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Mois : septembre 2019

Hommage le 4 octobre à deux résistant (e)s espagnol(e)s

Neus Catala i Pallejà est née en 1915 à Les Guiamets, en Catalogne, elle est décédée à 104 ans le 13 avril 2019 dans son village où elle était revenue finir son existence bien remplie.

Elle est de famille paysanne, elle part suivre des études d’infirmière en pleine guerre civile. Engagée dans les jeunesses communistes catalanes, JSUC (Joventuts Socialistes Unificat de Catalunya) d’obédience communisteelle milite avec ferveur contre le fascisme.

En janvier 1939, elle passe en France comme beaucoup d’autres Espagnols.

En 1941, elle s’engage dans la résistance, elle se souvient d’une date marquante: le jour de son mariage, 29 décembre 1942, avec son compagnon, ils cachent les deux premiers combattants du futur et célèbre maquis de Tournac (Dordogne). Cependant, elle avait déjà été dénoncée deux fois, à la kommandantur de Périgueux par des « collabos » français. Elle poursuit son action de résistance comme agent de propagande et de liaison jusqu’à son arrestation. Leur maison de Carsac (Dordogne),(avec son premier mari Albert Roger, anarchiste, mort en déportation) servait de point de réunion et de ralliement aux maquisards aux déserteurs du STO. Le 11 novembre 1943, sa maison est cernée alors qu’elle et l’ensemble des maquisards de Tournac, s’apprêtaient à partir pour Villeneuve-sur-Lot. Arrêtée après de durs combats et torturée lors des interrogatoires, elle est déportée à Ravensbrück, en janvier 1944 dans le convoi dit « des 27000 ». Elle s’y trouve avec Geneviève de Gaulle qu’elle avait connue au camp de Royallieu à Compiègne. Cette dernière acceptera d’écrire la préface de son ouvrage : «  Ces femmes Espagnoles de la résistance à la déportation  » où elle parle de son parcours mais aussi et surtout du parcours de beaucoup de ses compagnes espagnoles, résistantes de toutes obédiences politiques qui seraient tombées dans l’oubli sans cet ouvrage pionnier et majeur, paru aux éditions Tirésias en 1984.

Neus Catala était avant tout une combattante de la Liberté. elle disait en parlant d’elle: »* »Ce que j’ai vécu, ce que j’ai souffert, je l’ai cherché ».

son livre est en vente aux librairies suivantes BDNET Nation au 36 BD DE CHARONNE – 75020 PARIS (librairie proche du lieu de l’inauguration) LA MANŒUVRE au 58 RUE DE LA ROQUETTE – 75011 PARIS (librairie proche de la mairie du 11e) ou sur demande aux éditions Tirésias: 21 rue Letort Hall A, 75018 Paris

TEJERO PEREZ Domingo, dit Le chauffeur

Né le 18 août 1915 à Oviedo (Espagne) ou 18 août 1913 au Brésil selon les sources, mort le 10 octobre 1942 des suites de ses blessures à l’hôpital Saint-Louis à Paris Xe en cours d’interrogatoire ; mécanicien ; résistant FTP-MOI.

Le 9 octobre 1942, deux inspecteurs de la BS2 surveillaient la place du Danube, XIXe arr. Ils remarquèrent un homme à l’allure suspecte de type espagnol et l’interpellèrent. Il présenta son récépissé de carte d’identité au nom de Domingo Tejero, il fut emmené par les deux policiers vers le poste de police place Armand-Carrel. En chemin, les policiers voulurent lui passer les menottes. Celui-ci les bouscula sans ménagement et s’enfuit par la rue Manin, en direction de la rue de Crimée. Les deux policiers tirèrent et le touchèrent quatre fois, deux projectiles dans le fessier, un dans le dos et un dans la mâchoire. Fouillé, porteur de papiers mais d’aucune arme, il fut emmené à l’hôpital Saint-Louis, Xe arr. Ce 10 octobre 1942, le commissaire Paul Tissot, principal adjoint de René Hénoque, commissaire divisionnaire à la tête de la BS2 et son secrétaire vinrent interroger Domingo Tejero Perez sur son lit d’hôpital, il mourut de ses blessures pendant son interrogatoire.(extrait du Maitron de la Résistance, article de Daniel Grason)

Documents joints

 

LA « CHARANGA VENTOLIN » POUR LES 75 ANS DE LA LIBÉRATION DE PARIS

Du 24 au 26 Aout 2019,
La fanfare de l’Athénée Républicain de Gijon à Paris !

