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09 LES CAMPS, LE FRONT, LA RÉSISTANCE

Article du | 24 aout 1944 | ,
La Segonde Guerre mondiale et l’engagement des républicains espagnols.
La section Ebro commandée par Miguel Vera maquis des Glières, Haute-Savoie

1941

La CNT se reconstitue organiquement à partir du chantier de construction du barrage hydraulique de l’Aigle (Corrèze), où presque tous les travailleurs espagnols, intégrés au Groupement de travailleurs étrangers (GTE), sont cénétistes.

11 février 1941. À Bordighera, en Italie, entrevue de Mussolini et de Franco, ce dernier est accompagné du ministre des Affaires     étrangères, Serrano Suñer, et du général Moscardó. Mussolini tente en vain de convaincre Franco de s’allier à l’Axe.

13 février 1941. Rencontre entre Franco et Pétain à Montpellier. Franco évite tout engagement militaire de son pays. Pétain provoque cette rencontre avec Franco afin de le convaincre de la nécessaire participation de l’Espagne au conflit. Pourtant, l’un et l’autre se méfient des visées d’Hitler sur les colonies d’Afrique et la Méditerranée. Chacun des deux protagonistes reste prudent face à l’hégémonie nazie.

Des Espagnols, arrêtés pour sabotage sur les chantiers allemands de Nantes, sont fusillés. C’est le début de la résistance espagnole en Bretagne.

28 février 1941. Mort d’Alfonso XIII en exil, à Rome.

7 juin 1941. Signature entre Franco et le Vatican d’un accord concernant la nomination des évêques, l’enseignement et le financement de l’Église.

8 juin 1941. Hitler déclenche l’opération « Barbarossa » (préparatifs de l’invasion de l’URSS).

22 juin 1941. Les troupes allemandes envahissent l’URSS.

27 juin 1941. Début du recrutement en Espagne des volontaires de la División Azul, qui va aider les armées allemandes sur le front russe (certains prisonniers républicains seront enrôlés de force).

12 août 1941. Premiers gazages de déportés du camp de Mauthausen, envoyés à la chambre à gaz du château d’Hartheim (Kommando de Mauthausen), considéré comme l’antichambre de la solution finale.

3 septembre 1941. Gazages au gaz zyklon-B, effectués sur des prisonniers de guerre soviétiques au block 11 d’Auschwitz (J.-C. Pressac indique, lui, le mois de décembre).

5 septembre 1941.  À Paris, exposition antijuive :  Le Juif et la France.

7 décembre 1941. Adoption du statut NN, Nacht und Nebel, pour les prisonniers qui doivent disparaître sans laisser de traces.

Attaque de Pearl Harbor (base américaine dans le Pacifique) par les forces aéronavales japonaises.

23 décembre 1941. Première utilisation des chambres à gaz d’Auschwitz.

 

1942

20 janvier 1942. Conférence de Wannsee, organisée par Reinhard Heydrich, sur la solution finale.

Février 1942. Début de l’extermination de masse dans les chambres à gaz d’Auschwitz. Premières expériences de la section spéciale « Héritage et ancêtres » pour l’étude du typhus exanthématique et des virus de l’institut d’hygiène de la Waffen-SS à Buchenwald.

20 février 1942. Cipriano Mera, maçon, anarchiste, commandant l’un des corps d’armée défendant Madrid pendant la guerre civile, est extradé de la France vers l’Espagne, où il est condamné à mort. Sa peine est commuée en années de prison.

22 février 1942. Premier convoi de déportés espagnols arrive au camp de concentration d’Aurigny (îles anglo-normandes).

27 mars 1942. Premier convoi de 1 112 Juifs de France pour Auschwitz.

7 mai 1942. Des résistants espagnols provoquent l’incendie des réserves de carburant de Brianne (Gironde) ; le dépôt brûle pendant trois jours.

