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Étiquette : Guerre civile

05 / 1937 Guerre défensive et armée régulière

Affiche CNT AIT Paysans brisez vos chaines!

3 janvier 1937 : Madrid subit la première offensive nationaliste, par l’ouest, et du sud au nord. L’offensive est contenue, grâce aux Brigades internationales (les bataillons Edgar André, Commune de Paris et Thaelmann) et les brigades mixtes sous le commandement des officiers communistes, l’Espagnol Juan Modesto et l’Italien Nino Nanetti, ainsi que d’officiers anarchistes, tel le maçon Cipriano Mera, ou encore d’officiers de carrière, tous sous le commandement en chef du général Miaja. Les opérations militaires se déplacent vers l’est, ce qui permet de desserrer l’étau de la capitale.

4 janvier 1937 : Pays basque, Bilbao : bombardements de la légion Condor, de nombreuses victimes. Deux avions allemands sont abattus, un pilote est lynché par la foule en colère, l’autre est sauvé par un pilote russe, mais la foule court à la prison et tue 208 nationalistes prisonniers.
Santander : même scénario. 200 morts.

6 janvier 1937 : Washington : le sénat et la chambre des représentants votent une résolution fixant l’embargo sur la vente du matériel de guerre pour l’Espagne. Il s’agit de la 3ème loi de neutralité (1ère en 1935, 2ème en 1936) . Le même jour arrivée d’une centaine de volontaires des États-unis (bataillon “ Lincoln ”) à Villanueva de la Jara, près d’Albacete.

10 au 15 janvier 1937 : Madrid contre offensive républicaine avec les renforts des 12ème et 14ème brigades internationales, la brigade mixte du général Lister, la 1ère compagnie britannique et les chars russes du général Pavlov. 15 000 morts dans chaque camp.

13 janvier 1937 : Grâce à la ministre de la santé Federica Montseny soutenue par le docteur Félix Marti Ibañez le décret républicain instituant la légalisation de l’avortement est voté.

17 janvier 1937 : Andalousie : L’armée du Sud de Queipo de Llano, à laquelle s’ajoutent 10 000 « Chemises noires » italiennes commandées par le général Roatta-Mancini et des avions italiens, attaque la ville de Málaga en Andalousie, défendue par 12 000 républicains, ne possédant que 8 000 fusils, commandés par le colonel Villalba.

4 février 1937 : García Oliver, ministre de la Justice, accorde aux femmes la capacité juridique et le droit d’être juré. Il légalise les unions libres des miliciens au front, ce qui permet aux enfants issus de ces unions de percevoir l’aide du gouvernement aux orphelins.

6 février 1937 : Madrid au Sud-Est de la ville. Offensive nationaliste sur la rivière Jarama. Objectif : couper la route de Valence (où se trouve le gouvernement républicain). [[Français et Italiens se battent avec énergie, appuyant les brigades mixtes commandées par les généraux communistes Lister et Modesto, l’armée du centre commandée par le général Pozas et la 70ème brigade mixte, anarchiste commandée par Cipriano Mera. Trois futurs maréchaux soviétiques participent à la bataille du Jarama : Malinovski, Rodimstev et Kulik-Kupper ainsi que le général Pavlov.]]

8 février 1937 : Málaga, entrée des troupes nationalistes dans la ville : 4 000 personnes sont assassinées sur la plage, sur les routes et dans les prisons.
Les communistes partent en campagne contre le premier ministre Largo Caballero. [[Pas assez docile à leurs yeux, il refuse de fusionner le parti socialiste avec le parti communiste espagnol. Il refuse de destituer le général Asensio, rendu responsable de la perte de Malaga. Celui-ci se démet lui-même parce que l’ambassadeur Rosenberg menace de retirer l’aide de l’URSS. Le parti communiste cherche à infiltrer le ministère de la guerre, tenu par Largo Caballero lui-même.]]

14 et 15 février 1937 : Congrès de la fédération des collectivités d’Aragon, à Caspe (Saragosse), 275 villages sont représentés.

17 février 1937 : Madrid, contre-offensive républicaine (bataille du Jarama). Beaucoup de pertes. Les forces républicaines du centre sont réorganisées sous le commandement du général Miaja et du lieutenant-colonel Rojo. Cette décision permet de réorganiser efficacement le front du Jarama.

Développement du Parti communiste espagnol, relais de l’Union soviétique .

21 février 1937 : Les milices anarchistes ont du mal à être approvisionnées en armes et en munitions. La FAI menace de retirer ses ministres si le gouvernement n’envoie pas d’armes au front d’Aragon tenu par les anarchistes. Finalement elle saisit une cargaison d’armes sur le port de Barcelone. Largo Caballero accepte le marché de García Oliver d’échanger des avions de combat pour le front aragonais contre les armes saisies. La tension monte entre les anarchistes et le POUM d’une part, et les communistes d’autre part, (les armes étaient destinées à ces derniers qui contrôlent les arrivages en provenance de Moscou).
La France propose, aux autres pays européens, un accord pour l’arrêt d’envois de volontaires en Espagne.

26 février 1937 : Un meeting CNT-POUM est interdit

28 Février 1937 : Bataille du Jarama : Nationalistes et républicains sont face à face. Les pertes ont été considérables mais la route Madrid-Valence n’est pas coupée.

5-8 Mars 1937: Valence, au cours du congrès du PCE, auquel participent une délégation soviétique et Orlov de la Guépéou (police politique soviétique), des membres du Komintern (Togliatti, Stepanov, Codovila, Gerö), André Marty et Orlov (NKVD), il y a de violentes diatribes contre le POUM. Togliatti membre du Komintern demande l’éviction de Largo Caballero et propose Juan Négrin, jugé “ plus docile ”.

Dernière grande victoire républicaine.

8 mars 1937 : offensive nationaliste du Guadalajara : 35 000 chemises noires et troupes régulières, 15 000 marocains et carlistes, 212 canons, 70 chars, 85 avions, 2 000 camions ; objectif : encercler Madrid. L’armée républicaine affronte le corps expéditionnaire italien « Corpo Truppe Volontari », qui a l’appui d’autres unités nationalistes.

10 mars 1937 : Guadalajara, offensive des Italiens de Mussolini contre les brigadistes italiens.

12 mars 1937 : Guadalajara, Contre offensive républicaine, bataille entre chars soviétiques et italiens.

18 mars 1937 : Guadalajara, victoire républicaine. Les artisans de la victoire sont les brigades internationales avec la 14ème division commandée par Cipriano Mera qui contourne l’ennemi par les hauteurs et réussit ainsi à le déloger. [[À l’aube, Mera traverse avec la 14ème division le pont flottant sur la rivière Tajuña. Les nationalistes se retirent dans la panique. Les derniers soldats italiens sont vaincus par la XIe brigade internationale. Une contre-attaque sur les positions républicaines échoue.]]

21 mars 1937 : Le gouvernement central décide “ la militarisation des milices ouvrières et paysannes ”. Avec amertume la colonne “ Durruti ”, sur le front d’Aragon, vote ce jour la militarisation par peur de se voir dissoute. Elle devient la 26ème division. Dissolution de la Colonne de fer et intégration dans l’armée républicaine sous le nom de 83ème brigade mixte.

23 mars 1937 : Sur le front de Guadalajara, les forces républicaines reprennent Gajanejos et Villaviciosa de Tajuña, mais leur offensive s’arrête car Franco a envoyé des renforts. La bataille de Guadalajara est la dernière des grandes victoires républicaines.

26 mars 1937 : Barcelone, Josep Tarradellas interdit aux policiers toute affiliation politique et le port d’armes par les civils: démission des anarchistes des patrouilles de sécurité.

31 mars 1937 : Le général Mola lance une grande offensive dans le Nord, contre la Biscaye (Bilbao). Blocus des côtes basques. Il déclare : « J’ai décidé de terminer la guerre dans le nord […] si la soumission n’est pas immédiate, je raserai toute la Biscaye.».
[[Le jour même, il met son projet à exécution en faisant intervenir l’aviation sur la petite ville de Durango, nœud de communication entre Bilbao et le front basque, qui va bombarder et mitrailler des heures durant la population civile, en prélude à ce qui va se passer quelques jours plus tard (26 avril) à Guernica.]]

15 avril 1937 : Afin de ravitailler la République en armes et en munitions, création de la société anonyme France-Navigation, présidée par Joseph Fritsch, communiste de Paris. Le matériel transporté était estampillé « matériel agricole » et navigue sous pavillon étranger. Les deux responsables les plus importants de France-Navigation sont Giulio Ceretti et Georges Gosnat.

16-25 avril 1937 : Salamanque : Crise dans le camp nationaliste, au sein de la phalange, le manipulateur en est Franco, dont le but est d’unir les mouvements monarchistes-carlistes et phalangistes. Ainsi il devient le chef suprême.

