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Étiquette : Témoignages

24 août 1944 – 24 août 2018 « Qui étaient ces soldats de la Liberté ?»

24 août 1944 – 24 août 2018
« Qui étaient ces soldats de la Liberté ?»

L’association 24 août 1944 a le plaisir de vous inviter
à l’hommage rendu aux antifascistes espagnols de la Nueve (9e compagnie de la 2e DB-Leclerc), libérant Paris,
Le vendredi 24 août 2018, à partir de 17h00, devant le jardin dédié aux combattants de la Nueve,
3 rue de Lobau 75004 Paris (métro Hôtel de Ville)

Nous donnerons la parole à une dizaine de descendant(e)s de ces hommes, pour nous dire qui ils étaient.
Ils viendront chacun leur tour ou mandaterons l’un parmi nous pour nous lire leurs témoignages émouvants, souvenirs de l’homme qui fut leur père ou leur grand-père.

Ne ratez pas ce rendez-vous de mémoire.
À très bientôt et en vous attendant, bonnes vacances.

¡Hola !
Os esperamos :

El viernes 24 de agosto de 2018,
a partir de las cinco de la tarde (17h)
frente al jardín de los combatientes de la Nueve
3 calle de Lobau 75004 Paris (métro Hôtel de Ville)

al homenaje hizo a los antifascistas españoles de la Nueve (9ª compañía de la 2e DB del General Leclerc) que participaron a liberar París.

Este día, daremos la palabra a los descendientes de estos hombres. Los miembros de la familia de Miguel Campos serán presentes y hablaron de sus padre y abuelo desaparecido.
La alcaldesa de Paris cerrara esta manifestación.
Hasta pronto con fraternidad.

INVITATION
INVITATION

La révolution s’arrêta en Mai.

Une projection exceptionnelle, à ne pas manquer pour comprendre les enjeux étouffés de la révolution espagnole :

Le jeudi 7 juin 2018 à 19h suivi d’un débat en présence de :
Aimé Marcellan/Angel Carballeira/Francis Pallares
(tous trois des cahiers du CTDEE)

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite
:
L’association 24 août 1944 présente :

La révolution s’arrêta en Mai. De Mikel Muñoz (80mn)
Sous-titré en français (2017)

Printemps 1937, la guerre civile espagnole est à son apogée. L’armée républicaine et les milices des partis et des syndicats, luttent contre les troupes franquistes. À des centaines de kilomètres à l’arrière du front, le gouvernement ordonne l’assaut du Central téléphonique de Barcelone qui est géré par la CNT. Les militants anarchistes (CNT, FAI et Jeunesses Libertaires) et ceux du POUM résistent et une grève générale éclate ; de terribles affrontements ont lieu entre d’une part anarchistes et militants du POUM et d’autre part les forces de l’ordre encadrées par les « conseillers soviétiques ».

Affiche
Affiche
Affrontement à Barcelone mai 37
Affrontement à Barcelone mai 37
Le siège du POUM à Barcelone
Le siège du POUM à Barcelone

LA NUEVE À PARIS; SOUSCRIPTION POUR UNE FRESQUE MURALE

Nous avons besoin de vous pour réaliser ce beau projet !

On le sait ou on commence à le savoir, les premières Forces Françaises Libres à rentrer à Paris le 24 août 1944 vers 21 heures, étaient majoritairement des réfugiés antifascistes espagnols incorporés dans la « Nueve », la 9e compagnie de la 2° DB. On le sait ou on commence à le savoir, en 2004, Bertrand Delanoé, Maire de Paris apposa des médaillons en leur honneur tout au long de leur parcours, particulièrement dans le 13e arrondissement de Paris, par lequel il entrèrent dans la capitale, à bord de leurs 11 half-track aux noms espagnols évocateurs de leur épopée (Guadalajara, Teruel, Brunete, les Pingouins, Don Quichotte…), accompagnés des 3 chars Champaubert, Montmirail, Romilly. On le sait ou on commence à le savoir, le 24 août 2014, notre association organisa une marche sur leurs traces qui, partie de la porte d’Italie allait réunir quelques 2 000 personnes, pour se terminer devant le jardin de l’hôtel de ville, dédié l’année suivante, à la mémoire de ces hommes par la Maire de Paris. Mais au-delà des évènements ponctuels que les associations mémorielles peuvent organiser, il nous semble important de laisser des traces, palpables et les plus vivantes possible, de leur passage. Ces étrangers antifascistes qui luttèrent pour notre liberté, d’abord en Espagne puis en France, où ils ont aussi souvent laissé leur vie, que ce soit dans les FFL ou dans les maquis.

Pour honorer la mémoire de leurs actions, nous projetons de réaliser une fresque murale dans ce 13° arrondissement, arrondissement du « Street-art ». Cette peinture rappellera qu’un jour, des hommes venus d’ailleurs, ont participé à libérer Paris.

Cette fresque, sous forme de BD, se déclinera en 3 bandeaux représentant chacun ces 3 importantes journées qui marquèrent la libération de la ville. • 24 août 1944 : arrivés en avant-garde à l’Hôtel de Ville de Paris. Leur présence sera un souffle d’espoir et une aide précieuse pour la Résistance. • 25 août : appelés en renfort pour dégager les défenses ennemies, ils rejoindront le Paris insurgé des FFI et FTP. Leur action sera déterminante. • 26 août : sur leurs Half-tracks, ils constitueront la garde rapprochée du général de Gaulle lors du défilé sur les Champs-Élysées. C’est donc tout naturellement, que nous avons cherché et trouvé un mur rue Esquirol, (au-dessus d’un médaillon qui s’y trouve déjà) en capacité de recevoir cette fresque dont les mensurations seront de 6 mètres de haut sur 5 mètres de large soit 30m2 . L’artiste qui a conçu la maquette et désire la réaliser, nous le connaissons tous, il fait partie de notre association et a déjà peint de nombreux portraits des hommes de la Nueve. Il s’agit de Juan Chica Ventura. Monsieur le maire du 13earrondissement est partie prenante du projet et nous aidera à obtenir l’autorisation du bailleur qui possède le mur. La Mairie de Paris, par le service de Madame Catherine Vieu-Charier, chargée de la mémoire combattante, soutient également ce projet. Tout est prêt, mais il manque l’essentiel : l’argent pour installer les échafaudages, la peinture, etc…, nous devons réunir la somme de 12 000€ pour réaliser dans les meilleures conditions ce projet.

Aussi, nous lançons d’ores et déjà une souscription publique afin de permettre cette réalisation et l’inaugurer le 24 août 2019 à l’occasion du 75° anniversaire de la libération de Paris.

Vous pouvez envoyer vos dons, quelle que soit la somme (il n’y a pas de petit soutien) : • Par chèque à l’ordre de 24-août-1944, en indiquant au dos du chèque : Fresque o À : Association 24 août 1944, 22 rue Mélingue, 75019 Paris • Ou par virement sur le compte du 24-août-1944: o IBAN FR76 3000 3035 0100 0501 6056 248 ; Identifiant international : SOGEFRPP Nous vous remercions de votre soutien. PROJET d’inscription sous la fresque: Les 3 jours qui marquèrent la libération de Paris, Des Espagnols, des étrangers, combattants antifascistes de la première heure luttèrent sans compter et donnèrent parfois leur vie pour libérer le pays d’accueil.

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Documents joints

 

Enterrar y callar » (Enterrer et se taire ) d’Anna Lopez Luna

L’association 24 août 1944, avec le soutien de l’ONACVG, présente :

“Enterrar y callar » (82mn)
(Enterrer et se taire )
un film d’Anna Lopez Luna
PRODUCTION / DIFFUSION : Anna López Luna

Titre d’une gravure de Francisco Goya de Los Desastres de la guerra (1810-1815). Un film qui traite du rapt de nouveau-nés dans des hôpitaux publics espagnols. Les vols ont débuté à la fin de la guerre d’Espagne pour soustraire des enfants à l’influence néfaste des républicaines et les élever dans la “vraie foi”. Il se crée ainsi un vivier dans lequel dignitaires et familles pratiquantes en mal d’enfants vont puiser. Ce trafic commandé par la dictature a perduré bien après la chute de Franco. Des mères racontent leur drame. L’histoire se répète dans toute l’Espagne. Un commerce illégal qui a duré plusieurs générations et a spolié de leurs parents d’innombrables enfants.

… En une vingtaine de portraits, le film déterre une histoire « en donnant la parole » aux victimes. Les récits ne cessent de faire entendre les parents d’un côté et les enfants devenus adultes de l’autre.

Le jeudi 18 janvier 2018 à 19h suivi d’un débat avec la réalisatrice
Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite

Franco offre… des enfants de républicains à ses amis.
Franco offre… des enfants de républicains à ses amis.
Enfant dérobé à ses parents biologiques/ défilé franquiste
Enfant dérobé à ses parents biologiques/ défilé franquiste

CR: Les affiches des combattants de la Liberté

Pour une première à l’association Jour & Nuit, place Saint Michel, malgré le froid extérieur et intérieur, notre exposition d’affiches, fut un vrai succès avec plus de 500 visiteurs.

Notre petite brochure s’en est allée dans bien des poches en souvenir de ces affiches resplendissantes de couleurs, et de vie. Un hymne à l’espoir, à l’avancée sociale, elles sont l’expression d’une vie autrement tout à fait possible.
De juillet 1936 à juin 1937, elles explosent de vitalité et d’originalité. Puis malheureusement elles sont bien contraintes de se ranger à « l’effort de guerre » imposé par le gouvernement espagnol de Negrin et son armée. Du coup, elles se banalisent un peu et se ternissent.
Mais le parcours est très instructif pour celles et ceux qui veulent savoir.
Merci à vous toutes et tous qui êtes venus visiter cette exposition.

N’hésitez pas à la réclamer dans vos établissements scolaires, dans vos bibliothèques, vos locaux, enfin partout où elle peut laisser des traces originales de l’histoire humaine et sociale.

Vue des grilles
Vue des grilles
Aimable en explication
Aimable en explication
Les grilles verso
Les grilles verso
Aurora et son vécu
Aurora et son vécu
On échange!
On échange!
un monde féminin
un monde féminin
Nos dévouées à la table de presse, Bravo et merci!
Nos dévouées à la table de presse, Bravo et merci!
De jeunes espagnols à la découverte
De jeunes espagnols à la découverte
Derrière le buffet, les explications de l'expo
Derrière le buffet, les explications de l’expo
Attentive!
Attentive!

Projection le 9 novembre “Fugir de l’oblit” (Fuir l’oubli) (93mn)

“Fugir de l’oblit” (Fuir l’oubli) (93mn)

un film d’Abel Moreno

Pitu a passé toute sa vie en fuite. Fuite du franquisme, du camp de réfugiés d’Argelès-sur-Mer, du camp de concentration de Dachau, du camp d’extermination de Treblinka, du massacre d’Oradour-sur-Glane…

Maintenant à 91 ans, la maladie d’Alzheimer de la Mercè, sa femme, le pousse à retourner à tous les lieux desquels il s’est échappé, se lançant paradoxalement dans ce qui sera sa dernière fuite. Celle de l’oubli.

“Fugir de l'oblit” (Fuir l'oubli) (93mn) un film d’Abel Moreno
“Fugir de l’oblit” (Fuir l’oubli) (93mn) un film d’Abel Moreno
Patchwork de fuites
Patchwork de fuites
L'attention de la mémoire
L’attention de la mémoire
Les camps nazis
Les camps nazis
Pitu découvrant Oradour sur Glane
Pitu découvrant Oradour sur Glane

CITÉ MIROIR /TERRITOIRES DE LA MÉMOIRE : Soirée d’inauguration 29 septembre 2017

UN MOIS SUR L’ESPAGNE ANTIFASCISTE 1936-1945 aux territoires de la mémoire, Cité Miroir, à Liège. Pl. Xavier-Neujean 4000 Liège, Belgique
Organisateurs :
Les Territoires de la Mémoire asbl et L’Association du 24 août-Paris.

LECTURE TÉMOIGNAGES
Une ambiance chaleureuse, et un public attentif et nombreux dans cette belle salle de concert de la cité Miroir. La lecture des témoignages, mémoire d’hommes et de femmes qui ont choisi de vivre selon leur idéal et de partager les richesses de la société entre tous.
Entre émotion et sourire, larmes et solidarité, nous avons entrainé le public au large d’un océan d’utopie enfin réalité. Un voyage au bout de la pensée et des aspirations des humains bâtisseurs d’espoir.

CONCERT NO PASÁRAN
Du coup, le public était tout réceptif aux accents étrangers du chant de l’Espagne sociale. Serge Utgé-Royo mêle les mots et les notes de sa propre histoire de fils d’exilé de la Guerre d’Espagne aux chansons les plus connues, telles Paso del Ebro, Ay Carmela ! A las barricadas et aux accents de l’exil de 40 ans et de l’impossible retour.
L’émotion dans la salle est quasi palpable. Le souffle de chacun se rythme aux accents de cette voix chaleureuse et profonde qui étreint d’émotion les souvenirs de chaque exilé et de ses descendants.
Un silence empli de respect et de nostalgie précède les chœurs du public qui repend les refrains suivis des tonnerres d’applaudissements.
La fin de concert déclenche un délire de joie et de larmes. Nous avons tous du mal à nous séparer en fin de soirée.

Exposition temporaire
Les affiches des combattants de la liberté
Du 30 septembre 2017 au 31 octobre 2017
Lundi au vendredi 9h – 18h
Samedi et dimanche 10h – 18h
Lieu : Bibliothèque George Orwell.

Plonger dans les affiches et cartes postales antifascistes éditées en Espagne entre 1936 et 1939. Elles osent aborder des thèmes jamais évoqués jusque-là : Le corps et son épanouissement, la jeunesse, l’amour libre, la prostitution, l’espoir, l’harmonie d’une existence choisie, les collectivisations, l’écologie… Elles donnent de la vie, de l’humanité aux personnages, aux acteur-e-s jusqu’à présent uniquement représenté-e-s dans les schémas traditionnels « convenus » ficelés dans le carcan de la religion.

Cette exposition parle d’elle-même sur les aspirations d’un peuple qui prend sa destinée en main. Elle devient l’expression même de la vie, de l’avenir. Elle met en valeur la culture, à l’éducation pour tous, la solidarité, l’accès aux soins…
Elle reçoit la visite des écoliers Belges, et des adultes, pour raconter le parcours de ces fiancés de la Liberté.

Voir l’expo : http://www.citemiroir.be/…/les-affiches-des-combattants-de-…

29 septembre 2017 en ce moment Daniel parle
29 septembre 2017 en ce moment Daniel parle
Marie & Ramon en prise avec les légendes
Marie & Ramon en prise avec les légendes
Philppe Marchal ajuste les affiches
Philppe Marchal ajuste les affiches

Le 11 août 2017, Catalina Silva Cruz est morte à Montauban, France.

