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Étiquette : Portrait

Mémoire démocratique audiovisuelle à l’Institut Cervantes de Paris

Memoria democrática audiovisual, Extraterritorialidad & Resistencia

L’Institut Universitaire du Cinema Espagnol de l’Uni- versité Carlos III de Madrid (IUCE-UC3M) propose la tenue d’un séminaire de deux jours : « Memoire democratique audiovisuelle. Extraterritorialité et résistance ». L’objectif est d’inviter à une réflexion sur les signes de répression politique et de genre dans la dictature franquiste, ainsi que sur le déracinement de l’exil espagnol, du point de vue cinématographique et audiovisuel.

Programme et horaires joints
Profitez de votre passage à l’institut pour visiter l’’exposition en hommage à l’écrivain anti franquiste :
AGUSTIN GOMEZ ARCOS : ENTRE MEMORIA Y OLVIDO

24 août 2021, au jardin des combattants de la Nueve

Notre mobilisation pour réussir ce 24 août 2021 malgré les contraintes sanitaires, a été effective depuis le début du mois d’août. Mais l’épicentre fut bien ces 23 et 24 août.

Dès le 23, comme les abeilles du 33, nous avons rangé et nettoyé les lieux, installé notre matériel de projection et testé si le buffet était bon !
Sous la proposition de Kiko, les copains ont repeint de blanc le mur du fond dans la grande salle… C’est vrai que l’écran géant c’est superbe !!!

Puis le lendemain, de bonne heure et légèrement nerveux, nous avons terminé l’installation au 33 avant de filer rue de Lobau, au jardin des combattants de la Nueve pour un hommage à ces hommes et à Colette Dronne qui nous a quitté en mars dernier.
Les formalités d’entrée se sont parfaitement déroulées, sans problème.
Le jardin s’est rempli petit à petit, malgré l’heure tardive de la cérémonie.

Nous voulons ici remercier toutes les personnes présentes, pour leur fidélité à cette mémoire et à l’idéal transmis par ces républicains espagnols, défenseurs de valeurs bafouées par le fascisme.

La cérémonie s’est déroulée en présence de :
Félix Bolaño, ministre de la Présidence et à la mémoire démocratique, (dont c’était la première visite officielle).
Fernando Martinez, secrétaire d’état à la mémoire démocratique,
Ariel Weil, maire des 1,2,3,4 arrondissements de Paris,
Anne Hidalgo, maire de Paris, et ses adjoint(e)s.

Après l’ouverture de la cérémonie par Ariel Weil, maire des arrondissements du centre de Paris, nous souhaitant une bienvenue touchante et amicale, l’association a exprimé sa tristesse d’avoir dans l’année 2021 perdu une grande amie : Colette Flandrin Dronne, et nous avons donné la parole à trois descendantes des hommes de la Nueve qui ont connu Colette, se sont liées d’amitié avec elle et ont beaucoup appris d’elle sur leur propre père et grand-père.

Enfin notre association a conclu en rappelant les noms de nos anciens, disparus dans l’année mais aussi et surtout leur combat pour la justice et la liberté.
L’association a souligné que le choix du 8 mai, par le gouvernement espagnol actuel, comme jour de l’exil est un choix qui permet aux Républicains espagnols exilés d’entrer dans l’histoire de la lutte anti nazie, comme Seuls représentants légitimes de l’Espagne dans le conflit mondial.
« Il nous encourage à poursuivre notre travail pour ne pas oublier les hommes de la Nueve et toutes celles et tous ceux qui se sont levés pour la liberté. »
(Vous pouvez retrouver le texte intégral de ces interventions ci-dessous).

Puis Félix Bolaño, ministre de la Présidence et à la mémoire démocratique en Espagne, a pris la parole, pour indiquer son attachement à ces Espagnols de l’exil, le respect et l’attention qu’ils doivent susciter.
Il les a évoqués comme le ciment d’une Europe antifasciste face à la montée de la xénophobie et des nationalismes. Il a rappelé les valeurs morales transmises par elles et eux sans faiblesse pour demeurer debout dans les pires moments de l’histoire. Et sans avoir bien révisé ses données, il également encensé l’accueil « fraternel » qu’ils auraient reçu en France en 1939.

Anne Hidalgo, comme chaque année a conclu cette cérémonie rappelant l’importance de ces Espagnols et le travail de leurs descendants, notamment ceux de la CNT, de la Fédération Anarchiste et ceux des associations mémorielles espagnoles pour faire émerger ces récits et soutenir leur diffusion surtout auprès des jeunes.

L’hommage s’est terminé par un dépôt de gerbe, où évidemment, la plus chatoyante était celle de notre association aux couleurs de la république espagnole.

Nous nous sommes ensuite retrouvés au 33 rue des Vignoles (dernier lieu de présence de la CNT espagnole en exil). À cause de l’heure tardive, nous n’avons pas pu diffuser la vidéo « Sur le banc avec Colette Dronne » et nous servi un buffet froid à tous les présents. Il nous faudra la reprogrammer ultérieurement.
Nous étions au moins 70 et chacun allait à sa guise de la table de livres qui proposaient pas mal de nouveautés au buffet, attirés par un parfum flatteur de papilles. Chacun s’est installé là où il le désirait. Les conversations et échanges allèrent bon train, avec enthousiasme et tandis qu’une dégustation fraternelle s’opérait avec autant de ferveur. On a terminé les plats sans efforts sans toutefois avoir épuisé les sujets de conversations.
Enfin après avoir ranger les salles et le matériel, nous nous sommes promis de nous retrouver bientôt pour continuer ces échanges et faire émerger tant que faire se peut les vérités historiques sur cet exil si particulier.

La 643e victime du massacre d’Oradour sur Glane, 10 juin 1944

ORADOUR-SUR-GLANE – 17 OCT 2020 – 00:30 CEST

Ramona Domínguez Gil a d’abord souffert de la défaite pendant la guerre civile espagnole. Puis vient le déchirement de l’exil, avec ses incertitudes et ses humiliations dans une France dont elle ignore tout et où elle finit au camp de concentration d’Argelès-sur-Mer, comme tant de républicains arrivés par-delà les Pyrénées lors de la fuite devant l’avancée des troupes franquistes en 1939. Elle avait à peine réussi à s’adapter à sa nouvelle vie d’exilée lorsque l’Allemagne nazie a occupé la France.

Le 10 juin 1944, Ramona est tuée dans une opération de terreur nazie avec une grande partie de la population d’Oradour-sur-Glane (dans le centre du pays), où sa famille s’était installée pour échapper au fascisme qui inondait l’Europe. Mais pour cette femme, originaire d’Aragon et alors âgée de 73 ans, une autre ignominie l’attendait : celle de l’oubli. Jusqu’à ce que David Ferrer Revull, professeur catalan et passionné d’histoire, scandalisé par le manque de mémoire en Espagne de ce massacre et de ses victimes espagnoles, mette les autorités françaises sur sa piste. Aujourd’hui, Ramona Domínguez Gil, effacée de l’histoire pendant 76 ans, a été officiellement reconnue comme la 643e victime – et la 19e espagnole – du « village martyr » d’Oradour, dont les ruines ont été préservées comme un symbole de l’horreur nazie. Son nom sera ajouté aux monuments qui visent à empêcher qu’une telle chose se reproduise.

Benoit Sadry, chargé de la mémoire historique à la mairie d’Oradour, montre le jugement du tribunal de grande instance de Limoges qui, le 15 janvier, a certifié que « Madame Ramona Domínguez Gil, née à Mianos (province de Saragosse) (…) est décédée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ». Ce document a permis d’enclencher le processus – déjà bien avancé – pour que Ramona apparaisse en son nom propre comme victime d’Oradour. « Soixante-seize ans plus tard, une injustice a été réparée pour cette femme qui avait été oubliée », a-t-il déclaré.

Le fait que Ramona ait été sauvée de l’oubli est l’œuvre, avant tout, de David Ferrer Revull. Depuis quatre ans, ce professeur d’anglais de 50 ans, qui vit à Sabadell et se rend régulièrement en France, consacre du temps et des ressources à la récupération de la mémoire des 19 Espagnols morts dans le massacre du « village martyr ». Il l’a fait, dit-il au téléphone, « par tristesse, par colère et par honte de voir que nous avons pu avoir nos compatriotes de cette façon, pratiquement oubliés et dont beaucoup n’ont pas été correctement identifiés.  »

Le 10 juin 1944, Ramona vit à Oradour depuis presque quatre ans. Elle s’y était installée, après l’entrée des Allemands en France en 1940, avec son fils, Joan Téllez Domínguez, un anarcho-syndicaliste de Barcelone, sa femme, Marina Domènech, et leurs trois enfants, Miquel, Harmonia et Llibert, âgés de 1, 7 et 11 ans.

Le cauchemar a commencé l’après-midi de ce samedi, plein d’espoir après le débarquement des troupes alliées sur les plages de Normandie quatre jours plus tôt. Le centre d’Oradour, alors une ville prospère de 1 574 habitants qui possède même un tramway qui la relie à la ville voisine de Limoges, est en train d’exploser. Ce n’était pas seulement le jour du marché, c’était aussi le jour de la distribution du tabac rationné. De plus, c’était le jour de la vaccination, les parents avaient donc emmené leurs enfants à l’école. Ils ne rentreraient jamais chez eux.

À deux heures de l’après-midi, trois pelotons de la troisième compagnie du régiment blindé Der Führer de la division Waffen SS Das Reich arrivent à Oradour. « On ne saura jamais pourquoi ils ont choisi ce village », dit Palmira Desseix en se promenant dans les ruines du village, que le général Charles de Gaulle a ordonné de garder intact pour « préserver la mémoire, afin qu’un tel malheur ne se reproduise plus jamais. » Cette fille de républicains, née dans le camp de concentration de Gurs en 1943 et membre de l’Athénée républicain de Limoges, a aidé Ferrer Revull à retrouver la trace des Espagnols d’Oradour et connaît l’histoire de ce village, où une partie de la famille de son mari a également été massacrée – ses grands-parents, un frère et un cousin.