18 avril 1937 : Le conseil national de la Phalange décide d’élire, provisoirement, Manuel Hedilla comme chef national en remplacement de José Antonio Primo de Rivera.

19 avril 1937 : Franco crée le parti unique unificateur, le Mouvement National qui fusionne, la Falange Española Tradicionalista et la Juntas de Ofensiva Nacional Sindicalista (FET-JONS), et dans lequel sont regroupées toutes les forces nationalistes. Il devient le chef suprême de ce groupement.

20 avril 1937 : Mise en place du contrôle de non-intervention.

25 avril 1937 : La CNT accuse Cazorla, conseiller à l’ordre public de la junte de défense de Madrid de couvrir des arrestations et des tortures de militants dissidents et anarchistes. Après enquête Largo Caballero dissout la junte de défense.

Guernica

26 avril 1937 : Bombardement et destruction, par la légion Condor, de la ville basque de Guernica, qui sera rasée à 90 %, alors qu’elle ne représente aucun enjeu militaire.

Mai 1937, les événements de mai marquent un tournant contre-révolutionnaire.

Le PCE récolte les fruits de sa politique tournée vers la séduction des classes moyennes et petits propriétaires, grâce à son rapport avec l’URSS qui livre les armes. Ils livrent une chasse sans relâche aux militants anarchistes et à ceux du POUM. Dans le même temps se sont leurs troupes qui possèdent les meilleures conditions de vie (vêtements, nourriture) et d’armement au front.
[[Effectifs des partis et syndicats :
Parti communiste (PCE) : 300 000,
Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) : 50 000,
Parti socialiste (PSOE) : 160 000,
Fédération anarchiste ibérique (FAI) : 160 000,
Jeunesses libertaires (JL) : 100 000,
Confédération nationale du travail (CNT) : 2 180 000,
Union générale des travailleurs (UGT) : 1 600 000]]

3 mai 1937 : Barcelone, Rodriguez Salas, chef communiste de la police catalane investit le premier étage du central téléphonique (attribué aux anarchistes par le gouvernement autonome). Motif : Les anarchistes sont soupçonnés d’espionnage…
Réaction immédiate ; la lutte s’engage entre la police aux mains des communistes et les anarchistes. La foule rassemblée devant le bâtiment proteste, des barricades s’élèvent dans les rues. Bientôt, Les anarchistes et le POUM contrôlent l’ouest, les communistes, l’est ; la ville est en état de siège. Les responsables anarchistes tentent de parlementer avec le gouvernement de Companys ; devant le blocage, les combats redoublent.

4 mai 1937 : Alors que la 26ème division anarchiste (ex-colonne Durruti) marche sur Barcelone, intervient le premier appel au cesser le feu des ministres anarchistes du gouvernement central.

5 au 6 mai 1937 : La police du Parti communiste catalan (PSUC) arrête deux intellectuels anarchistes italiens : Camillo Berneri et Francisco Barbieri, ils sont assassinés dans la nuit du 5 au 6 mai 1937. Assassinat également du secrétaire général de l’UGT, le communiste catalan Anton Sesé, et de l’anarchiste Domingo Ascaso.

6 mai 1937 : À Barcelone, dans la soirée, deux destroyers et un cuirassé républicains arrivent de Valence, 4 000 gardes d’assaut avancent par la route, commandés par un colonel sympathisant anarchiste, Emilio Torres, pour tenter de mettre fin à la tuerie.

7 mai 1937 : La CNT lance un nouveau cessez le feu.

8 mai 1937 : Les combats cessent : 1 000 tués, des milliers de blessés.

Première approche et échec de tentatives de pourparlers du gouvernement républicain envers Franco.

 

12 mai 1937 : Azaña propose au gouvernement anglais qu’il œuvre pour le retrait de tous les volontaires étrangers des deux côtés, puis pour une armistice à la suite de laquelle des élections seraient organisées. Franco répond à cette proposition que l’armistice suivie d’élections amènerait un gouvernement de gauche. Il préférait mourir avec tous les nationalistes d’Espagne plutôt que de mettre l’Espagne dans les mains d’un gouvernement rouge ou démocratique… Tout espoir de paix est enterré.

13 mai 1937 : La gauche catalane et le PCE mènent une campagne pour municipaliser les transports urbains collectivisés. Désarmement des partis et groupes autres que les corps officiels et militaires. Le PCE participe au ramassage des armes.
À Valence, les ministres communistes exigent des sanctions exemplaires contre les fauteurs de troubles de Barcelone : la CNT, la FAI et le POUM. Largo Caballero refuse, les communistes et les socialistes quittent le conseil.

15 mai 1937 : Largo Caballero, refusant de déclarer le POUM hors la loi et de donner le ministère de la guerre aux communistes, démissionne après avoir tenté de former un nouveau cabinet.

17 mai 1937 : Juan Negrín, socialiste proche du PCE le remplace. Nouveau cabinet ministériel sans anarchistes.

25 mai 1937 : la FAI est évincée des tribunaux militaires.

28 mai 1937 : L’étau se resserre autour du POUM: les conseillers soviétiques et le PCE utilisent la soi disant découverte de documents portant le cachet du ministre Andrès NIN quand il était au gouvernement de Catalogne, censés démontrer la collusion du POUM avec l’ennemi. Interdiction de son organe de presse “ La Batalla ”.
L’armée républicaine lance deux offensives pour détourner les forces nationalistes groupées autour de Bilbao. Une d’entre elles se situe sur le front d’Aragon, près de Huesca, sous le commandement du général Pozas ; c’est un échec cuisant qui fait près de 1 000 tués, anarchistes pour la plupart (envoyés en avant et mal armés). George Orwell, écrivain anglais, est blessé à Huesca.

30 mai 1937 : Bombardement du Deutschland, bâtiment de la flotte allemande, basé à Ibiza, par l’aviation républicaine ; la réponse sera le bombardement intensif du port d’Almería, le lendemain. Ces incidents auraient dû provoquer un conflit général en Europe, mais le souci des autres puissances était la détente.

31 mai 1937 : Une seconde attaque est menée sur le front de Ségovie, une réussite d’abord puis un recul des forces républicaines.

Juin, la révolution sociale est sacrifiée, abandon des réalisations populaires.

La chasse aux révolutionnaires par les communistes espagnols et les policiers de la Guépéou bat son plein. Ils pratiquent la torture et tuent. Negrín, président du Conseil, qui nie ces faits en 1939, les reconnaît en 1949.
Malgré tout, les anarchistes continuent à coopérer avec le gouvernement central mais ne participent plus aux décisions.
Indalecio Prieto, socialiste modéré du PSOE et nouveau ministre de la défense propose de bombarder intensivement la flotte allemande pour provoquer ainsi soit un conflit international, soit le retrait des forces allemandes auprès de Franco. Le PCE, sur les injonctions de Staline qui ne veut pas de heurts avec l’Allemagne ni l’Italie, le persuade d’abandonner son projet.

3 juin 1937 : Burgos : l’avion du général Mola s’écrase sur la colline d’Alcocerro. Franco est débarrassé ainsi d’un puissant rival.

12 juin 1937 : Les nationalistes sont à 10km de Bilbao.

14 juin 1937 : Orlov, chef de la police politique soviétique en Espagne, annonce à Antonio Ortega l’arrestation de tous les leaders du POUM pour le 16. Il ne faut pas prévenir le gouvernement précise-t-il.

16 juin 1937 : Arrestation de 40 membres du comité central du POUM, pour “ trahison ”. Dissolutions des bataillons du POUM. Andrès NIN est emmené vers une destination inconnue (on saura plus tard qu’il s’agissait d’une prison clandestine des services soviétiques en Espagne)…

17 juin 1937 : Bilbao, 20 000 obus nationalistes sont déversés sur la ville.

18 juin 1937 : Évacuation nocturne de la ville.

19 juin 1937 : Les premiers chars nationalistes pénètrent dans la ville. La langue basque est officiellement interdite par le gouvernement de Burgos. Déportation du clergé basque. Une campagne de deux mois et demi, inégale quant aux forces et armements en présence, qui vont du simple au triple. Beaucoup de perte du côté républicain.
Franco rentre par cette victoire en possession d’une grande capacité industrielle lourde qui ne peut par ailleurs que satisfaire l’Allemagne nazie, particulièrement intéressée pour s’assurer le contrôle des minerais espagnols dont elle a un besoin urgent pour développer son industrie d’armement.
Protestations dans tout le pays à propos de l’arrestation d’Andrès Nin qui disparaît pour toujours. Il est emprisonné à Alcalà de Henares (25 km de Madrid).

20 juin 1937 : Assassinat, maquillé en évasion, d’Andrès Nin, secrétaire général du POUM, par le NKVD.

Juin à octobre 1937 : 120 000 personnes (enfants basques surtout) fuient l’Espagne.

Juillet 1937 : Le nombre d’illettrés recule, les écoles ouvrent auprès des miliciens sur les fronts.

