Franco mort, beaucoup d’Espagnols pensaient qu’une fois la dictature terminée, les problèmes seraient résolus, ou du moins aplanis. Rien n’est moins vrai. Les travailleurs, toujours les plus touchés, décident de se mettre en grève pacifiquement pour obtenir quelque chose d’aussi humain et nécessaire qu’une amélioration de leurs conditions salariales. Ils se réunissent dans différentes paroisses, mais les assemblées générales ont lieu dans la paroisse de San Francisco, dans la capitale de l’Alava.
Le 3 mars 1976, une assemblée est convoquée mais doit être suspendue en raison de l’intervention de la police. Une autre est immédiatement convoquée. La police encercle l’église, mais des milliers de travailleurs se trouvent déjà à l’intérieur. Ils la gazent, ils tirent et lancent des pierres….
Le bilan est de trois morts ce jour-là et de deux morts plus tard des suites de leurs blessures. Deux jours plus tard, dans la cathédrale de Vitoria, ont eu lieu les funérailles des travailleurs assassinés. Dans son homélie, le prêtre s’est montré très dur à l’égard de la police et de son entrée dans les églises.
Lors de l’enterrement des victimes, des milliers de personnes ont crié : « Gloire aux morts du monde du travail », « Ouvriers morts, le peuple vous vengera ».
Les morts sont : Pedro María Martínez Ocio, 27 ans. Francisco Aznar Clemente, 17 ans. Romualdo Barrosa Chaparro, 19 ans. Plus tard, à la suite de blessures, Juan Gabriel Rodrigo Knajo, à Tarragone et Vicente Antón Ferrero, à Basauri (Biscaye).
Le public est venu nombreux, nous pouvons affirmer que la quasi-totalité des sièges des conseillers de Paris furent occupés par une assemblée cordiale et attentive aux différentes interventions.
Le pourquoi avons-nous choisi de ré-éditer les 2 volumes des carnets du capitaine Raymond Dronne :
Ces carnets ont valeur de témoignages jamais contredits par les protagonistes eux-mêmes. Pourtant ceux-ci, avec leurs caractères bien trempés comme le disait le général Leclerc, n’auraient pas manqué de protester à la moindre falsification de l’histoire.
Le capitaine Dronne nous livre un récit qui mêle des hommes de nationalités diverses, de religions et d’opinion politiques différentes, qui en temps de paix n’avaient rien pour se rencontrer et qui dans ces circonstances ont lutté coude à coude pour la Liberté et contre le fascisme.
Une incroyable épopée.
Ces carnets sont augmentés d’une troisième partie sur la mémoire de la Nueve et son cheminement jusqu’à nous. Les faits d’arme de cette compagnie ont toujours été transmis et relatés par leurs pairs et par ceux qui les ont côtoyés.
À un moment où les questions mémorielles envahissent l’espace médiatique et politique, revenir sur les documents primaires n’est pas inutile : quelquefois, des libertés ont été prises avec la réalité établie pourtant par plusieurs témoignages concordants. Et se replonger dans des documents de première main n’est jamais inutile.
Pour accompagner ce livre d’histoire, très particulier nous avons choisi d’expliquer La Nueve à travers l’épopée de la 2e DB, cette unité si atypique qui défraya la chronique militaire durant la Seconde Guerre mondiale.
Nous avons sollicité le concours sympathique de cinq intervenants et amis de la Nueve. Ils ont ceci en commun, même si leurs parcours respectifs peuvent parfois paraître diamétralement opposés, c’est que l’on peut les reconnaître tous les cinq dans cette phrase de Jean-Jaurès :
« Le courage c’est de rechercher la vérité et de la dire ».
Tout comme ces combattants de la France libre, réunis par le combat antinazi, nous sommes, dans cette présentation, un parfait exemple de personnes dont la rencontre était impensable, et pourtant la passion de l’histoire et de la vérité en a décidé tout autrement.
Il nous parait important de présenter chacun d’eux
Pour commencer, nous avons posé la question :
Qu’est-ce que la 2e Division Blindée ?
À celui qui était le mieux placé pour y répondre, puisque militaire haut gradé et président de l’association qui porte le nom de cette division :
Le Général Jean-Paul Michel :
Intervention du Général Michel sur la 2e DB
Après une formation de sous-officier, et un périple de formation dans plusieurs écoles militaires prestigieuses, il choisit les Blindés, gravit les grades militaires en campagne, jusqu’à celui de général, ………
Enfin après avoir parcouru une bonne partie du monde, et accumulé de nombreuses décorations et distinctions il devient président de l’Association des Anciens de la 2ème DB, et président de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque, le 9 mai 2020, jusqu’à la fin de l’année 2024.
Durant le temps de sa présidence, il publie de nombreux articles et éditoriaux sur la revue Caravane (revue de l’Association des Anciens de la 2ème DB)
Il anime beaucoup de conférences auprès des jeunes générations et autre public, et sa passion de l’histoire, notamment autour de la 2e DB, l’amène à publier :
Le général Dio, le connétable de Leclerc 1940-1946, en collaboration avec Monique Brouillet Seefried, Bernard Giovanan, 2022, Ed. Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque.
Et très important, pour occuper votre retraite et ne pas perdre le fil de l’histoire, vous travaillez aujourd‘hui sur une biographie du colonel français Joseph Putz, Héros français remarqué de la guerre de 1914-1918, héros de la guerre civile espagnole et héros, aussi, de la campagne de Tunisie. L’officier le plus admiré et respecté par la majorité des Espagnols
Vous pouvez suivre le support diaporama de son intervention dans les documents attenants à cet article, ci-dessous
En second lieu, il nous fallait resituer le rôle de la colonne Dronne (première à entrer dans Paris le 24 août 1944, dans le contexte du mouvement de libération de la capitale. Notre conférencière toute indiquée est évidemment la Directrice du musée de la Libération de Paris- musée du général Leclerc-musée Jean Moulin. Sylvie Zaidman
Sylvie Zaidman dans le rond et malade
Elle va répondre à la question :
La libération de Paris et sa mémoire
Docteure en histoire et conservatrice générale du patrimoine, elle a notamment travaillé sur les traces matérielles de la Résistance (inscriptions, documents, archives, témoignages écrits et audiovisuels, photographies …) ainsi que sur l’exode de 1940 et son écho dans les mémoires.