Les soldats SS, en route vers le front normand, s’arrêtent à Oradour avec l’ordre de mener une « action exemplaire » pour terroriser une population enhardie par le débarquement allié. Après avoir encerclé le village et rassemblé tous les villageois, ils ont séparé les femmes et les enfants et les ont enfermés dans l’église. Les hommes, répartis en groupes, sont mitraillés par les soldats, qui achèvent les blessés graves avant de mettre le feu aux cadavres. Leurs familles ne sont pas mieux loties. Les soldats ont allumé les mèches qui sortaient d’une caisse dans le centre de l’église avant de fermer les portes de l’église. Les femmes et les enfants moururent asphyxiés ou mitraillés alors qu’ils tentaient de s’échapper de l’église ou encore brûlés vifs. Les restes fondus de la cloche de l’église témoignent, aujourd’hui encore, de l’horreur de cette journée, à laquelle seuls cinq hommes et une femme ont survécu.

Au cours des dernières décennies, Oradour a servi à rappeler la barbarie nazie, bien qu’en août, un graffiti négationniste à l’entrée de son centre de commémoration ait montré que certains n’ont toujours pas appris de l’histoire. Ses victimes, 642 jusqu’à l’identification récente de Ramona, sont commémorées chaque 10 juin. Oradour a vu plusieurs présidents français et même un président allemand, Joachim Gauck, en 2013.
L’Espagne n’a pas organisé d’acte officiel pour ce massacre, bien que des sources diplomatiques soulignent que le gouvernement, qui vient de présenter la loi de mémoire démocratique, « préparera un hommage » aux victimes espagnoles.

« C’est une honte pour le pays que nous ne soyons pas au courant de cela », s’indigne Ferrer Revull. Sa façon de leur rendre hommage, de « leur rendre la dignité qu’ils ont essayé de leur enlever avec le crime, et aussi avec la façon fasciste d’agir, qui n’est pas seulement de tuer des gens, mais d’éliminer complètement toute trace de leur existence », a été de « fixer leur identité, leurs données minimales ». Il voulait « savoir qui ils étaient, comment ils s’appelaient, quelle était leur relation » , ainsi que le lieu et la date de naissance de chacun d’entre eux ». Le professeur catalan a compilé ses recherches dans un livre autoédité, Recuerda – comme le rappelle un panneau à l’entrée d’Oradour – dans lequel il raconte l’histoire des 19 victimes espagnoles. Parce qu’il connait bien le fait d’avoir des morts non identifiés. « Nous connaissons bien cette situation en Espagne, nous cherchons encore à localiser de nombreuses personnes ».

L’identification de Ramona est l’aboutissement d’un travail presque policier de David Revull, qui a commencé par s’intéresser aux deux jeunes filles de sa ville natale de Sabadell mortes dans le massacre -Emília et Angelina Massachs Borruel, « dont il n’avait jamais entendu parler » même dans sa ville- et a fini par passer près de quatre ans à compiler les actes de naissance et autres documents des Espagnols d’Oradour.

Ramona est un cas spécial. Son nom figure sur une plaque de marbre des années 1940 rendant hommage aux victimes espagnoles à côté de la « tombe des martyrs » du cimetière d’Oradour, que les responsables de la résistance espagnole avaient fait sculpter au nom de la République espagnole. Mais il n’apparaît dans aucune liste officielle.

S’agissait-il d’une erreur, comme celle concernant Paquito Lorente Pardo, le garçon également inscrit sur cette plaque, mais qui est mort en 1943 ?
L’enthousiasme de M. David Ferrer Revull, qui a également aidé le Centre de la Mémoire d’Oradour à corriger plusieurs erreurs concernant les Espagnols – comme l’identification des femmes avec le nom de famille de leur mari, à la française – a fini par contaminer les autorités locales, qui n’ont pas hésité à l’alerter lorsqu’elles ont fait une découverte clé l’été dernier. Dans un dossier prenant la poussière aux archives départementales de la Haute-Vienne, un archiviste a trouvé « les non-renouvellements de cartes de séjour de réfugiés espagnols majeurs tués à Oradour, sur lesquels était inscrit : « Tué le 10 juin 1944 dans le massacre d’Oradour ». Parmi ces dossiers figure celui de Ramona Domínguez, « qui ne figurait pas sur les autres listes officielles ».
« Ce qui est impressionnant, c’est que nous avons toutes les archives de Ramona. Comme elle était étrangère, elle a dû se faire enregistrer auprès des autorités pour pouvoir vivre en France », explique Sandra Gibouin, documentaliste au Centre de la mémoire et l’une des responsables de la réhabilitation de cette victime dans le « village martyr », qui accueille quelque 300 000 visiteurs chaque année. « Tout est clair. Sauf qu’elle a ensuite été oubliée dans les dossiers des disparus. Pourquoi, nous ne le savons pas.
David Ferrer Revull a une théorie : elle a été prise pour sa belle-fille, Marina Domènech. Dans les documents français, « Marina » apparaît plusieurs fois comme Domínguez. Je pense qu’à un moment donné, un fonctionnaire, devant une liste d’Espagnols, quand il a trouvé Marina Domínguez et Ramona Domínguez, les a confondues ».
Parmi les rares visiteurs que reçoit Oradour en ces jours de pandémie, le 12 octobre dernier, un groupe d’Espagnols est venu rendre visite à une parente installée en France depuis des décennies, Juana Antonia Fernandez. Dans toutes les affiches, le chiffre de 642 victimes apparaît toujours. Ils ont été étonnés d’apprendre qu’il y en avait une autre, et qu’elle était espagnole. « Ils ont fui la terreur en Espagne et sont tombés dans quelque chose de pire, d’inimaginable. Et en plus, leur pays les a oubliés », se lamente Juana avant de se perdre dans les ruines de l’horreur.

Un article de SILVIA AYUSO

José Torres nous quitte à 95 ans

Pourtant ils seront là toujours présents, troupeau amical de la nature, toujours en mouvement prêts à bondir de leur cachette au moindre besoin. Ils resteront là aux aguets comme tu es là leur créateur, leur ami, toujours à nos côtés. Tu es dessin, tu es métal, tu es mouvement et tu continues à insuffler en nous la force d’avancer sur le chemin de l’existence.

Ta sensibilité d’artiste mêlée à ton engagement politique aux côtés de ceux qui défendent la Liberté et la justice n’ont jamais fait défaut tout au long de ton existence et de ton exil. Tu créais pour l’avenir, et tu nous laisses la force tranquille et résolue de tes animaux pour transmettre tes convictions mais aussi ta force de vie, ta joie et ton humour.
Pour nous enfants d’exilés libertaires espagnols c’est une grande perte.

Né dans la province de Lléida, (Catalogne) le 20 novembre 1925, d’un père instituteur déclaré laïc, José a connu déjà la répression sous la seconde république, en Espagne. 1932/1933, les autorités ont envoyé la Garde d’Assaut fermé l’école libertaire que son père avait ouverte. Ce qui n’empêcha pas que José sache lire dès l’âge de 6 ans.
Il se souvient parfaitement de la proclamation de la seconde république le 14 avril 1931, il revoit très nettement les tramways bondés de monde et les gens brandissant le drapeau républicain. L’allégresse de ce jour lui a laissé au cœur le goût des autres. Et l’école libertaire fondée par son père a été pour lui la formation de son idéal politique.
En juillet 1936, lié par sa famille, au mouvement révolutionnaire, il connait les collectivités à MasRoig, province de Tarragone, puis à Valls jusqu’à la Retirada.

À la frontière, séparé de son père, il est acheminé vers Rennes en Bretagne, avec sa maman et ses sœurs. Là il a pu mesurer l’hospitalité légendaire des autorités françaises, puisqu’elles ont tenté de faire signer les femmes pour accepter de rentrer en Espagne et devant le refus, les gardes mobiles sont intervenus pour les expulser du camp manu militari. Puis il a connu les plaisirs de la plage, en plein hiver, dans une baraque, séparé de sa mère et de ses sœurs. Il essaie toutes les plages du Roussillon. Il lui a fallu grandir et apprendre très vite : Son père tué à Hartheim, (kommando de Mauthausen) et sa mère affaiblie par la maladie… Alors en juin 1941, c’est le retour en Espagne !
Barcelone les « délivre » des camps et c’est là qu’il va embrasser les sculptures de métal, par le voisin artiste qui va développer son art et faire de José un orfèvre créatif. Le gout du beau, de la pièce unique et ciselée comme peut l’être chaque individu sur terre, c’est José !
Après une fâcherie politique avec ce patron démocrate bourgeois, retour clandestin en France en juin 1947. José renoue avec le milieu libertaire pour y vivre ses propres convictions.
En France, il milite contre le franquisme, et effectue des allers et retours en Espagne pour y passer du matériel révolutionnaire jusqu’à la mort du dictateur, ce sera son lot : de la propagande, des armes, de l’argent pour les avocats pour aider les détenus… Cet argent, ils sont allés le chercher là où il était, puisqu’aucun d’entre eux n’en avait et qu’il était dans les banques, c’est là qu’ils l’ont pris !

il y eut des épreuves très difficiles et beaucoup de copains sont tombés. Mais ils savaient aussi se protéger, un compagnon espagnol leur avait trouvé un lieu où se réfugier et dormir pour récupérer en toute tranquillité. Ils étaient sûrs d’y être en sécurité la police n’y viendrait pas : C’était une maison de passe de la « compagnie de Jésus ».

Les contacts avec la population par contre étaient difficiles à cause de la peur ambiante due à la répression sanguinaire du régime.

La clandestinité le confronta à un grand danger : ceux qui racontent, qui se pensent malins et parlent trop ! Un vrai danger parce qu’incontrôlable et imprévisible.
José diras : La clandestinité est plus dangereuse par ses biais, et relations que par l’adversaire car lui tu le connais, tu sais comment il peut frapper.

La confiance est primordiale dans cette situation, cette confiance qu’il partagea souvent avec les frères Sabaté et bien d’autres encore.

De son métier, il en fit un art, apprécié de beaucoup. Du coup, idéal social et dextérité manuelle ne firent qu’un qui s’accomplit tout au long de son parcours entre création artistique et actions militantes souvent dangereuses contre le franquisme. Mais toujours avec humilité, simplicité et discrétion!

Le 5 novembre 2019 José fut l’invité d’honneur de notre exposition « Quand l’art devient Histoire » à l’Institut Cervantes de Paris. Exposition qui a réuni une trentaine d’artistes de toutes les générations autour de « la fabuleuse histoire des Républicains espagnols »

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Comme le revolver fut le compagnon du clandestin, le marteau sur la planche de métal fut la forme principale du travail du sculpteur.

Merci José d’avoir vécu ton engagement pour notre liberté et d’avoir transcrit le monde en mouvement par ton art.
Nous n’oublierons pas ton rire et ton amour de l’autre, nous les transmettrons aux générations futures.

