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Colette Flandrin Dronne témoigne à propos de la Nueve

Article du | 24 aout 1944 |
Le 6 novembre 2020, il était prévu une cérémonie à Borriana, province de Valence, en l’honneur d’Amado Granell, à laquelle nous étions conviés par les organisateurs. Cette cérémonie a été annulée pour cause de mesures sanitaires. Nous avions prévu non seulement d’y prendre la parole en tant qu’association mémorielle mais également de lire un texte de Colette Flandrin Dronne à propos de Granell et des torsions de l’histoire. Comme il nous fut impossible de réaliser ce projet, nous vous offrons ce texte, intéressant qui remet les événements à leur place.

Le travail de mémoire pour sortir de l’oubli ces Espagnols antifascistes est une tâche dans laquelle nous devons être vigilants pour ne pas alimenter « la fabrique de héros».

La vérité est difficile à rétablir lorsqu’une légende s’installe, surtout si elle est répétée à l’envi dans toutes les bouches et sur tous les sites même les plus sérieux.
Elle devient Vérité irréfutable parce que tous la citent.

Il est alors difficile, voire impossible, d’inverser les récits et de faire entendre des versions plus proches de la réalité, et parfois moins « chevaleresques ».

C’est ce que nous avons pu constater dans le cas du photographe de Mauthausen, où le Héros Francisco Boix est peint comme un homme ayant agi seul, n’écoutant que son courage et sa volonté individuelle de recueillir des preuves… Sans rien ôter de son engagement, nous pouvons dire que nous sommes loin du compte !

Et c’est également et malheureusement le cas pour le rôle d’Amado Granell, au moment de la Libération de Paris. Il est dit que c’est lui, le premier officier arrivé à l’Hôtel de ville le 24 août, à avoir salué les représentants du Comité parisien de la résistance (CNR : Georges Bidault, Joseph Laniel, Georges Marrane, Daniel Meyer….). Cette version se trouve sur le site de la ville de Paris et partout dans les livres et Bandes Dessinées, films qui parlent de la présence des Espagnols à la libération de Paris.
Elle enfle également en Espagne dans la région de Valence d’où est originaire Amado Granell. Elle prend un tel ascendant que du coup le capitaine Dronne, devient un officier insignifiant, peu respecté de ses hommes et peu vaillant (de par sa faible condition physique) pour mener à bien ces opérations qu’il aurait confié à Granell.

Il est question également de 2 colonnes qui entrent dans Paris le 24 août au soir : une par la Porte d’Italie et l’autre par la Porte de Saint Cloud. Et la première à parvenir à l’Hôtel de ville serait celle dirigée par A. Granell (Pte St Cloud). C’est tout simplement impossible.

Effectivement une partie de la 2e DB entrera dans Paris par la Porte de Saint Cloud mais le 25 août. En atteste la lettre datée du 13 septembre 1944, de Lionel Levêque, adressée à ses grands-parents et dans laquelle il fait le récit de la libération dans le 16e arrondissement où il se trouvait aux premières loges, il avait 15 ans (voir en annexe).

Face à l’ampleur qui gonfle ce récit, notre association a décidé de donner la parole à Madame Colette Flandrin Dronne (fille du capitaine Dronne) qui a bien connu les hommes de la Nueve qu’elle considère « comme sa famille », pour lui permettre de faire la lumière sur cet épisode et de rétablir les faits et le rôle de son papa. Rôle qu’il explique dans ses Carnets de route, dont le récit n’a jamais été contesté par les hommes de la Nueve.

Colette Flandrin Dronne testifica sobre la Nueve

El 6 de noviembre de 2020, estaba prevista una ceremonia en Borriana, provincia de Valencia, en honor a Amado Granell, a la que fuimos invitados por los organizadores. Esta ceremonia ha sido cancelada debido a las medidas sanitarias. Habíamos planeado no sólo hablar allí como una asociación conmemorativa, sino también leer un texto de Colette Flandrin Dronne sobre Granell y la distorsión de la historia.
Como nos ha sido imposible llevar a cabo este proyecto, les ofrecemos este interesante texto que aclara los hechos.

El trabajo de memoria para sacar del olvido a estos antifascistas españoles es una tarea en la que debemos estar atentos para no alimentar la « fábrica de héroes ».

La verdad es difícil de restablecer cuando una leyenda se arraiga, especialmente si se repite una y otra vez en todas las bocas y en todos los sitios, incluso los más serios.

Se convierte en una verdad irrefutable porque todo el mundo la cita.

Es entonces difícil, si no imposible, invertir los relatos y hacer que la gente escuche versiones más cercanas a la realidad, y a veces menos « caballerosas ».

Esto es lo que hemos visto en el caso DEL fotógrafo de Mauthausen, donde el Héroe, Francisco Boix, aparece como un hombre que actuó solo, escuchando sólo su coraje y su voluntad individual de reunir pruebas… ¡Sin quitarle nada a su compromiso, podemos decir que estamos lejos de la realidad!

Y este es también y desafortunadamente el caso del papel de Amado Granell, en la Liberación de París. Se dice que fue el primer oficial que llegó al Ayuntamiento el 24 de agosto y que saludó a los representantes del Comité de Resistencia de París (CNR: Georges Bidault, Joseph Laniel, Georges Marrane, Daniel Meyer….). Esta versión se puede encontrar en la página web de la ciudad de París y en todas partes en libros y cómics que hablan de la presencia de los españoles en la liberación de París. También crece en España, en la región de Valencia, de donde es Amado Granell. Esta historia toma tal importancia, que el Capitán Dronne se convierte en un oficial insignificante, poco respetado por sus hombres y no muy valiente (debido a su pobre condición física) para llevar a cabo las operaciones que le habría confiado a Granell.

También se habla de dos columnas que entran en París en la noche del 24 de agosto: una por la Porte d’Italie y la otra por la Porte de Saint Cloud. Y el primero en llegar al ayuntamiento es el liderado por A. Granell. Lo que es simplemente imposible.

De hecho, una parte del 2º DB entrará en París a través de la Porte de Saint Cloud, pero el 25 de agosto. Lo confirma la carta Lionel Leveque dirigida a sus abuelos, fechada el 13 de septiembre de 1944, y en la que cuenta la historia de la liberación del distrito 16, donde se encontraba y fue testigo directo, tenía 15 años (ver el apéndice).

Ante la magnitud que toma esta historia, nuestra asociación decidió dar la palabra a la Sra. Colette Flandrin Dronne (hija del capitán Dronne) que conocía bien a los hombres de La Nueve y a los que considera « como su familia », para permitirle aclarar este episodio y restablecer los hechos y el papel de su padre.

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