1 juillet 1937 : Dans une « lettre collective », la hiérarchie catholique prend officiellement fait et cause pour les nationalistes.

6 juillet 1937 : À Brunete, 30km ouest de Madrid, offensive républicaine pour desserrer l’étau de Santander. Beaucoup de forces républicaines sont concentrées sur le village : 43 000 hommes, 200 pièces d’artillerie, 142 chars, 200 avions, elles percent les lignes nationalistes. Le lendemain, la légion Condor est appelée en renfort avec 31 bataillons nationalistes supplémentaires, une terrible et sanglante bataille s’engage.

25 juillet 1937 : Brunete, les nationalistes, grâce à l’appui de leur aviation, ont repris la majeure partie du terrain, mais Santander est provisoirement hors de portée (5 semaines).
[[Beaucoup de pertes chez les nationalistes : 16 000 hommes ainsi que 23 avions. Du côté républicain, 28 000 hommes (notamment parmi les brigadistes), 50 chars et 104 avions perdus. À partir de cette bataille, l’aviation franquiste est maîtresse de l’espace aérien espagnol. Et Franco regarde désormais vers la Cantabrie et les Asturies.]]

4 août 1937 : Indalecio Prieto Tuero, ministre de la défense, donne l’autorisation d’une offensive contre le conseil d’Aragon (libertaire) pour confisquer vivres et camions.

6 août 1937 : En méditerranée, les sous-marins italiens (83 unités) coulent les navires marchands ou militaires soviétiques, français, anglais, danois…

9 août 1937 : Création du SIM, Service d’Information Militaire, à l’initiative du ministre de la Défense, le socialiste Indalecio Prieto. Peu à peu, ce service absorbe et centralise tous les autres organismes d’espionnage comme le Département spécial d’information de l’État (DEDIDE) pour la surveillance de l’arrière et le Service d’information spécial périphérique (SIEP), chargé du renseignement en territoire ennemi et à l’étranger.

12 août 1937 : En Aragon, la Fédération des collectivités (anarchiste), fondée en janvier l937, et dont le siège est à Caspe, coordonne les échanges entre toutes les communes de la région et développe la solidarité entre elles. Dissolution du Conseil d’Aragon, avec l’aide militaire de la 11ème division de Líster. Le siège est pris d’assaut et, le 14 août 1937, il ne reste plus rien des collectivités d’Aragon.

26 août 1937 : Santander, entrée des nationalistes. La chute de Santander signifie pour la république la perte de la Cantabrie. Les nationalistes poursuivent leur avance sur les Asturies (Gijón)

En Aragon, offensive républicaine. C’est le début de la bataille de Belchite, qui va durer jusqu’à la fin du conflit.

 

27 août 1937 : Belchite, petit bourg aragonais situé à 40 km au sud de Saragosse, est une base de repos des forces nationalistes, il est e théâtre de sanglants et terribles combats. L’offensive est lancée par les républicains pour faire diversion et donner du répit aux défenseurs des Asturies.

28 août 1937 : Asturies, Gijon : proclamation de l’indépendance de la province par le Conseil de la province.
Le Vatican reconnaît l’Espagne nationaliste et le gouvernement du général Franco comme le seul officiel.

6 septembre 1937 : Victoire républicaine difficile à Belchite. Plus de 6 000 personnes ont péri dans les affrontements.
Les troupes républicaines du front d’Aragon sont démoralisées par la répression interne menée par les communistes.

10 au 14 septembre 1937 : Les accords complémentaires (arrangements) de Nyon, en Suisse, ont pour mission de contrôler le débordement international du conflit espagnol à cause des torpillages italiens de navires marchands neutres. Ces accords réglementent le fonctionnement de la marine internationale en Méditerranée et autorisent l’attaque de tout sous-marin suspect.

1er Octobre 1937 : Exclusion de l’UGT de Largo Caballero et de ses amis.

15 octobre 1937 : Asturies, la légion Condor pratique la tactique “ tapis de bombes ” : escadrille serrée d’avions volant à basse altitude, qui lâchent leurs bombes en même temps.

21 octobre 1937 : Asturies, Gijon (dernier port atlantique), entrée des troupes nationalistes.
Par cette dernière victoire, la campagne de la zone Nord est terminée.

28 octobre 1937 : le gouvernement républicain se replie de Valence à Barcelone.

4 novembre 1937 : Le comité de non-intervention approuve le projet franco-britannique de retrait des volontaires étrangers.

5 novembre 1937 : Hitler annonce clairement, devant des politiques et des officiers allemands, son intention de mener une « guerre d’extermination contre la France et l’Angleterre ».

Décembre 1937 : Parution du roman d’André Malraux L’Espoir.

1er Décembre 1937 : le gouvernement espagnol accepte le principe du retrait des volontaires étrangers. Il pense à une solution possible diplomatique par les pays comme la France et l’Angleterre, et au retrait de l’aide étrangère de Franco.

15 décembre 1937 : Aragon, Teruel, début de l’offensive républicaine, par la colonne de fer (anarchiste).

24 décembre 1937 : les républicains entrent dans la ville.

29 décembre 1937 : Contre-offensive nationaliste dans un froid intense.

Affiche CNT-AIT
Affiche CNT-AIT
Guernica, l'escalier
Guernica, l’escalier
Losé Labauria Maire de Guernica
Losé Labauria Maire de Guernica
Guernica détruite
Guernica détruite
Civilizacion muerta
Civilizacion muerta
Vestigio de un pueblo de Aragon Belchite
Vestigio de un pueblo de Aragon Belchite

04/ 1936 – Guerre et révolution sociale

Formation des milices de défense Barcelone 19 juillet 36

El pronunciamiento

La victoire électorale du Frente Popular en février 1936 a suscité un espoir social parmi les classes laborieuses, mais la droite conservatrice s’oppose à l’application des réformes. Le moindre événement dégénère en émeute. Entre février et juin 1936, on recense 161 incendies d’églises, 213 attentats, 113 grèves partielles, etc. L’économie est paralysée, les assassinats politiques se multiplient. Les militants de droite et de gauche s’affrontent mortellement dans la rue. La bourgeoisie et ses partis cherchent à renverser ce gouvernement populaire. Attentats militaires et phalangistes participent à la déstabilisation du pays. Les généraux complotent et tentent à plusieurs reprises  un soulèvement. Le gouvernement de Casares Quiroga, informé des dangers, déplace les généraux et les sépare mais pas très efficacement ; au contraire, ces déplacements facilitent souvent les plans des séditieux (Mola, à Pampelune, est en terrain conservateur, Franco, aux Canaries, se rapproche de l’armée du Maroc où il a officié et où il reste très apprécié des officiers de garnison…). Dans la première quinzaine de juillet, José Castillo, lieutenant des Gardes d’assaut, est abattu à Madrid. Le lendemain, ses compagnons, en représailles, assassinent le monarchiste Calvo Sotelo. Ces deux assassinats donnent le coup d’envoi du pronunciamiento des généraux factieux, qui aura lieu à Melilla. Le triumvirat de tête des insurgés est constitué de Goded, Mola et Franco, qui rendent compte à leur chef présumé, Sanjurjo, exilé au Portugal. La marine, restée fidèle à la République, fait obstacle au passage des troupes rebelles vers l’Espagne. Franco passe alors un accord avec Hitler pour organiser le transport de ses troupes par avion ; c’est le premier pont aérien d’une telle ampleur. La rébellion s’étend bientôt sur le territoire national. Le gouvernement refuse de donner des armes au peuple et aux syndicats. Conséquence tragique : les tentatives de ces derniers pour défendre la République en Andalousie s’achèvent dans un bain de sang à Algésiras, Cadix, Cordoue, Grenade, Huelva et Séville. Dans cette ville, les troupes fascistes sont commandées par le général Queipo de Llano, qui répand la terreur par la voix de Radio Séville. Les premiers Moros commettent des massacres dans les quartiers ouvriers. En revanche, Almería résistera jusqu’à la fin de la guerre, même partiellement détruite en 1939 par la flotte allemande, durant les derniers combats de la guerre civile. En face, les fascistes répandent la terreur. Mola déclare : « Nous devons semer la terreur… laisser une impression de domination totale en éliminant, sans scrupules ni hésitations, tous ceux qui ne pensent pas comme nous.»  « ¡Hay que sembrar el terror, hay que dejar sensación de dominio eliminando sin escrúpulos ni vacilación a todos los que no piensan como nosotros !» General Emilio Mola, julio 36.[1] Le général Queipo de Llano terrorise l’Andalousie en promettant « une mort violente aux chiens rouges et le viol pour leurs femmes » sur Radio Séville[2].

[1] La Guerre d’Espagne, p. 21, BT2,  25, Pemf, école moderne Freinet, Mouans-Sartoux, 2000.