Documents joints

Exposition : Visages de femmes rebelles et solidaires

Exposition :

Le mois de la solidarité ouvre ses portes place des fêtes dans le 19e arrondissement.

Malgré la pandémie, vous pourrez déambuler dans les couloirs du Centre Paris Anim de la Place des Fêtes. Vous y rencontrez ces femmes au destin exceptionnel, ces mères courage, ces filles volontaires, ces êtres décidées à conquérir, à sauvegarder, la grandeur de leur dignité. Elles ont imposé leurs droits à décider de leur vie, en défendant leur liberté et celle de tous contre les fascistes, les oppresseurs, les dictateurs, les capitalistes, les exploiteurs……

Elles sont nées dans les milieux les plus pauvres ou dans des cercles favorisés mais elles ont tout donner et abandonner pour leur idéal, qu’elles ont jugé plus important que leur propre existence.

Elles sont nos mères, nos sœurs, celles qui nous ont ouvert le chemin de la Liberté et de la résistance, elles sont celles qui nous ont éduqué, en nous apprenant à réfléchir et à penser par nous-mêmes.

Venez nombreux prendre pied sur le rivage de leur vie.

Exposition du mardi 2 mars au mercredi 31 mars
Centre Paris’Anim ; Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
(métro ligne 11 : Place des Fêtes)
Entrée gratuite
Les mardi, mercredi, vendredi, samedi
De 11h à 17h30

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Qui est Rodolfo Martín Villa ? Un message des Amis de la CNT ¿Quién es Rodolfo Martín Villa? Un mensaje de Los Amigos de la CNT

Déjà en Juin 2014, en quelques mots et une photo Los Amigos de CNT en Paris l’ont démasqué. Et ils nous font parvenir le message ci-dessous, qu’il nous paraît utile de diffuser, pour mémoire… ainsi que le tract qu’à l’époque ils avaient largement distribué pendant l’événement :

« Le 4 juin 2014, Rodolfo Martín Villa a été invité au Colegio de España de la Cité Universitaire à Paris. Il devait intervenir lors de la séance d’ouverture du 6ème colloque sur la Transition en Espagne : « À l’heure des critiques récurrentes sur la Transition, il est important de revenir au moment où tout a commencé avec la réforme politique menée par Adolfo Suarez. Nous allons étudier les concepts, les protagonistes, les antécédents et le contexte qui ont permis l’émergence de deux grands partis après la victoire du Centre », indiquait la convocation.
Le colloque était organisé en collaboration avec l’Université de Paris-Ouest Nanterre la Défense, l’Université de Cadix et l’Université de Nantes.

Comme il se doit, en tant qu’Amis de la CNT, nous avons « accueilli » Martín Villa avec le tract ci-joint.
S’il ne bronchait pas (il a beaucoup de culot), son entourage et le directeur du Colegio de España de l’époque, Juan Ojeda Sanz, étaient un peu nerveux. Bien sûr, le pamphlet a été distribué aux enseignants et aux étudiants, et quelques-uns se sont joints à notre protestation : quelques mots et une photo, pour ne pas oublier…

En junio de 2014, en pocas palabras y una foto Los Amigos de la CNT en París lo desenmascararon. Así que Los Amigos de CNT de París nos envían el siguiente mensaje, que creemos útil difundir, para que conste…:

«El 4 de junio de 2014, Rodolfo Martín Villa fue invitado al Colegio de España de la Ciudad universitaria de París. Le tocaba hablar en la sesión inaugural del 6° coloquio acerca de la Transición en España: «A la hora de críticas recurrentes sobre la Transición, es importante volver sobre el momento cuando todo comenzó con la reforma política llevada por Adolfo Suárez. Estudiaremos los conceptos, los protagonistas, los antecedentes y el contexto que permitió la emergencia de dos grandes partidos después de la victoria coyuntural del Centro», decía la convocatoria.
El coloquio se organizó «en colaboración con la Universidad Paris-Ouest Nanterre la Défense, la Universidad de Cádiz y la Universidad de Nantes.»

Entonces, como Amigos de CNT, “acogimos” a Martín Villa con el panfleto que va adjunto.
Si él no se inmutó (tiene mucha cara), su entorno y el entonces director del Colegio de España, Juan Ojeda Sanz, se pusieron algo nerviosos. Claro está, el panfleto se repartió entre profesores y estudiantes, sumándose unos cuantos a nuestra protesta: pocas palabras y una foto, para no olvidar…

Tract espagnol contre Martin Villa, juin 2014
Tract espagnol contre Martin Villa, juin 2014
Tract français contre Martin Villa, juin 2014
Tract français contre Martin Villa, juin 2014

Stuart Christie, 10 juillet 1946 – 15 août 2020

Sur le site de la KATE SHARPLEY LIBRARY

Stuart Christie 1946-2020. Militant anarchiste, écrivain et éditeur

Né à Glasgow et élevé à Blantyre, Christie attribue à sa grand-mère le mérite d’avoir façonné sa perspective politique, en lui donnant une carte morale et un code d’éthique clairs. Sa détermination à suivre sa conscience l’a conduit à l’anarchisme : « Sans liberté, il n’y aurait pas d’égalité, et sans égalité, il n’y aurait pas de liberté, et sans lutte, il n’y aurait rien de tout cela. » Cela l’a également conduit de la campagne contre les armes nucléaires à la lutte contre le dictateur fasciste espagnol Francisco Franco (1892-1975).

En 1962, il adhère à la Fédération anarchiste de Glasgow. Il s’installe à Londres et contacte l’organisation anarchiste clandestine espagnole Defensa Interior. Il a été arrêté à Madrid en 1964 alors qu’il transportait des explosifs destinés à être utilisés dans une tentative d’assassinat de Franco. Pour dissimuler le fait qu’il y avait un informateur au sein du groupe, la police a affirmé qu’elle avait des agents opérant en Grande-Bretagne et (à tort) que Christie avait attiré l’attention sur lui en portant un kilt.

La menace d’une exécution par garou vil et sa condamnation à vingt ans de prison ont attiré l’attention de la communauté internationale sur la résistance au franquisme. En prison, Christie a noué des amitiés durables avec les militants anarchistes de sa génération et d’avant. Il revient d’Espagne en 1967, plus mur et plus sage, mais tout aussi déterminé à poursuivre la lutte et à utiliser sa notoriété pour aider les camarades qu’il a laissés derrière lui.

À Londres, il rencontre Brenda Earl, qui deviendra sa compagne politique et de coeur. Il rencontre également Albert Meltzer, et tous deux vont refonder la Croix noire anarchiste pour promouvoir la solidarité avec les prisonniers anarchistes en Espagne et la résistance en général. Son livre, Les coulisses de l’anarchie, a promu un anarchisme révolutionnaire en contradiction avec les attitudes de certains qui étaient entrés dans l’anarchisme depuis le mouvement de paix des années 1960. Lors de la conférence anarchiste de Carrare en 1968, Christie a pris contact avec une nouvelle génération d’anarchistes militants qui ont partagé ses idées et son approche de l’action.

L’engagement politique de Christie et ses relations internationales ont fait de lui une cible de la British Special Branch [[Au sein des forces de police du Royaume Uni, la Special Brnach ou Branche spéciale a pour mission le contre-espionnage et l’antiterroriste]]. Il a été acquitté au procès « Stoke Newington Eight » , [[Le 21 août 1971, la Special Branch et le Département des enquêtes criminelles (CID) ont fait une descente dans un appartement situé au 359 Amhurst Road, à Hackney. Jim Greenfield, Anna Mendelson, John Barker et Hilary Creek, Stuart Christie et Chris Bott, Angela Weir et Kate McLean sont tous arrêtés, sur place ou après. Le groupe est alors connu sous le nom de « The Stoke Newington 8« . Le procès s’est ouvert le 30 mai 1972 à The Old Bailey. Ce procès est devenu l’un des plus longs de l’histoire juridique britannique. Le 6 décembre 1972, Barker, Greenfield, Creek et Mendelson sont condamnés à 15 ans de prison pour « conspiration en vue de provoquer des explosions susceptibles de mettre en danger la vie ou de causer des dommages matériels graves » ( peines réduites à 10 ans après des demandes de clémence du jury). Stuart Christie, Chris Bott, Angela Weir et Kate McLean ont été acquittés.]] de 1972, affirmant que le jury pouvait comprendre pourquoi quelqu’un voulait faire sauter Franco et pourquoi cela en ferait une cible pour les « flics à l’esprit conservateur ».

Libre mais apparemment au chômage, Christie a lancé la Cienfuegos Press qui allait produire une multitude de livres anarchistes et l’encyclopédie Cienfuegos Press Anarchist Review . En bref, Orkney est devenu un centre d’édition anarchiste avant que le manque de liquidités ne mette fin au projet. Christie continuera à publier et à rechercher de nouveaux moyens de le faire, notamment des livres électroniques et sur l’Internet. Son site christiebooks.com contient de nombreux films sur l’anarchisme et des biographies d’anarchistes. Il a utilisé Facebook pour créer une archive de l’histoire anarchiste qui n’était disponible nulle part ailleurs, tout en racontant des souvenirs et des événements de sa propre vie et de celle des autres.

Christie a écrit The Investigator’s Handbook (1983), partageant les informations qu’il a mises à profit dans une dénonciation du terroriste fasciste italien Stefano delle Chiaie (1984). En 1996, il a publié la première version de son étude historique: Nous les anarchistes : une étude de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI), 1927-1937.

De courts tirages lui ont permis de produire trois volumes illustrés de l’histoire de sa vie (Ma grand-mère a fait de moi un anarchiste, le général Franco a fait de moi un « terroriste » et Edward Heath a fait de moi un anarchiste 2002-2004) qui ont été condensés en un seul volume sous le titre « Ma grand-mère a fait de moi un anarchiste » : le général Franco, la brigade en colère et moi (2004). Ses derniers livres ont été les trois volumes de Pistoleros ! The Chronicles of Farquhar McHarg, ses récits d’un anarchiste de Glasgow qui a rejoint les groupes de défense anarchistes espagnols dans les années 1918-1924.

Attaché à l’anarchisme et à la publication, Christie est apparu dans de nombreux salons du livre et festivals de cinéma, sans prosélytisme.

La partenaire de Christie, Brenda, est décédée en juin 2019. Elle s’est éclipsée paisiblement en écoutant « Pennies From Heaven » (la chanson préférée de Brenda) en compagnie de sa fille Branwen.

