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014 LIBÉRALISATION DE L’ÉCONOMIE ESPAGNOLE MAIS RÉPRESSION TOUJOURS FÉROCE

Article du | 24 aout 1944 | ,
Au nom de tous les hommes libres et aussi de tous ceux qui n’aspirent qu’à se libérer, merci. Ne cessez pas d’espérer, nous sommes ici de pensée, de cœur avec vous. Vie et gloire à l’héroïque CNT espagnole !“ Extrait du discours d’André Breton au journal Le Libertaire, 6 mars 1952
Couverture de Charlie Hebdo de Cavanna:  Les 6 condamnés du procès de Burgos, décembre 1970

1970

27 mai 1970. Arrestation, à Boulogne-Billancourt, de Laureano Cerrada Santos, militant et activiste anarcho-syndicaliste espagnol, pour fabrication de faux papiers. Il est emprisonné jusqu’en 1974.

4 juin 1970. Au cours d’un voyage privé en Espagne, a lieu à Madrid la rencontre du général de Gaulle et du général Franco. Grâce aux confidences de l’ambassadeur Maximo Cajal — qui assura la délicate fonction d’interprète — et du colonel Emmanuel Desgrées du Loû, aide de camp du général, nous savons les petits secrets du séjour espagnol. À propos du général Franco, en 1970 de Gaulle dira : « L’homme qui assure, au plan le plus illustre, l’unité, le progrès et la grandeur de l’Espagne. » Et il a raconté à Michel Droit : « Je lui ai dit ceci : en définitive, vous avez été positif pour l’Espagne. Et c’est vrai, je le pense. Que serait devenue l’Espagne si elle avait été la proie du communisme ? »

2 septembre 1970. Divulgation de la tenue d’un procès secret, prévu en Espagne pour juger seize indépendantistes basques.

7 novembre 1970. Cédant à la pression internationale, le gouvernement espagnol annonce que le procès des militants d’ETA sera public.

Décembre 1970. Des militants du MIL (Mouvement ibérique de libération) participent à la grève de l’usine Harry-Walker, qui dure soixante-deux jours et qui est l’une des plus dures de cette époque.

3 décembre 1970. Début du procès de Burgos contre les seize militants de l’ETA. Il s’agit d’un événement historique sous le règne de Franco puisque, pour la première fois, les accusés peuvent se défendre en public en dénonçant la torture pratiquée par le régime. Un évêque est parmi les accusés.

6-7 décembre 1970. Les journalistes étrangers se font l’écho des protestations contre la torture et pour la liberté d’expression.

9 décembre 1970. Le procès se termine. Six accusés sont condamnés à la peine capitale et neuf autres doivent purger un total de 724 ans de prison. Pour sa part, la seule femme accusée est relaxée. La fin du procès ne marque toutefois pas celle des manifestations et des protestations contre le régime.

18 décembre 1970. Manifestation des ultras en faveur de Franco sur la place d’Orient, à Madrid.

30 décembre 1970. Sous la pression internationale, Franco commue les sentences de mort en peines d’emprisonnement de trente ans.

1971

Septembre 1971. L’assemblée démocratique de Catalogne se constitue, dans un local ecclésiastique.

13 septembre 1971. Grèves dans le bâtiment à Madrid.

1972

Janvier-février. Agitation estudiantine.

10 mars 1972. Violents affrontements à El Ferrol (Galice) entre 4 000 grévistes de l’entreprise Bazán et la police. Trois ouvriers sont tués, et la ville est totalement paralysée.

22 juillet 1972. Le gouvernement suspend l’autonomie des trois universités de Madrid.

15 septembre 1972. Le MIL réalise un hold-up d’un million de pesetas à la banque de Bellver de Cerdanya (province de Lérida, Catalogne) et, le 28 novembre, un autre pour un million également, au Banco Central.

15 septembre 1972. Signature d’un protocole d’accord commercial entre l’Espagne et l’URSS.

15 au 30 septembre 1972. Grève générale à Vigo (Galice).

16 décembre 1972. L’ETA séquestre l’industriel Felipe Huarte Beaumont à Pampelune (capitale de la communauté autonome de Navarre).

1973

Mars 1973. Détention de militants du PSOE en Biscaye. Grèves à Barcelone.

2 mars 1973. Le MIL « récupère » un million et demi de pesetas au Banco Hispano-Americano. Cet argent alimente les caisses de solidarité des usines en grève et aide les familles des prisonniers.

1er mai 1973. Mort d’un policier au cours d’affrontements lors de la manifestation interdite de Madrid.

11 juin 1973. Luis Carrero Blanco est nommé chef du gouvernement (c’est la première fois que le pouvoir du chef de l’État et celui du gouvernement se séparent).

21 juin 1973. Salvador Puig Antich, jeune militant appartenant au Mouvement ibérique de libération, oublie, dans un bar, une sacoche contenant des documents compromettants. La police peut alors localiser les planques du MIL. Une vague d’arrestations s’ensuit.

25 septembre 1973. Arrestation de Salvador Puig Antich, qui va rejoindre deux de ses camarades en prison, José Luis Pons Llobet et son amie Maria Mateos Fernández.

20 décembre 1973. Assassinat à la voiture piégée, à Madrid, de l’amiral Luis Carrero Blanco, revendiqué par l’ETA. Rue Claudio Coello, à Madrid, sa voiture fait un bon par-dessus le bâtiment pour aller atterrir sur le toit d’un édifice appartenant à la congrégation des jésuites.

20 décembre 1973. Ouverture du procès des dix syndicalistes de la confédération des Commissions ouvrières (1 001). Le verdict prononcé le 27 décembre est très dur, avec des condamnations allant de six à douze ans d’emprisonnement pour appartenance à un syndicat illégal. Mais les avocats de la défense vont batailler, arguant que l’association ouvrière est un droit dans les autres pays, et vont réussir à ramener (après des manifestations et un soutien international) les peines à quatre et deux ans.

1974

Léo Ferré écrit L’Espoir :

« (…)Dans le ventre des Espagnoles

Il y a des armes toutes prêtes, toutes prêtes

Et qui attendent (…) »

7 et 8 janvier 1974. Ouverture du procès du MIL.

24 février 1974. L’évêque de Bilbao, Mgr Antonio Añovero, est accusé de lancer des attaques subversives contre l’unité nationale.

2 mars 1974. Salvador Puig Antich est garrotté à la prison Modelo de Barcelone, à l’âge de 26 ans (il sera le dernier condamné à subir ce supplice).

3 mai 1974. Enlèvement de Baltasar Suárez, directeur de la succursale parisienne du Banco de Bilbao. L’action, revendiquée par les GARI (Groupes d’action révolutionnaires internationalistes), provoquera de nombreuses arrestations dans les milieux activistes libertaires en France et en Espagne.

Juin 1974. Destitution du lieutenant général Manuel Diez Alegría, chef du haut état-major de l’armée, qui s’est opposé à l’utilisation de l’armée à des fins politiques.

Juillet 1974. Formation de la Junta democrática, qui intègre le Parti communiste espagnol, le Parti socialiste populaire, le Parti du travail espagnol, l’Alliance socialiste et des personnalités individuelles.

11 au 11 octobre 1974. Au XIIIe congrès du PSOE, Felipe González est élu secrétaire général.

24 septembre 1974. Eva Forest, militante antifranquiste, est arrêtée lors d’une manifestation de soutien aux grèves des mineurs des Asturies, suite à l’attentat contre Carrero Blanco, et transférée à Madrid. Elle ne sera libérée que le 1er juin 1977, sous la pression internationale.

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