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Auteur/autrice : 24 aout 1944

Piquet de grève

Il y a 90 ans, la révolution d’octobre 1934 dans les Asturies

Octobre 1934

Révolution d’octobre 1934, insurrection dans les Asturies.

 

À Madrid, le mot d’ordre lancé par les dirigeants socialistes est une grève générale pacifique, alors que la population ouvrière et paysanne est prête à l’insurrection totale et réclame des armes. Débordant les consignes de leurs dirigeants, les grévistes occupent des positions stratégiques dans la capitale. La garnison madrilène semble plus favorable aux insurgés qu’au gouvernement, ce qui aurait dû assurer la victoire populaire. Mais les représentants socialistes, qui ne souhaitent que le remplacement des ministres de la CEDA, vont faire marche arrière et provoquer l’échec du mouvement, faute de direction.

À Barcelone, Lluís Companys, président de la Généralité catalane, proclame « l’État catalan dans la République espagnole ». Mais, faute d’unité au sein des syndicats ouvriers et des partis populaires, là aussi, la révolte tourne court et la répression de l’État central fait quarante morts. Le gouvernement catalan est arrêté et son président condamné à mort (peine commuée en prison à perpétuité, dont il sortira gracié par le Frente Popular, en 1936).

Dans les Asturies, les mineurs sont à la pointe du soulèvement. La force du mouvement résidant dans le fait que les partis et les syndicats sont unis, l’UGT et la CNT forment lUHP (Uníos, hermanos proletarios, Unissez-vous, frères prolétaires). La résistance et l’organisation du mouvement amènent l’édification d’une « commune » asturienne. Elle prend en main tous les aspects de la vie sociale, industrielle et politique. 50 000 mineurs, armés de dynamite, après avoir pris le contrôle du bassin minier, assiègent les casernes et les points névralgiques de la capitale régionale, Oviedo, ainsi que l’usine d’armement Trubia. Mais ils ne parviennent pas à prendre la caserne principale où sont stockées les munitions. Lorsque le gouvernement central envoie les généraux Goded et Franco mater la rébellion asturienne, désormais isolée, le comité provincial de l’alliance ouvrière annonce la liquidation du mouvement, le 11 octobre. Mais les insurgés décident de continuer la lutte face à la Légion du colonel Yagüe et les troupes marocaines. S’ensuit une répression atroce, qui ne s’arrête pas aux seuls insurgés mais touche toute la population (plus de 2 000 morts, 3 000 blessés et des milliers de prisonniers et de déportés). La police justifie cette sanglante opération en prétextant un armement important des mineurs (90 000 fusils, 33 000 pistolets, 330 000 cartouches, 10 000 caisses de dynamite et 30 000 grenades), alors que les fusils des insurgés n’avaient pratiquement pas de munitions.

 

Déroulement des évènements :

1er janvier 1934. Le gouvernement Lerroux revient sur la réforme agraire, sur l’enseignement religieux et sur les pensions des prêtres. Il amnistie les hommes politiques de droite sanctionnés par le gouvernement Azaña.

3 février 1934. Largo Caballero rassemble un comité révolutionaire. Il dit très fort que les ouvriers ne peuvent se contenter de défendre une démocratie bourgeoise et prône une révolution par la violence. Tandis qu’Indalecio Prieto, socialiste également, la combat avec vigueur, malgré la réserve prudente des dirigeants du PCE, tel José Diaz, secrétaire général.

31 mars 1934. Accords secrets entre Mussolini et les monarchistes espagnols pour l’envoi d’armes et d’argent aux nationalistes, en vue du renversement de la république. Le Duce promet une aide de 1 500 000 pesetas, 20 000 fusils, 200 mitrailleuses, 20 000 grenades[1].

Juin 1934. Grève générale dans tout le pays, réprimée par Salazar Alonso, membre du Parti radical, conseiller et président de la députation de Madrid, ferme partisan de l’ordre, nommé au ministère de l’Intérieur dans le gouvernement Lerroux. Des maires de village sont également arrêtés.

Été 1934. Marche des femmes espagnoles contre la faim.

4 octobre 1934. À Barcelone, Lluís Companys proclame « l’État catalan de la république espagnole ». Répression de l’État central : 40 morts, arrestation du gouvernement catalan et de son président, qui sera condamné à mort (la peine sera commuée ultérieurement en détention).

5 octobre 1934. Dans les Asturies, les mineurs sont à la pointe du soulèvement, les partis et les syndicats sont unis, l’UGT et la CNT forment lUHP.

8 octobre 1934. Arrestations à Madrid et à Barcelone des dirigeants politiques et syndicaux de la rébellion.

10 octobre 1934. Franco et Goded sont appelés par le gouvernement pour mater la rébellion. Franco expédie la Légion du colonel Yagüe et les troupes marocaines. S’ensuit une répression meurtrière envers les populations.

12 octobre 1934. Le mouvement révolutionnaire est étouffé : plus de 2 000 tués, 3 000 blessés et 15 000 à 30 000 prisonniers ou déportés[2].

27 décembre 1934. Le prolétariat espagnol est un des plus puissamment organisés d’Europe avec celui d’Allemagne. Le journal espagnol ABC publie la répartition des adhérents des organisations ouvrières espagnoles. CNT : 1 577 000 adhérents, UGT : 1 444 000 adhérents, PSOE : 200 000 adhérents, PCE : 13 000 adhérents.[3]

ATTENTION: Pour ceux qui lisent le castillan nous vous invitons à vous rendre sur le site de LQSOMOS et de prendre connaissance de l’article dont sont extraite les photos :

Octubre de 1934: Revolución de Asturies

[1] La révolution et la Guerre d’Espagne, p. 317, Pierre Broué et Émile Témime, Éditions de Minuit, Paris, 1961.

[2] Ibid, p. 50.

Histoire de la Guerre civile d’Espagne, p. 26, Gabriel Jackson, Éditions Ruedo Ibérico, Paris, 1974.

[3] Archives du journal ABC.

Appel pour le film : HOMMAGE A LA CATALOGNE

Le réalisateur Frederic  Goldbronn, qui entre autre a fait découvrir à un vaste public la Maternité d’Elne, lance un appel à participation pour son nouveau film dont vous avez les détails ci-dessous.

Il nous semble important que ce documentaire soit réalisé. AIDEZ LE !

