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REITER Johann


Naissance : 4 mars 1906
Lieu : Roseinheim
Pays : Allemagne
Nationalité : Allemand
Grade atteint à la fin de la guerre : Adjudant-chef
Présent à la Nueve lors du pointage du 15 juin 1944 en Angleterre : Oui
Embarqué à Southampton le 31 juillet 1944 : Oui
Arrivé à Berchtesgaden le 5 mai 1945 : Non
Citations : Oui

Notes :

Fils de Georges, né à Roseheim, et de Anna DANUBE née à Munich

Marié le 15/01/1938 à Sarrión, province de Teruel, avec Consuelo ARNAU, née à Valencia le 15/09/1906

Une enfant, née en 1938 à Sarrión

 

Engagé volontaire pour 5 ans à la Légion Étrangère le 17/12/1926 à l’Intendance Militaire de Strasbourg

Réengagé volontaire pour 5 ans le 07/12/1931

Sert en Afrique du Nord

Libéré et rayé des contrôles le 17/10/1934

Passe en Espagne et prend part aux opérations militaires dans les rangs des Républicains pendant toute la durée de la Guerre d’Espagne

Interné d’avril à décembre 1939 au Camp Morand (Algérie)

Incorporé dans la Compagnie de Travailleurs Étrangers n° 8 (CTE 8) le 17/12/1939 à Bou Arfa (Maroc)

Libéré le 29/12/1942

 

Engagé volontaire pour la durée de la guerre au Corps Franc d’Afrique (CFA) le 29/12/1942 à Alger

Dirigé sur le 3ème Bataillon 9ème Compagnie comme 2ème classe. Profession déclarée : chauffeur mécanicien

Nommé caporal pour compter du 15/01/1943

Participe à la campagne de Tunisie

Blessé à la jambe gauche par éclatement d’une mine le 07/05/1943 à Bizerte

Évacué sur l’hôpital américain n° 26

Admis à l’hôpital Maillot (Alger) le 16/05/1943

Passe à l’hôpital d’Oran, en sort le 28/05/1943

Rejoint la compagnie le 30/06/1943

Nommé caporal-chef pour compter du 01/06/1943

Nommé sergent pour compter du 01/07/1943

Nommé sergent-chef pour compter du 26/07/1943

Passe à la Brigade de Marche du Tchad suite à option pour les Forces Françaises Combattantes, 3ème Bataillon 9ème Compagnie le 26/07/1943

La Brigade de Marche du Tchad devient le Régiment de Marche du Tchad, le 3ème Bataillon devient le III/RMT le 01/11/1943

Sort de l’hôpital, affecté au 3ème Bataillon, 9ème Compagnie le 06/09/1943

Hôpital de Constantine le 25/09/1943

Sort de l’hôpital le 05/10/1943, rejoint la 9ème Compagnie

Quitte Skrirat avec le détachement de la 2ème DB par route à destination d’Oran

Muté au CO n° 2 d’Oran le 16/04/1944 (raison « officielle » : inapte à faire la campagne)

Réaffecté à la 9ème Compagnie pour compter du 29/06/1944

Embarque à Oran le 29/05/1944 sur le paquebot anglais Fort Bel

Débarque à Middlebourg le 17/06//1944

Voyage par voie ferrée jusqu’à Pocklington et y arrive le 14/06/1944

Reçoit le matricule I 2 512

Quitte Pocklington à destination de Kingston Russel [Camp D10] le 23/07/1944 et y arrive le 28/07/1944

Arrive à Southampton le 29/07/1944

Embarque sur un LST le 30/07/1944

Débarque en France sur les côtes de Normandie le 04/08/1944

Voyage par route à destination de Vesly, y cantonne du 3 au 12/08/1944

Part pour la zone des opérations

Prend une part effective à toutes les opérations de la campagne de Normandie et de la prise de Paris

Fait partie de l’équipage du HT Brunete, 3ème section

Fait partie de la colonne Dronne le 24/08/1944

Évacué pour maladie (fortes fièvres) le 24/10/1944

Rejoint son unité le 17/01/1945

Évacué pour pieds gelés le 29/01/1945

Nommé au grade d’adjudant à titre exceptionnel pour compter du 01/02/1945

Rejoint son unité le 22/05/1945 alors en stationnement en Allemagne

Fait mouvement sur la France le 26/05/1945, passe la frontière le 28/05/1945

Stationne dans la région parisienne à Voulx (Yonne) à compter du 01/06/1945

Muté à la 12ème Compagnie le 28/08/1945

Fait mouvement par camions sur Malherbes en vue de son embarquement pour l’Extrême-Orient

