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Auteur/autrice : 24 aout 1944

Français libres et Républicains espagnols contre le nazisme

 AFIN D’HONORER LES HOMMES DE LA NUEVE  

Ce 14 janvier, pour ouvrir l’année 2025 sur un important travail de mémoire, L’association 24 Août 1944 vous invite à fêter, avec elle, la parution de cet ouvrage.

Le mardi 14 janvier, de 18h à 21h salle du conseil de Paris.

Rappelons qu’il s’agit de la réédition des carnets de guerre du capitaine Raymond Dronne, « un Français libre » de la première heure (juin 1940). Il commandait La 9e compagnie du 3e Bataillon du régiment de Marche du Tchad, de la 2eDivision Blindée. Sa compagnie était communément appelée la Nueve car elle était composée principalement de Républicains espagnols en exil.

Certains d’entre vous ont commandé ce livre et l’attendent depuis le mois de Novembre. Il sera là le 14 janvier.

Nous en faisons une présentation. Ainsi ceux qui le souhaitent pourront retirer leur ouvrage à cette occasion .

 Ne soyez pas en retard, car nous avons prévus de vous emmener sur les traces de la 2e DB et de la Nueve. (voir le programme sur l’invitation)

La soirée se terminera par le verre de l’amitié.

POUR DES RAISONS DE DISPONIBILITÉS, (TRAVAUX) L’AUDITORIUM N’ÉTANT PAS LIBRE, LA MAIRIE DE PARIS NOUS OCTROIE POUR CETTE PRÉSENTATION, LA SALLE DU CONSEIL.

ELLE SE TROUVE AU 2e ÉTAGE, AU COEUR MÊME DU BÂTIMENT HISTORIQUE DE LA MAIRIE. C’EST UNE OCCASION DE VOIR CETTE SALLE.

L’ENTRÉE SE FERA À PARTIR DE 17H30 AU 5 RUE DE LOBAU (comme habituellement) ET UN PARCOURS FLÉCHÉ VOUS MÈNERA JUSQU’À LA SALLE.

pour  les retardataires, vous pourrez rentrer en vous présentant au 29 rue de Rivoli, (entrée officielle) en présentant votre carte d’identité.

Une inscription préalable est nécessaire, vous pouvez vous inscrire à : info@24-aout-1944.org ou au 0651728618 ou 0623532156

Salle du conseil de Paris, 5 rue de Lobau 75004  Paris (métro lignes 11 et 1)

MEILLEURS VOEUX 2025

2025, sera une année importante pour la transmission de la mémoire des actions de nos anciens.

Nous marquerons les 80 ans de la libération des camps de concentration nazis, où les Républicains espagnols furent les premiers « français » à être internés dès août 1940.

Nous célèbrerons les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, où seuls les Républicains espagnols peuvent figurer au côté des vainqueurs des autres nations.

Sans oublier qu’il y a 50 ans, en novembre 1975 s’éteignait un des pires dictateurs sanguinaires du XXe siècle.

Toutes ces évocations historiques pour nous rappeler et transmettre l’engagement et l’idéal de ce peuple qui n’avait rien d’autre que sa soif de liberté et de justice pour avancer.

 Ces femmes et ces hommes, dont il est question, nous mèneront tout droit à comparer leur combat avec ceux de notre époque actuelle tâchée de sang et de misère.

Nous devons nous souvenir qu’ils ont dit: Plus jamais ça! et que nous avons devoir d’oeuvrer dans ce sens pour une autre société équitable et pour la vérité historique.

 Tous les membres de l’association 24-Août-1944 vous souhaitent leurs meilleurs voeux de santé, de paix, de justice pour tous ceux qui vous sont chers.

Et nous espérons vous retrouver à nos côtés, tout au long de cette année qui s’ouvre.

Exposition Les chemins de l’exil à Annecy

Le mercredi 4 décembre, la salle de cinéma du Mikado (Centre Social et MJC) où était projeté le film Vivre  libre et mourir a rassemblé 150 personnes.

Toutes sont restées au débat qui a suivi, animé par Felip Solé avec la présence de Miguel Vera qui a su tenir l’attention du public avec sa connaissance reconnue sur la résistance des Glières et surtout la richesse de ses anecdotes et témoignages qui ne figurent pas dans l’écriture officielle de ce moment historique. Difficile dans ces conditions de cadrer le discours de Miguel, mais apparemment le public a vraiment bien apprécié.

Les échanges ont continué jusqu’à 23 heures autour d’un petit buffet et d’un pot de l’amitié pris en charge par les Amis du 24 août 1944.

Le 6 décembre à 18 heures, l’inauguration officielle de l’exposition a réuni 80 personnes, peut-être plus.

Ont pris la parole en premier les représentants des associations. Hélios pour les amis du 24 août, puis Miguel Vera pour l’Amicale de la Résistance espagnole, et enfin Jean-Philippe Gaussot, fils de Philippe Gaussot.

Du côté des institutions accueillant de l’exposition :

Le Maire adjoint de la Culture d’Annecy et la conseillère municipale, déléguée au travail de Mémoire et aux anciens combattants.

La Vice-Présidente Culture et Patrimoine du Conseil Départemental.

Enfin les discours ont été clos par le Secrétaire Général de la Préfecture.

Felip Solé a ensuite accompagné un groupe pour découvrir l’exposition photos et répondre aux questions pendant que s’organisait une collation offerte par la Mairie d’Annecy.

Le Maire d’Annecy, qui n’a pas pris la parole était présent à cet événement.

Nous avions organisé un stand de vente des 2 livres :

Chemins de l’exil et Philippe Gaussot

Celui sur Philippe Gaussot a été épuisé.

Les deux événements ont été filmés.

L’exposition sera visitable jusqu’au 5 janvier.

Crisol Serrate

Projection en avant première à Paris: LE MAÎTRE QUI PROMIT LA MER

Ariadna découvre que son grand-père recherche depuis un certain temps les restes de son père, disparu pendant la guerre civile. Déterminée à l’aider, elle se rend à Burgos, où ils exhument une fosse commune où il pourrait être enterré. Durant son séjour, elle apprendra l’histoire d’Antoni Benaiges, un jeune professeur de Tarragone qui, avant la guerre, était le professeur de son grand-père. Grâce à une méthode pédagogique innovante, Antoni a inspiré ses élèves et leur a fait une promesse : les emmener voir la mer.