L’hymno de Riego, l’hymne de république espagnole, Ay Carmela, le chant de la bataille de l’Ebre, A las Barricadas, l’hymne de la CNT
Ils ont ponctué sans discontinuer la journée du 24 Aout :

  • De l’angle du Bld St-Germain et de la rue de Villersexel où une plaque en l’honneur de Jose Baron Carreno, tué le 19 Aout 1944 est apposée,
  • Devant la fresque de l’association 24 Aout 1944 rue Esquirol honorant le passage de la Nueve dans cette rue,
  • Au jardin Montseny, figure de l’anarchisme espagnol place Louis Armstrong
  • Et rue de Lobeau à l’Hôtel de Ville de Paris,
    Les musiciens n’ont cessé de faire entendre les hymnes du camp de la république.

Et pour ne pas repartir trop vite, ils ont offert une soirée chaleureuse et très réussie au 33 rue des Vignoles le lundi 26 Aout.

Ils nous ont laissé en cadeau leur calicot rouge réclament une 3e République mais sociale celle-ci avec de vrais droits pour le peuple et de la solidarité.

Avec la consigne: » Nous reviendrons vous voir et nous irons au 33 pour l’admirer mais lors de l’avènement de la 3e république de justice nous reviendrons pour brûler la banderole avec vous, dans un feu de joie!« 

MERCI à vous toutes et tous pour Marie

Nous étions nombreux à l’accompagner par des mots d’amour et d’amitié. À chaque témoignage, un chant s’est élevé qui nous rapprochait encore d’elle, des heures heureuses où nous riions ensemble ou protestions contre l’injustice.

En éclaireuse, nous l’avons chargée, là où elle se trouve de porter haut les idéaux libertaires qui l’ont toujours accompagnée, de continuer sa Révolution!

Elle reste dans nos mémoires, par son immense générosité et la force qu’elle a su nous transmettre pour marcher, envers et contre tout, même dans les plus grands chagrins.
Nous la gardons aussi précieusement à travers son ouvrage indispensable et pionnier de la mémoire espagnole en exil:

Odyssée pour la Liberté


Pensez à le lire et relire

UN GRAND MERCI À TOUTES ET TOUS QUI SONT VENUS L’ACCOMPAGNER ET À CELLES ET CEUX QUI D’UNE PENSÉE SONT RESTÉS À SES CÔTÉS CE MERCREDI TRAGIQUE.

Revue de médias pour le 24 août 2019

24 août 2019 : 75 ans après ; 80 ans d’exil.

Ce samedi 24 août 2019, il était important de marquer Le 75e anniversaire de la Libération de Paris, qui était par la même occasion les 80 ans de l’exil des Espagnols antifascistes qui avaient défendu la République légalement élue, contre le coup d’état des généraux félons.

Nous avons entamé cette journée symbolique par l’inauguration d’une superbe exposition à la mairie du 4e: Les encres de la Libération: Exposition philatélie et documents de la guerre 39/45 et de la Libération; présentée dans 50 cadres soit 1200 feuilles de documents originaux, tracts de la Résistance, journaux clandestins, philatélie : les timbres surchargés de la Libération. Présentation sous vitrine de médailles commémoratives et de documents. Une exposition exceptionnelle comportant de nombreux documents très rares voire introuvables. En souvenir du 75e anniversaire, nos amis de l’ACTL (Association des Collectionneurs des Timbres de la Libération) ont réalisé un collector de 4 timbres réalisés pour cette occasion par l’artiste et notre compagnon Juan Chica-Ventura et des cartes postales reprenant les 4 visuels.

Ce collector rend hommage au Capitaine Raymond Dronne, à la Nueve sa compagnie avec le half track Guadalajara, au colonel Rol Tanguy chef des FFI de Paris et à Raoul Nordling, consul de suède à qui Paris et les parisiens doivent beaucoup.

