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Auteur/autrice : 24 aout 1944

04/ 1936 – Guerre et révolution sociale

Formation des milices de défense Barcelone 19 juillet 36

El pronunciamiento

La victoire électorale du Frente Popular en février 1936 a suscité un espoir social parmi les classes laborieuses, mais la droite conservatrice s’oppose à l’application des réformes. Le moindre événement dégénère en émeute. Entre février et juin 1936, on recense 161 incendies d’églises, 213 attentats, 113 grèves partielles, etc. L’économie est paralysée, les assassinats politiques se multiplient. Les militants de droite et de gauche s’affrontent mortellement dans la rue. La bourgeoisie et ses partis cherchent à renverser ce gouvernement populaire. Attentats militaires et phalangistes participent à la déstabilisation du pays. Les généraux complotent et tentent à plusieurs reprises  un soulèvement. Le gouvernement de Casares Quiroga, informé des dangers, déplace les généraux et les sépare mais pas très efficacement ; au contraire, ces déplacements facilitent souvent les plans des séditieux (Mola, à Pampelune, est en terrain conservateur, Franco, aux Canaries, se rapproche de l’armée du Maroc où il a officié et où il reste très apprécié des officiers de garnison…). Dans la première quinzaine de juillet, José Castillo, lieutenant des Gardes d’assaut, est abattu à Madrid. Le lendemain, ses compagnons, en représailles, assassinent le monarchiste Calvo Sotelo. Ces deux assassinats donnent le coup d’envoi du pronunciamiento des généraux factieux, qui aura lieu à Melilla. Le triumvirat de tête des insurgés est constitué de Goded, Mola et Franco, qui rendent compte à leur chef présumé, Sanjurjo, exilé au Portugal. La marine, restée fidèle à la République, fait obstacle au passage des troupes rebelles vers l’Espagne. Franco passe alors un accord avec Hitler pour organiser le transport de ses troupes par avion ; c’est le premier pont aérien d’une telle ampleur. La rébellion s’étend bientôt sur le territoire national. Le gouvernement refuse de donner des armes au peuple et aux syndicats. Conséquence tragique : les tentatives de ces derniers pour défendre la République en Andalousie s’achèvent dans un bain de sang à Algésiras, Cadix, Cordoue, Grenade, Huelva et Séville. Dans cette ville, les troupes fascistes sont commandées par le général Queipo de Llano, qui répand la terreur par la voix de Radio Séville. Les premiers Moros commettent des massacres dans les quartiers ouvriers. En revanche, Almería résistera jusqu’à la fin de la guerre, même partiellement détruite en 1939 par la flotte allemande, durant les derniers combats de la guerre civile. En face, les fascistes répandent la terreur. Mola déclare : « Nous devons semer la terreur… laisser une impression de domination totale en éliminant, sans scrupules ni hésitations, tous ceux qui ne pensent pas comme nous.»  « ¡Hay que sembrar el terror, hay que dejar sensación de dominio eliminando sin escrúpulos ni vacilación a todos los que no piensan como nosotros !» General Emilio Mola, julio 36.[1] Le général Queipo de Llano terrorise l’Andalousie en promettant « une mort violente aux chiens rouges et le viol pour leurs femmes » sur Radio Séville[2].

[1] La Guerre d’Espagne, p. 21, BT2,  25, Pemf, école moderne Freinet, Mouans-Sartoux, 2000.

TV-3 muestra otro capítulo de la sistemática represión franquista « 30 minuts » emite la primera parte de « Les fosses del silenci »
el Periódico de Cataluña, 2/03/2003.

[2] La Révolution et la Guerre d’Espagne, p. 385, Pierre Broué et Émile Témime, Éditions de Minuit, Paris, 1961.

 

17 juillet 1936 : À Melilla, [1] l’état de siège instauré par des généraux rebelles au nom de Franco [2] Premières exécutions : militants de gauche et officiers loyalistes, dont le commandant et maire de Melilla : le général Romerales, puis le général Gómez Morato ainsi que le haut commissaire civil Alvarez Buylla. Arrestations massives d’opposants au coup de force de l’armée notamment parmi les appelés catalans et basques.

18 juillet 1936 : Les généraux Orgaz et Franco prennent possession de l’île sur laquelle ils ont été assignés et décrètent la loi martiale dans toutes les Canaries. 5h15 : le manifeste de Franco est diffusé sur les ondes des Canaries et du Maroc :
“ …Je vous appelle à restaurer la fraternité, la liberté et l’égalité (…) Vive l’honorable peuple espagnol ! ”
Il se rend ensuite au Maroc avec l’avion de Cécil Bebb [3].

Au conseil des ministres, les officiers loyalistes et les dirigeants de la Gauche demandent que l’on distribue des armes aux syndicats. Le premier ministre Casares Quiroga refuse. Cette décision favorise le soulèvement notamment dans les grandes villes d’Andalousie. L’armée est aidée de la phalange et de la garde civile. À Séville, Malaga, Cadix, les combats sont rudes.
À Madrid les manifestations ouvrières réclament des armes, le ministre refuse mais 5 000 fusils sont livrés par le lieutenant-colonel, socialiste, Rodrigo Gil, à l’UGT.
La légion (El tercio), l’armée d’Afrique des “ regulares ” marocains, les deux tiers de l’armée métropolitaine et une partie de la garde civile appuient le soulèvement des généraux.
Un tiers de l’armée métropolitaine, la garde d’assaut restent fidèles au gouvernement démocratiquement élu. Ses autres appuis seront les adhérents des syndicats ouvriers et paysans et ceux des partis de gauche. Ils n’ont pas d’armes…
Pendant ce temps le gouvernement essaie de négocier avec les généraux séditieux [4]. Mola refuse les propositions d’entrer au gouvernement.

19 juillet 1936 : Un nouveau gouvernement sous la présidence de José Giral est constitué et décide de distribuer les armes aux syndicats. Giral télégraphie dans la soirée à Léon Blum pour demander des avions, des armes et des munitions.
- Madrid : sur 65 000 fusils distribués, 60 000 n’ont pas de culasses. Il faut prendre ceux de la caserne de la Montaña, dans laquelle le colonel Serra refuse d’obtempérer.
La pasionaria prononce, devant le ministerio de la gobernación (premier ministre), le fameux ¡No pasaran !
- Cadix, 200 regulares marocains débarquent. Mais les marins et ouvriers de l’armée, fidèles à la République, contrariant les plans de Franco, se révoltent, fusillent leurs officiers et font obstacle au passage des troupes rebelles vers l’Espagne. Le général Queipo de Llano terrorise l’Andalousie [5]. En revanche Almería résistera jusqu’à la fin de la guerre [6].
- Barcelone, le président Companys refuse de distribuer des armes à la population mais la CNT prend d’assaut plusieurs dépôts militaires. Les forces du putsch tentent de rejoindre les autres colonnes amies, mais elles sont arrêtée par les anarchistes, les gardes d’assaut et, fait remarquable, des gardes civils.

20 juillet 1936 : Barcelone, le soulèvement militaire est un échec face aux forces armées de la CNT et de la FAI (Fédération anarchiste ibérique).
Dans la soirée Lluís Companys reçoit les véritables vainqueurs, les anarchistes [7]. et leur remet ses pouvoirs [8]. Les anarchistes déclinent ce pouvoir que leur donnait leur victoire. [9]
- Séville : le général Queipo de Llano s’empare des quartiers ouvriers et populaires qui sont sans armes. Les massacres sont atroces, puis les légionnaires anéantissent la ville basse [10] au canon. Le peuple se bat quasiment à main nue. L’armée perpétue des assassinats.
Un avion part pour Lisbonne pour ramener le Général Sanjurjo. Celui-ci se charge d’une malle trop lourde (costumes d’apparat), l’avion ne peut décoller, il heurte les cimes des arbres et s’enflamme, le “ lion du Rif ” meurt carbonisé. Restent, pour la tête de cette sédition, les généraux : Mola (dans le Nord), Queipo de Llano (Sud, Séville) et Franco (Maroc et Sud Ouest). Ils détiennent après les premiers combats : un tiers du territoire, les Canaries, les Baléares (sauf Minorque) et le Maroc espagnol.

Entre le 20 et le 26 juillet 1936 : Les contre jeux olympiques qui devaient se tenir à Barcelone sont annulés mais des sportifs resteront pour se battre au côté de la république espagnole, ils seront parmi les premiers internationaux de la guerre d’Espagne. D’autres organiseront, le 26 juillet, dans la région parisienne, des jeux sportifs dont les bénéfices iront à la république espagnole.

21 juillet 1936 : Barcelone : Suite à la demande des anarchistes auprès du président Companys, se forme le Comité des milices antifascistes de Catalogne, où sont représentés tous les secteurs de la population républicaine et ses organisations politiques et syndicales , création du : 3 UGT ; 3 CNT ; 3 Gauche catalane ; 2 FAI ; 1 PSUC (parti socialiste unifié de Catalogne), 1 communiste ; 1 Action catalane ; 1 POUM ; 1 Rabassaire (travailleurs viticulteurs).
Violentes répressions dans les régions soumises par les militaires. Tueries également dans le camp républicain, mais plus du fait d’individus isolés que comme moyen systématique de domination tandis que, dans le camp fasciste, la terreur est utilisée comme une arme. Mola l’a prévue : “ Il faut répandre une ambiance de terreur. Nous devons créer une impression de domination… Quiconque est ouvertement ou secrètement un partisan du front populaire doit être abattu ! ”

22 juillet 1936 : Tolède, le colonel José Moscardo s’enferme dans l’Alcazar, palais fortifié à l’entrée de la ville avec 1 300 gardes civils, des phalangistes, des sympathisants d’extrême droite, 600 femmes et enfants. Ils tiendront jusqu’au 28 septembre, date où Franco envoie Yagüe les libérer.

24 juillet 1936 : Burgos création d’une junte de défense nationale qui soutient le soulèvement, avec : Miguel Cabanellas Ferrer comme président, [11] les généraux Emilio Mola, Fidel Dávila Arrondo, Miguel Ponte y Manso de Zúñiga et Andrés Saliquet Zumeta, les colonels Federico Montaner Canet et Fernando Moreno Calderón. Francisco Franco y Behamonde n’y rentrera qu’en Août. Il attend son heure.
Barcelone : constitution et départ d’une colonne de 10 000 volontaires, en majorité anarchistes, pour Zaragoza, menée par Buenaventura Durruti.
Paris : Léon Blum accepte d’envoyer à la république espagnole : 20 bombardiers Potez et diverses armes (fusils Lebel, mitrailleuses Hotchkiss, obusiers Schneider et les cartouches et bombes adéquates).

25 juillet 1936 : Crise politique en France à propos de cette aide, méfiance en Europe. Blum, à contrecœur, recule. Finalement ce sont des personnalités antifascistes parfois au sein même du gouvernement qui livreront les armes : Jean Moulin, André Malraux, Léo Lagrange… 70 avions envoyés près de Barcelone. André Malraux formera et commandera l’escadrille “ España ” (20 Potez 54), qui sera pilotée par des hommes de toutes nationalités et entrera en action, au mois d’Août 36, en Estrémadure.
Bien avant l’organisation des brigades internationales, des étrangers socialistes, anarchistes ou sans idéologie connue combattront dans les milices : Italiens (bataillon “ Gastone-Sozzi ” et colonne “ Giustizia e Libertà ”), Allemands (centurie « Thaelmann ”), Français et Belges (bataillon « de Paris ”), Anglais (centurie « Tom Mann ”). Au total plus de 1 500 hommes et femmes. Internationalisation du conflit dès Août 1936.

Madrid : Les communistes sont de plus en plus influents au sein de l’UGT.

Le ravitaillement s’effectue grâce aux restaurants communautaires, les convives paient avec des bons émis par les syndicats UGT et CNT.
Les anarchistes sont très influents en Andalousie et en Catalogne : nombreuses expériences sociales seront menées dans tous les domaines économiques primordiaux pour la survie des populations : agriculture, transport, fluides, industrie. Cette organisation s ‘étend dans toute l’Espagne républicaine des centaines de milliers de personnes vivent des et dans les collectivités.
Dans les provinces basques, la vie reste bourgeoise et catholique, avec une police basque, un clergé et des catholiques fidèles à la République.
Mola fait route sur Madrid ; les miliciens l’arrêtent.

26 juillet 1936 : Hitler accepte la demande de Franco, lui mettant à disposition des avions de transport pour les troupes du Maroc. 52 Junker quittent l’Allemagne et 9 Savoia-Marchetti quittent l’Italie pour le Maroc.
D’août à Septembre, l’aviation allemande fera 677 traversées, amenant ainsi 12 000 hommes, premier pont aérien de l’histoire.

Entre le 21 et le 31 juillet 1936 : Les premières colonnes révolutionnaires partent de Barcelone en direction de l’Aragon ou de Madrid. Voici leur composition : CNT-FAI : 13 000 miliciens ; POUM : 3 000 ; UGT : 2 000 ; Généralité de Catalogne et gardes d’assaut : 2 000.

