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Étiquette : Vidéo-Films

Projection le 9 novembre “Fugir de l’oblit” (Fuir l’oubli) (93mn)

“Fugir de l’oblit” (Fuir l’oubli) (93mn)

un film d’Abel Moreno

Pitu a passé toute sa vie en fuite. Fuite du franquisme, du camp de réfugiés d’Argelès-sur-Mer, du camp de concentration de Dachau, du camp d’extermination de Treblinka, du massacre d’Oradour-sur-Glane…

Maintenant à 91 ans, la maladie d’Alzheimer de la Mercè, sa femme, le pousse à retourner à tous les lieux desquels il s’est échappé, se lançant paradoxalement dans ce qui sera sa dernière fuite. Celle de l’oubli.

“Fugir de l'oblit” (Fuir l'oubli) (93mn) un film d’Abel Moreno
“Fugir de l’oblit” (Fuir l’oubli) (93mn) un film d’Abel Moreno
Patchwork de fuites
Patchwork de fuites
L'attention de la mémoire
L’attention de la mémoire
Les camps nazis
Les camps nazis
Pitu découvrant Oradour sur Glane
Pitu découvrant Oradour sur Glane

La tragédie des Brigades Internationales De Patrick Rotman, À l’auditorium de l’Hôtel de ville de Paris le 11 octobre 2017.

Ce documentaire est destiné au grand public de télévision, un public tout de même curieux de l’histoire non officielle. Il revêt une grande importance pour les pistes qu’il effleure et démystifie aux yeux d’un grand nombre de gens jusqu’ici restés dans les récits « autorisés ».

Ce fut avec beaucoup d’émotion que nous avons revu les images de cette révolution qui transporta tant d’espoirs et de nouveautés dans ses réalisations. Il y transpire aussi de tant amertume, de déception non seulement de la défaite, de la trahison des démocraties voisines mais aussi et surtout de la mainmise de Staline qui, avec son bras international, le Kominterm, son armée de « conseillers » et la complicité des communistes espagnols a ordonné l’assassinat, par centaines, de combattants dévoués et sincères, des anarchistes voire des socialistes ou ceux de la gauche républicaine et notamment l’éradication des militants du POUM, …

Merci de la précision apportée que l’élimination des « Rouges » par millions est une tactique politique des chefs militaires du soulèvement ; contrairement à la politique de la république, où les assassinats sont au rang d’exactions incontrôlées qui doivent être pourchassées.

Car la consigne des généraux factieux est très claire : il s’agit de faire preuve « de la plus extrême violence  » en fusillant tous ceux qui s’opposent aux nationalistes. C’est-à-dire concrètement, tous les adversaires politiques de la droite conservatrice ; on les recherche pour les abattre, qu’il s’agisse d’élus, de militants, de sympathisants ou de simples électeurs de gauche. Le général Mola dans « Instruction secrète n°1 pour conquérir le pouvoir  » le 25 mai 1936, déclare :  «  On tiendra compte du fait que l’action doit être extrêmement violente pour éliminer le plus vite possible l’ennemi qui est fort et bien organisé. On emprisonnera bien sûr tous les dirigeants des partis politiques, sociétés et syndicats ne supportant pas le mouvement (national) en appliquant à ces individus des châtiments exemplaires pour étouffer les mouvements de révolte et de grève  ». Pour enfoncer le clou il précisa après le 19 juillet 1936 : «  Il est nécessaire de propager un climat de terreur. Quiconque est ouvertement ou secrètement un partisan du Front Populaire doit être fusillé  ». Encore un bien fou, de souligner que l’arrivée des colonnes des Brigades Internationales sur les divers fronts redonne courage aux combattants et à la population. L’évocation des batailles, qui furent des défaites, est bien soulignée avec la démoralisation progressive des troupes espagnoles ou internationales. Et immédiatement nous rapprochons cette évocation du sentiment de « chair à canon et sacrifiés pour la gloire du texte de José Fergo : «  Avant de prendre en main toutes les commandes de la machine de guerre, les staliniens se livrèrent à une intense campagne de dénigrement des chefs militaires d’obédience socialiste [ou républicaine. Quant aux milices anarchistes, elles furent systématiquement montrées du doigt et leurs responsables désignés comme incompétents, à l’intérieur ces éléments étaient même supprimés physiquement. Aucune victoire militaire de la République, répétaient les propagandistes du stalinisme, n’était envisageable sans transformation des milices ouvrières et paysannes en armée régulière, sans nomination de « commissaires militaires » et « politiques » dans les unités, sans présence massive d’experts dans l’appareil de direction de l’armée. Avec le gouvernement de juin 1937, ils eurent gain de cause sur tous les points. Quant à l’armement, la question de son contrôle ne se posait pas, puisque, venant d’URSS, il lui était acquis. Or à partir de mi-1937, la liste des batailles perdues et coûteuse par milliers de vie humaine est impressionnante : Brunete, Belchite, les fronts du Nord, Teruel et, pour finir, la catastrophique déroute de l’Èbre. La version officielle, majoritairement alignée sur l’optique communiste, elle s’est contentée d’attribuer les défaites de l’armée « populaire » à la supériorité numérique et tactique de l’ennemi, en omettant de signaler que l’inversion du rapport de forces au sein du camp républicain eut un tel effet de démoralisation sur des combattants progressivement commandés par des officiers-machines et transformés en chair à canon. Ainsi, inévitablement il scia l’enthousiasme et assura la défaite(…)  » José FERGO La nuit espagnole du stalinisme, À contretemps, n° 11, mars 2003.

Les envies d’investigations suscitées :