John Patten
Source : « Ser histórico »
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De la web KATE SHARPLEY LIBRARY
Stuart Christie 1946-2020. Activista anarquista, escritor y editor
John Patten

Stuart Christie, fundador de la Cruz Negra Anarquista y Cienfuegos Press y coautor de Las compuertas de la anarquía ha muerto pacíficamente tras una batalla contra el cáncer de pulmón.

Nacido en Glasgow y criado en Blantyre, Christie le dio crédito a su abuela por moldear su perspectiva política, dándole un mapa moral claro y un código ético. Su determinación de seguir su conciencia lo llevó al anarquismo: « Sin libertad no habría igualdad y sin igualdad no habría libertad, y sin lucha no habría ninguna ». También lo llevó de la campaña contra las armas nucleares a unirse a la lucha contra el dictador fascista español Francisco Franco (1892-1975).

Se trasladó a Londres y se puso en contacto con la organización anarquista española clandestina Defensa Interior. Fue detenido en Madrid en 1964 portando explosivos para ser utilizados en un intento de asesinato de Franco. Para cubrir el hecho de que había un informante dentro del grupo, la policía proclamó que tenían agentes operando en Gran Bretaña y (falsamente) que Christie había llamado la atención sobre sí mismo al usar una falda escocesa.

La amenaza del garotte y su condena a veinte años llamaron la atención internacional sobre la resistencia al franquismo. En prisión, Christie formó amistades duraderas con militantes anarquistas de su generación y de generaciones anteriores. Regresó de España en 1967, mayor y más sabio, pero igualmente decidido a continuar la lucha y usar su notoriedad para ayudar a los compañeros que dejó atrás.

En Londres conoció a Brenda Earl, quien se convertiría en su compañera de vida política y emocional. También conoció a Albert Meltzer, y los dos volverían a fundar la Cruz Negra Anarquista para promover la solidaridad con los prisioneros anarquistas en España y la resistencia en general. Su libro, Las compuertas de la anarquía, promovió un anarquismo revolucionario en desacuerdo con las actitudes de algunos que habían entrado en el anarquismo desde el movimiento por la paz de los sesenta. En la conferencia anarquista de Carrara de 1968, Christie se puso en contacto con una nueva generación de militantes anarquistas que compartieron sus ideas y su enfoque de la acción.

El compromiso político y las conexiones internacionales de Christie lo convirtieron en un objetivo de la Brigada Especial británica. Fue absuelto de conspiración para provocar explosiones en el juicio « Stoke Newington Eight » de 1972, alegando que el jurado podía entender por qué alguien querría volar a Franco y por qué eso lo convertiría en blanco de « policías de mentalidad conservadora ».

Libre pero aparentemente sin empleo, Christie lanzó Cienfuegos Press que produciría una gran cantidad de libros anarquistas y la enciclopédica Cienfuegos Press Anarchist Review . Brevemente Orkney se convirtió en un centro de publicaciones anarquistas antes de que la falta de flujo de caja pusiera fin al proyecto. Christie continuaría publicando e investigando nuevas formas de hacerlo, incluidos los libros electrónicos e Internet. Su sitio christiebooks.com contiene numerosas películas sobre anarquismo y biografías de anarquistas. Usó Facebook para crear un archivo de la historia anarquista que no estaba disponible en ningún otro lugar, mientras relataba recuerdos y eventos de su propia vida y la de otras personas.

Christie escribió El manual del investigador investigador (1983), compartiendo las habilidades que puso en práctica en una denuncia del terrorista fascista italiano Stefano delle Chiaie (1984). En 1996 publicó la primera versión de su estudio histórico Nosotros los anarquistas: un estudio de la Federación Anarquista Ibérica (FAI), 1927-1937.

La impresión de tiradas cortas le permitió producir tres volúmenes ilustrados de la historia de su vida (Mi abuela me convirtió en anarquista, El general Franco me convirtió en ‘terrorista’ y Edward Heath me enfureció 2002-2004) que se condensaron en un solo volumen como Granny me hizo anarquista: el general Franco, la brigada enojada y yo (2004). Sus últimos libros fueron los tres volúmenes de ¡Pistoleros! Las Crónicas de Farquhar McHarg , sus relatos de un anarquista de Glasgow que se une a los grupos de defensa anarquistas españoles en los años 1918-1924.

Comprometido con el anarquismo y la publicación, Christie apareció en muchas ferias de libros y festivales de cine, pero desdeñó cualquier sugerencia de que había llegado para « llevar » a cualquiera a cualquier parte.

La compañera de Christie, Brenda, murió en junio de 2019. Se escabulló pacíficamente escuchando “Pennies From Heaven” (la canción favorita de Brenda) en compañía de su hija Branwen.

John Patten
Source : « Ser histórico ».

Lucio, L’ombre de la liberté

Lucio Urtubia

Quand tu es arrivé en France, tu as commencé modestement, sans trop savoir, voici ce que toi-même tu en dis :
« En 1954 j’arrive en France, déserteur de l’armée espagnole, je commence à travailler, je n’allais pas prétendre avoir un emploi comme enseignant ou comme ministre car je ne savais ni lire ni écrire, mais comme manœuvre dans un chantier. Mes papiers, c’est le maire de Marne la coquette, un gaulliste qui me les a fait car il avait une petite entreprise de bâtiment, j’ai commencé à travailler là, déclaré. Parmi les ouvriers il y avait plusieurs catalans réfugiés, qui avaient fait la guerre d’Espagne et la guerre en France, ils étaient anarchistes et très méfiants envers moi. À l’heure du casse-croûte, ils m’ont demandé quel était mon idéal, j’ai répondu : je suis communiste ; à cette époque en Espagne le gouvernement franquiste mettrait sur le dos des communistes tout ce qui arrivait alors que la plupart des activités antifascistes c’était les anarchistes, mais je ne savais rien de tout cela, et les amis du chantier m’ont répondu, : Lucio tu n’es pas communiste, tu es anarchiste ! les jours suivants ils ont commencé à m’apporter des journaux, pour moi le monde s’ouvrait, je leur ai demandé de m’inscrire pour suivre des cours de français, suivre des conférences, et j’ai atterri au 24 rue Sainte Marthe… »

À partir de là, ta vie ne sera que Résistance au franquisme : braquages, faux papiers, fausse monnaie, enlèvements de dignitaires franquistes, actions de « Bandolero » au grand cœur…… Jusqu’à devenir une Légende !

Nous nous souviendrons longtemps du regard noir sur ta photo, prise par Pierre Gonnord en juillet 2019, avec lequel tu surveillais sévère, les paroles des officiels espagnols, à Madrid lors de la grande exposition de la Arqueria Nuevos Ministerios : La Sangre no es agua, en décembre de la même année.

Ta silhouette debout contre les dictatures qui emprisonnent, va nous manquer mais tes idées nous restent pour avancer demain, vers un autre futur.

Merci d’avoir été là. Merci de tes idéaux que tu as non seulement défendus mais transmis aux autres.
Nous rejoignons dans la peine Anne ta compagne et Juliette ta fille, toutes deux tes complices.

À voir:
https://www.rtve.es/alacarta/videos/el-documental/lucio/961865/

Après El Chato, Rafael Gomez succombe au Corona Virus

En deux tristes jours , nous perdons un des plaignants de la Querella argentine, El Chato Galante, et le dernier survivant des hommes de la Nueve: Rafael Gomez:

31 mars 2020, Rafael Gomez vient de nous quitter, terrassé par le virus COVID19 qui sévit en ce moment sur le monde.

Dernier survivant des combattants de la Nueve, il est né 1921 à Alméria. D’une famille républicaine, il est mobilisé par la république en 1938, à l’âge de 17 ans. Il se retrouve à Barcelone et de là, suit les chemins de l’exil. Interné au camp de Saint Cyprien sur la plage dans les Pyrénées orientales, il réussit à rejoindre la ville d’Oran en Algérie, où vit un de ses oncles.
La vie est rude, après le débarquement des troupes américaines, en novembre 1942, il décide de s’engager dans les Corps francs d’Afrique. Il rejoint Djijelli, où il est incorporé dans la 2e DB du général Leclerc, dans les Forces Françaises Libres. Il devient conducteur de Half-Track Guernica.
Il fait toute la campagne de France dans La Nueve, et est de toutes les batailles : « On a eu nos premiers coups durs à Ecouché (Orne). On s’est retrouvé encerclés par les Allemands. La Nueve était une unité de choc. Nous étions tous des vétérans de la campagne d’Espagne, certains avaient combattu en Afrique. On connaissait la guerre. Leclerc le savait. Il nous envoyait en première ligne».

Ils arrivent les premiers à Paris le 24 août 1944. Participent à la libération de la capitale puis repartent quelque jours plus tard sur l’Alsace, avec la bataille de Strasbourg et enfin ils parviennent au Nid d’Aigle d’Hitler les premiers.

Démobilisé le 10 août 1945, Rafael Gomez regagne l’Algérie où il s’installe comme cordonnier. C’est en 1955 qu’il décide de migrer vers l’Alsace. Titulaire de la croix de guerre et de la presidential unit citation (décoration américaine), enfin Chevalier de la Légion d’Honneur en 2012 ( JO. du 08.04.2012).

Il assiste à l’hommage qui est rendu aux hommes de la Nueve en 2014, représentant encore solide de ses compagnons disparus. Et en 2018, il fait parvenir un texte pour saluer la commémoration du 24 août 2018 et l’ensemble des descendants des hommes de la Nueve, présents.
Cette année 2020, un hommage lui sera rendu, spécialement.
Quelques articles:
Muere de coronavirus Rafael Gómez, el último español de La Nueve
https://elpais.com/cultura/2020-03-31/muere-de-coronavirus-rafael-gomez-el-ultimo-espanol-de-la-nueve.html

https://roquetas.ideal.es/roquetas/fallece-coronavirus-rafael-20200331141808-nt.html?ref=https://www.google.com/

https://www.publico.es/politica/adios-rafael-gomez-zapatero-republicano-libero-paris.html

https://www.lavanguardia.com/cultura/20200331/48215141168/rafael-gomez-nieto-la-nueve-paris-nazis-hitler-republicanos.html?fbclid=IwAR0wVJjGmMcasOHWmMBe1j34W6xoNaXPKELp6UZB7IgujzzmZ5g3fTOfm0U

https://www.theguardian.com/world/2020/apr/01/ex-soldier-death-casts-light-spaniards-helped-liberate-paris-rafael-gomez-nieto

https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/rafael-gomez-nieto-dernier-survivant-espagnols-liberateurs-paris-est-mort-coronavirus_32703645.html?fbclid=IwAR1HMcqobGO7eJ_WIB6_XuMekvPqGbi3g-s9lFNuF778T5Qr-MOhhLKLTk4

https://www.publico.es/politica/gobierno-prepara-reconocimiento-oficial-rafael-gomez-nueve.html
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José Maria (Chato ) Galante, né à Madrid en 1948 est décédé samedi 28 mars, des suites du COVID 19 (coronavirus).