Appel à financement participatif pour terminer le film :

HOMMAGE A LA CATALOGNE

Un voyage au cœur de la  révolution et de la guerre d’Espagne
avec l’écrivain George Orwell
et les opérateurs de prise de vues de la CNT

Adaptation cinématographique de Frédéric Goldbronn, avec la voix de Bruno Podalydès et les musiques originales de Catherine Delaunay (clarinettes), Bruno Ducret (violoncelle, guitare), Tony Hymas (piano) et Guillaume Séguron (contrebasse). Production Les Films d’Ici.

Tous les détails sur le film et les modalités de financement participatif sur :
https://faisonsvivrelacommune.org/hommage-a-la-catalogne/

 

Activités d’automne au Centre Toulousain de Documentation sur l’Exil espagnol

Chers adhérents, chers amis

Nous reprenons nos activités après une  pause estivale en espérant que vous avez tous passé un bel été et que vous êtes prêts à nous accompagner dans les prochaines activités de l’association.

Vous pouvez retenir les dates suivantes :

– le 5 octobre à 15h au Musée de la Résistance à Toulouse ( au 52 allée des demoiselles) et dans la continuité de l’exposition « Anatomie du franquisme » (qui se tient actuellement au Musée, le CTDEE propose une intervention sur

« Le franquisme vu depuis Toulouse à travers les dessins de Joan Call ».

– le 23 novembre à la Maison des Associations de Toulouse nous vous proposons une nouvelle journée du livre de l’exil espagnol. Le programme vous en sera communiqué ultérieurement.

Plus d’informations sans les pièces jointes.

Bien cordialement et à bientôt

Le Bureau du CTDEE

 

Projection: LA DICTATURE FRANQUISTE EN PROCÈS

 

Affiche La dictature franquiste en procès
Affiche La dictature franquiste en procès

À ce jour, les crimes commis par la dictature franquiste demeurent impunis. La tentative, en 2008, du juge Baltasar Garzón a échoué, le magistrat ayant été accusé d’avoir enfreint la loi d’amnistie de 1977. Votée lors du processus de transition démocratique, celle-ci devait permettre la libération des prisonniers politiques, mais signifiait aussi l’amnistie pour les responsables de la répression. En 2010, l’Argentine a intenté un nouveau procès pour «génocide et crimes contre l’humanité», fondé sur le principe de compétence universelle. Contraintes au silence pendant des décennies, les victimes ont aujourd’hui la possibilité de documenter le «nettoyage social» opéré

La projection sera suivie d’un débat

Au cours de ce débat,  nous vous proposons d’établir le bilan de ce 80e anniversaire de la Libération de Paris, de la place des républicains espagnols, engagés dans ce combat.

Le mercredi 25 septembre 2024 à 19h

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas

75019 Paris

Entrée gratuite

Bus : 20/

métro ligne 11

La tuerie de Lacazasse

La tuerie de Lacazasse [1]

« Avec le temps, la fable grossit et la réalité se perd » (déclaration de Voltaire dictionnaire philosophique à l’article Histoire.)

Et les choses en sont restées là. Notre équipe d’enquêteurs s’est saisie de cette affaire pour tenter de faire toute la lumière sur les responsables de ce drame. Cela les a conduits aux archives départementales de l’Ariège à Foix, aux archives de la Gendarmerie nationale déposées à Vincennes et enfin à Manresa (Barcelone) d’où provenait la famille Roy.

Sur un document de la Junte Espagnole de Libération, adressé aux autorités françaises et daté du 4 novembre 1944, nous extrayons les renseignements suivants :

Le samedi 15 juillet 1944 à dix heures et demie du soir, un groupe de membres de la UNE fait irruption dans le logement de l’espagnol Ricardo Roy, situé dans le village de la Cazaza, près de Castelnau-Durban (Ariège) et oblige le beau-père de Roy à ouvrir la porte. Peu après, à l’intérieur de la maison, ils ont assassiné le beau-père de Roy, la femme de Ricardo Roy  et leurs deux petites filles âgées respectivement  de 6 ans et de 8 jours et trois autres espagnols nommés García, Gracia et Soler, amis de la famille, qui étaient présents. Tous étaient membres de la CNT. Ricardo Roy a échappé à la tuerie parce qu’il était absent. D’après ses déclarations, on lui avait enjoint à plusieurs reprises l’ordre de rejoindre la UNE, comme il a refusé, on l’a menacé de mort et les hommes de la UNE ont perpétré le crime que nous dénonçons. (p.21)

La trace de ces assassinats n’existe nulle part, sauf dans la mémoire de témoins, puisqu’il n’y a aucune tombe au cimetière et pour certaines victimes aucune mention sur le registre des décès.

Du coup, Angel Carballeira, fils d’exilé de la première génération et chercheur acharné de la vérité historique, notamment au sein du CTDEE (Centre Toulousain de Documentation sur l’Exil Espagnol) a pris en charge de mener une enquête approfondie sur cette exécution sommaire. « Nécessité pour l’histoire de rapporter le plus rigoureusement possible cet événement pour éviter qu’il ne tombe dans les poubelles de l’histoire. »

 

[1] Lacazace, actuellement orthographié Lacazasse, est un hameau dépendant de la commune de Castelnau-Durban qui fait partie du Couserans, partie occidentale et montagneuse du département de l’Ariège.

Choisy le Roi fête les 80 ans de la libération de Paris

 

La ville de Choisy Le Roi fut un lieu d’accueil de Républicains espagnols en exil. Certains d’entre eux s’y installèrent pour continuer de vivre et rester fidèles à leur engagement idéologique.

C’est à travers le parcours atypique de deux d’entre eux, Martin Bernal et José Cortes que la médiathèque et l’association 24 Août 1944 ont choisi de rendre hommage à ces valeureux combattants de la Liberté. Ces deux Choisyens des années d’après-guerre nous ont légué des tranches de vie à partager encore aujourd’hui. Une exposition basée en partie sur des souvenirs familiaux sera présente dans la salle de projection de la cinémathèque.

Tous deux enrôlés dans la Nueve de la 2e DB, 9e compagnie dans laquelle le commandement se faisait en espagnol. Ces Espagnols, essentiellement des anarchistes, des socialistes, des communistes et des républicains, allèrent à la rencontre d’autres Étrangers et de Français qui refusaient d’obéir à la politique de Pétain. Tout comme Manuel Fernandez et Luis Royo, « héros » du film d’Alberto Marquardt, leur dénominateur commun était de lutter contre le fascisme.

Le film d’Alberto Marquardt nous permet de savoir d’où viennent ces fiancés de la Liberté, leur expérience de la guerre dans leur propre pays, contre les troupes du général Franco mais aussi contre les troupes et le matériel envoyés par Hitler et Mussolini. Et il nous explique également leur épopée au sein de la 2e DB.

