24 août 2023
« (…). La Deuxième guerre mondiale, l’Occupation, la Résistance, la guerre froide, le drame algérien et le malheur français d’aujourd’hui n’ont rien enlevé à cette sourde souffrance que traînent les hommes de ma génération, à travers leur histoire haletante et monotone, depuis le meurtre de la République espagnole. » Albert Camus (Ce que je dois à l’Espagne, 1958)
Beaucoup de nos amis sont venus, individuellement ou en délégation associative. Nous les remercions toutes et tous de leur présence, et nous ne nous aventurerons pas à les citer de peur d’en oublier tant ils étaient nombreux.
Nous avons rencontré la représentante du gouvernement catalan en France Madame Doya, avec laquelle nous avons pris langue afin de mener ensemble des projets mémoriels. Elle a eu la surprise de rencontrer, Manuel Galindo, Chargé de la mémoire historique de Terrassa, alors qu’elle est elle-même originaire de cette cité, située près de Barcelone. Et d’apprendre qu’un grand nombre de militants de cette cité industrielle se sont engagés dans la défense de la république, ont connu l’exil, la déportation, la résistance pour certains et qu’un des leurs Pedro Mauri Curto était membre de la Nueve, probablement entré dans Paris le 24 août 1944, avant de mourir au combat à Badonviller, en Alsace.
Les orateurs se sont succédés et au nom de notre association, notre secrétaire général a évoqué, en toute modestie, l’engagement tenace de cet exil, duquel nous sommes issus génétiquement et/ou idéologiquement.
Nous avons rappelé les 24 août passés depuis celui de 2004, qui a vu fleurir, sur les murs de ce Paris clandestin, les macarons marquant le passage de la Colonne Dronne.
Nous avons évoqué les actions passées pour que cette mémoire reste présente dans les esprits et nous avons annoncé nos projets futurs, avec toujours cette même ambition de faire connaitre l’histoire de ces hommes, pour que les générations de demain puissent s’appuyer sur l’expérience de notre peuple épris de liberté, pour conquérir et conserver la leur.
Une représentation du gouvernement espagnol était présente, comme chaque année depuis 2018. Et M. Felix Bolaños, Ministre de la Présidence, des Relations avec les Cortes et de la Mémoire Démocratique a pris la parole pour rappeler l’attachement de son gouvernement à la mémoire historique et à la démocratie et son empressement à rendre hommage à travers les hommes de la Nueve à tous les exilés espagnols, hommes et femmes, qui ont contribué à libérer l’Europe du fascisme.
Anne Hidalgo, maire de Paris, a clos comme toujours les interventions, en évoquant l’urgence de la solidarité entre les peuples dans ces moments difficiles où tant d’êtres humains de tous les horizons sont contraints de quitter leur terre à cause de la guerre, des dictatures et/ou des dégâts écologiques causés par les changements climatiques, générés par d’autres humains plus puissants pour leur unique profit.
Elle avait invité pour cette cérémonie le maire de la ville de Kiev, capitale de l’Ukraine (Monsieur Vitali Klitschko).
Les interventions se sont terminées sur un moment d’émotion intense durant lequel la poétesse, comédienne et écrivaine Leonor de Recondo a dit le poème de Garcia Lorca, « Alma ausente ; L’âme absente».
Puis il y eut le dépôt des gerbes devant la plaque du jardin, sur l’esplanade de la Libération. Dépôt de fleurs toujours sous la vigilance du drapeau de la République espagnole.
Nous vous offrons les impressions des médias, même si certains véhiculent toujours des invraissemblances historiques telles que « La section du lieutenant Granell (au lieu de la colonne Dronne) et qu’il serait le premier officier reçu à l’Hôtel de Ville de Paris (au lieu du Capitaine Dronne) ». D’autres sont au contraire très complets.
http://https-//impacteuropean.fr/hommage-aux-combattants-de-la-nueve/
https://todoslosnombres.org/24-de-agosto-homenaje-a-la-nueve/
À la fin de cette cérémonie, nous avons tous filés au 33 rue des Vignoles, à l’association Les Pas Sages, là où se trouve le local historique de la CNT en exil. Nous y avons partagé l’amitié, la fraternité et le pain.
Les conversations roulaient bon enfant, en échange de projets, de contacts et avec cet espoir toujours chevillé au corps de réaliser des évènements en communs pour que l’histoire des républicains espagnols et de leur engagement idéologique soit bien popularisé et connu de toutes et tous.
Nous ont rejoint dans cette atmosphère fraternelle, Fernando Martinez, le secrétaire d’État espagnol à la mémoire démocratique accompagné de Elena Marquinez, Directrice des projets et communication à la mémoire démocratique, attachée culturelle à la mémoire démocratique.