PEREZ Michel
Alias Carapalo
Notes :
Fils de Francisco PEREZ, né le 21 avril 1893 à La Unión, province de Cartagena, et de Maria LOPEZ, né en 1895 à Malaga
Engagé volontaire pour la durée de la guerre au Corps Franc d’Afrique (CFA) le 03/05/1943 à Oran. Profession déclarée : garçon de café. Célibataire
Affecté le même jour comme soldat de 2ème classe au 3ème Bataillon
Passe à la Brigade de Marche du Tchad suite à option pour les Forces Françaises Combattantes, 3ème Bataillon 9ème Compagnie le 26/07/1943
Passe à la Compagnie Hors Rang (CHR) de la Brigade de Marche du Tchad le 16/09/1943
La Brigade de Marche du Tchad devient le Régiment de Marche du Tchad, le 3ème Bataillon devient le III/RMT le 01/11/1943
Réaffecté à la 9ème Compagnie du III RMT le 03/12/1943
Quitte le bivouac de Skrirat le 12/04/1944 avec le Détachement B de la 2ème DB à destination d’Oran par la route
Embarque à Oran sur le transporteur LST 19 (ship 379) le 29/04/1944
Débarque à Swansea (Grande-Bretagne) le 12/05/1944, voyage par route, arrive au cantonnement de Pocklington
Reçoit le matricule I 2 582
Quitte le cantonnement de Pocklington le 23/07/1944 par voie de terre
Arrive au camp D10 le 24/07/1944
Arrive au camp C21 le 29/07/1944
Embarque à Southampton le 31/07/1944 sur Liberty Ship Edward S. Sill
Débarque sur la côte normande (environs de la Madeleine) le 04/08/1944
Présent à la Nueve le 15/06/1944 en Grande-Bretagne
Fait partie de l’équipage du HT Libération, 2ème section
Spécialité militaire : chauffeur
Blessé à l’index gauche par éclat d’obus le 08/08/1944 à Ecouché, non évacué
Fait partie de la colonne Dronne le 24/08/1944
Évacué sur l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris car blessure à l’index gauche infectée le 02/11/1944
Sort de l’hôpital le 02/12/1944, muté au Bataillon de Renfort (BR) ledit jour
Rejoint la 9ème Compagnie le 19/12/1944
Nommé soldat de 1ère classe à titre exceptionnel pour compter du 01/02/1945
Quitte la zone des armées le 01/03/1945
Rentre dans la zone de l’intérieur ledit jour
La 2ème DB fait mouvement par voie ferrée à destination de Valençay (Indre) le 01/03/1945
Arrive à Valençay le 03/03/1945, cantonne à Vic-sur-Nahon
Part en permission de détente de 8 jours le 16/03/1945
Rentre de permission le 25/03/1945
Fait mouvement avec son unité par voie ferrée à destination du front de l’Est
Quitte la zone de l’intérieur le 23/04/1945 et entre dans la zone des armées ledit jour
Franchit la frontière allemande à Benheim
Arrive à Berchtesgaden le 05/05/1945
Fait mouvement avec la 2ème DB vers la France le 26/05/1945
Franchit la frontière allemande le 28/05/1945 et passe dans la zone de l’intérieur ledit jour
La 2ème DB stationne dans la région parisienne à compter du 31/05/1945
Cantonne avec son unité à Voulx ledit jour
Démobilisé le 10/09/1945, se retire à Paris
Citation à l’ordre du Régiment, Croix de Guerre 39-45 avec étoile de bronze (OG 60 du 15/04/1945) :
PEREZ Michel – 2ème classe
Chauffeur d’un esprit combatif particulièrement ardent. Volontaire pour toutes les missions et pour toutes les patrouilles. Légèrement blessé à Ecouché ne s’est pas fait soigner pour rester au combat. A dû être évacué par la suite, sa plaie étant infectée. A rejoint la compagnie en Alsace avant d’être complètement guéri.
Presidential Unit Citation
Appréciations du capitaine Dronne :
Instruction militaire bonne. Bon tireur aux armes individuelles et à la mitrailleuse. Très bon chauffeur : excellent conducteur, entretient très bien son véhicule. Aptitude physique moins bonne.
N’est pas normal. Caractère singulier et esprit manifestement déséquilibré. Mais brave garçon. Conduite, tenue et moralité bonnes. Très bon esprit.
Laborieux, engendre la gaîté. Brillant au feu.
Puis du capitaine Dehen, qui remplace le capitaine Dronne à la tête de la Compagnie :
Élément singulier, mais sympathique. Mêmes appréciations que précédemment. Employé comme fonctionnaire caporal, a donné toute satisfaction : sérieux, consciencieux, ayant du commandement et sachant se faire obéir. Devrait faire un bon gradé (à proposer au prochain travail).
Dans ses mémoires, le capitaine Dronne donne la suite de la vie de Michel PEREZ :
Parmi les destins curieux, citons encore « Carapalo », surnom cocasse qu’on peut approximativement traduire par « tête de bois » (exactement figure de bois), et Enguidanos.
Carapalo était un Pied-Noir d’Oran d’origine espagnole. Il était plus qu’un original, non sans affectation, car il soignait son personnage. Après la guerre, il fut engagé comme conducteur au métro de Paris ; il fut rapidement remercié car il brûlait les stations quand la tête du chef de station ne lui revenait pas. Avec son épouse, « Nénette », une Parisienne, une femme de tête, il prit la gérance d’une charcuterie à Oran, à la limite du quartier arabe ; las d’attendre les clients et excédés de voir les Arabes cracher devant la vitrine où était exposé le cochon impur, ils partirent un beau jour en emportant comme garantie la caisse enregistreuse, ce qui leur attira des ennuis. Sa femme lui dit : « Retournons à Paris, il y a des vitres et des parquets à nettoyer, nous gagnerons notre vie. » Ils y allèrent et montèrent une entreprise artisanale de nettoyage ; ils réussirent fort bien. Derrière sa fantaisie et ses yeux toujours étonnés se cachait un solide bon sens.
Il relate également quelques anecdotes :
[Trêve de Noël, 24 décembre 1944] Dans la cave où se sont installés les hommes de la 3ème section qui ne sont pas de veille, quelques loustics mettent à l’épreuve les nerfs de leur nouveau chef de section [l’aspirant d’Aboville] qui leur semble si jeune et si timide. L’un d’eux, je crois me souvenir qu’il s’agit du fameux Carapalo, dégoupille une grenade et s’installe en faisant semblant de dormir dessus. Il a pris soin de garder la goupille et de ne pas faire sauter la cuillère, qu’il maintient en place en y appuyant sa tête. Après, il remettra la goupille. Cette opération fo-folle comporte quand même un risque ; les grenades sont des engins susceptibles.
[16 janvier 1945] Avant la nuit, le half-track de Carapalo, qui a été réparé, nous rejoint. Il est le bienvenu. Carapalo reçoit une ovation. Ce diable d’olibrius est très populaire parmi ses camarades.
Décédé à l’hôpital Saint-Louis à Paris le 09/10/1977, à l’âge de 54 ans. Était domicilié 168 rue du Faubourg Saint Martin, Paris X. Marié avec Antoinette Jeanne Marie GRIMAUD.
Source(s) :
SHD Vincennes | GR 16P 466 529 |
CAPM Pau | E 248 646 |
Français Libres & Républicains espagnols contre le nazisme, les carnets du capitaine Dronne | pages 267-268, 526 et 550 |
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