31 juillet 1936 : À Valence, les officiers et les simples soldats loyalistes prennent d’assaut la caserne des officiers.
Entre le 29 juillet et le 5 août 1936:1 500 hommes des troupes du Maroc gagnent l’Espagne par les airs.
S’ouvre la guerre économique, chaque partie profitant des industries et productions agricoles sous son contrôle.
Les républicains s’étaient appropriés la fabrique d’armes et de poudre de Murcia, il en existait une autre à Tolède, mais aucune de ces deux n’était aussi importante que l’usine nationale de poudre et explosifs d’El Fargue, près de Grenade, qui resta aux mains des militaires insurgés contre la République.

1er août 1936 : Hitler ouvre les jeux olympiques à Berlin, dans un stade où l’assistance clame des slogans nazis. La délégation sportive française, officiellement désignée par les délégués français du Comité olympique entre sur le terrain en faisant le salut fasciste.
Cadix, arrivent, une dizaine de bombardiers venant de Hambourg qui s’ajoutent à ceux provenant d’Italie. Salazar, dictateur portugais, promet toute son aide aux insurgés.

2 août 1936  : la France propose une “ Convention internationale de non-intervention dans les évènements espagnols. ”.

3 août 1936 : Le journal communiste français L’Humanité reste réservé du fait que le PCE est minoritaire dans le mouvement et écrit : « Le peuple espagnol (…) n’a qu’un seul but : la défense de l’ordre républicain dans le respect de la propriété. »

8 août 1936 : Constitution à Londres du Comité de non-intervention en Espagne.

9 août 1936 : Les Baléares, Ibiza : soulèvement des ouvriers contre la garnison nationaliste. L’île redevient républicaine, le poète Rafael Alberti est libéré.

11 août 1936 : Pays basque entrée des nationalistes à Tolosa.

14 août 1936 : Badajoz, la légion et les troupes marocaines du colonel Yagüe attaquent la ville. Une répression, qui dépasse en horreur tout ce qui fut vécu jusque là, s’abat sur la ville. Protestations internationales. L’accès à la frontière portugaise est coupé. L’Ouest de l’Espagne est aux mains des nationalistes.

15 Août 1936 : Les français (Yvon Delbos, ministre des affaires étrangères) proposent, aux autres gouvernements, un texte d’un accord de non intervention : “ …Le gouvernement français interdit, en ce qui le concerne, l’exportation directe ou indirecte, la réexportation et le transit à destination de l’Espagne, des possessions espagnoles ou de la zone espagnole du Maroc, de toutes armes, munitions ou matériel de guerre, ainsi que de tous aéronefs, montés ou démontés et de tous navires de guerre. Cette interdiction s’applique, aussi, aux contrats en cours d’exécutions. ”

16 août 1936 : Arrestation par la Phalange du poète Federico García Lorca, qui s’était réfugié au début du soulèvement chez des amis à Grenade.

17 août 1936 : Les mariages sur le front sont légalisés.

19 août 1936 : Assassinat de Federico García Lorca, dont le corps est jeté dans une fosse commune, à Víznar (Grenade).

22 août 1936 : Exécution sommaire par les républicains de plusieurs anciens ministres : José Martinez de Velasco, Manuel Rico, Ramón Alvarez.

23 août 1936 : Création de tribunaux populaires, afin de freiner les massacres des opposants à la République.

30 août 1936 : Entrée en vigueur du pacte de non-intervention. Bien qu’ils soient signataires les États fascistes violeront immédiatement la non-intervention et armeront le camp nationaliste.

Fin Août 1936 : Avec la chute du Pays Basque, l’exode s’amorce déjà : 15 000 personnes trouvent refuge en France.

Septembre 1936 : L’URSS envoie un nouvel ambassadeur Marcel Izvailevic Rosenberg, avec lui 500 soviétiques officiers, techniciens, policiers, économistes, traducteurs….

3 septembre 1936 : Franco renforce son audience dans son propre camp avec la victoire de l’armée d’Afrique à Talavera.

Meeting au Vélodrome d’hiver à Paris avec Dolorès Ibarruri (la Pasionaria). La députée communiste espagnole s’écrie : « Mieux vaut mourir debout que de vivre à genoux ! » et termine son discours par un : « Aidez-nous ! »

4/5 septembre 1936 : Giral démissionne. Largo Caballero est nommé premier ministre. Il prend avec lui des communistes ; les anarchistes refusent de rentrer au gouvernement.
Nouveau gouvernement : 6 socialistes, 2 gauche républicaine, 2 union républicaine, 2 gauche catalane ; 2 communistes, 1 nationaliste basque.

13 septembre 1936 : Pays basque, Saint Sébastien : entrée des nationalistes, deuxième ville basque après Irun (le 4) à tomber.

14 septembre 1936 : Pie XI parle de la “ haine véritablement satanique de Dieu ” qui anime les républicains.

18 septembre 1936 : Constitution, à Moscou, des Brigades internationales par Staline. Leur organisation devient la tâche principale du Komintern.

21 septembre 1936 : Franco se fait nommer généralissime

27 septembre 1936 : Madrid premiers raids aériens allemands.
Barcelone : entrée de quatre ministres anarchistes au gouvernement catalan Antonio García à la Santé, José Domenech au Ravitaillement, Juan Fábrega à l’Économie. Andrés Nin, dirigeant du POUM, entre dans ce même gouvernement, à la Justice.

28 septembre 1936 : Fin du siège de l’Alcazar de Tolède. Moscardó en sort vainqueur.
Après de longues et secrètes tractations, Franco se fait nommer par la junte : “ Chef du gouvernement de l’État espagnol pour la durée de la guerre ”. Quelques jours plus tard, il obtient les pleins pouvoirs.

1er octobre 1936 : Un défilé militaire organisé à Burgos célèbre la consécration de Franco en Caudillo. La junte de défense nationale est remplacée le jour même par un conseil technique de l’État (Junta técnica del Estado) présidé par Fidel Dávila.

4 octobre 1936 : URSS à Odessa, départ des navires chargés de matériel militaire pour l’Espagne républicaine.

7 octobre 1936 : Nouvelle offensive de l’armée d’Afrique contre Madrid.

8 octobre 1936 : Statut d’autonomie du Pays basque : Euzkadi. José Antonio Aguirre est élu président. Son gouvernement : 4 nationalistes basques, 3 socialistes, 1 communiste, 1 union républicaine, 1 gauche républicaine.

10 octobre 1936 : Arrivée, sur le sol espagnol, des premiers tanks soviétiques T-26. Avec les officiers de commandement (Colonel Semion Krivoshein, Paul Arman “ Greisser ”) ; la 1er brigade mixte du général Lister les appuie.

12 octobre 1936 : Salamanque anniversaire de la découverte de l’Amérique, “ jour de la race ” (espagnole).
 [12]

13 octobre 1936 : À Paris, 500 volontaires français, polonais, et russes exilés embarquent à la gare d’Austerlitz, pour aller combattre aux côtés des républicains espagnols. À Barcelone, arrivent 600 hommes dont des Anglais, des Allemands, des belges, des Américains et bien d’autres encore (70 nationalités). Albacete devient le quartier général des Brigades internationales. Tout le long du mois, les renforts internationaux en hommes vont arriver. André Marty, pour les français, Luigi Longo pour les italiens prennent la direction de ces colonnes étrangères.

24 octobre 1936 : Décret de collectivisation de l’industrie. Il faut que le pays continue de fonctionner et de répondre aux besoins du pays et de la population. Les tramways de Madrid et de Barcelone sont gérés par l’UGT et la CNT.

25 octobre 1936 : À Carthagène, Largo Cabellero et Négrin, sans avertir le président Azaña, envoient à l’URSS une grande partie (457 tonnes) des réserves d’or de l’Espagne (quatrième stock du monde) pour « le mettre à l’abri des fascistes » et en paiement des matériels de guerre fournis par l’URSS.

2 au 9 novembre 1936 : À Paracuellos del Jarama, dans la province de Madrid, massacre, par les républicains, de près de 2 000 prisonniers favorables au soulèvement. Santiago Carrillo et Magarita Nelken en portent la responsabilité.

4 novembre 1936 : Madrid : La CNT entre au gouvernement central :
Juan García Oliver (justice), Federica Montseny (Santé), Juan Peiro (Industrie), Juan Lopez Sanchez (Commerce).

6 novembre 1936 : Début du siège de Madrid par les nationalistes. Franco s’acharne : il veut célébrer Noël dans la capitale.
Le même jour la légion Condor quitte Berlin pour l’Espagne : 4 escadrilles de bombardiers (48 Junker 52), 4 escadrilles de chasse (48 Heinkel 51), 1 escadrille d’hydravions de reconnaissance, 1 Heinkel 70 pour les reconnaissances photographiques, 4 compagnies de chars (16 chars), batteries antiaériennes et antichars, 3 800 hommes sous le commandement du général Von Sperrle et du Lieutenant-colonel Wolfram Freiherr von Richthofen, chef d’état-major.

7 novembre 1936 : La défense de Madrid est confiée à une junte dirigée par le général Miaja. Le gouvernement se transfère à Madrid. Koltov, conseiller soviétique, désigne les nouveaux commissaires de la République. Il fera aussi procéder à des massacres de prisonniers. Seul Melchor Rodriguez, directeur des prisons, fonctionnaire anarchiste, s’élèvera contre cette horreur.

8 novembre 1936 : À Madrid, arrivée des Brigades Internationales, début de la contre offensive républicaine : 8 500 hommes des 11e et 12e brigades participent à la contre-offensive républicaine de novembre, avec 170 avions, 53 chars, et au total 40 000 hommes.

9 novembre 1936 : Les troupes républicaines arrêtent de l’avance nationaliste sur la capitale.

12 novembre 1936 : Arrivée de Buenaventura Durruti à la tête de 4 000 miliciens anarchistes.

18 novembre 1936 : L’Allemagne et l’Italie reconnaissent l’Espagne de Franco.

19 novembre 1936 : Après procès, condamnation à mort de José Antonio Primo de Rivera. Les anarchistes sont opposés à sa condamnation à mort ainsi que la plupart des ministres du gouvernement républicain.
Madrid : Durruti est mortellement blessé devant la cité universitaire. Il meurt le lendemain à l’âge de 40 ans.

20 novembre 1936 : José Antonio Primo de Rivera est fusillé à la prison d’Alicante.

23 novembre 1936 : L’enterrement de Durruti suivi par des centaines de milliers de personnes silencieuses dans la ville assiégée. Ricardo Sanz est nommé pour le remplacer à Madrid.
Après 4 jours de bombardements intensifs de la capitale, les nationalistes et leurs alliés reportent l’attaque frontale devant la résistance acharnée des milices et des brigades. 10 000 victimes des bombardements.

28 novembre 1936 : À Barcelone, Antonov-Ovseenko, consul général de l’URSS dénonce la Batalla, organe de presse du POUM. L’attaque contre ces dissidents commence, orchestrés par Staline. Le POUM et la FAI sont les seuls à dénoncer les procès qui ont lieu à Moscou.
La FAI compte 30 000 membres.

14 décembre 1936 : Offensive nationaliste secteur de Madrid, prise de Boadilla. Riposte avec les chars du général Pavlov et les brigades internationales “ Thaelmann ”, “ commune de Paris ”, et Dombrowsky ”. Boadilla est reprise.

16 décembre 1936 : À Barcelone, nouveau cabinet catalan formé par Josep Tarradellas : 3 gauche catalane, 3 UGT ; 4 CNT, 1 rabassaire.
Andrès NIN (dirigeant du POUM) est exclu de la nouvelle formation, sous la pression des communistes, accusé de déloyauté et d’antisoviétisme.

21 décembre 1936 : Staline conseille à Largo Caballero de remettre à plus tard la révolution sociale et de s’allier avec les forces bourgeoises.

25 décembre 1936 : Federica Montseny, ministre de la Santé, appuyée par le docteur Félix Marti Ibañez, promulgue le décret de libéralisation de l’avortement.

28 décembre 1936 : À Lopera, limite des provinces de Jaen et de Cordoue, offensive républicaine avec le bataillon La Marseillaise, comprenant des Français, et une compagnie anglaise de la 14e Brigade internationale. Après la bataille, André Marty, membre du Komintern et un des principaux chefs des Brigades internationales, curieusement accuse de trahison le commandant Gaston Delasalle, commandant le bataillon La Marseillaise. Ce dernier, en 1919, s’était opposé à André Marty au cours de la révolte des marins dans la mer Noire. Marty le fait passer devant un peloton d’exécution. [13]]]

Notes

[1Maroc espagnol

[2toujours poste surveillé à Las Palmas, Canaries.