Grâce à son documentaire, P. Rotman donne une furieuse envie d’aller plus loin dans les sujets qu’il effleure, faute de temps et par choix de thèmes. À propos de : L’Anarchie et son mouvement en Espagne  : • Le rôle des anarchistes qui constituaient la première force révolutionnaire en Espagne; sans eux, rien n’aurait été possible. Leurs adhérents se trouvent dans le moindre village, de la Catalogne à l’Andalousie. Ils furent les premiers à s’emparer des armes au mépris de leur vie, et d’ailleurs Luis Companys, président de la Generalitat de Catalunya décide au lendemain du 20 juillet, face à leur victoire contre le soulèvement militaire de leur remettre le pouvoir. Ce qu’ils déclinent au profit du Comité Central des Milices Antifascistes (CCMA) réunissant toutes les composantes du mouvement de défense de la République. • Le rôle des ministres anarchistes et de leurs réalisations dignes d’une pensée révolutionnaire grandiose sur l’organisation sociale et populaire. Ce qu’ils ont amorcé et commencé à réaliser n’a eu aucun équivalent à ce jour. Il est très important de populariser leurs actes. Car leurs engagements, totalement dépourvus de corruption n’avaient qu’une visée : libérer les Espagnols de leurs chaines et leur permettre de vivre dans la paix, l’harmonie, et la sérénité. • Les collectivités : agricoles et paysannes, elles voient le jour dans tout le pays : Catalogne, Aragon, Andalousie, Nouvelle Castille, Levant, Estrémadure…  et elles sont souvent le résultat d’une volonté menée par l’UHP Uniós hermanos proletarios (unissez-vous frères prolétaires), groupement de l’UGT et de la CNT, né au cours du mouvement insurrectionnel d’octobre 1934. En juillet 1936, il se reconstitue pour faire face au coup d’État de l’armée et s’emparer de moyens de production. Le mouvement communiste faible au début du conflit et les raisons de son développement : • Staline surveille de près l’évolution du conflit espagnol. Une autre république socialiste en Europe l’inquiète et populaire. Quand finalement en septembre 1936, Staline décide de vendre des armes à la république espagnole, il pense aussi à se servir de cette pression pour assurer une suprématie communiste et prendre le contrôle du gouvernement espagnol. • Ses appuis sur place : o Les conseillers soviétiques qui sont placés aux postes stratégiques. Les dirigeants soviétiques qui s’immiscent dans les affaires de l’État espagnol. o Le Kominterm qui prend le commandement des internationaux, e regroupe les agents les plus importants du N.K.V.D. à l’étranger. o Le SIM, Servicio de investigación militar, créé en août 1937. Dès l’automne 37, ce service, aux mains du PCE et de ses « conseillers soviétiques », liquide non seulement d’authentiques espions mais aussi des combattants de la République, essentiellement anarchistes ou communistes non orthodoxes du POUM, qui osent critiquer la ligne politique de Staline. o Le Quinto Regimiento, vitrine de la puissance militaire communiste, est surarmé alors que les milices pleurent pour avoir quelques fusils et munitions. Tout de même c’est cet armement (chars, avions compris) qui va se porter contre les troupes rebelles. Les personnages qui méritent qu’on s’y attarde après que P. Rotman les a évoqués : • Buenaventura Durruti est plutôt présenté comme un aventurier (bandit célèbre à la mode de Robin des Bois ou autre) alors que c’était un anarchiste réfléchi et conscient de ce qu’il voulait mettre en place ; sa colonne fut également, pour contredire les propos de désordre, une colonne où régnait une discipline très stricte que les miliciens faisaient observée eux-mêmes. • Juan Negrín, premier ministre qui remplaça si aisément Francisco Largo Caballero, et se mit tout simplement aux ordres du PCE et des représentants soviétiques. • Enrique Lister, général communiste, qui mit à sac les collectivités et assassina leurs représentants. Lors de la bataille de Brunete, il perdit la petite ville et voulu faire passer cette défaite à l’actif du Cipriano Mera, anarchiste, commandant de la 14e division de l’armée du centre, qui joua un rôle déterminant dans la victoire de Guadalajara. • André Marty, Chef des Brigades Internationales, nommé par le Kominterm, surnommé Le Boucher d’Albacete, qui décrétait l’exécution des hommes sans sourciller… • Vittorio Vidali, la main armée du NKVD à l’étranger. Pas cité du tout dans les emprisonnement et exécutions des Brigadistes. Negrín comme Lister et Marty sont juste cités, alors qu’ils semblent incontournables de détailler leur participation pour la compréhension de l’évolution de la situation. Les Brigades et leur base : Albacete, la base des Brigades Internationales, centre de regroupement des Brigades, elle fut aussi lieu de détention et de torture de beaucoup d’entre eux qui rechignaient à l’exécution d’ordres stupides. Le camp de « rééducation »Lukács , prison pour les Brigadistes récalcitrants par lequel passent plus de 4000 d’entre eux et où près de 20 % sont fusillés sur ordre du commandement des Brigades.

LES CRITIQUES :

Les femmes  : Il s’agit d’idéal et de changer l’ordre de la société pour plus de justice et de liberté. Les femmes ne s’y trompent pas, qui prennent une part si active à cette lutte pour se libérer elles-mêmes et fonder une société équitable. Elles, qui se sont engagées avec courage et abnégation, qui ont fait tourner les usines, les écoles, les hôpitaux…sont les grandes absentes de cette œuvre. Venus de partout : À aucun moment ne sont évoqués les asiatiques, les africains, les maghrébins, les palestiniens. Présents dans les brigades internationales. Le POUM laminé, ses adhérents assassinés après les pires tortures apparaissent plutôt comme des troublions et mauvais sujets. Ce documentaire laisse flotter des éléments voire des accusations qui pourraient renvoyer dos à dos les belligérants alors que l’un est légitime et attaqué et l’autre séditieux et attaquant : • L’annonce, en début de film, des 7000 curés tués et des églises brûlées, est un élément très contesté, même s’il est évident qu’un mouvement révolutionnaire de cette ampleur et à ses débuts est difficilement contrôlable le temps que l’organisation se mette en place. Les portraits d’hommes célèbres: Il fait à notre avis une part trop grande aux intellectuels, venus « soutenir et laisser leur nom » à la postérité de ce conflit hors du commun. Trop souvent reviennent les noms et les visages de : • André Malraux, bien qu’il ait eu le mérite d’être en Espagne dès le 22 juillet 1936 et de s’activer pour créer une escadrille d’avions. • Ernest Hemingway, qui finalement a eu une attitude très « pleutre », au détriment de John Dos Passos, dont il est dit peu de choses et qui pourtant va partir, courageusement à la recherche de la vérité sur le sort de leur ami commun, et communiste Jose Robles, alors qu’Hemingway l’abandonne à son sort de traitre décrété par le Kominterm et fusillé. • Robert Capa, grand photo-reporter de guerre, il est vrai tandis que Gerda Taro, celle qui est à l’origine de la légende Capa, est reléguée au rôle de photographe, compagne du grand photographe, alors que ce dernier a pris la paternité de nombres de photos de Gerda. Le mouvement anarchiste, plus grande force de la révolution espagnole et d’échec au Pronunciamiento. : • L’allusion à Anarchie = désordre, à plusieurs reprises, nous confronte à une méconnaissance de l’organisation des libertaires et du syndicat CNT. En effet, s’ils refusent d’être fondus dans l’armée et de se plier aux rites militaires, les milices anarchistes n’en sont pas moins conscientes de la nécessité d’une discipline d’autant plus forte qu’elle est consentie. Voir le règlement rédiger par les milices confédérales de Madrid (doc règlement). • Et bien qu’il soit hors de propos de tracer un portrait « angélique » de l’anarchie qui s’est elle-même divisée, et a eu également à régler les excès de certains de ses membres, c’est une hérésie de réduire ce courant de pensée politique au manque de discipline et à un engagement « romantique » comme le veut la définition menteuse d’aujourd’hui, alors qu’il est tout à fait le contraire : une idée de la discipline et de la conscience humaine très pointue, qui doit permettre la libre détermination en fonction de l’intérêt commun populaire.

Conclusion sur cette soirée :

La tragédie des Brigades Internationale, à grand renfort d’archives laisse entrevoir le cours d’une histoire où les protagonistes ne sont pas forcément des héros. Le parcours des Internationaux, brigadistes et avant eux ceux qui ont rejoint spontanément les milices, soulève la violence de l’affrontement face aux forces déchainées du fascisme qui prône l’anéantissement du camp adverse. Mais ce documentaire nous laisse aussi entendre, pour peu que le public soit investigateur, les oppositions et luttes au sein du camp républicain. Le parti communiste espagnol sous les directives des représentants de l’URSS a été le responsable de tant d’assassinats et de disparitions qu’il faudra bien un jour, pour avancer dans l’histoire des peuples, le dire encore plus clairement. Ce documentaire avance à pas petits et comme vous pouvez l’entendre sur le lien ci-dessous, il provoque des commentaires et interventions très explicites. Nous nous félicitons d’avoir eu autant de participants, preuve que le sujet est toujours d’actualité et qu’il reste encore beaucoup à évoquer pour parvenir à dire l’histoire réelle. L’objectif à termes étant de formuler critiques et analyses sans dévier le cours de l’histoire et sans nier leurs existences. La révolution sociale espagnole et le conflit terrible qu’elle a engendré méritent que chacun fournisse sur son propre mouvement une analyse honnête et détachée.