Elle se présente elle-même ainsi : « J’ai eu la chance, étant adolescente, de rencontrer des témoins de la guerre civile espagnole et de la Résistance. Grâce à eux, j’ai découvert un autre récit des événements, des engagements, des espoirs et des souffrances d’hommes et de femmes, des histoires individuelles et collectives, qui s’entremêlaient avec l’Histoire « avec un grand H » telle qu’on l’enseigne. »
S’offre à elle, alors, une autre histoire, celle dont les manuels scolaires et les officiels ne parlent jamais. C’est ainsi que naît sa passion pour la recherche et la transmission. Toutes ses études vont la mener à ce but : rechercher les détails de l’histoire auprès des témoins et les révéler.
Depuis 2017, à la tête du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, elle régale le public d’anecdotes inconnues, d’expositions surprenantes et d’analyses hors des sentiers battus à propos de faits authentiques se rapportant à cette période, afin d’ancrer dans la mémoire populaire les épisodes historiques se rapportant à la Libération de Paris, au Général Leclerc et à Jean-Moulin dans les actions qu’ils ont menées contre le nazisme.
Avec de nombreuses conférences et articles à son actif pour la transmission de la mémoire historique, elle est co-auteur des ouvrages :
La Résistance en Seine-Saint-Denis, 1940-1944 avec Joël Clesse,1994, Ed. Syros.
Graffiti de résistants, sur les murs du fort de Romainville, 1940-1944 avec Joël Clesse, Thomas Fontaine. 2012, Ed. Libel
Les Parisiens dans l’exode avec Hanna Diamond, 2020, Musée de la Libération de Paris-Musée du général Leclerc-Musée Jean Moulin. Paris.
Et toujours elle développe un sens du collectif, elle considère chaque projet qui l’anime comme une aventure collective avec l’ensemble de ses collaborateurs et tous ceux avec lesquels elle construit l’histoire pour demain, pour les générations futures.
En troisième partie, il nous a semblé important, puisque nous étions en plein Paris, de placer le rôle des Républicains espagnols à leur juste mesure. Ces hommes qui se sont battus depuis le 19 juillet 1936 jusqu’au 5 mai 1945, contre le fascisme et le nazisme et n’ont jamais cessé leur combat contre le franquisme, ont besoin juste de la reconnaissance de leurs actes. Que ça, mais tout ça !
Alors c’est Carmen Góngora-Blanc, qui nous explique :
Carmen Blanc qui attend son tour de parole
La colonne Dronne, 24-26 août, Mythe et réalité de la Nueve
Titulaire d’une licence et d’un DEA d’Histoire, Université de Saint-Quentin-en-Yvelines, membre d’honneur et représentante en France de l’Asociación Historico-Cultural La Nueve de Madrid.
Pour Carmen, l’histoire de sa famille va percuter l’Histoire : en 2015, car elle apprend que son grand-père, appartenait à la Nueve, et avait combattu le nazisme au sein de la 2e DB . Elle est la petite-fille du sergent-chef José Góngora Zubieta, membre de l’équipage du Half-track Guadalajara, arrivé par la Porte d’Italie à l’Hôtel de Ville, le 24 août 1944.
C’est pour elle, une double émotion, comme petite-fille d’un « héros » de la Seconde Guerre mondiale et comme chercheuse. C’est une vraie aubaine, un sujet en or dans lequel elle plonge corps et âme. D’abord le parcours de son grand-père, puis celui de ses compagnons d’armes, ……
Elle effectue des recherches sur la Nueve et plus particulièrement sur ses effectifs à travers les archives militaires.
Avec un pied de chaque côté des Pyrénées, car possédant les nationalités française et espagnole, elle s’immerge dans ces recherches qui en amènent toujours d’autres. Elle présente ainsi sa folle course : « Tel le Boléro de Ravel, resituer mon grand-père dans le contexte plus large de la Nueve, en m’intéressant à ses compagnons d’armes, par les archives de la Défense, à Vincennes complétées ensuite par d’autres sources…… »
Son travail l’amène à publier avec un collectif de chercheurs :
Miguel Campos Delgado, Héroe y mito de la Nueve, Carmen Góngora Expert, Fabián Hernández Romero, Aarón León Alvarez et Octavio Rodriguez Delgado, éd. Le Canarien, 2022
Et un opuscule sur votre grand-père :
Un hombre de la Nueve, José Góngora Zubieta, in La Nueve, Republicanos españoles en la Segunda Guerra Mundial, Cuadernos de Historia Militar 7, Desperta Ferro Ediciones, mai 2023
Que dire d’elle, sinon qu’elle est une fidèle compagne de route de notre association. Qu’elle abat un travail titanesque de recherches, pour trouver la vérité sur le parcours de chaque soldat de la Nueve. Sans elle, nous en serions encore aux mythes de l’histoire officielle.
Car envers et contre tout, elle avance dans ses travaux, une quête sans fin qui l’entraîne d’un document à un autre, d’un nom à un autre, pour trouver le véritable cheminement de l’histoire. Elle fait fi des honneurs, pour se rapprocher de ce qui fut et qui se suffit largement pour ancrer ces hommes dans l’Histoire.
La campagne d’Alsace de la Nueve
La Nueve et la colonne Dronne, tout un symbole politique à la Libération de Paris, mais la campagne d’Alsace, qui est moins évoquée a vu ses rangs se clairsemer et la Nueve devenir Franco-espagnole.
C’est notre ami et historien, Robert Coale, qui va l’évoquer, car c’est le reflet de son travail universitaire.
Robert Coale à son aise avec La Nueve dans la campagne d’Alsace
Professeur des universités, département des Langues étrangères appliquées à l’université Rouen- Normandie, spécialiste de la brigade Lincoln et de la Nueve.
Un jour, il y a une trentaine d’années, il est parti à Madrid pour améliorer son espagnol et il n’a jamais regardé en arrière.