80e anniversaire de la Libération de Paris, Hommage à la Nueve

Jeudi 22 août 2024.

À 15h, ce fut l’inauguration de l’exposition de Portraits, peints par notre ami, artiste et membre fondateur de notre association Juan Chica-Ventura.

Nous avions le souci de parler et d’évoquer la colonne Dronne, composée de républicains espagnols mais pas uniquement. Aussi, avons-nous engagé une démarche avec le Musée de la libération de Paris, et sa directrice, Sylvie Zaidman, la fondation de la 2e DB, par la présence de son président le général Jean-Paul Michel, le Comité parisien de la Libération de Paris avec Guy Hervy, l’ACAGL14 (Association des Commerçants et Artisans, de l’Avenue du Général Leclerc à Paris 14ème) représentée par Thierry Véron sous l’appellation informelle de CAP80.

Cette année anniversaire devait à notre sens à tous être marquée par un récit au plus proche de la réalité historique. Notre pari était d’honorer les républicains espagnols de la Nueve, engagés dans l’avant-garde de la 2e DB mais également tous ceux qui ont fait partie de cette fameuse colonne Dronne. À savoir: plus d’une vingtaine de nationalités étaient présentes dans ce détachement, et les uns comptaient sur les autres, avec une grande confiance, pour atteindre l’objectif fixé : se rendre à l’Hôtel de Ville de Paris, pour avertir le Conseil National de la Résistance de l’arrivée imminente des troupes alliées (en l’occurrence la 2e DB, dès le lendemain 25 août).

Ils accomplirent leur mission haut la main, ce 24 août 1944 et nous fîmes de même ce 22 août 2024. Plus d’une cinquantaine de personnes se sont pressées dans la salle Antoinette Sasse du Musée de la Libération de Paris, pour saluer ce travail, et écouter le Général Michel rappeler bien haut, le rôle de chacun et celui particulier de cette colonne, actrice incontournable de la victoire à Paris, par le moral qu’elle a contribué à redonner aux Parisiens.

Cette exposition est visible du 22 août au 20 septembre au Musée de la Libération de Paris, Place Denfert Rochereau 75014 Paris.

Intervention de Sylvie Zaidman , directrice du Musée de la Libération de Paris, © Eduardo Cuna

 Puis nous avons récupéré la Charanga Ventolín  à la gare Montparnasse, direction 33 rue des Vignoles. Inutile de préciser que la soirée fut très animée et fraternelle.

 

Vendredi 23 août 2024

Ce jour fut le jour musical :

Dès le matin, nous avons tous filé à la Halle des Blancs Manteaux, pour installer et los Musicos pour répéter. Une ancienne halle de marché, en pierre, haute de plus de 15 m, et très large. Tout à coup nous avons craint de ne pas pouvoir la remplir correctement. Mais bientôt, à l’heure dite de cet événement musical inédit, nous avons réalisé qu’il n’y aurait peut-être pas assez de chaises ! En effet, près de 400 personnes se sont retrouvées sous cette halle afin d’écouter et voir ce spectacle :

LE PEUPLE ESPAGNOL, DE LA 2e RÉPUBLIQUE À LA LIBÉRATION DE PARIS

Composé d’images fortes de l’époque, de poèmes et de chansons de lutte et de résistance que chantait le peuple espagnol. C’est le souvenir et l’hommage aux républicains espagnols en exil, et à ceux qui ont donné leur vie pour défendre la liberté, la justice et l’égalité. Nous voulons de cette manière revendiquer « leur mémoire pour qu’ils ne soient pas recouverts par l’infamie de l’oubli », ce qui n’a pas encore été totalement réparé en Espagne.

Un vrai délire, un franc succès. La salle, debout, a entonné les chants en chœur.  De nombreux assistants de tous âges pleuraient à l’évocation musicale de celles et ceux qui les ont bercés de leur espoir, de leur dignité et de leur idéal. Nous pouvons qualifier cette soirée de Grande Soirée, avec une grande émotion. Et pour notre association ce fut une réussite au-delà de nos espérances.

El Cant dels ocells de Pablo Casals clôtura cette soirée mémorable ©Eduardo Cuna

Samedi 24 août 2024

À 11h, Dévoilement d’une plaque à la Poterne des peupliers, indiquant que la colonne Dronne est entrée dans Paris à cet endroit.

(cette plaque voulue par Jean Rol-Tanguy membre du Comité Parisien de Libération fils de Rol-Tanguy, a été malheureusement inaugurée sans lui à cause de son décès brutal)

C’est le premier rendez-vous qui regroupe toutes les composantes de CAP 80 (Le Comité Parisien de Libération, la direction du Musée de la Libération de Paris, la Fondation des anciens de la 2e DB, l’association 24-Août-1944) et les représentants de la mairie de Paris et mairie du 13e.

Ce passage de la colonne Dronne par ce chemin est à la fois contesté par certains historiens et attesté par Guy Hervy, du Comité Parisien de la Libération et enfant du quartier. Il  en a toujours entendu parler et se souvient des commémorations organisées par les gens du quartier les 24 août de sa jeunesse. Il est certain qu’un petit film de quelques secondes a été réalisé par un habitant du lieu, sans avoir pu encore mettre la main dessus.

Mais en outre il existe l’enregistrement d’archives radio dans lequel on entend Pierre Schaeffer annoncer cette entrée à la Poterne des Peupliers.*

Ce document sonore, nous a été aimablement transmis par Carmen Góngora-Blanc, historienne de la Nueve.

https://www.youtube.com/watch?v=g5ul1jfO4B8&t=81s  à 1.12/1.22’

Après le discours de Jérôme Coumet, maire du 13e arrondissement, Guy Hervy s’est exprimé justement sur cette entrée, et ce souvenir vivace qu’ont entretenu les habitants du 13e tant qu’ils ont pu.

Madame Laurence Patrice, élue de la mairie de Paris, adjointe à la maire chargée de la mémoire combattante, s’est exprimée au nom de la mairie et en tant que chargée de faire vivre et de transmettre l’histoire de la ville.