4 juin 1942 : Mort de Reinhard Heydrich,(nazi fanatique et implacable, vice-gouverneur du Reich en Bohême-Moravie) à Prague suite à un attentat perpétré par deux résistants tchèques, venus de Londres avec cette mission (Jozef Gabčík, Slovaque, et Jan Kubiš, Tchèque)

16 juillet 1942. Rafle du « Vel’d’hiv 35 », organisée à Paris par le gouvernement de Vichy, qui envoie 9 000 policiers et gendarmes français participer à cette rafle dont le nom de code est « Vent printanier ». La police française fournit un fichier détaillé des Juifs de la capitale qu’elle avait établi en 1940. À 4 heures du matin, le 16 juillet 1942, 12 884 Juifs sont arrêtés, dont 4 051 enfants et 5 802 femmes. Cependant, certaines personnes, prévenues de la rafle, parviennent à s’enfuir.

24 juillet 1942. Juan Peiró Beltis, ancien ministre anarchiste de l’Industrie du gouvernement Largo Caballero, est arrêté en France par la Gestapo avec la complicité de la police espagnole infiltrée en France et remis à Franco, est fusillé à Valencia.

20 août 1942. Début de la bataille de Stalingrad.

25 août 1942. La 2e Brigade de guérilleros espagnols, créée en juillet 1942, entreprend son premier sabotage ferroviaire, près de Toulouse. Le trafic est arrêté pendant près de vingt-quatre heures.

4 septembre 1942. Instauration en France du STO (Service du travail obligatoire) pour les jeunes gens de 20 à 23 ans.

14 octobre 1942. Ponzán (François Vidal, militant de la CNT à la tête d’un réseau de passeurs dans la Résistance) est arrêté et interné au camp du Vernet-d’Ariège. Quelque temps après, il s’évade avec ses compagnons, grâce à l’aide du maire de Toulouse.

7 novembre 1942. Création de l’UNE (Unión Nacional Española) à Toulouse. Sous l’égide du PCE, elle regroupe des exilés espagnols de toutes tendances, animés par le désir de continuer la lutte contre le fascisme. Son programme est tourné vers sa préoccupation de restauration de la République en Espagne.

8 novembre 1942. Opération Torch : débarquement des Alliés en Afrique du Nord (Maroc et Algérie). Ce débarquement va marquer le tournant de la Seconde Guerre mondiale sur le front occidental, conjointement avec les victoires britanniques d’El Alamein et soviétique de Stalingrad.

11 novembre 1942. Invasion de la zone non-occupée, en France.

Novembre/décembre 1942. L’Angleterre et les États-Unis offrent des garanties de reconnaissance à l’Espagne de Franco, en échange de son aide.

1943

30 janvier 1943. Création de la milice française par le gouvernement de Vichy pour lutter contre le “terrorisme”. Sous la responsabilité de Pierre Laval, elle est aux ordres de son secrétaire général,Joseph Darnand.

2 février 1943. Capitulation des armées allemandes à Stalingrad.

7 mai 1943. Capitulation des armées allemandes en Afrique.

10 juillet 1943. Débarquement des Alliés en Sicile.

24 août 1943 : Création de la 2e Division Blindée commandée par le général Leclerc et création de la Nueve

23 octobre 1943. Près d’un an après le débarquement des Alliés, le décret Crémieux est rétabli, en Algérie.

Novembre 1943. La JEL (Junta Española de Liberación) est créée à Mexico par le PSOE.

3 novembre 1943. Retrait de la División Azul du front russe ; certains volontaires sont autorisés à rester dans la SS.

15 décembre 1943. Les résistants espagnols détruisent plusieurs pylônes de la ligne électrique à haute tension qui alimente Clermont-Ferrand.

Dans les maquis.

Au sein de la Résistance française, FFI, FFL, AS ou FTP, MUR et AGE, l’action des républicains espagnols est considérable pour la libération de la France. On estime à 40 000 les résistants espagnols, tous groupements confondus, sans compter le rôle important des femmes. Au fur et à mesure que les régions sont libérées, ils rejoignent les unités de l’armée pour prêter main-forte, et certains arrivent ainsi jusqu’en Allemagne

1944

1er février 1944. Sur les 90 résistants montés au plateau des Glières, en Haute-Savoie, pour réceptionner des armes parachutées par Londres, 56 sont des républicains espagnols. La plupart d’entre eux sont entrés en résistance contre l’occupant dès 1942, date où ils ont pris le maquis sous le commandement de Miguel Vera. En février 1944, ils se mettent sous les ordres de Tom Morel, lieutenant du 27e BCA (bataillon de chasseurs alpins) et chef de la Résistance sur le plateau.