En 1996, il participe activement, à Madrid, à l’hommage rendu aux Brigades internationales, à l’occasion du 60e anniversaire de la guerre et c’est ainsi que débute sa relation avec l’ALBA (The Abraham Lincoln Brigade Archives) dont il est devenu le modérateur du site.
Évidemment Robert s’ intéresse à cette brigade composée d’Américains, qui vinrent laisser leur vie pour défendre leurs convictions sur la terre espagnole. Puis l’histoire de la Nueve s’est imposée à lui, incontournable. Elle a été faite de rencontre avec les hommes de la Nueve et avec leurs descendants.
Il a publié de nombreuses contributions
Dans les revues : Hispanistica XX, Pandora,
Publication d’un ouvrage : Résistance(s) avec Nathalie Ludec,
Et de nombreux chapitres d’ouvrages sur les volontaires en Espagne, les rouges espagnols et cela en divers idiomes : castillan, anglais, français……
Robert est également notre compagnon depuis le début de l’aventure de notre association. Il est présent tous les 24 août, Il nous rejoint dès que son emploi du temps le lui permet et toujours avec le sourire, le verbe amical et rieur, il nous raconte sur un ton désinvolte avec son bel accent d’états-unien, ses découvertes historiques, ses analyses, à partir de photos, de documents ou/et de rencontres………
Américain, il retourne occasionnellement aux États-Unis pour ne pas perdre ses origines. Mais là avec lui nous irons en Alsace car c’est bien dans cette région que la Nueve a le plus perdu d’hommes.
Pourquoi cette réédition des Carnets du Capitaine Dronne ? Pourquoi ce chapitre sur la mémoire de la « Nueve » de 1944 à nos jours ?
Le but de la troisième partie de cet ouvrage. Découvrir que la mémoire de la « Nueve », et plus globalement celle des républicains espagnols engagés dans la seconde guerre mondiale n’a jamais été oubliée par les réfugiés espagnols de 1939. D’autant que pour eux la victoire du 8 Mai 1945 a un goût amer.
Cette mémoire a toujours existé. Insuffisamment partagée, certainement !
On le verra de nombreuses contributions ont permis qu’elle vienne jusqu’à nous.
Et bien modestement, nous faisons en sorte qu’elle continue de se diffuser.
Notre dernier conférencier : Aimable Marcellan
Aimable Marcellan à la tribune
Membre fondateur de l’association 24 08 1944, secrétaire, auteur de la 3e partie de l’ouvrage. Pas d’université ni de diplôme particulier, mais un parcours sur les traces de son père et des aînés de sa famille. Depuis l’enfance, Aimable se berce dans le mouvement anarchiste et anarcho-syndicaliste espagnol, porté par ses parents comme un héritage précieux pour l’histoire et l’avenir des humains.
C’est dire si toutes les actions et projets de l’association 24 Août 1944 sont imprégnés de sa volonté de transmission de cette mémoire faite d’engagements et de partages.
Après cette présentation, vous pouvez lire les interventions de chaque conférencier dans les documents ci-dessous. Il nous a semblé important de pouvoir les publier afin que chacun puisse se replonger à sa guise dans l’Histoire de la 2e DB et celle de la Nueve en campagne. Et que chacun mesure l’importance des actes et des engagements de ces combattants, au point d’en avoir fait cheminer la mémoire jusqu’à nous pour que nous puissions la transmettre à notre tour aux nouvelles générations. Elle a servi et servira encore à savoir quel monde nous voulons laisser à nos descendants : celui de la fraternité, du partage et la dignité.
Le 10 décembre 1957 à Stockholm Lors de son discours de remise du prix Nobel de littérature, Albert Camus a dit : « La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir. La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu’exaltante. Nous devons marcher vers ces deux buts. »
Que s’est-il passé aux Baléares à partir de l’été 1936 ?
Le coup d’état militaire éclate le 19 juillet aux Baléares. Le général Goded, chef militaire des Baléares déclare l’état de guerre. Le coup d’état échoue à Minorque mais triomphe à Majorque. L’Italie fasciste fait de Majoerque une de ses bases de propagande fasciste, avec Rossi à sa tête, un homme sanguinaire et avide de pouvoir.
Histoire de la conquête des Baléares par les nationaux…… Une histoire terrible !
La projection sera suivie d’un débat en présence du réalisateur.
Rééditer les carnets de route du Capitaine Dronne, relatant son odyssée de Français Libre dès 1940 aux confins du Cameroun, jusqu’en Allemagne en 1945 pourrait paraître paradoxal pour une association mémorielle des républicains espagnols réfugiés en France.
Et pourtant, quand le capitaine Dronne rejoint Leclerc et remonte vers l’Afrique du Nord, la compagnie qui lui est confiée est majoritairement composée de républicains espagnols, réfugiés en Afrique du Nord.
Commence alors une épopée qui liera ce Français Libre de la première heure, à ces républicains espagnols antifascistes, d’avant l’heure, de façon indéfectible pendant les années de guerre et bien au-delà. Pendant des années Raymond Dronne et les survivants de la compagnie resteront soudés, telle une famille, dira Colette, la fille du Capitaine Dronne qui les a bien connus.
À un moment où les étrangers en général, prennent enfin la place qui leur revient dans la libération de la France et de l’Europe, rappeler qu’il y a 40 ans cette mémoire existait déjà n’est pas inutile.
Rappeler qu’en des moments historiques précis, des vies que rien ne semblait devoir réunir, se mêlent dans un combat commun supérieur à chacun d’entre eux, devrait nous enseigner pour aujourd’hui.
Et en rééditant la totalité de ces carnets de route, nous avons fait le choix de montrer l’ensemble des combats menés par le Capitaine Dronne pendant la seconde guerre mondiale. Et par là, nous faisons le choix d’inclure la « Nueve » dans un mouvement historique auquel ces républicains espagnols participent avec de nombreux autres étrangers.
De même que les hommes de la « Nueve » ont une histoire avant la deuxième guerre mondiale, nous le verrons dans l’introduction, ils en ont une après. Ce sera l’objet de la troisième partie de ce volume.