Intervention de Laurence Patrice, adjointe à la maire de Paris, chargée de la mémoire combattante ©Eduardo Cuna

Puis La Charanga Ventolín a entamé des chants de la révolution espagnole, © Eduardo Cuna:

 

18H30: L’organisation de la commémoration officielle aux Républicains espagnols de la Nueve ce 24 août a été passablement perturbée par un orage et de fortes bourrasques de vent ; il a fallu décaler d’une grosse heure l’événement. Heureusement La Charanga Ventolín de Gijón, présente à nos côtés et toujours prompte à entonner des airs joyeux et révolutionnaires, issus de la guerre d’Espagne, a saisi ses instruments et a charmé l’assemblée sous le porche d’une galerie. La musique a pris toute son ampleur à tel point que lorsque la cérémonie a commencé, le public a eu du mal à s’arracher à ce mini concert improvisé.

Cérémonie officielle :

Intervention d’Ariel Weil, maire de Paris centre où se déroulait l’hommage; Il fit un rappel historique et surtout insista sur l’urgence actuelle de combattre les idées fascistes en rappelant ces moments d’histoire.

Intervention de l’association 24 Aout 1944, cette année nous avons lu un mot d’Edgar Morin, notre président d’honneur.  Puis  nous avons souhaité souligner que malgré la participation des Républicains espagnols à la victoire contre le fascisme, ils étaient restés dans le camps de vaincus puisque Franco, toujours au pouvoir, a continué à assassiner les forces vives de la démocratie espagnole et à sa mort, le régime monarchique installé n’a toujours pas été élu par le peuple espagnol, les crimes du franquisme sont restés impunis. Nous avons également évoqué le 8 mai, date choisie par le gouvernement socialiste d’Espagne, pour honorer l’exil, en affirmant que le 8 mai ne pouvait être que républicain et sous les couleurs rouge/jaune/violet de la république.

Ensuite est intervenu M. Angel Víctor Torres Pérez, Ministre de la politique territoriale et de la mémoire démocratique. Après une évocation historique, il a déclaré :

« Hoy, en este recuerdo a la Nueve, muy especial, puesto que se cumplen ocho décadas de la gesta, tengo la satisfacción de anunciar que el Gobierno de España declara el jardín de la Nueve como el primer lugar de Europa fuera de España, lugar de memoria, de acuerdo con la ley de la memoria democrática. »

« Aujourd’hui, avec ce très spécial hommage à la Nueve, puisqu’il se déroule huit décades après l’événement, j’ai la satisfaction d’annoncer que le gouvernement d’Espagne déclare le Jardin de la Nueve [de Paris] comme le Premier lieu de mémoire hors d’Espagne, en accord avec la loi de Memoria democrática. »

Anne Hidalgo comme tous les ans a clos cet hommage par une intervention de rappel historique, notamment sur la façon dont la Mairie de Paris s’est emparée de cet épisode depuis 2004, avec Bertrand Delanoé. Au demeurant elle n’a pas manqué de rappeler le rôle essentiel des étrangers dans le combat pour la liberté et contre le fascisme. Elle conclut son discours par un « ¡Viva la Republica ! » très apprécié.

Discours d’Anne Hidalgo, maire de Paris ©Association 24 -Août-1944, Richard Prost /Felip Solé

Le traditionnel dépôt de gerbe a suivi. Puis tout le volume de l’esplanade s’est empli des chants et musique de la Charanga (fanfare). Et là, nous avons vu les représentants du gouvernement espagnol, et les autres officiels, au garde-à-vous pour écouter l’Hymno del Riego (hymne de la 2e République espagnole) encadrés par une forêt de banderas republicanas.

Après trois chansons, nous sommes partis en cortège et en musique rue de Rivoli pour atteindre l’Hôtel de ville. Sur notre passage les gens sortaient des cafés et venaient se renseigner sur qui nous étions et ce que nous faisions. Plus d’un ont appris ce 24 août que des Espagnols républicains exilés, avaient pénétré les premiers dans Paris au sein de la colonne Dronne pour aider à sa libération.

Un moment savoureux, filmé par Aimable

https://youtu.be/BLL0P_3ZWLU

Il était 21h22 quand nous avons atteint la mairie à la même heure que nos anciens 80 ans plus tôt.

La magnifique commémoration s’est arrêtée là, pour cette journée.

Dimanche 25 août 2024

Nous avons entamé notre jour avec un rendez-vous au square du serment de Koufra où nous étions tous invités au magnifique pique-nique organisé par l’ACAGL14, avec l’aide du MIN de Rungis.

C’est dans ce square qu’est arrivée une délégation du gouvernement espagnol, conduite par le secrétaire d’état à la Mémoire démocratique, Fernando Martinez. À notre grande surprise, ils venaient remettre une médaille à la Charanga Ventolín et une autre à notre association. Cette pièce d’argent a été créée spécialement à l’occasion des 80 ans de la Libération de Paris et de l’honneur fait aux républicains espagnols de la Nueve.

Vers 15h 30, après avoir franchi tous les obstacles policiers, la fanfare et les descendants de républicains ainsi que leurs amis placés en tête du défilé des reconstituteurs ont remonté l’avenue de la Division Leclerc vers Denfert-Rochereau.

Quelle surprise pour les très nombreux spectateurs de voir cette forêt d’un drapeau tricolore que, pour la plupart, ils ne connaissaient pas. Tout en marchant il nous a fallu expliquer ce qu’il était et ce que signifiaient les couleurs de la république espagnole en tête de ce défilé.**

Nous mesurons ce que ce parcours en tête, brandissant las banderas republicanas, signifie pour les descendants des exilés, absents ou présents.

80 ans après, c’est la première fois qu’une telle chose se produit. C’est une victoire magnifique en l’honneur des hommes de la Nueve et de ce qu’ils représentent emblématiquement pour l’exil républicain.

* *Cette position en tête du défilé, nous la devons à Thierry Véron de l’ACAGL14 et au général Jean-Paul Michel de la fondation de la 2e DB. Nous y sommes restés jusqu’à la fin du parcours, place Denfert-Rochereau.

Les photos sont celles de  Yan, Stéphane, Felip, Richard, Juan, Kiko, Alain  et celle de Jean-Pierre.

Note de précision sur la photo de l’article Nueva España: Il y est dit que Manuel Fernandez était membre de la Nueve, ce qui est une information inexacte et pourtant répandue parmi les associations de mémoire sur l’exil des républicains espagnols.  Il ne figure pas dans les listes des archives de la Nueve, mais comme membre de la CA3 et il déclare lui-même dans le livre (p268)  « La Nueve 24-Août-1944″ d’Evelyn Mesquida:  » Moi, j’étais à la 11e compagnie du bataillon (3e bataillon du régiment de marche du Tchad) et de là on m’a envoyé à la CA3, compagnie d’accompagnement et d’appui de la Nueve. En réalité, on était toujours ensemble. » La CA3 était chargée des armes lourdes et était composée de beaucoup de républicains espagnols.  ……

25 Août 2024; Les 80 ans de la libération de Paris: la cérémonie générale

Vous pourrez nous rejoindre avec votre pique-nique, au square Koufra (Pte d’Orléans) ou suivre à partir de 15h45, le défilé auquel participe la fanfare, La Charanga Ventolin, de la Porte d’Orléans à la Place Denfert-Rochereau.

