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011 APRÈS LA LIBÉRATION, S’ORGANISER DANS L’EXIL.

Article du | 24 aout 1944 | ,
À la fin de la guerre et à la Libération, ces exilés ne peuvent toujours pas retourner dans leur Espagne et se voient contraints pour la plupart de rester en France. Les armées alliées n’iront pas déloger Franco. c’est un exil de presque 40 ans qui débute.
Années 50, meeting CNT espagnole à la Mutualité Paris

1945

Septembre 1945. Création du gouvernement de la République espagnole en exil, qui va se maintenir jusqu’en 1977, même sans aucun pouvoir. José Giral le dirige. Il y aura une succession de gouvernements, suivant le résultat des élections organisées dans l’exil.

15 septembre 1945. Georges Bidault signe un accord économique avec Madrid.

13 octobre 1945. Adoption des statuts et création de la FEDIP (Fédération espagnole des déportés et internés politiques) à Toulouse. Francisco Largo Caballero, déporté à Sachsenhausen-Orianenbourg, en sera le président d’honneur jusqu’à sa mort.

2 novembre 1945. Les exilés politiques espagnols reçoivent le statut de réfugié politique. Ils auraient dû bénéficier des mêmes pensions, décorations, ou citations que celles attribuées aux Français.

1946

La CNT en exil (« apolitique ») envoie des groupes de guérilleros en Espagne. Parmi ceux-ci, le plus actif est celui de Marcelino Massana, qui compte dans ses rangs José Luis Facerías, les frères Sabaté (Manuel et Francisco, dit « Quico ») et Ramón Vila Capdevila, dit « Caraquemada».

27 janvier 1946. Grève générale à Manresa, ville située près de Barcelone.

9 février 1946. Condamnation du régime franquiste par l’ONU.

22 février 1946. Cristino García, guérillero communiste, est fusillé à Madrid. Il avait été arrêté le 9 février 1946 et incarcéré à la prison de Carabanchel, à Madrid.

1er mars 1946. Fermeture de la frontière entre la France et l’Espagne.

23 mars 1946. Francisco Largo Caballero meurt en exil à Paris. Il est inhumé alors dans la 97e division du cimetière du Père-Lachaise. En 1978, sa dépouille est transférée à Madrid et plus de cinq cent mille personnes assistent à ses funérailles en terre espagnole.

14 avril 1946. Grand meeting à la Mutualité du Mouvement Libertaire en Exil (MLE) qui commence à neuf heures du matin et se poursuit toute la journée.

20 mai 1946.  Parution du N° 1/1ère époque du journal de la FEDIP Hispania. Il annonce le décès de Francisco Largo Caballero et publie les premières listes des déportés espagnols morts en déportation.

17 août 1946. Arrestation de Facerías, coordinateur des activités clandestines à Barcelone. Il est remplacé par Liberto Sarrau.

9 décembre 1946. À Madrid, manifestation de soutien au régime franquiste et en réaction à la décision de l’ONU.

1947

27 janvier 1947. Rodolfo Llopis Ferrándiz (socialiste du PSOE, député d’Alicante sous la Seconde République, membre du comité   exécutif de l’UGT et secrétaire de Largo Caballero, alors Premier ministre) est nommé à la présidence de la République en exil, en remplacement de José Giral. Il forme un gouvernement avec toutes les tendances de l’exil, anarchistes et autonomistes basques compris.

2 février 1947. Le Vatican reconnaît l’Opus Dei comme institution séculière.

Février 1947. José Giral est remplacé par Rodolfo Llopís à la tête du gouvernement républicain en exil. La CNT (Intérieur) y est représentée par Luis Montoliú. Démissionnaire en août de la même année, le gouvernement Llopís sera le dernier à compter dans ses rangs une représentation de la CNT.

Avril 1947. L’Espagne devient officiellement une monarchie sans roi.

1er mai 1947. Une grande grève éclate en Biscaye (Pays Basque).

5 juin 1947. Entrée en vigueur du plan de reconstruction européenne dit plan Marshall, financé par les États-Unis, proposé par le secrétaire d’État américain George Marshall.

6 juillet 1947. Promulgation en Espagne de la ley de represión de bandidaje y terrorismo. Ces textes dressent un inventaire de conduites considérées comme délictueuses et permettent à la police la plus large initiative.

Juillet-septembre 1947. Attaques multiples de la guérilla en Aragon.

Fin août 1947. Alvaro de Albornoz remplace Llopis et forme un gouvernement sans les séparatistes basques et sans les anarchistes, les communistes et les socialistes de l’UGT, espérant ainsi obtenir le soutien des puissances mondiales face à Franco. Cela s’avère inutile, la dictature de l’Espagne devient un rempart contre l’URSS.

22 au 27 septembre 1947. Formation, dans les pays de l’Europe de l’Est, du Kominform (contraction, en russe, de Bureau d’information des partis communistes), regroupement des partis communistes ouvriers, en riposte au plan Marshall et pour meilleur contrôle de Moscou.

Octobre 1947. Congrès de Toulouse de la CNT en exil (« apolitique »). Il y est décidé la création d’une Commission de défense chargée de coordonner l’activité insurrectionnelle en Espagne.

15 au 18 octobre 1947. Échec de la rencontre à Londres entre José María Gil Robles Quiñones et Indalecio Prieto Tuero patronnée par le ministre des Affaires étrangères anglais Ernest Bevin, afin de tenter de rapprocher les différentes forces politiques opposées au régime de Franco. Le gouvernement républicain en exil cesse d’avoir une représentation politique réelle, et les démocraties européennes se tournent vers Franco.

1948

10 février 1948. Réouverture de la frontière franco-espagnole.

17 mars 1948. La Grande-Bretagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas signent à Bruxelles un traité d’Union occidentale portant à la fois sur la coopération militaire, économique, sociale et culturelle.

2 avril 1948. Le président des États-Unis, Harry Truman, inclut l’Espagne dans les bénéficiaires du plan Marshall.

12 septembre 1948. Tentative d’attentat aérien contre Franco à San Sebastián, orchestrée par Primitivo Gómez, José Pérez et Antonio Ortiz. Un avion Norécrin, chargé de bombes, survole la baie de San Sebastián avec l’intention de les larguer sur la tribune du Club nautique, où Franco préside les régates. Repéré et poursuivi par quatre avions de chasse, le Norécrin rebrousse chemin.

Octobre 1948. Le PCE renonce à la lutte armée et décide de militer dans les syndicats légaux.

8 novembre 1948. Juan Carlos de Bourbon, petit-fils d’Alfonso XIII, revient à Madrid pour y commencer ses études.

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