Catalina Silva Cruz est morte à Montauban, France. Article de José Luis Gutiérrez Molina/ 11- 08- 2017 paru sur le site Todos… los nombres. Traduit par Juan Chica-Ventura. • Le onze août, décède dans sa maison de Montauban, Catalina Silva Cruz. Elle avait 100 ans et un peu plus de huit mois. Avec elle disparaît le dernier témoin du massacre de « Casas Viejas » [[Dans la nuit du 10 au 11 janvier, des cénétistes prennent le poste de la Garde civile en faisant deux blessés et proclament le communisme libertaire. Mais les paysans ne sont en réalité maître de rien et une compagnie de garde d’assaut menée par le capitaine Manuel Rojas n’est pas très loin. Les militants ayant participé à l’insurrection fuient dans les champs environnants en voyant arriver une petit vingtaine de militaires. Huit personnes, dont le vieux Francisco Cruz Gutiérrez dit « Seisdedos » et ses fils se retranchent dans leur pauvre cabane. au petit matin et sur l’ordre de Rojas – arrivé au cours de la nuit – de mettre le feu à la cabane. Il n’y a aucun survivant. Au total, ce sont 19 hommes, 2 femmes et un enfant qui sont morts sous les balles du gouvernement républicain contre deux gardes civils et un garde d’assaut]]. Heureusement elle nous a laissé son histoire dans une entrevue de plusieurs heures « brutes » qui aurait dû être considérée à titre de Bien d’Intérêt Culturel, ce qui n’a jamais été réalisé malgré les nombreuses promesses faites en 2009. • Catalina Silva Cruz a toujours été une combattante : • Avant janvier 1933, dans le groupe anarchiste féminin Amor y armonía (Amour et Harmonie), auquel elle appartenait avec sa sœur Maria et de son amie Manolita Lago. • Lors des événements (de janvier 1933), pour avoir osé aller jusqu’à la chaumière pendant qu’elle était assiégée. • Ensuite en 1936, lors du coup d’État, elle aidera des voisins à fuir de Paterna, s’enfuira, elle-même, après l’assassinat de sa sœur. • Courageuse et battante lors de sa fuite jusqu’à la frontière française et même lorsqu’elle fut traquée dans ce pays voisin par l’occupation nazie et la méfiance des autorités « fantoches », envers les milliers d’anarcho-syndicalistes réfugiés dans le sud du pays. Même dans les pires moments, selon ses dires, jamais elle n’oubliera cette nuit hivernale de janvier 1933 lorsque, le soleil de l’espoir révolutionnaire fût remplacé par les flammes de la répression la plus impitoyable. Nuit après nuit, elle se rappelle ce qu’elle a vécu ; jusqu’à parvenir à ce siècle -ci lorsqu’elle sortit de l’anonymat dans lequel elle s’y était volontairement plongée. Ce fût pendant la préparation du livre que j’écrivais sur Miguel Pérez Cordon, le compagnon de Maria Silva que j’eus la chance non seulement d’obtenir son témoignage mais aussi de nouer une amitié et de la tendresse avec elle, sa fille Estella et ses fils Augusto et Universo. Catalina comme les autres membres de la famille Silva, n’a pas eu de chance avec le pays où elle est née, mais elle n’a jamais renoncé à sa nationalité même après avoir vécu en France pendant presque quatre vingt ans. Toute une vie! Elle n’a pas eu de chance car elle a toujours vécu du côté des perdants, de ceux qui ont perdu en 1933, en 1936-39, dans l’exil, après la mort du dictateur quand elle a fait partie des oubliés, de ceux qui n’ont pas aimé ce qu’ils ont vu à leur retour lors de brefs voyages sur leur terre et village natal. Mais pour elle comme pour tant d’autres ce n’avait pas d’importance. Elle savait que tant cette société serait comme elle est, sa terre serait l’exil. Cela ne cessera d’être un rappel pour les puissants. Quels qu’ils soient, le pire qu’il puisse leur arriver c’est qu’il existe d’autres personnes conscientes et combattantes, comme elle (Catalina), pour qui plus ces personnes sont loin mieux c’est. Cependant, je ne serais pas très original, l’histoire à ses ironies. Aujourd‘hui dans l’après-midi, lorsque les restes de Catalina seront déposés dans la tombe familiale du cimetière de Montauban, à peine une dizaine de mètres les séparent de ceux du dernier responsable politique, des assassinats de « Casas Viejas » : le nommé président du gouvernement de la République espagnole, Manuel Azaña, celui là-même qui sacrifia l’intérêt collectif du pays à l’intérêt particulier de celui qui détenait le pouvoir. Catalina comme des dizaines de milliers d’Espagnols part sans savoir où sont les restes de sa sœur Maria, qui fut assassinée, cela fera dans quelques jours 81 ans. Elle part en silence sans faire de bruit comme elle a vécu. Pour elle malgré ses cent ans, le temps a passé bien trop rapidement aux rythmes d’une société et d’une administration, à tous les niveaux, dévolues aux nouveaux maitres du royaume d’Espagne. Catalina que la terre te soit légère. Tu vivras toujours dans nos cœurs.

Documents joints

 

LAS RAMBLAS et LORCA

HOMMAGE À BARCELONE,
19 AOÛT 1936 – 17 AOÛT 2017

17 août 2017 : la Rambla de Barcelone est jonchée de fleurs humaines écrasées.
19 août 1936, Federico García Lorca est assassiné. Aujourd’hui plus que jamais, il nous parle encore :

« …Les fleurs de la rue la plus joyeuse du monde, la rue où vivent ensemble à la fois les quatre saisons de l’année, l’unique rue de la terre dont j’aimerais qu’elle ne finisse jamais, riche de sonorités, abondante de brises, belle de rencontres, antique de sang : Rambla de Barcelone. »

17 de agosto de 2017 : la Rambla de Barcelona esta cubierta de flores humanas machacadas.
19 de agosto 1936 : asesinan a Federico García Lorca. Hoy mas que nunca, aún nos habla :

« …Las flores de la calle más alegre del mundo. La calle donde viven juntas a la vez las cuatro estaciones del año, la única calle de la tierra que yo desearía no se acabara nunca, rica en sonidos, abundante en brisas, hermosa de encuentros, antigua de sangre : la Rambla de Barcelona. »

Federico García Lorca

Prosa 1 – Obras VI ».
A  proposito de « Doña Rosita la soltera »
au 2ème paragraphe de « Señoras y Señores »

LORCA ALBERTI SALINAS SUR LES RAMBLAS
LORCA ALBERTI SALINAS SUR LES RAMBLAS

jeudi 24 août 2017: Hommage à la Nueve et aux Étrangers antinazis

Jeudi 24 août 2017

Hommage aux Espagnols antifascistes de la Nueve et à tous les Étrangers engagés dans la lutte pour la liberté contre le nazisme

Un petit cadeau: Nous allons vivant, gémissant, oubliant, Oubliés, changeant de chemin, Il n’y a pas de coin sur terre, Sans qu’on entende nos soupirs, Réfugié, toi, l’étranger, Celui qui gêne le monde entier. (…) Juan Sanchez (directeur de la revue Recordatoria 36-39) exilé en France puis en Suède 17h15 devant le jardin des combattants de la Nueve, rue Lobau, métro Hôtel de ville :

  • Un hommage aux Espagnols antifascistes de la Nueve et leur rôle dans la libération de Paris, e paroles évoqueront leurs idéaux et la grande richesse humaine qu’ils apportent à notre société.
  • Diverses prises de paroles évoqueront le combat des Étrangers engagés dans la lutte pour la liberté contre le nazisme.

Venez participer à cette évocation particulière au cours de laquelle nous rendrons hommage à ces défenseurs de Paris, et partisans de la liberté, en présence des élus de Paris. Auparavant, à 15h15, l’association se joindra à la cérémonie organisée par la mairie de Paris et l’AAGEF-FFI, pour le dévoilement de la plaque en hommage à José Baron Carreño. Angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Villersexel (Paris 7e).

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Étranges étrangers mois des Mémoires dans le 19e

Dans le cadre du mois des MÉMOIRES et parce qu’il est urgent de savoir que la volonté de vivre et d’apprendre est la première forme de résistance à l’oppression, l’association 24 août 1944 en partenariat avec la Mairie du 19e vous propose :

Deux grands moments sur la Révolution espagnole: la guerre, la Retirada (retraite), l’exil, les camps en France Et l’implication des antifascistes espagnols dans la Seconde Guerre mondiale: leur Résistance au fascisme. Le 6 mai, au centre Paris Anim’ Place des Fêtes (2/4, rue des Lilas, Paris 19e)   16 h 30 : Lecture de témoignages qui recouvrent l’ensemble de cette période historique, de 1931 à 1945. Cette lecture est agrémentée d’un diaporama avec des photos d’archives et portraits des témoins… 17 h 00 – 18 h 00 : Débat avec le public, durée : 60’ environ. 19 h : Projection du film Il nous faut regarder , de François Boutonnet. En présence du réalisateur. Durée : 52’.   20 h : débat avec le réalisateur François Boutonnet Du 12 au 19 mai, dans le hall de la Mairie Exposition de portraits de combattants de la Nueve, et de femmes espagnoles

Il nous faut regarder programme
Il nous faut regarder programme

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Le camp d’Argelès de felip Solé jeudi 30 mars à partir de 19h, Centre Paris Anim’ Place des Fêtes (19e), 2/4 rue des Lilas, métro Place des Fêtes.

Nous vous attendons: le jeudi 30 mars à partir de 19h, Centre Paris Anim’ Place des Fêtes (19e), 2/4 rue des Lilas, métro Place des Fêtes. Pour échanger sur l’accueil des exilés, à partir du documentaire/fiction de Felip Solé: Le camp d’Argelès. Des êtres humains sont contraints de fuir leur terre pour échapper à une mort certaine. Le chaos qui règne dans leur pays est le résultat d’affrontement des puissants de ce monde pour leurs propres intérêts au détriment des peuples. La France ne doit pas reproduire ce qui s’est passé en février 1939 quand les antifascistes espagnols ont été contraints de s’exiler par centaines de milliers. Ce documentaire apprend aux jeunes générations ce qui se passa alors sur le sable des plages du Roussillon et nous appelle à réfléchir à l’accueil que nous devons réserver aux humains dans le dénuement et l’exil. Rejoignez-nous le 30 mars pour en débattre et amenez- votre famille et vos amis.

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Wilebaldo Solano ou la quête de vérité

Wilebaldo Solano, [[Wilebaldo Solano Alonso (1916-2010) Né à Burgos. Etudiant en médecine à Barcelone, il milite dès 1932 au Bloc ouvrier et paysan (BOC) de Joaquín Maurín, organisation qui s’alliera en 1935 avec la Gauche communiste d’Andreu Nin. Le processus aboutira à la création du POUM. Les affrontements en mai 1937 entre milices anarchistes et « poumistes » face aux communistes et aux socialistes vont être le point de départ d’une chasse aux militants du POUM. Emprisonné à Barcelone en 1938, Wilebaldo Solano, qui dirige l’organisation de jeunesse du parti (Jeunesse communiste ibérique), va être transféré, ainsi que plusieurs dirigeants du POUM, dans une prison de Cadaquès, près de la frontière française, au début 1939. Craignant d’être livrés aux franquistes au milieu de la retraite de l’armée républicaine, les poumistes décident de fausser compagnie à leurs gardiens. Par chance le commando de secours envoyé par leurs amis français du PSOP (Parti socialiste ouvrier et paysan) mené par Daniel Guérin (1904-1988) les retrouve dans les Pyrénées. Wilebaldo Solano et ses amis se retrouvent, après ces aventures périlleuses, à Paris où ils sont accueillis par l’oppositionnel communiste, Victor Serge (1890-1947), et le militant d’extrême gauche, Marceau Pivert (1895-1958). Après la répression stalinienne, les militants du POUM vont subir celle des autorités de Vichy. Avec, entre autres, Juan Andrade et Ignacio Iglesias, Wilebaldo Solano est arrêté à Montauban en février 1941. Considéré comme le principal responsable de l’organisation, il est condamné à vingt ans de travaux forcés pour « propagande politique d’inspiration étrangère » par un tribunal militaire. Emprisonné, il est libéré en 1944 de la centrale d’Eysses par les résistants des Forces françaises de l’intérieur. Il refuse de se joindre aux guérilleros espagnols communistes, dont il se méfie, et il s’engage dans le bataillon Libertad formé de résistants anarchistes. (http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2010/09/11/wilebaldo-solano-militant-revolutionnaire-espagnol) Élu secrétaire général du POUM en 1947, il gagne sa vie en travaillant à l’agence France Presse de 1953 à 1981. Il fonde Tribuna socialista en 1960. Il est un des fondateurs de la Fondation Andreu Nin.

https://bataillesocialiste.wordpress.com/solano-1916

J’ai raconté dans Autocritique comment j’avais occulté (apparemment effacée) ma culture politique d’adolescence, formée entre 1936 et 1939, en me convertissant au communisme en 1942, quand la guerre devint mondiale. Conversion qui me fit faire appel à la Ruse de la raison de Hegel, à la croyance que les vices de l’URSS stalinienne, que je connaissais tellement bien, du fait justement de ma culture adolescente, étaient les produits de l’arriération tsariste et de l’encerclement capitaliste, mais que la victoire du socialisme à l’échelle mondiale ferait épanouir un socialisme de liberté et de fraternité.