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Enregistrement audio de la rencontre
La tragédie des Brigades Internationales

11 octobre 2017


Brigadistes
Brigadistes
Edgar Morin prend la parole
Edgar Morin prend la parole
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Documents joints

 

La Tragédie des Brigades internationales : À l’auditorium de l’Hôtel de Ville, le mercredi 11 octobre, à 18h précise (arriver une ½ heure avant)

80 ans après son déclenchement, le souvenir de la guerre d’Espagne se confond encore avec celui des Brigades internationales.

Pour sauver la République du fascisme, les brigadistes et avant eux ceux que l’on nomma « les internationaux » sont venus du monde entier, titis parisiens, dockers new-yorkais, juifs de Palestine, mineurs polonais, militants allemands, souvent immigrés, pourchassés, illégaux, communistes pour la plupart.
Des milliers sont tombés sur cette terre d’Espagne qu’ils sont venus libérer.
Aujourd’hui cette épopée de milliers de combattants originaires de plus de cinquante pays résonne comme la chanson de geste de la liberté contre la barbarie.
Ces internationaux sont envoyés en première ligne sur le front contre la puissance franquiste mais ils se mesurent aussi à la répression politique dont ils vont être victimes pour certains de la part de leurs propres dirigeants.
On y voit aussi l’engagement des intellectuels et des artistes internationaux. Nous approchons dans ce documentaire la ferveur et l’émotion de ces idéaux partagés mais aussi la colère et les déceptions des exactions perpétrées contre de courageux et désintéressés combattants.

Venez débattre avec le réalisateur Patrick Rotman, sur ce sujet : l’engagement des étrangers contre le fascisme espagnol, et ses multiples facettes souvent méconnues ou occultées.

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RAPPEL JEUDI 24 AOÛT 17H15 HOMMAGE À LA NUEVE

Jeudi 24 août 2017 Hommage aux Espagnols antifascistes de la Nueve et à tous les Étrangers engagés dans la lutte pour la liberté contre le nazisme

17h15 devant le jardin des combattants de la Nueve, rue Lobau, métro Hôtel de ville :

Un hommage aux Espagnols antifascistes de la Nueve et leur rôle dans la libération de Paris. Diverses prises de paroles évoqueront le combat des Étrangers engagés dans la lutte pour la liberté contre le nazisme. Auparavant, à 15h15, l’association se joindra à la cérémonie organisée par la mairie de Paris et l’AAGEF-FFI, pour le dévoilement de la plaque en hommage à José Baron Carreño. Angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Villersexel (Paris 7e).

Documents joints

 

Angel a fait salle pleine au Paris Anim’Centre Place des Fêtes

Angel, modeste et doux, nous conte sur les pas de son trajet de vie, une histoire peu banale:

Du deuil de sa maman aux camps d’internements en compagnie de son jeune frère et de sa jeune soeur, il marche espérant trouver le repos et la tranquillité.
Ils sont des enfants perdus dans la tourmente des guerres et le désarroi des adultes, comme il y en a tant et tant encore aujourd’hui.

Il grandit comme il peut, il apprend de la vie et de ses leçons.Il gardera toujours un oeil sur l’Espagne franquiste qu’il déteste. C’est celle qui l’a privé de l’amour maternelle, de la douceur de son foyer. Et lorsqu’il en a l’occasion il s’embarque avec des copains libertaires pour faire sauter le train qui transporte Franco.
Tout est étudié, tout est prêt. Il est le chauffeur de la voiture, car il ne porte pas d’arme.
il doit conduire ses amis et les récupérer. Mais au dernier moment ils apprennent que le train aura d’autres wagons transportant des voyageurs innocents. Alors ils décident de ne pas passer à l’action.

Pourtant repérés ils sont arrêtés et mis en prison. Tous condamnés à mort!
Angel doit la commutation de sa peine en 30 années de prison, il en fera finalement 16 très longues dans les prisons franquistes, à son jeune âge et à l’intervention de plusieurs anciens résistants espagnols (dont son père) auprès des autorités françaises pour intercéder en sa faveur auprès de la « justice » espagnole.
Alors Angel va se recueillir sur les plaques des noms de ses amis, morts pour la liberté en Espagne.
Mais Angel croise aussi ce jeune « charcutier » qui écrit des livres et se passionne pour l’histoire enfouie de ses utopistes amoureux de la liberté à en mourir!

Angel, c’est l’espoir qui marche devant chacun et ouvre la route à l’avenir!

Stéphane Fernandez présente son film Angel
Stéphane Fernandez présente son film Angel
Stéphane Ferandez révèle avec plaisir les secrets d'Angel
Stéphane Ferandez révèle avec plaisir les secrets d’Angel
La salle attentive
La salle attentive
La salle entre questionnement et émotion
La salle entre questionnement et émotion

ANGEL, à travers les yeux des enfants

L’enfant assassiné (extraits) Amparo Poch y Gascón

La balle courrait
Et disait au vent :
— Où est-ce que je me plante
Pour faire le plus de mal ?
L’enfant jouait,
Rêvait à ses jeux. (…)
— Mais ! Que serait la guerre
Si elle était si loin ?

Angel a 86 ans.

Né à Barcelone, il voit sa mère mourir sous ses yeux en 1937. À 10 ans, part en exil sur les routes catalanes, seul responsable de sa sœur et de son frère âgés de 6 et 4 ans. Enfermée dans les camps de concentration français d’Argelès-sur-Mer, la fratrie retrouve finalement à Sarlat le père disparu. Plusieurs années plus tard, Angel revient en Espagne et se fait arrêter, torturer et condamner à mort…

Tout au long du film, Angel sera accompagné par son ami Dominique, lui-même fils d’exilés espagnols. Son père est mort des suites d’une blessure reçue durant la guerre d’Espagne.
’est à Dominique qu’Angel va confier son histoire, raconter ses souvenirs, montrer ses notes, ses photos, ses dessins…
Le réalisateur, Stéphane Fernandez, a su nous captiver en entrecoupant les scènes de récits de séquences graphiques animés, une vraie belle trouvaille.

Affiche Angel 15 juin 2017
Affiche Angel 15 juin 2017
Animations de l'Histoire
Animations de l’Histoire

Compte rendu de la soirée du 16 mai 2017

LAND AND FREEDOM / TIERRA Y LIBERTAD 109mn. Film de Ken Loach (1995). Une production : Diaphana films.

Il n’est pas 17h15 que le public commence déjà à se répartir dans la salle de l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris. Nous sommes en train de régler les derniers détails et de tester la clé où Daniel a mis l’intervention d’Edgar Morin à propos du stalinisme fossoyeur d’hommes et d’idéologie surtout s’il s’agit de révolutionnaires capables d’inquiéter sa mise en scène de parti respectable.