Antoni Benaiges, maître d’école de la République de Mont-roig del Camp, qui appliquait les principes de la pédagogie de Célestin Freinet. La méthodologie de travail consistait à imprimer à l’école de petites publications ou « cahiers » à partir des dessins et textes libres que réalisaient les enfants et qui illustraient leur mode de vie et leur vision du monde autour de thèmes tels que la famille, les amitiés, le village, les paysages, les fêtes, les excursions, les voyages, les jeux, le folklore, etc. L’imprimerie jouait donc un rôle majeur dans la classe, il s’agissait d’un outil permettant de matérialiser, comprendre, voir et toucher tout ce qui était enseigné. Les cahiers de l’école de Bañuelos de Bureba s’intitulaient Gestos (Gestes) et Recreo (Récréation).

Très rapidement, certaines familles et les pouvoirs locaux en place réprouvèrent les pratiques éducatives de Benaiges. Les enfants de Bañuelos n’avaient jamais vu la mer et en janvier 1936, le maître d’école les encouragea à l’imaginer et à la décrire. Ce travail fut concrétisé par la création du cahier El mar. Visión de unos niños que no lo han visto nunca (La mer imaginée par des enfants qui ne l’ont jamais vue). En outre, le maître d’école promit aux enfants de les amener voir la mer en été en les invitant dans sa maison de famille. Mais le 19 juillet de cette année-là, alors qu’il préparait le voyage de ses élèves vers Mont-roig, il fut arrêté, torturé et exécuté.

 Ce film raconte l’histoire poétique et tragique de cet instituteur, figure emblématique des instituteurs de la République espagnole et de leur devenir.

La difficile construction de la « vérité historique »

Samedi 30 novembre 2024, le maire de Toulouse décide d’apposer une plaque en hommage:

Aux espagnols engagés dans la lutte armée à Toulouse dès août 1942

Un choix surprenant quand on sait ce que les exilés républicains espagnols de Toulouse ont donné à la résistance contre le nazisme et l’envahisseur, dès août 1939.

Angel Carballeira, du CTDEE (Centre Toulousain de Documentation sur l’Exil Espagnol) réagit face à l’effacement de près de trois années d’engagement et face aux exactions menées par l’organisation célébrée au travers de cette plaque.

Il publie une lettre ouverte au maire de Toulouse et une autre à Guillaume Agullo (historien)

Vous trouverez ces documents en pièces jointes dans cet article.

Des camps du Roussillon au Plateau des Glières :  Les Républicains espagnols  

Par la projection du film « Vivre libre ou mourir » de Denis Chegaray,

Le mercredi 4 décembre à 20 heures, cinéma MIKADO, MJC centre social, 2 place de l’Annapurna à 74000 Annecy.  Entrée 5€

Suivi d’un débat en présence Miguel Vera, fils de Miguel Vera Navas, commandant des Républicains espagnols au plateau des Glières, et des membres de l’association ARE.

 

Et l’exposition : Chemins de l’exil. Une centaine de photographies de Philippe Gaussot, restées inédites pendant près de 80ans.

Du 2 au 30 décembre 2024 au centre BONLIEU,1 rue Jean-Jaurès 74000Annecy

L’inauguration de cette exposition aura lieu le vendredi 6 décembre à 18h en présence de Jean-Philippe et Christine Gaussot, les enfants de Philippe Gaussot.

 

Godefroy Villa « Godin » nous a quitté le 06 octobre 2024

un homme simple et discret qui, lorsque la nécessité s’est imposée à lui, a su prendre les armes et se battre pour la liberté. Puis comme beaucoup de ses compatriotes républicains espagnols en exil, il a mené une vie effacée mais sans jamais oublié de transmettre son idéal, surtout auprès des jeunes générations.

 

 Informations et visuels transmis pas nos amis de MHRE 89

Ana Messuti, l’avocate de la querelle argentine, nous a quitté ce 26 octobre 2024

 

Elle est partie tranquillement. Silencieusement lucide. Elle voulait contrôler sa vie jusqu’à la fin, comme elle l’a demandé : « tant que mon corps tiendra le coup ». Oui. Elle nous a quittés. Ana Messuti était simplement Ana, l’immense Ana. Une grande personne, dotée de nombreuses qualités humaines : la gentillesse et la générosité allaient de pair chez elle. Elle a sacrifié ce qui aurait pu être une agréable retraite à travers l’Europe ou dans son pays d’origine : l’Argentine. Elle l’a échangé contre un travail titanesque contre un système judiciaire espagnol stagnant, avec des racines dictatoriales et des décennies d’impunité dans ce pays qui n’est pas le nôtre. Et ici, dans une ville qu’elle ne connaissait pas, loin de ses enfants et petits-enfants… Ana, tu as recommencé une autre vie avec ton bien-aimé Pablo. Comme vous avez été audacieux et aventureux tous les deux, Pablo ! Et tout cela pour une passion qui pourrait s’intituler : À la recherche de la justice universelle cachée, et vous avez tous les deux conjugué  le droit à la justice des victimes avec les droits de l’homme.

https://loquesomos.org/ana-messuti-nuestra-gran-ana-se-nos-fue/

https://loquesomos.org/se-hace-justicia-al-andar-homenaje-a-ana-messuti/

Publication: Français Libres et Républicains Espagnols contre le nazisme

 

 

Rééditer les carnets de route du Capitaine Dronne, relatant son odyssée de Français Libre dès 1940 aux confins du Cameroun, jusqu’en Allemagne en 1945 pourrait paraître paradoxal pour une association mémorielle des républicains espagnols réfugiés en France.

Et pourtant, quand le capitaine Dronne rejoint Leclerc et remonte vers l’Afrique du Nord, la compagnie qui lui est confiée est majoritairement composée de républicains espagnols, réfugiés en Afrique du Nord.

Commence alors une épopée qui liera ce Français Libre de la première heure, à ces républicains espagnols antifascistes, d’avant l’heure, de façon indéfectible pendant les années de guerre et bien au-delà. Pendant des années Raymond Dronne et les survivants de la compagnie resteront soudés, telle une famille, dira Colette, la fille du Capitaine Dronne qui les a bien connus.

À un moment où les étrangers en général, prennent enfin la place qui leur revient dans la libération de la France et de l’Europe, rappeler qu’il y a 40 ans cette mémoire existait déjà n’est pas inutile.

Rappeler qu’en des moments historiques précis, des vies que rien ne semblait devoir réunir, se mêlent dans un combat commun supérieur à chacun d’entre eux, devrait nous enseigner pour aujourd’hui.