Le désenchantement qui suivit la victoire, la crétinisation culturelle imposée par le jdanovisme [[Jdanovisme : Doctrine de l’homme politique soviétique Jdanov. Andreï Aleksandrovitch Jdanov, 1896 – 1948, homme politique soviétique, proche collaborateur de Joseph Staline. Il a joué un grand rôle dans la politique culturelle de l’URSS. Responsable de l’idéologie du Parti communiste d’Union soviétique à la veille et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En 1946-1947, se déclenche sous sa direction la persécution des écrivains, des compositeurs, des critiques de théâtre. Après-guerre, il impulse la création du Kominform, bureau d’information chargé secrètement d’affirmer la tutelle du « grand frère » soviétique sur les Partis communistes nationaux. (universalis.fr/encyclopedie.)]] le retour aux immondes procès de sorcières, effectués dans les démocraties populaires, tout cela provoqua en moi un écœurement tel que je ne repris pas ma carte du parti en 1948 ou 49, mais n’osai le dire, et il fallut attendre mon exclusion en 1951 pour que le divorce s’opère ouvertement. C’est alors que me revinrent les idées de mon adolescence, muries et complexifiées, et en même temps le remords de m’être tu alors que le parti calomniait les trotskystes, les libertaires, Camus [[Albert Camus (1913-1960) Écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français. En marge des courants philosophiques, Camus s’oppose à l’existentialisme et au marxisme. En ce sens, il incarne une des plus hautes consciences morales du XXe siècle. Sa critique du totalitarisme soviétique lui vaut les anathèmes des communistes et de Jean-Paul Sartre. Albert Camus entretient des liens étroits avec les libertaires espagnols exilés en France et organise des meetings pour soutenir leur cause. .babelio.com/auteur/Albert-Camus/2615.)]], les surréalistes [[Artistes adeptes du surréalisme. Mouvement intellectuel, littéraire et artistique, ébauché vers 1919 à la suite du romantisme et du dadaïsme, défini par André Breton en 1924, et principalement caractérisé par le refus de toute considération logique, esthétique ou morale. Prépondérance du hasard, de l’inconscient en recourant à des moyens nouveaux : sommeil hypnotique, exploration du rêve, écriture automatique, associations de mots spontanées, rapprochements inattendus d’images, etc. Les surréalistes étaient d’obédience révolutionnaire, peu enclins au centralisme ni à la dictature même celle du prolétariat. (cnrtl.fr/definition/surrealisme)]]. Même au Parti, je n’avais pas cessé de rencontrer amicalement Jean René Chauvin [[Jean-René Chauvin (1918-2011). Militant du Parti ouvrier internationaliste (trotskiste), arrêté, le 15 février 1943, aux abords de la Gare du Nord à Paris par la police française. De la rue des Saussaies, il est transféré à Fresnes puis à Compiègne. Il est déporté à Mauthausen puis dans le kommando du Ljubelj-pass et enfin à Auschwitz et au kommando de la mine de Jawischowitz, première marche de la mort vers Buchenwald. La seconde le mène vers Leitmeritz où il est libéré par les Soviétiques le 8 mai 1945. À son retour des camps, il sera journaliste, spécialisé dans le domaine des affaires sociales, et toujours militant révolutionnaire. Il portait tatoué sur son avant-bras droit le matricule 201627. (éditions Syllepse, Patrick Le Tréhondat et Patrick Silberstein.)]] admirable militant trotskiste dont je parlerai, May Piqueray, [[Marie-Jeanne (dite May) Picqueray, (1898-1983) Militante anarchiste, anarcho-syndicaliste et antimilitariste, elle rencontre Rocker, Souchy, Berkman et Emma Goldman. À Paris durant la guerre d’Espagne, elle travaille avec une association de Quakers en aide aux réfugiés et aux enfants espagnols. En 1940, à Toulouse, elle vient en aide aux réfugiés internés dans les camps du sud de la France et en particulier celui du Vernet d’Ariège où elle parvient à faire évader plusieurs personnes. De retour à Paris, elle fabrique des faux-papiers pour les réseaux de résistants. À la Libération, elle reprend son métier et milite dans le Syndicat des correcteurs. Elle soutient l’action de Louis Lecoin en faveur des objecteurs et insoumis au service militaire. En 1974, elle crée le journal Le Réfractaire qu’elle publiera jusqu’à sa mort.]] la sublime libertaire, Pierre Naville [[Pierre Naville (1904-1993) Écrivain, homme politique et sociologue français. Surréaliste de 1924 à 1926, membre du Parti communiste français jusqu’en 1928, puis trotskiste avant de rejoindre le PSU, il a mené en parallèle de son engagement politique une carrière de sociologue du travail. (babelio.com/auteur/Pierre-Naville/189123)]], méta-trotskiste. Mais désormais j’allais avec bonheur à la rencontre des maudits du stalinisme, les continuateurs de la gauche prolétarienne (d’avant la revue maoïste du même nom), les anciens communistes devenus anticommunistes, Manès Sperber [[Sperber Manès (1905-1984), Écrivain de nationalité française d’origine autrichienne. Manès Sperber fut tout au long de son existence un intellectuel engagé. Exilé à Vienne durant la Première Guerre mondiale, Juif non pratiquant, il fut militant communiste avant de prendre dès 1937 ses distances avec cette idéologie. Psychologue, romancier, essayiste, il enseigna la psychologie individuelle et sociale à Berlin puis s’installa à Paris où il intègre les éditions Calmann-Lévy. Grande voix de la démocratie contre le totalitarisme et témoin de son temps. (iesr.ephe.sorbonne.fr/index3169.html)]], Jean-Daniel Martinet [[Jean-Daniel Martinet (1913-1976) était le fils de l’écrivain et poète Marcel Martinet, l’auteur des Temps maudits et de Culture prolétarienne qui fut toute sa vie fidèle à une certaine idée du syndicalisme révolutionnaire. Après un accident de tramway, à l’origine de l’amputation d’un pied, Jean-Daniel se tourna vers la médecine et la chirurgie. Médecin de profession, il collabora, comme son père l’avait fait dans l’entre-deux guerres, à la revue syndicaliste de Pierre Monatte, La Révolution prolétarienne. En compagnie de Camus, il participa aux Groupes de liaison internationale (GLI) en 1949-1950. Il fut aussi l’animateur du Cercle Zimmerwald (décembre 1951-février 1961), en référence à la Conférence socialiste internationale tenue dans cette petite ville suisse en septembre 1915. Comme son nom l’indiquait, ce Cercle voulait revenir à l’esprit internationaliste du mouvement ouvrier qui avait refusé l’Union sacrée durant la Première Guerre mondiale dans le contexte de la « guerre froide » et de l’opposition entre les blocs. Martinet sera également l’un des signataires du fameux « manifeste des 121 » pour le droit à l’insoumission durant la guerre d’Algérie (septembre 1960). (acontretemps.org)]], Pierre Lochak [[Pierre Lochak, (1906-1998) Né en Bessarabie alors russe puis à partir du désengagement du gouvernement soviétique en 1917 dans la 1ère Guerre mondiale, il devient roumain. « Fuyant la dictature anticommuniste et antisémite du régime roumain », Pierre Lochak arrive en France, où résident déjà deux de ses frères aînés, en 1925. Boris, l’aîné, est arrivé en France en 1919, il a fait venir successivement Zima, en 1920, puis Pierre et un autre frère, Niama (qui se suicidera en 1933) en 1925. Il s’inscrit à la Faculté de droit de Toulouse où il obtiendra trois ans plus tard sa licence. A la fin de ses études il est embauché à la Société Générale et s’installe à Paris en juillet 1928. Plus tard, vers 1935, il s’installera comme conseil juridique. Pendant la guerre il gagne sa vie en exerçant cette profession (ceci transparaît dans ses courriers à François Bondy). Parallèlement, il milite au parti communiste au sein duquel il s’oppose à la tendance stalinienne des dirigeants. Il fait partie de la mouvance dissidente de la revue « Que faire ? » (voir doc) (dont le membre le plus connu est André Ferrat, ancien membre du Bureau Politique. voir Doc.). C’est là aussi qu’il fait la connaissance de François Bondy. Il quitte définitivement le parti en 1936 tout en continuant à militer pendant un temps dans des groupes d’extrême-gauche (à vérifier) avant d’adhérer à la SFIO. Sous la IVe République il s’opposera à Guy Mollet dans sa politique algérienne puis son ralliement à De Gaulle en 1958. Il quitte alors la SFIO et après un bref passage par le PSA ne sera plus membre d’aucun parti. Danièle Locha, le 05/09/2016).]], François Bondy (voir article joint) [[François Bondy, (1915 – 2003) Journaliste et auteur suisse. Intellectuel européen, il écrivait en allemand, français et italien. Il est devenu, à dix-neuf ans, rédacteur dans un journal financier à Paris. Après un séjour de quelques mois dans un camp de concentration français dans les Pyrénées, Bondy est retourné en Suisse en 1940 où il est devenu rédacteur littéraire et politique dans l’hebdomadaire de langue allemande Die Weltwoche. En 1949, il collabore à la revue Der Monat de Berlin. En 1950 il s’associa au Congrès pour la liberté de la culture. En mars, il fonde à Paris, la revue Preuves dont il resta le directeur jusqu’en 1969. Depuis 1970, Bondy a habité Zurich où il fut codirecteur de la revue mensuelle Schweizer Monatshefte. François Bondy est l’auteur et le coauteur de plusieurs ouvrages littéraires.]], les toujours libertaires comme Luis Mercier Vega [[Luis ou Louis Mercier Vega, de son vrai nom Charles Cortvrint (1914-1977) Anarchiste belge. Dès son adolescence, il écrit dans Le Libertaire sous le nom de Charles Ridel. Il appartient à L’Union Anarchiste (UA) dans la tendance communisme libertaire. Pour lui, « l’anarchisme n’est pas un système philosophique mais se situe dans l’espace et dans le temps. Il est un socialisme, un secteur du mouvement ouvrier» (le Libertaire, 4 novembre 1937). En juillet 1936, à l’annonce de la révolution espagnole, il part en Espagne. En août 1936 à Pina del Ebro, Mercier fut parmi les fondateurs du Groupe international de la colonne Durutti, « légion internationale des sans-patrie qui sont venus se battre dans la péninsule pour l’ordre ouvrier et révolutionnaire » (cf. le Libertaire, 21 août 1936) que Simone Weil vint rejoindre comme milicienne. Il reste en Espagne jusqu’à la militarisation des milices. Il quitte l’UA sur des divergences d’appréciation des événements espagnols, après le congrès de Paris (30-31 octobre-1er novembre 1937). Il stigmatise à la tribune le divorce entre la base et la direction de la CNT-FAI en mai 1937 et l’intervention des ministres anarchistes empêchant les milices de descendre sur Barcelone pendant les combats entre libertaires et staliniens. Sous différents pseudonymes, il écrit dans plusieurs revues révolutionnaires, contre les « anarchistes de gouvernement », leur compromission avec la « démocratie bourgeoise », et leurs reniements. Juin 1940, il est en Suisse, puis Marseille, Buenos-Aires, Le Chili, le Congo où il s’engage dans les Forces Françaises Libres. À Beyrouth, Il est affecté à Radio Levant (de la France libre) jusqu’à la fin de la guerre. Octobre 1945, il devient rédacteur au Dauphiné libéré (Grenoble). Il collabore sous divers pseudonymes (L’itinérant, Damashki) à la Révolution prolétarienne à partir de 1949 et milite à l’Union des syndicalistes, au bulletin Le trait d’union syndicaliste (1952-1953) puis Le trait d’union des syndicalistes (Paris, 1954) et en 1953-55 à L’Alliance ouvrière (Grenoble), de 1966 à 1972 il est directeur de Aportes. Il donne des conférences dans les cercles ouvriers sur la condition et les revendications ouvrières. Il crée avec notamment Helmut Rüdiger et Albert De Jong, en 1958 la Commission internationale de liaison ouvrière (CILO). En 1970, il publie L’increvable anarchisme dans lequel il s’interroge sur l’actualité de l’anarchisme et les formes de résurgence de l’utopie libertaire dans les sociétés contemporaines de l’insurrection hongroise de 1956 au mouvement de mai 1968. Il crée Interrogations, revue internationale de recherches anarchistes, dont le premier numéro parut en décembre 1974 avec cette déclaration préliminaire : « L’anarchisme ne peut plus se contenter de répéter ce qui fut vrai hier. Il doit inventer ce qui correspond à sa mission d’aujourd’hui. » Il met fin à ses jours le 20 novembre 1977 à Collioure (Pyrénées-Orientales). (militants-anarchistes.info)]], les grands :André Breton [[André Breton,(1886-1966). La vie de Breton se confond pratiquement avec celle du mouvement littéraire: le surréalisme. Breton rencontre successivement Jacques Vaché (1916) puis Apollinaire. Il fonde avec Louis Aragon et Philippe Soupault la revue Littérature, et y publie (en collaboration avec Soupault) le premier texte surréaliste, Les Champs magnétiques. De 1919 à 1921, il participe au mouvement Dada, et étudie l’«automatisme psychique». En 1924 paraît le premier Manifeste du surréalisme. Breton et ses amis fondent en même temps un « Bureau de recherches surréalistes » et une revue appelée La Révolution surréaliste. En 1930 paraît le Second Manifeste. Breton définit ainsi le terme « surréalisme » : «Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée… ». Breton est la figure de proue du mouvement. Jusqu’à sa mort, Breton incarne l’« orthodoxie » surréaliste avec une fougue et une passion qui lui sont propres. Entre-temps il a su donner à son mouvement une ampleur quasi mondiale, tout en le dégageant des équivoques de l’engagement politique (le poète, en 1935, met fin à son « idylle » avec le parti communiste français et s’oriente vers une pensée libertaire). (Extrait du Nouveau dictionnaire des auteurs, Laffont, 1994.) Après-guerre il est dans les intellectuels qui soutiennent les libertaires espagnols contre Franco et participe à plusieurs meeting en ce sens à Paris, notamment salle Wagram.]], Benjamin Peret [[Benjamin Péret (1899-1959). Contraint de s’engager en 1917 dans les cuirassiers, il part dans les Balkans et est rapatrié en 1919 en Lorraine. En 1920, à Paris il rencontre Breton, Aragon, Éluard. Lors du « procès Barrès » organisé par le groupe de Littérature, Péret incarne le soldat inconnu qui vient témoigner — en allemand — contre Barrès ; il exprime alors son hostilité à l’armée et à l’Église et affirme son engagement révolutionnaire : il restera jusqu’à la fin fidèle à ces positions. Il adhère au Parti communiste français, mais il en sort plus vite que d’autres. Il part au Brésil avec la cantatrice Elsie Houston, son épouse, et il y est incarcéré, avant d’être expulsé en 1931 à cause de ses activités politiques. Il organise en 1935 une exposition surréaliste aux Canaries avec Breton. Il part en Espagne au moment du putsch militaire de Franco, délégué en Catalogne du Parti ouvrier internationaliste. Il combat dans la division Durruti sur le front d’Aragon. Il revient à Paris et est mobilisé en 1939 à Nantes et incarcéré pour activité subversives. Libéré sous caution, il ne tarde pas à franchir la ligne de démarcation pour rejoindre André Breton, à Marseille, et nombre d’artiste étrangers en attente de visa pour les Etats-Unis. À cause de son passé politique il n’obtient pas son visa et part pour le Mexique où il séjournera six ans avec sa compagne le peintre Remedios Varo. Son intérêt croissant pour la culture indienne le conduit à traduire Le Livre de Chilam Balam de Chumayel (1955) et à établir une Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d’Amérique. Son pamphlet, Le Déshonneur des poètes (1945), dirigé contre toute forme de poésie militante, lui retire beaucoup de sympathies. En 1948 en France, il tente de réactiver avec Breton le groupe surréaliste. Co-auteur, avec Grandizo Munis de Les syndicats contre la révolution. Il meurt le 28 septembre 1959. Sur sa tombe, au cimetière des Batignolles, figure cette épitaphe: « Je ne mange pas de ce pain-là. » (marxists.org/francais/4int/bios/peret.htm.)]], les nouveaux amis de Socialisme ou Barbarie en premier lieu Claude Lefort [[Claude Lefort (1924-2010). Disciple de Maurice Merleau-Ponty, il adhère très jeune aux idées marxistes, tout en restant critique à l’égard de l’Union soviétique. En 1947, il fonde avec Cornélius Castoriadis la revue Socialisme et Barbarie, qui combat le stalinisme et développe un marxisme anti-dogmatique. L’ouvrage L’Archipel du goulag d’Alexandre Soljenitsyne le conduit à rompre définitivement avec le trotskisme. Philosophe français connu pour sa réflexion sur la notion de totalitarisme, il construit, entre 1960 et 1970, une philosophie de la démocratie comme le régime politique où le pouvoir est un « lieu vide », c’est-à-dire inachevé, sans cesse à construire, et où alternent des opinions et des intérêts divergents. (scienceshumaines.com/claude-lefort-un-penseur-du-politique_fr_2613)]], puis en 1956 Cornelius Castoriadis [[Cornelius Castoriadis (1922-1997). Jeune résistant grec révolutionnaire menacé de mort par les staliniens, il arrive en France à l’âge de vingt-trois ans, alors que l’engouement pour l’URSS est à son zénith. Il contribue alors à créer, avec Claude Lefort et Jean-François Lyotard, l’une des branches les plus vivaces de la gauche radicale, « Socialisme ou Barbarie », qui deviendra ensuite une revue mythique et l’une des grandes influences de Mai 68, notamment par sa critique de gauche des régimes dits « communistes ». Économiste, philosophe, psychanalyste, militant politique, Castoriadis est l’auteur d’une œuvre essentielle pour quiconque s’intéresse à la question de l’institution hors du cadre de l’État, dont il traite dans L’Institution imaginaire de la société (1975). Fruit d’une enquête menée auprès d’une centaine de témoins, cet ouvrage permet enfin de lever le voile sur cette figure hors norme et trop méconnue, qui est restée marginale jusqu’au bout. Pierre Vidal-Naquet voyait en lui un « génie », et Edgar Morin un « Titan de l’esprit », il est très certainement appelé à devenir l’un des penseurs-clés du XXIe siècle. (Éditions de la Découverte.)]]. Ainsi je me reconstruisais ma famille spirituelle brisée par la guerre, tout en y incluant fraternellement les ex communistes détrompés depuis ceux des années 30, jusqu’aux plus récents des années 40. À quoi se joignirent à partir de 1956 mes nouveaux amis de l’Octobre polonais [[Octobre polonais : L’année 1956 vit un soulèvement ouvrier en Pologne, d’abord à Poznan en juin où il y eut violentes émeutes réprimées dans le sang par les forces de sécurité communistes, puis à Varsovie en octobre. Début de l’octobre polonais les 19 et 20. Alors que des conseils ouvriers se constituaient un peu partout, les Soviétiques firent le choix de composer avec les dirigeants locaux en appelant au pouvoir un ancien secrétaire général du parti, Gomulka, populaire car proscrit pendant quelques années. Il réussit à désamorcer le mouvement de contestation. Le 24 octobres, la situation s’apaise. Premier discours public de W. Gomułka à Varsovie devant 350.000 personnes. Manifestations et meetings continuent. Epuration des responsables du parti en province. Des élections sont décidées pour le 30 janv. 1957. Mais la Hongrie se soulève à son tour.……(Science po, NPA 2009)]], Leschek Kolakovski [[Leschek Kolakovski Ou Leszek Kołakowski, (1927-2009). Philosophe, historien des idées et essayiste polonais. Né en Pologne, il grandit sous l’occupation nazie. En 1945, il rejoint l’université de Lodz. Il se rapproche à cette époque du communisme pour lequel il milite publiquement. De 1947 à 1966, il est membre du Parti ouvrier unifié polonais. En 1949, sa visite à Moscou que le parti lui offre, lui fait voir le vrai visage de l’URSS et du communisme appliqué; il entre en dissidence intellectuelle et devient un critique de plus en plus ferme du régime et de son idéologie. Sa position évolue graduellement vers une critique plus poussée du communisme, condamné à être totalitaire. En 1966, il est exclu du parti. C’est à la suite des manifestations antisémites orchestrées par le pouvoir communiste qu’il quitte son pays, comme de nombreux intellectuels en dehors de la ligne du parti, chassés de Pologne. De 1968 à 1970, il enseigne à McGill au Canada puis à Berkeley en Californie, avant de revenir en Europe : en 1970, il s’installe à Oxford et enseigne au All Souls College. Il souligne méthodiquement les erreurs sur lesquelles est fondée la théorie de Marx : la valeur-travail, la lutte des classes, le matérialisme historique, etc. Il y souligne en outre que le stalinisme est la conséquence inéluctable d’un système communiste, la recherche de l’utopie communiste ne pouvant aller que vers le totalitarisme. En particulier, il montra à de nombreuses reprises que le stalinisme était dans la continuité la plus pure du léninisme. Le stalinisme, caractérisé par « l’abolition du droit, l’autocratie du Chef, la délation généralisée comme principe de gouvernement et la toute-puissance apparente de l’Idéologie », est la conséquence logique et inévitable de la théorie marxiste ; le stalinisme est un « marxisme-léninisme en action ».(wikiberal.org/wiki/Leszek_Kolakowski.)]], Janek Strelecki, Roman Zimand [[N d A : Janek Strelecki était un intellectuel polonais qui était parmi les animateurs de l’Octobre polonais de 1956 un type très humain, très bon. Roman Zimand aussi, et il a traduit en polonais l’ouvrage d’Edgar Morin « le paradigme perdu la nature humaine ». Tous sont aujourd’hui décédés.]], ceux émigrés de la révolution hongroise [[Après la Pologne avec les événements de Poznan, la Hongrie le 23 octobre 1956, les habitants de Budapest manifestent contre le gouvernement communiste de Hongrie. La manifestation tourne rapidement à l’émeute. Cette effervescence puise son origine dans les espoirs soulevés par la mort de Staline. Les dirigeants hongrois appellent Nagy à la tête du gouvernement mais décrètent par ailleurs la loi martiale et font appel aux troupes soviétiques. Mais celles-ci se retirent le 27 octobre. Les Hongrois pensent avoir gagné leur liberté. le 30 octobre, à Budapest, Ils occupent le siège du parti communiste et tuent tout ses occupants. Imre Nagy, le président s’engage dans la voie de la démocratie et du multipartisme. Le 1er novembre, il forme un gouvernement de coalition. Il annonce aussi le retrait de la Hongrie du pacte de Varsovie… C’est plus que les Soviétiques n’en peuvent supporter. Dès le dimanche 4 novembre, l’Armée Rouge investit Budapest. Au total pas moins de 8 divisions et plusieurs centaines de chars du dernier modèle (T54). Les insurgés, étudiants aussi bien que salariés, résistent avec héroïsme mais n’en sont pas moins écrasés. La répression fait environ 200.000 morts tandis que 160.000 personnes se réfugient en Europe de l’Ouest. Imre Nagy sera pendu quelques mois plus tard. (herodote.net)]] en premier lieu Andras Biro [[András Bíró (1925), écrivain, poète et journaliste hongrois. En tant qu’activiste humaniste et militant des Droits de l’homme, il crée des organisations de soutien aux Roms. En décembre 1944, il est contraint au travail forcé en Allemagne. À son retour en 1945, il vit à Budapest jusqu’à l’insurrection de 1956, date à laquelle il fuit en France. Pendant son long séjour à l’étranger, il est rédacteur en chef fondateur du Ceres (Centre d’études et de recherches économiques et sociales), consultant de la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture); il est aussi chargé de l’examen de l’aménagement du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement), ainsi que rédacteur en chef fondateur de Mazingira. En 1986, il retourne en Hongrie. En 1990, il fonde Autonómia Alapítvány, une organisation non gouvernementale s’impliquant dans le développement chez les Roms. András Bíró crée la première radio faite pour et par des tsiganes, média le moins cher et idéal pour les exclus que sont les Roms et dont la culture est fondée sur la tradition orale. Désormais, ce ne sont pas que les musiciens qui incarnent la réussite chez les tsiganes, il y a aussi quelques journalistes, mais aussi quelques hommes politique.]], et bien sur le grand méconnu espagnol Wilebaldo Solano.

