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Étiquette : Pédagogie

Les lycéens de Lens et Casas Viejas à Paris

Bonjour à tous,
Il y a quelques mois, je partageais, avec vous et avec fierté, le travail de mes élèves sur la Retirada et la vie dans les camps, avec un focus sur Josep Bartoli.
Ils avaient fini la séquence en imaginant un cahier écrit par le dessinateur sur le camp d’Argelès.
Cette semaine (du 8 au13 novembre 2021), continuant sur ma lancée, nous avons accueilli un groupe d’élèves espagnols du lycée de Casas Viejas et nous avons pu rencontrer et admirer à Paris, l’oeuvre de Juan Chica-Ventura sur la Nueve à Paris.
Je le remercie vivement et je partage avec vous ces moments qui me font aimer mon métier.
Isa Francisco

Lecture de témoignages à Bois Colombes

Il y avait des élèves italiens, espagnols, français, nous regrettons que les Bulgares n’aient pas pu être présents. Ils ont dû partir tôt le matin pour prendre leur avion de retour.

Nous étions quatre membres de notre association à se passer la parole pour raconter entre humour, drame et solidarité, le vécu de ces exilés pas comme les autres.
Dans un silence studieux et attentif nous avons parcouru plus de 80 ans d’histoire, véhiculant l’idéal de justice et de partage qui mobilisa ce peuple pour défendre le gouvernement républicain qu’il avait élu.
Entre rire et larmes, nous avons restitué à ce jeune public, les parcours courageux de celles et ceux qui ont continué toute leur existence à défendre leur idéal de société. Des cheminements qu’ils ont su communiquer leurs enfants et que nous devons à notre tour transmettre.

Pour nous ce fut comme un défi, puisque la langue commune à toute l’assistance était le castillan. Les lectures et le débat se sont déroulés dans la langue de Cervantes (un peu écorchée tout de même).
Après le silence attentionné, les questions ont fusées dans la salle, elles étaient non seulement pertinentes mais également pleines de l’émotion transmise durant la lecture.
Les professeurs présents qu’ils soient italiens, espagnols ou français étaient de la partie pour faciliter la compréhension et donner des explications historiques mais aussi en rapport avec les phénomènes migratoires actuels.
La mort récente de naufragés fuyant leur pays et cherchant asile dans les pays européens riches, ne put laisser indifférente l’assistance, et le parallèle avec l’exil des républicains espagnols de février 1939 étaient inévitable!
Comment peut-on laisser périr ainsi des êtres humains?
De notre côté nous avons insisté pour dire:
« Les étrangers ne sont pas Le problème, ils sont La Richesse de leur terre d’accueil! » comme le furent ceux qui, arrivés en France en 1939, s’engagèrent et donnèrent leur jeunesse et pour certains(e)s leur vie pour la Liberté.

À la suite de ces échanges, une professeure a demandé aux élèves d’origine étrangère à leur terre de vie de lever la main. Plus des 3/4 de la salle a levé la main……

Catalogue: L’UTOPIE EN EXIL

Cette fabuleuse exposition réalisée en novembre 2019 à l’institut Cervantes de Paris, nous laisse de belles traces.
Vous avez désormais accès au catalogue de l’exposition contenant:

  • Un rappel historique de la période espagnole de la révolution aux descendants artistes de ces Républicains très particuliers;
  • Une fiche sur chaque artiste
  • accompagnée d’une ou deux de ses oeuvres,

N’hésitez pas à le feuilleter et à l’utiliser pour vos rencontres, débats, échanges, cours………

Documents joints

Paris, Barcelone, Paris

Mme Ana Botella Sorribes, professeure d’espagnol au lycée Georges Brassens à Paris (19e) entraine ses élèves sur les traces des Antifascistes espagnols exilés en France en février 1939.

Le lycée Georges Brassens est un établissement particulier, conjuguant disciplines artistiques et enseignement général classique.
Déjà en 2017 Ana avait préparé ses élèves et travaillé avec Madame Hélène BENKOSKI, cheffe de l’établissement, afin d’inaugurer une salle de classe du lycée au nom de « La Nueve »

Le mot de la proviseure:
« Le lycée accueille exclusivement des élèves en double cursus, cursus scolaire et cursus artistique et/ou sportif. Les élèves sont scolarisés le matin ou l’après-midi. La demi-journée libérée est réservée à la pratique de l’activité artistique et/ou sportive.
L’enjeu, pour les équipes du lycée, est d’accompagner la réussite de ces élèves qui sont très enthousiastes et investis dans leur activité, et qui, souvent, ont des emplois du temps très lourds
… »

Cette année 2019, année des 80 ans de l’exil des républicains espagnols, Ana a choisi de mener ses jeunes élèves sur les chemins de « la retirada ».

Puis elle a associé ses classes à la manifestation de dépôt de gerbe devant la tombe du soldat inconnu (Arc-de-triomphe à Paris), accompagnant ainsi l’association des combattants et résistants espagnols du plateau des Glières (association présidée par notre ami Miguel Vera) le vendredi 15 novembre 2019.
Sous une pluie battante, stoïques et courageux, les élèves ont chanté leurs propres oeuvres écrites en hommage aux combattants espagnols…

Pour afficher « Homenaje y memoria » 1, cliquez sur ce lien et télécharger (en haut à gauche) :
https://1drv.ms/v/s!AunQcylHo6bRkUAhlwleh_fMK7yo

1er prix de l’Ordre du Mérite National!

Le 6 juin 2019, 75 ans après le débarquement en Normandie des forces alliées, 53 élèves du lycée de Châteaudun et leurs professeurs ont reçu la médaille du mérite national pour leur travail de mémoire.

Ce fut un travail colossal, accompli tant par les professeurs qui ont porté ce projet que par les élèves qui ont réalisé les recherches, les documents et les textes d’hommage. Ce premier prix de l’éducation citoyenne : année 2018/2019 de l’Eure et Loir est plus que mérité. Il couronne une année d’efforts intenses, de découverte d’une autre histoire et également d’apprentissage du « TRAVAILLER ENSEMBLE« , ce qui, à nos yeux, est une vraie performance, importante pour l’avenir de leur citoyenneté.

ils ont donc été décorés de la médaille de l’Ordre National du Mérite (voir diaporama)

Et nous nous réjouissons aussi de ce que l’une parmi eux, qui s’est trouvée très impliquée dans ce projet, ait obtenu son droit de séjour donc l’autorisation de continuer à nous honorer de sa présence participative.

Une médaille bien méritée
Une médaille bien méritée
Une récompense pour la vie!
Une récompense pour la vie!
Elen tient le diplôme du mérite National!
Elen tient le diplôme du mérite National!
La jeunesse au pupitre
La jeunesse au pupitre
BRAVO!
BRAVO!
Impressionnant!
Impressionnant!

27 MAI 2019, 80 lycéens sur les traces de la Nueve

80 élèves des lycées Eugène Delacroix de Maison Alfort (94), Nikola Tesla de Dourdan(91) et Van Gogh d’Ermont (95) et leurs professeurs nous ont demandé de les accompagner sur le trajet de la Nueve, ce lundi 27 mai 2019.