Et en rééditant la totalité de ces carnets de route, nous avons fait le choix de montrer l’ensemble des combats menés par le Capitaine Dronne pendant la seconde guerre mondiale. Et par là, nous faisons le choix d’inclure la « Nueve » dans un mouvement historique auquel ces républicains espagnols participent avec de nombreux autres étrangers.

De même que les hommes de la « Nueve » ont une histoire avant la deuxième guerre mondiale, nous le verrons dans l’introduction, ils en ont une après. Ce sera l’objet de la troisième partie de ce volume.

Rééditer ces carnets, c’est rendre hommage à Raymond Dronne, l’homme engagé dans la deuxième guerre mondiale, rédacteur d’un témoignage exceptionnel sur la « Nueve », à sa fille Colette éprise de vérité concernant « sa » famille de la  Nueve  et à ces hommes de la Nueve , qui sont, pour nous, l’emblème de l’engagement du peuple espagnol des deux côtés des Pyrénées contre la barbarie.

Afin de vous offrir une édition collector de cette mémoire, nous ouvrons une pré-vente.

Vous pouvez d’ores et déjà réserver votre ou vos exemplaires auprès de l’association (voir document)

 ATTENTION:

COMPTE TENU DU TEMPS PRIS PAR NOS RECHERCHES POUR SILLONNER LA MÉMOIRE DE LA NUEVE JUSQU’À NOS JOURS, L’OUVRAGE NE SERA DISPONIBLE QUE DÉBUT DÉCEMBRE (contrairement à ce qui est annoncé sur l’affiche, novembre)

VOUS POUVEZ AUSSI ENVOYER VOTRE COMMANDE À L’ADRESSE DE L’ASSOCIATION

 24 AOÛT 1944

22 RUE MÉLINGUE

75019 PARIS

 

 

SALVADOR PUIG ANTICH : 50 ANS D’ATTENTE

Il y a quelque cinquante ans, le 2 mars 1974, Salvador Puig Antich était assassiné dans la prison Modelo de Barcelone. Il avait 25 ans. Ce fut la dernière exécution par garrot vil en Espagne. Salvador avait été arrêté lors d’une embuscade tendue par la police franquiste. Échange de tirs, confusion, Salvador fut blessé et un inspecteur de police tué. Refus des autorités de procéder à une autopsie du corps du policier : il aurait été trop risqué de constater que des balles provenaient des armes de ses collègues. Mieux valait pour eux affirmer qu’elles avaient toutes été tirées par Puig Antich.

Son procès fut une farce et Salvador fut condamné à la peine capitale par un Conseil de guerre (1). Deux choses jouèrent contre lui : c’était un militant anarchiste membre du MIL (2) et fin 1973 Carrero Blanco, Président du gouvernement était victime d’un attentat perpétré par les indépendantiste basques de l’ETA. La condamnation à mort de Puig Antich ressemblait furieusement à une vengeance de l’État. Donc le garrot, vingt minutes d’agonie pour Salvador.

Depuis, ses quatre sœurs n’ont pas cessé de demander la révision du procès. En vain. Et voici que cinquante ans après, en octobre 2024, le ministre actuel de la Mémoire démocratique a reçu les quatre sœurs pour leur déclarer officiellement que le Conseil de guerre de l’époque avait prononcé une sentence « injuste », que ce tribunal était « sorti du cadre juridique ». En conséquence le gouvernement actuel déclare nul ce procès. Les quatre sœurs se sont vu remettre un document confirmant cette nullité qui est « un acte de reconnaissance, de réparation et de justice ».

50 ans pour que l’État rende justice ! 50 ans, soit deux fois 25, l’âge de Salvador Puig Antich quand il fut assassiné.

Et toutes les autres victimes de l’État franquiste ? Le gouvernement socialiste actuel n’a toujours pas aboli la « Loi d’amnistie » de 1977 créée pour ne surtout pas juger et condamner les crimes franquistes perpétrés pendant la guerre civile et les 35 ans de dictature qui ont suivi. Combien de temps faudra-t-il attendre pour voir abolir cette Loi ?

50 ans encore ?

Ramón Pino

Groupe Salvador Seguí et membre fondateur de l’association 24-Août-1944

Notes :

1) Pour en savoir plus, lire  Salvador Puig Antich – Guérilla anticapitaliste contre le franquisme (Éditions du Monde libertaire) en vente à la librairie Publico.

2) Mouvement Ibérique de Libération

Projection mercredi 16 octobre: Le réseau d’évasion du groupe Ponzan

Le réseau d’évasion du groupe Ponzán, (1.02‘) Un documentaire de Ismaël Gutiérrez (rtve  2024)

De 19h à 22h00

l’histoire incroyable et escamotée de Francisco Ponzán Vidal. Né le 30 mars 1911 à Oviedo (Asturies) mort assassiné.

Ponzán dans les années de la guerre civile espagnole (1936-1939) faisait partie du service de renseignement des colonnes confédérales de la CNT sur le front d’Aragon. il était dans le service d’intelligence spécial périphérique (siep). Il avait pour mission de franchir les lignes ennemies afin d’espionner et d’exfiltrer les compagnons bloqués dans la zone nationaliste.

En exil, Ponzán et une partie de ses compagnons mirent leur expérience au service de la cause antifasciste. Ils travaillèrent avec d’autres groupes libertaires, et parfois avec les services secrets alliés. Ils organisèrent le réseau d’évasion à travers les Pyrénées le plus important de la seconde guerre mondiale, connu sous le nom de « réseau d’évasion du groupe Ponzán  »

 

La projection sera suivie d’un débat.

 

Le mercredi 16 octobre 2024 à 19h

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas

75019 Paris

Entrée gratuite

La Libération de Paris à travers la ville de Choisy Le Roi,

Ce samedi 28 septembre, se terminait à Choisy le Roi l’exposition organisée par notre association sur la Libération de paris. À cette occasion, nous avions programmé avec la direction de la médiathèque une après-midi mémoire, avec la projection du film d’Alberto Marquardt: La Nueve ou les oubliés de la victoire, suivi d’un débat et du verre de l’amitié.