Dirigé par voie ferrée sur Marseille, y arrive le 30/08/1945

Embarque à Toulon le 17/09/1945 à bord du porte-avions Béarn

Débarque à Saïgon le 25/10/1945

Promu adjudant-chef pour compter du 01/12/1945

Embarque sur le s/s « Pasteur » le 08/10/1946 à destination de la France

Retourne en France en janvier 1947

Démobilisé 24/03/1947

Citations et Médailles :

Citation à l’ordre de la Demi-Brigade, Croix de Guerre avec étoile de bronze (OG 54 du 28/05/1943) :

REITER Juan – Caporal

Pendant les combats des côtes 84 et 107 malgré un violent feu ennemi et un barrage dense de mines, a attaqué et pris d’assaut sans hésiter les positions ennemies permettant à son unité de remplir la mission qui lui avait été confiée.

Citation à l’ordre de la Division, Croix de Guerre 39-45 avec étoile d’argent (OG 66 du 01/11/1944) :

REITER Juan – Sergent-chef

Type du guerrier qui s’est distingué dans toutes les actions menées par sa section. Le 16 septembre 1944 lors de l’attaque allemande contre la tête de pont de Chatel sur Moselle a infligé de très lourdes pertes à l’ennemi. Etant aux avant-postes, a laissé l’infanterie allemande s’approcher à bonne portée et a ouvert un feu violent et précis. S’est ensuite replié sur la position centrale de résistance où il a mené le combat jusqu’au bout, ne perdant pas un pouce de terrain.

Citation à l’ordre de la Brigade, Croix de Guerre 39-45 avec étoile de bronze (OG 270 du 02/04/1945) :

REITER Juan – Adjudant

Vieux sous-officier intrépide et courageux. A pris part à toutes les opérations depuis le 25 décembre 1945. Toujours en avant et plein d’allant malgré son âge s’est rué à la poursuite de l’ennemi le 25 janvier 1946 malgré un feu nourri de l’adversaire.

Médaille Militaire, avec Croix de Guerre 39-45 avec palme (Ordre particulier 674, sans date) :

Adjudant-Chef REITER

Magnifique sous-officier, très beau combattant, type parfait entraîneur d’hommes. Engagé aux Corps Francs d’Afrique en 1943, est blessé au cours de la campagne de Tunisie et cité à l’ordre de la Brigade. Il participe avec la 2ème DB aux campagnes de France et d’Allemagne et sa brillante conduite au feu lui vaut une 2ème citation. En Indochine il se distingue dans les premiers engagements, volontaire pour toutes les missions, calme et courageux, payant sans cesse de sa personne, est un exemple pour ses hommes sur lesquels il a un ascendant marqué. Trois fois cité. Deux fois proposé pour la Médaille Militaire.

 

Le capitaine Dronne parle de lui dans ses mémoires, certains faits sont des propos rapportés :

A la troisième section, il y avait Reiter. Reiter Johann devenu Reiter Juan, puis Reiter Jean. Reiter est Allemand d’origine. Il appartient à une famille de tradition militaire. Selon ce qu’on m’a raconté, son père avait été officier de l’armée impériale. Commandant en retraite, monarchiste et antihitlérien, il fut exécuté en 1934 à Munich par les nazis. Son fils Johann était élève officier à l’école des cadets de Munich à la fin de la République de Weimar. Pris dans les bagarres qui opposaient les hitlériens et les antihitlériens à l’intérieur de l’école, il chercha refuge auprès de la commission militaire française et s’engagea à la Légion Étrangère. Après avoir fait campagne au Maroc, il fut harcelé par des sous-officiers allemands de la Légion, qui voulaient le faire travailler pour le compte de l’Allemagne. Drogué, enlevé, condamné en Allemagne, il vécut d’invraisemblables aventures. Évadé d’un pénitencier bavarois, rentré en France, démobilisé régulièrement de la Légion, il partit se fixer en Espagne en 1935. Au moment de la rébellion de 1936, il se mit à la disposition des autorités républicaines espagnoles, fut versé à la milice comme capitaine d’une compagnie de mitrailleuses, puis incorporé comme commandant l’armée régulière espagnole, où il commanda successivement un bataillon et une brigade. Réfugié à Oran en avril 1939, il fut interné au camp Moran près de Boghari. Il fut libéré comme ancien légionnaire à la déclaration de guerre en 1939 et s’engagea dans une compagnie de travailleurs, formée surtout d’Espagnols qui fut dirigée sur la frontière tunisienne. Il fut pourchassé par la commission d’armistice allemande après juin 1940. Après diverses péripéties et des internements successifs, il fut libéré par le débarquement américain et s’engagea aux Corps Francs d’Afrique. Adjoint à Campos, il fit toute la campagne de France et d’Allemagne, puis me suivit en Indochine avec le groupement de marche de la 2ème DB.