Nous avons commencé de bonne heure: à 9h30 tout le monde attendait sur le trottoir d’en face… En face du 20 rue Esquirol, dans le 13e arrondissement où se dresse en ce moment un impressionnant échafaudage sur un mur de 15 mètres de haut. Ces jeunes gens ont eu le privilège d’assister à la réalisation d’une partie de la fresque et ont pu échanger avec les deux artistes présents, Anne et Juan, sur les techniques employées, les couleurs, les astuces d’artistes pour prolonger la longévité de la peinture… Bien-sûr, après avoir écouté quelques anecdotes vécues par les hommes de cette compagnie particulière et de leur non moins particulier Capitaine, Raymond Dronne. Nous avons repris leur parcours depuis juillet 1936 où se déclara cette Seconde Guerre mondiale dans leur Espagne. Repris aussi l’aide des fascistes européens aux militaires factieux et l’abandon de la république espagnole par les démocraties frileuses. Ces élèves issus de trois lycées de banlieue: Maison Alfort (94)/ Ermont (95)/ Dourdan(91), suivent tous un programme spécial nommé Bachibac. Mais quel concept se cache sous une dénomination aussi………rigolote? En voici une petite définition qui devrait lever le mystère: « Le Bachibac (BachiBac selon la graphie officielle), est un diplôme préparé dans les lycées à section binationale français et espagnol depuis la rentrée scolaire 2010. Contraction des mots bachillerato (es) et baccalauréat (fr), le bachibac permet la délivrance simultanée des diplômes couronnant l’éducation secondaire espagnole et française. Les élèves qui l’obtiennent peuvent donc accéder directement à l’enseignement supérieur français comme à l’enseignement supérieur espagnol.(Wikipedia) Ils rejoignent donc en cela nos amis des lycées de Châteaudun, de Massy, de bois Colombes, de Mennecy……… et pardon pour ceux que j’oublie. Donc ce 27 mai 2019, le soleil pointant le bout de son nez, nous avons fait halte devant la fresque, puis nous sommes courageusement partis à pied à travers Paris pour croiser ces macarons qui signalent le passage de la Nueve, jusqu’à l’Esplanade des Villes compagnons de la Libération, où nous avons évoqué les 6 femmes Compagnes de la Libération, et les étrangers (bataillons des colonies et étrangers antifascistes) engagés dans la lutte (FFL ou Résistance) contre le nazisme. Puis nous avons rejoint la rue de Lobau. Et devant le jardin dédié aux combattants de la Nueve, les élèves des trois lycées confondus, ont rendu un émouvant hommage avec une scénographie sur leur chant et leur discours (chanson et discours ayant été écrits par eux-mêmes). Nous avions peur de risquer une interpellation policière compte tenu du nombre que nous étions et du stationnement assez long, avec prise de paroles que nous effectuions. Mais le service mémoire du monde combattant de Mme Catherine Vieu-Charier, à la mairie de Paris, avait bien fait les choses et prévenu la sécurité de la Mairie de notre intervention……… sauvage! Merci à eux. Il était largement l’heure de se restaurer, les jeunes mourant de faim avec tous les efforts fournis en prime. Nous avons pique-niquer dans le petit square de la rue Merceur dans le 11e arrondissement, avant d’entrer dans la MJC accueillante et de s’installer (tous les sièges furent occupés) pour regarder ensemble La Nueve ou ces oubliés de l’histoire, un documentaire d’Alberto Marquardt, et en sa présence. Ce qui ajouta de la technicité à l’aspect historique du film et de la convivialité. L’équipe de la MJC s’est montrée très sympathique et vraiment aux petits soins pour nous. une expérience à renouveler, c’est sûr! Vers 16h enfin, nous avons repris le métro jusqu’à République où se tenait le village des associations de la Journée Nationale de la Résistance, du 27 mai. notre association y avait un stand avec ses propres publications et les élèves ont pu faire le tour de toutes les tables pour discuter avec les associations présentes et se documenter. Une jeune-fille, Hélène, s’est beaucoup intéressée à l’engagement des tirailleurs sénégalais et également à la répression qu’ils ont subi. Nous lui avons conseillé la BD écrite par Patrice Perna et dessinée par Nicolas Otero inspiré de la quête de l’historienne Armelle Mabon. Une histoire étouffée, enfouie sous le silence et les mensonges: Le 1er décembre 1944 à Thiaroye, au Sénégal, l’armée coloniale française ouvre le feu et assassine des centaines de soldats «indigènes»,…Heureusement ces hommes sacrifiés ont une historienne opiniâtre pour les sortir de l’oubli, Armelle Mabon. Cet après-midi là, les lycéens sont montés sur les planches de la scène prévue pour les manifestations artistiques et ont offert leur réalisations au public présent. C’était très touchant. Vous pouvez voir quelques séquences de cette belle journée ici: https://www.youtube.com/watch?v=VwMc1dd9JoQ

Citation d'Azana
Citation d’Azana
La république espagnole
La république espagnole
Hommage floral au jardin de la Nueve
Hommage floral au jardin de la Nueve
Sur scène place de la république
Sur scène place de la république

Documents joints

 

La Nueve au lycée Émile zola de Châteaudun

Après avoir reçu les élèves de la section européenne d’histoire/géographie/espagnol sur les traces de la colonne Dronne et de ses Espagnols antifascistes, à Paris, nous voilà pour le « bouquet final » au sein de leur établissement scolaire au coeur de l’Eure & Loir.

Le projet d’établissement fut mené de front et avec enthousiasme par des professeurs dévoués et par les 50 élèves concernés. Ils ont fait le tour des hauts faits d’armes de la 2e DB et de la Nueve, par conséquent, depuis son débarquement en Normandie le 4 août 944 jusqu’à Paris. Et ils ont évoqué les campagnes d’Alsace et d’Allemagne d’où beaucoup ne revinrent pas, hélas. Grâce à Hélène, Rachel, Daniel et Yannig, leurs élèves ont rencontré des témoins et des dépositaires de l’histoire et de la mémoire de ces hommes et ces femmes combattants de la Liberté. D’Alençon à Fyé, Conlie, Écouché; de carrés militaires en conférence avec Monsieur Bayard… À Conlie, au musée de Roger Bellon, ils ont admiré les scènes de reconstitution mais surtout ils ont partagé le gâteau d’anniversaire de Roger Bellon (90ans) tout en buvant ses paroles pour le récit qu’il leur a fait de sa propre vie, et de sa résistance aux armées d’occupation allemandes. Le 20 mars, nous avons parcouru le chemin de la Nueve entrant dans Paris jusqu’à l’Hôtel de ville, eux sans coups tirés, nous juste un peu de marche à travers le Paris matinal. Puis faute de salle et par un beau soleil de mars, nous nous sommes installés dans l’aire de jeu du petit square de la tour Saint Jacques. Madame Colette Flandrin Dronne(fille du capitaine Dronne), était arrivée parmi nous avec sa botte de sept lieues (elle s’était cassé un os du pied). Les jeunes lycéens ce sont installés à même le sol (bien confortable) de l’espace de jeu tandis que professeurs, membres de l’association et Madame Flandrin Dronne prenaient place sur un banc public.

Moment magique,Colette Flandrin Dronne leur livra ses propres souvenirs de ces Espagnols si fiers et courageux de la Nueve, ces hommes bourrus, pas faciles d’approche et qui ont constitué « sa famille ». Elle les a tant aimés et appréciés qu’elle en parle toujours avec une grande émotion dans la voix et une pointe de rire face aux souvenirs qu’ils évoquent pour elle.

Les jeunes étaient plus qu’attentifs, aucun bruit ne vint troubler le récit passionnant, ils sont restés bouche-bée à écouter ce récit comme un vrai conte. Ils avaient conscience d’approcher de très près la nature de ces combattants et le sens de leur engagement. Et voici se profiler le 5 avril: Dans la matinée, c’est la projection du film d’Alberto Marquardt, La Nueve ou les oubliés de l’histoire . Ce film laisse les élèves muets d’émotion et d’admiration pour ce qu’ont vécu ces espagnols fidèles à leur combat de 1936 jusqu’à la fin de leurs jours. Après la projection L’après-midi du 5 avril, nous voilà tous rassemblés, jeunes élèves, professeurs sous la houlette bienveillante de Monsieur Sibenaler, proviseur du lycée, qui n’a pas ménagé ses efforts ni ses deniers pour la réussite de ce projet ambitieux. D’abord, nous avons été reçus avec tous les invités de façon « princière » et amicale, et nous avons pu faire connaissance les uns et les autres autour d’un excellent repas préparé et servi par le sympathique personnel du service restauration du lycée, un grand merci à eux. L’après-midi rivalisa, toute sa durée, en émotion et humour, chanson et dédicaces. Les interventions à la fois solennelles et chaleureuses de cette jeunesse qui avait passé l’année à préparer et peaufiner leur Histoire en espagnol ont captivé le public averti qui était dans la salle. Larmes, rires, chaleur et gravité étaient au rendez-vous. Mais pour mesurer réellement l’intensité de ces moments inoubliables, il faut prendre le temps de regarder noyer petite vidéo:

les élèves au square de la tour St Jacques
les élèves au square de la tour St Jacques
Half Track Espana Cani
Half Track Espana Cani
Deux pieds et deux sabots
Deux pieds et deux sabots
Sur le banc
Sur le banc
Récit passionnant
Récit passionnant
Découverte de la Plaque Colette Dronne & M. Cuche
Découverte de la Plaque Colette Dronne & M. Cuche
Médaille de l'ordre du mérite 06 juin 19
Médaille de l’ordre du mérite 06 juin 19

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Premier festival lycéen de courts-métrages en espagnol

Ce lundi 14 mai nous avons assisté avec nos amis réalisateurs et jury pour l’occasion, Quino Gonzalez et Émile Navarro, à cette première de très grande tenue!

