MORENO-BUENAVENTURA Frédérico
Notes :
Fils de Francisco MORENO, né le 13/12/1865 à Castelló de Rugat (Valencia), et de Julia BUENAVENTURA, née le 28/01/1874 à Navadijos (Avila)
Domicilié en Espagne Calle Lavapiés à Madrid. Employé à Imprenta de los Caminos de Hierro del Norte de España à Madrid du 01/10/1936 au 28/03/1939
Marié le 08/10/1936 à Madrid avec Maria de la Paz ZARAGOZA RUIZ, née le 25/06/1911 à Torremolinos, Malaga
Un enfant, né à Madrid le 15/09/1938
Fait son service militaire de 1930 à 1931
Son nom apparaît dans deux journaux officiels espagnols :
– le Diario Oficial del Ministerio de la Defensa Nacional du 28/10/1937, page 169 : confirmation de son emploi de capitaine d’Infanterie des Milices dans l’Armée républicaine
– le Diario Oficial del Ministerio de la Defensa Nacional du 18/09/1938, page 1092 : récompensé avec la Médaille du Devoir pour son action distinguée durant la campagne
Part d’Alicante à bord du Stanbrook le 28/03/1939
Arrive à Oran le 29/03/1939
Interné au Camp Morand, près de Boghari (Algérie) du 29/03/139 au 21/01/1940
Affecté au 1er Régiment de Travailleurs Étrangers à Bou Arfa (Maroc) du 21/01/1940 au 16/06/1940
Engagé volontaire pour la durée de la guerre à la Légion Étrangère le 16/06/1940 à l’intendance de Bou Arfa, matricule 96 743
Incorporé le 24/06/1940 au Dépôt Commun des Régiments Étrangers (DCRE) à Sidi Bel Abbes (Algérie)
Affecté le 10/07/1940 au Bataillon à la Légion Étrangère à Saïda (compagnie 10/7)
Libéré et rayé des contrôles le 01/11/1940
Démobilisé, dirigé sur la Compagnie de Travailleurs Étrangers 5 (CTE 5) à Colomb Béchar puis Kenadza (Sud Oranais) du 02/11/1940 au 15/06/1943
Libéré du Groupement de Travailleurs Étrangers (GTE) du Sud-Oranais le 15/06/1943. Déclare se rendre à Oran
Engagé volontaire pour la durée de la guerre au Corps Franc d’Afrique (CFA) le 30/06/1943 à Alger. Profession déclarée : militaire de carrière
Affecté à la 11ème compagnie, 3ème Bataillon comme 2ème classe le 30/06/1943
Nommé sergent pour compter du 01/07/1943
Nommé sergent-chef par ordre n° 32 du même jour du Général Magnan, chargé de la dissolution du CFA
Passe à la Brigade de Marche du Tchad suite à option pour les Forces Françaises Combattantes le 26/07/1943
La Brigade de Marche du Tchad devient le Régiment de Marche du Tchad, le 3ème Bataillon devient le III/RMT le 01/11/1943
Affecté à la 9ème Compagnie le 25/08/1943
Présent le 15/06/1944 en Grande-Bretagne
Reçoit le matricule I 2 507
Fait partie de l’équipage HT Cap Serrat puis Don Quichotte, 1ère section
Spécialité militaire : adjoint au chef de section, puis chef de section
Nommé adjudant pour compter du 01/10/1944
Nommé adjudant-chef (sans date)
Évacué pour pieds gelés le 29/01/1945 à Elsenheim (Haut-Rhin)
Rejoint son unité le 07/02/1945, imparfaitement guéri, ses pieds le font encore souffrir
Quitte la zone des armées le 01/03/1945
Rentre dans la zone de l’intérieur ledit jour
La 2ème DB fait mouvement par voie ferrée à destination de Valençay (Indre) le 01/03/1945
Arrive à Valençay le 03/03/1945, cantonne à Vic-sur-Nahon
Nommé sous-lieutenant pour compter du 25/03/1945
Quitte la zone de l’intérieur le 23/04/1945 et rentre dans la zone des armées ledit jour
Fait mouvement avec son unité par voie ferrée à destination du front de l’Est
Franchit la frontière allemande à Benheim
Arrive à Berchtesgaden le 05/05/1945
Fait mouvement avec la 2ème DB vers la France le 26/05/1945
Franchit la frontière allemande le 28/05/1945 et passe dans la zone de l’intérieur ledit jour
La 2ème DB stationne dans la région parisienne à compter du 31/05/1945
Cantonne avec son unité à Voulx ledit jour
Démobilisé le 02/08/1945, se retire à Paris 18ème, 30 rue des Poissonniers
Certificat de bonne conduite :
Chef de section prestigieux, d’un courage et d’un allant au-dessus de toute éloge, d’une très grande valeur professionnelle et d’une haute moralité : sérieux, consciencieux, honnête ; officier en qui on peut avoir une entière confiance. Très capable et très intelligent, Moreno est un précieux auxiliaire.