La salle est comble, le personnel à l’entrée s’inquiète même de la possibilité de tous à trouver un siège. Mais tout se passe à merveille ! Le film de Ken Loach n’a rien perdu de son sens historique, de la justesse de ton pour relater l’expérience des collectivités paysannes. Il se fait limpide et révélateur lors du conflit entre les communistes d’une part et les anarchistes alliés aux partisans du POUM, [[Parti Ouvrier Unifié Marxiste, Deux organisations communistes le BOC : le Bloc Ouvrier et Paysan et la Gauche Communiste, fusionnent. Le Congrès d’unité, tenu à Barcelone le 29 septembre 1935 a concrétisé cette convergence d’analyse. Le Parti Ouvrier d’Unification Marxiste a pour but essentiel l’unité révolutionnaire de la classe laborieuse, préalable indispensable au triomphe de la révolution démocratico-socialiste ]], d’autre part. Il nous invite à approfondir l’histoire corsetée dans le terme « Républicanos ». Peut-être que ce film doit son actualité à, comme le dit Francis Pallares: —Je crois que, comme pour « Missing » de Costa-Gavras (Chili de Pinochet), comme pour « La Historia oficial » (Argentine de Videla) de Luis Puenzo, cela tient au procédé narratif qui est similaire : on part d’un protagoniste « innocent » qui est dans le « mauvais » camp et qui, peu à peu, découvre la vérité par sa propre expérience. Le cinéaste évite ainsi l’écueil d’une fable simpliste, dichotomique qui s’imposerait le « choix » entre « bons » et « méchants ». »

Ensuite, dans un silence rempli d’émotion, Daniel Pinos présente les intervenants :

Cristina qui est la fille Carles Albert Simó Andreu et petite fille d’Andreu Nin et de Maria Baget Andreu, ([[enseignante et anarchiste, Maria Baget Andreu née à Reus en 1881, Professeur d’école et anarchiste. Maria et Andreu se sont rencontrés à Barcelone où Nin vivait depuis Octobre 1910 et où il milita dans les rangs du PSOE (parti socialiste ouvrier espagnol) puis à la CNT. C’est très probablement l’école Horaciana qu’André et Maria, se rencontrent. Leur relation va durer une dizaine d’années. Cristina Simó, la petite-fille dit : « Cela n’a pas été une relation très facile, à cause du caractère des deux, du moment historique, de leurs idées et parce que mon grand-père faisait de nombreux allers et retours en prison, etc … » En 1915, de cette relation, est née sa première fille, Maria Antonia Simó Andreu. La famille vit au 16 rue Lancaster, à Barcelone. En 1917, Nin rentre d’une année de déplacement et leur relation reprend. Carles Albert nait en 1918. Andrès et Maria ne se sont jamais mariés. Et les enfants ne prirent pas le nom de famille du père. Carles Albert est le père de Cristina. Nin parti en URSS, Maria a épousé en 1927 Ismael Simó, qui reconnaît les enfants de Maria et André et, leur donne son nom]]). Cristina, loin de revendiquer une filiation qu’elle attribue au hasard, tire sa légitimité de ses propres actes, de ses recherches sur la véritable histoire de son pays et des gens qui le peuplent. Ses investigations passent évidemment par ce grand-père, Andreu Nin ([[1892-1937; Enseignant et journaliste catalan. Secrétaire national de la CNT anarcho-syndicaliste avant Octobre 1917. Rallié au communisme, il part pour Moscou et devient dirigeant de l’Internationale Syndicale Rouge. Nin participe à l’Opposition de 1923 aux côtés de Trotsky, s’éloigne puis retourne à l’Opposition Unifiée. Il est alors exclu du P.C. et expulsé d’URSS en 1930. Revenu en Espagne, Nin transforme l’Opposition de gauche en Izquierda Comunista qui s’intègre au Parti Ouvrier d’Unification Marxiste en 1935, dont il sera le secrétaire. En 1936, il condamne les procès de Moscou et propose de donner asile à Trotsky en Espagne. Mais son entrée au gouvernement catalan provoque la rupture entre les deux hommes. Kidnappé par les services de Staline, Nin est torturé et assassiné après les journées révolutionnaires de mai 1937 à Barcelone]].) sauvagement assassiné et le poids de ce qu’elle n’a pu apprendre de lui, à cause de la chape de silence qui ensevelit l’Espagne depuis 80 ans. Elle ne peut que se souvenir des propos de son père : « Andreu n’était pas ce qu’on appelle un bon père, mais il avait une personnalité si forte et si captivante qu’on ne pouvait qu’être à ses cotés !  » Mais Le père de Cristina, pilote de l’aviation républicaine durant la guerre, meurt dans un accident d’avion sur l’aérodrome de Sabadell en 1969. En plus de l’immense chagrin qui s’abat sur la famille, un grand vide les saisit car il avait promis de tout leur raconter à la mort du dictateur. Aussi avec courage et abnégation, elle a poursuivi son chemin de mémoire, y a découvert le combat des femmes en même temps que celui des militants du POUM lâchement exterminés et trainés dans la boue. Voir sur notre chaine le film de l’intervention de Cristina, réalisé par Eduardo Granados Reguilón https://www.youtube.com/watch?v=9GDIdABR9BE&feature=youtu.be



Frédéric Pierrot ([[Naissance 17 septembre 1960 (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine – France) C’est aux États-Unis que Frédéric Pierrot s’émerveille sur le monde du spectacle. De retour en France, il travaille comme machino sur les plateaux de cinéma et prend des cours de comédie. En 1989, il tourne dans La Vie et rien d’autre de Bertrand Tavernier, grand nom du cinéma français avec lequel il tournera (Capitaine Conan en 1996, Holy Lola en 2004). Depuis il entame une carrière avec les plus grands et les plus engagés tels que Jean-Luc Godard For Ever Mozart ou Bertrand Blier Mon homme. En 2011, il participe au film choc de Maiwenn Polisse dont l’interprétation lui vaut une nomination au César 2012 du Meilleur acteur dans un second rôle lors de la 37e Cérémonie Des César 2012.]]) : Acteur de conscience qui a tourné non seulement dans Land and freedom dirigé par Ken Loach, mais également dans Capitaines d’Avril de Maria de Meidero, qui traite de la « Révolution des Œillets » en avril 1974 au Portugal. Frédéric a une belle carrière derrière lui et un chemin d’espoir sous ses pas. Il nous contera avec sensibilité et humour le tournage avec Ken Loach. Grâce à lui, nous avons pénétré dans cet univers secret du plateau. Découvert que ken Loach est le plus grand improvisateur qui soit et qu’il choisit ensuite ses plans parmi la foison qui s’offre à lui. Nous avons appris comment des paysans, des curieux, des acteurs de l’histoire réelle se sont retrouvés mêlés dans l’aventure de ce film. Frédéric nous avoue avec humilité qu’il fut impressionné par ces méthodes de tournage, par les relations d’amitiés qui se nouèrent entre toute l’équipe à cause du metteur en scène qui les laissaient un peu dans l’incertitude et la recherche. Nous rions un peu peinés quand il nous raconte comment l’acteur qui découvre qu’il tient le rôle du renégat, s’est caché derrière les camions du tournage pour pleurer, meurtri d’être le traitre. Mais surtout, il nous dit avoir appris des faits historiques jamais évoqués. Frédéric captive l’auditoire. Nous avons redécouvert l’histoire non dite : « Plus généralement, le film de Ken Loach a eu un impact quand il est sorti dans l’opinion. Et pourtant, pour beaucoup d’entre nous, c’était une histoire connue et archi-connue. Mais personne ne voulait l’entendre. Tout particulièrement en France, en Italie et en Espagne, le poids du stalinisme sur les médias, sur les journaux, sur l’intelligentzia (et tout particulièrement à l’Université), a été tout-puissant pendant des décennies. Et pourtant, il y en avait eu des « signaux » après la Guerre civile : assassinats de militants par la UNE dans les maquis et à la Libération dans le Sud-Ouest et à Toulouse, prisonniers espagnols de Karaganda, procès de Prague et de Budapest, procès Kravchenko, soulèvement de Berlin en 53, révolution hongroise en 56, liquidations internes au PCE, etc…. » (F. Pallares) Après le film nous avons toutes et tous écouté l’intervention qu’Edgar Morin, [[né à Paris le 8 juillet 1921. La guerre d’Espagne en 1936 et sa participation à la SIA, Solidaridad Internacional Antifascista marque son premier engagement politique. Inlassable défenseur de la liberté, aujourd’hui encore, à 95 ans, il prend part aux combats pour la liberté et la justice sociale.]] avait enregistré à notre attention, lui qui a côtoyé le milieu anarchiste et celui du POUM toute sa vie durant. Ami inséparable de Wilebaldo Solano Alonso [[voir article du site http://www.24-aout-1944.org/Wilebaldo-Solano-ou-la-quete-de-verite]]. Son intervention lève toute ambiguïté sur le sort effroyable subi par Nin et tant d’autres compagnons du POUM ou libertaires pour annihiler toute velléité d’instauration d’une république socialiste en Espagne.