19 février 1944. 1 200 internés de la centrale d’Eysses, près de Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, tentent de s’évader. Cet acte reste une des mutineries les plus importantes de la Résistance. Les Espagnols présents lors de cette insurrection vont s’illustrer par leur courage. Certains d’entre eux mourront au combat et d’autres seront fusillés pour l’exemple.

21 février 1944. Exécution des 23 résistants du groupe Manouchian (L’Affiche rouge), au mont Valérien (22 hommes sont exécutés, dont Celestino Alonso ; la seule femme, Olga Bancisc, est transférée à Stuttgart, où elle sera décapitée à la hache le 10 mai 1944).

23 février 1944. Sur ordre de Joseph Darnand, chef de la Milice, 50 otages sont choisis parmi les 1 200 résistants évadés de la centrale d’Eysses. Douze sont condamnés à mort et passés par les armes. Deux des douze fusillés étaient des républicains espagnols engagés dans la Résistance. Les noms de Serot Bernat Jaime et de Serveto Domingo Bertrand figurent sur la liste du martyrologe de la Résistance, avec la mention « Mort pour la France ». Il y eut même un troisième républicain espagnol, victime directe, lors du transfert des 1 200 résistants vers le camp de Dachau, Angel Huerga Fiero, mort le 30 mai 1944, sur la route de Penne-d’Agenais,    victime des coups violents donnés par des SS.

6 mars 1944. Offensive de l’armée soviétique en Ukraine.

10 au 11 mars 1944. Dans la nuit, dix-sept « Forteresses volantes » déversent 580 conteneurs, pendant quatre heures d’affilée, sur le plateau des Glières, soit 45 à 50 tonnes d’armes et de munitions.

12 mars 1944. Réunion clandestine de Muret (Haute-Garonne). Elle élit un comité national, dont le siège est à Toulouse. Francisco Carreño en est le secrétaire.

26 mars 1944. Après le parachutage des armes, les forces allemandes encerclent et bombardent le plateau des Glières, qui résiste (15 000 soldats allemands et miliciens français contre 465 maquisards). L’ordre de décrochage est donné ce jour.

Mai 1944. Le XIVe corps de guerilleros, formé en avril 1942 sous la bannière des FTP, se constitue en AGE (Agrupación de guerilleros españoles) sous le commandement de Luis Fernández. Il sera le bras armé de l’UNE et du PCE dans les maquis du sud de la France.

2 mai 1944. Accords économiques entre les Alliés et l’Espagne franquiste.

2 juin 1944. Le Comité français de libération nationale (CFLN) se proclame gouvernement provisoire de la République française (GPRF).

6 juin 1944. Débarquement des Alliés en Normandie.

26 juin 1944. Modesto Castellví, républicain espagnol, est fusillé avec les 28 otages de Dun-les-Places (Nièvre).

1er août 1944. Débarquement en Normandie de la 2e DB du général Leclerc.

8 août 1944. Le groupe de maquisards de Rafael Cortes et les FTP libèrent Tarbes, préfecture des Hautes-Pyrénées.

12 août 1944. Libération de la ville d’Alençon par la 2e DB.

13 août 1944. Libération de la ville d’Écouché, dans l’Orne, grâce à l’engagement en avant-garde de la Nueve.

15 août 1944. Débarquement allié en Provence.

17 août 1944. Francisco Ponzán Vidal, dit François Vidal, militant de la CNT et résistant, est exécuté à Toulouse par les Allemands, dans des conditions qui restent à éclaircir.

19 août 1944. Le commandant des forces d’occupation allemandes de la ville d’Annecy se rend sans conditions avec toute sa garnison. La Haute-Savoie est déclarée premier territoire français libéré.

Libération de la ville de Foix : Les Allemands en furent chassés par l’action conjuguée des Républicains espagnols, des Maghrébins et des maquis français

Soulèvement de la résistance intérieure à Paris.