Là, un grand écran sera installé pour celles et ceux qui souhaiteront suivre les discours officiels.

Cette journée clôturera l’hommage rendu aux libérateurs de Paris. Eux ont continué leur route jusqu’au nid d’Aigle de Hitler avec beaucoup de difficultés et de pertes humaines en Alsace, région de durs affrontements qui modifia beaucoup la composition de La Nueve. C’est là qu’elle devint franco-espagnole.

 

Nous comptons sur votre présence et soutien pour ces 4 jours intenses (du 22 au 25 août) , d’hommages aux républicains espagnols combattants de la Liberté.

24 août 2024; les 80 ans de la Libération de Paris : Hommage aux antifascistes espagnols de la Nueve

Cette année, nous entamerons l’hommage à la Nueve et à la colonne Dronne, en nous retrouvant à 11h à la poterne des Peupliers Paris 13e, pour le dévoilement de la plaque qui indique que la colonne est entrée dans Paris par ce chemin:

à l’angle de la rue Brillat-Savarin et de la rue des Peupliers, devant le pont de la petite Ceinture.

Bus 67 —place de Rungis par la rue Brillat-Savarin (300m),

Bus 57  — Poterne des Peupliers.

Tram T2 — Poterne des Peupliers.

 

Ensuite pour les 80 ans de la Libération de Paris, la cérémonie se déroulera comme en 2014 sur l’Esplanade des Villes Compagnons de la Libération. Nous serions heureux de votre présence, afin d’évoquer ensemble les enseignements d’un passé de 80 années, pour le futur de nos sociétés.

À l’issue de la cérémonie, nous nous dirigerons en cortège, précédé de la Charanga Ventolin, vers l’Hôtel de Ville. Nous ferons la jonction avec les autres fanfares, avenue Victoria, pour entrer sur le parvis de l’Hôtel de Ville.

Là, les fanfares joueront ensemble, puis nous aurons un extrait du documentaire nouvellement réalisé par la Mairie de Paris, sur le témoignage de personnes ayant vécu ces moments incroyablement intenses de la Libération de Paris

Vous pouvez aussi nous rejoindre à 19h30 sur le parvis de l’Hôtel de Ville** de Paris, pour le moment musical et  la projection d’un court métrage de la parole des témoins de la Libération.

La mairie de Paris organise à la suite un bal populaire sur les airs en vogue à la Libération.

*métro Sully Morland, ligne 7

**métro Hôtel de Ville, lignes 1 & 11

 

homenaje a los antifascistas españoles de la Nueve 

(9ª compañía del 2º DB-Leclerc),

El sábado, 24 de agosto de 2024, a partir de 17h30

Explanada des Villes Compagnons de la Libération

Quai Henri IV Paris 4* (frente al n°38)

 Esta año, por los 80 años de la Liberación de París, la ceremonia tendrá lugar en la Explanada des Villes Compagnons de la Libération. Nos honraría con su presencia, con el fin de evocar juntos las enseñanzas de un pasado de 80 años para el futuro de nuestras sociedades

Al final de la ceremonia, encabezaremos la marcha, precedidos por la Charanga Ventolin, hacia el Ayuntamiento. Nos reuniremos con las demás bandas en la avenida Victoria para entrar en la explanada del Hôtel de Ville.

Allí, las bandas tocarán juntas, seguidas de un extracto del nuevo documental producido por el Ayuntamiento de París, basado en los testimonios de personas que vivieron aquellos momentos increíblemente intensos de la Liberación de París.

También podrá unirse a nosotros a las 19.30 horas en la explanada del Hôtel de Ville** de París, para asistir al momento musical y a la proyección de un cortometraje con las palabras de testigos de la Liberación.

A continuación, el Ayuntamiento de París organizará un baile popular con melodías populares durante la Liberación.

*métro Sully Morland, ligne 7

**métro Hôtel de Ville, lignes 1 & 11

23 août 2024; les 80 ans de la Libération de Paris : LE PEUPLE ESPAGNOL DE LA 2e RÉPUBLIQUE À LA LIBÉRATION DE PARIS

La Soirée Républicaine est un spectacle poétique musical qui raconte les progrès de la 2ème République espagnole, arrêtée par le soulèvement militaire du 18 juillet 1936. Les militaires séditieux ont eu l’aide de Hitler et Mussolini ; la République, malgré une résistance héroïque et privée d’une aide internationale efficace, finit par succomber après trois années de guerre.

Le spectacle raconte comment des centaines de milliers d’espagnols ont fui, la plupart vers la France, où après être passés par les camps de concentration et les compagnies de travailleurs étrangers, se sont ralliés à la Résistance pour lutter contre le fascisme qui dominait l’Europe. Et ces républicains espagnols -nombreux dans la Nueve, une compagnie de la 2ème Division Blindée du Général Leclerc– entrent les premiers à Paris, arborant sur leurs blindés des noms de batailles célèbres de leur guerre civile et des drapeaux républicains espagnols.

Cette Soirée musicale présente des images fortes de l’époque, des poèmes et des chansons de lutte et de résistance que chantait le peuple espagnol. C’est le souvenir et l’hommage aux républicains espagnols en exil, et à ceux qui ont donné leur vie pour défendre la liberté, la justice et l’égalité. Nous voulons de cette manière revendiquer « leur mémoire pour qu’ils ne soient pas recouverts par l’infamie de l’oubli », ce qui n’a pas encore été réparé en Espagne.

La durée de la Soirée musicale est de 60 minutes.

22 août 2024; les 80 ans de la Libération de Paris: Visages de soldats de la colonne Dronne

Le 22 août à 15h00, inauguration de l’exposition de portraits d’hommes de la colonne Dronne:

15 portraits emblématiques de ces combattants de la Liberté, réalisés par l’artiste et membre fondateur de notre association :

Juan Chica-Ventura.

Cette exposition se tiendra au musée de la libération de Paris Place Denfert Rochereau du 22 août au 22 septembre 2024.