intervention_f_pierrot_16_mai_17_land_and_freedom.mp3 (Intervention F Pierrot 16 mai 17 Land and Freedom)


Edgar Morin déclare que : « Cet épisode est un des moments les plus tragiques de l’histoire du 20e siècle. »

Épisode pourtant, dont personne ne veut tirer les leçons et attribuer les responsabilités. Vous pouvez retrouver cette intervention sur notre chaine télé , elle a été réalisée par notre compagnon et ami Victor Simal: https://www.youtube.com/watch?v=QkO7KacPQ3Y&t=33s



Il s’ensuivit un débat animé et enrichissant sur les thèmes de la révolution espagnole, des crimes franquistes et des crimes staliniens. Ces deux derniers à des degrés différents bénéficiant encore 80 ans après d’une impunité favorisée par le silence.

La salle de l'auditorium de la ville de PAris`
La salle de l’auditorium de la ville de PAris`
Intervention d'Edgar Morin
Intervention d’Edgar Morin
La parole à Frédéric Pierrot
La parole à Frédéric Pierrot
Le débat; intervention de Amada Pedrola Rousseaud
Le débat; intervention de Amada Pedrola Rousseaud
Le débat, intervention de Jean Estivill
Le débat, intervention de Jean Estivill
Le débat: intervention d'Alexandre Arribas
Le débat: intervention d’Alexandre Arribas
Le débat: un jeune Espagnol proteste contre el valle de los Caïdos
Le débat: un jeune Espagnol proteste contre el valle de los Caïdos

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TIERRA Y LIBERTAD/ LAND AND FREEDOM le 16 mai à l’auditorium de l’Hôtel de ville à 17h45

Le 16 mai, l’association 24 août 1944, vous invite à assister à la projection du film de Ken Loach Land and Freedom (Tierra y Libertad) enfin de rappeler les événements dramatiques pour l’avenir de l’Espagne de mai 37 à Barcelone et l’épuration voulue par Staline qui a abouti à l’assassinat des dirigeants du POUM et de révolutionnaires anarchistes.

La projection sera suivie d’un débat en présence de Cristina Simó et Silvia Ortiz deux des petites-filles d’Andrès Nin dirigeant du POUM assassiné en Espagne, sur l’ordre de Staline ; et Frédéric Pierrot, acteur du film, avec une intervention d’Edgar Morin, philosophe et résistant, proche de Wilebaldo Solano, dirigeant du POUM.

LE FILM DURE 109 MN, DONC SOYEZ PRÉSENTS À L’AUDITORIUM DE L’HÔTEL DE VILLE 5 RUE LOBEAU 75004 (MÉTRO HÔTEL DE VILLE) DÈS 17H45 CAR NOUS COMMENCERONS LA PROJECTION À 18H SONNANT, POUR AVOIR LE PLUS DE TEMPS POSSIBLE À CONSACRER AU DÉBAT.

Réservation par mail : 24aout1944@gmail.com ou par téléphone : 0651728618 ou 0612255285
Au plaisir d’échanger avec vous

LAND AND FREEDOM de Ken Loach
LAND AND FREEDOM de Ken Loach

Étranges étrangers mois des Mémoires dans le 19e

Dans le cadre du mois des MÉMOIRES et parce qu’il est urgent de savoir que la volonté de vivre et d’apprendre est la première forme de résistance à l’oppression, l’association 24 août 1944 en partenariat avec la Mairie du 19e vous propose :

Deux grands moments sur la Révolution espagnole: la guerre, la Retirada (retraite), l’exil, les camps en France Et l’implication des antifascistes espagnols dans la Seconde Guerre mondiale: leur Résistance au fascisme. Le 6 mai, au centre Paris Anim’ Place des Fêtes (2/4, rue des Lilas, Paris 19e)   16 h 30 : Lecture de témoignages qui recouvrent l’ensemble de cette période historique, de 1931 à 1945. Cette lecture est agrémentée d’un diaporama avec des photos d’archives et portraits des témoins… 17 h 00 – 18 h 00 : Débat avec le public, durée : 60’ environ. 19 h : Projection du film Il nous faut regarder , de François Boutonnet. En présence du réalisateur. Durée : 52’.   20 h : débat avec le réalisateur François Boutonnet Du 12 au 19 mai, dans le hall de la Mairie Exposition de portraits de combattants de la Nueve, et de femmes espagnoles

Il nous faut regarder programme
Il nous faut regarder programme

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El Jardín dedicado a los combatientes de la Nueve.Madrid 19 et 20 avril 2017

Les hommes la Nueve rentrent chez eux!

Nous sommes arrivés dès le 19 avril. Daniel Pinós est intervenu le soir même, au centre culturel de cet arrondissement dans le cadre d’un échange d’expériences de l’exil, entre : Yenia Camacho Samper, Elsa Osaba Bailo et Julián Rebollo. Au cours de cette table ronde devaient être développés les thèmes suivants : l’exil, sa perception parmi les descendants, l’installation en France et les liens avec l’Espagne, le travail de mémoire. Daniel s’est attaché à décrire ce que fut le combat révolutionnaire des libertaires aragonais de Los Monegros en Aragon, l’idéal qui les a portés et aidés à déplacer des montagnes pour parvenir à ce qu’ils considéraient comme une organisation de société juste et partageuse. Une génération entière de femmes et d’hommes qui dès le 19 juillet 1936, à Sariñena, son village comme dans toute l’Espagne se levèrent dans le vent de la révolution pour créer la collectivisation des terres agricoles, abolir l’argent, redistribuer les terres aux paysans, mettre en place des écoles pour tous les enfants, reprendre la production des usines, remettre en route les transports.