En 2018, ce militant antifranquiste a porté plainte pour crime contre l’humanité, rejoignant ainsi en Argentine, la querella argentina, contre Billy el Niño, son tortionnaire.
Alors qu’il était étudiant et manifestait contre le régime dictatorial de Franco, il fut arrêté, torturé et condamné à la prison (il y resta quatre ans).

Son témoignage se retrouve dans les documentaires : El silencio de los otros d’Almudena Carrecedo et Robert Bahar
Et La causa contra Franco, de Lucia Palacio et Dietmar Post.

Nous avons une pensée pour lui qui disparait sans savoir eu la satisfaction de voir son bourreau condamné, et nous remercions Manuela Carmena, ex maire de Madrid, pour avoir au moins accéder à un de ses désirs: débaptiser sa rue qui portait le nom d’un franquiste notoire Calle del general Yagüe.

De belles retrouvailles !

Voici l’incroyable histoire de Josette Sanchez-Reynolds qui a trouvé son père entre les réfugiés de cette photo. Elle est allé à Madrid après avoir lu l’article de Sam Jones dans The Guardian :

https://www.theguardian.com/world/2019/dec/07/picasso-exhibition-franco-spanish-civil-war

L’aimable Jean-Philippe Gaussot lui a envoyé un bon scan de la photo.
Besos,
Kiko

Josette Sanchez- Reynolds décline elle-même son identité cosmopolite :
Josette = because I was born in France
Sanchez = because of my Dad (my mother’s name was Martinez Gorostizaga Iruretagoyena… a mouth full if ever) était un officier de l’armée de la République espagnole , exilé en 1939.
Reynolds = because I married a Brit
Elle habite le Pays de Galles et elle lit The Guardian, elle tombe sur l’article de Sam qui parle de manière élogieuse de cette fabuleuse exposition qui se trouve à La Arquería de Nuevos Ministerios, à Madrid.
Exposition sur l’exil des Républicains espagnols. Elle écrit pour savoir si l’expo vaut le déplacement et Sam lui répond qu’il faut absolument la voir. Elle prend son billet et s’envole pour Madrid aussitôt.

Là ce fut un choc surréaliste:
Josette qui se fond dans la foule pour regarder, photos après photos, ce que fut l’épopée de ces combattants de la liberté qui comme son père, ont été contraints de tout abandonner et de fuir une mort annoncée par le dictateur. Elle regarde et elle imagine ce peuple en marche, elle pense à son père qui a parcouru le même trajet…

Tout à coup son regard accroche une photo : Un homme la regarde, il est un peu caché mais elle reconnaitrait ces yeux parmi des milliers : Ce sont ceux de son père ! Son père assis avec une multitude d’autres hommes à l’arrière d’un camion-benne c’est le seul à porter une casquette d’officier. Il est parmi d’autres compagnons et regarde l’objectif ami de Philippe Gaussot, au moment où ce dernier appuie sur le déclencheur.
Josette n’en croit pas ses yeux, elle insiste, elle scrute ce visage, à peine dévoilé mais il n’y a pas de doute, son cœur l’a reconnu bien avant ses yeux et sa raison. Elle vacille, elle balbutie, elle rit, elle pleure… Elle pense à Sam le journaliste. Ils ne se connaissent pas mais tout à coup, elle est persuadée qu’il savait la surprise qui l’attendait. Elle pense à son père qui lui aussi à l’air de la reconnaître et de l’inviter à le suivre sur les chemins de l’exil.
Alors Josette se tourne vers Kiko. Et il va lui ouvrir les portes qui la mèneront au photographe, à son fils Jean-Philippe, et à notre association.

Quand on apprend, de part et d’autre, qui étaient ces pères tant aimés et respectés : Nous vous livrons ici quelques échanges de mails entre Josette et Jean-Philippe.

Le sam. 25 janv. 2020 à 17:29, Jean-Philippe Gaussot
Bonjour Josette,.
Je suis le fils de Philippe Gaussot.
Je suis très heureux que vous ayez reconnu votre père sur une des photos qu’il a prises. C’est avec grand plaisir que je vous envoie le scan dont je dispose.
Bien amicalement,
Jean-Philippe Gaussot

On Tuesday, January 28, 2020, 12:31:37 PM GMT, Josette Sanchez
Toutes mes excuses pour ne pas avoir répondu plus tôt a votre email mais le travail ne s’arrête pas parce que c’est le week-end et mon absence à Madrid pendant 4 jours il y a deux semaines a causé un tel retard que je ne peux répondre à votre très gentil courrier qu’aujourd’hui.
Merci beaucoup non seulement de m’avoir contacté mais également pour votre aide dans la recherche d’une copie de la photo de mon père. Vous êtes très généreux de m’en envoyer le scan. La chose étonnante et que j’ai du mal à assimiler est que votre père a vu le mien même si ce n’est qu’à travers l’objectif de son appareil photo. Imaginez …. ils étaient tous les deux au même endroit en même temps! Ce sont les choses dont les films de science-fiction sont faits, ou les rêves.
Quand j’ai dit à Sam Jones que je pourrai peut-être voir une photo de mon père à l’exposition, tout au fond de moi-même je ne croyais vraiment pas que cela serait le cas.
Je vis des moments très émouvants depuis que j’ai vu la photo. Oui, vous avez raison, le scan effectué par Stéphane est plus lumineux et un peu plus clair. Merci Stéphane. Cependant, voici la réaction d’une de mes nièces (en France) lorsque je lui envoyais votre scan lui demandant « Vois-tu ton grand-père sur la photo » sans indiquer qui je pensais que ce soit:
« Il est au milieu avec la casquette. C’est tellement la photo que j’ai de lui en tenue avec cette casquette / képi ( je ne sais pas vraiment comment ça s’appelle). Mais je l’ai reconnu. C’est incroyable que tu l’aies vu parmi toutes ces photos. Il fallait en plus avoir le nez dessus parce qu’on ne le voit pas beaucoup.

Je suis certaine que la réaction des autres membres de ma famille en Espagne, Allemagne etc… sera la même.
Aujourd’hui est l’anniversaire du décès de mon père et la photo prise par le vôtre ajoute un sourire à notre journée.

Je joins un portrait que j’ai fait de mon père peu de temps après que je quittais la France en 1980. Il le trouvait « marrant » et le gardait en permanence dans son salon.
Merci encore mille fois pour votre geste si gentil.
Très amicalement.
Josette

Le mar. 28 janv. 2020 à 22:43, Josette Sanchez
Deuxième réaction, cette fois de ma nièce en Allemagne à qui j’ai envoyé votre scan (non marqué par mon cercle):
« Bonsoir ma Tante,
Une chose extraordinaire et surtout incroyable de trouver une photo où il y a eu ton papa et mon grand-père:-)
Je ne crois pas me tromper mais je dirais que je l’ai reconnu à ses yeux… dans le 2ème rang, le 2ème en partant de la gauche.
Il porte une casquette et l’on ne voit que jusqu’a son nez.
En tout cas je te remercie pour ce souvenir »

Par votre geste généreux, vous rendez beaucoup de gens plus heureux ce soir.
Merci encore
Très amicalement.
Josette

Le mer. 29 janv. 2020 à 14:08, Jean-Philippe Gaussot:
Bonjour Josette.
Merci pour votre courriel. Je suis très heureux d’avoir apporté un peu de bonheur à votre famille, surtout en cette date anniversaire.
J’espère avoir le plaisir de communiquer à nouveau avec vous.
Le portrait que vous avez fait de votre père est « très sympa », bravo!
Très amicalement,
Jean-Philippe

On Thursday, January 30, 2020, 06:04:25 PM GMT, Jean-Philippe Gaussot
Merci Josette, pour ce beau témoignage et ces documents!
Mon père était à l’époque très impliqué dans le « bénévolat humanitaire ». Pilier de la JEC (Jeunesse Etudiante Chrétienne), c’est sans doute par ce biais qu’il s’est retrouvé membre très actif du Comité National d’Aide aux Réfugiés. Par la suite, il est entré dans la Résistance, puis s’est installé à Chamonix pour raisons de santé mais aussi parce qu’il connaissait bien la région et adorait la montagne. Il est alors devenu journaliste au Dauphiné Libéré, jusqu’à sa mort en 1977.
Je raconte tout cela sur mon site:
www.gaussot.eu
et sur Wikipédia:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Gaussot
Très amicalement, Jean-Philippe

Le jeu. 30 janv. 2020 à 18:08, Josette Sanchez :
Bonjour Jean-Philippe,
Il s’appelait (Pedro) José « Pepe » Sanchez, né à Villamiel de Toledo en 1915.
Bien entendu la majorité de ses documents en Espagne furent détruits durant la guerre civile. Mais… j’ai un de ses certificats Français que je trouve poignant aussi je vous en envoie une copie. Je vous joins également copie d’une photo quand il était jeune pour comparer avec celle prise par votre père, le regard n’a pas changé ni le nez droit, ni les sourcils « broussailleux » 🙂
Comme dit mon époux lorsque je lui montrais la photo prise par votre père « comptez sur une fille pour reconnaître son père » et maintenant deux de ses nièces.

Connaissant mon père il serait gêné par l’attention qu’il reçoit ces derniers temps. Cependant je suis et j’ai toujours été fière de ses réalisations, de sa vie et de sa moralité. Ce n’est qu’après avoir finalement grandi, c’est-à-dire être devenue plus ou moins un être humain après avoir traversé l’adolescence, que j’ai compris quel exemple moral continu d’intégrité, honnêteté et fidélité, il a essayé de transmettre à sa (ses) fille (s). La vie m’a donné, ainsi qu’à ma famille, un « dessert » que nous n’apprécions peut-être pas tous.
Je suis rassurée de savoir que bien avant sa mort, il savait à quel point je le respectais et appréciais le type de personne qu’il était devenu.

Comment votre père s’est-il retrouvé en France / Espagne en 1939 ? Était-il photographe professionnel ? journaliste ? soldat ? Que faisait-il là-bas et qu’a-t-il fait le reste de sa vie ? L’expérience de la guerre l’a-t-il marqué ? et que lui est-il arrivé pendant la Seconde Guerre mondiale ?