TV-3 muestra otro capítulo de la sistemática represión franquista « 30 minuts » emite la primera parte de « Les fosses del silenci »
el Periódico de Cataluña, 2/03/2003.

[2] La Révolution et la Guerre d’Espagne, p. 385, Pierre Broué et Émile Témime, Éditions de Minuit, Paris, 1961.

 

17 juillet 1936 : À Melilla, [1] l’état de siège instauré par des généraux rebelles au nom de Franco [2] Premières exécutions : militants de gauche et officiers loyalistes, dont le commandant et maire de Melilla : le général Romerales, puis le général Gómez Morato ainsi que le haut commissaire civil Alvarez Buylla. Arrestations massives d’opposants au coup de force de l’armée notamment parmi les appelés catalans et basques.

18 juillet 1936 : Les généraux Orgaz et Franco prennent possession de l’île sur laquelle ils ont été assignés et décrètent la loi martiale dans toutes les Canaries. 5h15 : le manifeste de Franco est diffusé sur les ondes des Canaries et du Maroc :
“ …Je vous appelle à restaurer la fraternité, la liberté et l’égalité (…) Vive l’honorable peuple espagnol ! ”
Il se rend ensuite au Maroc avec l’avion de Cécil Bebb [3].

Au conseil des ministres, les officiers loyalistes et les dirigeants de la Gauche demandent que l’on distribue des armes aux syndicats. Le premier ministre Casares Quiroga refuse. Cette décision favorise le soulèvement notamment dans les grandes villes d’Andalousie. L’armée est aidée de la phalange et de la garde civile. À Séville, Malaga, Cadix, les combats sont rudes.
À Madrid les manifestations ouvrières réclament des armes, le ministre refuse mais 5 000 fusils sont livrés par le lieutenant-colonel, socialiste, Rodrigo Gil, à l’UGT.
La légion (El tercio), l’armée d’Afrique des “ regulares ” marocains, les deux tiers de l’armée métropolitaine et une partie de la garde civile appuient le soulèvement des généraux.
Un tiers de l’armée métropolitaine, la garde d’assaut restent fidèles au gouvernement démocratiquement élu. Ses autres appuis seront les adhérents des syndicats ouvriers et paysans et ceux des partis de gauche. Ils n’ont pas d’armes…
Pendant ce temps le gouvernement essaie de négocier avec les généraux séditieux [4]. Mola refuse les propositions d’entrer au gouvernement.

19 juillet 1936 : Un nouveau gouvernement sous la présidence de José Giral est constitué et décide de distribuer les armes aux syndicats. Giral télégraphie dans la soirée à Léon Blum pour demander des avions, des armes et des munitions.
- Madrid : sur 65 000 fusils distribués, 60 000 n’ont pas de culasses. Il faut prendre ceux de la caserne de la Montaña, dans laquelle le colonel Serra refuse d’obtempérer.
La pasionaria prononce, devant le ministerio de la gobernación (premier ministre), le fameux ¡No pasaran !
- Cadix, 200 regulares marocains débarquent. Mais les marins et ouvriers de l’armée, fidèles à la République, contrariant les plans de Franco, se révoltent, fusillent leurs officiers et font obstacle au passage des troupes rebelles vers l’Espagne. Le général Queipo de Llano terrorise l’Andalousie [5]. En revanche Almería résistera jusqu’à la fin de la guerre [6].
- Barcelone, le président Companys refuse de distribuer des armes à la population mais la CNT prend d’assaut plusieurs dépôts militaires. Les forces du putsch tentent de rejoindre les autres colonnes amies, mais elles sont arrêtée par les anarchistes, les gardes d’assaut et, fait remarquable, des gardes civils.

20 juillet 1936 : Barcelone, le soulèvement militaire est un échec face aux forces armées de la CNT et de la FAI (Fédération anarchiste ibérique).
Dans la soirée Lluís Companys reçoit les véritables vainqueurs, les anarchistes [7]. et leur remet ses pouvoirs [8]. Les anarchistes déclinent ce pouvoir que leur donnait leur victoire. [9]
- Séville : le général Queipo de Llano s’empare des quartiers ouvriers et populaires qui sont sans armes. Les massacres sont atroces, puis les légionnaires anéantissent la ville basse [10] au canon. Le peuple se bat quasiment à main nue. L’armée perpétue des assassinats.
Un avion part pour Lisbonne pour ramener le Général Sanjurjo. Celui-ci se charge d’une malle trop lourde (costumes d’apparat), l’avion ne peut décoller, il heurte les cimes des arbres et s’enflamme, le “ lion du Rif ” meurt carbonisé. Restent, pour la tête de cette sédition, les généraux : Mola (dans le Nord), Queipo de Llano (Sud, Séville) et Franco (Maroc et Sud Ouest). Ils détiennent après les premiers combats : un tiers du territoire, les Canaries, les Baléares (sauf Minorque) et le Maroc espagnol.

Entre le 20 et le 26 juillet 1936 : Les contre jeux olympiques qui devaient se tenir à Barcelone sont annulés mais des sportifs resteront pour se battre au côté de la république espagnole, ils seront parmi les premiers internationaux de la guerre d’Espagne. D’autres organiseront, le 26 juillet, dans la région parisienne, des jeux sportifs dont les bénéfices iront à la république espagnole.

21 juillet 1936 : Barcelone : Suite à la demande des anarchistes auprès du président Companys, se forme le Comité des milices antifascistes de Catalogne, où sont représentés tous les secteurs de la population républicaine et ses organisations politiques et syndicales , création du : 3 UGT ; 3 CNT ; 3 Gauche catalane ; 2 FAI ; 1 PSUC (parti socialiste unifié de Catalogne), 1 communiste ; 1 Action catalane ; 1 POUM ; 1 Rabassaire (travailleurs viticulteurs).
Violentes répressions dans les régions soumises par les militaires. Tueries également dans le camp républicain, mais plus du fait d’individus isolés que comme moyen systématique de domination tandis que, dans le camp fasciste, la terreur est utilisée comme une arme. Mola l’a prévue : “ Il faut répandre une ambiance de terreur. Nous devons créer une impression de domination… Quiconque est ouvertement ou secrètement un partisan du front populaire doit être abattu ! ”

22 juillet 1936 : Tolède, le colonel José Moscardo s’enferme dans l’Alcazar, palais fortifié à l’entrée de la ville avec 1 300 gardes civils, des phalangistes, des sympathisants d’extrême droite, 600 femmes et enfants. Ils tiendront jusqu’au 28 septembre, date où Franco envoie Yagüe les libérer.

24 juillet 1936 : Burgos création d’une junte de défense nationale qui soutient le soulèvement, avec : Miguel Cabanellas Ferrer comme président, [11] les généraux Emilio Mola, Fidel Dávila Arrondo, Miguel Ponte y Manso de Zúñiga et Andrés Saliquet Zumeta, les colonels Federico Montaner Canet et Fernando Moreno Calderón. Francisco Franco y Behamonde n’y rentrera qu’en Août. Il attend son heure.
Barcelone : constitution et départ d’une colonne de 10 000 volontaires, en majorité anarchistes, pour Zaragoza, menée par Buenaventura Durruti.
Paris : Léon Blum accepte d’envoyer à la république espagnole : 20 bombardiers Potez et diverses armes (fusils Lebel, mitrailleuses Hotchkiss, obusiers Schneider et les cartouches et bombes adéquates).

25 juillet 1936 : Crise politique en France à propos de cette aide, méfiance en Europe. Blum, à contrecœur, recule. Finalement ce sont des personnalités antifascistes parfois au sein même du gouvernement qui livreront les armes : Jean Moulin, André Malraux, Léo Lagrange… 70 avions envoyés près de Barcelone. André Malraux formera et commandera l’escadrille “ España ” (20 Potez 54), qui sera pilotée par des hommes de toutes nationalités et entrera en action, au mois d’Août 36, en Estrémadure.
Bien avant l’organisation des brigades internationales, des étrangers socialistes, anarchistes ou sans idéologie connue combattront dans les milices : Italiens (bataillon “ Gastone-Sozzi ” et colonne “ Giustizia e Libertà ”), Allemands (centurie « Thaelmann ”), Français et Belges (bataillon « de Paris ”), Anglais (centurie « Tom Mann ”). Au total plus de 1 500 hommes et femmes. Internationalisation du conflit dès Août 1936.

Madrid : Les communistes sont de plus en plus influents au sein de l’UGT.

Le ravitaillement s’effectue grâce aux restaurants communautaires, les convives paient avec des bons émis par les syndicats UGT et CNT.
Les anarchistes sont très influents en Andalousie et en Catalogne : nombreuses expériences sociales seront menées dans tous les domaines économiques primordiaux pour la survie des populations : agriculture, transport, fluides, industrie. Cette organisation s ‘étend dans toute l’Espagne républicaine des centaines de milliers de personnes vivent des et dans les collectivités.
Dans les provinces basques, la vie reste bourgeoise et catholique, avec une police basque, un clergé et des catholiques fidèles à la République.
Mola fait route sur Madrid ; les miliciens l’arrêtent.