J’ai connu Wilebaldo je crois en 1956, dans les années fiévreuses du rapport K, de l’Octobre polonais, de la révolution hongroise.

Il avait alors rédigé un appel (que j’avais cosigné) à Nikita Khrouchtchev [[Nikita Sergeïevitch Khrouchtchev, (1894-1971) Homme d’État soviétique d’origine ukrainienne, qui s’affirma progressivement comme le principal dirigeant de l’URSS entre la mort de Staline (5 mars 1953) et son éviction du pouvoir le 14 octobre 1964.]] pour qu’il réhabilite Trotski, les condamnés des procès de Moscou qui, dans les années 30, avaient été exécutés comme traitres et hitlero-trotzkystes, dont les dirigeants bolchéviks, compagnons de Lénine [[Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine, homme politique et d’État (1870-1924). Issu d’une famille de la bourgeoisie, sa collaboration à un attentat contre le Tsar le contraint à l’exil. Il se familiarise avec les thèses de Marx et Engels. Il obtient le droit de revenir en Russie et devient avocat. Inquiété pour ses idées politiques, il est une nouvelle fois arrêté, emprisonné en Sibérie puis exilé. En octobre 1917, s’appuyant sur les soviets infiltrés par les bolcheviks (communistes), Lénine s’empare du pouvoir. Il muselle l’opposition et se sert de l’Armée rouge comme instrument de terreur auprès des populations. Il met en place le communisme de guerre pour « sauver la Révolution ». La guerre civile s’achève en 1921 avec un pays au bord du chaos. Pour relancer l’économie, il lance la NEP ( New Economic Policy  ou NEP )]] durant la révolution d’Octobre 1917. Mais il était surtout obsédé par la nécessité de réhabiliter Andreu Nin [[Andreu Nin (1892-1937). Un temps secrétaire de Trotski en URSS, où il s’était fait envoyé comme délégué de la CNT en 1922 (tout en n’étant plus anarchosyndicaliste), il revint en Espagne en 1930. Il fit de nombreuses traductions de textes politiques du russe en castillan et il a laissé une traduction appréciée de « Crime et châtiment » de Dostoyevvsky. Secrétaire du POUM Parti Ouvrier d’Unification Marxiste en 1935. À la suite des évènements de mai 1937 à Barcelone, au cours desquels la CNT et le POUM se sont affrontés aux staliniens, Nin, dénoncé par André Marty (secrétaire de l’internationale communiste, dirigeant des Brigades internationales en Espagne, sa conduite, envers ses hommes, lui vaut le surnom de Boucher d’Albacete) , est arrêté par la police politique. Transféré à Valence, puis à Madrid, il est torturé et finalement assassiné le 20 juin 1937 à Alcalá de Henares, sous les ordres du général Orlov (chef de la police politique soviétique en Espagne, il annonce à Antonio Ortega l’arrestation de tous les leaders du POUM pour le 16 juin. Il ne faut pas prévenir le gouvernement précise-t-il.) La vérité sur cet épisode n’a été découverte qu’au début des années 1990, avec l’ouverture des archives du KGB. Des militants du POUM, à la suite de la censure de leur presse avaient posé sur les murs de Barcelone la question « Où est Nin ? », à laquelle les staliniens répondaient à l’époque que Nin avait été libéré par ses « amis » de la Gestapo et se trouvait « soit à Salamanque, soit à Berlin ». Une plaque commémorative sur les Ramblas de Barcelone, près de la place de Catalogne, rappelle le lieu où Andreu Nin fut vu par ses camarades pour la dernière fois. https://fr.wikipedia.org/wiki/Andreu_Nin]], dirigeant du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste Partido Obrero de Unificacion Marxista), assassiné par les agents de Staline [[Staline, Joseph Vissarionovich Djougachvili, (1878-1953) Le nom Staline a été le sien durant les années de clandestinité, il provient du mot russe stal qui signifie acier. Staline, d’origine géorgienne, est nommé Commissaire aux Nationalités dans la nouvelle administration. Il en gravit les échelons et devient Secrétaire général du parti le 3 avril 1922, poste qu’il transforma rapidement en poste le plus important du pays. Il s’empare progressivement du pouvoir en excluant du Parti ceux qui s’opposent à lui et en éliminant – politiquement, puis physiquement – ses éventuels rivaux. En 1926, il est à la tête de l’URSS et du Komintern (IIIe Internationale rassemblant l’ensemble des partis léninistes). En URSS, il fait déporter des millions de personnes, en élimine des millions d’autres, provoque des famines………]] durant la guerre d’Espagne et dont la mémoire demeurait souillée par d’abjectes calomnies.

Wilebaldo était né en 1916. Il avait commencé des études de médecine qu’il interrompit pour se vouer à sa passion révolutionnaire.

La guerre d’Espagne commence le 17 juillet 1936 par un putsch militaire contre la République Espagnole. Wilebaldo a 20 ans et milite à la Jeunesse communiste ibérique (la Juventud iberica communista) [[Organisation de la jeunesse du POUM.]], affiliée au POUM : le parti avait été créé en 1935 à Barcelone de la fusion entre Izquierda communista dirigé par Andreu Nin et du Bloque Obrero y Campesino dirigé par Joaquín Maurín [[Joaquín Maurín (1897-1973). Instituteur espagnol, d’abord syndicaliste révolutionnaire et secrétaire régional de la C.N.T. en Aragon. Il adhère au P.C.E. en 1924 et en devient très vite secrétaire général avant d’être arrêté en janvier 1925. Ses partisans accusent le Secours rouge et la nouvelle direction de ne rien faire pour aider Maurin et les autres prisonniers communistes. Libéré fin 1927 la direction du P.C.E demande son exclusion. Exclu finalement en 1930, Maurin fonde au début des années 30 en 1931 le Bloc Ouvrier et Paysan qui sera le noyau du POUM. Seul député du parti en 1936, il est capturé par les franquistes au début de la guerre civile et ne sera libéré qu’en 1946. Il part alors en exil et se retire de la politique active. (marxists.org)]], issus l’un et l’autre d’une rupture avec le parti communiste stalinien. Toutefois le POUM resta indépendant de la 4ème internationale trotskyste bien qu’il partageait les critiques de Trotski [[ Lev Bronstein dit Léon Trotski ou Trotsky, (1879-1940), doit fuir la Russie sous le tsarisme à cause de ses activités révolutionnaires, en utilisant un faux passeport au nom de Léon Trotski. Il rencontre Lénine à Londres. Rallié aux bolcheviks, il rentre en Russie et participe activement à la révolution d’Octobre. Chef de l’Armée Rouge, Trotski est également commissaire du peuple aux affaires étrangères En 1921, il donne l’ordre de massacrer des milliers de civils et marins de Kronstadt (mouvement anarchiste), qui réclamaient un assouplissement du régime de travail forcé appliqué à cette époque par le régime bolchevik. Des milliers d’autres sont déportés dans des camps de travail, souvent considérés comme les premiers camps de concentration, à l’origine de ce que sera plus tard le Goulag. Après la mort de Lénine, il s’oppose à Staline qui le fait exclure du Parti en 1927. Banni de l’URSS, il se réfugie au Mexique, où il est assassiné par un agent stalinien en 1940. Brillant intellectuel, il a publié de nombreux ouvrages pendant son exil. ]] contre le stalinisme et dénonçait les procès de Moscou. Mais il refusait de suivre l’ordre de Trotski de déserter les syndicats pour créer des soviets. Après la mort de Germinal Vidal [[Germinal Vidal, (1915-1936) Ouvrier du port de Barcelone et dirigeant syndical. Germinal Vidal adhère au B.O.C. en 1931, et dès 1933 dirige la J.I.C. (Juventud Comunista Ibérica, les Jeunesses du BOC puis du POUM). Membre du Comité central du POUM en 1935. Il tombe dans les combats de rue face aux troupes franquistes, sur les barricades de la place de l’Université, à Barcelone, le 19 juillet 1936, au tout début du soulèvement populaire contre l’insurrection fasciste. (bataille socialiste)]] au début de la guerre civile, le 19 juillet 1936, Wilebaldo devint secrétaire général de la Jeunesse communiste Poumiste et directeur de l’hebdomadaire Jeunesse communiste (1936-1937). Andreu Nin, secrétaire général du POUM est ministre de la Justice dans le premier gouvernement de la Généralité de Catalogne, mais perd ce poste en décembre 1936. Dès le début de la guerre civile, il y a conflit entre anarchistes et Poumistes d’une part, et d’autre part le gouvernement « bourgeois » et les staliniens. Les anarchistes catalans et aragonais, dans les campagnes, pensent que l’ère libertaire est advenue. (Ici je dois faire une parenthèse ; j’en ai eu le témoignage au Chili en 1961 par ….. je ne me souviens plus de son nom : c’était un anarchiste français, qui insoumis en 1914 s’était évadé en tuant son gardien. Il ne fut donc pas amnistié après-guerre, mais revint en France dans les années 30. Quand advint la déclaration de guerre à l’Allemagne en septembre 1939, son ami – et plus tard mon ami- Luis Mercier Vega lui donna le moyen de partir au Chili. Il fut d’abord gardien en Patagonie, où les chasseurs d’oreille [[Chasseurs d’oreille. La chasse aux indiens autochtones de Patagonie suite à l’arrivée des « Blancs » fut à l’origine d’un véritable génocide. Les éleveurs payaient les chasseurs une livre sterling par paire d’oreille d’indiens ramenée.]] avaient exterminé les indigènes pour les grandes compagnies anglaises qui y élevaient les moutons en masse. Par une terrible nuit venteuse d’hiver, on frappa à la porte de sa cabane. À sa grande surprise, car il avait appris qu’il n’y avait plus d’indigènes en Patagonie, il vit une femme, portant un enfant, qu’il fit entrer : il la nourrit, lui donna un lit et s’apprêtait à la revoir à son lever quand il découvrit que la femme avait disparu. Puis il fut au service d’une entreprise routière dans les Andes, au sud Chili ; comme la route devait passer par un territoire indigène, il fut chargé d’acheter le droit de passage au peuple de ce territoire. Les anciens de ce peuple refusèrent les sommes, de plus en plus élevées que leur offrait mon ami. Ils ne demandèrent que quelques sacs de blé. Puis cet ami s’était installé à Santiago où Luis Mercier m’avait donné son adresse. C’est au cours d’un de nos repas, arrosés alors de vins vieux de très haute qualité qu’il évoqua à Lucien B et à moi, ses souvenirs de la guerre d’Espagne et pleura au souvenir du bonheur des paysans anarchistes d’en finir avec la monnaie et l’État en brulant les billets de banque dans les églises profanisées. Plus tard j’ai été bouleversé par le film de Ken Loach [[Kenneth « Ken » Loach, (1936)/ Réalisateur britannique de cinéma et de télévision. Témoin des conflits et douleurs sociales de son temps. Land and Freedom sur la guerre d’Espagne et le conflit entre Miliciens du POUM et le pouvoir républicain tenu en sous-main par les communistes (soutenus par l’URSS de Staline).]] (Land and Freedom). Nin fut écarté du gouvernement de Catalogne sur pression communiste. Le POUM avait accru ses effectifs depuis le début de la guerre civile, passant de 6.000 à 30.000 principalement en Catalogne et dans le pays valencien, mais il restait minoritaire par rapport aux communistes, dont les effectifs s’accrurent de plus en plus, et aux anarchistes. Alors que le parti communiste abandonnait toute perspective révolutionnaire immédiate mais noyautait les organismes de l’Espagne républicaine, le POUM, comme les anarchistes, soutenait le mouvement collectiviste spontané et promouvait l’idée de transformer la république bourgeoise en république révolutionnaire. Le Poum fut bientôt dénoncé par le parti communiste comme collaborateur des franquistes En février 1937, Wilebaldo participe directement à la création du Front de la jeunesse révolutionnaire, formé à la base par les Jeunesses libertaires et celles du POUM. Le 3 mai 1937, à Barcelone, le chef de la police barcelonaise, le communiste Eusebio Rodríguez Salas [[Eusebio Rodríguez Salas, (1885-1952). Communiste, connu pour avoir été le commissaire général des forces de police catalane et ministre de l’ordre public du gouvernement catalan  (generalitat de catalunya), lors des journées de Mai 1937.]], accompagné de deux cents hommes, tente de prendre de force le central téléphonique, qui était depuis le début de la guerre sous le contrôle de la CNT. La CNT résiste et, craignant des attaques contre d’autres bâtiments, distribue des armes pour les défendre. Des barricades sont rapidement élevées dans toute la ville, opposant la CNT et le POUM d’un côté, la police et les staliniens de l’autre. Les dirigeants de la CNT, en particulier les ministres au gouvernement central appellent leurs militants à déposer les armes, bientôt suivis par les dirigeants du POUM. Alors qu’ils étaient militairement maîtres de la ville, les ouvriers quittent les barricades. Le 6 mai, les hostilités ont cessé et les barricades ont été démontées, mais le PCE, et à sa suite le gouvernement de Juan Negrín [[Juan Negrín (1892-1956). Physiologue et homme politique espagnol. De 1937 à 1945, favorable à la politique imposée par Staline et les communistes, il fut chef du gouvernement de la Seconde République espagnole, puis du gouvernement en exil.]] (crypto communiste qui a remplacé Francisco Largo Caballero) [[Francisco Largo Caballero (1869-1946). Homme politique et syndicaliste espagnol, membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et de l’Union générale des travailleurs (UGT) dont il fut l’un des dirigeants historiques. Chef du gouvernement de la Seconde République espagnole du 5 septembre 1936 au 17 mai 1937, il refusait d’effectuer la besogne dont va s’acquitter Juan Negrín.]], va réprimer les anarchistes et le POUM, qui est déclaré illégal. Les staliniens, à la suite d’une grande opération de propagande menée par Otto Katz [[Otto Katz, aussi connu sous le nom de André Simone, (1895-1952). L’un des plus importants agents d’influence de l’URSS stalinienne dans les milieux intellectuels et artistiques des démocraties occidentales pendant les années 1930 et 1940. l devient un espion international inconditionnellement fidèle à Staline. Diverses liquidations voulues par Staline lors de la guerre d’Espagne lui sont imputées mais également celle de Trotski, et de Willi Münzenberg. Mais inculpé, sous le nom d’André Simone, lors des procès de Prague, dits procès Slansky, et finit pendu dans les locaux de la prison de Ruzine à trois heures du matin le 3 décembre 1952 : son corps est brûlé et les cendres dispersées sur le bas-côté d’une petite route à proximité de Prague.]] et Willi Münzenberg [[Willi Münzenberg (1889-1940), militant communiste allemand, membre de l’internationale communiste, propagandiste très influent. Münzenberg est un fidèle à Staline et à sa politique à l’étranger. Il est tout à fait au courant des énormes crimes staliniens. Il joue un rôle dans le recrutement des brigades internationales qui vont combattre en Espagne dans le camp des républicains. Cependant, en 1937, la situation se complique pour Münzenberg : il est officiellement exclu du parti communiste allemand et fait l’objet de nombreuses accusations. Il s’oppose alors pour la première fois à Staline de manière ouverte. Il devient un véritable leader d’opposition au fascisme, au stalinisme et fonde un nouveau journal d’opposition Die Zukunft (« Le Futur »). Le 17 octobre 1940 dans un bois du village de Montagne, près de Saint-Marcellin, des chasseurs découvrent son corps partiellement décomposé au pied d’un chêne, une corde autour du cou. Le dossier est « classé suicide » par le Parquet. D’après les témoignages de ses amis du camp, Münzenberg ne semblait pas déprimé, ce qui laisse à penser qu’il a été assassiné par le NKVD sur ordre de Staline. Aujourd’hui la thèse de l’assassinat politique semble largement partagée.) (wikiberal.org)]] (qui seront plus tard assassinés par Staline) selon laquelle le POUM serait « hitléro-trotskiste » et complice des franquistes pour qui il aurait déclenché les émeutes de mai à Barcelone, exigent et obtiennent son interdiction. (J’avais 16 ans en 1937, et je m’étais éveillé à la conscience politique après la victoire du front Populaire en France. Je lisais Essais et Combats des étudiants socialistes « gauchistes » Solidarité Internationale Antifasciste, de tendance anarchiste, La Flèche « frontiste » qui prônait la lutte sur deux fronts contre le fascisme et contre le stalinisme, Le Canard Enchainé, et toutes mes lectures réprouvaient le communisme stalinien, dénonçaient l’imposture des procès de Moscou, révélaient la répression que subissaient dans le camp républicain anarchistes et Poumistes, et faisaient état de la disparition de Nin. Aussi comme si un fil invisible me liait à cette minorité réprimée et opprimée, je fis mon premier acte politique en allant au siège de la SIA [[Solidaridad Internacional Antifascista, organisation anarchiste de secours aux combattants et civils espagnols.]] qui demandait des bénévoles pour faire des colis aux combattants anarchistes et poumistes. Il a fallu 4 ou 5 ans plus tard la résistance soviétique devant Moscou et l’espérance que la victoire ferait dépasser l’âge de fer du communisme pour que s’estompe dans mon esprit ce qui était si vif à ma conscience durant mon adolescence. Nin disparaît peu après en sortant du siège du POUM. Les staliniens déclarent que Nin a fui chez Franco [[Francisco Franco Bahamonde (1892-1975) Pendant plus de 35 ans, Franco dirigea l’Espagne d’une main de fer. Bien qu’ayant renversé un régime légitime par la force et avec l’aide de l’Allemagne nazie, il parvint à rester au pouvoir après la victoire des Alliés. L’Espagne fut ainsi, jusqu’en 1975, l’un des derniers pays totalitaires en Europe de l’Ouest. Sous le régime franquiste, non seulement la vie démocratique en Espagne fut particulièrement réduite, mais le développement économique du pays fut également retardé. Des centaines des milliers d’opposants ou considérés comme tels disparurent sous son règne, assassinés]])et dénoncent le POUM comme hitlero-trotzkyste. Ils publient une fausse lettre de Nin à Franco lui indiquant les fortifications de Madrid, encore tenue par les républicains. La police républicaine, sur la base des faux documents démontrant la collusion du POUM avec l’ennemi franquiste, investit le 16 juin 1937 le siège du POUM et y arrête ses dirigeants. Des militants du POUM, dont la presse était interdite, avaient posé sur les murs de Barcelone la question « Où est Nin ? ». La presse stalinienne répondit que Nin avait été libéré par ses « amis » de la Gestapo et se trouvait « soit à Salamanque, soit à Berlin ». Le POUM est interdit, ses unités combattantes dissoutes. Wilebaldo avait continué son activité en publiant clandestinement La Batalla, et était devenu membre du Comité exécutif clandestin du POUM à partir de juillet 1937. Il est arrêté en avril 1938, emprisonné à la prison « Model » de Barcelone ; alors que Barcelone va tomber entre les mains franquistes (fin janvier 1939) Wilebaldo et les autres détenus du POUM (Julian Gorkin [[Julián Gómez Garcia, dit Gorkin (1901-1987). En 1936, il représente le POUM (dont il devient secrétaire international) au Comité central des milices antifascistes de Barcelone, et dirige La Batalla. Il est arrêté après les journées de mai 37 et détenu jusqu’à la chute de la Catalogne en 39. Secrétaire du POUM en exil et du Centre marxiste international qui a succédé au Bureau de Londres (1939)…( Bataille socialiste)]], Juan Andrade [[Juan Andrade (1898-1981). Participe à la fondation du PCE, membre de Comité exécutif et directeur de son hebdomadaire, La Antorcha. Exclu du P.C.E en 1927. En 1935, il participe à la fondation et à la direction du Parti Ouvrier d’Unification Marxiste. Aux avant-postes durant la révolution et la guerre civile, il est arrêté par la police russo-stalinienne le 16 juin 1937 avec d’autres responsables du POUM et demeure en prison jusque fin 1938. Après la guerre, il est un des animateurs de la direction du POUM en exil. (marxists.org)]], Pere Bonet [[Pere Bonet, Responsable militant du POUM participe activement aux journées de mai 37, contre les milices manœuvrés par le PCE et le Komintern qui cherchent à les anéantir. Il est un des accusés du procès contre le POUM orchestré par les mêmes ; en octobre 1937 pour déclarer le POUM hors la loi comme complice des fascistes de Franco. Il est condamné, comme ses coaccusés, à 15 ans de réclusion. (Article de la SIA paru dans Solidaridad Obrera du 29 octobre 1937)]] sont transférés à la prison de Cadaquès, dont ils réussissent à s’évader. Militants et dirigeants se réfugient en France, comme des centaines de milliers d’autres républicains, où ils subissent le régime des camps d’internement. La guerre d’Espagne se termine le 1er avril 1939. Wilebaldo est libéré, Il s’établit à Paris, où il essaie de réorganiser le POUM et publie de nouveau La Batalla.

