, pour la défendre contre un coup d’état militaire.
Malgré la situation sanitaire pour le moins difficile dans le monde cette année encore, nous ne voulons pas cesser nos activités. Il est important pour l’avenir de marquer cet anniversaire. Il représente la première pierre posée par le peuple espagnol pour la conquête de ses droits sociaux, pour l’émancipation de la femme, pour le partage des richesses…… Il s’agit d’un projet social sans précédent dans ce monde féodal qu’est l’Espagne de 1930.

C’est pour toutes ces avancées que la République fut si durement attaquée et balayée par les forces fascistes, bourgeoises, et réactionnaires de toute l’Europe voire du monde.

Le « travail de mémoire » doit essentiellement servir l’avenir, empêcher le retour de dictateurs en éclairant la vérité historique sans complaisance. Nous devons parvenir à regarder en face le déroulement de l’histoire et que chacun reconnaisse ses actes, louables ou condamnables. Il ne suffit pas de crier Viva la república ! encore faut-il savoir quelle république nous voulons, celle de 1933–1934, qui exerça une répression féroce contre les ouvriers, les mineurs, les paysans et les syndicalistes qui les représentaient ou celle de 1936–1937, qui fit naitre une expérience sociale révolutionnaire jamais renouvelée ?
Ne pas avoir cette démarche vers demain c’est condamner leur révolution à une momification. C’est aussi falsifier l’histoire en omettant de transmettre les raisons et les difficultés de leur combat.

C’est pour cela que notre association 24 août 1944 a décidé de ne pas rester silencieuse sous les consignes de confinement mais de partager avec vous :
Un petit documentaire sur cette République qui a tant fait parler d’elle qu’on en parle encore en 2021.
Et le premier volet du film Un autre futur de Richard Prost qui nous explique comment est née la puissante lutte sociale en Espagne et ce qu’elle a affronté.

La conquête démocratique en Espagne/ L’espoir 1931/1936 (11,48’) par le collège André Malraux.
La Conquête démocratique en Espagne. Le contexte socio-politique en Espagne à la fin de la Monarchie ; 1931, la 2e République espagnole sans violence ; les réformes de Manuel Azaña ; la victoire de la droite en 1934 ; les forces politiques en présence et la situation explosive ; l’importance de l’anarcho-syndicalisme avec :
Jean-Pierre Amalric, historien
José Martinez Médecin/historien
Jorge Semprun, écrivain,
Francisco Solano, protagoniste et maire de Moutiers-en-Puisaye (Yonne)
Lise London

Ce petit documentaire bien commenté, annonce la deuxième partie de notre soirée : Comment les idées anarcho syndicalistes ont pris une prépondérance dans les milieux populaires (ouvriers et paysans) d’Espagne et dans quelles conditions souvent difficiles elles ont réussi à s’imposer.

Un autre futur : 1ère partie : Je demande la parole. En Espagne, il y a plus de 70 ans a eu lieu la mieux préparée, la plus aboutie, la plus profonde, la plus passionnante des aventures humaines : la Révolution Sociale Espagnole de 1936. Depuis, plus rien, ou presque. Cette révolution sociale a existé pendant plus de 2 ans. C’est pourquoi contrairement à ce que l’on croit les anarchosyndicalistes de la CNT n’ont pas besoin d’idéal puisque le système social qu’ils veulent a déjà existé. Ils ne courent pas après une utopie puisque ça a déjà existé. Le système politique de la CNT est un système d’ordre qui fonctionne sur les assemblées et sur les décisions de la base.

Un film de Richard Prost, 1990. Auteurs : Aimé Marcellan, Angel Carballeira, Floréal Samitier, Alain Doboeuf. Remarque : Le syndicat du cinéma a été aussi collectivisé en 1936. Les extraits de films utilisés dans la première partie proviennent du fond de la CNT spectacle. Durée 43 minutes

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Lisez l’article de nos amis Memoria Andando qui parait ce 14 avril sur, La Dépêche et Centre-Presse (Aveyron) pour ne pas oublier ce que cette République généra de fabuleux et de terrible!

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Communiqué à propos de l’hommage rendu au président Manuel Azaña (Montauban le 15 mars 2021) par le président du conseil espagnol et le président de la république française

Communiqué sur l’hommage rendus aux républicains espagnols et au président Manuel Azaña, Le 15 mars 2021 par le président du conseil espagnol et le président de la république française.

À chaque fois que des actes rappellent la mémoire de l’Espagne républicaine, nous nous réjouissons. Qu’ils viennent d’hommes d’état, de simples citoyens, de cinéastes, d’écrivains ou d’associations mémorielles.
Rappeler sans cesse cette mémoire, c’est rappeler sa douleur, sa longueur, ses trahisons et aussi ses avancées révolutionnaires à l’égard d’un peuple épris de liberté et de justice sociale qui dépassa largement les limites des institutions républicaines.
Presque 30 ans après la France, Manuel Azaña, fut un des artisans de la séparation de l’Église et de l’État. Dans le même temps, nombre de couvents et églises furent expropriées.