Daniel nous dit : « Ma mère résumait les choses ainsi « Jamais je n’ai travaillé avec autant d’enthousiasme, sans être payée, sans vacances, pour une cause aussi belle ! ». Cette phrase retranscrit le sentiment et le courage qui animaient tout un peuple prêt à beaucoup de sacrifices pour réaliser la mise en place d’une société égalitaire.

Hélas, ce fut un rêve avorté et Daniel nous décrit la déception de sa famille comme celle de tous ceux qui avaient cru pouvoir enfin atteindre le socialisme libertaire. C’est dans cet état d’esprit de défaite que se déroula l’exode vers la France : les hommes gardaient les armes à la main pour protéger les populations civiles qui fuyaient l’arrivée des franquistes. Puis ce fut l’humiliation des camps sur la plage, les séparations, la faim, les maladies et la guerre qui profilait son spectre de mort et de destruction. Cette guerre à armes inégales qui les avaient pourchassés depuis juillet 1936 était à nouveau sur leurs talons avec son cortège de drames.

Les hommes de la Nueve sont de ceux qui, fiancés de la liberté et de la justice, se sont engagés pour défendre ces valeurs.

Daniel nous explique comment les Espagnols, étrangers indésirables de l’époque se sont portés volontaires pour défendre la liberté contre le fascisme, mais aussi comment en 1945, ils furent laissés à leur pauvre sort d’exilés quand les alliés décidèrent de faire de Franco un atout de la guerre froide contre l’URSS.

C’est ainsi que beaucoup s’installèrent en France pour y faire souche. Et après la mort du dictateur, suite à la « transition démocratique » entamée en 1975 avec l’accord de tous les partis politiques de la droite au parti communiste, les bourreaux et les assassins du régime franquiste ne rendirent jamais compte de leurs actes. Les gouvernements de l’Espagne installaient un silence complet sur l’histoire réelle du pays.

Aujourd’hui des associations espagnoles réclament au gouvernement l’abolition de l’impunité des bourreaux, la reconnaissance des déportés et l’ouverture des fosses communes.

Le 20 avril, nous étions à l’inauguration du jardin des combattants de la Nueve.

À notre grande et agréable surprise, il y avait une foule très dense qui se pressait sur le périmètre de ce jardin. L’air avait un parfum de fronde, flottaient au vent des drapeaux aux couleurs de la république mais aussi beaucoup de drapeaux rouge et noir de la CGT et de la CNT qui au-delà d’une revendication républicaine exprimaient un besoin de justice sociale et de liberté. La foule était composée d’anciens antifascistes, et de leurs descendants venus rendre hommage aux hommes de la Nueve à travers la présence de Rafael Gomez, dernier survivant de cette épopée. Beaucoup étaient groupés derrière leur association de mémoire et de revendication contre l’impunité. Nous avons eu le privilège, en tant qu’association 24 août 1944, d’intervenir pour expliquer combien nous, descendants d’exilés, étions attachés à l’histoire de nos ainés et que notre mission était de transmettre leur histoire pour qu’elle serve aujourd’hui d’espoir face à la noirceur qui s’installe sur l’Europe et le monde. Les jeunes du lycée français de Madrid ont lu des textes qu’ils avaient élaborés avec leur professeur sur le périple de ces hommes, ce fut un moment très émouvant. Puis il y eut les discours officiels de la maire de Paris et de la Maire de Madrid : discours de paix et de fraternité durant lesquels les voix pour la levée l’impunité des crimes se sont faites entendre.

D’autres réclamaient une République ! Mais de quelle république s’agit-il ? Celle, du Bienio negro de 1933-1935, la république répressive de la finance qui sévit un peu partout dans le monde ou celle révolutionnaire del Frente Popular de 1936-1937, une république sociale qui respecte les humains, leur droit à une vie décente et à la dignité ?

Le dépôt de gerbes et les remerciements de la foule à Rafael Gomez ont conclu cette journée émouvante et pleine d’avenir. Le lendemain 21 avril nos amis Alberto Marquardt réalisateur du film La Nueve ou les oubliés de la Victoire, et Raúl Monteagudo, auteur du roman espagnol : Cuando los republicanos liberaron Paris présentaient justement ce magnifique documentaire dans lequel Luis Royo et Manuel Fernandez, deux des trois derniers survivants à l’époque, nous parlent de leur passionnante épopée avec beaucoup de lucidité et d’humour. Ils reviennent sur leur histoire, certains d’avoir fait ce qu’il fallait faire pour vivre selon leur idéal de liberté. La salle était bien pleine et le public attentif au documentaire et aux commentaires. Vous trouverez ici le lien sur notre chaine pour le reportage de cette journée, l’intégralité de l’évènement ainsi que l’intégralité des textes lus par les représentants de notre association les 19 et 20 avril et Le reportage de la chaîne Rojo y negro de la CGT. Sur notre chaine Youtube retrouver aussi bien d’autres films dont : Le camp d’Argelès de Felip Solé Le déroulement du 24 août 2016 filmé par Victor Simal avec l’intervention d’Edgar Morin; La Nueve ou les oubliés de l’histoire d’Alberto Marquardt, La marche sur les pas de la Nueve du 24 août 2014 filmée par Carlos Belmonte, La pièce sur les témoignages des hommes de la Nueve mise en espace par Armand Gatti, le film de la CNT espagnole 36 : Bajo el signo libertario et bien d’autres magnifiques surprises…. https://www.youtube.com/channel/UCN-1eCk93S9G3nohPORvWZA/videos?flow=list&view=0&sort=p

Les Espagnols sur le Guernika
Les Espagnols sur le Guernika
Une assemblée féminine pour la Nueve
Une assemblée féminine pour la Nueve
Mur de photos des disparus, victimes du franquisme
Mur de photos des disparus, victimes du franquisme
Plaque du jardin de la Nueve à Madrid
Plaque du jardin de la Nueve à Madrid
19 avril, en ce moment Daniel parle
19 avril, en ce moment Daniel parle

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Le camp d’Argelès de felip Solé jeudi 30 mars à partir de 19h, Centre Paris Anim’ Place des Fêtes (19e), 2/4 rue des Lilas, métro Place des Fêtes.

Nous vous attendons: le jeudi 30 mars à partir de 19h, Centre Paris Anim’ Place des Fêtes (19e), 2/4 rue des Lilas, métro Place des Fêtes. Pour échanger sur l’accueil des exilés, à partir du documentaire/fiction de Felip Solé: Le camp d’Argelès. Des êtres humains sont contraints de fuir leur terre pour échapper à une mort certaine. Le chaos qui règne dans leur pays est le résultat d’affrontement des puissants de ce monde pour leurs propres intérêts au détriment des peuples. La France ne doit pas reproduire ce qui s’est passé en février 1939 quand les antifascistes espagnols ont été contraints de s’exiler par centaines de milliers. Ce documentaire apprend aux jeunes générations ce qui se passa alors sur le sable des plages du Roussillon et nous appelle à réfléchir à l’accueil que nous devons réserver aux humains dans le dénuement et l’exil. Rejoignez-nous le 30 mars pour en débattre et amenez- votre famille et vos amis.