Une nouvelle fois je tiens à vous remercier pour votre aimable geste.
Très amicalement,
Josette

lundi 3 février 2020 à 13:21, Josette Sanchez
Merci Jean-Philippe pour les liens internet sur la vie de votre père.

Absolument fascinant et quel homme ! Ça a dû être difficile pour vous de le perdre en ’77, vous aviez encore la majeure partie de votre vie à vivre mais sans lui malheureusement. J’ai eu la chance que mon père ait vécu jusqu’à ses 87 ans, ma famille et moi avons eu largement le temps de l’apprécier. Ma mère est décédée en 2009 seulement 7 ans après mon père. Ils ont tous deux eu une vie très intéressante, un peu comme votre père, (…).

Ce week-end, mes cousins de Madrid (nièces de mon père et 3 de leurs enfants) ont répondu à ma question concernant la photo de mon père. Ils l’ont tous reconnu sans le cercle autour de sa tête que j’ai dessiné pour vous montrer qui était mon père. Ma cousine de Bilbao (nièce de ma mère) n’a pas pu le reconnaître, mais elle ne l’a vu que quelques mois en tout au fil des années, ce n’est donc pas trop surprenant. J’attends toujours la réponse de sa sœur en Argentine car elle a vécu avec mes parents plus souvent pendant les vacances d’été.

Donc à ce jour (mis-à-part moi même) ses deux petites-filles, ses deux nièces et trois de leurs enfants avons reconnu mon père sur la photo prise par le vôtre.

Vous avez bien raison d’être fier de votre père :

Merci encore pour partager.
Bien amicalement
Josette

Réponse de Jean-Philippe le 3 février:
Grand merci Josette, pour votre hommage à mon père et pour vos anecdotes.
Le décès prématuré de mon père fut une grande perte pour sa famille, mais aussi, je crois, pour la communauté chamoniarde (et au-delà); il aurait voulu et pu faire encore beaucoup pour elle! Il serait heureux de voir que nous pensons à lui et lui rendons hommage avec ces écrits et ces expositions.
On garde le contact!
Bien amicalement, ainsi qu’à votre famille,
Jean-Philippe

Si vous avez l’occasion d’aller à Madrid avant la fin février allez visiter cette exposition elle est pleine de surprise et de vérité ! à La Arquería de Nuevos Ministerios,
Voici en prime un dossier de presse sur elle.

Soldats espagnols réfugiés fev 1939
Soldats espagnols réfugiés fev 1939
José "Pepe" Sanchez identifié
José « Pepe » Sanchez identifié
Diplome militaire de José Sanchez
Diplome militaire de José Sanchez
Portrait de José par sa fille Josette
Portrait de José par sa fille Josette
Portrait photo de José Sanchez
Portrait photo de José Sanchez

Documents joints

« La Sangre no es agua » Remerciements de Pierre Gonnord

Estimados amigos y amigas,

Después del largo trabajo de preparación y la inauguración del conjunto de exposiciones que celebran actualmente en Madrid el 80 aniversario del exilio republicano español, los visitantes no cesan de sentir emoción y manifestar un gran interés por este capítulo de la historia que todos desean y deseamos recuperar. Una labor por la justicia y la dignidad, por la historia y el futuro que brinda el actual Ministerio de Justicia del gobierno español.

Quisiera agradecer personalmente la activa participación de todos y de todas en haberme entregado sus testimonios personales, valores por trasmitir, objetos e imágenes del recuerdo así como sus rostros que he podido retratar y que conforman el proyecto “La sangre no es agua”.
Agradecer muy especialmente a la Association 24 Août 1944 por coordinar todos los encuentros.

Vuestras palabras llegan hoy y muy profundamente a la sensibilidad del público. Muchos jóvenes españoles descubren por primera vez otra realidad histórica mientras los mayores recuerdan y manifiestan con emoción sus propias experiencias.

Es una labor de colaboración importante que debe de dejar huella en recuerdo de todos los que hoy no están pero también por el conjunto de la sociedad y por los ciudadanos del exilio contemporáneo, porque el exilio es y seguirá siendo un problema de todos que no puede dejarnos indiferentes.

He aprendido tanto al escuchar sus historias que deseo continuar esta labor para completar lo que hemos iniciado y contribuir con mi modesta aportación a esta gran causa. Gracias a todos y a todas de corazón.

Una vez más muchas gracias por toda su aportación. Están cordialmente invitados en visitar la exposición que se celebrará hasta finales del próximo mes de enero pero que probablemente continuará en un ciclo de itinerancia. Les mantendremos informados. Gracias a Véronique Salou, Ramón Pino, Rosine Arroyo, Leonor Fabra, Juan Chica Ventura y Marianne Góngora que nos han dado la alegría de visitarnos. Estamos esperando próximamente a Paquita Blasco, a Claude García y a todos los que tienen la oportunidad de venir. (…)

Pierre

https://80aniversarioexiliorepublicano.mjusticia.gob.es/cs/Satellite/arep/es/galerias/gonnord

https://www.facebook.com/MinisteriodeJusticiaEsp/videos/508858323046571/

Lina, comme une jeune fille!
Lina, comme une jeune fille!
Catalogue exceptionnel!
Catalogue exceptionnel!

Documents joints

CAMINOS DEL EXILIO

Nous étions un petit groupe de notre association, présents ce 4 décembre à l‘Arqueria de Nuevos Ministerios à Madrid, pour participer à l’inauguration d’une grande exposition sur l’exil des républicains espagnols. Nous y étions invités car nous avons réalisé une partie de cette exposition en couvrant les murs d’une salle spacieuse de 95 photos inédites de Philippe Gaussot.

L’exposition dans son intégralité sera à Madrid jusqu’à la fin janvier 2020 et des classes d’étudiants doivent aller la visiter.

Philippe Gaussot, Que faisait cet homme, sans relation visible avec l’Espagne, au coeur des populations espagnoles fuyant la terrible répression du dictateur?

Engagé dans les Jeunesses Ètudiantes Chrétiennes, il ne supportait pas de savoir ce peuple pourchassé et assassiné par les franquistes sans s’impliquer pour lui venir en aide. Ainsi Philippe Gaussot entre au Comité National Catholique pour changer le cours de l’histoire, des enfants d’abord et de toute une population ensuite.
« Le Comité National Catholique : Le déclenchement de la guerre civile espagnole entraîna une série d’initiatives d’aide humanitaire très diverses, et les enfants furent, dès le début, un des groupes qui suscita le plus de préoccupations. Déjà, dans les premiers jours de l’exode basque, et sous l’égide de l’Église catholique, fut créé le Comité national catholique d’accueil aux Basques, rejoint, lorsque la guerre atteignit la Catalogne, par le Comité national catholique de secours à l’enfance de Catalogne. Ces deux organismes remplirent une tâche énorme en mettant en place en territoire français des colonies pour accueillir les enfants… » de Gemma Caballer, Queralt Solé

Cette exposition de photos nous est parvenue par Felip Solé, infatigable marcheur sur les sentes de la mémoire des antifascistes espagnols. Son désir: que nous prenions en charge la réalisation de cette exposition, et sa diffusion partout où elle peut être accueillie. Ce que nous nous efforçons de mettre en pratique.

Dans une salle allouée spécialement à ces photos, le public peut suivre les étapes de l’exil espagnol. Le lieu est spacieux, réservé uniquement à ces photos inédites, nous pouvons prendre le temps de les découvrir, de les apprécier, et de lire sur les visages des photographiés leur amitié et bienveillance envers le photographe. De terribles photos mais emplies d’humanité!
Les enfants jouent et travaillent collectivement pour que la vie soit plus agréable dans le centre. Et tout à coup surgissent des files ininterrompues de femmes, d’enfants et d’hommes mais aussi d’animaux et de matériel, fuyant une mort annoncée…

Ces photos sont très puissantes surtout que grâce au travail opiniâtre de Felip Solé et de Grégory Tuban. Ils ont identifiés les lieux, reconstitués les parcours. Et Gemma Caballer, Queralt Solé ont partagé avec nous leurs recherches sur le Comité National Catholique.

Jean-Philippe Gaussot, le fils de Philippe par lequel nous sont parvenus ces clichés était présent. Il n’en revenait pas d’avoir pu rendre à son père cet hommage. Car ces photos étaient enfouies au fond d’une mallette dans son grenier et son père ne les avait jamais mises en avant; il n’avait pas parlé de son action auprès des démunis de l’exil espagnol… comme si son engagement était naturel et normal. Lui aussi, comme beaucoup d’Espagnols combattants de la Liberté, considérait qu’il avait seulement accompli son devoir sans autre forme de gloire, et durant ce temps passé auprès des réfugiés il s’était adonné à son passe temps préféré: la photo!

Dans la salle voisine en contrebas, nous retrouvons l’ami à l’oeil acéré Pierre Gonnord et tout à coup de réalisateurs d’exposition nous devenons sujets de photos. En effet, cet été, Pierre a passé une grosse semaine à Paris pour photographier ceux qui avait connu l’exil, les camps et leurs descendants. Nous voilà donc plaqués au mur, avec nos visages, nos objets et le texte de nos témoignages. Nous peinons à nous reconnaitre. Comme le dit notre amie Chari: « C’est la plus belle photo de ma vie! »

Chacun y a mis toutes les forces de son histoire, et de celle de ses parents. Il fallait bien raccompagner nos géniteurs jusqu’à leur terre natale d’une manière digne et avec les honneurs.

Franchement, ce fut une vraie réussite. Pour la première fois après 80 ans d’exil, ils sont accueillis dans la capitale espagnole, par les plus hautes instances du pays.
Alors même si les choses sont encore imparfaites, même s’il reste encore du chemin pour que justice soit rendue à toutes les victimes du franquisme et à tous ces combattant(e)s de la Liberté, nous ne bouderons pas sur cet hommage et sur les considérations dont ils sont l’objet.

Voici quelques liens qui décrivent l’inauguration de l’exposition:
[https://www.elespanol.com/cultura/historia/20191206/fotos-ineditas-exilio-republicano-descubiertas-maleta/449735024_3.html#img_2]

https://youtu.be/zWC1C1w9qtg

https://elpais.com/cultura/2019/12/04/actualidad/1575476852_181781.amp.html?__twitter_impression=true

-Nos parents sont à nouveau au coeur de l’actualité, d’autant plus que s’ils sont accueillis avec amitié et considération par le gouvernement espagnol actuel, ils sont honnis par le nouveau maire de Madrid et ses alliés peu fréquentables, car au moment où nous étions à Madrid, la municipalité de droite et extrême droite faisait détruire le monument du cimetière de l’Amudena (Est de la ville) le monument comportant 2937 noms de fusillés par Franco entre 1939 et 1944.