Citations et Médailles :
Citation à l’ordre du Régiment, Croix de Guerre 39-45 avec étoile de bronze (OG 48 du 20/08/1944) :
MORENO Frederico – Sergent-chef
Gradé d’une haute valeur militaire et morale. Volontaire pour toutes les missions dangereuses. Dans la nuit du 17 au 18 août, entendant des bruits de marche d’un véhicule ennemi, s’est porté en avant pour le reconnaître, ramenant tous les éléments pour le tirer à coup sûr et le détruire.
Citation à l’ordre de la Brigade, Croix de Guerre 39-45 avec étoile de bronze (OG 57 du 11/09/1944) :
MORENO Frederico – Sergent-chef
Sous-officier adjoint à un chef de Section. Le 25 Août à Antony, son chef de Section ayant été blessé et évacué, a pris de main de maître le Commandement de la Section et l’a conduite au nettoyage de la Croix de Berny.
Citation à l’ordre de la Division, Croix de Guerre 39-45 avec étoile d’argent (OG 66 du 01/11/1944) :
MORENO Frederico – Sergent-chef
Sous-officier adjoint qui a pris avec beaucoup de maîtrise le commandement d’une Section dont le chef venait d’être gravement blessé (combat de la tête de pont de Châtel, attaque allemande du 16 Septembre 1944). S’est imposé à ses hommes en pleine bataille et a infligé des pertes très sévères à l’ennemi et n’a pas cédé un pouce de terrain.
Citation à l’ordre du Corps d’Armée, Croix de Guerre 39-45 avec étoile vermeil (OG 2 du 03/01/1945) :
MORENO Frederico – Adjudant
Chef de Section particulièrement courageux et compétent. A commandé magistralement sa Section pendant les opérations du 31 Octobre et 1er Novembre 1944.
Lors de l’attaque de Vacqueville, a bousculé l’ennemi dans la partie nord du village, tuant et capturant les défenseurs et détruisant un char Marck IV.
Citation à l’ordre de l’Armée, Croix de Guerre 39-45 avec palme (OG 374 du 08/02/1945) :
MORENO Frederico – Adjudant du Régiment de Marche du Tchad
Chef de section remarquable de sang-froid et de courage. Le 17 novembre 1944 a entraîné sa section à l’attaque de Badonviller dans des conditions extrêmement difficiles contre un ennemi tenace supérieur en nombre et fortement retranché. A pris ensuite en plein combat les fonctions d’officier adjoint au commandement de la compagnie. Lors de la marche sur Strasbourg, s’est distingué par son allant et son sens du combat réussissant à passer à travers de fortes résistances ennemies.
Citation annulée et remplacée par :
Médaille Militaire, Croix de Guerre 39-45 avec palme (décret du 29/10/1945) :
MORENO Frederico – Adjudant-chef, de la N° Division Blindée
Sous-officier prestigieux, d’une haute valeur professionnelle, intellectuelle et morale. A participé à toute la campagne de France et d’Allemagne. A constamment commandé sa section, en faisant une unité d’élite, a réussi à lui maintenir un rare degré de combativité, en dépit des pertes. S’est distingué à Badonviller, le 17 décembre 1944, participant d’une manière étincelante à la prise de la ville qui a ouvert le chemin de Strasbourg. A pris part à tous les engagements de la campagne d’Alsace dans des conditions extrêmement dures ; a été évacué pour pieds gelés et a rejoint son unité imparfaitement guéri. A terminé la guerre à Berchtesgaden après s’être une dernière fois brillamment comporté lors des durs combats dans les gorges d’Inzell.
Le présent texte annule et remplace la citation à l’ordre de l’Armée, parue au Journal Officiel du 11 mars 1945, décision 374.
Médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre
Presidential Unit Citation
Le capitaine Dronne parle de lui dans ses mémoires :
Son adjoint, le sergent-chef Moreno Federico, représentait à la compagnie l’homme calme, au jugement mesurés ; lucide et courageux sans ostentation, il était considéré, aimé et respecté. Il n’aurait pas été espagnol s’il n’avait pas eu de sang ; mais ses emportements étaient rares et toujours modérés.