 L’artiste :

Né en Espagne, à Grenade, en 1965, autodidacte, il peint en 1980 une quarantaine de tableaux sur l’Alhambra de Grenade. Puis il se lance dans une série de « martyrs » exportés à Tokyo en 1994. Durant quatre ans, il peint la part animale de l’humain (le centaure) dans un style surréaliste. Dès 2001, son travail détaille, en camaïeu, les ruines laissées par la guerre civile espagnole. Des ruines du passé, émergent les ruines urbaines contemporaines, immeubles à moitié démolis, amoncellement de ferraille… Puis il produit une série de carcasses de voiture, sur fond noir ; une dénonciation claire de notre société de consommation. Enfin depuis 2014, convaincu de l’importance de la mémoire de son peuple et de l’urgence à la propager pour construire un avenir meilleur, il participe à la création de l’association nouvelle 24-août-1944 et s’immerge dans les portraits des hommes de la Nueve (9e compagnie de la 2e DB de Leclerc) combattants de la liberté et espagnols, et des portraits de femmes espagnoles impliquées dans la révolution espagnole de 1936 à 1939 et pour la plupart résistantes ou déportées durant la Seconde guerre mondiale.

Nous vous attendons nombreux et pour ceux qui ne seront pas là le 22 août l’exposition dure jusqu’au 22 septembre, prenez le temps d’aller la voir et peut-être aussi de découvrir ce lieu empreint d’histoire et de réflexion qu’est le Musée de la Libération de Paris, mémorial Leclerc et Jean Moulin.

 

AMELIA MARCELLÁN nous a quitté dans la nuit du 17 et 18 juin 2024 à Choisy Le Roi

En 2019, à l’occasion des 80 ans de l’exil républicain espagnol , qu’elle a subi de plein fouet, elle témoignait devant l’objectif de Pierre Gonnord.

Nous vous livrons ici des extraits de son récit. Pour Amelia, la France fut accueillante. Chaque récit est un livre d’Histoire.

« Je suis née a Badalona et j’ai gardé beaucoup de bons souvenirs de ma petite enfance mais tout s’est arrêté brusquement avec le coup d’État fasciste réalisé par Franco puis une guerre civile sauvage s’est installée avec l’aide d’Hitler et de Mussolini. (…). Nous avons dû fuir et tout abandonner en 1939 car mes parents et mon frère devaient être fusillés. Je ne suis rentrée en Espagne que lorsque mon mari a pris sa retraite en 1984. Je suis retournée dans mon quartier et j’ai retrouvé l’école laïque créée par la République où mes parents étaient gardiens. Ce n’était pas une école catholique comme avant mais progressiste et sociale, expérimentale. J’y ai retrouvé une amie d’enfance et nous nous sommes prises dans nos bras avec émotion. Nous nous souvenions de ce jour où un camion était arrivé dans l’école avec six militaires armés car ils nous cherchaient. Un de mes oncles n’a malheureusement pas pu fuir et a été fusillé comme tant d’autres. Son fils, mon cousin de 20 ans, a réussi à franchir la frontière avec nous. Puis nous avons été triés et séparés. Les mères, les vieillards et les enfants en bas âge furent accueillis en priorité. Les hommes et les garçons, à partir de l’adolescence, ont été envoyés en camps de réfugiés. Maman et moi nous avons été emmenées d’abord au Havre (…). Un voyage très long dans des difficultés, des peines et des pénuries, mais certaines personnes venaient s’approcher du train et nous apportaient des petites choses à manger, par gentillesse et solidarité. Je m’en souviens encore. C’était en février et dans les rues il faisait froid. Les autorités municipales se sont cependant bien occupées de nous. On nous a d’abord mises dans un hôtel de trois étoiles puis, quand l’été est arrivé, dans une colonie de vacances. Les dimanches, certaines familles nous invitaient à déjeuner (…). Nous avons été transférées ensuite en Picardie dans un petit village qui s’appelle Catenoy où j’allais à l’école. Mon père et mon frère, eux, ont été envoyés au camp d’Argelès. Mon frère avait été blessé puis évacué ainsi que tous les autres blessés de l’hôpital de Barcelone en dernière minute et cela grâce à l’aide de la France, sinon ils auraient été tous fusillés en représailles. (…). La France, à ce moment-là, s’est bien comportée. Puis la guerre s’est soudain déclarée en Europe ; les Français ont été mobilisés et les Espagnols les ont remplacés dans l’agriculture, les mines, le bâtiment. Papa nous avait localisées (…) maman et moi à Rouen ; alors ils l’ont envoyé dans le Calvados dans une grande ferme où il y avait beaucoup d’hectares et nous nous sommes enfin retrouvés. C’était en 1940 et j’avais huit ans. C’est resté gravé dans ma mémoire pour toujours. (…) Les hommes travaillaient durement la terre les jours de la semaine. Un jour qu’ils coupaient du bois dans la forêt les maquisards sont arrivés et leur ont dit qu’ils allaient être envoyés au STO (Service de Travail Obligatoire) en Allemagne ; alors le contremaître nous a aidés à faire nos valises et nous sommes partis en fin de journée, à la nuit tombée. C’était en 1942. On nous a emmenés dans l’Aube, en Champagne, une région très forestière. On nous déplaçait comme main-d’œuvre en fonction des besoins économiques. Regardez, j’ai apporté quelque chose de très important pour moi : une photo de la Libération. Elle est prise à la forêt d’Othe (Champagne). Papa et mon frère coupaient du bois parce que les voitures pendant la guerre marchaient au charbon. Regardez ! Il y a mon père, ma mère, ma soeur et même un mexicain membre d’un bataillon qui s’était arrêté trois jours sur le chemin de la Libération. Il parlait la même langue que nous alors Maman l’a invité à déjeuner le dimanche. (…) La Libération a eu lieu en juillet puis j’ai eu quatorze ans en août, et ma sœur vingt ans. Nous avions également une autre sœur qui était restée en Espagne parce que nous n’avions pas pu l’évacuer et nous en étions très tristes avec cette séparation. Elle était restée chez nos oncles. C’est important de se souvenir, il ne faut pas oublier. »

Propos recueillis par Pierre Gonnord, le 13 juillet 2019, au siège de la CNT espagnole en exil, 33 rue des Vignoles 75020 Paris

LES 80 ANS DE LA LIBÉRATION DE PARIS

Bien que tout ne soit pas définitivement arrêté nous pouvons déjà vous annoncer un certain nombre d’événements sous notre responsabilité.