Dans une salle mise à disposition par la mairie de Massy, nous avons visionné les uns derrière les autres, pas moins de neuf courts métrages, réalisés par les élèves de première et terminale de plusieurs lycée de l’académie de Versailles.

Inutile de préciser que le choix et l’attribution des prix aux lauréats fut un exercice très difficile. Mais nos experts cinéastes s’en sont bien sortis finalement.

Chaque film a abordé, à sa manière, le thème de la mémoire et de sa transmission. Une mémoire plurielle et constructive. Tous tournés vers la construction d’un avenir plus juste et plus solidaire… ces courts métrages ont accroché l’attention de toute le salle et les émotions étaient au rendez-vous: larmes, rires, amitié…

Nous ne pouvons que vous conseiller de les regarder à votre tour et de vous imprégner de ce que ces jeunes ont voulu nous transmettre.

Mais aussi préparez-vous pour l’édition N°2, de l’an prochain!
BONNE SÉANCE!

https://espagnol.ac-versailles.fr/spip.php?article1118

L’esprit de mujeres libres n’est pas prêt de s’éteindre !

Merci Lily et Rosalia de votre documentaire beau et juste :

Les femmes en Espagne, au début du XXème siècle ne sont rien, inférieures, mineures devant la loi et appartiennent à leur mari…À cette époque, l’Espagne reste un des pays les plus ruraux de l’Europe occidentale où les femmes ont déjà commencé à s’émanciper par le biais du travail. Les espagnoles sont alors sont cantonnées à leur rôle d’épouse, de mère ou forcées de devenir religieuses…

Mais dès 1931, La république instaure, sous la pression des organisations féminines:

  • la réduction des écarts entre les femmes et les hommes,
  • l’admission aux emplois et charges publics sans distinction de sexe,
  • le mariage civil, ou l’union libre
  • le divorce,
  • le droit à l’avortement (en Catalogne, les Cortes républicaines ayant voté contre).

Les Espagnoles ont alors une situation légale parmi les plus avancées d’Europe grâce à la victoire de la gauche et à leur mobilisation.

Les femmes prennent une part primordiale dans la défense de leurs acquis républicains. Elles mènent leur combat y compris contre la volonté de leurs compagnons, qui les relégueraient volontiers à leurs tâches féminines, leur déniant le droit à imposer leurs revendications de femmes et à participer à la conquête de leur émancipation .

Entre avril 1936 et février 1939, le mouvement Mujeres Libres comptera centaines de milliers de femmes, présentes à tous les niveaux de la lutte. On les retrouve dans les usines et dans les champs, sur le front (certaines même dans l’aviation) et dans les assemblées politiques (l’une d’elles, Federica Montseny, membre de la CNT, est ministre de la Santé).

Après la défaite républicaine, l’organisation survit et les militantes se consacrent alors au secours aux exilés. Nombre d’entre elles vont s’engager dans la Résistance française, puis dans la lutte qui se continuera, après la Seconde Guerre mondiale, contre la dictature franquiste.

En Espagne, tous leur droits sont confisqués, elles sont à nouveau réduites au rôle de domestiques, de femmes au foyer, de reproductrice… Elles doivent allégeance à la Sección Femenina (SF) qui était la section féminine du parti fasciste espagnol Falange Española; elle fut fondée en 1934 par Pilar Primo de Rivera.

Et pourtant, elles vont continuer leur lutte, pour leur liberté et celle de leurs compagnons incarcérés dans les prisons et les camps Franquistes.

Un jour deux jeunes lycéennes ont croisé le chemin d’un réalisateur peu commun, Jean-Michel Rodrigo, il les fit rêver avec son documentaire sur Federica Montseny. Elles décident alors de s’intéresser de plus près à ces femmes espagnoles révolutionnaires, anarchistes, libres et en première ligne pour leur émancipation et celle de leurs compagnons.

Ce film raconte leur parcours : Ayez la curiosité de regarder ce film réalisé par deux jeunes élèves de première : LILY & ROSALIA

>https://www.youtube.com/channel/UCbA79dRdf32LKDnfDO9B8Hw]

Compte-rendu Exposition + projections à Besançon

À l’initiative de Raquel Lledos (professeur d’espagnol au lycée Pasteur de Besançon) et avec le concours de la librairie L’Autodidacte, notre association « 24 août 1944 » a été sollicitée pour présenter du 15 au 26 janvier 2018 une exposition des « affiches des combattants de la liberté » réalisées pendant la révolution espagnole (1936-1939), et animer des projections/débats autour du film « La Nueve ».

Ces deux semaines articulées autour du thème Mémoire de la guerre civile espagnole ont pu se dérouler grâce à Raquel Lledos qui était à la conception, la coordination, la mise en œuvre et l’animation de ce projet. Le vernissage de l’exposition s’est tenu en présence d’une soixantaine de personnes (élèves, enseignants, officiels…) et les jours suivants deux membres de notre association se sont relayés pour commenter l’exposition avec différentes classes et préparer les projections du film.

Sur deux semaines, une vingtaine de classes ont participé (après des élèves d’Arts appliqués, ce furent des 3è, 1ère, terminale, élèves d’espagnol et d’histoire-géo) de deux établissements scolaires de Besançon (lycée Pasteur et collège Diderot) et un de Montbéliard (lycée Germaine Tillion), le tout agrémenté du catalogue de l’exposition et de dépliants réalisés par notre association.
Certains cours ont été consacrés à un rappel de l’histoire de l’Espagne des années 30, de la fin de la monarchie à la proclamation de la république, puis au putsch des militaires contre cette république, la riposte ouvrière victorieuse dans un premier temps, le début de la guerre civile, et en même temps le lancement d’un programme social révolutionnaire.

Ont été évoquées les collectivisations des usines et des campagnes en zone républicaine, le rôle des femmes pendant la révolution (et notamment celles regroupées dans Mujeres libres), puis la victoire militaire du camp nationaliste en 1939, la Retirada et l’exil des républicains antifascistes espagnols en France (leur internement dans les camps de concentration du Sud de la France, ainsi qu’en Algérie et Tunisie, mais aussi au camp de la mort de Mauthausen en Allemagne).

Il a été évidemment question de la participation de ces antifascistes espagnols aux maquis pendant l’occupation allemande, et leur participation à la libération de Paris.

Nous avons présenté ces exposés en français pour les classes d’Histoire et en espagnol et français pour les classes d’espagnol, avec la participation des professeurs concernés. Concernant le film La Nueve, des cours ont été consacrés avant sa projection pour resituer le contexte dans lequel cette compagnie de la 2e DB de Leclerc avait été créée, en terminant avec la fin de la Seconde Guerre mondiale et la désillusion de ces combattants qui espéraient être ensuite aidés par les forces alliées pour déloger Franco et sa dictature.