[3venu d’Angleterre le chercher à Las Palmas

[4il est persuadé que cette rébellion va être vite endiguée et qu’elle rétablira l’ordre et la discipline sur lesquels il pourra s’appuyer

[5Il promet « une mort violente aux chiens rouges et le viol pour leurs femmes » sur Radio Séville

[6même si elle est partiellement détruite en 1939 par l’aviation allemande

[7L’anarchiste Diego Abad de Santillán écrit : « Nous allâmes au siège du gouvernement catalan les armes à la main, sans avoir dormi depuis plusieurs jours, sans nous être rasés, donnant, par notre apparence, réalité à la légende qui s’était formée sur nous. Quelques-uns des membres du gouvernement de la région autonome tremblaient, livides, en cette entrevue où manquait Ascaso. Le palais du Gouvernement fut envahi par l’escorte de combattants qui nous avaient accompagnés »

[8il leur dit : « Vous êtes les maîtres de la ville et de la Catalogne, parce que, seuls, vous avez vaincu les soldats fascistes… Vous avez vaincu et tout est en votre pouvoir. Si vous n’avez pas besoin, si vous ne voulez pas de moi comme président, dites-le maintenant, et je deviendrai un soldat de plus dans la lutte antifasciste. Si, au contraire, vous me croyez quand je dis que je n’abandonnerai ce poste que mort au fascisme victorieux, alors peut-être qu’avec mes camarades de parti, mon nom et mon prestige, je puis vous servir… »

[9Le président Azaña écrit : « En contrecoup de la rébellion militaire… se produisit un soulèvement prolétarien qui ne se dirigea pas contre le gouvernement… Une révolution doit s’emparer du commandement, s’installer au gouvernement, diriger le pays selon ses vues. Or, ils ne l’ont pas fait… L’ordre ancien aurait pu être remplacé par un autre, révolutionnaire. Il ne le fut pas. Il n’y avait plus qu’impuissance et désordre… » (La velada en Benicarlo, p. 96)

[10Triana, un des onze districts de la ville

[11qui sera très vite évincé par Franco

[12Ce jour là, au cour d’un discours dans l’université le professeur Maldonado lance une violente diatribe contre les nationalismes catalans et basques et le général Millan Astray (fondateur de la légion) s’écrie “ Vive la mort ”. Miguel Unamuno, philosophe, recteur de l’université de Salamanque, monte à la tribune, jusque là il avait d’abord lutté contre la dictature de Primo de Rivera et pour la république, puis, il prit ses distances avec celle-ci, se rapprochant de la phalange, où il déclare devant un parterre de factieux et des hauts dignitaires de l’armée nationaliste, un discours resté célèbre par son courage :
“ (..) Il y a des moments où se taire est mentir. (…) je voudrais ajouter quelque chose au discours – si l’on peut ainsi l’appeler – du professeur Maldonado. Ne parlons pas de l’affront personnel que m’a fait sa violente vitupération contre les Basques et les Catalans. Je suis moi-même né à Bilbao. L’évêque (il désigne de la main l’évêque de Salamanque, assis à son côté, que cela lui plaise ou non, est un Catalan de Barcelone.
Je viens d’entendre un cri nécrophile et insensé : “ Vive la mort ! ” (…) Ce paradoxe est pour moi répugnant. Le général Millan Astray est un infirme. Disons le sans arrière pensée discourtoise : il est invalide de guerre. Cervantès l’était aussi. Malheureusement, il y a aujourd’hui, en Espagne, beaucoup trop d’infirmes. (…) Je souffre à la pensée que le général Millan Astray pourrait établir les bases d’une psychologie de masse. Un infirme qui n’a pas la grandeur spirituelle d’un Cervantès recherche habituellement son soulagement dans les mutilations qu’il peut faire subir autour de lui  ? ”
Millan crie alors : “ Mort aux intellectuels ! Vive la mort ! ” la foule répond avec un salut fasciste : “ À bas les intellectuels hypocrites ! traître ! ” La vie de Miguel Unamuno fut sauvé par Carmen Franco, la femme du général, qui le prend par le bras et l’entraîne au dehors, alors qu’un garde du corps de Millan Astray le tenait en joue avec son fusil mitrailleur. Ce discours qui dit le courage de cet intellectuel qui ose au cœur d’un milieu nationaliste affirmer qu’il leur manque “ la raison et le droit. ” Miguel de Unamuno meurt à la fin de l’année 1936.

[13« À la mi- mars 1939, cette affaire a un retentissement jusqu’à l’assemblée nationale à Paris où André Marty est mis en accusation d’avoir fait exécuter un ancien officier de l’armée française sur ordre direct de sa part, le capitaine Gaston Delesalle, commandant du bataillon La Marseillaise de la XIV Brigade internationale. Il est envoyé de toute urgence, avec son bataillon sur le front andalous contre l’offensive menée par le général rebelle Queipo de Llano à la mi-décembre 1936. C’est le baptême de feu de cette brigade. Leur expédition est malchanceuse, d’abord le bataillon du Bulgare Stomatov est défait puis c’est le tour de La Marseillaise à Lopera. Cela irrita profondément Marty qui organisa un procès plus que sommaire, par un tribunal et un jury formés par d’autres membres de la brigade, qui condamna à mort Delesalle de façon expéditive et la sentence est exécutée immédiatement. » [[Javier Rubio (revue Persée) et Andreu Castells, Las brigadas internacionales de la guerra d’España, editorial Ariel, Barcelona 1973.

03/ 1934 -15 juillet 1936 Bieno negro

Colonne de population des Asturies déportée 1934

Atmosphère d’insurrection populaire

 Les mouvements de protestation ouvriers (cf. Casas Viejas, 1933) prennent une ampleur insurrectionnelle. La répression est féroce : arrestations arbitraires, déportation des leaders, condamnations à perpétuité, exécutions capitales. Dans ces conditions, les anarchistes boycottent les élections législatives de novembre 1933, entraînant la victoire de la coalition des partis de droite, la CEDA. Là commencent deux années noires, le bienio negro. Largo Caballero, dit le « Lénine espagnol », leader du PSOE, regroupe un comité révolutionnaire. En octobre 1934, une nouvelle crise gouvernementale provoque la grève générale. Le mouvement, baptisé « Révolution d’octobre », sera écrasé à Madrid et à Barcelone. Dans le sillage de ce soulèvement, les mineurs des Asturies (UGT, CNT) iront jusqu’à instaurer une « commune », déclenchant une pré-guerre civile régionale. De cette explosion va naître l’UHP, (Uníos, hermanos proletarios, Unissez-vous, frères prolétaires). Dessiné par les rancœurs accumulées depuis 1931, le Frente Popular est formé par Manuel Azaña en octobre 1935. Les élections du 16 février 1936 lui donnent la victoire. S’ensuit la libération des syndicalistes et des politiques. La Phalange et le Parti radical ne sont plus présents aux Cortes. Lluís Companys retrouve sa place à la Généralité de Catalogne. Les généraux Franco, Goded et Sanjurjo sont éloignés. Le gouvernement d’Azaña, sous la pression populaire, met en marche la redistribution des terres, la nationalisation de grandes industries, la réforme de l’armée et la séparation de l’Église et de l’État.

1er janvier 1934 : Gouvernement Lerroux revient sur les réformes du gouvernement précédent : enseignement religieux, loi agraire, pensions des prêtres. Il amnistie les hommes politiques de droite sanctionnés par le gouvernement Azaña dont le général Sanjurjo.

3 février 1934 : Largo Caballero ancien socialiste modéré devient leader de l’aile gauche du parti socialiste, il estime que : “ le seul espoir des travailleurs est dans la révolution sociale ! ”. Il rassemble un comité révolutionnaire. Il dit très fort que les ouvriers ne peuvent se contenter de défendre une démocratie bourgeoise et prône une révolution par la violence ; Indalecio Prieto, socialiste également, le combat avec vigueur, malgré la réserve prudente des dirigeants du PCE, tel José Diaz, secrétaire général.

28 mars 1934 : Pacte d’alliance entre l’UGT (socialiste) et la CNT (anarchiste).

31 mars 1934 : Accord secret entre Mussolini et les monarchistes espagnols.
Le Duce promet une aide de 1 500 000 pesetas, 20 000 fusils, 200 mitrailleuses,
20 000 grenades en vue du renversement de la république.

Juin 1934 : Grève générale paysanne pour le respect de la charte du travail adoptée par la République. Le nouveau ministre de l’intérieur, Salazar Alonso, envoie la garde civile ; nombreuses arrestations.

Été 1934 : agité, tensions sociales et politiques. Marche des femmes contre la faim…

4 octobre 1934 : Crise gouvernementale. Remaniement : 3 hommes de la CEDA, entrent au cabinet Lerroux.
À Madrid : grève générale de l’UGT, les dirigeants socialistes sont arrêtés.
À Barcelone : Companys proclame “ l’état catalan de la république espagnole ”. Répression de l’état central : 40 morts, arrestation du gouvernement catalan et de son président qui sera condamné à mort. Peine commuée ultérieurement en années de détention.

5 octobre 1934 : Dans les Asturies, les mineurs sont à la pointe du soulèvement, les partis et les syndicats sont unis, UGT et la CNT forment l’UHP (Unissez vous frères prolétaires !). Il s’agit d’une “ commune ” asturienne. Elle prend en main tous les aspects de la vie sociale, industrielle et politique. 50 000 mineurs assiègent les casernes et les points névralgiques de la “ nouvelle République socialiste ”.
Le gouvernement central de Lerroux envoie deux généraux mater la rébellion :
Manuel Goded et Francisco Franco.

8 octobre 1934 : Arrestations à Madrid et à Barcelone des dirigeants politiques et syndicaux de la rébellion.

10 octobre 1934 : Franco expédie la légion du colonel Yagüe et les troupes marocaines. S’ensuit une répression atroce avec des horreurs envers les populations. La police justifie la sanglante répression en prétextant un armement important des mineurs avec des chiffres qui auraient dû leur faire conquérir victorieusement le gouvernement central : 90 000 fusils, 33 000 pistolets, 330 000 cartouches, 10 000 caisses de dynamite et 30 000 grenades.

12 octobre 1934 : Le mouvement révolutionnaire est étouffé. Il se solde par plus de 2 000 tués, 3 000 blessés et 15 000 à 30 000 prisonniers ou déportés.

27 décembre 1934 : Le prolétariat espagnol est un des plus puissamment organisés d’Europe avec celui d’Allemagne. Le journal espagnol ABC publie la répartition des adhérents des organisations ouvrières espagnoles. CNT : 1 577 000 adhérents, UGT : 1 444 000 adhérents, PSOE : 200 000 adhérents, PCE : 13 000 adhérents.

Décembre 1934  : À Madrid, création du premier groupe de « Mujeres Libres », d’obédience libertaire, à l’initiative de Lucía Sánchez Saornil, Amparo Poch y Gascón, Mercedes Comaposada Guillén et Consuelo Berges. (Mujeres libres, ouvrage collectif, Los solidarios, 2000)

1935 : Les positions se radicalisent de part et d’autre.

Février 1935 : C’est une période très troublée. Le pays est sous le choc de la période de répression qui suivit les insurrections de 1934.
Vingt condamnations à mort, dont Lluis Companys, des députés socialistes et des officiers ralliés. Dix huit sont commuées en peines de prison par le président Alcalá Zamora, et deux exécutions effectives : un mineur et un sous officier. Démission des ministres de la CEDA.

Avril 1935 : Fusion des partis républicains en un Front républicain.

5 mai 1935 : Lerroux rappelle cinq ministres de la CEDA, dont Gil Robles à la Guerre. Ce dernier réhabilite Franco et le nomme chef de l’état-major central.

25 septembre 1935 : Fondation du POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste, dissidence communiste), son secrétaire est Andreu Nin.
Les paysans installés sur des terrains récupérés au titre de la réforme agraire sont au nombre de 13 471 familles (environ 50 000 personnes).

29 Octobre 1935 : Le parti centriste de Lerroux s’écroule face à un scandale financier, la droite et la gauche se retrouvent face à face, irréconciliables. Lerroux démissionne.

Décembre 1935 : Le parti socialiste s’allie au front républicain : le Frente popular est né dans une Espagne où le système électoral est favorable aux coalitions.
De leur côté, les groupes hitlériens en Espagne s’arment et reçoivent des subsides conséquent (3 millions de pesetas et des armes en grande quantité).

Début 1936 : Attentats et assassinats.

La politique générale de l’URSS par rapport aux socialistes en Europe change avec l’avènement des fronts populaires. Désormais les communistes s’allient avec eux et la bourgeoisie républicaine pour barrer la route aux fascismes, la révolution sociale exportée n’est plus au programme de Staline. Le PCE passe de 1 000 membres, à peine en 1931, à 3 000 au début de l’année 1936. Une force très relative qui doit trouver des alliances.

16 février 1936 : Elections législatives : 28% d’abstentions
La coalition du Frente popular remporte les élections.
Le système électoral, qui avantage les coalitions de partis, profite ici à la gauche unie, et la droite, qui a plus de voix qu’en 1933, perd des sièges à cause de ses divisions. Ce seront les dernières élections libres pour les quarante années qui suivent.
La phalange de Primo de Rivera et les centristes du parti radical de Lerroux ne remportent aucun siège.
Manuel Azaña premier ministre amnistie les prisonniers politiques. La Catalogne retrouve son statut et son président Luís Companys. Largo Caballero se refuse à toute collaboration avec le nouveau cabinet républicain.
Franco est muté aux Canaries et Goded aux Baléares.