Reiter était le type de soldat-né, de l’entraîneur d’hommes. Il était un as dans la connaissance et le maniement de toutes les armes. Nul ne savait utiliser le terrain comme lui.

Pendant la guerre d’Espagne, il avait épousé une Espagnole, une jeune fille de bonne famille, institutrice de son état. Un jour, dans la région de Teruel, rentrant chez elle après la classe, elle tomba en plein drame : les hommes de Durruti étaient passés par là, avaient arrêté des gens, avaient lancé des grenades dans les maisons. Elle fut réquisitionnée avec d’autres femmes pour ramasser les tués et les blessés. Puis elle fut emmenée par Durruti comme infirmière. Infirmière à tout faire, chargée de soigner les blessés et les malades bien sûr, mais aussi obligée de lier les mains de ceux qui allaient être fusillés. La guerre civile a été horrible, les deux côtés ont fait concours d’abominations.

 

Après sa démobilisation, travaille comme gardien dans une usine de pneus à Paris

Déménage dans l’Aube, à la Motte Tilly, en octobre 1947

Employé à la râperie-sucrerie de Nogent-sur-Seine

Selon ses déclarations lors de la constitution du dossier de naturalisation, recueillies par un inspecteur de la Direction Générale de la Sûreté Nationale :

Ses deux frères Georges et Alois, et son père, militaire de carrière, auraient été fusillés tous les trois en 1934 par les nazis à la suite d’un putsch monarchiste.

A fréquenté l’école primaire en Allemagne jusqu’à l’âge de 10 ans, puis a effectué des études secondaires de 10 à 14 ans. Il est ensuite entré à l’École Militaire des Cadets d’où il est sorti aspirant à 19 ans, en 1925, date à laquelle il a été versé dans la Wehrmacht.

En 1926, fuyant l’armée allemande pour des motifs d’ordre politique, il est venu en France, à Strasbourg, s’engager à la Légion Étrangère. Il y sert en Afrique du Nord jusqu’à ce qu’il soit réformé en 1934, parce qu’atteint d’otite chronique.

Il passe alors en Espagne où il travaille comme garçon de courses jusqu’en 1936, à la mairie de Valence. Il laisse son emploi pour s’engager dans l’armée républicaine.

Fin mars 1939, l’armée républicaine espagnole ayant été battue par les troupes du général Franco, Reiter affirme avoir quitté la péninsule ibérique pour se rendre à Oran (Algérie).

En représailles, son épouse restée en Espagne avec sa fille, aurait été emprisonnée pendant trois ans par les autorités franquistes (de 1939 à 1941).

A son arrivée en Afrique du Nord le 01/04/1939, Reiter a été mis dans un camp de concentration (Camp Morand) d’où il est sorti le 17/12/1939, pour s’engager au 8ème Régiment de Travailleurs Étrangers (2ème Compagnie) auquel il a appartenu jusqu’au 29/12/1942, date à laquelle il a contracté un engagement volontaire au Corps Franc d’Afrique.

Épouse et enfant arrivent en France le 22/03/1949

1ère demande de naturalisation formulée en 1946 par le commandant de son unité à Hanoï le 12/09/1946

2ème demande en 1948

Décret de naturalisation du 19/10/1951

Mis à jour le 8 septembre 2025 – © Carmen Góngora

Source(s) :

SHD Vincennes
GR 16P 504 096
Archives Nationales
dossier de naturalisation
Français Libres & Républicains espagnols contre le nazisme, les carnets du capitaine Dronne
pages 263-264

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