Le débarquement allié au Maroc
« […] Sous le nom de Durand-Dupont, je suis arrivé à Oran, où on est restés quelques jours, puis à Sidi Bel Abbés, où se trouvait le quartier général de la Légion… « J’étais à Fez quand on a annoncé le débarquement américain. C’était un dimanche, et l’alerte a sonné à quatre heures du matin ; mais personne ne s’est levé parce que les officiers mariés étaient chez eux et qu’il n’y avait pas de commande- ment… On s’est levés à sept heures du matin et on a bu notre café. On s’est ensuite préparés tranquillement, dans l’après-midi, à partir. Ce qu’on a fait vers les sept heures du soir…
« La nuit, on a dormi au milieu du chemin ; et puis les officiers nous ont fait marcher en plein jour, quand l’aviation pouvait bien nous voir !… On aurait dû jeter aux ordures la plupart de ces officiers ! Les Américains se sont régalés à nous mitrailler ; ils ont fait une vraie boucherie parmi notre troupe. Comme on était des combattants de la guerre civile, on savait ce que ça voulait dire quand on les voyait piquer vers nous : on a pu se sauver parce que, alors, on quittait la route…
« Beaucoup d’entre nous, surtout les Espagnols, ont déserté pour rejoindre les Américains, parce qu’on voulait continuer la guerre contre Hitler ; et c’est pour ça qu’il fallait être dans le camp des Américains et pas dans celui des Français qui étaient avec eux [les Allemands]. »