20 février 1936 : 2e tour Consécration du Frente Popular, avec 277 députés sur 473 sièges. Le second tour pour les 20 sièges qui restaient à pourvoir confirme la victoire du front populaire et la débâcle de la droite.
Un climat d’une tension extrême s’installe. Entre les deux tendances. La phalange (25 000 membres) parade dans les rues en s’adonnant à des provocations. C’est le temps des attentats. Et des grands mouvements de colère des populations.

8 mars 1936 : Les généraux, Mola, Goded, Sanjurjo, Fanjul, et, plus en retrait, Franco, qui dès le lendemain des élections législatives de février 1936 qui ont vu la victoire du Frente Popular, commencent à conspirer, se réunissent à Madrid. Ils conviennent d’une insurrection pour le 19 ou le 20 avril, sous la direction de Sanjurjo, toujours en exil au Portugal depuis son coup d’État manqué de 1932.

13 mars 1936 : Arrestation de José Antonio Primo de Rivera.

7 avril 1936  : Alcalà Zamora est démis de la présidence, Manuel Azaña lui succède, provisoirement.

15 avril 1936 : José Calvo Sotelo, député monarchiste, menace de soulèvement si le gouvernement se montre faible.
Incident lors du défilé de commémoration du 5ème anniversaire de la république.

17 avril 1936  : À l’occasion des funérailles d’un officier de la garde civile abattu alors qu’il menaçait le président, les phalangistes transforment l’enterrement en une violente manifestation : 12 morts.

19 avril 1936 : Projet d’insurrection militaire, dont le chef est le général Sanjurjo.
La réaction se prépare, Mola devient le “ directeur ” du futur soulèvement tandis que Sanjurjo, toujours en exil au Portugal, est le “ chef de la rébellion ”.

26 avril 1936 : France : Elections, victoire du front populaire aux élections législatives. Léon Blum membre de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) dirige le gouvernement.

Avril 1936 : Fondation de la revue Mujeres Libres, à Madrid, 4 numéros paraissent avant juillet. D’avril 1936 à février 1939, 20 000 femmes (ouvrières pour la plupart) animeront Mujeres Libres.

Mai 1936 : Parution du premier numéro de la revue Mujeres libres, 13 numéros jusqu’en automne 1938, puis durant l’exil, d’abord à Londres puis à Paris, de novembre 1964 à décembre 1976, 47 numéros paraîtront sous le titre Mujeres libres de España en el exilio.

Création d’une revue internationale marxiste de femmes sous la direction de Dolores Ibarruri et Margarita Nelken, AIMA (Agencia de Información Mundial Antifascista). Treize numéros paraîtront jusqu’à l’automne 1938.

10 mai 1936 : Manuel Azaña, (gauche républicaine), élu président.

13 mai 1936 : Casares Quiroga, est nommé premier ministre et ministre de la guerre (gauche républicaine)

24 mai 1936 : Largo Caballero (parti socialiste) a la très ferme conviction que le front populaire sera rompu, il déclare à Cadix : “ Nous imposerons alors la dictature du prolétariat. ”
Discussions sécrètes entre conspirateurs militaires, monarchistes, phalangistes, catholiques conservateurs contre le front populaire.
Le gouvernement de Casares Quiroga, informé des dangers, déplace les généraux et les sépare mais pas très efficacement ; au contraire, ces déplacements facilitent souvent les plans des séditieux (Mola, à Pampelune, est en terrain conservateur, Franco, aux Canaries, se rapproche de l’armée du Maroc où il a officié et où il reste très apprécié des officiers de garnison…).

Entre février et juin 1936 : On recense 161 incendies d’églises, 213 attentats, 113 grèves partielles, etc. L’économie est paralysée, les assassinats politiques se multiplient. Les militants de droite et de gauche s’affrontent mortellement dans la rue. La bourgeoisie et ses partis cherchent à renverser ce gouvernement populaire.

11 juillet 1936 : Un avion anglais quitte Croydon (Angleterre) pour Las Palmas. Il doit transporter le général Franco au Maroc.

12 juillet 1936 : Franco, prudent, répond mollement au colonel Valentín Galarza Morante, qui assure la liaison entre les conspirateurs.
José Castillo, un lieutenant des gardes d’assaut (unité républicaine socialiste) est tué à Madrid par des phalangistes.

13 juillet 1936 : En représailles, ses compagnons arrêtent chez lui à 3 heures du matin le député monarchiste Calvo Sotelo. En le menant à la préfecture un des occupants lui tire une balle dans la tête. Dans un climat d’échauffourées et de règlements de comptes, ces deux événements mettent le feu aux poudres.

14 juillet 1936 : À Madrid, la gauche enterre le lieutenant Castillo tandis que la droite enterre Calvo Sotelo. 4 morts.

15 juillet 1936  : Au parlement, “ la commission permanente ”, composée de représentants de chaque parti se réunit pour éviter la guerre civile imminente.
Le gouvernement italien envoie des avions au Maroc espagnol.

UNE, Unión nacional española (Union nationale espagnole).

Et, en août 1941, paraît le manifeste de l’UNE sur la base suivante : « Au sein de l’Union nationale doivent se grouper tous les Espagnols, depuis les royalistes et catholiques jusqu’aux anarchistes et communistes, car elle ne cherche pas à créer de régime politique ». L’UNE fait un gros travail de propagande dans Reconquista de España, son journal, s’engageant sans retenue dans la résistance antifasciste, comme l’illustre le slogan : « Ni un hombre, ni una arma, ni un grano de trigo para Hitler » (Pas un homme, pas une arme, pas un grain de blé pour Hitler).

L’objectif de l’UNE est la reconquête de l’Espagne et le rétablissement de la démocratie. Dans ce but, elle sélectionne les militants les plus susceptibles de diriger des groupes armés.

Ses activités principales sont le passage de la frontière franco-espagnole pour les éléments recherchés par la Gestapo ou la police française, la fabrication de fausses pièces d’identité, l’aide aux maquis, le renseignement… Après deux ans, le PCE et l’UNE, malgré la répression qui touche le dispositif, se retrouvent à la tête d’un important réseau de guérilla en France, composé d’Espagnols, en majorité communistes – d’autres jeunes ayant rejoint individuellement ses rangs – placé sous la direction exclusive du PCE et de sa succursale catalane le PSUC.

Toutefois, les responsables de l’UNE mesurent mal la situation répressive en Espagne : en ne respectant pas le minimum de secret pour l’opération, ils vouent ainsi à l’échec l’opération du Val d’Aran censée engager le combat pour renverser le régime franquiste, le 19 octobre 1944.

Après le revers cuisant de cette opération, l’UNE s’autodissout, en juin 1945.

Une des directives « secrètes » de l’UNE, durant la Résistance, est d’assassiner d’autres résistants espagnols gênants : militants socialistes, anarchistes, du POUM, et même communistes. L’attentat le plus notoire sera l’assassinat du secrétaire du PSOE touloud-sain, dans une rue de Toulouse, Auxiliano Benito. Quant au meurtre de la famille Roy-Soler, brûlée vive dans leur ferme de l’Ariège à Lacazasse, c’est visiblement Ricardo Roy Escribano qui était visé par les tueurs staliniens et c’est cela qui est à l’origine du massacre ( voir le dossier spécial d’Angel Carballeira)

02/ 1931-1933, Espagne. Les premiers balbutiements de la République

Fragment de la constitution de la 2e République 1931

1931, État des piliers de la nation :

Armée : 150 000 hommes, 17 000 officiers, 200 généraux.
Église : 1,5% de la population sont des religieux : 380 000 prêtres, moines, religieuses, 11 000 domaines dont 1 000 couvents. L’Église est un des plus importants propriétaires fonciers du pays. Elle est omniprésente dans l’enseignement dont elle a le monopole. Elle est très riche, le salaire quotidien moyen d’un archevêque est de 110 pesetas.

Les conditions de vie du peuple :

Le salaire moyen d’un journalier est de 3 pesetas/jour, 5,50 pendant les vendanges.
Un journalier ou un ouvrier au chômage ne touche aucune indemnité.
1 200 000 enfants ne sont pas scolarisés. 45% de la population est analphabète.
Sur une population de 24 millions d’habitants en 1931, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) compte 20 000 membres, le Parti communiste espagnol (PCE) 800 adhérents (information du 7ème congrès du Komintern). Côté syndicats, 300 000 personnes adhèrent à l’Union générale des travailleurs (UGT, socialiste) et 600 000 à la Confédération nationale du travail (CNT, anarcho-syndicaliste).

Février 1931 : Instabilité du gouvernement monarchique. Organisation d’élections municipales, le roi pense que ses institutions résisteront correctement.

12 avril 1931 : Victoire relative des républicains dans les grandes villes.

13 avril 1931 : Fin de la monarchie.

13 avril 1931 : Après avoir consulté le général Sanjurjo, commandant de la garde civile, le roi suspend ses prérogatives royales et part définitivement en exil.

14 avril 1931 : Proclamation officielle de la Seconde République ; le roi part en exil.

Premier gouvernement de la république :

Niceto Alcalà Zamora (président du conseil de la république, catholique) ; Miguel Maura (ministre de l’intérieur, catholique) ; Alejandro Lerroux (ministre des affaires étrangères, fondateur du parti radical, républicain de droite, Andalou de Barcelone, athée) ; Manuel Azaña (ministre de la guerre, fondateur du parti Action républicaine, modéré, madrilène, athée) ; Nicolas d’Olwer (ministre de l’économie ; historien catalan) ; Fernando de Los Rios (ministre de la justice, socialiste) ; Indalecio Prieto (ministre des finances, socialiste) ; Francisco Largo Cabellero (ministre du travail, et syndicaliste, socialiste) ; Santiago Casares Quiroga (ministre de la marine, Gauche républicaine).

L’ère des réformes

6 mai 1931 : Lluís Companys est nommé gouverneur civil de Barcelone. L’enseignement religieux n’est plus obligatoire dans les écoles d’état.

10 mai 1931 : Décret fixant un mode de scrutin favorisant les coalitions au détriment des partis isolés. Il restera en vigueur jusqu’en 1936.

20 mai 1931 : Lluís Companys fait détruire les fichiers de la police.

28 Juin 1931 : Elections législatives, victoire de la Gauche : 117 socialistes ; 59 radicaux-socialistes ; 27 républicains de gauche ; 33 catalanistes de gauche ; 16 nationalistes galiciens.
Contre 89 radicaux de droite, 27 républicains de droite ; 57 membres de la droite non républicaine.
Assemblée constituante : Julian Besteiro est président provisoire, il nomme Manuel Azaña premier ministre.

14 juillet 1931 : Au titre de la réforme de l’armée, prévue au programme socialiste, le président Manuel Azaña supprime par décret l’École militaire. Comme tout le corps enseignant de l’école, Franco est placé en disponibilité et surveillé. Très attaché à cette école, il le fait savoir ce jour de juillet. Il sera mis en quarantaine, affecté à la garnison de La Corogne en février 1932. Dès lors, il nourrit un ressentiment à l’égard du président Azaña.

2 août 1931 : Référendum sur le statut d’autonomie de la Catalogne : 600 000 oui ; 3 000 non. Francesc Macià fondateur de l’Esquerra republicana de Catalunya, en est le premier président.
Premier impôt sur le revenu, en Espagne et crise à cause du débat sur le statut de l’Eglise.

Octobre 1931 : Grâce à la lutte opiniâtre de Clara Campoamor (lire l’article Clara Campoamor), les femmes obtiennent le droit de vote (elles l’exerceront pour la première fois aux élections parlementaires de 1933), qui leur sera retiré par Franco en avril 1939 ; elles ne le récupéreront qu’au début de 1976. En France, elles voteront pour la première fois le 20 avril 1945.

1er décembre 1931 : Adoption de la constitution républicaine. Manuel Azaña devient premier ministre et Santiago Casares Quiroga, ministre de l’intérieur.

10 décembre 1931 : Alcalà Zamora élu à la présidence de la IIe République espagnole (362 sur 419 votants).

1932 : Avortement des réformes, luttes syndicales insurrectionnelles.

18 janvier 1932 : Insurrection des mineurs du Haut Llobregat et du Cardoner (Catalogne) à Berga, Cardona, Fijols, Sallent, Suria. Écrasement du soulèvement ouvrier par le gouvernement républicain, arrestation et déportation sans jugement des meneurs anarchistes aux Canaries, au Sahara ou dans le Golfe de Guinée.

2 février 1932 : Les déportations sans jugement des dirigeants du mouvement ouvrier et anarchiste se poursuivent ; parmi eux Buenaventura DURRUTI, dirigeant anarchiste.

9 février 1932 : Création du Corps de sécurité et d’assaut. Fermeture des imprimeries des journaux syndicaux ou de la gauche non-socialiste : Solidaridad Obrera ; Tierra y libertad ; Mundo Obrero ; Libertad….