L’exposition commençait au Rez-de-chaussée de la Médiathèque, avec les 6 premiers panneaux de l’Exposition sur l’Imprimerie des Gondoles de Choisy, réalisée en  2019. En effet, juste après guerre et  pendant plus de cinquante ans, l’imprimerie des Gondoles a été le lieu où furent imprimés les journaux et documents des résistants républicains espagnols en exil. Fuyant le fascisme, ils n’auront de cesse de combattre la collaboration des gouvernements « alliés » avec le Général Franco. Mais cette imprimerie était aussi une entreprise locale, qui imprimait les événements  de la vie quotidienne des habitants. Et chose extraordinaire, elle était gérée comme l’aurait été une entreprise collectivisée et libertaire.

Dans la salle, outre les tables de presse de la librairie  « Le marque page » tenue par la sympathique Cécilia et celle de 24 Aout 1944, il y avait en rentrant à gauche une exposition. Il s’agissait d’une exposition de photos, dont certaines inédites, qui concernaient essentiellement les deux soldats de la Nueve devenus, après guerre des citoyens de la ville de Choisy: Martin Bernal et José Cortés. Il furent tous les deux cordonniers.

Le portrait de Cortes et sa bio suivi du portrait de Bernal et sa bio. Ces portraits sont des peintures sur toile, réalisées par l’artiste peintre et membre fondateur de notre association, Juan Chica-Ventura

Cadre 1 : les Cartes d’Identités des Corps Francs et de la 2ème DB. Ses états de service recto-verso.

Une même photo et deux identités différentes. Pour tenter de déjouer les poursuites des agents franquistes et tenter d’éviter la répression de leurs familles restées en Espagne, de nombreux républicains espagnols changent d’identité. Aidés en cela par les conditions d’engagement dans la Légion Étrangère.

Cadre 2 : La photo de la Croix de Berny (Leclerc Dronne) en petit et en plus grand la photo de Bernal, Dronne et Granell, le 25 Aout préparant l’attaque de la rue des archives.

Le 24 août, Leclerc donne l’ordre à Dronne, capitaine de la Nueve, de foncer vers Paris.

Le 25 août, dans ses carnets Dronne écrit: « « 11 heures. L’opération Central Archives est terminée. Nous réintégrons la place de l’Hôtel-de-Ville. Nous sommes noyés dans la foule. Mon P.C. est dans la jeep, contre l’entrée de l’Hôtel de Ville, sous la garde vigilante de Bodiot et de Pirlian et du half-track de commandement ». Or la montre de Granell marque 11heures.

Cadre 3 : Photos de Cortés blessé, en convalescence

L’attaque du central de la rue des Archives est menée conjointement avec des éléments de la Nueve, le char Romilly et des FFI. Cette attaque se soldera par la mort de Caron, chef de char du Romilly, et par la mise hors de combat, car gravement blessés, de deux hommes  de la Nueve Elías et Cortés.

Cortés à bord de « son » half-track Résistance.

Cadre 4 : la décoration de Bernal et le 26 Aout sur les Champs-Elysées, Bernal tout à gauche de la photo.

Cadre 5 : Le certificat de De Gaulle à José Cortés  photo 17

Cadre 6 : Le mariage de Cortés et La photo de Leclerc dédicacée en l’honneur de la naissance de Marie-José.

Après sa blessure rue des Archives, José Cortés est hospitalisé à l’hôpital du Val-de-Grâce. Une infirmière tombera sous son charme. Ils donneront naissance à Marie-José. José Cortés obtiendra du général Leclerc une dédicace en l’honneur de sa fille. Marie-José qui était encore avec nous en 2019 est décédée brutalement 2021.

Cadre 7 : La photo des anciens de la Nueve

Les anciens de la Nueve, dans les années 80, avant 1986. Premier rang: deux femmes inconnues, Ramón Gualda, Lucas Camons, José Gongora Zubieta. Deuxième rang: José Cortés, Luis Royo Ibáñez, Martín Bernal et deux inconnus. Assis à droite: Nicolas Montana alias Severiano Zaballo.

Cadre 8 : la photo de Bernal et Cortes et en dessous la photo de la plaque de Choisy,  située au 38 rue Emile Zola, inaugurée en Mai 2019.

 

Dans la salle, ce samedi 28 septembre, une cinquantaine de personnes, de tous âges, y compris de jeunes adolescents, s’est retrouvée pour voir le film, La Nueve ou les oubliés de la victoire, où apparaissent deux survivants Républicains espagnols, engagés dans la 2e DB et la Nueve:   Manuel Fernandez et Luis Royo.

Puis, ce fut place au débat, très animé avec des intervenants pleins de curiosité, autour de précisions historiques apportées par Robert Coale. Beaucoup de questions sur l’engagement de ces hommes, sur leur devenir à la fin de la Seconde Guerre mondiale………

Il y avait également des professeurs d’espagnol, intéressés par ce travail de mémoire dispensé par notre association et par nos amis de Choisy.

Nous tenons ici à remercier chaleureusement Robert Coale pour l’animation et les détails amenés lors du débat, André Sergent pour son dévouement et l’aide précieuse qu’il nous a apporté non seulement ce jour mais pour toute la préparation et l’installation de cette exposition, il fut un élément indispensable à la réussite de ce projet. Bien sûr nous tenons à remercie Madame Dipa Traoré et toute son équipe de la médiathèque pour leur accueil et leur aide.

 

 

Piquet de grève

Il y a 90 ans, la révolution d’octobre 1934 dans les Asturies

Octobre 1934

Révolution d’octobre 1934, insurrection dans les Asturies.

 

À Madrid, le mot d’ordre lancé par les dirigeants socialistes est une grève générale pacifique, alors que la population ouvrière et paysanne est prête à l’insurrection totale et réclame des armes. Débordant les consignes de leurs dirigeants, les grévistes occupent des positions stratégiques dans la capitale. La garnison madrilène semble plus favorable aux insurgés qu’au gouvernement, ce qui aurait dû assurer la victoire populaire. Mais les représentants socialistes, qui ne souhaitent que le remplacement des ministres de la CEDA, vont faire marche arrière et provoquer l’échec du mouvement, faute de direction.

À Barcelone, Lluís Companys, président de la Généralité catalane, proclame « l’État catalan dans la République espagnole ». Mais, faute d’unité au sein des syndicats ouvriers et des partis populaires, là aussi, la révolte tourne court et la répression de l’État central fait quarante morts. Le gouvernement catalan est arrêté et son président condamné à mort (peine commuée en prison à perpétuité, dont il sortira gracié par le Frente Popular, en 1936).