Rééditer ces carnets, c’est rendre hommage à Raymond Dronne, l’homme engagé dans la deuxième guerre mondiale, rédacteur d’un témoignage exceptionnel sur la « Nueve », à sa fille Colette éprise de vérité concernant « sa » famille de la Nueve et à ces hommes de la Nueve , qui sont, pour nous, l’emblème de l’engagement du peuple espagnol des deux côtés des Pyrénées contre la barbarie.
AUJOURD’HUI DISPONIBLE;
Vous ne le trouverez pas en librairie. Il faut le commander auprès de notre association.
BON DE COMMANDE CI-DESSOUS
Voici une recension de l’ouvrage, publiée par les Cahiers de civilisation espagnole contemporaine
par François Malveille, « Français Libres et Républicains Espagnols contre le nazisme », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine [En ligne], 34 | 2025, mis en ligne le 17 juillet 2025, consulté le 27 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/ccec/21900 ; DOI : https://doi.org/10.4000/14e68
Ce 14 janvier, pour ouvrir l’année 2025 sur un important travail de mémoire, L’association 24 Août 1944 vous invite à fêter, avec elle, la parution de cet ouvrage.
Le mardi 14 janvier, de 18h à 21h salle du conseil de Paris.
Rappelons qu’il s’agit de la réédition des carnets de guerre du capitaine Raymond Dronne, « un Français libre » de la première heure (juin 1940). Il commandait La 9e compagnie du 3e Bataillon du régiment de Marche du Tchad, de la 2eDivision Blindée. Sa compagnie était communément appelée la Nueve car elle était composée principalement de Républicains espagnols en exil.
Certains d’entre vous ont commandé ce livre et l’attendent depuis le mois de Novembre. Il sera là le 14 janvier.
Nous en faisons une présentation. Ainsi ceux qui le souhaitent pourront retirer leur ouvrage à cette occasion .
Ne soyez pas en retard, car nous avons prévus de vous emmener sur les traces de la 2e DB et de la Nueve. (voir le programme sur l’invitation)
La soirée se terminera par le verre de l’amitié.
POUR DES RAISONS DE DISPONIBILITÉS, (TRAVAUX) L’AUDITORIUM N’ÉTANT PAS LIBRE, LA MAIRIE DE PARIS NOUS OCTROIE POUR CETTE PRÉSENTATION, LA SALLE DU CONSEIL.
ELLE SE TROUVE AU 2e ÉTAGE, AU COEUR MÊME DU BÂTIMENT HISTORIQUE DE LA MAIRIE. C’EST UNE OCCASION DE VOIR CETTE SALLE.
L’ENTRÉE SE FERA À PARTIR DE 17H30 AU 5 RUE DE LOBAU (comme habituellement) ET UN PARCOURS FLÉCHÉ VOUS MÈNERA JUSQU’À LA SALLE.
pour les retardataires, vous pourrez rentrer en vous présentant au 29 rue de Rivoli, (entrée officielle) en présentant votre carte d’identité.
Une inscription préalable est nécessaire, vous pouvez vous inscrire à : info@24-aout-1944.org ou au 0651728618 ou 0623532156
Salle du conseil de Paris, 5 rue de Lobau 75004 Paris (métro lignes 11 et 1)
2025, sera une année importante pour la transmission de la mémoire des actions de nos anciens.
Nous marquerons les 80 ans de la libération des camps de concentration nazis, où les Républicains espagnols furent les premiers « français » à être internés dès août 1940.
Nous célèbrerons les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, où seuls les Républicains espagnols peuvent figurer au côté des vainqueurs des autres nations.
Sans oublier qu’il y a 50 ans, en novembre 1975 s’éteignait un des pires dictateurs sanguinaires du XXe siècle.
Toutes ces évocations historiques pour nous rappeler et transmettre l’engagement et l’idéal de ce peuple qui n’avait rien d’autre que sa soif de liberté et de justice pour avancer.
Ces femmes et ces hommes, dont il est question, nous mèneront tout droit à comparer leur combat avec ceux de notre époque actuelle tâchée de sang et de misère.
Nous devons nous souvenir qu’ils ont dit: Plus jamais ça! et que nous avons devoir d’oeuvrer dans ce sens pour une autre société équitable et pour la vérité historique.
Tous les membres de l’association 24-Août-1944 vous souhaitent leurs meilleurs voeux de santé, de paix, de justice pour tous ceux qui vous sont chers.
Et nous espérons vous retrouver à nos côtés, tout au long de cette année qui s’ouvre.
Le mercredi 4 décembre, la salle de cinéma du Mikado (Centre Social et MJC) où était projeté le film Vivre libre et mourir a rassemblé 150 personnes.
Toutes sont restées au débat qui a suivi, animé par Felip Solé avec la présence de Miguel Vera qui a su tenir l’attention du public avec sa connaissance reconnue sur la résistance des Glières et surtout la richesse de ses anecdotes et témoignages qui ne figurent pas dans l’écriture officielle de ce moment historique. Difficile dans ces conditions de cadrer le discours de Miguel, mais apparemment le public a vraiment bien apprécié.
Les échanges ont continué jusqu’à 23 heures autour d’un petit buffet et d’un pot de l’amitié pris en charge par les Amis du 24 août 1944.
Le 6 décembre à 18 heures, l’inauguration officielle de l’exposition a réuni 80 personnes, peut-être plus.
Ont pris la parole en premier les représentants des associations. Hélios pour les amis du 24 août, puis Miguel Vera pour l’Amicale de la Résistance espagnole, et enfin Jean-Philippe Gaussot, fils de Philippe Gaussot.
Du côté des institutions accueillant de l’exposition :
Le Maire adjoint de la Culture d’Annecy et la conseillère municipale, déléguée au travail de Mémoire et aux anciens combattants.
La Vice-Présidente Culture et Patrimoine du Conseil Départemental.
Enfin les discours ont été clos par le Secrétaire Général de la Préfecture.
Felip Solé a ensuite accompagné un groupe pour découvrir l’exposition photos et répondre aux questions pendant que s’organisait une collation offerte par la Mairie d’Annecy.
Le Maire d’Annecy, qui n’a pas pris la parole était présent à cet événement.