26 juillet 1936 : Hitler accepte la demande de Franco, lui mettant à disposition des avions de transport pour les troupes du Maroc. 52 Junker quittent l’Allemagne et 9 Savoia-Marchetti quittent l’Italie pour le Maroc.
D’août à Septembre, l’aviation allemande fera 677 traversées, amenant ainsi 12 000 hommes, premier pont aérien de l’histoire.

Entre le 21 et le 31 juillet 1936 : Les premières colonnes révolutionnaires partent de Barcelone en direction de l’Aragon ou de Madrid. Voici leur composition : CNT-FAI : 13 000 miliciens ; POUM : 3 000 ; UGT : 2 000 ; Généralité de Catalogne et gardes d’assaut : 2 000.

31 juillet 1936 : À Valence, les officiers et les simples soldats loyalistes prennent d’assaut la caserne des officiers.
Entre le 29 juillet et le 5 août 1936:1 500 hommes des troupes du Maroc gagnent l’Espagne par les airs.
S’ouvre la guerre économique, chaque partie profitant des industries et productions agricoles sous son contrôle.
Les républicains s’étaient appropriés la fabrique d’armes et de poudre de Murcia, il en existait une autre à Tolède, mais aucune de ces deux n’était aussi importante que l’usine nationale de poudre et explosifs d’El Fargue, près de Grenade, qui resta aux mains des militaires insurgés contre la République.

1er août 1936 : Hitler ouvre les jeux olympiques à Berlin, dans un stade où l’assistance clame des slogans nazis. La délégation sportive française, officiellement désignée par les délégués français du Comité olympique entre sur le terrain en faisant le salut fasciste.
Cadix, arrivent, une dizaine de bombardiers venant de Hambourg qui s’ajoutent à ceux provenant d’Italie. Salazar, dictateur portugais, promet toute son aide aux insurgés.

2 août 1936  : la France propose une “ Convention internationale de non-intervention dans les évènements espagnols. ”.

3 août 1936 : Le journal communiste français L’Humanité reste réservé du fait que le PCE est minoritaire dans le mouvement et écrit : « Le peuple espagnol (…) n’a qu’un seul but : la défense de l’ordre républicain dans le respect de la propriété. »

8 août 1936 : Constitution à Londres du Comité de non-intervention en Espagne.

9 août 1936 : Les Baléares, Ibiza : soulèvement des ouvriers contre la garnison nationaliste. L’île redevient républicaine, le poète Rafael Alberti est libéré.

11 août 1936 : Pays basque entrée des nationalistes à Tolosa.

14 août 1936 : Badajoz, la légion et les troupes marocaines du colonel Yagüe attaquent la ville. Une répression, qui dépasse en horreur tout ce qui fut vécu jusque là, s’abat sur la ville. Protestations internationales. L’accès à la frontière portugaise est coupé. L’Ouest de l’Espagne est aux mains des nationalistes.

15 Août 1936 : Les français (Yvon Delbos, ministre des affaires étrangères) proposent, aux autres gouvernements, un texte d’un accord de non intervention : “ …Le gouvernement français interdit, en ce qui le concerne, l’exportation directe ou indirecte, la réexportation et le transit à destination de l’Espagne, des possessions espagnoles ou de la zone espagnole du Maroc, de toutes armes, munitions ou matériel de guerre, ainsi que de tous aéronefs, montés ou démontés et de tous navires de guerre. Cette interdiction s’applique, aussi, aux contrats en cours d’exécutions. ”

16 août 1936 : Arrestation par la Phalange du poète Federico García Lorca, qui s’était réfugié au début du soulèvement chez des amis à Grenade.

17 août 1936 : Les mariages sur le front sont légalisés.

19 août 1936 : Assassinat de Federico García Lorca, dont le corps est jeté dans une fosse commune, à Víznar (Grenade).

22 août 1936 : Exécution sommaire par les républicains de plusieurs anciens ministres : José Martinez de Velasco, Manuel Rico, Ramón Alvarez.

23 août 1936 : Création de tribunaux populaires, afin de freiner les massacres des opposants à la République.

30 août 1936 : Entrée en vigueur du pacte de non-intervention. Bien qu’ils soient signataires les États fascistes violeront immédiatement la non-intervention et armeront le camp nationaliste.

Fin Août 1936 : Avec la chute du Pays Basque, l’exode s’amorce déjà : 15 000 personnes trouvent refuge en France.

Septembre 1936 : L’URSS envoie un nouvel ambassadeur Marcel Izvailevic Rosenberg, avec lui 500 soviétiques officiers, techniciens, policiers, économistes, traducteurs….

3 septembre 1936 : Franco renforce son audience dans son propre camp avec la victoire de l’armée d’Afrique à Talavera.

Meeting au Vélodrome d’hiver à Paris avec Dolorès Ibarruri (la Pasionaria). La députée communiste espagnole s’écrie : « Mieux vaut mourir debout que de vivre à genoux ! » et termine son discours par un : « Aidez-nous ! »

4/5 septembre 1936 : Giral démissionne. Largo Caballero est nommé premier ministre. Il prend avec lui des communistes ; les anarchistes refusent de rentrer au gouvernement.
Nouveau gouvernement : 6 socialistes, 2 gauche républicaine, 2 union républicaine, 2 gauche catalane ; 2 communistes, 1 nationaliste basque.

13 septembre 1936 : Pays basque, Saint Sébastien : entrée des nationalistes, deuxième ville basque après Irun (le 4) à tomber.

14 septembre 1936 : Pie XI parle de la “ haine véritablement satanique de Dieu ” qui anime les républicains.

18 septembre 1936 : Constitution, à Moscou, des Brigades internationales par Staline. Leur organisation devient la tâche principale du Komintern.

21 septembre 1936 : Franco se fait nommer généralissime

27 septembre 1936 : Madrid premiers raids aériens allemands.
Barcelone : entrée de quatre ministres anarchistes au gouvernement catalan Antonio García à la Santé, José Domenech au Ravitaillement, Juan Fábrega à l’Économie. Andrés Nin, dirigeant du POUM, entre dans ce même gouvernement, à la Justice.

28 septembre 1936 : Fin du siège de l’Alcazar de Tolède. Moscardó en sort vainqueur.
Après de longues et secrètes tractations, Franco se fait nommer par la junte : “ Chef du gouvernement de l’État espagnol pour la durée de la guerre ”. Quelques jours plus tard, il obtient les pleins pouvoirs.

1er octobre 1936 : Un défilé militaire organisé à Burgos célèbre la consécration de Franco en Caudillo. La junte de défense nationale est remplacée le jour même par un conseil technique de l’État (Junta técnica del Estado) présidé par Fidel Dávila.

4 octobre 1936 : URSS à Odessa, départ des navires chargés de matériel militaire pour l’Espagne républicaine.

7 octobre 1936 : Nouvelle offensive de l’armée d’Afrique contre Madrid.

8 octobre 1936 : Statut d’autonomie du Pays basque : Euzkadi. José Antonio Aguirre est élu président. Son gouvernement : 4 nationalistes basques, 3 socialistes, 1 communiste, 1 union républicaine, 1 gauche républicaine.

10 octobre 1936 : Arrivée, sur le sol espagnol, des premiers tanks soviétiques T-26. Avec les officiers de commandement (Colonel Semion Krivoshein, Paul Arman “ Greisser ”) ; la 1er brigade mixte du général Lister les appuie.

12 octobre 1936 : Salamanque anniversaire de la découverte de l’Amérique, “ jour de la race ” (espagnole).
 [12]

13 octobre 1936 : À Paris, 500 volontaires français, polonais, et russes exilés embarquent à la gare d’Austerlitz, pour aller combattre aux côtés des républicains espagnols. À Barcelone, arrivent 600 hommes dont des Anglais, des Allemands, des belges, des Américains et bien d’autres encore (70 nationalités). Albacete devient le quartier général des Brigades internationales. Tout le long du mois, les renforts internationaux en hommes vont arriver. André Marty, pour les français, Luigi Longo pour les italiens prennent la direction de ces colonnes étrangères.

24 octobre 1936 : Décret de collectivisation de l’industrie. Il faut que le pays continue de fonctionner et de répondre aux besoins du pays et de la population. Les tramways de Madrid et de Barcelone sont gérés par l’UGT et la CNT.

25 octobre 1936 : À Carthagène, Largo Cabellero et Négrin, sans avertir le président Azaña, envoient à l’URSS une grande partie (457 tonnes) des réserves d’or de l’Espagne (quatrième stock du monde) pour « le mettre à l’abri des fascistes » et en paiement des matériels de guerre fournis par l’URSS.