L’Allemagne attaque la Pologne le 1er septembre, la France et l’Angleterre lui déclarent la guerre le 3 septembre. Le POUM adopte une position de « défaitisme révolutionnaire », adhérant au Front ouvrier international contre la guerre (créé en septembre 1938).

Alors que les troupes allemandes envahissent la France, Wilebaldo se réfugie à Montauban, qui fait partie de la zone sud vichyssoise non occupée. L’État de Vichy réprime les organisations espagnoles en exil. Wilebaldo est arrêté en 1941 avec d’autres dirigeants du POUM et condamné par le tribunal militaire de Montauban à 20 ans de travaux forcés. Il est détenu à la centrale d’Eysses [[La centrale d’Eysses, d’abord abbaye elle devint prison sous la révolution. Ce fut l’une des prisons d’État où les autorités de Vichy, collaboratrices enfermèrent des résistants. Fin 1943 elle comptait environ 12OO résistants de toute obédience politique et religieuse qui furent ensuite livrés à Hitler. Parmi un grand nombre d’antifascistes espagnols. Le 3 janvier 1944 5’ prisonniers s’évadèrent. À la suite de cette évasion, Schivo le nouveau directeur installe des méthodes de terreur. (Eysse contre Vichy, amicale des anciens d’Eysse, éditions Tirésias)]] à Villeneuve sur Lot.

Voici ce que Wilebaldo m’a raconté :

À la prison, il y avait des communistes détenus par le gouvernement Daladier après l’approbation du pacte germano-soviétique par leur parti, des anarchistes, un trotskyste, le mathématicien Gérard Bloch pour avoir promu le défaitisme révolutionnaire, un catholique, sans doute qui avait manifesté son opposition à Vichy. Gérard Bloch ne tarissait pas de sarcasmes contre Staline auprès des détenus communistes. Ceux-ci, organisés en cellule, décidèrent de le liquider physiquement. Le catholique avait eu vent de cette décision et, indigné, il s’en été ouvert à Wilebaldo. Celui-ci se trouva dans un dilemme cornélien : avertir la direction de la prison et ainsi collaborer avec l’ennemi de classe, ou se taire et laisser exécuter Gérard Bloch. Il se résolut à avertir la direction, qui mit Gérard Bloch en isoloir. Gérard Bloch, peu affecté par la solitude, faisait des équations sur les murs de sa prison et gardait ses espérances révolutionnaires (il survécu à la déportation et après la libération se présenta aux élections législatives dans le 9ème arrondissement. Le parti communiste apposa une affiche sur les panneaux et les murs « à bas Bloch l’hitlérien ») Du coup Wilebaldo fut mis en quarantaine par ses codétenus communistes d’autant plus qu’il dénonçait les mensonges des communistes espagnols à l’égard du POUM. Il arriva que le responsable de la cellule communiste tomba malade et que ses camarades demandèrent à la direction de le transférer à un hôpital, et cela d’autant plus que l’infirmerie de la prison était assuré par Wilebaldo, qui comme je l’ai indiqué avait commencé des études de médecine. La direction refusa l’hôpital et après débat lui-même cornélien, la cellule décida de confier le malade à l’hitlero trotskyste. Par chance Wilebaldo guérit le malade, le parti communiste cessa sa quarantaine, et la guerre devenue mondiale, tous furent d’accord pour souhaiter la défaite du nazisme. La zone Sud fut occupée par l’Allemagne en novembre 1942 et au cours de l’année 43 un officier SS vint visiter la prison pour choisir les détenus à transférer dans les camps nazis d’Allemagne ou de Pologne. Communistes, trotskystes, Poumistes furent parmi les déportables. Or l’officier SS qui fut dans sa jeunesse un militant trotskyste reconnut Wilebaldo qu’il avait fréquenté lors d’une rencontre de jeunes révolutionnaires européens. Aussi il n’inscrivit pas Wilebaldo dans sa liste. Après le débarquement des alliés, la libération approche et des FFI libèrent les prisonniers de la centrale d’Eysses le 17 juillet 1944. Les communistes proposent à Wilebaldo de les suivre chez les FTP, mais il refuse et avec des codétenus anarchistes, il organise le bataillon Libertad [[Composé en grande partie d’anarchistes espagnols.]], indépendant des maquis sous contrôle communiste. Il va délivrer son camarade Juan Andrade de la prison de Bergerac, dans laquelle il avait été maintenu après la libération de la ville.

La France une fois libérée, La Batalla reparaît officiellement à partir de juillet 1945. L’objectif du POUM est de renverser le franquisme en Espagne, mais Solano et Andrade n’ont guère d’espoir, étant certains que les États-Unis et le Royaume-Uni ont intérêt au maintien de Franco au pouvoir.

En 1948, Wilebaldo Solano est secrétaire général du POUM en exil. Les militants en France sont évalués à 300 personnes par les services de renseignement français. Puis le POUM dépérit. Wilebaldo travaille pour l’AFP de 1953 à 1981. Mais il n’a cessé d’être obsédé par la nécessité de réhabiliter Andreu Nin à qui il consacre une biographie. L’occasion quasi miraculeuse se présente après l’effondrement de l’Union soviétique. Wilebaldo apprend que les archives du KGB [[Le KGB (КГБ), sigle du russe Komitet gossoudarstvennoï bezopasnosti soit le Comité pour la Sécurité de l’État, est le principal service de renseignement de l’URSS post-stalinienne. À l’intérieur de cet État, il avait également fonction de police politique. Du 13 mars 1954 au 6 novembre 1991, le KGB, dont le quartier-général est domicilié au 2, place Félix Dzerjinski à Moscou fut l’organisation chargée de la sécurité de l’URSS, de la police secrète, et des services de renseignements.]] (successeur du NKVD) [[NKVD : abréviation de Komissariat Vnoutrennikh Diel ou Commissariat du peuple aux Affaires intérieures, était la police politique de l’URSS — équivalente à un ministère — et « chargée de combattre le crime et de maintenir l’ordre public »]] peuvent être consultées. Il organise au début 1990 une expédition à Moscou de journalistes et d’opérateurs de la télévision catalane pour découvrir la vérité sur la mort de Nin. Effectivement, des officiers du KGB acceptent de « vendre » les documents concernant Nin. Il s’agit de deux lettres à Staline du général Orlov,[[Lev (Leïba) Lazarevitch Feldbine dit Alexandre Mikhaïlovitch Orlov (1895-1973) Agent résidant du NKVD Il est conseiller en chef de la sécurité intérieure et du contre-renseignement du gouvernement républicain de Madrid. Il surveille en même temps la conformité idéologique des officiers républicains au sein du Servicio de Información Militar, SIM. Il fonde une école de formation de groupes de diversions chargés de monter des opérations de diversion à l’arrière de l’ennemi. Il fut le principal acteur de la destruction du POUM en Catalogne, et de l’exécution de ses dirigeants. .(wikipedia.org)]] chef des services secrets soviétiques en Espagne durant la guerre civile. (Ces archives, ont été utilisées par José María Zavala dans son livre En busca de Andreu Nin À la recherche d’Andreu Nin et filmées dans un documentaire de la télévision catalane consacré à Nin), Dans la première lettre, Orlov propose un plan à l’approbation de Staline : il fera enlever Nin par des policiers espagnols de confiance, le fera transférer dans le sous-sol d’une villa qui appartient au commandant des forces aériennes républicaines, et lui fera avouer sa complicité avec Franco. Il pourra même organiser un procès public à l’image des procès de Moscou, où sera présentée une fausse lettre de Nin à Franco lui livrant les plans des fortifications de Madrid. Nin fut enlevé, enfermé, torturé, n’avoua rien et mourut assassiné le 20 juin 1937. Son cadavre fut enterré dans un champ et il fut annoncé que Nin avait fui en territoire franquiste. La seconde lettre du général Orlov relate ces événements et elle est contresignée par cinq responsables du Kominterm, dont les Soviétiques ont effacé les noms des deux Espagnols [[N d A : Quand les catalans ont acheté (payé) au KGB les 2 documents, ils ont trouvé rayés et illisibles les noms des deux témoins espagnols; est ce qu’ils ont fait ça pour vendre leur silence aux communistes espagnols.]]

Qui était et que devint le général Orlov ?