Nous avions organisé un stand de vente des 2 livres :
Ariadna découvre que son grand-père recherche depuis un certain temps les restes de son père, disparu pendant la guerre civile. Déterminée à l’aider, elle se rend à Burgos, où ils exhument une fosse commune où il pourrait être enterré. Durant son séjour, elle apprendra l’histoire d’Antoni Benaiges, un jeune professeur de Tarragone qui, avant la guerre, était le professeur de son grand-père. Grâce à une méthode pédagogique innovante, Antoni a inspiré ses élèves et leur a fait une promesse : les emmener voir la mer.
Antoni Benaiges, maître d’école de la République de Mont-roig del Camp, qui appliquait les principes de la pédagogie de Célestin Freinet. La méthodologie de travail consistait à imprimer à l’école de petites publications ou « cahiers » à partir des dessins et textes libres que réalisaient les enfants et qui illustraient leur mode de vie et leur vision du monde autour de thèmes tels que la famille, les amitiés, le village, les paysages, les fêtes, les excursions, les voyages, les jeux, le folklore, etc. L’imprimerie jouait donc un rôle majeur dans la classe, il s’agissait d’un outil permettant de matérialiser, comprendre, voir et toucher tout ce qui était enseigné. Les cahiers de l’école de Bañuelos de Bureba s’intitulaient Gestos (Gestes) et Recreo (Récréation).
Très rapidement, certaines familles et les pouvoirs locaux en place réprouvèrent les pratiques éducatives de Benaiges. Les enfants de Bañuelos n’avaient jamais vu la mer et en janvier 1936, le maître d’école les encouragea à l’imaginer et à la décrire. Ce travail fut concrétisé par la création du cahier El mar. Visión de unos niños que no lo han visto nunca (La mer imaginée par des enfants qui ne l’ont jamais vue). En outre, le maître d’école promit aux enfants de les amener voir la mer en été en les invitant dans sa maison de famille. Mais le 19 juillet de cette année-là, alors qu’il préparait le voyage de ses élèves vers Mont-roig, il fut arrêté, torturé et exécuté.
Ce film raconte l’histoire poétique et tragique de cet instituteur, figure emblématique des instituteurs de la République espagnole et de leur devenir.
Samedi 30 novembre 2024, le maire de Toulouse décide d’apposer une plaque en hommage:
Aux espagnols engagés dans la lutte armée à Toulouse dès août 1942
Un choix surprenant quand on sait ce que les exilés républicains espagnols de Toulouse ont donné à la résistance contre le nazisme et l’envahisseur, dès août 1939.
Angel Carballeira, du CTDEE (Centre Toulousain de Documentation sur l’Exil Espagnol) réagit face à l’effacement de près de trois années d’engagement et face aux exactions menées par l’organisation célébrée au travers de cette plaque.
Il publie une lettre ouverte au maire de Toulouse et une autre à Guillaume Agullo (historien)
Vous trouverez ces documents en pièces jointes dans cet article.
Par la projection du film« Vivre libre ou mourir » de Denis Chegaray,
Lemercredi 4 décembre à 20 heures, cinéma MIKADO, MJC centre social, 2 place de l’Annapurna à 74000 Annecy. Entrée 5€
Suivi d’un débat en présence Miguel Vera, fils de Miguel Vera Navas, commandant des Républicains espagnols au plateau des Glières, et des membres de l’association ARE.
Et l’exposition : Chemins de l’exil. Une centaine de photographies de Philippe Gaussot, restées inédites pendant près de 80ans.
Du 2 au 30 décembre 2024 au centre BONLIEU,1 rue Jean-Jaurès 74000Annecy
L’inauguration de cette exposition aura lieu le vendredi 6 décembre à 18h en présence de Jean-Philippe et Christine Gaussot, les enfants de Philippe Gaussot.
un homme simple et discret qui, lorsque la nécessité s’est imposée à lui, a su prendre les armes et se battre pour la liberté. Puis comme beaucoup de ses compatriotes républicains espagnols en exil, il a mené une vie effacée mais sans jamais oublié de transmettre son idéal, surtout auprès des jeunes générations.
Informations et visuels transmis pas nos amis de MHRE 89
Elle est partie tranquillement. Silencieusement lucide. Elle voulait contrôler sa vie jusqu’à la fin, comme elle l’a demandé : « tant que mon corps tiendra le coup ». Oui. Elle nous a quittés. Ana Messuti était simplement Ana, l’immense Ana. Une grande personne, dotée de nombreuses qualités humaines : la gentillesse et la générosité allaient de pair chez elle. Elle a sacrifié ce qui aurait pu être une agréable retraite à travers l’Europe ou dans son pays d’origine : l’Argentine. Elle l’a échangé contre un travail titanesque contre un système judiciaire espagnol stagnant, avec des racines dictatoriales et des décennies d’impunité dans ce pays qui n’est pas le nôtre. Et ici, dans une ville qu’elle ne connaissait pas, loin de ses enfants et petits-enfants… Ana, tu as recommencé une autre vie avec ton bien-aimé Pablo. Comme vous avez été audacieux et aventureux tous les deux, Pablo ! Et tout cela pour une passion qui pourrait s’intituler : À la recherche de la justice universelle cachée, et vous avez tous les deux conjugué le droit à la justice des victimes avec les droits de l’homme.
Il y a quelque cinquante ans, le 2 mars 1974, Salvador Puig Antich était assassiné dans la prison Modelo de Barcelone. Il avait 25 ans. Ce fut la dernière exécution par garrot vil en Espagne. Salvador avait été arrêté lors d’une embuscade tendue par la police franquiste. Échange de tirs, confusion, Salvador fut blessé et un inspecteur de police tué. Refus des autorités de procéder à une autopsie du corps du policier : il aurait été trop risqué de constater que des balles provenaient des armes de ses collègues. Mieux valait pour eux affirmer qu’elles avaient toutes été tirées par Puig Antich.
Son procès fut une farce et Salvador fut condamné à la peine capitale par un Conseil de guerre (1). Deux choses jouèrent contre lui : c’était un militant anarchiste membre du MIL (2) et fin 1973 Carrero Blanco, Président du gouvernement était victime d’un attentat perpétré par les indépendantiste basques de l’ETA. La condamnation à mort de Puig Antich ressemblait furieusement à une vengeance de l’État. Donc le garrot, vingt minutes d’agonie pour Salvador.