2 au 9 novembre 1936 : À Paracuellos del Jarama, dans la province de Madrid, massacre, par les républicains, de près de 2 000 prisonniers favorables au soulèvement. Santiago Carrillo et Magarita Nelken en portent la responsabilité.

4 novembre 1936 : Madrid : La CNT entre au gouvernement central :
Juan García Oliver (justice), Federica Montseny (Santé), Juan Peiro (Industrie), Juan Lopez Sanchez (Commerce).

6 novembre 1936 : Début du siège de Madrid par les nationalistes. Franco s’acharne : il veut célébrer Noël dans la capitale.
Le même jour la légion Condor quitte Berlin pour l’Espagne : 4 escadrilles de bombardiers (48 Junker 52), 4 escadrilles de chasse (48 Heinkel 51), 1 escadrille d’hydravions de reconnaissance, 1 Heinkel 70 pour les reconnaissances photographiques, 4 compagnies de chars (16 chars), batteries antiaériennes et antichars, 3 800 hommes sous le commandement du général Von Sperrle et du Lieutenant-colonel Wolfram Freiherr von Richthofen, chef d’état-major.

7 novembre 1936 : La défense de Madrid est confiée à une junte dirigée par le général Miaja. Le gouvernement se transfère à Madrid. Koltov, conseiller soviétique, désigne les nouveaux commissaires de la République. Il fera aussi procéder à des massacres de prisonniers. Seul Melchor Rodriguez, directeur des prisons, fonctionnaire anarchiste, s’élèvera contre cette horreur.

8 novembre 1936 : À Madrid, arrivée des Brigades Internationales, début de la contre offensive républicaine : 8 500 hommes des 11e et 12e brigades participent à la contre-offensive républicaine de novembre, avec 170 avions, 53 chars, et au total 40 000 hommes.

9 novembre 1936 : Les troupes républicaines arrêtent de l’avance nationaliste sur la capitale.

12 novembre 1936 : Arrivée de Buenaventura Durruti à la tête de 4 000 miliciens anarchistes.

18 novembre 1936 : L’Allemagne et l’Italie reconnaissent l’Espagne de Franco.

19 novembre 1936 : Après procès, condamnation à mort de José Antonio Primo de Rivera. Les anarchistes sont opposés à sa condamnation à mort ainsi que la plupart des ministres du gouvernement républicain.
Madrid : Durruti est mortellement blessé devant la cité universitaire. Il meurt le lendemain à l’âge de 40 ans.

20 novembre 1936 : José Antonio Primo de Rivera est fusillé à la prison d’Alicante.

23 novembre 1936 : L’enterrement de Durruti suivi par des centaines de milliers de personnes silencieuses dans la ville assiégée. Ricardo Sanz est nommé pour le remplacer à Madrid.
Après 4 jours de bombardements intensifs de la capitale, les nationalistes et leurs alliés reportent l’attaque frontale devant la résistance acharnée des milices et des brigades. 10 000 victimes des bombardements.

28 novembre 1936 : À Barcelone, Antonov-Ovseenko, consul général de l’URSS dénonce la Batalla, organe de presse du POUM. L’attaque contre ces dissidents commence, orchestrés par Staline. Le POUM et la FAI sont les seuls à dénoncer les procès qui ont lieu à Moscou.
La FAI compte 30 000 membres.

14 décembre 1936 : Offensive nationaliste secteur de Madrid, prise de Boadilla. Riposte avec les chars du général Pavlov et les brigades internationales “ Thaelmann ”, “ commune de Paris ”, et Dombrowsky ”. Boadilla est reprise.

16 décembre 1936 : À Barcelone, nouveau cabinet catalan formé par Josep Tarradellas : 3 gauche catalane, 3 UGT ; 4 CNT, 1 rabassaire.
Andrès NIN (dirigeant du POUM) est exclu de la nouvelle formation, sous la pression des communistes, accusé de déloyauté et d’antisoviétisme.

21 décembre 1936 : Staline conseille à Largo Caballero de remettre à plus tard la révolution sociale et de s’allier avec les forces bourgeoises.

25 décembre 1936 : Federica Montseny, ministre de la Santé, appuyée par le docteur Félix Marti Ibañez, promulgue le décret de libéralisation de l’avortement.

28 décembre 1936 : À Lopera, limite des provinces de Jaen et de Cordoue, offensive républicaine avec le bataillon La Marseillaise, comprenant des Français, et une compagnie anglaise de la 14e Brigade internationale. Après la bataille, André Marty, membre du Komintern et un des principaux chefs des Brigades internationales, curieusement accuse de trahison le commandant Gaston Delasalle, commandant le bataillon La Marseillaise. Ce dernier, en 1919, s’était opposé à André Marty au cours de la révolte des marins dans la mer Noire. Marty le fait passer devant un peloton d’exécution. [13]]]

Notes

[1Maroc espagnol

[2toujours poste surveillé à Las Palmas, Canaries.

[3venu d’Angleterre le chercher à Las Palmas

[4il est persuadé que cette rébellion va être vite endiguée et qu’elle rétablira l’ordre et la discipline sur lesquels il pourra s’appuyer

[5Il promet « une mort violente aux chiens rouges et le viol pour leurs femmes » sur Radio Séville

[6même si elle est partiellement détruite en 1939 par l’aviation allemande

[7L’anarchiste Diego Abad de Santillán écrit : « Nous allâmes au siège du gouvernement catalan les armes à la main, sans avoir dormi depuis plusieurs jours, sans nous être rasés, donnant, par notre apparence, réalité à la légende qui s’était formée sur nous. Quelques-uns des membres du gouvernement de la région autonome tremblaient, livides, en cette entrevue où manquait Ascaso. Le palais du Gouvernement fut envahi par l’escorte de combattants qui nous avaient accompagnés »

[8il leur dit : « Vous êtes les maîtres de la ville et de la Catalogne, parce que, seuls, vous avez vaincu les soldats fascistes… Vous avez vaincu et tout est en votre pouvoir. Si vous n’avez pas besoin, si vous ne voulez pas de moi comme président, dites-le maintenant, et je deviendrai un soldat de plus dans la lutte antifasciste. Si, au contraire, vous me croyez quand je dis que je n’abandonnerai ce poste que mort au fascisme victorieux, alors peut-être qu’avec mes camarades de parti, mon nom et mon prestige, je puis vous servir… »

[9Le président Azaña écrit : « En contrecoup de la rébellion militaire… se produisit un soulèvement prolétarien qui ne se dirigea pas contre le gouvernement… Une révolution doit s’emparer du commandement, s’installer au gouvernement, diriger le pays selon ses vues. Or, ils ne l’ont pas fait… L’ordre ancien aurait pu être remplacé par un autre, révolutionnaire. Il ne le fut pas. Il n’y avait plus qu’impuissance et désordre… » (La velada en Benicarlo, p. 96)

[10Triana, un des onze districts de la ville

[11qui sera très vite évincé par Franco

[12Ce jour là, au cour d’un discours dans l’université le professeur Maldonado lance une violente diatribe contre les nationalismes catalans et basques et le général Millan Astray (fondateur de la légion) s’écrie “ Vive la mort ”. Miguel Unamuno, philosophe, recteur de l’université de Salamanque, monte à la tribune, jusque là il avait d’abord lutté contre la dictature de Primo de Rivera et pour la république, puis, il prit ses distances avec celle-ci, se rapprochant de la phalange, où il déclare devant un parterre de factieux et des hauts dignitaires de l’armée nationaliste, un discours resté célèbre par son courage :
“ (..) Il y a des moments où se taire est mentir. (…) je voudrais ajouter quelque chose au discours – si l’on peut ainsi l’appeler – du professeur Maldonado. Ne parlons pas de l’affront personnel que m’a fait sa violente vitupération contre les Basques et les Catalans. Je suis moi-même né à Bilbao. L’évêque (il désigne de la main l’évêque de Salamanque, assis à son côté, que cela lui plaise ou non, est un Catalan de Barcelone.
Je viens d’entendre un cri nécrophile et insensé : “ Vive la mort ! ” (…) Ce paradoxe est pour moi répugnant. Le général Millan Astray est un infirme. Disons le sans arrière pensée discourtoise : il est invalide de guerre. Cervantès l’était aussi. Malheureusement, il y a aujourd’hui, en Espagne, beaucoup trop d’infirmes. (…) Je souffre à la pensée que le général Millan Astray pourrait établir les bases d’une psychologie de masse. Un infirme qui n’a pas la grandeur spirituelle d’un Cervantès recherche habituellement son soulagement dans les mutilations qu’il peut faire subir autour de lui  ? ”
Millan crie alors : “ Mort aux intellectuels ! Vive la mort ! ” la foule répond avec un salut fasciste : “ À bas les intellectuels hypocrites ! traître ! ” La vie de Miguel Unamuno fut sauvé par Carmen Franco, la femme du général, qui le prend par le bras et l’entraîne au dehors, alors qu’un garde du corps de Millan Astray le tenait en joue avec son fusil mitrailleur. Ce discours qui dit le courage de cet intellectuel qui ose au cœur d’un milieu nationaliste affirmer qu’il leur manque “ la raison et le droit. ” Miguel de Unamuno meurt à la fin de l’année 1936.