La dernière projection a été suivie d’une table ronde devant quelque 120 personnes (élèves, enseignants et public extérieur). Participaient à cette table ronde, outre Raquel Lledos conceptrice du projet et un intervenant membre de l’association 24 août 1944, deux enseignants-chercheurs : Marta Álvarez spécialiste du documentaire contemporain (notamment concernant les Mujeres republicanas), et Oscar Freán historien du 20è siècle, spécialiste du mouvement libertaire (en Espagne, Galice et en exil).

De même que les visites guidées de l’expo, le débat d’après-projection a suscité un grand nombre de questions, non seulement du public mais surtout des élèves.

En conclusion : deux semaines enthousiasmantes et intéressantes, tant pour notre association mémorielle que pour les élèves attentifs et impliqués dans ce projet mis en œuvre par Raquel Lledos, leur professeur d’espagnol. Expérience enrichissante pour tous et qui ne demande qu’à être renouvelée.

Une explication inhabituelle
Une explication inhabituelle
Table ronde autour de l'exposition d'Affiches: Les Combattants de la Liberté
Table ronde autour de l’exposition d’Affiches: Les Combattants de la Liberté
Table ronde d'un peu plus près
Table ronde d’un peu plus près
Visiteuse attentive de l'exposition
Visiteuse attentive de l’exposition
Wally Rosell entouré de Nelly et Raquel
Wally Rosell entouré de Nelly et Raquel

Les affiches des combattants de la liberté

Espagne 1936/1939, l’affiche : Un cri collé sur les murs de l’Espagne antifasciste ! Pendant près de trois ans, dans toute l’Espagne restée à la république, environ 3000 affiches seront créées, imprimées et collées par les travailleurs ripostant au putsch des militaires factieux. La multiplicité des affiches, en juillet 1936 à Barcelone, est un phénomène propre au début de la guerre civile espagnole et qui est resté pratiquement occulté, pendant quarante années de franquisme. Ce sont pourtant ces premières affiches qui ont façonné, également hors d’Espagne, l’image héroïque de la révolution espagnole, qui à l’époque a fait naître une grande espérance dans le cœur du prolétariat international. L’iconographie révolutionnaire des affiches, apparut alors aux yeux de tous, bourgeois apeurés et révolutionnaires, comme le signe univoque de la volonté populaire majoritaire de lutter contre le fascisme. Du 14 au 18 décembre 2017 de 16 à 20h, entrée gratuite, Jour & Nuit Culture 9 place Saint Michel 75006 Paris (métro Saint Michel) Vernissage le jeudi 14 à partir de 18h30.

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Le camp d’Argelès de felip Solé jeudi 30 mars à partir de 19h, Centre Paris Anim’ Place des Fêtes (19e), 2/4 rue des Lilas, métro Place des Fêtes.

Nous vous attendons: le jeudi 30 mars à partir de 19h, Centre Paris Anim’ Place des Fêtes (19e), 2/4 rue des Lilas, métro Place des Fêtes. Pour échanger sur l’accueil des exilés, à partir du documentaire/fiction de Felip Solé: Le camp d’Argelès. Des êtres humains sont contraints de fuir leur terre pour échapper à une mort certaine. Le chaos qui règne dans leur pays est le résultat d’affrontement des puissants de ce monde pour leurs propres intérêts au détriment des peuples. La France ne doit pas reproduire ce qui s’est passé en février 1939 quand les antifascistes espagnols ont été contraints de s’exiler par centaines de milliers. Ce documentaire apprend aux jeunes générations ce qui se passa alors sur le sable des plages du Roussillon et nous appelle à réfléchir à l’accueil que nous devons réserver aux humains dans le dénuement et l’exil. Rejoignez-nous le 30 mars pour en débattre et amenez- votre famille et vos amis.

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23 février 2017 La Nueve au Lycée Marie Laurencin de Mennecy

Le 23 février 2017, les professeures d’espagnol du Lycée Marie Laurencin à Mennecy ont organisé, une journée sur la présence des antifascistes espagnols dans la 2e Division Blindée commandée par le général Leclerc et plus particulièrement sur la 9éme compagnie du 3e régiment de marche du Tchad, nommée La Nueve puisque la langue officielle y était l’espagnol.

Alberto Marquardt, réalisateur du film La Nueve, nous a fait le plaisir et l’amitié de nous consacrer toute sa journée. Ainsi Alberto, Aimable et Véronique ont investi l’espace de la salle polyvalente du lycée, dès 8h30. Les élèves des premiers cours étaient déjà là, secouant la torpeur de la nuit. Première projection de La Nueve, ces oubliés de l’Histoire, suivie d’un débat avec les élèves et les professeurs. Au cours de cette journée deux autres projections ont eu lieu, chaque fois de nouveaux élèves, de nouvelles questions. Beaucoup ont exprimé de la surprise devant de tels événements jamais abordés dans les livres d’histoire utilisés par l’éducation nationale. Ils étaient face à une partie de l’histoire totalement méconnue à la plupart d’entre eux. Et bien que timidement, les lycéens étaient poussés par la curiosité et l’envie d’en savoir plus sur le parcours de ces hommes, si touchants. Beaucoup de jeunes ont remarqué combien, les deux témoins, au crépuscule de leur vie, avaient conservé intact leur idéal de liberté.

Ils voulaient savoir :

  • D’où venaient de pareils phénomènes capables de risquer leur vie pour leurs idées ?
  • Comment se faisait-il également que la France fut si peu accueillante envers cette population fuyant la mort programmée par les machines de guerre et en proie aux poursuites des fascistes ?
  • Pourquoi les puissances comme La France et l’Angleterre avaient finalement décidé de laisser « crever » la république démocratiquement élue ?
  • Pourquoi Franco fut le seul dictateur à rester en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale ?
  • Pourquoi ces « héros » de la Libération n’avaient pas pu rentrer chez eux et retrouver leur famille ?
  • Pourquoi ils avaient mené une existence aussi modeste?
  • Pourquoi les puissances occidentales, États-Unis, Angleterre et France en tête, avaient finalement pactisé avec le gouvernement autoritaire de Franco et s’étaient servi de l’Espagne comme base militaire et alliée dans la période connue sous le nom de « Guerre froide » contre le bloc soviétique ? [[(1947-1989, La guerre froide crée un monde bipolaire qui oppose pendant plus de 40 ans deux blocs de pays : Le bloc occidental : Etats-Unis + Europe occidentale + Japon + nombreux pays dépendants ou alliés. Le bloc de l’est (communiste) : URSS +démocraties populaires de l’Europe de l’est + Chine (Mao Zedong 1949) + Cuba (Fidel Castro et Che Guevara) + nombreux pays dépendants ou alliés)]].

Ils ont également voulu connaître les motivations d’Alberto Marquardt à réaliser ce film. Alberto, qui est un réfugié argentin ayant fui la dictature de Videla, [[((1925-2013), Il était le cerveau du coup d’Etat militaire qui a instauré la pire dictature qu’ait connue l’Argentine (1976-1983). À la tête d’une junte représentant les trois forces armées, Videla a remplacé à la présidence de la République Isabel Peron, la veuve du général Juan Domingo Peron, mort en 1974)]] expliqua son regard d’homme libre sur l’histoire de la société, ses relations étroites avec l’Espagne sa compagne étant espagnole et ses enfants également mais aussi sa sensibilité de cinéaste, son envie de laisser traces de ces hommes et ces femmes qui, de par le monde, s’élèvent contre l’injustice et pour la fraternité. Dans la salle les professeurs ont disposé l’exposition pédagogique avec des affiches et des poésies écrites tantôt par de grands noms de la poésie tels : Lorca ou Machado, tantôt par des poètes anonymes et humbles durant la révolution espagnole. Les photos des hommes de la Nueve étaient accrochés en hauteur tout autour de l’agora, ce qui donnait un effet très impressionnant à leur regard.

Merci à Céline Vézinaud, Carine Chevalier, Catherine Guèble et à tous les professeurs et les élèves qui ont mis beaucoup d’attention à regarder le documentaire et de la curiosité de nous écouter.

Bravo à ces professeurs qui ont déployé tant d’énergie pour organiser l’emploi du temps de 12 classes sur une journée afin que ce film soit vu par près de 450 élèves au total. Nous en sommes restés ébahis et admiratifs.