Depuis, ses quatre sœurs n’ont pas cessé de demander la révision du procès. En vain. Et voici que cinquante ans après, en octobre 2024, le ministre actuel de la Mémoire démocratique a reçu les quatre sœurs pour leur déclarer officiellement que le Conseil de guerre de l’époque avait prononcé une sentence « injuste », que ce tribunal était « sorti du cadre juridique ». En conséquence le gouvernement actuel déclare nul ce procès. Les quatre sœurs se sont vu remettre un document confirmant cette nullité qui est « un acte de reconnaissance, de réparation et de justice ».
50 ans pour que l’État rende justice ! 50 ans, soit deux fois 25, l’âge de Salvador Puig Antich quand il fut assassiné.
Et toutes les autres victimes de l’État franquiste ? Le gouvernement socialiste actuel n’a toujours pas aboli la « Loi d’amnistie » de 1977 créée pour ne surtout pas juger et condamner les crimes franquistes perpétrés pendant la guerre civile et les 35 ans de dictature qui ont suivi. Combien de temps faudra-t-il attendre pour voir abolir cette Loi ?
50 ans encore ?
Ramón Pino
Groupe Salvador Seguí et membre fondateur de l’association 24-Août-1944
Notes :
1) Pour en savoir plus, lire Salvador Puig Antich – Guérilla anticapitaliste contre le franquisme (Éditions du Monde libertaire) en vente à la librairie Publico.
Le réseau d’évasion du groupe Ponzán, (1.02‘) Un documentaire de Ismaël Gutiérrez (rtve 2024)
De 19h à 22h00
l’histoire incroyable et escamotée de Francisco Ponzán Vidal. Né le 30 mars 1911 à Oviedo (Asturies) mort assassiné.
Ponzán dans les années de la guerre civile espagnole (1936-1939) faisait partie du service de renseignement des colonnes confédérales de la CNT sur le front d’Aragon. il était dans le service d’intelligence spécial périphérique (siep). Il avait pour mission de franchir les lignes ennemies afin d’espionner et d’exfiltrer les compagnons bloqués dans la zone nationaliste.
En exil, Ponzán et une partie de ses compagnons mirent leur expérience au service de la cause antifasciste. Ils travaillèrent avec d’autres groupes libertaires, et parfois avec les services secrets alliés. Ils organisèrent le réseau d’évasion à travers les Pyrénées le plus important de la seconde guerre mondiale, connu sous le nom de « réseau d’évasion du groupe Ponzán »
Ce samedi 28 septembre, se terminait à Choisy le Roi l’exposition organisée par notre association sur la Libération de paris. À cette occasion, nous avions programmé avec la direction de la médiathèque une après-midi mémoire, avec la projection du film d’Alberto Marquardt: La Nueve ou les oubliés de la victoire, suivi d’un débat et du verre de l’amitié.
L’exposition commençait au Rez-de-chaussée de la Médiathèque, avec les 6 premiers panneaux de l’Exposition sur l’Imprimerie des Gondoles de Choisy, réalisée en 2019. En effet, juste après guerre et pendant plus de cinquante ans, l’imprimerie des Gondoles a été le lieu où furent imprimés les journaux et documents des résistants républicains espagnols en exil. Fuyant le fascisme, ils n’auront de cesse de combattre la collaboration des gouvernements « alliés » avec le Général Franco. Mais cette imprimerie était aussi une entreprise locale, qui imprimait les événements de la vie quotidienne des habitants. Et chose extraordinaire, elle était gérée comme l’aurait été une entreprise collectivisée et libertaire.
Dans la salle, outre les tables de presse de la librairie « Le marque page » tenue par la sympathique Cécilia et celle de 24 Aout 1944, il y avait en rentrant à gauche une exposition. Il s’agissait d’une exposition de photos, dont certaines inédites, qui concernaient essentiellement les deux soldats de la Nueve devenus, après guerre des citoyens de la ville de Choisy: Martin Bernal et José Cortés. Il furent tous les deux cordonniers.
Le portrait de Cortes et sa bio suivi du portrait de Bernal et sa bio. Ces portraits sont des peintures sur toile, réalisées par l’artiste peintre et membre fondateur de notre association, Juan Chica-Ventura
Cadre 1 : les Cartes d’Identités des Corps Francs et de la 2ème DB. Ses états de service recto-verso.
Une même photo et deux identités différentes. Pour tenter de déjouer les poursuites des agents franquistes et tenter d’éviter la répression de leurs familles restées en Espagne, de nombreux républicains espagnols changent d’identité. Aidés en cela par les conditions d’engagement dans la Légion Étrangère.
Cadre 2 : La photo de la Croix de Berny (Leclerc Dronne) en petit et en plus grand la photo de Bernal, Dronne et Granell, le 25 Aout préparant l’attaque de la rue des archives.
Le 24 août, Leclerc donne l’ordre à Dronne, capitaine de la Nueve, de foncer vers Paris.
Le 25 août, dans ses carnets Dronne écrit: « « 11 heures. L’opération Central Archives est terminée. Nous réintégrons la place de l’Hôtel-de-Ville. Nous sommes noyés dans la foule. Mon P.C. est dans la jeep, contre l’entrée de l’Hôtel de Ville, sous la garde vigilante de Bodiot et de Pirlian et du half-track de commandement ». Or la montre de Granell marque 11heures.
Cadre 3 : Photos de Cortés blessé, en convalescence
L’attaque du central de la rue des Archives est menée conjointement avec des éléments de la Nueve, le char Romilly et des FFI. Cette attaque se soldera par la mort de Caron, chef de char du Romilly, et par la mise hors de combat, car gravement blessés, de deux hommes de la Nueve Elías et Cortés.
Cortés à bord de « son » half-track Résistance.
Cadre 4 : la décoration de Bernal et le 26 Aout sur les Champs-Elysées, Bernal tout à gauche de la photo.
Cadre 5 : Le certificat de De Gaulle à José Cortés photo 17
Cadre 6 : Le mariage de Cortés et La photo de Leclerc dédicacée en l’honneur de la naissance de Marie-José.