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Vidéo du 24 Août 2016

Ça y est, vous pouvez revivre avec nous la journée très fraternelle et chaude du 24 août 2016.

12.39mn qui passent en une seconde, pour un rappel de mémoire historique, un moment de fraternité intense.
Le défilé de la Place de la République au jardin des combattants de la Nueve rue Lobau, en passant par le central téléphonique de la rue des Archives.

Les parisiens s’étonnent et se renseignent sur ce cortège si inattendu.

Un résistant célèbre se souvient avec émotion du moment magique de la Libération, et évoque pour nous ses coups de cœur … brisés pour Barcelone vaincue en 1939.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, exhorte la culture contre l’obscurantisme et le fascisme, ce que l’association 24 août 1944 a symbolisé très justement, cette année 2016 par une barricade de livres.
Partagez avec nous et avec vos amis cet instant à la fois festif et éducatif, tourné vers l’histoire mais aussi résolument vers la présent et l’avenir !

Un grand Merci à Victor Simal et à Estelle Gras pour leur travail vidéo et leur engagement à nos côtés.

Federica Montseny, l’indomptable(1905-1994) à Paris

Federica Montseny, l’indomptable(1905-1994). Anarchiste et écrivain, pédagogue d’avant-garde et oratrice fantastique. Elle est une des quatre ministres anarchistes qui participent au gouvernement de Largo Caballero en novembre 1936. Et elle est la première femme nommée ministre en Espagne (ministre de la Santé). Elle prend une série de mesures tout à fait révolutionnaires dans le contexte de l’époque, tout particulièrement dans la très catholique Espagne, telles que la libéralisation de l’avortement ou les programmes de soutien aux prostituées pour sortir de leur condition. Elle créera également des lieux d’accueil pour les enfants et les personnes âgées, des centres de formation pour les femmes… Federica Montseny a subi les revers de la guerre civile, s’est noyée dans la masse des exilés de 1939 avec sa famille. Pendant la guerre, elle est arrêtée par la police de Pétain, condamnée mais pas extradée parce qu’elle est enceinte… Un épisode, parmi d’autres qui font de sa vie un roman. Après la Deuxième guerre mondiale, comme des milliers de libertaires, survivants des camps et héros de la résistance, elle choisit Toulouse pour terre d’asile. Comme tous les autres, elle rêve de faire tomber Franco. C’est bientôt la guerre froide, les Trente Glorieuses, la société de consommation. Federica tombe dans l’oubli en même temps que l’utopie libertaire… la poésie et l’humanisme qui fondent sa pensée. 80 ans après la parenthèse enchantée de l’été 36, les derniers survivants qui l’ont connue nous quittent discrètement, sans faire de bruit… Il est temps de recueillir leur souffle…

Marina Paugam, caméra-woman, et monteuse du film, Jean-Michel Rodrigo, réalisateur, nous offre un documentaire de femmes engagées. Une femme de convictions et un cinéaste irrévérencieux nous livrent leurs images et leurs sélections en coup de coeur sur le combat libertaire des femmes espagnoles. Ils nous parlent d’une aventure humaine jamais renouvelée. Un travail d’équipe dans lequel les clichés sur l’anarchie sont ensevelis.

INSCRIVEZ-VOUS VITE, TRANMETTEZ À VOS AMIS ET VENEZ NOMBREUX, 5 RUE LOBAU PARIS 4e, (métro Hôtel de Ville): 24aout1944@gmail.com ou par téléphone : 0651728618 ou 0612255285

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le 13 octobre à 19H, La Nueve s’invite Place des Fêtes, Paris 19e: « La Nueve », d’Alberto Macquardt, (52 mn).

Nous vous attendons nombreux pour rencontrer l’histoire de la libération de Paris. Le 24 août 1944, les soldats espagnols pénètrent dans la ville en avant-garde de la division Leclerc pour épauler, la résistance intérieure…

En présence du réalisateur Alberto Macquardt, projection du film La Nueve

: Venez échanger avec lui et notre association, sur ce que la France doit encore et toujours à ces étrangers qui l’ont défendue. « La Nueve », d’Alberto Macquardt, (52 mn). Quelques-uns de ces Espagnols sont intégrés à la 2e division blindée (2e DB) du général Leclerc. Au sein de cette division, la 9e compagnie, la Nueve, dont le capitaine, Raymond Dronne, est français, tandis que les autres officiers sont espagnols ; la langue de la compagnie est le castillan et une forte composante des hommes est anarchiste et antimilitariste… Le 24 août 1944, la Nueve entre dans Paris. En tête de la colonne, le half-track Guadalajara est le premier véhicule à atteindre l’Hôtel de Ville, et le lieutenant Amado Granell est le premier soldat de la 2e DB à rencontrer les représentants de la Résistance. Le 25 août, les Espagnols de Leclerc et ceux de la Résistance parisienne combattent ensemble. La suite nous en débattrons ensemble le 13 octobre.

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17 & 18 septembre : Journées du patrimoine populaire et rebelle

Les 17 et 18 septembre, jours du patrimoine.

Nous serons avec l’association Les Pas Sages au 33 rue des Vignoles afin de vous présenter les derniers rebondissements positifs (à ce qu’il nous semble) du projet du centre de documentation et d’archives concernant l’exil libertaire espagnol. Nous interviendrons le 17 après-Midi, à partir de 16h à ce sujet mais le dimanche 18, vous aurez aussi les explications techniques de Régis sur le projet de la Miellerie au 33 et la philosophie du jardin partagé, à travers la présentation de l’ouvrage d’Olivier. Venez nombreux visiter un patrimoine d’histoire sociale et populaire. Mettez vos pas dans les traces de ceux qui ont dit NON bien avant notre naissance ! Anne Hidalgo dit oui publiquement au centre d’archive sur l’exil libertaire espagnol: À LA QUESTION DE L’ASSOCIATION 24-Août-1944: (…) Néanmoins, la bataille de la mémoire, comme celle des idées, comme celles des conquis sociaux n’est jamais terminée ni figée fussent-elles gravées dans le marbre des lois et des constitutions. Si nous sommes sensibles aux efforts de Mme Hidalgo, maire actuelle pour faire vivre cette mémoire liée à la libération de Paris, il nous semble important de rappeler qu’il appartient aussi à toutes celles et à tous ceux qui le souhaitent, librement associés et en dehors des institutions de faire vivre l’histoire, la mémoire et les combats constamment renouvelés pour la liberté. Aussi les premiers pas engagés par la Ville de Paris pour permettre de faire naître au 33 rue des Vignoles un centre documentaire sur la Nueve et plus généralement sur l’Espagne républicaine antifasciste et libertaire nous paraissent essentiels. Reste Mme la Maire à pouvoir concrétiser : ce que nous attendons avec espoir et aussi impatience.

Madame la maire répond: https://www.youtube.com/channel/UCN-1eCk93S9G3nohPORvWZA

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Federica Montseny, L’indomptable

Federica Montseny, (1905-1994).

Anarchiste et pédagogue d’avant-garde.