Pendant la conférence de presse, Pedro Sanchez évoqua les grands principes démocratiques de Manuel Azaña et Emmanuel Macron évoqua lui, le rôle des réfugiés républicains espagnols pour leur liberté en Espagne mais aussi pour la liberté en France en s’engageant dans la résistance et les armées alliées. Ainsi il rappela le décès en Mars 2020 de Rafaël Gomez Nieto, le dernier des survivants de la Nueve.
Première fois qu’un chef d’État français est aussi explicite avec cette histoire. Hollande en 2014 n’avait fait allusion aux républicains espagnols que pour la libération de Paris. Toutes les avancées dans ce domaine sont bonnes à recueillir.

L’hommage à Manuel Azaña s’est poursuivi par le recueillement des deux chefs d’état devant la sépulture de celui-ci. La seule photo diffusée montre une seule couronne de fleurs avec les rubans aux couleurs des deux nations. Rouge jaune rouge pour l’Espagne monarchique imposée par Franco. Sur la tombe aucun insigne ni couleurs de l’Espagne républicaine pour honorer le grand républicain qu’était Manuel Azaña…

Cette absence n’est pas sans nous rappeler l’enterrement de Manuel Azaña le 5 Novembre 1940 à Montauban.
Ce jour-là, dans la zone « libre » de la France de Pétain, 3000 réfugiés se rendent aux obsèques. Le préfet n’a pas réussi à endiguer la foule mais interdit l’apposition du drapeau de la république espagnole sur le cercueil. Le diplomate mexicain qui protégeait l’exil de Manuel Azaña des menaces d’enlèvement de la police de Vichy et services franquistes, intervint alors et fit déposer un drapeau républicain sur le cercueil : celui du Mexique. C’est un des multiples gestes du Mexique dans son soutien indéfectible à la république espagnole.

En attendant que le peuple espagnol choisisse ou puisse se choisir un autre avenir, à quand la reconnaissance institutionnelle des couleurs de l’Espagne républicaine ?
Un thème à inclure dans la récupération de la mémoire historique ?

Paris, le 23 mars 2021
Pour l’association 24 août 1944.

Comunicado sobre el homenaje realizado a los republicanos españoles y al presidente Manuel Azaña, el 15 de marzo de 2021, por el presidente del Congreso español y el presidente de la República francesa.

Cada vez que unos actos recuerdan la memoria de la España Republicana, nos alegramos, ya procedan de hombres de estado, de simples ciudadanos, de cineastas, de escritores o de asociaciones de la memoria.
Recordar sin cesar esta memoria es recordad su dolor, su duración, sus traiciones y también los avances revolucionarios de un pueblo ansioso de libertad y de justicia social, que superó los límites de las instituciones republicanas.
Casi 30 años después de Francia, Manuel Azaña fue uno de los artífices de la separación de la Iglesia y del Estado, a la vez que numerosos conventos e iglesias fueron expropiados.

Durante la conferencia de prensa, Pedro Sánchez evocó los grandes principios democráticos de Manuel Azaña y Emmanuel Macron evocó à su vez, el papel de los refugiados republicanos españoles por su libertad en España, pero también por la libertad en Francia, alistándose en la resistencia y en los ejércitos aliados. Así, recordó el fallecimiento en marzo de 2020, de Rafael Gómez Nieto, el último sobreviviente de la Nueve.
Es la primera vez que un jefe del Estado francés es tan explícito con la historia. En 2014, Hollande había hecho alusión solamente a los republicanos españoles en la Liberación de París. Todos los avances hechos en este ámbito son buenos.
El homenaje a Manuel Azaña fue seguido de la visita de los jefes del estado a la sepultura de éste. La única foto difundida muestra una sola corona de flores con las cintas con los colores de las dos naciones. Rojo, amarillo y rojo, por la España monárquica impuesta por Franco. Sobre la tumba, nada con los colores republicanos para honorar al gran republicano que fue Manuel Azaña…
Esta ausencia nos hace recordar el entierro de Manuel Azaña el 5 de Noviembre de 1940 en Montauban.

Aquel día, en la zona « libre » de la Francia de Pétain, 3000 refugiados van al entierro. El prefecto no consiguió contener la multitud pero prohibió que se colocara la bandera republicana española sobre el féretro. El diplomático mexicano que protegía el exilio de Manuel Azaña de las amenazas de secuestro de la policía de Vichy y de los servicios franquistas de entonces, mandó colocar una bandera republicana sobre el féretro: la de México. Fue uno de los múltiples gestos de México en su apoyo inquebrantable a la República española.

Esperando que el pueblo español elija o pueda elegir otro futuro, ¿cuándo serán reconocidos institucionalmente los colores de la España republicana?
¿Es un tema que debe incluirse en la recuperación de la memoria histórica?

Paris, el 23 de marzo de 2021
Pour l’association 24 août 1944.

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