Le 22 août à 15h00, inauguration de l’exposition de portraits d’hommes de la colonne Dronne:

C’est un hommage aux hommes de la colonne Dronne entrés à Paris le 24 août 1944 vers 21 h. Ils étaient Français, Espagnols, Allemands, Arméniens, Polonais, Italiens, Portugais, Brésiliens, etc…

15 portraits emblématiques de ces combattants de la Liberté, réalisés par notre artiste et membre fondateur Juan Chica-Ventura.

Cette exposition se tiendra au musée de la libération de Paris Place Denfert Rochereau du 22 août au 22 septembre 2024 .

Le 23 août à 19h, À la halle des Blancs Manteaux, nous vous accueillerons pour un spectacle musical avec nos amis La Charanga Ventolin de Gijon :

Le peuple espagnol de la 2e Répubique  espagnole à la Libération de Paris.

Un concert évènement à ne pas manquer, entrée gratuite.

Halle des Blancs Manteaux, 48 rue Vieille du Temple 75004 Paris à 19h.

Le 24 Août, à 11h à la poterne des Peupliers, dévoilement d’une plaque, qui indique que la colonne Dronne est entrée par ce chemin dans Paris.

À 17h30, rassemblement sur l’Esplanade des villes Compagnons de la Libération (Quai Henri IV, face au N°38)

Nous écouterons la Charanga Ventolin,

Puis les interventions officielles, avant de partir en cortège, précédés de la fanfare, vers l’Hôtel de ville

Là, la ville de Paris prendra le relai de la journée (voir le programme général)

Le 25 août, partir de 15h45, Nous nous associerons au défilé populaire, avec la Charanga Ventolin, qui vous saluera sur le passage de la Porte d’Orléans à la Place Denfert Rochereau.

Cette année, nous avons choisi de nous associer avec la fondation de la 2e DB, le Comité Parisien de la libération, l’association des commerçants du 14e et le Musée de la libération de Paris, en plus de la ville de Paris et de la mairie de Paris centre.

 

ATTENTION

Paris sera à nouveau accessible à tous du 22 au 28 août. Donc pas de souci pour nous rejoindre aux différents rendez-vous et profiter de cette célébration exceptionnelle.

 

 

« La Nueve, ou les oubliés de la Victoire »

Les vrais héros sont souvent ceux que l’Histoire ne récompense pas… Comme ces soldats, des républicains espagnols de « la Nueve », la 9e compagnie de la 2e DB de l’armée Leclerc, qui sont les héros oubliés et trahis de la victoire alliée contre la barbarie nazie.

Véritables combattants de la liberté, depuis 1936, ils se sont battus sans relâche durant plus de 10 ans contre le fascisme en Europe – en Espagne, ensuite en France, en Afrique et même plus loin. « Nous ne nous sommes pas battus pour un drapeau, nous nous sommes battus pour nos idéaux, pour la liberté », disent-ils tout simplement.

Enfin victorieux, ils ont été les premiers soldats de la France libre à entrer dans Paris occupé le 24 août 1944. Mais ensuite, ils ont vu leur rêve de ramener la liberté en Espagne se briser contre la logique de la guerre froide : Franco épargné devient l’allié du monde libre.

Luis Royo et Manuel Fernandez sont les derniers survivants de cette passionnante épopée. Chez eux pas la moindre amertume ou récrimination. Avec une grande tranquillité, beaucoup de lucidité et d’humour, ils reviennent sur leur histoire, certains d’avoir fait ce qu’il fallait faire…

 Et si c’était à refaire ? Ils n’hésiteraient pas une seule seconde…

Poésia à l’espace Louise Michel

Eddy Maucourt chante Paco IBAÑEZ et les poètes de la Liberté: La poésie est une arme chargée d’avenir (Gabriel Celaya)

À l’espace Louise Michel vendredi 7 juin à 20h (Participation libre)

42 ter rue des Cascades 75020 PARIS

Projection: Ceux qui voulurent assassiner Franco

Le film passe en revue toutes les tentatives d’assassinat dont Franco a fait l’objet entre 1936 et 1964, date de la dernière tentative. Il s’agit d’un film documentaire qui se veut original dans son approche des années les plus sombres de l’Espagne du XXe siècle.

Il pose un véritable et important débat sur l’opportunité des attentats fomentés contre le caudillo, suivant la période, la façon dont ils ont été menés, leur échec et le prix humain payé.

Chaque tentative est expliquée par « ceux qui voulurent assassiner Franco »

Après la guerre civile (1936-1939), les exilés pensent à reconstituer leurs organisations politiques et syndicales et s’accrochent à l’espoir que la mort de Franco ramènera la démocratie et la République en Espagne.

 

Basé sur le récit ” La verdadera muerte de Francisco Franco”, de Max Aub, le fil conducteur du film se fait autour de ce personnage imaginaire, Nacho Jurado, serveur au Café Español de Mexico. Il voit sa tranquillité bourgeoise troublée par l’arrivée des réfugiés républicains de la guerre d’Espagne. Ils envahissent son café et tiennent des discussions animées à n’en plus finir. Aussi excédé, parvient-il à la conclusion que puisque personne n’a réussi à éliminer Franco, il devait faire le travail lui-même afin que son café retrouve la paix et la prospérité.

“Los que quisieron matar a Franco” est réalisé par Pedro Costa et José Ramón da Cruz.

Projection et débat le 14 juin à partir de 19h, au 33 rue des Vignoles (métro ligne 2 Avron ou ligne 9 Buzenval)

Cette projection clôture notre saison 2024, avant l’été et le rendez-vous du 24 août 2024 pour les 80 ans de la libération de Paris. Afin de marquer l’arrivée de la période estivale nous vous invitons à partager le pain et le verre de l’amitié, devant un modeste buffet.

 

Au revoir Marina

Très chers Minerva, Ruben et Yati

 

C’est avec une immense tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Marina, votre maman et grand-mère et notre amie de toujours.

Le jour où j’ai rencontré Marina et qu’enfin elle a accepté de me raconter sa vie, je peux prétendre que la mienne a fait un bond dans ma considération du genre humain.  Je puis affirmer aujourd’hui :

« J’ai mendié avec Marina Aguayo, aux portes des églises, avec elle j’ai bu le poison de l’humiliation. Nous sommes ensemble parties sur les chemins de l’exil, sous les bombes, poussées par la faim et la peur. Je suis arrivée avec elle en France, dans les camps à subir une promiscuité qui oblige à se défendre, si jeune fut-elle, tout simplement pour vivre.