Des élèves attentifs
Des élèves attentifs
L'autre côté de la salle
L’autre côté de la salle

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1936-2016, DU FRENTE POPULAR À L’EXIL EN FRANCE

Samedi 8 octobre : De 14h30 à 19h30 venez partager une après-midi avec l’espoir d’un monde meilleur, symbolisé par la révolution espagnole dès le 19 juillet 1936 et qui se prolonge jusqu’à votre porte à Perpignan, Foix, Annecy, Marseille, Bordeaux, Decazeville, Rennes, Écouché, Paris… et bien entendu CHOISY-LE-ROI. Venez découvrir ces infatigables porteurs d’avenir, jamais résignés, diplômés en rébellion. Ils nous délivrent aujourd’hui encore un message de vie et de dignité, contre l’horreur et la xénophobie. Nous serons là pour vous accueillir. BOURSE DU TRAVAIL de CHOISY LE ROI (27 Bd des alliés) À PARTIR DE 14H30, SAMEDI 8 OCTOBRE. Bourse du Travail 27 Bd des Alliés Parc Maurice Thorez 94600 Choisy le Roi RER C Choisy le Roi (sortie Centre Ville) Bus : 103, 183, 393 et TVM : arrêt Rouget de Lisle.

Martin Bernal sortie d'hôpital
Martin Bernal sortie d’hôpital

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LES PAS DE LA JEUNESSE DANS CEUX DES COMBATTANTS DE LA NUEVE

20 juin 2016, un parcours de mémoire avec une classe de prépa-économique du Lycée Saint Exupéry de Mantes-La-Jolie.

Malgré une petite pluie fine et persistante, le soleil était dans les cœurs, le sourire sur les lèvres, et les jeunes étudiants très attentifs à une histoire peu racontée mais époustouflante sur le parcours d’un peuple épris de liberté et de justice.

Nous étions une petite trentaine à se suivre sur les trottoirs du 13e arrondissement, de médaillon en médaillon, nous avons expliqué à ces jeunes qui étaient ces hommes qui, à 20 h 45, le 24 août 1944, pénétrèrent dans Paris par la porte d’Italie, pour atteindre, à 21 h 20, l’Hôtel de Ville.
Ils étaient à bord de véhicules blindés américains des Half-tracks aux noms espagnols: Madrid, Guadalajara, Brunete, Guernica, Teruel et même Don Quichotte.
Ils avaient pour nom : Amado Granell, qui rêvait de la restauration de la République en Espagne; de l’adjudant-chef Campos, le chef de la 3e section, anarchiste évadé d’Espagne, chef de commando dans les corps francs d’Afrique; du sergent-chef Garces, aragonais de Saragosse, matador sous le nom de Larita II, ancien de la Légion, d‘Enguinados, né au Mexique d’une mère indienne et d’un père espagnol, engagé à 15 ans dans les rangs républicains ; de Juan Reiter, Allemand d’origine, ancien de la Légion, ancien chef de bataillon de l’armée républicaine espagnole, évadé d’Espagne ; de Cariño Lopez, marin-pêcheur galicien qui, après la débâcle des républicains, rejoignit Oran sur une petite chaloupe … Ils étaient 146 dans le Nueve.

Ces Espagnols avaient repris les armes pour la Liberté.

Pareil à eux, personne ne doit oublier les actions glorieuses d’autres Espagnols : guérilleros du Sud-Ouest, passeurs des Pyrénées, combattants de la MOI, maquisards des Glières et du Vercors, légionnaires des régiments de volontaires étrangers, ou morts à Mauthausen parce qu’antifascistes espagnols.

Leur capitaine français s’appelait Raymond Dronne. Il dira d’eux : « Ces soldats, n’avaient pas l’esprit militaire. Quelques-uns étaient même antimilitaristes. Mais ils étaient de magnifiques soldats, guerriers courageux et expérimentés. Ils avaient spontanément et volontairement épousé notre cause, concluait-il, c’est parce qu’elle était la cause de la liberté. »

Voici donc ce que portaient en eux, ces hommes découverts tout au long d’une journée d’émotion, de partage et de débat.

Notre plus grand plaisir fut l’attention, la curiosité et les questionnements de ces jeunes étudiants, bâtisseurs de notre société de demain. Ils repartaient avec des récits qu’ils ne soupçonnaient pas.
Et nous gardons l’espoir que sur leur chemin, l’idéal partagé par les hommes de la Nueve viendra les éclairer quand ils en auront besoin.

Nous vous livrons par le lien ci-dessous le compte rendu de cette journée publié sur le site de leur lycée.

Mémoire partagée et parole combattante

LA MÉMOIRE DES MOTS

Année 2016, Sensibilisés par leur professeur d’espagnol Madame Annie Fiore, secondée de l’ensemble du corps enseignant, les collégiens de troisième cette année encore, apprennent à décliner « RÉSISTANCE, NON À LA GUERRE ET À L’OPPRESSION DES PLUS FRAGILES » par la poésie et le force des mots face au fascisme et à la destruction.

Dégustons ensemble ces poèmes écrits avec le coeur et la sensibilité de leur jeunesse.
Merci à toutes et tous d’avoir contribué au chant des humains, par vos paroles et votre sensibilité, faisant vôtre cette mémoire historique contre la fascisme.

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Guerra
Guerra
Redactar un poema sobre la guerra y la esperanza
Redactar un poema sobre la guerra y la esperanza
Infierno
Infierno
La Guerra
La Guerra
La Guerra 2
La Guerra 2
La Muerte…………La Vida
La Muerte…………La Vida
El miedo y el Terror
El miedo y el Terror
Poema sobre la guerra y la esperanza
Poema sobre la guerra y la esperanza
Pobre España
Pobre España
La Esperanza frente a la Guerra
La Esperanza frente a la Guerra

TRANSMETTRE POUR RÉSISTER

l’association mémorielle 24 août 1944 – La Nueve est composée de filles et fils d’Espagnols exilés politiques et de sympathisants qui s’efforcent de faire connaître l’histoire fraternelle de ces femmes et hommes qui voulaient vivre libres et égaux, et de mettre en évidence leur contributions à la lutte pour la libération, contre le fascisme européen.

Nous tentons d’expliquer, qu’en ces temps encore si proches, un peuple avait osé imaginer une société solidaire, égalitaire, une société de justice et de partage et qu’ils avaient commencé à lui donner vie. Que ces mêmes personnes n’ont pas hésité à se jeter à nouveau dans les combats lorsqu’il a fallu repousser le fascisme. Il nous semble de notre devoir envers les jeunes de faire resurgir ce passé, tremplin pour l’avenir, d’où le sous-titre que nous donnons à nos actions :

Transmettre pour résister

Dans ce cadre, nous souhaitons vous proposer plusieurs possibilités d’activités qui peuvent se présenter séparément ou se conjuguer, suivant votre gré, vos besoins et disponibilités. Nous pouvons envisager, dans le courant 2016, et au regard des échéances d’anniversaires du début de la Révolution espagnole et du début de la résistance qui a suivi, l’accueil en vos murs d’une ou de plusieurs de nos animations. Vous trouverez également ci-joint des fiches plus détaillées de ces propositions.

1. Des expositions

• « Les Républicains espagnols pour témoins » en 15 panneaux ; • « Les affiches de la révolution espagnole à l’exil des années 50 », modulable (une centaine d’affiches originales) ; • Les tableaux originaux du peintre Juan Chica-Ventura, « Des ruines de la guerre civile à la libération de Paris ». • «1910 – 2010, cent ans 100 ans d’anarchosyndicalisme » (1910-2010) en Espagne création de la CNT. Exposition en 20 panneaux téléscopiques .