C’est dire si les antifascistes espagnols de 1936 et leur mémoire ont encore un rôle à jouer bien vivace auprès de la population espagnole et surtout de la jeunesse!
Nous avons d’ailleurs lancé une pétition pour que la maire de Madrid revienne sur ce saccage innommable. Vous pouvez la signer:

Signez la pétition

UNE RÉVOLUTION EN IMAGES –

L’association 24 août 1944 présente :
UNE RÉVOLUTION EN IMAGES
– 27/11/2019 : une journée à l’Auditorium de l’Hôtel de ville :

– 10/12h 00 : Documentaire : Barcelone : Les Olympiades oubliées (1992) d’Ariel Camacho (52’)
Après trois années de campagne d’appel à boycotter les Jeux Olympiques de Berlin de 1936 pour protester contre les lois racistes de l’Allemagne nazie et sa politique d’exclusion des sportifs juifs, des « contre-Jeux », les Olympiades populaires, sont organisés à Barcelone à partir du 20 juillet 1936. Débat en présence d’Ariel Camacho
12h15/13h45 : Pause repas
– 14h/16h30 : Las lenguas de las Mariposas ;, La langue des Papillons, de José Luis Cuerda (VOST, 2001, 95’) : 1936, dans la campagne espagnole, le petit Moncho découvre le monde, guidé par le vieil instituteur de son village. Il va naitre une grande complicité́ entre l’enfant et le vieil instituteur proche de la retraite. Don Gregorio va faire découvrir le monde à Moncho, jusqu’au moment où̀ l’Histoire rattrapera l’instituteur, arrêté́ parce qu’il est républicain.
– Débat animé par Begoña Maceira professeure d’espagnol en micro lycée et gallega.

16h 30/16h45 pause
– 17 h / 20 h Libertarias, (Femmes) libertaires, de Vicente Aranda, (VOST, 1996, 120’). Un film jamais diffusé en France. 18 juillet 1936, C’est le début de la révolution sociale et de la guerre civile… Dans une petite ville près de Barcelone, Maria, une jeune religieuse, forcée de quitter son couvent réquisitionné, se réfugie d’abord dans un bordel puis est recueillie par Pilar, une militante anarchiste et féministe appartenant à l’organisation féminine libertaire : Mujeres Libres (Femmes libres). Avec leur groupe de combattantes libertaires, en majorité composé d’ouvrières du textile et de prostituées, elles rejoignent la Colonne Durruti (du nom de l’anarchiste Buenaventura Durruti) et partent pour le front d’Aragon, près de Saragosse. Peu à peu, Maria adopte les idées libertaires. Leur groupe de miliciens participe à la prise de la ville San Román (commune de Bierge, province de Huesca). Débat.

Auditorium de l’Hôtel de ville
3 rue de Lobau
75004 Paris
Métro lignes 1 et 11
Entrée gratuite

Sous inscription préalable à
24aout1944@gmail.com ou veronique.salou@free.fr ou edito.hudin@wanadoo.fr
Ou par téléphone : 0651728618/ 0623532156

Et notez sur vos agendas: le week-end du 30 novembre et 1er décembre; l’association Les Pas Sages du 33 rue des Vignoles (Paris 20) vous convie à une exposition vente solidaire. (de nombreux objets originaux et uniques, des livres, des bijoux……voir l’affiche ) métro Buzenval (ligne 9) ou Avron (ligne 2)

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UTOPIE EN EXIL, QUAND L’ART DEVIENT HISTOIRE

Proposée par l’association 24 Août 1944 et représentée par 34 artistes morts ou vivants, cette exposition retrace en cinq périodes l’expérience populaire hors norme, de 1931 à 1939, de la Deuxième république, la guerre civile et l’exil de 500.000 Espagnols du camp républicain. Cette expérience sociale jamais égalée et de cet exode appelé La retirada marquent définitivement enfants et petits-enfants de cette génération. Avec les artistes : Antonio Altarriba , Antonio Ros Blasco, Bruno Loth, Carlos Gimenez, Carmen Martinez, Carmen Pages, Castelao, Catherine Continente, Catherine Gil-Franco, Chari Goyeneche, Elsa Osaba, Eugenio Prieto Gabriel, Francisco Giné, Joan Jordà, José Olivares Cuadrado, José Torres, Juan Chica-Ventura,Julio Ribera, Kim, Leonor Fabra, Macarena Polo, Madeleine Lamberet, Manolo Alcorlo,Marcos, Carrasquer, Marina Aguayo (Ángel Corvera), Miguel Garcia Vivancos, Norma Pedroche, Olivier Pinalie, Paco Roca, Philippe Gibbon, Rosine Arroyo, Rufino de Mingo, Sim, Vicente Gil-Franco, Victor Simal. Télachargez notre invitation pour le 5 novembre Et n’oubliez pas de venir pour le Projection-Débat: Buñuel après l’âge d’or, jeudi 14 novembre à 19 heures.

La Palissade de Bruno Loth
La Palissade de Bruno Loth
Invitation à imprimer Madres… de Carmen Martinez
Invitation à imprimer Madres… de Carmen Martinez

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Exposition: Joan Jordà, un peintre libertaire

Une exposition exceptionnelle à visiter durant vos congés (ou pas) à Carcassonne, dans l’Aude.

Notre ami, le peintre Joan Jordà y est accompagné de ses frères, les poètes, les écrivains, les artistes multi création :

  • Max Aub,
  • Federico García Lorca,
  • Antonio Machado,
  • Ramon Acin
  • Benjamin Fondane,
  • Walter Benjamin,
  • Edmond Jabes …

Tous représentés par les artistes contemporains de grande qualité. Un grand merci au centre Joë Bousquet de nous inviter à un tel festival de couleurs, poésie et résistance libertaire… pour célébrer les humains de l’exil, au moment où les dirigeants européens mettent tout en oeuvre pour les rejeter. N’hésitez pas faites cette halte de culture et de fraternité.

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Les Hommes de la Nueve à Choisy-Le-Roi et L’imprimerie des Gondoles comme « projet pour la culture »

Bernal et Cortés à l’honneur.

À 14h, le monde se pressait rue Émile Zola, pour écouter Madame Colette Flandrin Dronne évoquer ces deux hommes qu’elle a tant connu. « Ils étaient Ma famille! » a-t-elle déclaré d’une voix très émue. Le monde était là pour entendre l’histoire trépidante de ces hommes qui se sont immergés dans l’Histoire du monde, avec courage et détermination. Le monde était là au moment où la plaque aux couleurs de la république espagnole a été découverte pour honorer qui? ………des Cordonniers, artisans capables de tout pour vaincre la barbarie mais surtout pétris de modestie et de simplicité pour vivre leur vie « ordinaire ». Nous avons eu le plaisir d’accueillir Marie-José Cortés , fille de José Cortés et la fille de Martin Bernal avec sa petite famille. À 15h30, une foule inattendue a envahi la médiathèque. Il fallut rajouter de nombreuses chaises et malgré cet ajout, un certain nombre de personnes sont restées debout. Tous venaient écouter « la fabuleuse histoire de l’imprimerie des Gondoles ». Imprimerie fondée par les anarchistes espagnols, exilés à Choisy-Le-Roi. Elle fonctionnait sur les principes libertaires de l’Espagne de 1936: les salaires étaient identiques pour tous et elle imprimait du faire-part de naissance à toutes la presse libertaire espagnole en exil et même la presse anarchiste française. Elle faisait paraitre des revues, des ouvrages scientifiques, des romans… et toute sorte de publications plus subversives les unes que les autres. L’imprimerie des Gondoles vivait avec son temps. Elle reflétait l’expression de la politique d’époque, elle retraçait les luttes sociales et à son histoire se mêlait également l’histoire de la presse et des parutions libertaires espagnoles, et ses fluctuations…  Alain Doboeuf, historien du mouvement anarchiste espagnol, a su captiver son auditoire. Il a conté par le menu : la presse en exil, les luttes à travers les affiches et les tracts que l’imprimerie déversait au gré des luttes sociales et politiques, l’innocence des faire-part qui amélioraient l’ordinaire des imprimeurs et toutes ces publications qui alimentaient la politique de l’époque…

Alain a su avec un bel humour nous laisser entendre une dernière fois les rotatives des Gondoles.

Il faut dire aussi que la salle de conférence s’était pour l’occasion transformée en imprimerie … des Gondoles, puisque les « casses » de l’imprimerie étaient exposées, ainsi qu’une variété importante des publications réalisées dans son atelier. Lisez le petit résumé sur l’imprimerie, il vous permettra de bien garder en mémoire l’importance de cette entreprise libertaire. D’ailleurs nous vous invitons à vous reporter à cette vidéo qui a été réalisée par notre ami et compagnon de route Richard Prost.

2 Drapeaux
2 Drapeaux
Nos amies venues de Châteaudun et les membres de l'association (serge & Ramon)
Nos amies venues de Châteaudun et les membres de l’association (serge & Ramon)
Moment intense d'émotion, Mme Flandrin dronne et la fille de M.Bernal
Moment intense d’émotion, Mme Flandrin dronne et la fille de M.Bernal
Intervention de l'association 24 août 1944 (Véronique)
Intervention de l’association 24 août 1944 (Véronique)
Mme Dronne, la famille Bernal, Juan et Florence Lecervoisier de la mairie de Choisy
Mme Dronne, la famille Bernal, Juan et Florence Lecervoisier de la mairie de Choisy
Un salut inattendu
Un salut inattendu
Une décoration pour Colette Flandrin Dronne
Une décoration pour Colette Flandrin Dronne
Colette et la famille Bernal au complet
Colette et la famille Bernal au complet
Les filles de… découvrent la plaque
Les filles de… découvrent la plaque
Alain Doboeuf devant son auditoire
Alain Doboeuf devant son auditoire
La foule s'amasse, Alain se concentre
La foule s’amasse, Alain se concentre
Marie-José et le petit-fils de Martin Bernal
Marie-José et le petit-fils de Martin Bernal
Colette Flandrin Dronne et "Combat syndicaliste"
Colette Flandrin Dronne et « Combat syndicaliste »
Captivés par l'histoire de cette imprimerie
Captivés par l’histoire de cette imprimerie
Juan a piqué le drapeau de Manuel
Juan a piqué le drapeau de Manuel
On en rit aussi!
On en rit aussi!
Que de Casse…s!
Que de Casse…s!
Carmen Blanc & Juan; Colette & Aimable
Carmen Blanc & Juan; Colette & Aimable
Rotatives en action
Rotatives en action
Les Casses
Les Casses
Une souscription efficace
Une souscription efficace
3 jeunes auditrices
3 jeunes auditrices
Délivrées de leur botte du 20 mars
Délivrées de leur botte du 20 mars
Foule attentive
Foule attentive
Marie-José et la plaque en l'honneur de son papa
Marie-José et la plaque en l’honneur de son papa
Visite guidée
Visite guidée

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La Nueve au lycée Émile zola de Châteaudun

Après avoir reçu les élèves de la section européenne d’histoire/géographie/espagnol sur les traces de la colonne Dronne et de ses Espagnols antifascistes, à Paris, nous voilà pour le « bouquet final » au sein de leur établissement scolaire au coeur de l’Eure & Loir.