Dans les Asturies, les mineurs sont à la pointe du soulèvement. La force du mouvement résidant dans le fait que les partis et les syndicats sont unis, l’UGT et la CNT forment lUHP (Uníos, hermanos proletarios, Unissez-vous, frères prolétaires). La résistance et l’organisation du mouvement amènent l’édification d’une « commune » asturienne. Elle prend en main tous les aspects de la vie sociale, industrielle et politique. 50 000 mineurs, armés de dynamite, après avoir pris le contrôle du bassin minier, assiègent les casernes et les points névralgiques de la capitale régionale, Oviedo, ainsi que l’usine d’armement Trubia. Mais ils ne parviennent pas à prendre la caserne principale où sont stockées les munitions. Lorsque le gouvernement central envoie les généraux Goded et Franco mater la rébellion asturienne, désormais isolée, le comité provincial de l’alliance ouvrière annonce la liquidation du mouvement, le 11 octobre. Mais les insurgés décident de continuer la lutte face à la Légion du colonel Yagüe et les troupes marocaines. S’ensuit une répression atroce, qui ne s’arrête pas aux seuls insurgés mais touche toute la population (plus de 2 000 morts, 3 000 blessés et des milliers de prisonniers et de déportés). La police justifie cette sanglante opération en prétextant un armement important des mineurs (90 000 fusils, 33 000 pistolets, 330 000 cartouches, 10 000 caisses de dynamite et 30 000 grenades), alors que les fusils des insurgés n’avaient pratiquement pas de munitions.

 

Déroulement des évènements :

1er janvier 1934. Le gouvernement Lerroux revient sur la réforme agraire, sur l’enseignement religieux et sur les pensions des prêtres. Il amnistie les hommes politiques de droite sanctionnés par le gouvernement Azaña.

3 février 1934. Largo Caballero rassemble un comité révolutionaire. Il dit très fort que les ouvriers ne peuvent se contenter de défendre une démocratie bourgeoise et prône une révolution par la violence. Tandis qu’Indalecio Prieto, socialiste également, la combat avec vigueur, malgré la réserve prudente des dirigeants du PCE, tel José Diaz, secrétaire général.

31 mars 1934. Accords secrets entre Mussolini et les monarchistes espagnols pour l’envoi d’armes et d’argent aux nationalistes, en vue du renversement de la république. Le Duce promet une aide de 1 500 000 pesetas, 20 000 fusils, 200 mitrailleuses, 20 000 grenades[1].

Juin 1934. Grève générale dans tout le pays, réprimée par Salazar Alonso, membre du Parti radical, conseiller et président de la députation de Madrid, ferme partisan de l’ordre, nommé au ministère de l’Intérieur dans le gouvernement Lerroux. Des maires de village sont également arrêtés.

Été 1934. Marche des femmes espagnoles contre la faim.

4 octobre 1934. À Barcelone, Lluís Companys proclame « l’État catalan de la république espagnole ». Répression de l’État central : 40 morts, arrestation du gouvernement catalan et de son président, qui sera condamné à mort (la peine sera commuée ultérieurement en détention).

5 octobre 1934. Dans les Asturies, les mineurs sont à la pointe du soulèvement, les partis et les syndicats sont unis, l’UGT et la CNT forment lUHP.

8 octobre 1934. Arrestations à Madrid et à Barcelone des dirigeants politiques et syndicaux de la rébellion.

10 octobre 1934. Franco et Goded sont appelés par le gouvernement pour mater la rébellion. Franco expédie la Légion du colonel Yagüe et les troupes marocaines. S’ensuit une répression meurtrière envers les populations.

12 octobre 1934. Le mouvement révolutionnaire est étouffé : plus de 2 000 tués, 3 000 blessés et 15 000 à 30 000 prisonniers ou déportés[2].

27 décembre 1934. Le prolétariat espagnol est un des plus puissamment organisés d’Europe avec celui d’Allemagne. Le journal espagnol ABC publie la répartition des adhérents des organisations ouvrières espagnoles. CNT : 1 577 000 adhérents, UGT : 1 444 000 adhérents, PSOE : 200 000 adhérents, PCE : 13 000 adhérents.[3]

ATTENTION: Pour ceux qui lisent le castillan nous vous invitons à vous rendre sur le site de LQSOMOS et de prendre connaissance de l’article dont sont extraite les photos :

Octubre de 1934: Revolución de Asturies

[1] La révolution et la Guerre d’Espagne, p. 317, Pierre Broué et Émile Témime, Éditions de Minuit, Paris, 1961.

[2] Ibid, p. 50.

Histoire de la Guerre civile d’Espagne, p. 26, Gabriel Jackson, Éditions Ruedo Ibérico, Paris, 1974.

[3] Archives du journal ABC.

Appel pour le film : HOMMAGE A LA CATALOGNE

Le réalisateur Frederic  Goldbronn, qui entre autre a fait découvrir à un vaste public la Maternité d’Elne, lance un appel à participation pour son nouveau film dont vous avez les détails ci-dessous.

Il nous semble important que ce documentaire soit réalisé. AIDEZ LE !

Appel à financement participatif pour terminer le film :

HOMMAGE A LA CATALOGNE

Un voyage au cœur de la  révolution et de la guerre d’Espagne
avec l’écrivain George Orwell
et les opérateurs de prise de vues de la CNT

Adaptation cinématographique de Frédéric Goldbronn, avec la voix de Bruno Podalydès et les musiques originales de Catherine Delaunay (clarinettes), Bruno Ducret (violoncelle, guitare), Tony Hymas (piano) et Guillaume Séguron (contrebasse). Production Les Films d’Ici.

Tous les détails sur le film et les modalités de financement participatif sur :
https://faisonsvivrelacommune.org/hommage-a-la-catalogne/

 

Activités d’automne au Centre Toulousain de Documentation sur l’Exil espagnol

Chers adhérents, chers amis

Nous reprenons nos activités après une  pause estivale en espérant que vous avez tous passé un bel été et que vous êtes prêts à nous accompagner dans les prochaines activités de l’association.

Vous pouvez retenir les dates suivantes :

– le 5 octobre à 15h au Musée de la Résistance à Toulouse ( au 52 allée des demoiselles) et dans la continuité de l’exposition « Anatomie du franquisme » (qui se tient actuellement au Musée, le CTDEE propose une intervention sur

« Le franquisme vu depuis Toulouse à travers les dessins de Joan Call ».

– le 23 novembre à la Maison des Associations de Toulouse nous vous proposons une nouvelle journée du livre de l’exil espagnol. Le programme vous en sera communiqué ultérieurement.