Avec la collaboration – et le regard critique- indispensable de Marina Paugam, caméra-femme et monteuse, Jean-Michel Rodrigo réalise un documentaire sur le combat, en grande partie oublié, des femmes libertaires espagnoles. Fil conducteur du récit, Federica Montseny écrivaine, oratrice et dirigeante anarchiste devenue ministre éphémère de la république ! Malgré l’offensive immédiate des troupes de Franco, elle trouvera le moyen de s’appuyer sur l’immense mouvement des femmes pour imposer le droit à l’avortement et instaurer un véritable système de sécurité sociale et solidaire.

Une femme de convictions et un cinéaste irrévérencieux nous parlent d’une aventure humaine jamais renouvelée. Un travail d’équipe dans lequel les clichés sur l’anarchie sont ensevelis.

Jean-Michel Rodrigo fait partie de ces cinéastes qui savent mettre en scène avec respect, émotion et délicatesse les moments de l’Histoire où les humains s’engagent sur les chemins de la fraternité.

La caméra de Marina Paugam dépasse toujours le simple constat de la misère pour aller à la recherche de la dignité, individuelle et collective. Elle sait mettre en valeur le courage des plus pauvres lorsqu’ils décident de bousculer l’ordre établi et rêver à voix haute d’utopie simple, concrète, immense !

Ce documentaire donne à voir celles et ceux qui ramassent les drapeaux à terre pour les brandir bien haut. En opposition résolue à la désespérance ambiante, il est question d’amour et de liberté, d’imagination et d’éducation. De création et de sensibilité, de femmes…

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Un lien fraternel avec Émile Navarro: DE LA RETIRADA À LA RECONQUISTA et 70 ANS DE SILENCE

PROJECTION EXCEPTIONNELLE:

La projection des deux documentaires aura lieu:
le samedi 13 février au cinéma la Clé.

À 11heures : « De la Retirada a la Réconquista » (Paroles de Républicains Espagnols)

Un pot sera organisé

À 14 heures : « 70 ans de silence » (Espagne mémoire et transmission) »

Bien-sûr nous pourrons dialoguer, échanger, partager un moment.
Une confirmation de votre présence est souhaitée pour l’organisation

DE LA RETIRADA A LA RECONQUISTA

 

Paroles de Républicains espagnols

Un film de Emile Navarro et Aymone de Chantérac. –52’

Juillet 1936, la tentative d’un coup d’Etat militaire orchestrée par le général Franco contre la toute jeune République espagnole provoque le début d’une terrible guerre civile. Pendant trois années, les putschistes soutenus par l’armée et aidés par l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie combattent le peuple armé par la République. Par peur d’un embrasement de l’Europe, les démocraties occidentales signent un pacte de non-intervention. Malgré le concours des volontaires des Brigades internationales, les Républicains ne parviennent pas à contenir l’avancée des troupes franquistes. La prise de Barcelone en janvier 1939 puis celle de Madrid en mars entérinent la défaite des Républicains. Fuyant la répression des vainqueurs, un demi-million d’Espagnols traversent en quelques jours les Pyrénées pour trouver refuge en France. Dépassées par cet exode massif, les autorités françaises regroupent ces réfugiés dans des camps de concentration avant de les enrôler des compagnies de travailleurs étrangers.
La débâcle de 1940 scelle le destin des réfugiés espagnols : ils font partie des premiers convois de déportés. Les rescapés poursuivent leur combat pour la liberté et s’engagent massivement dans la Résistance. Les Républicains espagnols contribuent ainsi de manière significative à la Libération, dans le sud ouest mais aussi à Paris : en 1944, ils sont les premiers à entrer dans la capitale.
À la fin de la guerre, les Républicains espagnols espèrent en retour l’appui des Alliés pour reconquérir leur pays. En vain : la condamnation du régime franquiste restera purement formelle.
Contraints à l’exil, les réfugiés républicains de la guerre d’Espagne font de la France leur seconde patrie. Et il faudra attendre le début des années 80 pour qu’enfin leur rôle dans la Résistance et dans la Libération soit reconnu de manière officielle.

À travers les témoignages de onze Républicains espagnols, anciens de la guerre d’Espagne et héros de la Résistance, « De la Retirada à la Reconquista » raconte l’histoire de ces combattants de la liberté. Les réalisateurs ont choisi de ne faire appel à aucun commentaire extérieur pour articuler le film autour de leur parole. Filmés chez eux au milieu de leurs souvenirs, nos personnages racontent de façon chronologique leur parcours et la force de leur idéal. Ces témoignages sont complétés d’archives personnelles et d’actualités d’époque.
Émile Navarro.

70 ANS DE SILENCE

 

Espagne, Mémoire et Transmission

Un film de Emile Navarro

À sa mort, Franco a déjà organisé sa succession.
La transition orchestrée par le nouveau roi Juan Carlos, avec les responsables des partis politiques impose un « pacte de l’oubli » .
30 ans après, Zapatero fait voter la réouverture des fosses communes de républicains : les tensions renaissent .
Au travers des témoignages des descendants de la guerre d’Espagne, je cherche l’histoire de ma propre famille.
70 ans n’ont pas suffi pour évacuer le traumatisme.
Aujourd’hui les petits-enfants veulent connaître cette page d’histoire occultée.
Émile Navarro

Affiche De la retirada à la Reconquista
Affiche De la retirada à la Reconquista
Affiche 70 ANS DE SILENCE
Affiche 70 ANS DE SILENCE

German Arrue  » J’étais sur le Teruel « 

 » Nos blindés avaient reçu les noms des principales batailles de la guerre civile, comme Guernica, Guadalajara, Ebro, Madrid. Le mien était le Teruel. Nous y étions cinq.

Chaque Espagnol avait aussi un drapeau républicain espagnol. Il était en toile. Je crois que c’est Granell qui les avait obtenus. Il nous en avait déjà donné un autre pour combattre en Tunisie. Les uns le portaient au bras, les autres à l’épaule. D’autres le portaient sous la forme de petits insignes : en Angleterre, on nous prenait pour des aviateurs.

Quand un compagnon tombait, si on le pouvait, il était enterré avec son drapeau républicain. »


(Interview réalisée par Evelyn Mesquida )

German Arrue « Dans la 9ème compagnie, nous nous commandions nous-mêmes »

Dans de la Nueve, les anarchistes sont nombreux. Comme tous les républicains vaincus, ils concevaient ce combat comme la continuité de celui entamé en Espagne et espéraient – comme on leur avait promis – qu’il se poursuivrait, avec l’aide des alliés, contre la dictature de Franco.

Au combat, comme l’évoque German Arrue, «  ils se commandaient eux-mêmes « . « Ancien » de Teruel, il rejoint la 2è DB, participe à la Libération de Paris avec la Nueve, et avec eux, escorta le général de Gaulle le 26 août sur les Champs-Élysées.

« On nous avait mis là parce que je crois qu’ils avaient plus confiance en nous, comme troupe de choc, qu’en d’autres… Il fallait voir comme les gens criaient et applaudissaient! Au début du défilé, on a vu une grande banderole républicaine espagnole, longue de 20 ou 30 mètres, portée par un important groupe d’Espagnols qui n’arrêtaient pas de nous acclamer. Peu après, quelqu’un leur a fait retirer cette banderole.« 


( Interview réalisée par Evelyn Mesquida )

Lire le portrait de German Arrue