LIBÉRATION DE PARIS

 24 août 1944, à 20 h 45, un détachement de la 2e DB du général Leclerc, fort de 150 hommes, commandé par le capitaine Raymond Dronne, pénètre dans Paris par la porte d’Italie, s’enfonce dans la capitale par le pont d’Austerlitz et les quais de la Seine et, à 21 h 20, atteint l’Hôtel de Ville, où l’accueille Le Conseil national de la Résistance en la personne de Georges Bidault puis à la Préfecture où attend le général Chaban-Delmas.

 25 août 1944, Leclerc et les alliés rentrent dans Paris par la Porte d’Orléans. Et, les combats de rues ont lieu quartier par quartier contre miliciens et Allemands. Le capitaine Dronne et sa colonne ont pour mission de prendre le Central téléphonique Archives que les Allemands menacent de détruire.Ils vont dénombrer des blessés et des morts.

26 août 1944, c’est le défilé de la Victoire de l’Arc de Triomphe à Notre-Dame. La Nueve assure la protection immédiate du général De Gaulle et du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF).

24 septembre 1944. Le numéro 19 du journal Solidaridad Obrera (hebdomadaire du mouvement libertaire espagnol en exil, publie en première page un article à l’honneur des Antifascistes espagnols de la 2e DB et notamment de ceux de la Nueve avant-garde en Paris.

Dans le même numéro, sur une pleine page un communiqué commun CNT/UGT  à tous les antifascistes espagnols.

5-13 octobre 1944. Un plénum, représentant 25 000 affiliés, se réunit dans Toulouse libéré. Juan Manuel Molina (Juanel) est élu secrétaire de la CNT (Exil).

Octobre 1944. Création, sous l’impulsion de la CNT (Intérieur), de l’Alliance nationale des forces démocratiques (ANFD).

19 Octobre 1944. Tentative d’incursion massive de guérilleros à travers le val d’Aran, organisée par l’Union nationale espagnole (UNE), sous la direction du PCE. Certains libertaires y participent. L’échec est total.

Novembre 1944 – mars 1945 : Campagne d’Alsace. Ensemble des opérations menées par la Ire armée française du général de Lattre, de novembre 1944 à mars 1945, autour de Mulhouse (libérée le 20 novembre) et de Colmar (libérée le 9 février).

23 novembre 1944. La 2e DB entre dans Strasbourg, accomplissement du serment de Koufra. Les espagnols sont présents et ont payé un lourd tribut à cette victoire.

1945

10 janvier 1945. Première réunion, à Mexico, des Cortes en exil, à l’initiative de la JEL (Junta Española de Liberación).

4-11 février 1945. Conférence de Yalta. Pendant une semaine, au bord de la mer Noire, Churchill, Staline et Roosevelt se concertent sur le sort futur de l’Allemagne et du Japon, dont la défaite ne fait plus de doute, et sur le partage de l’Europe. Une stabilité diplomatique avec le gouvernement de Franco serait appréciée.

15 mars 1945. La France, par décret, accorde aux Espagnols la qualité de réfugiés.

19 mars 1945. Manifeste aux Espagnols, de Juan de Bourbon (troisième fils d’Alfonso XIII et prétendant au trône), dans lequel il expose ses idées « libérales » et prône une « monarchie démocratique ». Franco lui préférera son fils, Juan Carlos, qu’il désignera comme successeur en 1969.

31 mars 1945. Le gouvernement provisoire de la République française prend un nouveau décret pour désarmer et démilitariser tous les résistants espagnols installés en France.

15 avril 1945. Arrestation en Espagne et condamnation à mort de José Vitini et de ses compagnons, tous anciens résistants. Ils seront exécutés en juin 1945.

29 avril 1945. Dernière utilisation des gaz pour entraîner la mort au camp de Mauthausen.

30 avril 1945. Suicide d’Hitler dans son bunker.

Printemps 1945. Les libertaires du bataillon « Libertad » se distinguent dans les combats de la Pointe de Grave (Gironde).

1er -12 mai 1945. Congrès de la CNT espagnole en exil à Paris.

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