2. Spectacles vivants

• Musique : Concert de Serge Utgé-Royo, né à Paris, fils d’exilés de la Guerre d’Espagne, interprète les chants de la mémoire sociale et ses propres chansons inspirées de son histoire et du parcours des siens : o « No Pasaran », chants de l’exil ; o « Mutins », pacifistes de partout, le chant de ceux qui disent non à la guerre, oui à la vie… • Théâtre : « Paroles de la Nueve » et « Paroles de résistant-e-s ! Mises en espace par Armand Gatti assisté de Jean-Marc Luneau et qui présentent des témoignages de combattants de la Nueve et des paroles de femmes et d’hommes exilés combattant-e-s de la liberté.

3. Documentaires suivis de débats (en présence des réalisateurs, si programmés en amont)

• « Je te donne ma parole » réalisé par Quino Gonzalez (52’) ; • « La Nueve », réalisé par Alberto Macquardt (52’) ; • « Le camp d’Argelès » réalisé par Felip Solé (55’) ; • « Il nous faut regarder » réalisé par François Boutonnet (52’) ; • « Federica Montseny et les femmes libertaires », réalisé par Jean-Michel Rodrigo (52’).

4. Colloque, conférences, débats

Pour chaque thème : choix d’un ou plusieurs intervenants spécialistes de la question. Les thèmes sont très ouverts ; nous vous donnons un aperçu (fiches jointes), qui peut s’adapter à vos programmes ou aspirations et se décliner conjointement : o La Guerre civile espagnole, le début de la Seconde Guerre mondiale ; o Engagement poétique : un peuple se poétise en résistance à la barbarie franquiste ; les poètes s’engagent ; o La « Retirada », l’accueil en France : camps de concentration ; o L’implantation des Espagnols en Afrique du Nord et les camps de réfugiés en Algérie ; o Les Espagnols dans les Forces Françaises Libres / La Nueve ; o La Résistance : le groupe Ponzán / le maquis des Glières… ; o Les compagnies et groupements de travailleurs étrangers (CTE et GTE) ; o Le STO (Service du Travail Obligatoire) : les Espagnols requis-déportés dans le Reich ; o Les antifascistes espagnols au camp d’Aurigny (organisation Todt) ; o Le rôle des femmes espagnoles dans la guerre et dans la Résistance ; o Le camp de Mauthausen, la résistance des Espagnols au camp, le devoir collectif de survivre; Restant à votre disposition et dans l’espoir d’avoir suscité votre intérêt, de pouvoir concrétiser avec vous un vrai projet participatif et citoyen , n’hésitez pas à nous contacter pour construire ensemble un projet de mémoire auprès de vos publics. PROFESSEURS DE COLLÈGE, DE LYCÉE, UNIVERSITAIRES, BIBLIOTHÈQUES, MUNICIPALITÉS, CENTRES D’ANIMATION………, N’HÉSITEZ PAS À NOUS RÉCLAMER NOTRE DOSSIER ET À NOUS CONTACTER.

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Exposition au 33 rue des Vignoles du 6 au 8 mai 2016

« Le 33 rue des Vignoles est un lieu marqué par l’histoire ouvrière et sociale de l’arrondissement.

Ce ne sont pas seulement les anarcho-syndicalistes espagnols exilés de la guerre d’Espagne qui y ont laissé une empreinte indélébile.
Ce n’est pas seulement le « 33 », l’association des « Pas sages », qui palpitent aujourd’hui au rythme du Flamenco, des réunions de la CNT et du 24 août 1944, des distributions de l’AMAP…

Au « 33 », il y a aussi des artistes.

Ceux reconnus, à demeure, et puis, ceux éphémères invités de Flamenco en France, de la CNT et de l’Association 24 Août 1944.
Ensemble, ils exposeront dans la grande salle du « 33 ».
Vernissage vendredi 6 mai, à partir de 19 h.
Venez nombreux !

Leurs oeuvres
Leurs oeuvres

TRANSMETTRE POUR RESISTER

SAMEDI 26 SEPTEMBRE 2015 – COLLOQUE ET DÉBATS

Il est 14 h… Des personnes arrivent régulièrement depuis plus d’une heure, effectuant une première visite de la salle et prenant au passage dépliants, journaux et communiqués mis à disposition : • Le 4 pages « Présentation » de l’association ; • Le 4 pages « Déportation » qui met l’accent sur les actes de solidarité entre déportés ; • Le « Programme été-automne 2015 », illustré de superbes photos ; • Le dépliant Colloque et concert de ces journées et du concert du 23/11 prochain… Sur la table suivante, on trouve : • Des livres, disques et DVD, • L’article sur « Les photographies de Mauthausen, aspects nouveaux d’une affaire célèbre » de David Wingeatre Pike, • Les exemplaires de plusieurs numéros du journal Le Proscrit, publication de la Fédération Nationale des Victimes et Resapés des Camps Nazis du Travail Forcé, ainsi que la brochure spéciale 70e anniversaire : « Un livre noir sur une période noire ». • La présentation du livre de M. Estivil, Les blancs il faut les manger crus, édit L’Harmattan … Sur les murs, les portraits des combattants antifascistes de la Nueve : les quatorze tableaux de Juan Chica Ventura sont là et trois nouveaux portraits sont venus rejoindre les autres : ceux de José Cortès et des frères Solé Miguel et Pedro, dont nos recherches ont permis de retrouver les fils et fille. Nous tenons à remercier chacun-e d’avoir mis à disposition ces publications et tableaux qui retracent des épisodes oubliés de la Seconde Guerre mondiale. 14 h 15, l’assistance se dirige vers la salle de cinéma où va avoir lieu le colloque…

« Faire attention à l’histoire que l’imposture se charge d’écrire », Chateaubriand, in Mémoires d’outre-tombe

Il était avec nous l’an passé…

La journée est dédiée à José Rocabert, père de Jean-Pierre, directeur de l’Espace « La Clef », qui nous accueille. José, qui était parmi nous en 2014, avec une mémoire très vivace et de la gourmandise plein les yeux, vient de nous tirer sa dernière révérence, doucement, sans faire de bruit… Jean-Pierre évoque son papa : « José, en 1940, était un très jeune homme pétri de justice et d’idéal, qui venait de subir une guerre terrible et se trouvait avec sa famille, démuni, dans un exil inhospitalier. Ses yeux s’écarquillaient d’incompréhension, lui qui aimait tant la vie et les humains. Pourtant, il a su réagir et s’engager pour sa liberté et la nôtre. Il a rejoint les maquis… À Angoulême, José et sa famille échappent à la déportation. Au début de l’année 1943, José, charbonnier dans la forêt de La Braconne, rencontre des jeunes, cachés dans des fermes, dans des cabanes, dans les bois. Ils avaient fui leur « réquisition » pour le Service du Travail Obligatoire (S.T.O). En mai 1944, il rejoint le groupe « Rico », participe à la libération d’Angoulême, puis, avec ce même groupe, il part sur la ligne de front de la poche de La Rochelle. Il terminera la guerre, affecté au 108 R.I… »

Daniel Pinos, membre du bureau de notre association, « ouvre » alors le colloque :

« Le peuple espagnol a entamé sa résistance armée face au fascisme international le 19 juillet 1936, alors que le monde entier s’imaginait en être encore aux négociations et aux arrangements avec les dictatures. Après 32 mois de résistance, vaincus sur leur terre, par le manque d’armement et de soutien et par la coalition des fascismes allemands, italien et portugais, venus s’entraîner sur la terre espagnole, les républicains espagnols s’exilent en France. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, malgré leur ressentiment pour les autorités françaises, ils s’engagent contre le fascisme, pour la liberté et associent leurs noms à ceux des libérateurs à Narvik, à Bir-Hakeim, dans le Vercors, sur le plateau des Glières, en Sicile, à Monte-Casino, en Normandie, à Écouché, à Paris, à Strasbourg, jusqu’au nid d’Aigle d’Hitler, à Berchtesgaden, et dans beaucoup d’autres lieux où fut versé tant de sang et où tant de vies furent fauchées. Tout au long de ce conflit, de septembre 1939 à mai 1945, beaucoup d’entre eux tomberont entre les mains des nazis. Quel sort est réservé à ces hommes et ces femmes arrêtés par la Wehrmacht, le gouvernement de Vichy, la SS ou la Gestapo ? Certains sont déportés dans des camps de concentration nazis, pour y être exterminés par le travail, d’autres sont requis, déportés, eux aussi, comme travailleurs forcés au profit du IIIe Reich. Nous vous proposons d’en savoir davantage sur les diverses formes qu’a revêtu l’emprisonnement des antifascistes espagnols durant la seconde Guerre mondiale, en participant à ces débats. » Frank Mintz, membre du bureau de notre association, nous invite à découvrir chaque thème du colloque :

• Les compagnies de travailleurs étrangers (CTE) et les groupements de travailleurs étrangers (GTE).

