Les films fictions de la CNT espagnole 1936 ont fait salle comble
Jeudi 29 mars, nous avons projeté au centre Paris’Anim de la Place des Fêtes (19) deux films courts métrages réalisés par le syndicat du cinéma collectivisé de la CNT espagnole en 1936 et 1937.
La salle était comble et le débat passionnant. Ntre intervenant Aimé Marcellan a expliqué avec patience et connaissance comment et pourquoi ces films avaient été réalisés, les techniques de l’époque, l’art di cinéma pour une empreinte politique et sociale forte…
Nosotros Somos Asi Un film de Valentin R. Gonzales,Durée : 30 mn, VO sous-titrée
Des enfants ont l’habitude de se réunir ensemble pour s’amuser. Survient la guerre et le père de l’un d’eux est arrêté. Les enfants se ligueront contre les
adultes pour le sauver. Un film de charme, riche en éléments musicaux. C’est un film où les problèmes politiques et l’organisation face à l’adversité sont traités à travers l’implication des enfants; Un humour décapant nous fait éclater de rire, et met en évidence les contradictions de cette petite société enfantine et mixte, mais aussi sa détermination à convaincre.
AURORA DE ESPERANZA Un film de Antonio Sau Durée : 58 mn, VO sous-titrée : Barcelone 1935, les usines ferment. Juan, ouvrier, organise une grande marche de la faim. Face aux autorités la Révolution éclate. Juan prend les armes avec ses compagnons.
Les problèmes sociaux, le chômage, la faim, l’humiliation mais aussi la revendication, la lutte pour une société meilleure et plus partageuse sont magistralement transcris dans ce film très proche, par les expressions des regards, et l’attitude théâtrale des personnages, du cinéma muet.
Rappelons que le syndicat du spectacle collectivisé de la CNT (Confédération nationale du travail) a pu produire cinq films de fiction pendant la Guerre d’Espagne entre 1936 et 1938. Ces films sont de véritables mélodrames dont le scénario, la structure n’ont pas à rougir de films produits en France à la même époque : ils font penser à Pagnol, Renoir, Carné, Clair et Prévert.
Aimé nous confirme ce rapprochement avec l’oeuvre de René Clair qui refusait le cinéma parlant, en argumentant que le cinéma muet était un art universelle, justement parce qu’il pouvait être vu de la même façon dans le monde entier.
Ces oeuvres, incontournables pour comprendre l’état d’esprit des anarchistes et de leur syndicat, demeurent les preuves de la grande créativité des collectivités et l’importance de cette expérience sociale sans précédent.