Après une carrière d’agent secret en diverses capitales, il fut assigné à Madrid durant la guerre d’Espagne. Il a commis l’exploit en Octobre 1936 d’organiser le transport de tout l’or de la République espagnole de Madrid à Moscou. Le gouvernement républicain avait secrètement accepté ce transfert en avances pour le paiement de fournitures d’armes à venir. Durant 4 nuits, des convois de camion, conduits par des Soviétiques, transportèrent 510 tonnes d’or de leur cache dans les montagnes jusqu’au port de Carthagène. Là, sous la menace des bombardements de la Luftwaffe La Luftwffe est la composante aérienne de la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a également participé à la guerrea d’Espagne., l’or a été réparti entre 4 steamers soviétiques qui partirent pour Odessa. De là, l’argent fut convoyé jusqu’à Moscou dans un train spécial blindé. Une fois l’or en sureté, Staline fit bombance en assurant que jamais les Espagnols ne reverraient leur or. Orlov fut décoré de l’ordre de Lénine. Toutefois la principale activité d’Orlov en Espagne fut d’arrêter et exécuter trotskistes, anarchistes, catholiques pro franquistes ou supposés tels. Durant les procès de Moscou, où même les compagnons de Lénine étaient exécutés, Staline se méfia de tous ceux qu’il avait envoyés en Espagne, pensant qu’ils subiraient des influences délétères, notamment trotskystes. Aussi emprisonna-t-il voire exécuta-t-il, ceux qu’ils rapatriaient [[En fait, il y avait un traitement différent entre la liquidation de cadres âgés et expérimentés et la conservation de personnes « utiles » : le cinéaste Karmen ; et surtout de jeunes spécialistes : aviateurs, tankistes, marins, etc., comme Khadli Mamsourov, devenu général pendant la seconde guerre mondiale, puis chef du renseignement militaire (GROU).]] Orlov apprit que les Soviétiques qui rentraient d’Espagne à Moscou étaient arrêtés. Aussi quand il fut rappelé en 1938 avec l’ordre de prendre un navire soviétique à Anvers, il s’enfuit avec sa femme et sa fille au Canada puis aux USA. Mais il envoya, par le truchement de l’ambassadeur d’Union soviétique à Paris deux lettres, l’une à Staline, l’autre à Yeyov [[Nikolaï Ivanovitch Iejov(1895-1940), surnommé « le nain sanguinaire » est un policier et homme politique soviétique. Le chef d’orchestre des grandes purges staliniennes de 1936 à 1938. Il est mort fusillé sur ordre de Staline et de Lavrenti Beria le 4 février 1940 à Moscou et effacé des photos officielles.]] alors chef du NKVD, annonçant qu’il révélerait tous les secrets des opérations du NKVD s’il arrivait malheur à lui et aux siens. Orlov a aussi envoyé une lettre à Trotski le prévenant de la présence de l’agent du NKVD Zborowski auprès de son fils Lev Sedov (qui fut assassiné) mais Trotski considéra cette lettre comme une provocation et il fut aussi aveugle sur son informateur que Staline le fut quand son agent à Tokyo, Sorge, le prévint en juin 41de l’imminence d’une attaque allemande contre l’URSS. Orlov n’a jamais révélé les noms des agents du NKVD opérant à l’Ouest, y compris quand il fut interrogé par le FBI et une commission sénatoriale américaine. Mais trois ans après la mort de Staline, en 1956 il écrivit un article pour Life Magazine , The Sensational Secret Behind the Damnation of Stalin. Il y disait que des agents du NKVD avaient trouvé, dans les archives tsaristes, des documents prouvant que Staline avait été un agent de la police secrète tsariste, l’Okhrana L[[’Okhrana, officiellement « Otdeleniye po okhraneniou obchtchestvennoï bezopasnosti i poryadka » « Section de préservation de la sécurité et de l’ordre publics » généralement abrégé en Okhrannoye otdeleniye, était la police politique secrète dunTsar à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Le nom russe commun pour cet organisme est Okhranka.]]. Ces agents auraient alors préparé un coup d’Etat avec le chef de l’Armée Rouge, le maréchal Toukhatchevski, [[Le maréchal Toukhatchevski, (1893-1937). Officier du Tsar, il rallie la révolution et adhère au parti bolchévique en 1918. En 1921, sur ordre du parti communiste, il écrase la révolte des marins de Kronstadt, qui fait plusieurs milliers de morts. En été de 1921, Toukhatchevski n’hésite pas à bombarder les populations aux gaz toxiques pour mater la grande révolte des campagnes de Tambov sans l’accord de ses supérieurs. Nommé Commandant en chef de l’armée rouge en août 1921. Staline fait éliminer les chefs militaires de la révolution russe : Les 11 et 12 juin 1937, le maréchal Toukhatchevski, les généraux Iakir, Ouborevitch, Kork, Eideman, Feldman, Primakov, et Poutna sont fusillés (Gamarnik s’est déjà suicidé le 31 mai). Dans les dix jours suivants, plus de 1000 officiers supérieurs sont arrêtés dont 21 généraux de corps d’armée et 37 généraux de division. Beaucoup seront également passés par les armes.]] mais Staline avait découvert le complot, d’où l’exécution de Toukhatchevski et la sanglante purge dans l’Armée Rouge. Orlov demeura dissimulé aux Etats Unis sans que Staline chercha à le découvrir. Il publia ses mémoires après la mort de Staline en 1953; l’histoire secrète des crimes de Staline (Random house). Orlov est mort dans son lit en 1973. Wilebaldo est mort en 2010. Nous nous sommes revus à diverses reprises à Paris et à Barcelone. Mais nous nous sommes perdus de vue au début de ce siècle ; c’est tardivement que j’ai appris sa mort à 94 ans. Edgar Morin

Andreu Nin et Wilebaldo Solano 1936
Andreu Nin et Wilebaldo Solano 1936
Interview de Wilebaldo Solano journal ABC
Interview de Wilebaldo Solano journal ABC
Wilebaldo Solano, toujours debout
Wilebaldo Solano, toujours debout

Documents joints

 

24 août 1944-24 Août 2016, REJOIGNEZ NOUS NOMBREUX (SES) PLACE DE LA RÉPUBLIQUE JUSQU’AU JARDIN DES COMBATTANTS DE LA NUEVE

Ce 24 Août 2016, nous prévoyons de nous retrouver autour d’une barricade symbolique de livres, comme rempart au fascisme et aux dictatures.

2016, marque les 80 ans del Frente Popular et du Front populaire, c’est également l’anniversaire de la révolution espagnole, soulèvement populaire contre le soulèvement de militaires :
Le 17 juillet 1936, une partie de l’armée espagnole se soulève contre la république; le 18 juillet les puissants syndicats CNT et UGT décrètent une grève générale et le 19 juillet c’est le soulèvement populaire impulsé par la CNT pour prendre d’assaut les casernes et réduire le coup d’État. Plus de la moitié de l’Espagne sera sauvée par leur courage.

Après une lutte de 32 mois contre la terreur franquiste, nous retrouvons, en 1940, ces Espagnols de la Retirada, lancés sans retenue dans la lutte antifasciste.

En 1944, leur arrivée dans Paris insurgé fut un souffle d’espoir et une aide précieuse pour la Résistance. Grâce à leur intervention armée, ils conquirent plus rapidement les places tenues par l’armée d’occupation et épargnèrent bien des vies.

Nous tenons à établir ce lien entre le Paris insurgé des FFI et FTP et l’aide efficace qu’apportèrent les hommes de la Nueve (entre autres) appelés pour dégager les défenses ennemies.

Nous suivrons leur parcours à rebours pour nous retrouver à l’Hôtel de Ville, devant le jardin dédié aux combattants de la Nueve, auxquels nous voulons rendre un hommage antifasciste et républicain.

Nous vous attendons nombreux pour partager ce moment de paroles, de chants et de témoignages résolument tournés vers demain dans un esprit de résistance, de fraternité et de justice sociale, sentiments qui animaient ces hommes et ces femmes venus de l’étranger « et nos frères pourtant ».

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Barricade de livres pour la Liberté
Barricade de livres pour la Liberté

Plaque du jardin dédié aux combattants de la Nueve

Suite à l’intervention de l’association 24 Août 1944 qui a adressé plusieurs courriers à Madame Hidalgo, Maire de Paris et suivi l’affaire de près en contact avec les services de la mairie de Paris, une nouvelle plaque vient d’être apposée, par la maire de Paris, sur les portes du jardin dédié aux combattants de la Nueve, au 3 rue Lobau.

Ainsi chaque passant pourra connaître l’origine et le combat pour la liberté mené par ces hommes si atypiques de la Nueve.
Nous en remercions Madame hidalgo et les services de la Mairie qui ont œuvré dans le sens de la mémoire historique.
Nous remercions également Madame Aurora Sarda qui la première a adressé un courrier portant sur cette demande, aux élus parisiens.
Nous vous souhaitons une belle découverte

Rapport sur la participation de l’Association 24 août 1944 à Casas Viejas en janvier de 2016

Tentative armée d’instauration du communisme libertaire par des adhérents de la CNT (Confederación Nacional del Trabajo Confédération nationale du travail).

Le mouvement échoua à cause d’erreurs organisationnelles. Les ouvriers agricoles du village attaquèrent le poste de la garde civile en tuant deux des quatre membres. Des renforts arrivèrent rapidement, car la garde civile tout comme la garde d’Assaut voulaient donner une leçon aux travailleurs. La maison couverte de chaume où s’étaient réfugiés plusieurs membres et amis de la famille de Francisco Cruz Gutiérrez, appelé Seisdedos fut encerclée. Comme les forces de l’ordre n’arrivaient pas à la prendre d’assaut à cause de la précision des tirs des assiégés (un autre garde avait été tué), elles lancèrent des torches sur la toiture couverte de bois et de branches de bruyère pour l’incendier. Cinq personnes périrent dans la maison, deux furent abattues en tentant d’échapper aux flammes et seuls deux purent s’enfuir : une jeune fille – María Silva Cruz – et un enfant. Ensuite, les gardes s’en prirent arbitrairement à des syndicalistes de la CNT et ils les exécutèrent. La répression sauvage, vingt et une victimes prolétariennes pour “venger” trois gardes, entraina une tempête politique nationale en discréditant et en faisant tomber le gouvernement de centre gauche et socialiste de Manuel Azaña. Pour commémorer ces événements: La municipalité a fait “la traditionnelle offrande florale en souvenirs des personnes assassinées”, et une exposition photographique “Les lieux de Casas Viejas. Emplacement et évolution” et une évocation théâtrale (Diario de Cádiz, 10.01.16).

L’association Iniciativas-Benalup-Casas-Viejas a organisé 3 journées.

Le lundi 11 janvier fut consacré à l’évocation des événements qui se sont déroulés à Casas Viejas, en janvier 1933. Cette journée s’est déroulée à la Maison de la Culture Jerome Mintz [anthropologue nord-américain qui vécut plusieurs années dans ce village et qui a écrit en 1982 un livre magnifique, The Anarchists of Casas Viejas, bien plus fidèle à la réalité que les travaux antérieurs de la majorité des historiens]. Il y eut ensuite un parcours le long des principaux lieux où les faits tragiques s’étaient passés. Des reproductions photographiques y furent placées, et elles sont restées jusqu’au dimanche 17 janvier. Cette promenade nocturne s’est terminée par la visite de l’Espacio Conmemorativo Casas Viejas 1933 (http://sucesoscasasviejas1933.es/) qui avait exceptionnellement ouvert ses portes à 22 heures. On put y voir un excellent documentaire sur les événements de janvier 33. Ce musée se trouve devant ce qui était la maison où 7 personnes furent brûlées vives. Le mercredi 13 janvier, la relation de Casas Viejas avec Mauthausen a été évoquée, avec la projection du film saisissant et bien documenté du Train fantôme d’Angoulème. « Convoi 927 ». Le jeudi 14 janvier a marqué la fin de ce cycle de la Mémoire historique avec le documentaire « Les oubliés de la victoire », Comment les Espagnols de la Nueve ont libérés Paris, et avec la collaboration de Frank Mintz, Enrique Carabaza et Juan Chica Ventura.
 Tout aussi important, voire plus, c’est le sens de la participation à cette commémoration. Dans ce village de 7.800 habitants il existe un silence sur la signification des événements, c’est un sujet tabou. Il y a une séparation totale entre l’activité officielle de la mairie et ce que pense la population. Il ne semble pas y avoir non plus de conscience des répercussions des faits au niveau national et international. En tant que représentants de l’Association 24 août 1944 nous avons été frappés par la chaleureuse hospitalité et le dévouement des membres d’Iniciativas-Benalup-Casas-Viejas ainsi que celle des habitants, des jeunes et des moins jeunes de Casas Viejas. Un contraste évident avec le silence de la municipalité. Par exemple de nombreux jeunes du CES de Casas Viejas ignorent les noms des deux adolescentes assassinées : une abattue le 12 janvier 1933 lorsqu’elle voulait échapper aux tirs et aux flammes, Manuela Lago Estudillo de 18 ans; l’autre María Silva Cruz 16 ans en 1933, fusillée le 24 août 1936. Toutes deux appartenaient au Groupe libertaire féminin “Amor y Armonía”. Un professeur d’histoire du collège de Casas Viejas, Salustiano Gutiérrez Baena a écrit dans son livre Itinerarios por Casas Viejas (Cádiz, 2009, un DVD inclus, 253 pp.) “Ceux qui ont été tués morts ne l’ont pas été à cause du mauvais sort, par le Fruit du hasard […] mais parce qu’ils avaient une idéologie concrète, parce qu’ils appartenaient à une classe sociale déterminée […] Chaque fois que nous ferons cet itinéraire [sur les lieux des crimes], chaque fois que nous collaborerons à la compréhension et à la diffusion de ces événements nous laisserons la porte ouverte sur l’espoir que, même si beaucoup de batailles ont été perdues, tout de même et finalement, nous ne perdons pas la guerre. (pp. 249-250)”. Et Salustiano Gutiérrez Baena lui-même a fait ce commentaire le 10 janvier 2016 il est surprenant que “les causeries […] animées par des historiens aussi prestigieux que José Luis Gutiérrez Molina, Juan Chica Ventura, Frank Mintz et Enrique Carabaza n’apparaissent pas dans la programmation officielle de la mairie, et qu’aucun journal ne s’en fassent l’écho. Cela fait réfléchir… Plusieurs faits peuvent l’expliquer, mais je suis convaincu que cela n’est pas par hasard ou par mégarde.”

Manuela Lago Estudillo
Manuela Lago Estudillo
Maria Silva Cruz "La Libertaria"
Maria Silva Cruz « La Libertaria »

Documents joints

 

Cariño Lopez par sa fille Mar y Luz

L’Espagne et la guerre civile

Mon père est né le 16 mars 1914 à la Piedra en Galice. Il est mobilisé à la fin de l’année 1937 ou au début de l’année 1938 par l’armée franquiste. À cette date, il porte son nom d’origine, Ángel Rodríguez Leira, vit à Cariño, port de pêche à l’extrême pointe de la Galice. Il est marin pêcheur et déjà adhérent de la CNT, depuis plusieurs années. Il est marié, père d’une petite fille et son épouse attend un deuxième enfant qui naîtra après son départ pour la guerre. Après sa mobilisation comme un bon nombre de ses compagnons, il déserte pour rejoindre les rangs républicains. À la fin de la guerre, ce qui pour lui, je pense correspond à la chute de Madrid, il quitte l’Espagne [par le port] d’Alicante à bord d’une chaloupe, (ce fait est relaté dans un des ouvrages du capitaine Dronne), avec d’autres républicains qui comme lui, fuient l’armée franquiste.

Les camps sur les territoires d’Afrique du Nord, Algérie.

Il rejoint les côtes d’Afrique du Nord à Beni-Saf ou dans les environs. (date inconnue) Il a été au camp Morand à Boghari, région d’Alger. Il est possible qu’il soit précédemment passé par le camp Susini à Boghar, situé à quelques kilomètres du camp Morand. Il a fait au moins une tentative d’évasion et aurait été repris à Colomb-Béchar. Je n’ai pas de dates exactes pour cette période, si ce n’est que cela se termine par son « engagement » dans la Légion étrangère. Ce choix entre la Légion ou le retour au pays lui a été proposé suite à cette évasion qui n’était peut-être pas la seule. De l’âge de 25 ans à 28 ans, il reste dans ces camps.