[13« À la mi- mars 1939, cette affaire a un retentissement jusqu’à l’assemblée nationale à Paris où André Marty est mis en accusation d’avoir fait exécuter un ancien officier de l’armée française sur ordre direct de sa part, le capitaine Gaston Delesalle, commandant du bataillon La Marseillaise de la XIV Brigade internationale. Il est envoyé de toute urgence, avec son bataillon sur le front andalous contre l’offensive menée par le général rebelle Queipo de Llano à la mi-décembre 1936. C’est le baptême de feu de cette brigade. Leur expédition est malchanceuse, d’abord le bataillon du Bulgare Stomatov est défait puis c’est le tour de La Marseillaise à Lopera. Cela irrita profondément Marty qui organisa un procès plus que sommaire, par un tribunal et un jury formés par d’autres membres de la brigade, qui condamna à mort Delesalle de façon expéditive et la sentence est exécutée immédiatement. » [[Javier Rubio (revue Persée) et Andreu Castells, Las brigadas internacionales de la guerra d’España, editorial Ariel, Barcelona 1973.

un fossoyeur respectueux

La mise au jour de la fosse commune du cimetière de Castellón, financée par la Generalitat de Valence, a permis jusqu’à présent d’exhumer treize corps de républicains fusillés par le régime franquiste.

(…)Les douze premiers corps, situés à peine à un demi-mètre de profondeur, ont été retrouvés dans des boîtes de réduction. Tous, à l’exception d’un paysan membre du PSOE, étaient des militants anarchistes de la CNT, fusillés en 1943 et 1944.(…)

(…) En 1989, selon l’archéologue Jorge García, codirecteur des fouilles, il y a eu des travaux dans le cimetière. « Le fossoyeur de l’époque, qui connaissait l’endroit où se trouvait chaque fusillé, a commandé des boîtes en bois, a mis les noms dessus, a sorti les républicains de là où ils se trouvaient et les a enterrés dans la zone n°1 du cimetière », explique-t-il lors d’une conversation téléphonique avec le site elDiario.es. Les spécialistes ont sorti les boîtes contenant les douze corps et ont commencé le processus d’identification. Au-dessous se trouve une douzaine de corps de militants de l’UGT, de la CNT et de la Gauche républicaine. (…)

Lisez l’article complet sur le blog de Floréal :
https://florealanar.wordpress.com/2020/07/19/castellon-les-restes-de-vingt-et-un-republicains-espagnols-sortis-dune-fosse-commune-et-identifies/

Hommage à María SILVA CRUZ La libertaria

Célébration du 24 août à Paris et à Casas Viejas

L’objectif était de revendiquer la mémoire de Maria Silva Cruz, malgré les obstacles de la municipalité socialiste. L’autorisation de la célébration a été obtenue à la préfecture (Gobernacion). Un gros boulot de préparation a été réalisé hier soir pour que la petite place soit sans plantes desséchées, bouteilles plastiques vides, etc. 24 août 2016, en écho à la célébration de l’entrée de la Nueve dans Paris, la cérémonie en l’honneur de Maria Silva Cruz. À 11:10 h on a commencé la. Commémoration devant environ 160 personnes, sous un soleil supportable vu la force du vent, en donnant un triple sens à la célébration : La mémoire de Maria Silva Cruz, La Nueve Paris, avec des anarchistes andalous, comme Maria, Le premier anniversaire de Iniciativas Benalup Casas Viejas. 3 interventions de Iniciativas: 2 d’historiens José Luis Gutierrez Molina et Frank Mintz, ce dernier pour l’association 24 août 1944, ensuite des personnes liées à Maria et à la repression de 1936 dans la région ont pris la parole, dont la CNT de Jerez. Puis, trois couronnes de fleurs ont été déposées devant des carreaux de faïence représentant le visage de Maria (repris de la reproduction par le peintre Juan Chica Ventura : Celle de Iniciativas Celle de l’association 24 août 1944 Celle de la CNT Solidarité ouvrière. Enfin, la couronne de fleurs de la CNT SO a situé à été accrochée au monument artistique très critiquable situé à un endroit insignifiant. Après une breve évocation de la fidélité anarchosyndicaliste et à l’internationalisme entre Maria et la CNT SO, toutes les personnes ont été invitées à une paella offerte par l’équipe du bar restaurant, dont l’aide en partie justifiée par l’origine cenetiste de la famille des propriétaires, a été essentielle.

Une exposition de grandes photos expliquées de la répression de 1933 est installée pour une semaine dans le bar restaurant.

http://www.fondation-besnard.org/spip.php?article2750 http://www.fondation-besnard.org/spip.php?article2751 http://www.fondation-besnard.org/spip.php?article2748 http://historiacasasviejas.blogspot.com.es/2016/09/homenaje-maria-silva-cruz-la-libertaria.html

Une petite biographie de Maria Silva Cruz, dite La Libertaria

(Casas Viejas [Cadix], 1915 – Paterna [Cadix], 1936) Sa famille était membre de la CNT. Quand le communisme libertaire fut proclamé à Casas Viejas, le 11 janvier 1933, on distribua des vivres à la population ; María et Manuela, sa soeur d’idées, défilèrent avec le drapeau rouge et noir. La répression arriva le jour-même. Elles se rendirent dans la masure où María vivait avec son grand-père : il y avait déjà six membres de la famille. La garde civile les attaqua et, comme ils ne se rendaient pas, incendia la toiture. María et un enfant s’échappèrent. Manuela et un anarchosyndicaliste furent tués en fuyant. Les cinq parents de María brûlèrent. Les gardes abattirent douze cénétistes à bout portant devant la masure. María avait été arrêtée. Un jeune syndicaliste, journaliste de la presse confédérale, Miguel Pérez Cordón, l’interviewa en prison. Il dénonça le massacre commis par les gardes républicains. Le soulèvement militaire sépara le couple qui s’était formé. María, mère d’un enfant de 13 mois, fut arrêtée avec d’autres antifascistes et fusillée. Son corps disparut le 24 août 1936.

Documents joints

 

Les Collectivités espagnoles

Espagne 1936 : Révolution autogestionnaire
Collectivités agraires :

Ce sont des centaines de milliers d’hommes et de femmes qui, prenant leur sort en main, vont vivre ce que l’on appelle Communisme Libertaire, autogestion, socialisme.
On compte 350 collectivités en Catalogne, 500 au Levant, 450 en Aragon (où 75% des terres sont collectivisées), 240 en Nouvelle Castille. Il y en a aussi dans l’Extremadure et en Andalousie. Chacune a ses caractéristiques, car les décisions sont prises par les assemblées générales des collectivistes.

Alimentation

En ce qui concerne le ravitaillement des grandes villes, voyons ce qu’ont fait les travailleurs de l’Industrie Alimentaire :
À Barcelone, dès le 19 juillet, la C.N.T. prend la direction de 39 grandes entreprises alimentaires qui, pour la plupart, sont transformées en restaurants à prix modérés et un restaurant populaire à prix fixe est créé.
Ce sont les travailleurs de l’industrie alimentaire qui ont pris en main l’approvisionnement des grandes villes, comme par exemple au marché central de Barcelone.

Transports

À Barcelone, l’ensemble des moyens de transports se trouvent dès juillet 1936 aux mains des travailleurs : les tramways, les autobus, le métro comme les taxis, et l’ensemble des chemins de fer de Catalogne.
C’est la C.N.T. qui prend l’initiative de la Collectivisation. À la société des tramways, elle compte 3.322 affiliés sur 3.442 employés, mais l’on fait aussi une place à l’U.G.T., par exemple dans les chemins de fer.

Deux exemples

Collectivité de Monzón

La Collectivité de Monzón (Aragon, province de Huesca), constituée en 1936 avec près de 45, personnes, est détruite en mars 1938 par l’arrivée des fascistes.
Le patrimoine est composé des terres apportées par les membres et par celles confisquées des fascistes en fuite.
La collectivité était divisée en 22 sections de travail dont la plus importante est l’agriculture, la solidarité entre groupes est active.
L’assemblée générale est souveraine et se réunit une fois par semaine, normalement. Dans le cadre du canton, les 32 collectivités se réunissent périodiquement pour débattre des problèmes généraux : un comité siégeant à Binéfar (province de Huesca) coordonne leurs relations.
Les échanges avec l’extérieur sont payés en monnaie officielle, mais le reste fonctionne grâce au troc.
La journée de travail était de 8 heures pour tous, et le salaire familial :
5 pesetas par jour pour tout célibataire, homme ou femme ; 9 pesetas par jour pour un couple ; 3,5 pesetas par jour par enfant de moins de 14 ans ou une personne âgée ; 4 pesetas par jour par enfant de plus de 14 ans ; avec en plus le bénéfice de la médecine gratuite pour tous. La contribution à l’effort de guerre est le départ volontaire de la majorité des jeunes pour le front, la création d’un atelier de fabrication de bouteilles incendiaires et l’envoi de trains de ravitaillement gratuit.