Plus d’informations sans les pièces jointes.

Bien cordialement et à bientôt

Le Bureau du CTDEE

 

Projection: LA DICTATURE FRANQUISTE EN PROCÈS

 

Affiche La dictature franquiste en procès
Affiche La dictature franquiste en procès

À ce jour, les crimes commis par la dictature franquiste demeurent impunis. La tentative, en 2008, du juge Baltasar Garzón a échoué, le magistrat ayant été accusé d’avoir enfreint la loi d’amnistie de 1977. Votée lors du processus de transition démocratique, celle-ci devait permettre la libération des prisonniers politiques, mais signifiait aussi l’amnistie pour les responsables de la répression. En 2010, l’Argentine a intenté un nouveau procès pour «génocide et crimes contre l’humanité», fondé sur le principe de compétence universelle. Contraintes au silence pendant des décennies, les victimes ont aujourd’hui la possibilité de documenter le «nettoyage social» opéré

La projection sera suivie d’un débat

Au cours de ce débat,  nous vous proposons d’établir le bilan de ce 80e anniversaire de la Libération de Paris, de la place des républicains espagnols, engagés dans ce combat.

Le mercredi 25 septembre 2024 à 19h

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas

75019 Paris

Entrée gratuite

Bus : 20/

métro ligne 11

La tuerie de Lacazasse

La tuerie de Lacazasse [1]

« Avec le temps, la fable grossit et la réalité se perd » (déclaration de Voltaire dictionnaire philosophique à l’article Histoire.)

Et les choses en sont restées là. Notre équipe d’enquêteurs s’est saisie de cette affaire pour tenter de faire toute la lumière sur les responsables de ce drame. Cela les a conduits aux archives départementales de l’Ariège à Foix, aux archives de la Gendarmerie nationale déposées à Vincennes et enfin à Manresa (Barcelone) d’où provenait la famille Roy.

Sur un document de la Junte Espagnole de Libération, adressé aux autorités françaises et daté du 4 novembre 1944, nous extrayons les renseignements suivants :

Le samedi 15 juillet 1944 à dix heures et demie du soir, un groupe de membres de la UNE fait irruption dans le logement de l’espagnol Ricardo Roy, situé dans le village de la Cazaza, près de Castelnau-Durban (Ariège) et oblige le beau-père de Roy à ouvrir la porte. Peu après, à l’intérieur de la maison, ils ont assassiné le beau-père de Roy, la femme de Ricardo Roy  et leurs deux petites filles âgées respectivement  de 6 ans et de 8 jours et trois autres espagnols nommés García, Gracia et Soler, amis de la famille, qui étaient présents. Tous étaient membres de la CNT. Ricardo Roy a échappé à la tuerie parce qu’il était absent. D’après ses déclarations, on lui avait enjoint à plusieurs reprises l’ordre de rejoindre la UNE, comme il a refusé, on l’a menacé de mort et les hommes de la UNE ont perpétré le crime que nous dénonçons. (p.21)

La trace de ces assassinats n’existe nulle part, sauf dans la mémoire de témoins, puisqu’il n’y a aucune tombe au cimetière et pour certaines victimes aucune mention sur le registre des décès.

Du coup, Angel Carballeira, fils d’exilé de la première génération et chercheur acharné de la vérité historique, notamment au sein du CTDEE (Centre Toulousain de Documentation sur l’Exil Espagnol) a pris en charge de mener une enquête approfondie sur cette exécution sommaire. « Nécessité pour l’histoire de rapporter le plus rigoureusement possible cet événement pour éviter qu’il ne tombe dans les poubelles de l’histoire. »

 

[1] Lacazace, actuellement orthographié Lacazasse, est un hameau dépendant de la commune de Castelnau-Durban qui fait partie du Couserans, partie occidentale et montagneuse du département de l’Ariège.

Choisy le Roi fête les 80 ans de la libération de Paris

 

La ville de Choisy Le Roi fut un lieu d’accueil de Républicains espagnols en exil. Certains d’entre eux s’y installèrent pour continuer de vivre et rester fidèles à leur engagement idéologique.

C’est à travers le parcours atypique de deux d’entre eux, Martin Bernal et José Cortes que la médiathèque et l’association 24 Août 1944 ont choisi de rendre hommage à ces valeureux combattants de la Liberté. Ces deux Choisyens des années d’après-guerre nous ont légué des tranches de vie à partager encore aujourd’hui. Une exposition basée en partie sur des souvenirs familiaux sera présente dans la salle de projection de la cinémathèque.

Tous deux enrôlés dans la Nueve de la 2e DB, 9e compagnie dans laquelle le commandement se faisait en espagnol. Ces Espagnols, essentiellement des anarchistes, des socialistes, des communistes et des républicains, allèrent à la rencontre d’autres Étrangers et de Français qui refusaient d’obéir à la politique de Pétain. Tout comme Manuel Fernandez et Luis Royo, « héros » du film d’Alberto Marquardt, leur dénominateur commun était de lutter contre le fascisme.

Le film d’Alberto Marquardt nous permet de savoir d’où viennent ces fiancés de la Liberté, leur expérience de la guerre dans leur propre pays, contre les troupes du général Franco mais aussi contre les troupes et le matériel envoyés par Hitler et Mussolini. Et il nous explique également leur épopée au sein de la 2e DB.

80e anniversaire de la Libération de Paris, Hommage à la Nueve

Jeudi 22 août 2024.

À 15h, ce fut l’inauguration de l’exposition de Portraits, peints par notre ami, artiste et membre fondateur de notre association Juan Chica-Ventura.

Nous avions le souci de parler et d’évoquer la colonne Dronne, composée de républicains espagnols mais pas uniquement. Aussi, avons-nous engagé une démarche avec le Musée de la libération de Paris, et sa directrice, Sylvie Zaidman, la fondation de la 2e DB, par la présence de son président le général Jean-Paul Michel, le Comité parisien de la Libération de Paris avec Guy Hervy, l’ACAGL14 (Association des Commerçants et Artisans, de l’Avenue du Général Leclerc à Paris 14ème) représentée par Thierry Véron sous l’appellation informelle de CAP80.