Vous pouvez toujours vous les procurer auprès de notre association, ainsi qu’un recueil de l’ACTL « Libération de Paris historique et philatélique. » Où les actes liés à la libération de Paris sont détaillés arrondissement par arrondissement. À 14h, nous avons gagné la rue Esquirol dans le 13e arrondissement où devant la peinture murale attendait une foule de descendants des exilés espagnols, de sympathisants de ce peuple combattant, des curieux également heureux d’apprendre un passage occulté de l’histoire de cette ville, et bien entendu nos amis anarchistes et ceux de la CNT espagnole en exil et CNT française. Très vite nous avons été rejoints par La Charanga Ventolin , fanfare venue des Asturies pour fêter à nos côtés les Hommes de la Nueve et revendiquer une autre république pour l’Espagne, une république sociale et solidaire. Les délégations des officiels sont arrivées avec Anne Hidalgo, Maire de Paris, Dolores Delgado ministre de la Justice espagnole, Irene Lozano représentante de ‘L’Espagne Globale » (terminologie pour le moins mystérieuse et entourée de circonvolutions…), Fernando Martinez sénateur et ex directeur de la mémoire historique, l’ambassadeur d’Espagne en France, l’Ambassadeur d’Espagne à l’UNESCO, celui de l’OCDE et probablement encore d’autres personnalités dont je ne connais ni le titre ni le nom… et le maire de l’arrondissement J Coumet. Mais pour nous l’essentiel était bien entendu tous ces anonymes, venus simplement, parfois de très loin, rendre les honneurs aux hommes de la Nueve et découvrir pour l’occasion la peinture murale de 17m de haut réalisée par Juan Chica Ventura (aidé dans ces travaux par Anne Aubert artiste peintre, et par Claire Lartiguet comme petite main). Les orateurs se sont succédés à la tribune autour de cette réalisation monumentale. (voir la vidéo réalisée par nos amis: Victor Simal et Richard Prost) Puis Vida Gambier, fille de Federica Montseny est venue parler de sa maman (voir document Porte folio), ministre de la santé sous la république espagnole de novembre 1936 à mai 1937 et à laquelle la ville de Paris a dédié un jardin place Louis Armstrong (Paris 13e) , (juste à une vingtaine de mètres de la fresque de la Nueve rue Esquirol). La ville de Paris, à travers Federica Montseny, rend hommage aux combat des femmes dans toutes les époques de bouleversements historiques. lors de l’inauguration de ce jardin, la mairie de Paris, a offert à notre association une plaque de ce lieu. Ce qui pour nous a un sens très symbolique, Federica Montseny étant une figure historique du mouvement anarchiste espagnol que beaucoup d’entre nous ont eu l’occasion de croiser à Paris ou à Toulouse.

Cette plaque ira dans les archives du centre mémoriel sur l’exil libertaire espagnol qui doit se créer au 33 rue des Vignoles.

Puis nous nous sommes dirigés vers la rue de Lobau, jardin dédié aux combattants de la Nueve. Cette année, nous avons inauguré la plaque offerte par Manuela Carmena, ex-maire de Madrid, qui est le duplicata de la plaque du jardin de Madrid, que Manuela Carmena a dédié en 2017 aux combattants de la Nueve. Nous tenons à bien préciser cela car Manuela Carmena durant tout son mandat a oeuvré pour la mémoire historique, par ce jardin mais également en débaptisant des rue de Madrid encore à la gloire des franquistes. Et bien entendu , il serait déplacé d’imaginer un instant que la mairie de Madrid de 2019 (droite alliée au parti fasciste VOX) aurait pu faire un tel présent à la ville de Paris et surtout que nous aurions accepter de l’inaugurer. Merci à Manuela Carmena! Lorsque nous sommes parvenus rue de Lobau, un petit groupe d’oiseaux, de ces volatiles qui ont pour usage de s’installer dans les pénates des autres, des coucous, étaient sur place. Il a fallu les cantonner légèrement mais heureusement, l’hommage s’est déroulé comme prévu. Et bien sûr puisque nous avions, de l’Espagne, une ministre, un sénateur, des ambassadeurs, nous en avons profité pour leur demander d’être actifs dans la réforme de la loi mémorielle de 2007 en y apportant plus de justice, de reconnaissance pour les victimes du franquisme, et de condamnation pour les bourreaux et l’annulation des sentences prononcées par les tribunaux franquistes. Notre invitée de la fédération Memoria Libertaria, a insisté également sur cet aspect de la préservation de la mémoire historique en Espagne. Dolores Delgado, ministre de la justice espagnole, a repris ces thèmes dans son intervention, assurant que son gouvernement mettra tout en oeuvre pour aller plus loin dans la reconnaissance des victimes du franquisme et contre l’impunité des bourreaux. Puis tout à coup, elle déclara qu’elle était persuadée que les hommes de la Nueve auraient soutenu la constitution de 1978, qui justement pose une chape de silence sur l’histoire en épargnant à ces hommes du franquisme des poursuites devant la justice. Elle souleva un tollé qui mit quelque piment dans la cérémonie…  Anne Hidalgo, maire de Paris, vint à la rescousse, déclarant Paris ville de dialogue où tout était possible dans la polémique et la controverse. Une journée bien remplie qui s’est achevée pour nous, les Musicos et plein d’autres participants au 33 rue des Vignoles où nous avions préparé un petit rafraîchissement convivial. 2020, année des élections municipale en France, nous vous donnons rendez-vous envers et contre tout pour maintenir vivant la mémoire du combat pour la Liberté!

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