La Légion étrangère, désertion et Les CFA

Il « s’engage » dans la Légion Étrangère le 21 octobre 1942 et la déserte le 27 juin 1943. Au cours de cette période, il participe à la campagne de Tunisie durant laquelle il est blessé. Il s’engage, volontairement cette fois-ci, dans les Corps Francs d’Afrique, le 28 juin 1943, au lendemain de sa désertion de la Légion Étrangère. C’est lors de cet engagement qu’il va changer son identité et prendre la nom de Cariño-Lopez en référence à son lieu de naissance et à son père. il gardera ce nom jusqu’à son décès.

la Nueve de la 2e DB

(Doc 1, livret individuel) À dater du 16 septembre 1943, il fait partie de la 9ème compagnie « La Nueve » du 3eme Régiment de Marche du Tchad de la deuxième Division Blindée sous les ordres du capitaine Dronne pour la durée de la 2eme Guerre mondiale. Il termine la guerre avec le grade de caporal-chef. Il a reçu la croix de Guerre avec palmes du général de Gaulle le 26 septembre 1944 à Nancy. (voir livre du capitaine Dronne : Carnets de route tome2) Son half-track était le Guernica. Il en était le canonnier. Pour ses faits d’arme avec ce canon, il a eu une citation à l’ordre du régiment et une à l’ordre de l’armée. (Doc 2 et 3 citation militaire)

Démobilisation et retour à la vie civile

Il est démobilisé le 25 juillet 1945 en possession d’une certificat de bonne conduite émanent du commandement de la 2e DB du III RMT. (Doc 4) Il fonde une nouvelle famille, se marie et a deux enfants. Il vit d’abord dans le département de l’Indre, puis pour des raisons professionnelles s’installe dans l’Essonne en région parisienne jusqu’à son décès le 26 octobre 1979, à l’âge de 65 ans. Il n’est jamais retourné en Espagne. Il retrouvait un peu sa Galice et sa vie d’avant durant ses vacances qu’il passait en Bretagne et où il pouvait partir en mer avec les marins devenus ses amis.

En 2010, un hommage, à l’initiative de la Galice, lui a été rendu à Cariño avec la mise en place d’une stèle située sur la promenade du Port.

Citation à l’ordre de l’Armée – Croix de guerre avec Palme

Caporal, du Régiment de Marche du Tchad : « Pointeur au canon de 57, le 16 septembre 1944, lors du combat de la tête de pont de Châtel, a immobilisé par son tir un char Panther qui défilait à environ 500m de sa pièce, cela malgré une mauvaise visibilité due à la nuit tombante. »

Certificat de bonne conduite
Certificat de bonne conduite
Citation à l'ordre du régiment
Citation à l’ordre du régiment
Citation à l'ordre de l'Armée
Citation à l’ordre de l’Armée

Documents joints

 

A chacun son exil, itinéraire d’un militant libertaire espagnol

À chacun son exil, itinéraire d’un militant libertaire espagnol, Henri Melich, mis en forme par Romain Melich, éditions Acratie, 2014.

Trois quart de siècle se sont écoulés, depuis ce jour de février 1939 où un jeune adolescent se voyait contraint de franchir les Pyrénées pour chercher refuge en France.
Il fallait un sacré courage pour prêter appui aux fugitifs dans la France de Vichy quand on a que 16 ou 17 ans ou pour rejoindre le maquis sous le nom de guerre de « Robert Sans » quand on est à peine plus âgé ou encore pour pénétrer en Espagne, peu après, l’arme au poing, avec un commando qui essuya les feux des forces franquiste. C’est encore du courage pour s’engager dans la lutte antifranquiste au cours des années soixante quand les jeunes libertaires de la FIJL entreprirent un harcèlement direct de la dictature ou pour traverser à maintes reprises la frontière espagnole dans les années soixante-dix afin de « faire-passer » des compagnons qui fuyaient la répression.
L’une des qualités des récits de vies, tels que celui que nous livre Henric Melich est qu’ils nous permettent d’accéder à des réalités sociales qui échappent généralement au regard des historiens de profession même lorsque ceux-ci s’écartent de la « Grande Histoire » et s’intéressent à celles des mentalités ou des modes de vie.

Pour ne pas oublier son visage au regard franc et enjoué et sa voix qui dit l’histoire naturellement, nous vous présentons aussi ce reportage de 20mn de notre ami et compagnon Henric Melich, réalisé par Victor Simal et François Boutonnet.

L’Espagne, passion française, Guerres, exils, solidarités,1936-1975.

Voyage initiatique, voyage dans le temps, la mémoire et les sentiments.

Les auteures nous entrainent à la découverte d’un exil qui fut exceptionnel à bien des points de vue :
– Ils étaient 500 000 massés à la frontière des Pyrénées en février 1939, 500 000 à renoncer, la mort dans l’âme, à leur terre pour ne pas subir le joug d’une dictature implacable qui s’abattait sur leur pays, et qu’ils avaient combattu pendant 32 mois avec un piètre armement. L’Espagne entrait à nouveau dans l’obscurantisme et la violence faite aux pauvres et aux démunis pendant 40 longues années.
– Un exil politique, toutes les strates de la société se fondirent dans l’exode, l’Espagne se vida de ses ouvriers, de ses paysans, de ses ingénieurs mais aussi de ses médecins, de ses intellectuels, de ses professeurs, de ses artistes, de ses forces politiques les plus progressistes…… Ils partaient pour réécrire l’histoire de leur pays et leur espoir à l’étranger, durant près de 40 années.
– Des exilés qui au delà de leurs dissensions parfois irrémédiables, portaient en eux la vie, la solidarité, la passion de l’échange, de la création, l’amour de la culture qui leur avait été interdite dès la naissance.
– Des antifascistes qui malgré un accueil plus que glacial, des conditions de vies indignes du pays des droits de l’homme, allaient reprendre leur combat contre l’oppression aux côtés des forces alliées dans la Seconde Guerre mondiale. Sans jamais perdre l’espoir de retourner chez eux, la tête haute et l’obsession de se débarrasser de cette dictature franquiste qui assombrissait leur terre, ils ont retrouvé, eux les anti militaristes, le fusil, le maquis et l’odeur de la victoire.
– Des exilés qui seront trahis une seconde fois par les puissances alliées en 1945 et resteront déçus mais pas vaincus en exil.
À tous ceux-là on peut appliquer la réflexion d’Antonio Machado, juste avant la chute de Barcelone :
« Peut-être, après tout, n’avons-nous jamais appris à faire la guerre. De plus, nous étions à court d’armement. Mais il ne faut pas juger les Espagnols trop durement. C’est fini : un jour ou l’autre, Barcelone tombera. Pour les stratèges, pour les politiques, pour les historiens, tout est clair : nous avons perdu la guerre. Mais humainement, je n’en suis pas si sûr…Peut-être l’avons-nous gagnée. »

C’est cette histoire finalement merveilleuse parce que remplie d’espoir, de partage et d’humanité que vous content par le menu Geneviève Dreyfus-Armand et Odette Martinez Maler.

Elles vous prennent la main et vous conduisent par les méandres des souvenirs et des photographies jaunies à la découverte de ce peuple d’insoumis. Votre parcours aura les élans de l’émotion, de la colère et de la tendresse. Alors, le sourire de votre voisin, de votre collègue, descendant de ce peuple de rêveurs têtus, aura la force et la résonance des mots d’Albert Camus, tourné vers l’avenir. De quoi méditer ce que « Terre d’accueil » veut dire encore aujourd’hui.

Jaquette entière L'Espagne, passion française
Jaquette entière L’Espagne, passion française
Couverture Espagne passion française
Couverture Espagne passion française

Miguel et Pedro Solé Pladellorens alias Francisco et Juan Castells

L’exil en France,

Après presque trois années de lutte acharnée contre le fascisme européen, le peuple espagnol réunit sous la bannière de la République se voit contraint à un exil massif, le plus grand de l’histoire du XXe siècle. Plus de 500 000 personnes passent la frontière du 2 février au 12 février 1939. Dès leur arrivée, les familles sont séparées. Les autorités ouvrent des camps de concentration sur les plages, à Argelès, au Barcarès et à Saint-Cyprien, notamment ou encore les camps disciplinaire du Vernet d’Ariège, Gurs, Brams, la forteresse de Collioure… mais aussi en Afrique du Nord, Tunisie : El Guettat, Gafsa, Gafsa Gare et Algérie : Relizane, Bou-Arfa, camp Morand, Setat, Oued-Akrouch, Tandara, Ain-el-Ourak, Meridja, Djelfa, les mines de Kenadza, ou la terrible prison de Caffarelli, Hadjerat M’Guil, dans le Sud algérien, où étaient envoyés les détenus qui se rebellaient. Parmi ces exilés se trouvaient les frères Solé Pladellorens Miguel et Pedro, c’est à dire respectivement mon père et mon oncle. Mon Oncle était contremaitre dans une manufacture de tissage de Manresa (Province de Barcelone) tandis que mon père, son cadet de six ans était « tejedor » C’est à dire tisserand dans la même manufacture (Manufacturas Isidro Carne à Castellgali-Manresa). Mon père était très engagé puisqu’il était syndiqué à l’UGT depuis le 7 février 1932 , et appartenait au PSUC depuis juillet 1936. Quand la guerre a éclaté, il n’a pas hésité, pas plus que mon oncle Pedro d’ailleurs, et il s’est retrouvé à la Companía del Batallon de Ametralladoras N°11 , comme delegado político de la 4e companía (doc 0) [[Feuille 3 du document 2, qu’une attestation du 12 janvier 1938, faite à Sariñena, place Miguel Solé au sein du PSUC(Parti Socialiste Unifié Catalan assimilé au Parti Communiste) et au syndicat UGT (de tendance socialiste)]]. Mon oncle fut officier dans l’armée républicaine.

Je me souviens que mon père m’a toujours dit :

« Nous ne voulions pas passer la frontière en laissant un seul civil derrière nous., nous avons fini par la franchir, les franquistes sur les talons mais avec nos armes à la main. Nous sommes passés à Prats de Mollo, juste avant le 12 février 1939. C’est là que nous avons été désarmés même dépouillés je pourrais dire. » Mon père a été d’abord à Saint Cyprien, sur le sable, tandis que mon oncle se trouvait au Barcarès, deux camps sur la plage dans les Pyrénées Orientales. Le Barcarès totalise 10922 hommes au 1er mars 1939 (archives départementales des PO), alors qu’aucune installation en dur n’y figure, excepté des tentes de fortunes et des trous dans le sable. « Pour survivre, nous nous entraidions. On se regroupait souvent par localités et/ou affinités politiques. Mais dès que le camp d’Agde a ouvert, j’y ai été transféré au camp n°1 pavillon B1. On l’appelait le camp des Catalans car nous y étions une grosse majorité pour ne pas dire les 99 % des occupants. Il y a eu une grève de la nourriture dans ce camp, nous voulions protester contre les immondices qu’on nous servait. Ça a marché mais tout de suite après le camp a fermé et nous devions retournés à notre point de départ. C’est à ce moment là, qu’une lettre a été adressée Commissaire Spécial du camps de concentration de Barcarès pour me réclamer. C’est ton oncle Pedro et un cousin Ignacio GOMIS qui du Barcarès avaient appris, je ne sais comment que j’étais à Agde et demandaient le regroupement comme nous y étions autorisés. Alors au lieu de retourner seul à Saint Cyprien, enfin quand je dis seul c’est sans famille, car des amis il y en avait beaucoup, je suis parti pour le Barcarès. Je te laisse imaginé l’émotion et la fête des retrouvailles avec ton oncle Pedro et le cousin. (Doc 1) Nous étions logés dans l’Ilôt G -baraque n°3. Les choses allaient un peu mieux pour nous car nous étions réunis et au sec, enfin ! »

Mais l’étau se resserre autour d’eux, la guerre mondiale menace sérieusement et les Espagnols savent d’instinct qu’ils ne seront pas épargnés.

Dans les camps, les gendarmes français circulent, et les incitent à s’engager dans la Légion étrangère. Le souci des autorités est ici avant tout de désengorger les camps. Plus de soixante dix mille Espagnols s’engagent en 1939 entre la légion et les CTE. « En 1941, nous avons été prévenus de la « descente » des forces de l’ordre pour arrêter et livrer des Espagnols soit aux autorités allemandes soit directement à Franco. C’est là que nous avons décidé avec ton oncle Pedro et quelques copains sûrs de foutre le camp. Nous savions que nous risquions gros. Nos activités respectives dans l’armée républicaine espagnole devaient avoir laissé des traces et les franquistes ne manqueraient pas de nous le faire payer pour peu que nous tombions entre leurs mains. Moi, j’étais commissaire politique et Pedro officier. Et vois-tu Serge, nous avons bien fait de penser ainsi car bien plus tard j’ai appris que nous étions tous les deux « fichés » comme éléments dangereux, communistes et condamnés à mort par contumace. J’ai appris tout ça quand j’ai fait une demande de pension militaire auprès du gouvernement espagnol en 1990. Je n’ai jamais obtenu de pension mais le 7 janvier 1991, j’ai reçu en réponse une lettre du ministère de la culture et des archives historiques accompagnée de tout un dossier me concernant classé top secret par l’État franquiste qui prouve que j’étais connu et recherché par les services secrets franquistes et condamné à mort. Je t’avoue que tant d’années après ces guerres cela fait froid dans le dos. » (Doc 2)

La Légion étrangère et les Forces Françaises Libres,

Une fois dehors du Barcarès, une seule alternative leur reste c’est l’engagement dans la légion, voilà donc les deux frères se présentant au quartier général de la Légion étrangère pour s’y enrôler. Mon père décrit cet épisode de façon assez amusante : « Nous sommes tombés sur un officier qui nous a détaillés des pieds à la tête, un très long moment puis il a déclaré d’un air goguenard: — Et, bien sûr vous n’êtes pas en cavale, vous vous engagez par pur esprit militaire?  » Ce à quoi nous avons fait semblant de ne rien comprendre. Et nous voilà embarqués pour la Légion destination Sidi Bel Abbes. » Mais parvenus en Algérie, le régime était rude pour les « rouge » espagnols, ils étaient affectés aux tâches les plus exposées, les plus pénibles et sujets aux brimades incessantes des officiers.

Désertions

« Nous en bavions et nous savions bien que nous n’étions pas du bon côté, les troupes de la Légion Etrangère obéissaient au gouvernement collaborateur de Pétain et cela ne nous convenait pas. Tant et si bien, que lorsque nous avons appris que les Forces Françaises Libres avançaient inexorablement et se trouvaient en Afrique tout près de leur cantonnement, nous avons décidé de les rejoindre. Nous avions fixé la date de notre désertion au 25 juillet 1943, mais la veille de partir des légionnaires qui avaient décidé de faire comme nous avaient été repris et nous avons été contraints d’assister à leur exécution. Ils ont été fusillés devant tout le cantonnement. Cela nous a beaucoup secoué et surtout notre impuissance à leur venir en aide. Mais nous avons malgré tout maintenu notre départ. Hors de question de rester plus longtemps chez ceux que nous considérions comme nos ennemis. Et puis nous avons pensé que plus nous attendrions et plus ce serait difficile, car la surveillance allait s’accentuer. À peu de temps de là, alors que nous remontions vers les forces française libres, un peu à l’aveuglette, nous sommes tombés sur une petite escouade dans un grand camion militaire. Quel ne fut pas notre bonheur de les entendre parler espagnol. C’est comme ça que nous avons été recrutés par l’adjudant-chef Miguel Campos qui fut le plus grand rabatteur de légionnaires espagnols en rupture d’armée, au profit de l’armée Leclerc. C’est à ce moment-là, pour entrer dans l’armée Leclerc que nous avons changer de nom. Nous sommes devenus les frères Castells, moi je suis Francisco Castells et Pedro devient Juan Castells. Evadés le 25 juillet 1943 de la légion étrangère, engagés le 26 juillet 1943 dans les FFL, nous allons dès sa création être versés dans le 3eme Régiment de Marche du Tchad, 9eme cie. Nous y avons retrouvé nos plus chers amis, les deux Pujols, (enfin Nadal Artigas) Fermín (José) et Constantino. Depuis notre chère Catalogne, Barcelone où ensemble nous avons fait nos premiers pas dans l’engagement politique et notre baptême de guerre dans les milices populaires pour défendre de la République, même si eux étaient dans la colonne Durruti, nos pas traçaient les mêmes sentiers de justice et de fraternité. Ce fut pour nous une grande joie d’être réunis mais hélas, ça n’allait pas durer … »

La 2ème DB, créée en août 1943.