Cette année anniversaire devait à notre sens à tous être marquée par un récit au plus proche de la réalité historique. Notre pari était d’honorer les républicains espagnols de la Nueve, engagés dans l’avant-garde de la 2e DB mais également tous ceux qui ont fait partie de cette fameuse colonne Dronne. À savoir: plus d’une vingtaine de nationalités étaient présentes dans ce détachement, et les uns comptaient sur les autres, avec une grande confiance, pour atteindre l’objectif fixé : se rendre à l’Hôtel de Ville de Paris, pour avertir le Conseil National de la Résistance de l’arrivée imminente des troupes alliées (en l’occurrence la 2e DB, dès le lendemain 25 août).

Ils accomplirent leur mission haut la main, ce 24 août 1944 et nous fîmes de même ce 22 août 2024. Plus d’une cinquantaine de personnes se sont pressées dans la salle Antoinette Sasse du Musée de la Libération de Paris, pour saluer ce travail, et écouter le Général Michel rappeler bien haut, le rôle de chacun et celui particulier de cette colonne, actrice incontournable de la victoire à Paris, par le moral qu’elle a contribué à redonner aux Parisiens.

Cette exposition est visible du 22 août au 20 septembre au Musée de la Libération de Paris, Place Denfert Rochereau 75014 Paris.

Intervention de Sylvie Zaidman , directrice du Musée de la Libération de Paris, © Eduardo Cuna

 Puis nous avons récupéré la Charanga Ventolín  à la gare Montparnasse, direction 33 rue des Vignoles. Inutile de préciser que la soirée fut très animée et fraternelle.

 

Vendredi 23 août 2024

Ce jour fut le jour musical :

Dès le matin, nous avons tous filé à la Halle des Blancs Manteaux, pour installer et los Musicos pour répéter. Une ancienne halle de marché, en pierre, haute de plus de 15 m, et très large. Tout à coup nous avons craint de ne pas pouvoir la remplir correctement. Mais bientôt, à l’heure dite de cet événement musical inédit, nous avons réalisé qu’il n’y aurait peut-être pas assez de chaises ! En effet, près de 400 personnes se sont retrouvées sous cette halle afin d’écouter et voir ce spectacle :

LE PEUPLE ESPAGNOL, DE LA 2e RÉPUBLIQUE À LA LIBÉRATION DE PARIS

Composé d’images fortes de l’époque, de poèmes et de chansons de lutte et de résistance que chantait le peuple espagnol. C’est le souvenir et l’hommage aux républicains espagnols en exil, et à ceux qui ont donné leur vie pour défendre la liberté, la justice et l’égalité. Nous voulons de cette manière revendiquer « leur mémoire pour qu’ils ne soient pas recouverts par l’infamie de l’oubli », ce qui n’a pas encore été totalement réparé en Espagne.

Un vrai délire, un franc succès. La salle, debout, a entonné les chants en chœur.  De nombreux assistants de tous âges pleuraient à l’évocation musicale de celles et ceux qui les ont bercés de leur espoir, de leur dignité et de leur idéal. Nous pouvons qualifier cette soirée de Grande Soirée, avec une grande émotion. Et pour notre association ce fut une réussite au-delà de nos espérances.

El Cant dels ocells de Pablo Casals clôtura cette soirée mémorable ©Eduardo Cuna

Samedi 24 août 2024

À 11h, Dévoilement d’une plaque à la Poterne des peupliers, indiquant que la colonne Dronne est entrée dans Paris à cet endroit.

(cette plaque voulue par Jean Rol-Tanguy membre du Comité Parisien de Libération fils de Rol-Tanguy, a été malheureusement inaugurée sans lui à cause de son décès brutal)

C’est le premier rendez-vous qui regroupe toutes les composantes de CAP 80 (Le Comité Parisien de Libération, la direction du Musée de la Libération de Paris, la Fondation des anciens de la 2e DB, l’association 24-Août-1944) et les représentants de la mairie de Paris et mairie du 13e.

Ce passage de la colonne Dronne par ce chemin est à la fois contesté par certains historiens et attesté par Guy Hervy, du Comité Parisien de la Libération et enfant du quartier. Il  en a toujours entendu parler et se souvient des commémorations organisées par les gens du quartier les 24 août de sa jeunesse. Il est certain qu’un petit film de quelques secondes a été réalisé par un habitant du lieu, sans avoir pu encore mettre la main dessus.

Mais en outre il existe l’enregistrement d’archives radio dans lequel on entend Pierre Schaeffer annoncer cette entrée à la Poterne des Peupliers.*

Ce document sonore, nous a été aimablement transmis par Carmen Góngora-Blanc, historienne de la Nueve.

https://www.youtube.com/watch?v=g5ul1jfO4B8&t=81s  à 1.12/1.22’

Après le discours de Jérôme Coumet, maire du 13e arrondissement, Guy Hervy s’est exprimé justement sur cette entrée, et ce souvenir vivace qu’ont entretenu les habitants du 13e tant qu’ils ont pu.

Madame Laurence Patrice, élue de la mairie de Paris, adjointe à la maire chargée de la mémoire combattante, s’est exprimée au nom de la mairie et en tant que chargée de faire vivre et de transmettre l’histoire de la ville.

Intervention de Laurence Patrice, adjointe à la maire de Paris, chargée de la mémoire combattante ©Eduardo Cuna

Puis La Charanga Ventolín a entamé des chants de la révolution espagnole, © Eduardo Cuna:

 

18H30: L’organisation de la commémoration officielle aux Républicains espagnols de la Nueve ce 24 août a été passablement perturbée par un orage et de fortes bourrasques de vent ; il a fallu décaler d’une grosse heure l’événement. Heureusement La Charanga Ventolín de Gijón, présente à nos côtés et toujours prompte à entonner des airs joyeux et révolutionnaires, issus de la guerre d’Espagne, a saisi ses instruments et a charmé l’assemblée sous le porche d’une galerie. La musique a pris toute son ampleur à tel point que lorsque la cérémonie a commencé, le public a eu du mal à s’arracher à ce mini concert improvisé.

Cérémonie officielle :

Intervention d’Ariel Weil, maire de Paris centre où se déroulait l’hommage; Il fit un rappel historique et surtout insista sur l’urgence actuelle de combattre les idées fascistes en rappelant ces moments d’histoire.

Intervention de l’association 24 Aout 1944, cette année nous avons lu un mot d’Edgar Morin, notre président d’honneur.  Puis  nous avons souhaité souligner que malgré la participation des Républicains espagnols à la victoire contre le fascisme, ils étaient restés dans le camps de vaincus puisque Franco, toujours au pouvoir, a continué à assassiner les forces vives de la démocratie espagnole et à sa mort, le régime monarchique installé n’a toujours pas été élu par le peuple espagnol, les crimes du franquisme sont restés impunis. Nous avons également évoqué le 8 mai, date choisie par le gouvernement socialiste d’Espagne, pour honorer l’exil, en affirmant que le 8 mai ne pouvait être que républicain et sous les couleurs rouge/jaune/violet de la république.