Madrilène, travaillant dans l’imprimerie, embarqué dans la milice dès le début de la guerre civile, il comprit tout de suite que les républicains devaient instaurer une discipline et interdire les exactions s’ils voulaient gagner la guerre. Il suivit un cours de formation rapide à l’école supérieure de guerre. Il fut ensuite chef d’état-major de la 67ème Brigade à Madrid.
Il quitta Madrid et l’Espagne parmi les tout derniers. A Alicante, fin mars 1939, il embarqua in extremis sur un petit vapeur anglais, le Stanbrook. Le capitaine encaissait le prix du passage à l’échelle de coupée. A la fin, rendu généreux par force whiskies, il laissa monter tout le monde sans payer. Il y avait plus de 3500 personnes sur ce modeste rafiot, dont les cales étaient vides de marchandises et de lest. Quand les gens montaient en trop grand nombre sur pont, le pont penchait dangereusement et risquait de chavirer. De temps en temps, le capitaine criait : « Un navire de guerre franquiste en vue » ; tout le monde se précipitait dare-dare dans les cales et le Stanbrook reprenait l’équilibre. Il parvint à Oran, où il fut mis en quarantaine pendant un mois. Il y avait des queues de 100 à 150 personnes pour aller aux WC ! Moreno et ses compagnons furent dirigés sur le camp Moran, près de Boghari. C’est là qu’il fit la connaissance de Reiter, curieusement vêtu d’un costume de velours à grosses côtes. (pp. 257-258)
[Lors du nettoyage d’Antony le 24 août 1944], Soudain, un obus éclate et blesse le sous-lieutenant Montoya. … Moreno prend le commandement de la section.
[Moreno à la Croix-de-Berny] Moreno commande la 1ère section avec autorité. Il est en tête, sur l’axe principal, face au carrefour de la Croix-de-Berny, d’où un canon de 88 allemand arrête la colonne. … Moreno rouspète. Il tempête contre les équipages de la C.A. (la compagnie d’accompagnement) qui s’attardent dans des fraternisations à mon sens excessives.
Domiciles successifs en France :
– du 03/08/1945 au 03/09/1945 : 30, rue des Poissonniers, Paris 18ème
– du 03/09/1945 au 01/04/1949 : 19, rue Cujas, Paris 5ème (il s’agit d’un hôtel)
– Depuis 01/04/1949 : 8, rue Parvery, Villennes-sur-Seine
Employeurs successifs (source : Demande de renseignements adressée aux RG afin de vérifier l’observation des dispositions de la circulaire ministérielle n° 161 du 19 juillet 1948 sur la stricte neutralité politique) :
– Gouvernement républicain espagnol en France, 10, rue des Pyramides Paris 1er du 08/04/1946 au 15/10/1947 en qualité de secrétaire
– Maison SIBERG 82, rue Drago à Saint Ouen du 15/10/1947 au ??? Employé de bureau
– Brochures Levin à Paris du 11/05/1950 au 28/08/1954
– Manufacture d’enveloppes JEAN à la Garenne Colombes du 06/09/1954 au 04/10/1963
– Imprimerie ROTAPHOT à Paris depuis le 15/11/1963 en qualité de rogneur d’imprimerie
Son épouse et son fils arrivent en France le 19/04/1949
Première demande de naturalisation le 13 septembre 1948
Un extrait de son dossier administratif d’étranger est envoyé le 16 septembre 1949 par la Préfecture de Police de Paris à la Préfecture de Seine-et-Oise
Moreno est connu aux Archives Centrales par le dossier 339.648 où figure un rapport en date du 09/11/1945 établi par la 3ème section à la demande du 5ème bureau de la Direction de la Police Générale. Ce rapport ne relève rien de spécial
Le 19 août 1950, son épouse demande à s’associer à la demande de naturalisation formulée par Moreno
Décision d’ajournement le 18 octobre 1950 en raison de l’assimilation imparfaite de l’épouse
Naissance d’une autre enfant en 1950
Naturalisé par décret du 04/03/1966
Décédé à l’hôpital de Poissy (78 – Yvelines) le 31/08/1976, à l’âge de 68 ans. Était domicilié à Villennes-sur-Seine (Yvelines)
Source(s) :
SHD Vincennes | GR 16P 430 708 |
JMO (Journal de Marche et des Opérations) du III RMT, Paris |
Archives Nationales | dossier de naturalisation |
Français Libres & Républicains espagnols contre le nazisme, les carnets du capitaine Dronne | pages 264-265, 338 et 341 |
Autres | Espagne : https://buscar.combatientes.es/resultados/federico/moreno/buenaventura https://losdelanueve.es/combatientes/federico-moreno-buenaventura/ |
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