15 février 1932 : Grève générale de 24 heures, et répression massive. Procès des leaders ouvriers.

10 Août 1932 : Le général Sanjurjo, tente un soulèvement militaire depuis Séville, échec. Il se heurte à la grève générale déclenchée par la CNT de Séville. Sanjurjo est arrêté à Madrid et condamné à mort ; sa peine sera commuée, il s’exile au Portugal. (Le général Franco ne participe pas à ce soulèvement et reproche à Sanjuro d’avoir échoué).

9 septembre 1932 : La Catalogne gagne son autonomie, approuvée par les Cortes.

15 septembre 1932 : Statut de la réforme agraire : 24 articles proclament le principe de l’expropriation des grands domaines, “ biens de juridiction seigneuriale ” des grands d’Espagne, terres des jésuites et des monarchistes en état de rébellion, terres des corporations et fondations, non indispensables à leur existence, terres incultes ou mal cultivées, mal irriguées. Un Institut de réforme agraire est créé pour exproprier et répartir les terres.
L’Église s’inquiète de la diminution de sa sphère d’influence, de la réduction de ses subventions accordées par l’État.
L’armée est sur le qui vive, et les grands propriétaires sont irrités par la loi agraire.
De l’autre côté les ouvriers et journaliers paysans rejoignent très nombreux les syndicats. (UGT et CNT).

1933 : Réformes, agitation sociale et répression

Janvier : Un décret ordonne la dissolution de l’ordre des Jésuites.

8 janvier 1933 : Soulèvement de paysans et d’ouvriers, anarchistes, en Catalogne, le Rioja, le Levant et l’Andalousie, les paysans réclament l’application de la réforme agraire.

10 au 12 janvier 1933 : Insurrection de Casas Viejas, réprimée dans un bain de sang par les autorités républicaines. La CNT publiera sous forme de brochure l’histoire de “ Seis dedos ” de Casa Vieja, militant anarchiste, assassiné par les gardes d’assaut. C’est un massacre pour lequel l’extrême gauche demandera des comptes au gouvernement mais qui sera utilisé, aussi, par la droite contre la République.

31 janvier 1933 : Hitler est nommé chancelier du Reich, par le maréchal Von Hindenburg.

Avril 1933 : Période d’instabilité gouvernementale, élections municipales partielles, démission du premier ministre Manuel Azaña, Lerroux lui succède puis Martinez Barrio (centriste).

Mai 1933 : le parlement approuve l’article 26 de la constitution : les ordres religieux sont tolérés mais ne s’occupent plus de l’enseignement, la subvention annuelle globale de l’Etat à l’Eglise (67 millions de pesetas) sera, encore, versée pendant deux ans avant d’être supprimée.

4 juin 1933 : Des femmes espagnoles participent au Congrès ouvrier européen antifasciste qui s’ouvre salle Pleyel à Paris.

29 octobre 1933 : José Antonio Primo de Rivera, fils du dictateur, fonde le parti fasciste espagnol : la Phalange (Falange española).

19 novembre 1933 : Vote des femmes.
Élections dont le découpage favorise la droite. Les anarchistes prônent l’abstention pour protester contre les répressions policières et les massacres perpétrés par la garde d’assaut, garde de la République socialiste. Résultat le grand vainqueur est la CEDA (Confédération Espagnole des Droites Autonomes), avec 117 sièges. Son Leader : José Maria Gil Robles, admirateur des méthodes du parti nazi allemand.

5 décembre 1933 : Mort de Francesc Macià Llussa. Il est remplacé par Lluís Companys.

8 décembre 1933 : Madrid, Valence, Barcelone, Grenade, Zaragoza : grève générale de plusieurs semaines pour la libération des grévistes arrêtés en 1932 et 1933. Vive répression.
Notamment à Zaragoza : Heurts entre un comité révolutionnaire et la garde civile : 87 tués et 700 arrestations dont Cipriano Mera et Buenaventura Durruti.

16 décembre 1933 : Alexandre Lerroux du Parti républicain radical (droite conservatrice), est nommé chef du gouvernement par le président Azaña, au lieu d’un représentant de la CEDA, qui a gagné les élections mais apparaît comme trop réactionnaire.

01 /1833 -1931 L’Espagne sous la monarchie

Première république

L’Espagne est un pays aux coups d’état militaires fréquents, (pronunciamiento) ; Ainsi par saccade une première et éphémère république, d’une année, sera instituée.

1833 : À la mort de Ferdinand VII, Marie-Christine de Bourbon-Siciles assume la régence au nom de sa fille, la future reine Isabelle II alors âgée de 3 ans. Le trône est contesté par Charles Marie Isidore de Bourbon, frère de Ferdinand VII, qui s’autoproclame roi sous le nom de Charles V. Ce conflit est à l’origine de la 1ère guerre carliste. En 1845, éclate la 2ème guerre carliste suite à l’abdication du prétendant Charles V au profit de son fils Charles VI, qui, lui-même abdique en 1868 en faveur de son fils Charles-Marie sous le nom de Charles VII, déclenchant la 3ème guerre carliste.

28 septembre 1864 : Constitution de l’AIT (Asociación internacional de Trabajadores).

1868 : Révolution espagnole, fin du règne d’Isabelle II et de son mari, le roi consort François Ier d’Espagne (François d’Assise de Bourbon). Après un certain flottement, Amédée de Savoie est élu Roi des espagnols le 16 novembre 1870.

10 février 1873 : Abdication d’Amédée de Savoie.

11 février 1873 : Proclamation de la Première République.

28 décembre 1874 : Coup d’État monarchiste, mise en place du gouvernement provisoire de Francisco Serrano.
Retour de la monarchie constitutionnelle. Début du règne d’Alfonso XII.

Une situation coloniale insoutenable pour le peuple.

L’Espagne a un passé colonial qu’elle veut préservé notamment au Maroc, où elle entretient des garnisons et où régulièrement elle envoie les troupes pour maintenir les populations qui se révoltent. Cela créé des troubles en interne, le peuple espagnol refusant de partir en guerre.

Mai-juin-juillet 1898 : Guerre éclair avec les États-Unis, entraînant la perte des colonies de Cuba, de Porto-Rico et des Philippines à la signature du traité de paix dit paix de Paris, en décembre 1898.

1er janvier 1902 : Alfonso XIII, déclaré majeur, assume les fonctions constitutionnelles de chef de l’État.

1906: Avec la France, l’Espagne entame une nouvelle aventure coloniale au Maroc, très impopulaire notamment en Catalogne où il y aura des émeutes en 1909.

Une situation sociale et économique explosive pour toutes les classes de la société.

Du 26 juillet au 31 juillet 1909 : À Barcelone, une insurrection populaire a lieu contre la conscription et l’envoi des hommes (en âge de subvenir aux besoins de leur famille) combattre au Maroc les troupes rebelles marocaines du Rif. Les émeutes prennent rapidement une tournure anticléricale, compte tenu de la puissance et du poids de l’Église. Cet événement prend le nom de « Semaine tragique ».

Octobre 1909 : La répression va durer plusieurs mois et entraîner l’arrestation de Francisco Ferrer i Guardia, pédagogue, franc-maçon, anarchiste et libre penseur. 10 janvier 1859 -13 octobre 1909, créateur de l’École moderne et rationaliste, mixte et laïque, en octobre 1901, à Barcelone. Son obsession en tant qu’éducateur :
“ L’objet de notre enseignement est que le cerveau de l’individu doit être l’instrument de sa volonté.”
Il est arrêté à Barcelone et accusé d’être un des instigateurs des mutineries anticléricales. Jugé dangereux pour la paix sociale de par les idées qu’il défend, alors qu’il n’était pas présent à Barcelone lors de la semaine tragique, il est jugé coupable d’incitation à la révolte.

13 octobre 1909 : Condamné à mort, il est exécuté dans les fossés du fort de Montjuic malgré des protestations internationales dont la manifestation de Paris qui rassemble plus de 60 000 personnes.
Albert Camus dira : “Francisco Ferrer pensait que nul n’était méchant volontairement et que tout le mal qui est dans le Monde vient de l’ignorance. C’est pourquoi les ignorants l’ont assassiné.”

Réaction des courants progressistes contre le féodalisme monarchique

Fin du XIX se développent avec l’industrialisation, des courants de pensées ouvrières: un socialisme plutôt marxiste à Madrid, dans les Asturies, tandis que l’anarchisme trouve de l’écho dans les masses ouvrières de Catalogne, du Valencien et les paysans pauvres ou sans terre de l’Andalousie. C’est un courant de pensée dominant chez les ouvriers, les paysans pauvres, les journaliers agricoles. D’emblée et à cause de l’implication et du poids colossal dans l’oppression de l’église espagnole aux côtés de la monarchie et de son armée, les mouvements de gauche vont être anticléricaux, considérant qu’ils ont à faire à des ennemis de classes.

L’essor économique appelle un régime plus adapté au libre échange et le peuple aspire à plus de justice sociale.

C’est un pays d’environ 24 millions d’habitants, dont plus de la moitié est illettrée.
L’Espagne qui n’entre pas dans la première guerre mondiale, fait un bon économique important durant les années 20. L’Europe se remet d’une guerre longue et dévastatrice tandis que l’Espagne opère une mutation sans précédent. Le courant novateur provoque, un essor important. Les banques prospèrent et les effectifs des professions libérales, des petits commerçants et employés de commerce se démultiplient. L’industrie augmente d’un million d’ouvriers ainsi que le secteur tertiaire dans la même proportion : 45% de la population active est syndiquée.
Les grandes villes se développent industriellement et doublent leur population. Toutefois, 70% des Espagnols vivent encore directement ou indirectement de la terre : Avec trois millions de paysans pauvres, deux millions de paysans sans terre, les propriétés agricoles se concentrent entre les mains de quelques richissimes possédants.
Les couches moyennes de la population, les bourgeois industriels, désireux de donner une expansion à leurs revenus en impulsant leur production se mobilisent pour s’engager vers l’industrialisation et le développement moderne de la société. La féodalité du régime monarchique d’Alfonso XIII étouffe les élans de cette bourgeoisie industrieuse. La répression permanente ne favorise pas l’expansion.
Les régions qui vont se développer le plus rapidement économiquement et industriellement sont la Catalogne, avec comme grand pôle Barcelone, et le Pays Basque avec l’industrie lourde à Bilbao. Elles laisseront venir massivement des migrants des autres régions, paysans sans travail, et sans terre. Situées au plus près de la frontière, elles sont destinées naturellement au commerce avec l’étranger. C’est dans ces deux régions que vont se développer les usines et la mécanisation du travail. D’où une concentration d’ouvriers et une montée de l’esprit de revendications d’autonomie. Très vite (fin du XIX siècle) ces deux régions vont réclamer une autonomie et une liberté de développement qui va se heurter à la féodalité du régime monarchique d’Alphonse XIII.
En Catalogne, d’abord impulsé par la bourgeoisie de droite, le mouvement indépendantiste va laisser place à un mouvement plus populaire dès 1917 qui se range aux côtés de partis de gauche à partir de l930.
Au Pays Basque, la population est très catholique et le parti nationaliste (PNV) bien qu’également catholique restera aux côtés des progressistes, puis des républicains en 1936, tout comme le clergé basque.

Du côté de la monarchie en place

1921-1926 : Début du conflit colonial marocain contre le chef Abd-el-Krim. L’Espagne s’engage dans la guerre du Rif avec la France. Le Maroc devient dès lors le bastion de l’armée espagnole.

8 juin 1923 : Le général Franco est nommé commandant en chef au Maroc.

13 septembre 1923 : Coup d’État (pronunciamento) manqué du général Miguel Primo de Rivera. Deux jours plus tard, Alphonse XIII le nomme président du directoire militaire chargé du gouvernement.

De 1923 à 1929: Le pays est soumis, à une dictature impitoyable menée par Miguel Primo de Rivera, pour le maintien d’Alphonse XIII. Les deux premières années c’est un directoire militaire.
Du 14 septembre1923 au 16 mars 1925: L’état de guerre est déclaré, la constitution est suspendue, la liberté d’expression muselée.

1924: Après avoir déclarée illégale la CNT, tous les partis politiques sont dissous au profit d’un parti unique inspiré du modèle italien, l’Union patriotique. Les Cortés sont également dissous.

3 décembre 1925: Sans rétablir la constitution, le directoire militaire est remplacé par un directoire civil qui va perdurer jusqu’au départ de Miguel Primo de Rivera le 28 janvier 1930.

25-26 juillet 1927 : Création de la FAI (Fédération anarchiste ibérique)

La réaction s’organise.