Le projet d’établissement fut mené de front et avec enthousiasme par des professeurs dévoués et par les 50 élèves concernés. Ils ont fait le tour des hauts faits d’armes de la 2e DB et de la Nueve, par conséquent, depuis son débarquement en Normandie le 4 août 944 jusqu’à Paris. Et ils ont évoqué les campagnes d’Alsace et d’Allemagne d’où beaucoup ne revinrent pas, hélas. Grâce à Hélène, Rachel, Daniel et Yannig, leurs élèves ont rencontré des témoins et des dépositaires de l’histoire et de la mémoire de ces hommes et ces femmes combattants de la Liberté. D’Alençon à Fyé, Conlie, Écouché; de carrés militaires en conférence avec Monsieur Bayard… À Conlie, au musée de Roger Bellon, ils ont admiré les scènes de reconstitution mais surtout ils ont partagé le gâteau d’anniversaire de Roger Bellon (90ans) tout en buvant ses paroles pour le récit qu’il leur a fait de sa propre vie, et de sa résistance aux armées d’occupation allemandes. Le 20 mars, nous avons parcouru le chemin de la Nueve entrant dans Paris jusqu’à l’Hôtel de ville, eux sans coups tirés, nous juste un peu de marche à travers le Paris matinal. Puis faute de salle et par un beau soleil de mars, nous nous sommes installés dans l’aire de jeu du petit square de la tour Saint Jacques. Madame Colette Flandrin Dronne(fille du capitaine Dronne), était arrivée parmi nous avec sa botte de sept lieues (elle s’était cassé un os du pied). Les jeunes lycéens ce sont installés à même le sol (bien confortable) de l’espace de jeu tandis que professeurs, membres de l’association et Madame Flandrin Dronne prenaient place sur un banc public.

Moment magique,Colette Flandrin Dronne leur livra ses propres souvenirs de ces Espagnols si fiers et courageux de la Nueve, ces hommes bourrus, pas faciles d’approche et qui ont constitué « sa famille ». Elle les a tant aimés et appréciés qu’elle en parle toujours avec une grande émotion dans la voix et une pointe de rire face aux souvenirs qu’ils évoquent pour elle.

Les jeunes étaient plus qu’attentifs, aucun bruit ne vint troubler le récit passionnant, ils sont restés bouche-bée à écouter ce récit comme un vrai conte. Ils avaient conscience d’approcher de très près la nature de ces combattants et le sens de leur engagement. Et voici se profiler le 5 avril: Dans la matinée, c’est la projection du film d’Alberto Marquardt, La Nueve ou les oubliés de l’histoire . Ce film laisse les élèves muets d’émotion et d’admiration pour ce qu’ont vécu ces espagnols fidèles à leur combat de 1936 jusqu’à la fin de leurs jours. Après la projection L’après-midi du 5 avril, nous voilà tous rassemblés, jeunes élèves, professeurs sous la houlette bienveillante de Monsieur Sibenaler, proviseur du lycée, qui n’a pas ménagé ses efforts ni ses deniers pour la réussite de ce projet ambitieux. D’abord, nous avons été reçus avec tous les invités de façon « princière » et amicale, et nous avons pu faire connaissance les uns et les autres autour d’un excellent repas préparé et servi par le sympathique personnel du service restauration du lycée, un grand merci à eux. L’après-midi rivalisa, toute sa durée, en émotion et humour, chanson et dédicaces. Les interventions à la fois solennelles et chaleureuses de cette jeunesse qui avait passé l’année à préparer et peaufiner leur Histoire en espagnol ont captivé le public averti qui était dans la salle. Larmes, rires, chaleur et gravité étaient au rendez-vous. Mais pour mesurer réellement l’intensité de ces moments inoubliables, il faut prendre le temps de regarder noyer petite vidéo:

les élèves au square de la tour St Jacques
les élèves au square de la tour St Jacques
Half Track Espana Cani
Half Track Espana Cani
Deux pieds et deux sabots
Deux pieds et deux sabots
Sur le banc
Sur le banc
Récit passionnant
Récit passionnant
Découverte de la Plaque Colette Dronne & M. Cuche
Découverte de la Plaque Colette Dronne & M. Cuche
Médaille de l'ordre du mérite 06 juin 19
Médaille de l’ordre du mérite 06 juin 19

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Projection: ORTIZ, Général sans dieu ni maitre

ORTIZ, Général sans dieu ni maitre

Il raconte son périple jusqu’à son dernier baroud avant l’exil au Vénézuela : un spectaculaire attentat… manqué, contre Franco.

Tourné trois mois avant sa mort, enrichi de documents d’époque et d’images d’archives, ce film permet à Ortiz de retracer son périple.

Il fut guérillero à Barcelone, membre de Los Solidarios puis de Nosotros, chef de colonne en Aragon pendant la guerre civile,
En Exil, il devient soldat engagé en Afrique et en France pour poursuivre son combat contre le fascisme.

Ortiz ne cache rien des contradictions engendrées par l’expérience révolutionnaire.

Le jeudi 4 avril 2019 à 19h suivi d’un débat en présence des réalisateurs.
Centre Paris’Anim ; Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite

Ortiz Général sans Dieu ni maitre
Ortiz Général sans Dieu ni maitre

LA NUEVE À PARIS; SOUSCRIPTION POUR UNE FRESQUE MURALE

Nous avons besoin de vous pour réaliser ce beau projet !

On le sait ou on commence à le savoir, les premières Forces Françaises Libres à rentrer à Paris le 24 août 1944 vers 21 heures, étaient majoritairement des réfugiés antifascistes espagnols incorporés dans la « Nueve », la 9e compagnie de la 2° DB. On le sait ou on commence à le savoir, en 2004, Bertrand Delanoé, Maire de Paris apposa des médaillons en leur honneur tout au long de leur parcours, particulièrement dans le 13e arrondissement de Paris, par lequel il entrèrent dans la capitale, à bord de leurs 11 half-track aux noms espagnols évocateurs de leur épopée (Guadalajara, Teruel, Brunete, les Pingouins, Don Quichotte…), accompagnés des 3 chars Champaubert, Montmirail, Romilly. On le sait ou on commence à le savoir, le 24 août 2014, notre association organisa une marche sur leurs traces qui, partie de la porte d’Italie allait réunir quelques 2 000 personnes, pour se terminer devant le jardin de l’hôtel de ville, dédié l’année suivante, à la mémoire de ces hommes par la Maire de Paris. Mais au-delà des évènements ponctuels que les associations mémorielles peuvent organiser, il nous semble important de laisser des traces, palpables et les plus vivantes possible, de leur passage. Ces étrangers antifascistes qui luttèrent pour notre liberté, d’abord en Espagne puis en France, où ils ont aussi souvent laissé leur vie, que ce soit dans les FFL ou dans les maquis.

Pour honorer la mémoire de leurs actions, nous projetons de réaliser une fresque murale dans ce 13° arrondissement, arrondissement du « Street-art ». Cette peinture rappellera qu’un jour, des hommes venus d’ailleurs, ont participé à libérer Paris.

Cette fresque, sous forme de BD, se déclinera en 3 bandeaux représentant chacun ces 3 importantes journées qui marquèrent la libération de la ville. • 24 août 1944 : arrivés en avant-garde à l’Hôtel de Ville de Paris. Leur présence sera un souffle d’espoir et une aide précieuse pour la Résistance. • 25 août : appelés en renfort pour dégager les défenses ennemies, ils rejoindront le Paris insurgé des FFI et FTP. Leur action sera déterminante. • 26 août : sur leurs Half-tracks, ils constitueront la garde rapprochée du général de Gaulle lors du défilé sur les Champs-Élysées. C’est donc tout naturellement, que nous avons cherché et trouvé un mur rue Esquirol, (au-dessus d’un médaillon qui s’y trouve déjà) en capacité de recevoir cette fresque dont les mensurations seront de 6 mètres de haut sur 5 mètres de large soit 30m2 . L’artiste qui a conçu la maquette et désire la réaliser, nous le connaissons tous, il fait partie de notre association et a déjà peint de nombreux portraits des hommes de la Nueve. Il s’agit de Juan Chica Ventura. Monsieur le maire du 13earrondissement est partie prenante du projet et nous aidera à obtenir l’autorisation du bailleur qui possède le mur. La Mairie de Paris, par le service de Madame Catherine Vieu-Charier, chargée de la mémoire combattante, soutient également ce projet. Tout est prêt, mais il manque l’essentiel : l’argent pour installer les échafaudages, la peinture, etc…, nous devons réunir la somme de 12 000€ pour réaliser dans les meilleures conditions ce projet.

Aussi, nous lançons d’ores et déjà une souscription publique afin de permettre cette réalisation et l’inaugurer le 24 août 2019 à l’occasion du 75° anniversaire de la libération de Paris.

Vous pouvez envoyer vos dons, quelle que soit la somme (il n’y a pas de petit soutien) : • Par chèque à l’ordre de 24-août-1944, en indiquant au dos du chèque : Fresque o À : Association 24 août 1944, 22 rue Mélingue, 75019 Paris • Ou par virement sur le compte du 24-août-1944: o IBAN FR76 3000 3035 0100 0501 6056 248 ; Identifiant international : SOGEFRPP Nous vous remercions de votre soutien. PROJET d’inscription sous la fresque: Les 3 jours qui marquèrent la libération de Paris, Des Espagnols, des étrangers, combattants antifascistes de la première heure luttèrent sans compter et donnèrent parfois leur vie pour libérer le pays d’accueil.

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