Ensuite est intervenu M. Angel Víctor Torres Pérez, Ministre de la politique territoriale et de la mémoire démocratique. Après une évocation historique, il a déclaré :

« Hoy, en este recuerdo a la Nueve, muy especial, puesto que se cumplen ocho décadas de la gesta, tengo la satisfacción de anunciar que el Gobierno de España declara el jardín de la Nueve como el primer lugar de Europa fuera de España, lugar de memoria, de acuerdo con la ley de la memoria democrática. »

« Aujourd’hui, avec ce très spécial hommage à la Nueve, puisqu’il se déroule huit décades après l’événement, j’ai la satisfaction d’annoncer que le gouvernement d’Espagne déclare le Jardin de la Nueve [de Paris] comme le Premier lieu de mémoire hors d’Espagne, en accord avec la loi de Memoria democrática. »

Anne Hidalgo comme tous les ans a clos cet hommage par une intervention de rappel historique, notamment sur la façon dont la Mairie de Paris s’est emparée de cet épisode depuis 2004, avec Bertrand Delanoé. Au demeurant elle n’a pas manqué de rappeler le rôle essentiel des étrangers dans le combat pour la liberté et contre le fascisme. Elle conclut son discours par un « ¡Viva la Republica ! » très apprécié.

Discours d’Anne Hidalgo, maire de Paris ©Association 24 -Août-1944, Richard Prost /Felip Solé

Le traditionnel dépôt de gerbe a suivi. Puis tout le volume de l’esplanade s’est empli des chants et musique de la Charanga (fanfare). Et là, nous avons vu les représentants du gouvernement espagnol, et les autres officiels, au garde-à-vous pour écouter l’Hymno del Riego (hymne de la 2e République espagnole) encadrés par une forêt de banderas republicanas.

Après trois chansons, nous sommes partis en cortège et en musique rue de Rivoli pour atteindre l’Hôtel de ville. Sur notre passage les gens sortaient des cafés et venaient se renseigner sur qui nous étions et ce que nous faisions. Plus d’un ont appris ce 24 août que des Espagnols républicains exilés, avaient pénétré les premiers dans Paris au sein de la colonne Dronne pour aider à sa libération.

Un moment savoureux, filmé par Aimable

https://youtu.be/BLL0P_3ZWLU

Il était 21h22 quand nous avons atteint la mairie à la même heure que nos anciens 80 ans plus tôt.

La magnifique commémoration s’est arrêtée là, pour cette journée.

Dimanche 25 août 2024

Nous avons entamé notre jour avec un rendez-vous au square du serment de Koufra où nous étions tous invités au magnifique pique-nique organisé par l’ACAGL14, avec l’aide du MIN de Rungis.

C’est dans ce square qu’est arrivée une délégation du gouvernement espagnol, conduite par le secrétaire d’état à la Mémoire démocratique, Fernando Martinez. À notre grande surprise, ils venaient remettre une médaille à la Charanga Ventolín et une autre à notre association. Cette pièce d’argent a été créée spécialement à l’occasion des 80 ans de la Libération de Paris et de l’honneur fait aux républicains espagnols de la Nueve.

Vers 15h 30, après avoir franchi tous les obstacles policiers, la fanfare et les descendants de républicains ainsi que leurs amis placés en tête du défilé des reconstituteurs ont remonté l’avenue de la Division Leclerc vers Denfert-Rochereau.

Quelle surprise pour les très nombreux spectateurs de voir cette forêt d’un drapeau tricolore que, pour la plupart, ils ne connaissaient pas. Tout en marchant il nous a fallu expliquer ce qu’il était et ce que signifiaient les couleurs de la république espagnole en tête de ce défilé.**

Nous mesurons ce que ce parcours en tête, brandissant las banderas republicanas, signifie pour les descendants des exilés, absents ou présents.

80 ans après, c’est la première fois qu’une telle chose se produit. C’est une victoire magnifique en l’honneur des hommes de la Nueve et de ce qu’ils représentent emblématiquement pour l’exil républicain.

* *Cette position en tête du défilé, nous la devons à Thierry Véron de l’ACAGL14 et au général Jean-Paul Michel de la fondation de la 2e DB. Nous y sommes restés jusqu’à la fin du parcours, place Denfert-Rochereau.

Les photos sont celles de  Yan, Stéphane, Felip, Richard, Juan, Kiko, Alain  et celle de Jean-Pierre.

Note de précision sur la photo de l’article Nueva España: Il y est dit que Manuel Fernandez était membre de la Nueve, ce qui est une information inexacte et pourtant répandue parmi les associations de mémoire sur l’exil des républicains espagnols.  Il ne figure pas dans les listes des archives de la Nueve, mais comme membre de la CA3 et il déclare lui-même dans le livre (p268)  « La Nueve 24-Août-1944″ d’Evelyn Mesquida:  » Moi, j’étais à la 11e compagnie du bataillon (3e bataillon du régiment de marche du Tchad) et de là on m’a envoyé à la CA3, compagnie d’accompagnement et d’appui de la Nueve. En réalité, on était toujours ensemble. » La CA3 était chargée des armes lourdes et était composée de beaucoup de républicains espagnols.  ……

25 Août 2024; Les 80 ans de la libération de Paris: la cérémonie générale

Vous pourrez nous rejoindre avec votre pique-nique, au square Koufra (Pte d’Orléans) ou suivre à partir de 15h45, le défilé auquel participe la fanfare, La Charanga Ventolin, de la Porte d’Orléans à la Place Denfert-Rochereau.

Là, un grand écran sera installé pour celles et ceux qui souhaiteront suivre les discours officiels.

Cette journée clôturera l’hommage rendu aux libérateurs de Paris. Eux ont continué leur route jusqu’au nid d’Aigle de Hitler avec beaucoup de difficultés et de pertes humaines en Alsace, région de durs affrontements qui modifia beaucoup la composition de La Nueve. C’est là qu’elle devint franco-espagnole.

 

Nous comptons sur votre présence et soutien pour ces 4 jours intenses (du 22 au 25 août) , d’hommages aux républicains espagnols combattants de la Liberté.