17 Août 1930 : réunion à San Sebastián : « Pacto de San Sebastián » prévoyant un soulèvement général, afin d’instaurer une république modérée et qui reconnaîtrait l’autonomie de la Catalogne. Tous les partis républicains à l’exception du Parti Fédéral Espagnol s’y trouvent. Sont notamment présents des catholiques républicains modérés ( Droite Libérale Républicaine : Alcalà Zamora et Miguel Maura, futurs président et ministre), des républicains de droite (Parti Républicain Radical : Alejandro Lerroux, futur premier ministre), de gauche (Groupe d’Action Républicaine : Manuel Azaña, futur premier ministre et président, de la Fédération Républicaine Galicienne : Casares Quiroga, futur ministre), des socialistes (Indalecio Prieto, leader très modéré des socialistes), des catalanistes (Macià Mallol Bosch de l’Action Républicaine de Catalogne, Manuel Carrasco Formiguera de l’Action Catalane, et Jaume Aiguader pour l’Etat Catalan, futur maire de Barcelone, puis ministre), du Parti Radical-Socialiste (Marcelino Domingo, Álvaro de Albornoz, et Ángel Galarza, futurs ministres),… et deux observateurs de la confédération Nationale du Travail(CNT, syndicat anarchiste), Progresso Alfarache et Rafael Vidiella. En échange de son appui, la Confédération exigeait, outre la libération des milliers de militants emprisonnés, la distribution d’armes aux travailleurs, ce que refusèrent obstinément les républicains. Mais

Octobre 1930 : Le parti socialiste et la CNT apportent officiellement leur soutien au Pacte de San Sebastiàn. la CNT ne se rallia vraiment au pacte de San Sebastián qu’après l’échec du soulèvement révolutionnaire qu’elle avait tenté avec la FAI à Madrid et Barcelone en octobre.

12 Décembre 1930 : Un soulèvement militaire contre la monarchie a lieu à Jaca (Aragon), sous la direction des capitaines Fermín Galán et García Hernández en vue de rétablir la république.

14 Décembre 1930 : Le Soulèvement contre la monarchie échoue. Les deux officiers responsables sont condamnés à mort : les capitaine Fermín Galán et García Hernández. Erreur tragique du roi, Alphonse XIII.

Depuis le XIX siècle, l’Espagne est gouvernée par une monarchie absolue qui n’apporte aucune considération aux problèmes sociaux de la population. Le premier ministre Miguel Primo de Rivera, qui s’empare du pouvoir en 1923, durcit l’autoritarisme du régime en formant un directoire militaire qui supprime les libertés démocratiques, multiplie les arrestations et les liquidations des militants ouvriers les plus radicaux. Le mouvement anarchiste et la CNT sont très affaiblis par la répression subie depuis plusieurs années et qui ne se relâche pas. Tandis que le régime se rapproche du PSOE et de l’UGT, dont les dirigeants acceptent cette collaboration afin d’assurer leur existence en tant qu’organisations ouvrières. Ils accèdent ainsi à un rôle prépondérant et participent à l’élaboration d’une législation du travail. Ce rapprochement entre socialistes et pouvoir ne dure pas et en 1929, les socialistes refusent l’invitation à élire des représentants à l’Assemblée nationales et s’écartent à leur tour de Primo de Rivera. Car le mécontentement de la population ne cesse de grandir et ils veulent participer au mouvement populaire qui se dessine et qui trouve son expression à nouveau à travers le courant libertaire relancé et celui des écrivains et intellectuels connu comme « la Génération 98 ».

Les mouvements de protestation vont obtenir leur première satisfaction par la démission de Miguel Primo de Rivera, premier ministre, en 1930. Mais cette démission n’est pas jugée suffisante pour aucune des formations politiques progressistes, qui se sont réunies au mois d’août à San Sebastián. La pression populaire va s’accentuer jusqu’à provoquer des élections municipales et le départ du roi Alfonso XIII qui s’exile.

14 avril 1931: La seconde république espagnole est proclamée.

Le Documentaire URRACA continue sa route avec succès

Ce documentaire d’exception (que nous avons projeté en avant-première, ce 12 avril à Paris avec un grand succès) vient de recevoir le prix du meilleur documentaire et encore du meilleur scenario, au festival international de cinéma et documentaire de Saragosse. C’est une vrai consécration, un succès bien mérité pour un travail hors norme.

Sur la photo  à gauche Pedro de Echave, au centre Felip Solé les deux réalisateurs et à droite Pablo Azorín,  le producteur.

Le sujet abordé du rôle des agents à la solde du dictateur est quasiment vierge d’investigation.

Felip et Pedro se sont lancés dans ce travail ardu et passionnant. Et ils ont mis leur talent au service des images pour honorer l’immense courage de la protagoniste Loreto Urraca, petite fille de cette crapule, car elle a eu le cran, première stupeur passée, de mettre à jour le passé de son parent et de réfuter sa parenté.

N’hésitez pas à voir ce documentaire exceptionnel et à le programmer dans votre secteur.

https://www.coruna.gal/web/gl/actualidade/novas/nova/a-exposicion-caminos-do-exilio-culmina-co-documental-urraca-cazador-de/suceso/1453836514403?argIdioma=gl

Le 12 avril, nous avons projeté ce documenataire ç l’auditorium de l’Hôtel de ville de Paris, il fut suivi d’un débat très nourri en présence de Loreto Urraca, petite-fille de l’espion Pedro Urraca, de Felip Solé réalisateur du film et de Veronica Estay, présidente de l’association internationale Los desobedientes (les descendants de bourreau qui se démarquent de leur parent tortionnaire) .

Vous pouvez suivre ce débat ici:

 

Projection : Federica Montseny, la femme qui parle de Laura Maña

Une cinquantaine de personnes se sont déplacées pour cette soirée. Le débat engagé à la suite de la projection a apporté des précisions sur le rôle de cette femme. Beaucoup dans l’assistance ont reconnu ne pas la connaitre du tout, alors qu’elle fut ministre du gouvernement Largo Caballero en 1936.

À travers cette fiction, nous pouvons suivre le parcours de cette oratrice hors du commun. Et comme ce film s’adresse à un grand public, il suscite la curiosité et l’envie d’en savoir plus .

Bien entendu la terrible alternative: « aller au gouvernement ou ne pas y aller » a été débattue mais , pour nos générations, il s’agit de faits historiques. Il s’est passé des choses, des décisions importantes ont dues être prises dans l’urgence d’un conflit. Elles l’ont été, nous ne pouvons que le constater et le transmettre. Il ne nous appartient pas d’approuver ou de condamner, nous  n’avons ni les éléments ni l’urgence de l’époque.

En tout cas nous remercions nos amis toulousains et du CTDEE pour toutes les précisions qu’ils nous ont apportées.

 

Un beau succès / un gran éxito

Le 15 juin a eu lieu entre autres actions de notre association, l’inauguration de l’exposition des photo de Philippe Gaussot à la Fundación Anselmo Lorenzo de Madrid.

La cérémonie a débuté par une conférence/débat d’Aimé Marcellan sur l’exil du peuple républicain espagnol, les raisons qui l’ont mené à cette extrémité et l’engagement de beaucoup d’entre eux dans la lutte contre le fascisme. Ce combat mené dès les premières heures de la Seconde Guerre mondiale (septembre 1939) leur confère d’être les seuls espagnols à l’honneur le 8 mai (jour de la victoire des forces alliées et maintenant jour de l’exil des républicains espagnols en Espagne)……

L’assistance était nombreuse à la Fundacion et composée de beaucoup de jeunes………

Transmission d’une mémoire qui construit l’avenir d’une société!

Le secrétaire d’État à la mémoire démocratique, Fernando Martinez était présent parmi l’auditoire, et nous avons été heureux de l’accueillir en ami et de le saluer.

Lors du verre de l’amitié, le public a pu se disperser dans les différentes pièces afin de découvrir ou de revoir (pour certains) ces magnifiques photos, pleine d’humanité malgré un accueil inhospitalier de la part des autorités de l’époque.

Il faut préciser (et vous pourrez vous en rendre compte en regardant les photos) que notre ami Kiko s’est surpassé pour donner du mouvement à ces personnes démunies.  Ces témoignages photographiques épousent les aspérités du chemin parcouru!

Vous pouvez vous y rendre jusqu’au 14 juillet 2023.

Les photos de la galerie sont l’oeuvre de Manuela Bernadet Herrero

 

https://fal.cnt.es/15-de-junio-charla-inaugural-de-la-exposicion-caminos-del-exilio-fotografias-de-philippe-gaussot/

 

 

des personnes de tous horizons ont assisté à la conférence : personnes de la mémoire démocratique, des associations mémorielles, des universitaires et de la CNT etc…
Des personnes de tous horizons ont assisté à la conférence : personnes de la mémoire démocratique, des associations mémorielles, des universitaires et de la CNT etc…

El acto comenzó con una conferencia-debate de Aimé Marcellan sobre el exilio de los republicanos españoles, las razones que lo provocaron y el compromiso de muchos de ellos en la lucha contra el fascismo. Esta lucha, que comenzó en las primeras horas de la Segunda Guerra Mundial (septiembre de 1939), confiere únicamente a los republicanos españoles, el honor de recibir el  homenaje del 8 de mayo (día en que las fuerzas aliadas ganaron la guerra y actualmente, Día del Exilio) ……

La Fundación contó con una nutrida asistencia de jóvenes………

¡La transmisión de una memoria que construye el futuro de una sociedad!

Entre el público también se encontraba el Secretario de Estado de Memoria Democrática, Fernando Martínez, a quien tuvimos el placer de saludar y recibir como a un amigo.

Durante el vino de honor,  el público pudo recorrer las diferentes salas para descubrir, o volver a ver para algunos, estas magníficas fotos, llenas de humanidad a pesar de la inhóspita acogida de las autoridades francesas de la época.

Cabe destacar, y pueden comprobarlo viendo las fotos, que nuestro amigo Kiko se superó a sí mismo dando movimiento a estas personas que vivieron tan difíciles circunstancias. Estas fotos demuestran lo lejos que hemos llegado.

Se puede visitar hasta el 14 de julio de 2023.

 

Las fotos de la galeria son obra de Manuela Bernadet Herrero

 

Projection le 15 juin : Federica Montseny, La femme qui parle,

Federica, née en 1905, d’une famille de militants anarchistes, commence très tôt – 17 ans – une collaboration avec des journaux et des revues des mouvements prolétaires catalans, et écrit de nombreux romans populaires à caractère social. Membre de la CNT et de la FAI, elle devient vite une figure du combat social. Quand surgit la guerre civile, elle est déjà une personnalité du mouvement libertaire.

Lorsque les anarchistes acceptent de participer au gouvernement de la République, Federica devient ministre de la Santé. Elle est à l’origine du processus qui allait produire la première loi dans le monde légalisant l’avortement (gouvernement de Catalogne). À la fin de la guerre civile, suivant la cohorte d’exilés républicains, elle se réfugie en France le 26 janvier 1939. Après juin 1940, elle est poursuivie par les Allemands et la police française de Vichy, qui voudraient la remettre à Franco. Elle fuit avec sa famille et se cache, tâchant d’éviter cette persécution, mais elle est finalement arrêtée et emprisonnée durant plusieurs mois. Elle doit à sa grossesse de ne pas être renvoyée en Espagne franquiste et exécutée.

La guerre mondiale terminée, elle s’établit à Toulouse en novembre 1944 avec sa famille. Elle reprend son activité politique au sein de la CNT en exil et écrit de nombreux ouvrages.

Elle ne revient en Espagne qu’en 1977, participe au grand meeting de la CNT à Montjuïc à Barcelone en 1977. Elle meurt à Toulouse en 1994.

Personne controversée au sein même de la CNT mais personne engagée et ayant marqué l’Histoire d’Espagne et de son mouvement politique.

La projection sera suivie d’un débat

Le jeudi 15 juin à 19h

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas

75019 Paris

Entrée gratuite

 

DÉBAT AUTOUR DU DOCUMENTAIRE  » LE POUVOIR DES IMAGES »

Le documentaire fut très apprécié pour ses images et photos retrouvées, pour son indispensable parallèle avec la situation actuelle et dramatique de réfugiés d’aujourd’hui. C’est un réquisitoire contre l’indifférence et la xénophobie et pour un accueil fraternel des humains en détresse.

Après la projection du documentaire de Jean-Pierre Vedel, un débat s’est engagé autour des motivations politiques et sociales mais aussi sur les techniques et financements d’un tel travail.

 

CAMINOS DEL EXILIO – 1939 / CHEMIN DE L’EXIL – 1939 à Madrid

 

Caminos del Exilio, de Philippe Gaussot, se compone de un centenar de fotos que, a la muerte de su autor, fueron encontradas por su hijo en una caja. Representan, por un lado, la acogida de los niños vascos, luego catalanes, enviados a Francia para escapar de los bombardeos y de los horrores de la guerra. Por otro, febrero de 1939, la Retirada y los escarpados caminos del exilio de los antifascistas españoles y su llegada a los campos de concentración en las playas del sur de Francia.

Fue presentada por primera vez en Madrid durante las conmemoraciones del “80 Aniversario del Exilio Republicano Español”, organizado en 2019 por el departamento de Memoria Histórica. Luego se expuso en Granada, Argelès-sur-Mer, Lieja (Bélgica), París, Gijón y A Coruña.