Ces travailleurs, pas seulement mais majoritairement espagnols, étaient utilisés, entre autres, pour la défense et le renforcement de fortifications existantes, telle la ligne Maginot. Cet échelonnement de forts souterrains, nids de mitrailleuses et de nombreuses lignes de fils de fer barbelés suivait avec une densité irrégulière, la frontière française, principalement franco-allemande. Elle existait en partie le long de la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et l’Italie. Marie Rafaneau-Boj, DEA d’histoire contemporaine, écrivaine. (Cf. texte en annexe) Témoignage sur le camp de Laon, rapporté par Serge Utgé-Royo, dont le père s’évada de ce camp.

• Les antifascistes espagnols au camp d’Aurigny (organisation Todt).

L’île anglo-normande d’Aurigny occupée par l’Allemagne nazie a servi d’implantation à quatre camps de concentration qui ont regroupé jusqu’à 5 000 prisonniers soumis à des conditions difficiles. Ils construisaient des blockhaus dans le prolongement du Mur de l’Atlantique. Les premiers internés venaient principalement des pays de l’Est ; il y avait aussi des républicains espagnols et de nombreuses autres nationalités, puis, à partir de 1943, des déportés raciaux et des déportés politiques de France. David Wingeate Pike, professeur émérite de l’université américaine de Paris, directeur de recherches à l’American Graduate School. (Cf. texte en annexe)

• Le STO (Service du Travail Obligatoire) et les Espagnols, dans les territoires du Reich.

En février 1943, le gouvernement Laval du régime du maréchal Pétain, instaure le STO pour les hommes des classes 1940, 1941, 1942. Si de fortes oppositions se manifestent, il y eut en France, entre 1943 et 1945, plus de 650 000 Français et étrangers, dont près de 40 000 antifascistes espagnols réquisitionnés sur le territoire français et livrés à l’Allemagne ou dirigés sur les chantiers de fortification de l’organisation Todt, le long des côtes françaises. Jean Chaize, président de la Fédération nationale des victimes et rescapés des camps nazis et du travail forcé, directeur de la publication Le Proscrit. Ramón Pino, fils d’un envoyé au STO, évadé.

• Le camp de Mauthausen, la résistance des Espagnols au camp, le devoir collectif de survivre.

Les Espagnols arrêtés par l’armée allemande au titre de P.G. (prisonniers de guerre) sont mis comme les soldats français dans les Frontstalags (camps de prisonniers installés sur les fronts de guerre). Mais pour les Espagnols, Hitler, vu le refus de Franco de les « récupérer », donne l’ordre de les regrouper et de les déporter dans le camp de concentration de Mauthausen, situé à proximité d’une localité autrichienne du même nom, à 170 km de Vienne. Ce camp existe depuis 1938, mais à partir de décembre 1941, il devient un des éléments-clé du système d’extermination nazi. Benito Bermejo, historien spécialiste de la déportation des Espagnols, venu de Madrid. Ensuite, trois enfants de déportés à Mauthausen : Jean Estivill, professeur d’histoire ; Jean-Marie Ginesta, professeur d’université à Orléans ; Véronique Salou-Olivares, Présidente de l’association « 24 août 44 », auteure de plusieurs ouvrages et d’une expo sur le parcours combattant, la captivité et l’exil des républicains espagnols… Deux autres intervenants devaient nous rejoindre : Ramiro Santisteban, ancien déporté du commando Poschacher, avait prévu d’être là pour témoigner : sa santé ne lui a pas permis d’assister à notre colloque ; nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Jean-Marie Winkler, universitaire, auteur de Château d’Hartheim ou l’antichambre de la solution finale. Souffrant, il n’a pas pu nous expliquer le prélude de la solution finale, initiée au Château d’Hartheim, et nous parler des victimes, entres autres des antifascistes espagnols venus du camp central de Mauthausen. Le colloque s’est achevé vers 18 h 45, avec un débat animé, reprenant l’ensemble des points traités. Puis, autour d’un verre amical, ont pu s’échanger impressions, félicitations, adresses et contacts, et s’ébaucher des projets communs autour de ces questions de mémoire… DIMANCHE 27 SEPTEMBRE 2015

PROJECTIONS EN PRÉSENCE DES RÉALISATEURS ET DÉBATS

Pour commencer, un rappel…

Le 27 septembre 1975 : date terrible où le dictateur moribond brandit encore la mort au bout de son bras sans force.

40 ans déjà que de jeunes hommes en pleine force de l’âge, des hommes amoureux de la vie et de la justice meurent sous les balles du dictateur. Nous ouvrons la journée sur un moment de recueillement pour ces compagnons de route, fauchés par la mitraille du franquisme. Daniel Pinos égrène les noms et l’âge de ces condamnés : 18 septembre 1975, la Cour de justice militaire de Madrid condamne à la peine de mort trois membres du FRAP (Frente revolucionario antifascista y patriota) et deux membres d’ETA. Un sixième détenu, José Fronfria, est condamné à vingt ans d’emprisonnement. Le 27 septembre 1975, l’ordre d’exécution est signé par Franco, moribond. À cause des protestations internationales, les condamnés sont fusillés et non garrottés, le jour-même. Les 3 militants du FRAP sont fusillés à Hoyo de Manzanares, Madrid : José Luís Sánchez Bravo, 22 ans, Ramón García Sanz, 27 ans, José Humberto Baena Alonso, 24ans. Les deux militants d’ETA : Juan Paredes Manot « Txiki », détenu à la prison Modelo de Barcelone, est fusillé au cimetière de Collserolla, dans les environ de la ville. Né en Extremadura, élevé en la gipuzkoana, localité de Zarautz, il a 21 ans ; Ángel Otaegi, 33 ans, natif de Nuarbe, Gipuzkoa, est fusillé à la prison de Burgos. S’ensuit une minute de silence. Les deux documentaires que nous avons choisi de présenter sont projetés successivement, en présence des réalisateurs. Ils racontent une histoire inconnue et nous laissent dans la tête la musique des voix de nos vieux compagnons, qui ont cru si fort à leur idéal de liberté que leurs mots résonneront encore longtemps, dans nos cœurs. À nous de transmettre l’écho de ces voix, souvent oubliées.

Camp d’Argelès – Documentaire-fiction de Felip Solé (55’)

En février 1939, la Catalogne espagnole est occupée par les troupes fascistes ; 465 000 réfugiés traversent la frontière, c’est la Retirada. Les autorités françaises font bâtir à la hâte un camp sur la plage d’Argelès-sur-Mer. À partir des témoignages de personnes qui ont vécu cet enfer et en recréant les situations que ne montrent pas les images d’archives, ce documentaire-fiction relate la vie quotidienne des réfugiés jusqu’à leur départ pour d’autres camps en septembre 1941, à la fermeture du camp d’Argelès, et relate la grande révolte des femmes du camp. C’est le premier et unique film consacré à ce lieu et à cette histoire. Félip Solé a réalisé de très nombreux documentaires. Né en 1948 à Lleida, en Catalogne espagnole, de parents instituteurs, il fait ses études aux Salésiens et à L’École Industrielle de Barcelone. En 1974, il s’installe en France, où il est refugié politique, et commence à travailler dans l’audiovisuel. À partir de 1978, il réalise plusieurs documentaires en free-lance, écrit des articles dans la presse spécialisée et donne des cours de réalisation en France et en Espagne. Travaille beaucoup avec la télévision catalane, TV Tres.

