Abd-el-Krim (1882-1963)
En 1921, la tribu des Beni Ouriaghel, installée dans la région d’Alhoceima, entre en rébellion ouverte sous la conduite d’un ancien fonctionnaire de l’administration espagnole, Mohamed ben Abd el-Krim El Khattabi, âgé de 30 ans. Ce jeune chef charismatique et intelligent inflige, à la tête d’une petite armée, quelques échecs aux Espagnols.
Là-dessus, le général espagnol Silvestre lève une puissante armée pour en finir avec les Beni Ouriaghel. Mais il essuie une dramatique défaite à Anoual, en juin 1921.
La quasi-totalité de ses troupes, soit 15 000 soldats, trouve la mort dans la bataille. Le général lui-même se suicide. Abd el-Krim étend son autorité à l’ensemble du Rif. En février 1922, il proclame la république rifaine et s’en désigne président, mais il sera cependant contraint de se rendre, en 1926, face à l’alliance des armées espagnole et française, il est exilé à la Réunion, à château Morange.
Les populations marocaines, en représailles, subiront un gazage massif à l’ypérite (on estime à 150 000 le nombre de victimes civiles dans l’année 1925-1926).
Il est étonnant que le gouvernement républicain du Frente popular n’ait pas donné un statut d’indépendance au Maroc, ni, en demandant au front populaire français sa libération, passé avec Abd-el-Krim, accords qui auraient privé Franco du soutien des troupes marocaines. Cette éventualité a été évoquée par les responsables anarchistes des deux pays, dont Pierre Besnard, anarchosyndicaliste français.