La asociación 24-Août-1944 (París), depositaria de esta colección, tiene como objetivo difundir la historia de los republicanos españoles, en particular de aquellos que padecieron el exilio.

FUNDACIÓN ANSELMO LORENZO (FAL)

Calle de las Peñuelas, 41 – Madrid

+34 914 73 82 48 – https://fal.cnt.es/ (Metro Embajadores o Delicias)

Horarios :

Lunes de 10:00 a 14:00
De martes a viernes de 10:00 a 14:00 y de 17:00 a 20:00

 

La Fundación Anselmo Lorenzo et l’association 24 Août 1944 (Paris) présentent :

Exposition photo de Philippe Gaussot

Du 15 juin au 14 juillet 2023

Vernissage : jeudi 15 juin

18h30 : Rencontre avec Aimé Marcellan (Le rôle des républicains espagnols durant la Seconde Guerre mondiale et le 8 mai)

19h30 / 21h : Vernissage et verre de l’amitié

Chemins de l’exil, de Philippe Gaussot, est composé d’une centaine de photos qui, après la mort de l’auteur, ont été retrouvées par son fils dans un carton. D’une part, ils représentent l’accueil d’enfants basques, plus tard catalans, envoyés en France pour échapper aux bombardements et aux horreurs de la guerre. De l’autre, février 1939, la Retraite et les chemins escarpés de l’exil des antifascistes espagnols et leur arrivée dans les camps de concentration sur les plages du sud de la France.

Elle a été présentée pour la première fois à Madrid lors des commémorations du « 80e anniversaire de l’exil républicain espagnol », organisées en 2019 par le Département de Mémoire historique du gouvernement espagnol. Plus tard, elle a été exposée à Grenade, Argelès-sur-Mer, Liège (Belgique), Paris, Gijón et La Corogne.

L’association 24-Août-1944 (Paris), dépositaire de cette collection, a pour but de diffuser l’histoire des républicains espagnols, en particulier de ceux qui ont souffert de l’exil.

FUNDACIÓN ANSELMO LORENZO (FAL)

Calle de las Peñuelas, 41 – Madrid

+34 914 73 82 48 – https://fal.cnt.es/ (Metro Embajadores o Delicias)

Horaires :

Lundi de 10:00 à 14:00
Du mardi au vendredi de 10:00 a 14:00 et de 17:00 a 20:00

 

PLAQUE FEDIP AU 27 RUE DE SAINT PÉTERSBOURG, PARIS 8e

Tous les âges étaient représentés.

Sur la petite place ensoleillée, se pressait le monde de la mémoire… de notre mémoire.

Les enfants et petits-enfants de ces déportés espagnols, républicains et épris de liberté, étaient présents. Heureux de nous retrouver, de parler de nos parents, d’évoquer aussi les moments passés dans ce local, quand nous étions enfants; puis grands quand nous accompagnions notre père ou notre mère qui commençait à vieillir, mais qui se faisait un plaisir et un devoir de retrouver ses compagnons et de continuer à élever leur voix contre la dictature franquiste et contre toutes les autres dictatures.

Au fur et à mesure que nous nous reconnaissions montait une émotion et la joie de savoir que ce lieu, tant fréquenté par nos anciens, passait à l’Histoire de Paris, par cette plaque. Savoir qu’enfin, personne ne pourrait ignoré qu’ils avaient été là, après 5 années de déportation dans les camps nazis et qu’ils avaient continué toute leur existence à défendre leur idéal de liberté et de solidarité, leur « devoir collectif de survivre« . Qu’ils avaient oeuvré pour les droits des déportés, des veuves de leur compagnons morts au camp et pour dénoncer sans répit les régimes totalitaires de par le monde.

Nous saluons la présence de nos amis, compagnons d’associations mémorielles, telle que le CERMI, MHRE89, ESPAÑA en PARIS, AVER/ACER, CTDEE. et ceux que j’oublie et de tous ceux qui sont venus individuellement, attachés à cette histoire par les liens de sang ou par convictions.

Pour Marquer l’importance de cette inauguration , les officiels étaient présents:

Madame Laurence Patrice, adjointe à la maire de Paris, chargée de la mémoire combattante,

Madame de Hauteserre, maire du 8e arrondissement,

Monsieur Vittorio Redondo Baldrich, ambassadeur d’Espagne à Paris,

Monsieur  Marcel Bigas Elia, représentant de la Generalitat de Catalunya en France,

Monsieur Roberto Varela, attaché culturel de l’ambassade d’Espagne,

Monsieur Jean-Luc Romero, adjoint à la maire de Paris, .

Et nous n’oublions pas de remercier également pour leur aide précieuse et leur professionnalisme: l’ensemble des personnes de la mairie de Paris et de la mairie du 8e qui ont tout fait pour que cette cérémonie ait lieu et qu’elle se déroule dans les meilleurs conditions.

Nous avons partagé ce moment avec nos jeunes amis du Micro Lycée de Vitry et les élèves d’espagnol du lycée pour adulte que pilotait Begoña, membre de notre association.

Mais aussi avec les lycéens de Cahors et leurs professeurs qui venaient de recevoir leur prix pour leur travail de mémoire sur les hommes de la Nueve, le matin même, et nous ont rejoint  pour la cérémonie.  Nous nous sommes promis de construire ensemble d’autres projets sur la mémoire des républicains espagnols.

Ce fut une belle cérémonie empreinte d’émotion et de fraternité qui laisse derrière elle, la trace de ces étrangers apatrides, qui ont tant donné pour la Liberté. Cette trace pour que personne n’oublie ce qu’apporte chaque individu à la société quelque soit son origine.

 

Le © des photos appartient à:

Marilou Charles,

Alain Rameau

Eduardo Cuña Paz: : https://www.instagram.com/p/CsraZQLNrbA/?igshid=NjZiM2M3MzIxNA==

Association 24-Août-1944

 

PROJECTION LE 25 MAI : LE POUVOIR DES IMAGES

L’association  24-Août-1944 vous convie a la projection, place des Fêtes de 19h à 22h00 de  :

LE POUVOIR DES IMAGES

ou

Retirada et naissance du photojournalisme (52’, 2017) de Jean-Pierre Vedel

 

Le 28 janvier 1939, Barcelone tombe aux mains des franquistes et plusieurs centaines de milliers de réfugiés affluent à la frontière franco-espagnole. Les correspondants de guerre et envoyés spéciaux des plus grands titres de la presse française et internationale vont témoigner à travers leur objectif de ce grand exode. …

Mais d’autres photographes vont laisser des témoignages d’exilés, dignes, avec dans les yeux l’espoir de la liberté et de la paix, et d’enfants qui portent déjà en eux les rigueurs de leur existence et les espérances de leur futur ! Des photographes, reporters de l’intérieur, reporter de leur propre existence mêlée à celle de leurs proches.

 

Ces clichés font écho à ceux d’aujourd’hui, dans lesquels nous pouvons mesurer que les conditions de l’accueil de réfugiés n’ont guère évolué sinon régressé dans nos sociétés « d’abondance ».

La projection sera suivie d’un débat en présence du réalisateur Jean-Pierre Vedel  et Christelle Séry, compositrice.

Le jeudi  25 mai 2022 à 19h

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas

75019 Paris

Entrée gratuite

25 mai 2023 POSE D’UNE PLAQUE AU SIÈGE DE LA FEDIP 27 rue de Saint Pétersbourg 75008 Paris

La FEDIP (Federación Española de Deportados e Internados políticos) est issue d’un besoin né à la libération des camps de concentration nazis, pour les survivants de se regrouper, pour défendre la mémoire de leurs compagnons morts en déportation, apporter des témoignages de ce qui s’est réellement passé, les preuves écrites, photographiques et orales de l’horreur des camps mais aussi et surtout de la résistance opposée, dès les premiers moments, par les détenus eux-mêmes. Résistance qui se résumait souvent en des gestes presque insignifiants en temps de paix : prélever un petit morceau de pain, une cuillerée de soupe pour un compagnon en danger de mort, écrire un mot, un petit poème, tracer un dessin sur un morceau de papier minuscule, juste pour prouver que l’humanité chez eux n’était pas anéantie. De ces actes de résistance il y en eu beaucoup, et un des rôles de la FEDIP était de les faire connaître au plus grand nombre et que cette connaissance passe les générations.

La FEDIP en actions
La FEDIP en actions

La FEDIP est ouverte à tous les déportés (hommes et femmes) de tous les camps nazis et de toutes les tendances politiques de la déportation espagnole, excepté les staliniens.

Un homme va prendre à cœur la création de cette fédération, il en ressent la nécessité absolue. Pour lui, il existe des intérêts particuliers à défendre et à mettre en avant en ce qui concerne les ex déportés espagnols. Il s’agit de José Ester Borras[1] Il en sera le secrétaire général de 1948 à sa mort en 1980.

José Ester Borras, secrétaire général de 1948 à 1980
José Ester Borras, secrétaire général de 1948 à 1980

La FEDIP se constitue grâce à un petit groupe d’ex-déportés décidés à travailler ensemble pour la mémoire et pour l’aide à apporter aux plus démunis d’entre eux. Après avoir tenu une première réunion informelle à Toulouse en août 1945, ce groupe provoque en septembre 1945 un congrès de constitution de la FEDIP.

Une des toutes premières tâches qui va impulser la formation et l’activité de la FEDIP est l’implication de ce groupe auprès des autorités internationales du camp occidental pour révéler la présence de républicains espagnols dans le goulag de Karaganda dans l’URSS de Staline et leur action victorieuse pour les en faire sortir.

Un des besoins fondateurs de la FEDIP fut également la défense des droits des anciens déportés espagnols. Il faut préciser que lorsqu’ils revinrent en France, ils étaient totalement démunis pour la plupart : sans famille, sans toit, sans travail, sans ressources et souvent malades… Il fallait venir en aide à ces combattants pour leur permettre de re-vivre : retrouver leur famille, leurs amis, prendre en charge les soins dont ils avaient besoin, les accompagner dans les démarches administratives, les hôpitaux… . Il fallait trouver des aides financières, et défendre leurs droits.

La FEDIP se préoccupa également des familles de ceux qui étaient morts en déportation. Ils laissaient familles et veuves dans la misère du fait de la disparition du père, du mari et/ou du fils, notamment celles qui se trouvaient en Espagne menacées en plus par la dictature franquiste.

 

 

En tout premier lieu, la FEDIP siège à Toulouse, au : 7 rue des Arts.

Elle se dote d’un organe de presse « Hispania » qui la suivra jusqu’en 2000.

N°1 Hispania an 1, 20 mai 1946
N°1 Hispania an 1, 20 mai 1946

Il y aura plusieurs époques à ce journal, la première ne contiendra que 5 numéros.  Le directeur de cette publication est Roque Llop, (il le sera jusqu’à son décès).

À l’automne 1946, le conseil national de la FEDIP s’est installé à Paris au 14 Boulevard Montmartre Paris 9e.

En 1948 la FEDIP transporte son siège au 51 rue de Boulainvilliers dans le 16e arrondissement

En 1959 elle est au 82 rue de Montmartre dans le 2e arrondissement,

En mai 1963, elle acquiert son propre local au 27 rue de Leningrad (aujourd’hui de Saint Pétersbourg) dans le 8e arrondissement de Paris. Elle restera là jusqu’à la fin de son existence en 2008 où le local, conformément aux statuts modifiés en 1984, est dévolu à l’UNICEF

Hispania N°9/2 époque janvier 1964/Inauguration du local au 27 rue de Léningrad 75008 Paris
Hispania N°9/2 époque janvier 1964/
Inauguration du local au 27 rue de Léningrad 75008 Paris

La FEDIP a mené, avec succès, ses principales actions :

 

  • Sortir les Républicains espagnols du goulag de Karaganda, (URSS)…
  • Obtenir des indemnités pour dommage moraux et physiques pour les déportés espagnols civils, de la France et d’Allemagne.
  • Obtenir des pensions pour les veuves de déportés, restées en Espagne
  • Construire le monument en hommage à tous les républicains espagnols morts pour la Liberté au cimetière du Père Lachaise (Paris 20) ;
  • Dénoncer sans cesse la dictature franquiste qui emprisonne, assassine les démocrates et les résistants espagnols.
  • Transmettre aux jeunes génération son idéal antifasciste et solidaire

  

C’est au nom des déportés républicains espagnols et au nom de la FEDIP afin de marquer leur existence et leur combat incessant pour la liberté et la justice, que nous avons proposé d’apposer une plaque sur la façade de cet immeuble.

Une plaque qui rappelle au N°27; Siège de la Federación española de deportados e internados políticos (FEDIP/ 1945-2008)

Plaque

C’est de ce « quartier général », que la FEDIP a mené tous ses combats en faveur des déportés espagnols dans les camps nazis et contre toutes les dictatures.

Inauguration du monument de la FEDIP au Père Lachaise le 13 avril 1969, par Daniel Mayer [2]

D.-Mayer-13-avril-69-Inauguration-Monument-FEDIP-
D.-Mayer-13-avril-69-Inauguration-Monument-FEDIP-

[1] José Ester Borras, (1913-1980) né à Berga en (Catalogne) mort à Alès (gard). Membre réseau Ponzan/Vidal, déporté en tant que résistant.

