Alberto Marquardt, réalisateur du film La Nueve, nous a fait le plaisir et l’amitié de nous consacrer toute sa journée. Ainsi Alberto, Aimable et Véronique ont investi l’espace de la salle polyvalente du lycée, dès 8h30. Les élèves des premiers cours étaient déjà là, secouant la torpeur de la nuit. Première projection de La Nueve, ces oubliés de l’Histoire, suivie d’un débat avec les élèves et les professeurs. Au cours de cette journée deux autres projections ont eu lieu, chaque fois de nouveaux élèves, de nouvelles questions. Beaucoup ont exprimé de la surprise devant de tels événements jamais abordés dans les livres d’histoire utilisés par l’éducation nationale. Ils étaient face à une partie de l’histoire totalement méconnue à la plupart d’entre eux. Et bien que timidement, les lycéens étaient poussés par la curiosité et l’envie d’en savoir plus sur le parcours de ces hommes, si touchants. Beaucoup de jeunes ont remarqué combien, les deux témoins, au crépuscule de leur vie, avaient conservé intact leur idéal de liberté.
Ils ont également voulu connaître les motivations d’Alberto Marquardt à réaliser ce film. Alberto, qui est un réfugié argentin ayant fui la dictature de Videla, [[((1925-2013), Il était le cerveau du coup d’Etat militaire qui a instauré la pire dictature qu’ait connue l’Argentine (1976-1983). À la tête d’une junte représentant les trois forces armées, Videla a remplacé à la présidence de la République Isabel Peron, la veuve du général Juan Domingo Peron, mort en 1974)]] expliqua son regard d’homme libre sur l’histoire de la société, ses relations étroites avec l’Espagne sa compagne étant espagnole et ses enfants également mais aussi sa sensibilité de cinéaste, son envie de laisser traces de ces hommes et ces femmes qui, de par le monde, s’élèvent contre l’injustice et pour la fraternité. Dans la salle les professeurs ont disposé l’exposition pédagogique avec des affiches et des poésies écrites tantôt par de grands noms de la poésie tels : Lorca ou Machado, tantôt par des poètes anonymes et humbles durant la révolution espagnole. Les photos des hommes de la Nueve étaient accrochés en hauteur tout autour de l’agora, ce qui donnait un effet très impressionnant à leur regard.
Bravo à ces professeurs qui ont déployé tant d’énergie pour organiser l’emploi du temps de 12 classes sur une journée afin que ce film soit vu par près de 450 élèves au total. Nous en sommes restés ébahis et admiratifs.