Marina et son franc parler, a passé  son temps entre les prisons et la préfecture, qui se défend et sort ses griffes pour défendre les délaissés, les exilés du cœur, les nécessiteux de tendresse. Toute son existence est hymne de combat, une exhortation à vivre debout. » (Véronique Salou Olivares, Mémoires espagnoles ed. Tirésias)

On a beau s’y attendre, c’est toujours difficile d’accepter la disparition de ceux qui nous sont chers. Même si c’est l’ordre des choses, il est toujours déchirant de perdre le mur sur lequel notre vie s’est adossée tant de fois.

Marina c’est une femme-résistance, un être debout dans la tempête de la vie. Dès son enfance elle a appris à défendre son existence et celles de ceux qu’elle aimait.

D’une enfance de guerre, mendiante et orpheline elle se fortifia sur les chemins difficiles de l’exil. Toute sa vie, elle resta fidèle à son rêve de liberté, de solidarité et ne laissa personne au bord de sa route. Elle fut le soutien des clandestins contre Franco, et imposa sa vérité de femme, dans un monde de militant masculin et souvent exclusif.

Marina, c’est pour nous tous une leçon d’amour et d’utopie. C’est une main tendue vers l’espoir, la vision d’un monde meilleur, partageux, que toute son existence elle a tenté de créer à l’échelle de son entourage.

Nous imaginons sa frêle silhouette, toujours vaillante, et prête à résister, faire fi de ses faiblesses et adorer s’enraciner au secours des autres. Elle restera dans nos têtes et dans nos cœurs comme une compagne de route, sur les sentes de la vie.

Nos pensées vont vers vous, qui allez devoir combler ce vide qu’elle laisse dans vos cœurs et dans votre réalité.

Elle fut amour, culture et protection, elle devient maintenant la voix à votre esprit quand l’hésitation sera là, car elle saura encore être près de vous.

Toutes nos condoléances et notre affectueuse tristesse.

 

Association 24 Août 1944

&

Famille Salou Olivares

Caminos del exilio en San Sebastian de los Reyes, Olite- Erriberri y Soto del Real

Les jeudis de la Mémoire de San Sebastian de los Reyes, (Madrid), ont accueillis jeudi 21 Mars, notre ami et membre Kiko Herrero pour une conférence sur cette exposition de photos et son itinérance à travers l’Espagne et la France.

El jueves 21 de marzo, Los jueves de la Mémoria de San Sebastián de los Reyes, (Madrid), recibieron a nuestro amigo y miembro Kiko Herrero para dar una charla sobre esta exposición fotográfica y su recorrido por España y Francia.

Extraits du support pour la conférence de charla kiko en sanse (1)

Du 3 au 14 avril l’exposition sera à Olite- Erriberri (Navarre),avec l’association « por la Memoria »  nous serons représentés par notre amie et membre Begoña Maceiras qui interviendra le vendredi 12 avril poir présenter les photos de Philippe Gaussot.

Voici l’affiche et une petite vidéo de l’installation.

Del 3 al 14 de abril, la exposición estará en Olite- Erriberri (Navara), con la asociación « por la Memoria », representada por nuestra amiga y miembra Begoña Maceiras, que presentará las fotos de Philippe Gaussot el viernes 12 de abril.
Aquí está el cartel y un breve vídeo de la instalación.

 

Et enfin l’exposition sera à Soto del Real (Madrid) du 10 au 24 mai 2024

Y por último, la exposición estará en Soto del Real (Madrid) del 10 al 24 de mayo de 2024.

Les élus de mairie sont venus visiter l’exposition……

Representantes electos del ayuntamiento visitaron la exposición…

Le 11 mai double projection exceptionnelle

 

19h00  NO PASARAN, ALBUM SOUVENIR 
20h15  LE TEMPS DU VOYAGE 

Projections suivies d’une rencontre avec le cinéaste Henri-François Imbert et l’association 24-Août-1944

au CINÉMA SAINT ANDRÉ-DES-ARTS

NO PASARAN, ALBUM SOUVENIR – 2003, 1h10
Enfant, le cinéaste avait trouvé chez ses grands-parents une série incomplète de cartes postales photographiées dans le village de sa famille à la fin de la Guerre d’Espagne en 1939. Vingt ans plus tard, il part à la recherche des cartes manquantes et retrace l’histoire de l’internement des Républicains Espagnols en France.

LE TEMPS DU VOYAGE – 2023, 1h25
En 1940, le Gouvernement de Vichy ordonna l’internement de tous les « Nomades » de France. 6.500 Tsiganes, pourtant de nationalité française, furent ainsi enfermés dans une trentaine de camps en France, jusqu’à la fin de la guerre. Partant de ce fait historique, ce film nous entraîne dans le présent des Tsiganes aujourd’hui.

CINÉMA SAINT ANDRÉ-DES-ARTS, 30 rue Saint André-des-Arts, 75006 Paris
Distribution Libre cours, 12 rue de Paradis, 75010 Paris, 01 42 46 23 33
 Prix des places pour le groupe de l’association 24-Août-1944: 7€50;

 

Chemins de l’exil de Philippe Gaussot

 

 

La nouvelle Association AMARRES (Association Mémorielle Auvergnate Réfugiés républicains Espagnols)
organise deux actions culturelles en mai et juin 2024

23 mai 2024 à 20h au cinéma le Rio à Clermont-Fd :    Lettre à Franco, film de Alejandro Amenábar :
destins croisés de l’écrivain Miquel de Unamuno et du général insurgé Francisco Franco.
Amarres animera les échanges avec le public à l’issue de la projection.

 

Du 31 mai au 4 juin de 14h à 19h, à l’Espace René Paput à Chamalières 2 expositions photo,  :

Expo 1 : Le photographe et militant humanitaire français Philippe Gaussot a témoigné via son appareil photo, de différents épisodes de la guerre d’Espagne liés à l’aide humanitaire, comme l’organisation de camps d’enfants en France et le soutien aux réfugiés entrant en France en février 1939.
L’exposition présente une sélection d’une centaine de photographies de Philippe Gaussot découvertes par son fils Jean-Philippe Gaussot dans une valise après la mort de son père.

Visites guidées pour les scolaires, sur réservation de leur établissement auprès d’Amarres
Visites guidées « grand public » : date et horaire sur les réseaux sociaux d’Amarres

Expo 2 :

Les photographes de l’association Accueil Bienvenue Chamalières vous feront découvrir leur talent
« En Contre-Jour »