Collectivité de Calanda

Calanda (Province de Teruel en Aragon), 26 juillet, les milices de Catalogne chassent les fascistes et on nomme un Comité révolutionnaire composé de 4 membres de la C.N. T. et de 2 membres de la Gauche républicaine, le seul parti antifasciste existant. On décide alors de proclamer le Communisme libertaire, en laissant, bien entendu, la possibilité aux individualistes de continuer à vivre comme auparavant. Mais sur les 5.000 habitants de Calanda, moins d’une dizaine peut-être restent à l’écart de la collectivité.
Calanda vit ainsi, libre jusqu’en août 1937, date à laquelle les troupes du bolchevik Lister viennent détruire l’œuvre réalisée.
Pendant deux mois, le village connut alors la contrainte et la répression. Pourtant en octobre 1937, 2.500 habitants de Calanda constituent une seconde collectivité. Elle vécut jusqu’en mars 1938, quand les troupes de Franco envahirent la région.

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L’autogestion dans l’Espagne révolutionnaire

1931-1932 « La grande illusion »

Après des siècles d’obscurantisme scientifique, moral et sexuel, imposé par une sorte de de catholicisme soutenu par le Vatican, à la suite de conditions politiques très fragiles, l’Espagne se retrouve le 14 avril 1931 en république. Et ce nouvel Etat se dote d’une constitution dont l’article 1 indique : “l’Espagne est une république démocratique de travailleurs”. Comme il y a un gouvernement de gauche, la grande majorité des travailleurs fait une lecture hardie de l’expression “république de travailleurs”, alors que la définition était parfaite “république démocratique”, avec toute l’hypocrisie du terme “démocratie” dans un régime capitaliste. C’est du choc entre les revendications de hausse des salaires et de réformes sociales profondes des travailleurs et la conduite lente et pusillanime de la gauche au pouvoir que se dégage une opposition tenace et profonde du prolétariat contre la droite et la gauche. Les aspirations des salariés sont renforcées et accompagnées par un fort mouvement anarcho-syndicaliste qui prône un changement social immédiat par le communisme libertaire –par opposition au communisme marxiste léniniste de la Tchéka–. Une centrale syndicale, la CNT –Confédération Nationale du Travail –, pratique l’anarchosyndicalisme depuis 1910, c’est-à-dire la lutte de classe, l’action directe et la lutte anticapitaliste en s’adressant à tous les travailleurs. On peut remarquer au passage la différence avec l’anarchisme, trop souvent limité aux milieux intellectuels, niant parfois la lutte de classe et la violence révolutionnaire au profit d’une idée de progrès culturel quasi automatique. Les travailleurs espagnols sont pris dans un moment historique de renversement de valeurs imposées et intérieurement refusées parce que favorables aux seuls possédants. Les travailleurs trouvent une idéologie qui donne une réponse prolétaire fondée sur la solidarité, la capacité des salariés de reconstruire la société par eux-mêmes. Ils prennent conscience de leur dignité et de leur énergie.

1932-1936 Échec des tentatives insurrectionnelles limitées

Cette période est d’abord marquée par des insurrections régionales répétées tant de la part de la CNT que de l’UGT et du PS. Paradoxalement, les échecs sont ressentis par une grande partie des travailleurs comme une préparation et une avancée vers une révolution sociale nécessaire et inévitable. Cette impression vient du fait que la droite semble incapable de rien modifier et que les partis de gauche donnent l’impression de vouloir appliquer de véritables réformes, s’ils reviennent au pouvoir. La preuve semble être l’insurrection révolutionnaire d’octobre 1934 aux Asturies, préparée et lancée par le PS -qui en Espagne s’appelle PSOE, Parti Socialiste Ouvrier Espagnol- et l’UGT (Union Générale des Travailleurs, plutôt socialisante, alliée localement à la CNT). Un slogan jaillit « UHP Unissez-vous frères prolétaires ou Union des frères prolétaires, Unión de Hermanos Proletarios », issu de la pratique en grande partie unitaire des socialistes, des ugétistes, des cénétistes, de communistes sans Moscou, de communistes avec Moscou et de salariés sans étiquette. Durant deux semaines, ils occupent des mines et des usines, la banque d’Oviedo, des entreprises de fabrication d’armes, créent des cantines avec une monnaie syndicale, pour nourrir et organiser la population. Ils suivent en fait tous le schéma du communisme libertaire de la CNT.

1936-1939 Prise en main d’une partie de l’économie capitaliste et créativité révolutionnaire

De cette perception de la possibilité d’un changement révolutionnaire, de cette conviction de l’unité prolétaire à la base surgissent spontanément et progressivement de nombreuses initiatives des salariés, à partir de l’échec du putsch militaire dans une grande partie de l’Espagne (Barcelone, Madrid, Valence, Oviedo, etc.) (lire l’article Les collectivités comment ça fonctionne). Un échec qui va de pair avec l’effacement de l’Etat républicain et des gouvernants de gauche, incapables de prévoir et de gérer la situation, alors que les militants des syndicats, les travailleurs, avec bien souvent l’aide de membres des forces répressives républicaines (surtout à Barcelone), assurent la victoire et l’organisation de la résistance et de la société. Unification en Catalogne des chemins de fer, dès fin juillet 1936, surtout de la part de la CNT et dans une moindre mesure de l’UGT, (trois compagnies privées auparavant) et donc capacité de synthétiser, d’harmoniser des horaires différents, des personnels et du matériel séparés. Création d’une industrie de guerre (blindés, armes, munitions) à Barcelone et dans sa banlieue. Création dans la région de Valence en septembre 1936 (de Castellón à Murcie, entre 1936 et 1939) par la CNT et l’UGT de nombreuses collectivités agricoles mixtes et du CLUEA –Comité du Levant d’Exportation Unifiée des Agrumes-. De multiples collectivités agricoles aragonaises de l’UGT et de la CNT. Socialisation généralisée aux Asturies de la CNT et de la CNT. Autogestion par la CNT des pécheurs et de villages andalous, forte implantation ugétiste à Jaén, etc. Développement de collectivités cénétistes en Castille, mais peu de collectivités mixtes avec l’UGT. Partout ces mutations sociales ont lieu tout en respectant les « perdants », ex propriétaires, familles de factieux tués par les révolutionnaires. Tous ont droit à la nouvelle économie, tout au contraire de la pratique marxiste léniniste du socialisme réel, la fameuse lutte contre les koulaks (prétendus paysans riches) de Staline.

En guise de réflexions finales

Cet aperçu de la capacité réelle et non plus virtuelle des travailleurs, pour une autre société, ne peut faire oublier une rupture nette entre la base et le sommet de nombreuses organisations. L’État républicain, absent, s’est reconstitué au fil des mois, surtout avec l’aide de l’URSS, monopolisant les armes lourdes et les distribuant à ses pions politiques. L’ensemble des partis et des syndicats participe à un gouvernement, sur une base de lutte antifasciste, mais sans projet social commun. Il en découle de fait une guerre civile dans la guerre civile (attaques sanglantes contre des centres autogérés en février et en mars 1937, le comble étant l’attaque en mai 1937 par des forces de police catalane du centre téléphonique de Barcelone tenu par des ugétistes et des cénétistes, la confirmation étant l’intervention de deux divisions du PC pour interrompre en partie le processus autogestionnaire UGT et CNT en Aragon en août 1937). La coupure entre les états-majors de l’UGT, de la CNT et leur base reflète l’absurdité d’une alliance politique au bénéfice de la bourgeoisie républicaine et au mépris des conquêtes prolétaires. L’héroïsme des combattants républicains est écrasé par des tactiques militaires stupides de leurs commandements (comme l’offensive prônée par les soviétiques en novembre 1938 contre Teruel, sans aucun appui aérien, les aides soviétiques étant interrompues pour renforcer le rapprochement avec l’Allemagne hitlérienne). Et cette volonté de victoire républicaine se heurte à la fois à une puissance sans cesse renouvelée des armées franquistes, alimentées en hommes par la zone coloniale du Maroc espagnol, par les nombreuses divisions italiennes bien équipées, les armes lourdes et les techniciens allemands. En dépit des spécificités ibériques, cette expérience s’inscrit dans la chaîne des tentatives autogérées du mouvement ouvrier: 1910-1917 magonisme et zapatisme au Mexique, 1917-1921 soviets libres à la base en URSS, 1956 conseils d’usines en Hongrie contre les chars soviétiques, etc.

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