[2] membre du Conseil national de la résistance, Secrétaire général de la SFIO, ministre du travail de 1946/1949

Proyección de: Los labios apretados A Coruna  Sabado 6 de mayo a las 7 (19h) de la tarde en A TOBEIRA DE OZA-A CORUÑA

Los Labios apretados (les lèvres serrées) documentaire de Sergio Montero Fernandez, 91mn, 2018.

Octobre 1934, Espagne. Face à la prise de pouvoir par la droite dure, la grève insurrectionnelle est déclenchée. Sensée embraser tout le pays, elle échoue en Catalogne et est vite matée au Pays Basque. Mais dans les Asturies, la République socialiste est proclamée. Casernes et usines d’armement tombent les unes après les autres et dans les bassins miniers, argent et propriété sont abolis. Ce qui va bien au-delà de l’antifascisme. Madrid va envoyer 30 000 soldats, sous la coordination d’un certain général Franco, pour suffoquer cette rébellion. Accompagnés de la flotte de guerre et de l’aviation et face à la résistance acharnée des ouvriers, ces militaires mettent plus de deux semaines à parvenir aux centres de la rébellion. Plusieurs comités révolutionnaires coordonnent la révolution asturienne dont un est élu en assemblée sur les barricades même.

Por primera vez, una película de un descendiente directo de estos mineros nos habla de la Revolución de octubre de 1934 en Asturia.

Octubre de 1934, España. Ante la toma del poder por la derecha dura, se lanza una huelga insurreccional. Destinada a incendiar todo el país, fracasa en Cataluña y es rápidamente aplastada en el País Vasco. Pero en Asturias se proclama la República Socialista. Los cuarteles y las fábricas de armas caen uno tras otro y en las cuencas mineras se suprimen el dinero y la propiedad. Esto va mucho más allá del antifascismo. Madrid envió 30.000 soldados, bajo la coordinación de un tal general Franco, para sofocar esta rebelión. Acompañados por la flota de guerra y la aviación, y ante la feroz resistencia de los trabajadores, estos soldados tardaron más de dos semanas en llegar a los focos de la rebelión. Varios comités revolucionarios coordinaron la revolución asturiana, uno de los cuales fue elegido en asamblea en las propias barricadas.

En un viaje a Buenos Aires (Argentina), con el fin da arreglar la herencia de su tío abuelo, que no conocía, Monty se encuentra cara a cara con la Historia de su país, de su región y de su familia.
Al mismo tiempo, el pasado lo invita a nuevos descubrimientos y le anuncia un virage en su vida, pues a partir de ahora, su pasado familiar estará muy presente.

Monty comienza su investigación y rehabilitará a los mineros revolucionarios de Asturias ante las nuevas generaciones de españoles, pero también para mostrar su compromiso y su lucha a todo el mundo.

Existen pocas obras que traten de esta revolución social. Conocemos dos imprescindibles:

  • La revista del CTDEE (Centre Toulousain de Documentation sur l’Exil Español) que ha tratado este episodio de la historia social española, como tema principal, en su número 2.
  • El libro, al fin traducido, de Ignacio Díaz, Asturies 1934: Una révolution sans chef, en la editorial Smolny.

Os invitamos a mirar el vídeo del debate y también a leer estas dos obras recomendadas.

 Sabado 6 de mayo a las 7 (19h) de la tarde en A TOBEIRA DE OZA-A CORUÑA

À la chaleur de la mémoire des réfugiés espagnols d’Auxerre

Les femmes elles-mêmes constituant groupes et associations féministes dès la fin du 19° Siècle, et puis les institutions républicaines à partir de 1931, jetèrent aux orties des siècles de domination ecclésiastique et réactionnaire.

Le public au square des Républicains espagnols Auxerre le 14 avril 2023
Le public au square des Républicains espagnols Auxerre le 14 avril 2023

 

Ivan Larroy de MHRE89 détaille ces avancées devant le public:

« Outre le droit de vote, les droits des femmes sont aussi reconnues dans la famille et dans le mariage :

– le mariage civil est institué ;

– le droit des femmes d’avoir l’autorité parentale sur les enfants est reconnu ;

– le crime d’adultère appliqué uniquement aux femmes est aboli ;

– le divorce par consentement mutuel est légalement autorisé. »

Et Anne-Marie Ruiz évoque l’enthousiasme des femmes contre le coup d’état :

Anne-Marie Ruiz
Anne-Marie Ruiz rend hommage aux femmes républicaines espagnoles.

« La guerre entraine des dizaines de milliers de femmes de toutes conditions, mais surtout des classes populaires à prendre une part importante dans l’organisation de la défense de la République, à par􀆟r de leurs propres mouvements.

Des femmes s’engagent spontanément dans les milices et combattent auprès des hommes (2000 femmes dans l’armée régulière et 500 brigadistes internationales). Des milices féminines sont constituées comme en Catalogne. À par􀆟r de septembre 1936, la nouvelle organisation de l’armée républicaine entraine le retrait des femmes des unités combattantes. Cependant, les plus engagées resteront au front. Un nombre important de ces femmes combattantes accèderont à tous les grades militaires, y compris commandante. »

À la suite ont été dévoilées deux plaques. L’une d’une photo montrant la joie d’un groupe de femmes suite à l’obtention du droit de vote et une autre avec le dessin magnifique d’une milicienne libertaire, œuvre de Sim. Le dévoilement de ces plaques a été un moment d’émotion intense : ce sont les arrières petites-filles de Valeriano Palencia, tué à Tanlay par les forces nazies le 27.08.1944, qui ont dévoilé la première plaque.

Arrière-petites-filles du résistant: Valeriano Palencia
Arrière-petites-filles du résistant: Valeriano Palencia

Et pour dévoiler la plaque de la milicienne les amis du MHRE89 ont demandé à deux membres de l’association 24 Aout 1944.de le faire.

 

Annick et Begoña dévoilent la plaque de la Milicienne de Sim
Annick et Begoña dévoilent la plaque de la Milicienne de Sim

Et après ces émotions place à Las Tapas et Sangria « maison » des amis de l’association.

Mais là aussi l’histoire nous fait des siennes. C’est dans cette maison du passage Soufflot où nous nous réunissons, attenant au square que furent accueillis de Février  à Avril 1939 plus de 200 réfugiés.

Se réchauffer avec l'amitié autour du buffet espagnol
Se réchauffer avec l’amitié autour du buffet espagnol

Projection le jeudi 20 avril à 19h : Franco, l’homme à abattre

Le dictateur espagnol Francisco Franco demandait à ses proches de le présenter comme un soldat indomptable. Pourtant, Franco était terrorisé à l’idée d’être assassiné

Plusieurs dizaines de tentatives de l’éliminer  ont échoué, et le dictateur est mort dans son lit!

Mais qui étaient les instigateurs et quelles étaient leurs motivations ?

Mais qui a planifié ces tentatives ? Pourquoi ont-elles échoué et à quel point ont-elles été proches du succès ? Octavio Alberola et Stuart Christie, deux ces opposants activistes,  ayant tenté de le tuer révèlent leurs motivations et leurs plans.

Qui étaient-ils et quels étaient leurs motivations ?

À travers des reconstitutions fascinantes, ils expliquent leurs intentions et les circonstances qui les ont poussés à comploter contre le dictateur et leur échec.

La projection sera suivie d’un débat

Le jeudi 20 avril à 19h

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas

75019 Paris

Entrée gratuite

PROJECTION : URRACA, chasseur de « rouges » le 12 avril 2023

L’association 24 août 1944
vous invite à la projection en avant-première du documentaire

URRACA, chasseur de « rouges »

de Felip Solé et Pedro de Echave

(2022- 64’)

le mercredi 12 avril à 18H00

À l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris

(5 rue de Lobau 75004 Paris)

 

La petite-fille a choisi de lever le voile sur cet écrasant héritage et refuse toute filiation avec un tel monstre, qui fut, rappelons le, secondé par sa femme.

Loreto Urraca était jusque-là une femme sans histoires. Ce dimanche 28 septembre 2008, à son domicile d’Alicante, la lecture d’El País allait lui en imposer une, douloureuse. Une double page, titrée « Le chasseur de rouges », la lestait brutalement d’un passé dont elle ne mesurait pas encore le poids. Elle mettait en scène son grand-père paternel, Pedro Urraca.

À Paris, pendant l’Occupation, ce policier franquiste en poste à l’ambassade d’Espagne avait persécuté les Républicains réfugiés en France. Aidé par la Gestapo et la police française collaborationniste, il avait envoyé à la mort nombre d’entre eux, notamment, dès 1940, Lluís Companys, ex-président du gouvernement autonome de Catalogn ; il livre également à l’Etat franquiste, Julián Zugazagoitia l’ancien ministre socialiste de l’Intérieur du gouvernement Negrin ou encore Joan Peiro, ancien ministre anarchiste du gouvernement Caballero. Federica Montseny qui échappeà l’extradition parce qu’elle est enceinte.

Pedro de Echave et Felip Solé, ces infatigables fouineurs de l’histoire, se sont emparés de ce récit et de la dénonciation de Loreto. Ils lui offrent la tribune de leur caméra investigatrice pour expliquer son ressenti et son combat d’aujourd’hui pour détacher son existence et sa filiation de ce monstre servile.

L’émission Tribuna Latina de Radio Libertaire a consacré une heure vendredi 1 avril à 20h00, à la projection et au sujet.

https://www.radio-libertaire.org/podcast/z_commun/emission_aff.php?id_e=65&id_c=52&bout=tableau

 

LA PROJECTION SERA SUIVIE D’UN DÉBAT EN PRÉSENCE DE LORETO URRACA ET DE FELIP SOLÉ.

ATTENTION NOUS SERONS À L’HÔTEL DE VILLE DE PARIS

À l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris

(5 rue de Lobau 75004 Paris)

 Entrée gratuite sur inscription

 

DES NOUVELLES DES AMIS

Samedi 1er et dimanche 2 avril, la CNT de la Manche tient son congrès en pleine effervescence sociale!

À cette occasion, vous pourrez découvrir 3 de nos expositions :

Les 2 premières sont des peintures réalisées par notre ami et membre fondateur, l’artiste-peintre Juan Chica Ventura

-Les portraits des hommes de la Nueve

-les portraits des femmes espagnoles antifascistes

Et avec la troisième, vous découvrirez d’autres traits de crayons, tous plus forts les uns que les autres qui racontent par le menu de leurs  personnages l’histoire (en Bande dessinée) de la révolution espagnole et de l’exil qui a suivi, parsemé de lutte contre la dictature.

Affiche CNT Cherbourg
Affiche CNT Cherbourg

 

 

L’ASSOCIATION MHRE 89 vous convie à célébrer  ce 14 avril, date anniversaire de la proclamation de la 2e république espagnole.

Le 14 avril 2023, nos amis de l’association MHRE89 ont décidé de rendre hommage aux femmes espagnoles antifascistes, en dévoilant deux plaques en leur honneur dans L’UNIQUE SQUARE EN FRANCE qui porte les couleurs de la République espagnole en hommage aux résistants républicains espagnols engagés et morts pour la Liberté à Auxerre.

La cérémonie se déroulera à 17h30  au square des Républicains espagnols à Auxerre.

Soyez nombreux à y assister si vous êtes dans les parages et si vous n’y êtes pas, faites un détour pour ne pas manquer cet événement qui s’accompagnera de la levée du drapeau de la République espagnole!

Invitation 14 avril 2023 Auxerre
Invitation 14 avril 2023 Auxerre

 

ATTENTION RECTIFICATIF: Le 22 mars à 19h Projection: MOURIR À MADRID

ATTENTION: Nous sommes contraints de modifier la date de cette projection, pour le respect du mouvement social programmé ce 23 mars. La projection aura donc lieu la veille.

L’association 24 août 1944
vous invite à la projection du documentaire
MOURIR À MADRID
de Frédéric Rossif
(1963 – 90’)

le mercredi 22 mars  2023

L’association 24 août 1944 présente :

MOURIR À MADRID de Frédéric Rossif et Madeleine Chapsal, 1963, 90’

Avec les voix de Suzanne Flon, Jean Vilar, Roger Mollien, Germaine Montero , Pierre Vaneck.

De 19h à 22h00

De plus en plus marginalisés par l’entrée de l’Espagne franquiste à l’ONU en 1955 et par les récentes attaques du régime gaulliste contre les publications socialistes et anarchistes espagnoles, la sortie du film leur donne un souffle d’espoir.

De nouveau on va parler d’eux, de leur histoire, de leur tragédie.

60 ans après sa parution, le découvrir – ou le redécouvrir – devrait mettre en lumière le chemin parcouru, dans un monde qui a changé, par la filmographie et l’historiographie de la guerre civile espagnole.

La projection sera suivie d’un débat.

Le MERCREDI 22 mars 2023 à 19h

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas

75019 Paris

Entrée gratuite