Après sa blessure rue des Archives, José Cortés est hospitalisé à l’hôpital du Val-de-Grâce. Une infirmière tombera sous son charme. Ils donneront naissance à Marie-José. José Cortés obtiendra du général Leclerc une dédicace en l’honneur de sa fille. Marie-José qui était encore avec nous en 2019 est décédée brutalement 2021.
Cadre 7 : La photo des anciens de la Nueve
Les anciens de la Nueve, dans les années 80, avant 1986. Premier rang: deux femmes inconnues, Ramón Gualda, Lucas Camons, José Gongora Zubieta. Deuxième rang: José Cortés, Luis Royo Ibáñez, Martín Bernal et deux inconnus. Assis à droite: Nicolas Montanaalias Severiano Zaballo.
Cadre 8 : la photo de Bernal et Cortes et en dessous la photo de la plaque de Choisy, située au 38 rue Emile Zola, inaugurée en Mai 2019.
Dans la salle, ce samedi 28 septembre, une cinquantaine de personnes, de tous âges, y compris de jeunes adolescents, s’est retrouvée pour voir le film, La Nueve ou les oubliés de la victoire, où apparaissent deux survivants Républicains espagnols, engagés dans la 2e DB et la Nueve: Manuel Fernandez et Luis Royo.
Puis, ce fut place au débat, très animé avec des intervenants pleins de curiosité, autour de précisions historiques apportées par Robert Coale. Beaucoup de questions sur l’engagement de ces hommes, sur leur devenir à la fin de la Seconde Guerre mondiale………
Il y avait également des professeurs d’espagnol, intéressés par ce travail de mémoire dispensé par notre association et par nos amis de Choisy.
Nous tenons ici à remercier chaleureusement Robert Coale pour l’animation et les détails amenés lors du débat, André Sergent pour son dévouement et l’aide précieuse qu’il nous a apporté non seulement ce jour mais pour toute la préparation et l’installation de cette exposition, il fut un élément indispensable à la réussite de ce projet. Bien sûr nous tenons à remercie Madame Dipa Traoré et toute son équipe de la médiathèque pour leur accueil et leur aide.
Révolution d’octobre 1934, insurrection dans les Asturies.
À Madrid, le mot d’ordre lancé par les dirigeants socialistes est une grève générale pacifique, alors que la population ouvrière et paysanne est prête à l’insurrection totale et réclame des armes. Débordant les consignes de leurs dirigeants, les grévistes occupent des positions stratégiques dans la capitale. La garnison madrilène semble plus favorable aux insurgés qu’au gouvernement, ce qui aurait dû assurer la victoire populaire. Mais les représentants socialistes, qui ne souhaitent que le remplacement des ministres de la CEDA, vont faire marche arrière et provoquer l’échec du mouvement, faute de direction.
À Barcelone, Lluís Companys, président de la Généralité catalane, proclame « l’État catalan dans la République espagnole ». Mais, faute d’unité au sein des syndicats ouvriers et des partis populaires, là aussi, la révolte tourne court et la répression de l’État central fait quarante morts. Le gouvernement catalan est arrêté et son président condamné à mort (peine commuée en prison à perpétuité, dont il sortira gracié par leFrente Popular, en 1936).
Dans les Asturies, les mineurs sont à la pointe du soulèvement. La force du mouvement résidant dans le fait que les partis et les syndicats sont unis, l’UGT et la CNT forment l’UHP (Uníos, hermanos proletarios, Unissez-vous, frères prolétaires). La résistance et l’organisation du mouvement amènent l’édification d’une « commune » asturienne. Elle prend en main tous les aspects de la vie sociale, industrielle et politique. 50 000 mineurs, armés de dynamite, après avoir pris le contrôle du bassin minier, assiègent les casernes et les points névralgiques de la capitale régionale, Oviedo, ainsi que l’usine d’armement Trubia. Mais ils ne parviennent pas à prendre la caserne principale où sont stockées les munitions. Lorsque le gouvernement central envoie les généraux Goded et Franco mater la rébellion asturienne, désormais isolée, le comité provincial de l’alliance ouvrière annonce la liquidation du mouvement, le 11 octobre. Mais les insurgés décident de continuer la lutte face à la Légion du colonel Yagüe et les troupes marocaines. S’ensuit une répression atroce, qui ne s’arrête pas aux seuls insurgés mais touche toute la population (plus de 2 000 morts, 3 000 blessés et des milliers de prisonniers et de déportés). La police justifie cette sanglante opération en prétextant un armement important des mineurs (90 000 fusils, 33 000 pistolets, 330 000 cartouches, 10 000 caisses de dynamite et 30 000 grenades), alors que les fusils des insurgés n’avaient pratiquement pas de munitions.
Déroulement des évènements :
1er janvier 1934. Le gouvernement Lerroux revient sur la réforme agraire, sur l’enseignement religieux et sur les pensions des prêtres. Il amnistie les hommes politiques de droite sanctionnés par le gouvernement Azaña.
3 février 1934. Largo Caballero rassemble un comité révolutionaire. Il dit très fort que les ouvriers ne peuvent se contenter de défendre une démocratie bourgeoise et prône une révolution par la violence. Tandis qu’Indalecio Prieto, socialiste également, la combat avec vigueur, malgré la réserve prudente des dirigeants du PCE, tel José Diaz, secrétaire général.
31 mars 1934. Accords secrets entre Mussolini et les monarchistes espagnols pour l’envoi d’armes et d’argent aux nationalistes, en vue du renversement de la république. Le Duce promet une aide de 1 500 000 pesetas, 20 000 fusils, 200 mitrailleuses, 20 000 grenades[1].
Juin 1934. Grève générale dans tout le pays, réprimée par Salazar Alonso, membre du Parti radical, conseiller et président de la députation de Madrid, ferme partisan de l’ordre, nommé au ministère de l’Intérieur dans le gouvernement Lerroux. Des maires de village sont également arrêtés.
Été 1934. Marche des femmes espagnoles contre la faim.
4 octobre 1934. À Barcelone, Lluís Companys proclame « l’État catalan de la république espagnole ». Répression de l’État central : 40 morts, arrestation du gouvernement catalan et de son président, qui sera condamné à mort (la peine sera commuée ultérieurement en détention).