Je te donne ma Parole – Documentaire de Quino Gonzalez (52’)

Les républicains espagnols réfugiés en France nous donnent leur parole, dans le double sens de l’expression, d’un côté la transmission orale, de l’autre, le témoignage de vérité de leurs parcours : le combat pour la liberté contre le fascisme pendant la guerre d’Espagne, leur passage par les camps d’internement en France, leur participation active à la libération de la France, la lutte pour survivre dans les camps d’extermination allemands et la reconstruction de leur vie dans un exil sans retour de plus de 40 ans. Ils nous offrent l’opportunité de prendre la mesure de la force de l’idéal qui guida leurs pas jusqu’à nous et qui leur donne une vitalité exemplaire, le goût de la vie et de la dérision. C’est peut-être la dernière occasion d’entendre leur voix, de recueillir leur récit et de saisir cette parole donnée. Leur mémoire est mêlée à la poésie de Machado, Lorca ou Hernández et confrontée au dictionnaire de la langue française !… Quino Gonzalez est né en 1962 à Madrid. Après des études de réalisation cinématographique à Madrid, il travaille comme technicien dans la publicité, puis dans le département production, comme stagiaire, puis régisseur général, et enfin, premier assistant réalisateur. En 2004, installé définitivement à Paris, il se frotte à l’histoire de l’exil du peuple espagnol et s’aperçoit qu’une grande partie de l’histoire de son pays se trouve de ce coté des Pyrénées. Il décide de réaliser « Je te donne ma parole », son premier film documentaire. Après ces moments d’émotions, de sourires et de larmes, ces instants de partage, tout le monde se retrouve autour d’un sympathique buffet. Encore une fois, les conversations vont bon train dans la gaité et la bonne humeur, imprégnées de cette saveur d’amour de la vie que nous ont laissé les voix mutines de ceux que nous venons d’entendre. L’après-midi reprend avec la projection d’un témoignage : Henri Mélich, Itinéraire d’un militant libertaire espagnol, filmé par François Boutonnet, il y a quelques semaines, tout près de Perpignan, parce que « le voyage lui (faisait) un peu peur… » Henri y raconte son parcours, son arrivée en France, dans les camps de la Retirada, à 13 ans, sa volonté de prendre très rapidement part aux combats pour la Résistance, les combats contre la dictature, la librairie de Perpignan, plastiquée… Toute une vie de luttes pour la liberté… Un livre vient de paraître écrit par Henri et son petit-fils Romain, qui relate cet itinéraire « A chacun son exil, Itinéraire d’un militant libertaire espagnol… », éditions Acratie, 2014… François Boutonnet : né en 1951 à Perpignan, en 1983 il fonde l’Association Cinémaginaire, sorte de service public de proximité dans les Pyrénées Orientales, autour de l’image en mouvement. En 2006, il ouvre la coopérative de production cinéma Kalimago Films. Il réalise Urbi et Orbi, essai un roman philosophique à la première personne du singulier (2007), Il nous faut regarder (2009) Libres itinéraires de Jordi et José, de l’Espagne libertaire à l’exil et Dans la peau de l’ours, documentaire de création (2012). Depuis une dizaine d’années, il développe une recherche avec l’Université de Toulouse Le Mirail (ESAV) autour des rapports qu’entretiennent les Arts de la Mémoire et les Images en Mouvement. Et publie sa thèse de doctorat sous le titre de Mnémosyne aux éditions Disvoir en 2013. Ensuite, place au débat avec les deux réalisateurs. Chacun(e) veut savoir pourquoi, comment ces films ont germé dans leur tête, pourquoi tel a choisi la forme de la fiction ; on évoque le récit de la souffrance particulière des femmes détenues, violées qui resteront muettes très longtemps, tant il est vrai que l’horreur est indicible… La journée s’achève sur une note gaie avec le documentaire de 20’, réalisé par un autre compagnon de route, Carlos Belmonte, à partir des événements organisés par notre association pour le 70e anniversaire de la Libération de Paris, en août 2014 : colloque à la Bourse du travail, « Paroles de la Nueve » témoignages de combattants de la Nueve, mis en espace par Armand Gatti, avec Jean-Marc Luneau, à la Parole errante, et la belle marche du 24 août 2014, symbolisant l’an dernier, l’entrée des combattants de la Nueve dans Paris… Comme il est impossible de se quitter ainsi, l’association offre à tous les présents en guise de remerciements un nouveau « pot » convivial pour continuer à converser, échanger avec son voisin… Et on se donne aussitôt rendez-vous le lundi 23 Novembre 2015 au Vingtième théâtre pour le concert du Trio Utgé-Royo, « No pasarán ! » En ces temps de marées noires et bleues, et à l’aube du 80e anniversaire du début de la guerre d’Espagne, Serge Utgé-Royo reprend les chansons sociales et traditionnelles de sa mémoire espagnole, et y mêle les mots et les notes de sa propre histoire, gamin flamenco de la Révolution espagnole exilée… Léo Nissim, Jean My Truong et Jack Thysen, rejoignant le Trio pour l’occasion, accompagnent Serge aux piano, percussions et basses, dans ce répertoire d’espoir, d’amour et de révolte… Le concert sera précédé de lectures de textes de combattant(e)s antifascistes espagnol(e)s, mis en espace par Armand Gatti, avec le metteur en scène Jean-Marc Luneau. 20 h – Vingtième théâtre – 7, rue des Plâtrières – Paris 20e – Métro Gambetta ou Ménilmontant – Réservations : 06 12 25 52 85 Nos remerciements vont à toutes celles et ceux, grâce auxquels ces journées furent réussies, à celles et ceux qui sont venus les partager avec nous et nos pensées vont à celles et ceux qui n’ont pas pu nous rejoindre, pour diverses raisons, et se promettent qu’on ne les y reprendra pas et qu’ils seront présents la prochaine fois !

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José Rocabert, Jeune guerillero
José Rocabert, Jeune guerillero
Jean Chaize Président de la Fédération nationale des victimes et rescapés des camps nazis et du travail forcé, directeur de la publication Le Proscrit.
Jean Chaize Président de la Fédération nationale des victimes et rescapés des camps nazis et du travail forcé, directeur de la publication Le Proscrit.
La salle attentive
La salle attentive
Portrait de Jesus Pino
Portrait de Jesus Pino
Passaeport ORG TODT
Passaeport ORG TODT
Rapport de police Aurigny
Rapport de police Aurigny

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Pose d’un panneau historique

Madame Anne Hidalgo Maire de Paris Hôtel de Ville 75196 PARIS R Paris, le 28 juin 2015 Madame la Maire, Vous avez dédié un jardin aux Combattants de la Nueve, jardin situé dans le lieu même où ils ont achevé leur périple pour venir apporter leur aide précieuse à la Libération de Paris. Nous avons visité ce lieu après son inauguration. Et si le jardin est beau, l’emplacement bien choisi symbole de leur arrivée, la plaque indique seulement le nom de la Nueve, sans aucune explication. Beaucoup de passants se demandent ce que signifie ce nom. Il semblerait très utile d’apposer près de la porte à chaque entrée du jardin, un panneau historique, « pelle Stark », qui expliquerait la signification de cette plaque et resituerait la Nueve dans son contexte de Libération de Paris En cela, nous rejoignons la démarche de Mme Aurora Sarda-Omella, qui vous a écrit le 22 juin, pour formuler une requête dans ce sens. Nous vous proposons ci-joint un court texte explicatif et espérons qu’il vous aidera à réaliser ce projet. Nous restons à votre disposition pour le finaliser ensemble. Convaincus que vous serez sensibles à nos arguments, nous vous prions de croire, madame la Maire, en nos sentiments les meilleurs. Pour l’association 24 août 1944. Véronique Salou-Olivares, Présidente Copies : – Madame Catherine Vieu-Charrier, élue de la Mairie de Paris chargée de la Mémoire combattante. – Madame Aurora Sarda-Omella

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