C’ est une unité moderne équipée de matériel américain, et représente un mélange de combattants venus d’horizons les plus divers : des soldats de l’Armée d’Afrique, des troupes coloniales d’Afrique noire, des citoyens français mobilisés en Afrique du Nord, des prisonniers de 1940 évadés ayant traversé l’Espagne… Tous ont en commun la volonté de libérer la France de l’occupant. Le général Leclerc, commandant la division, avait clairement affirmé son souci de réunir ceux qui voulaient continuer le combat, quelles que soient leurs origines et leurs opinions politiques. Des antifascistes espagnols ne pouvaient donc que trouver leur place au sein de la 2ème DB. C’est parmi ces combattants que la 9ème Compagnie du RMT (Régiment de Marche du Tchad) va trouver ses effectifs. On trouve des Espagnols dans d’autres unités de la 2e DB et d’autres formations militaires comme la 1re armée [[nom donné aux unités militaires placées sous les ordres du général de Lattre de Tassigny et assignées à la libération du territoire français]]. Mais, c’est dans la 9ème compagnie qu’ils sont majoritaires. Mon père était très fier du matériel dont ils disposaient pour enfin pour lutter contre les nazis, qu’il détestait pour les avoir vu à l’œuvre en Espagne. Et pour lui appartenir à cette troupe d’Espagnols de la guerre civile c’était très important. Avec son frère, ils firent partis de l’équipage de l’Half-track « Les Pingouins« , n° 410642 de la première section de la NUEVE. Ce véhicule devait s’appeler Buenaventura Durruti mais devant le refus des autorités militaires de donner des noms de personnages politiques, l’équipage espagnol laissa le peu de Français du groupe choisir le nom ; ces derniers par dérisions proposèrent « Les Pingouins » (doc3) mot péjoratif pour désigner les Espagnols. Tous acquiescèrent, ravis du retournement du nom.

Hiver 1943-1944, La Nueve,

La 9ème compagnie du RMT s’entraîne en Afrique du Nord (en Algérie, puis au Maroc). Elle y reçoit son matériel. Les hommes de la 9ème compagnie, n’oubliant pas leurs origines, appellent vite leur unité « la Nueve », qui veut tout simplement dire neuf en espagnol. C’est au capitaine Raymond Dronne qu’échoit le commandement de la 9ème compagnie, car il parle couramment espagnol. Cela lui sera très utile, car, à la Nueve, on ne parle que castillan. Cette compagnie est, incontestablement, une unité particulière, qui ne ressemble à aucune unité classique de l’armée régulière. La plupart de ces Espagnols sont anarchistes ou socialistes ou communistes ou simplement républicains. Dronne trouve les Espagnols « à la fois difficiles et faciles à commander ». Ils restent sur leurs gardes jusqu’à ce que leur officier ait fait ses preuves. Mais, une fois qu’ils accordent leur confiance, celle-ci est « totale et complète ». Ils veulent absolument connaître les raisons des tâches qu’on leur demande d’accomplir. Mais, quand on les leur a expliquées et qu’ils les approuvent, ils les exécutent avec une résolution inébranlable. Mon père m’a rapporté les sentiments du capitaine Dronne sur sa troupe si particulière « Ils n’avaient pas l’esprit militaire, écrit Dronne. Ils étaient presque tous antimilitaristes, mais c’étaient de magnifiques soldats, vaillants et expérimentés. S’ils avaient embrassé spontanément et volontairement notre cause, c’était parce que c’était la cause de la liberté. Oui, en vérité, c’étaient des champions de la liberté.» Lorsque le IIIe RMT campe en Angleterre, la 9ème compagnie s’installe à Pocklington (Yorkshire) et s’y entraîne. La campagne de France est proche.

La Nueve au combat.

L’histoire des combats de la 9ème Compagnie se confond avec celle du Régiment de Marche du Tchad et de la 2ème DB, dont elle ouvre bien souvent le chemin. « Nous avons embarqué le 31 juillet 1944 à Southampton sur le Liberty Ship « Edward S. Sill », nous étions impatients de partir pour la France, car nous savions que c’était là que tout se jouerait, et nous fermions notre boucle revenir là où nous étions partis près de trois années plutôt. Nous débarquons le 4 août 1944 au lieu dit « La Madeleine ». Là nous avons constaté que les troupes américaines n’avaient pas pu beaucoup progressé, ils avaient eu énormément de pertes, de jeunes hommes, des gamins, gisaient sur le sol et les cimetières militaires de fortune jonchaient la route des Alliés. Des croix plantées dans la terre, c’était très impressionnant. » . La 2ème DB s’ organise en groupements tactiques, prenant chacun la première lettre du nom de son chef : GTV (du Colonel Warabiot ; le V est plus simple à utiliser que le W). C’est dans ce dernier groupement qu’est intégrée la 9ème compagnie. Sur l’Half-track « Les Pingouins » mon père alias Francisco est le serveur de la mitrailleuse avec laquelle il va faire des ravages chez l’ennemi qui lui valurent, le 3 janvier 1945, une citation à l’ordre du régiment avec la croix de guerre avec étoile de bronze pour sa conduite héroïque comme tireur d’élite, notamment durant la bataille de Strasbourg (doc 4). De ça mon père ne se vantait jamais, je l’ai su qu’en découvrant ses états de service et citations. C’est comme ça aussi que j’ai appris que mon oncle était devenu Sergent-chef et avait reçu une citation à l’ordre du corps d’armée Croix de guerre avec étoile de Vermeil pour avoir le 16 août 1944 lors de la bataille d’Écouché, abattu à la mitraillette un officier allemand et assuré le repli de son groupe et une autre citation à l’ordre de la brigade pour avoir, le 16 septembre 1944, arrêté une vague d’attaques allemandes lors de la bataille de Châtel sur Moselle, avec croix de guerre et étoile de bronze (doc 5). Tous deux furent autorisés le 16 août 1945 à porter en toutes circonstances l’insigne américain de la « Presidential Unit Citation ». (Doc 6) La 2ème DB encercle les Allemands de Normandie en prenant Rennes, Château-Gontier, Le Mans, Alençon. Le GTV est en réserve. Le 12 août, le GTV passe en tête. Il prend Sées dans l’Orne, puis fonce sur Ecouché (61).

La bataille d’Ecouché.

La 9ème compagnie et la 1ère compagnie du 501ème Régiment de Chars de Combat (RCC) sont engagées. « C’est mon plus terrible souvenir. Après une progression par les petits chemins, ponctuée de quelques engagements, au soir du 12 août nous surprenons une colonne motorisée allemande et nous la détruisons. Le lendemain, 13 août, la 9ème compagnie arrive à Ecouché. Nous nous sommes battus comme des lions. Harcelés sans répit par les Allemands, il fallait tenir jusqu’à les réduire ou que les nôtres arrivent. Ce fut interminable, pourtant nous nous sommes maintenus, mieux nous avons surpris une autre colonne ennemie et l’avons détruite. On s’est battus contre des SS. La position d’Ecouché était une pointe avancée dans le dispositif allemand, il fallait qu’elle tombe coûte que coûte. Nous avons tenu la position pendant une semaine, jusqu’au 18 août. Les combats furent violents, et la compagnie enregistra beaucoup de pertes : sept tués et dix blessés. Hélas, parmi les morts, il y avait Constantino Pujol, il est mort dans les bras de son grand ami, ton oncle Pedro (Juan Castells). (doc 7 et 8) L’ennemi a subi des pertes plus lourdes encore : quatre cents véhicules détruits. Ses pertes sont nombreuses, il est vaincu à Ecouché. Mais nous, au lieu de nous réjouir, nous pleurons notre frère d’arme Constantino et nous nous inquiétons pour son frère Fermín qui est également blessé à la tête et se trouve à l’hôpital. » La Nueve quitte Ecouché le 23 août. Elle combat au Sud de Paris toute la journée du 24, et est stoppée devant Fresnes.

La libération de Paris.

Le 24 août: Paris est insurgé depuis le 19, il faut entrer dans la capitale pour prêter main forte à la résistance intérieure et surtout en signe d’encouragement. Leclerc expédie Dronne à son secours avec sa Nueve, ils ont ce privilège d’être les éclaireurs de la 2e DB. Mon père et mon oncle, Francisco et Juan, sont glorieusement de la partie. En début de soirée, ce détachement de la 2ème DB passe par le Kremlin-Bicêtre, et parvient à l’Hôtel de Ville, sans coup tiré, guidé par un Arménien de Paris Lorénian Dikran. Les Parisiens heureux de les accueillir sont surpris de leur sabir, ils attendaient des Français ou pour le moins des Américains et les voilà face à des Espagnols, ceux-là même qui avaient été si mal reçus en février 1939. Mais l’heure est à l’allégresse, et la troupe se rend ensuite à la Préfecture de Police dans la joie générale. Après quatre ans d’occupation, Paris va être libérée. Mais, les Allemands résistent et n’acceptent pas la défaite. Von Choltitz qui a reçu l’ordre de faire sauter Paris, refusera l’ultimatum. Le lendemain, 25 août, Leclerc et la 2e DB entrent dans Paris par la Porte d’Orléans. Les combats de rues ont lieu, quartier par quartier, contre miliciens et Allemands notamment rue des Archives dans le 4e arrondissement, pour le central téléphonique que les Allemands menacent de détruire. La Nueve s’en empare, ce dernier a été miné par les Allemands. Ce sont eux qui devront alors le déminer. Les combats font rage également place de la République, devant la caserne de la République, [[Caserne appelée depuis 1947, Jean Vérine du nom de son chef d’escadron chef de la caserne, résistant de la première heure engagé dans le Réseau Saint Jacques, arrêté le 10 octobre 1941, interné et torturé à Fresnes et fusillé le 20 octobre 1943 à Cologne]]. tandis-que l’assaut est donné à 14 h 00 contre l’Hôtel Meurice dans la rue de Rivoli, quartier Général du Gross-Paris où se trouve gouverneur militaire allemand de Paris, Von Choltitz. Des combats ont lieu, également, au jardin du Luxembourg et aux Invalides, pour réduire les dernières poches de résistance allemandes. Les Espagnols ne sont pas en reste dans cette lutte. Les forces armées sont renforcées par des résistants de toutes nationalités dont des Espagnols. Un groupe, mené par Julio Hernandez, pénètre même dans l’ambassade espagnole pour y hisser le drapeau républicain ! Le 26 août, c’est le défilé de la Victoire de l’Arc de Triomphe à Notre-Dame. La Nueve assure la protection immédiate du général De Gaulle et du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF). « Nous étions superbes sur nos véhicules, fiers et heureux d’être à l’honneur, il aurait fallu que tu vois ça. Sur toutes les couvertures de magasines, notamment américains, on voit très distinctement nos Half-track dont Les Pingouins, Nous formions une superbe haie d’honneur aux officiels dont le général de Gaulle. (Doc 9) je me souviens d’une grande banderole en espagnole qui nous saluait puis au cours du défilé elle a disparu. Sous cette banderole il y avait Victoria Kent, [[Directrice des prisons sous la République espagnole, puis au service de l’enfance, elle s’est occupée notamment du expatriation des enfants espagnols vers la France. Réclamée par le gouvernement de Franco à Pétain, elle dû sa vie sauve au courage et à la protection de l’ambassadeur du Mexique qui la cacha durant toute la durée de l’occupation en France.]] qui venait de passer toute la guerre cachée dans un appartement du 16e arrondissement sous la protection de l’ambassade du Mexique et de son représentant, Gilberto Bosques. Et ensuite ce fut le repos bien mérité, du 1er au 8 septembre, nous avons campé au Bois de Boulogne avec toute la compagnie, nous étions les rois, visiteurs et visiteuses venaient nous apporter toutes sortes de présents et de « réconforts », d’ailleurs nous avons eu l’honneur de la visite de Victoria. Comme depuis le débarquement nous avions perdu du monde, de nombreux engagés ont été incorporés, pour combler les pertes. Ils se fondront rapidement dans le groupe. »

La guerre continue,

Le 8 septembre 1944, la compagnie quitte le Bois de Boulogne à 6 heures 45 et suit sa route sans difficultés : Porte de Passy pour atteindre Villeneuve-L’archevêque. La division repart au combat : Dompaire, Chatel sur Moselle, Nancy, Strasbourg… « Nous avons eu encore beaucoup d’affrontements et de pertes, la campagne d’Alsace fut très rude, les Allemands ne décrochaient pas, le froid était mordant. D’ailleurs c’est à Châtel sur Moselle que ton oncle s’est illustré encore: Pour s’être emparé de la mitrailleuse du groupe et d’avoir sous un feu nourri réussi à arrêter nette une vague d’attaque allemande

Fin de la Seconde Guerre mondiale,

La Nueve franchit le Rhin le 27 avril 1945 pour atteindre le nid d’Aigle d’Hitler à Berchtesgaden. C’est là que le surprend la fin de la Seconde Guerre mondiale. (Doc 9bis)

Démobilisation et ennuis

Avant d’être démobilisés, les survivants de la Nueve sont cantonnés à Voulx (Yonne). Elle a l’honneur de défiler au complet sur les Champs-Élysées le 18 juin 1945. « L’épopée de la Nueve prend fin en juillet 1945, à Voulx, lorsqu’elle est officiellement dissoute et que nous sommes démobilisés. C’est à ce moment là que le capitaine Dehen (qui a pris le commandement de la Nueve depuis avril 1945, date à laquelle le capitaine Raymond Dronne a été nommé commandant et appelé à d’autres fonctions) nous établit, pour Pedro et moi, des documents contresignés par le chef du corps d’armée, le lieutenant colonel Barboteu commandant le IIIe /RMT. (Doc 10 et 11) Il s’agit d’un état signalétique de nos services qui confirme notre changement de nom pour les nécessités de la guerre, nos campagnes : campagne de Tunisie, campagne de France et campagne d’Allemagne. Il y souligne aussi notre comportement courageux et irréprochable. Ce document doit nous permettre de retrouver notre véritable identité. Pour Pedro hélas, nous n’en saurons rien puisqu’il meurt tragiquement quelques mois plus tard mais moi, je devrais attendre jusqu’en 1972 pour que Solé Pladellorens soit reconnu enfin comme mon véritable nom. » (Doc 12)

Désertion et condamnation

Comble de l’absurdité de la machine aveugle, juridique et militaire: parti de la Légion étrangère, Miguel est rattrapé par les rouages d’une administration qui l’emprisonne et le mène au tribunal militaire pour « Désertion à l’intérieur en temps de guerre ». « C’est proprement incroyable mais un mandat d’arrêt contre moi court depuis le 28 février 1945. (doc 13) Il émane du tribunal militaire d’Oran. il sera exécuté en le 26 septembre 1946, date à laquelle je suis arrêté à mon domicile de Saint Denis et conduit à la prison de la Prévôté de la place de Paris.(doc 14 et 15) Il faudra l’intervention du directeur de la Maison des Anciens de la 2e DB auprès du président du tribunal, rappelant mes états de services dans l’armée Leclerc et demandant la bienveillance du tribunal envers mon inculpation pour désertion.(doc 16) pour que je sois relaxé définitivement en octobre 1946. (doc 17 doc 18), abasourdi encore de cette mésaventure qui n’aura pas touché que moi car nous étions nombreux dans ce cas, les Espagnols inculpés et décorés à la fois. »

Miguel Sole Pladellorens alias Francisco Cartells et son frère Pedro Sole Pladellorens alias Juan Cartells figurent parmi les survivants de la Nueve.

Pedro est né à Bruch (près de Terrasa province de Barcelone) le 13 mai 1911 décédé près de Rouen le 10 janvier 1946 (cimetière de Rouen Mont-Gargan, tombe 131 carré I2, bande n°5) Miguel est né à Bruch le 18 avril 1917, décédé à St-Denis le 11 mai 2000, Avant il a dû gagner sa vie et faire vivre sa famille. Il a exercé plusieurs métiers: – Du 19 novembre 1945 au 31 mars 1958, chef d’équipe puis contremaître à l’atelier de tissage chez Getting-Jonas-Titan à Epinay S/Seine. – Du 1er avril 1958 au 15 juillet 1960, Frigoriste chez « FRIGIDAIRE -Général Motors France » Sté S.O.V.E.M Paris. – De septembre 1960 à juin 1975, spécialiste de mise en service d’appareils frigorifique et gros éléctro-ménager, chez les Ets MOATTI Paris.

Sur le Front en Espagne
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Phote dédicacé par Fermin Pujol
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Couverture Life
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Le Half-Track Les Pinguoins
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Fermin Pujol sur la tombe de son Frère Constantino tué à la bataille d'Ecouché
Fermin Pujol sur la tombe de son Frère Constantino tué à la bataille d’Ecouché

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