5 octobre 1934. Dans les Asturies, les mineurs sont à la pointe du soulèvement, les partis et les syndicats sont unis, l’UGT et la CNT forment l’UHP.
8 octobre 1934. Arrestations à Madrid et à Barcelone des dirigeants politiques et syndicaux de la rébellion.
10 octobre 1934. Franco et Goded sont appelés par le gouvernement pour mater la rébellion. Franco expédie la Légion du colonel Yagüe et les troupes marocaines. S’ensuit une répression meurtrière envers les populations.
12 octobre 1934. Le mouvement révolutionnaire est étouffé : plus de 2 000 tués, 3 000 blessés et 15 000 à 30 000 prisonniers ou déportés[2].
27 décembre 1934. Le prolétariat espagnol est un des plus puissamment organisés d’Europe avec celui d’Allemagne. Le journal espagnol ABC publie la répartition des adhérents des organisations ouvrières espagnoles. CNT : 1 577 000 adhérents, UGT : 1 444 000 adhérents, PSOE : 200 000 adhérents, PCE : 13 000 adhérents.[3]
ATTENTION: Pour ceux qui lisent le castillan nous vous invitons à vous rendre sur le site de LQSOMOS et de prendre connaissance de l’article dont sont extraite les photos :
Le réalisateur Frederic Goldbronn, qui entre autre a fait découvrir à un vaste public la Maternité d’Elne, lance un appel à participation pour son nouveau film dont vous avez les détails ci-dessous.
Il nous semble important que ce documentaire soit réalisé. AIDEZ LE !
Appel à financement participatif pour terminer le film :
HOMMAGE A LA CATALOGNE
Un voyage au cœur de la révolution et de la guerre d’Espagne
avec l’écrivain George Orwell
et les opérateurs de prise de vues de la CNT
Adaptation cinématographique de Frédéric Goldbronn, avec la voix de Bruno Podalydès et les musiques originales de Catherine Delaunay (clarinettes), Bruno Ducret (violoncelle, guitare), Tony Hymas (piano) et Guillaume Séguron (contrebasse). Production Les Films d’Ici.
Nous reprenons nos activités après une pause estivale en espérant que vous avez tous passé un bel été et que vous êtes prêts à nous accompagner dans les prochaines activités de l’association.
Vous pouvez retenir les dates suivantes :
– le 5 octobre à 15h au Musée de la Résistance à Toulouse ( au 52 allée des demoiselles) et dans la continuité de l’exposition « Anatomie du franquisme » (qui se tient actuellement au Musée, le CTDEE propose une intervention sur
« Le franquisme vu depuis Toulouse à travers les dessins de Joan Call ».
– le 23 novembre à la Maison des Associations de Toulouse nous vous proposons une nouvelle journée du livre de l’exil espagnol. Le programme vous en sera communiqué ultérieurement.
À ce jour, les crimes commis par la dictature franquiste demeurent impunis. La tentative, en 2008, du juge Baltasar Garzón a échoué, le magistrat ayant été accusé d’avoir enfreint la loi d’amnistie de 1977. Votée lors du processus de transition démocratique, celle-ci devait permettre la libération des prisonniers politiques, mais signifiait aussi l’amnistie pour les responsables de la répression. En 2010, l’Argentine a intenté un nouveau procès pour «génocide et crimes contre l’humanité», fondé sur le principe de compétence universelle. Contraintes au silence pendant des décennies, les victimes ont aujourd’hui la possibilité de documenter le «nettoyage social» opéré
La projection sera suivie d’un débat
Au cours de ce débat, nous vous proposons d’établir le bilan de ce 80e anniversaire de la Libération de Paris, de la place des républicains espagnols, engagés dans ce combat.
« Avec le temps, la fable grossit et la réalité se perd » (déclaration de Voltaire dictionnaire philosophique à l’article Histoire.)
Et les choses en sont restées là. Notre équipe d’enquêteurs s’est saisie de cette affaire pour tenter de faire toute la lumière sur les responsables de ce drame. Cela les a conduits aux archives départementales de l’Ariège à Foix, aux archives de la Gendarmerie nationale déposées à Vincennes et enfin à Manresa (Barcelone) d’où provenait la famille Roy.
Sur un document de la Junte Espagnole de Libération, adressé aux autorités françaises et daté du 4 novembre 1944, nous extrayons les renseignements suivants :
Le samedi 15 juillet 1944 à dix heures et demie du soir, un groupe de membres de la UNE fait irruption dans le logement de l’espagnol Ricardo Roy, situé dans le village de la Cazaza, près de Castelnau-Durban (Ariège) et oblige le beau-père de Roy à ouvrir la porte. Peu après, à l’intérieur de la maison, ils ont assassiné le beau-père de Roy, la femme de Ricardo Roy et leurs deux petites filles âgées respectivement de 6 ans et de 8 jours et trois autres espagnols nommés García, Gracia et Soler, amis de la famille, qui étaient présents. Tous étaient membres de la CNT. Ricardo Roy a échappé à la tuerie parce qu’il était absent. D’après ses déclarations, on lui avait enjoint à plusieurs reprises l’ordre de rejoindre la UNE, comme il a refusé, on l’a menacé de mort et les hommes de la UNE ont perpétré le crime que nous dénonçons. (p.21)
La trace de ces assassinats n’existe nulle part, sauf dans la mémoire de témoins, puisqu’il n’y a aucune tombe au cimetière et pour certaines victimes aucune mention sur le registre des décès.
Du coup, Angel Carballeira, fils d’exilé de la première génération et chercheur acharné de la vérité historique, notamment au sein du CTDEE (Centre Toulousain de Documentation sur l’Exil Espagnol) a pris en charge de mener une enquête approfondie sur cette exécution sommaire. « Nécessité pour l’histoire de rapporter le plus rigoureusement possible cet événement pour éviter qu’il ne tombe dans les poubelles de l’histoire. »
[1] Lacazace, actuellement orthographié Lacazasse, est un hameau dépendant de la commune de Castelnau-Durban qui fait partie du Couserans, partie occidentale et montagneuse du département de l’Ariège.