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GRANELL MESADO Amado


Naissance : 11 mai 1898
Lieu : Burriana
Province / Département : Castellón, Comunidad Valenciana
Pays : Espagne
Nationalité : Espagnol
Décès le : 12 mai 1972
à Sueca (Valencia – Espagne)
Grade atteint à la fin de la guerre : Lieutenant
Présent à la Nueve lors du pointage du 15 juin 1944 en Angleterre : Oui
Embarqué à Southampton le 31 juillet 1944 : Oui
Arrivé à Berchtesgaden le 5 mai 1945 : Non
Citations : Oui

Notes :

Fils de Juan Bautista GRANELL SABATER, commerçant, et de Maria Francisca MESADO MONZONIS

Marié à Valencia en 1925 avec Aurora MONZO, père de trois enfants nés en 1926, 1930 et 1936

Affilié au parti Izquierda Republicana (IR) et à l’Unión General de Trabajadores (UGT), tendance socialiste

Fait partie des Milices Populaires

Caporal dans le Batallón de Hierro (Bataillon de Fer), unité de motards

Commandant en chef du Regimiento Motorizado de ametralladoras (Régiment motorisé de mitrailleuses) en 1937

Commandant de la 49 Brigada Mixta (49ème Brigade Mixte) de l’armée républicaine

En réponse à la demande de renseignements du Juge militaire du Tribunal militaire permanent n° 1 de Orihuela, le maire de cette ville lui adresse son rapport le 29/07/1941 : Personnage à la conduite politique et sociale très répréhensible, gauchiste notoire, militant du parti socialiste, organisateur de milices et plus tard commandant de celles-ci. Il a participé à la destruction des images patronales de cette ville. Il a été l’instigateur du meurtre du phalangiste Domingo Serna Pamies. Conseiller municipal rouge, il est finalement devenu lieutenant-colonel d’une section motorisée, puis chef d’une brigade. Il est actuellement en fuite.

Quitte l’Espagne par Alicante sur le bateau à vapeur de la marine marchande britannique Stanbrook le 29/03/1939. Sur ce même bateau se trouve son frère Vicente, né à Orihuela le 06/02/1905, milicien affilié aux Jeunesses Socialistes Unifiées (JSU), agent de la Direction Générale de Sécurité de Madrid

Arrive à Oran le 30/03/1939

Interné au centre d’hébergement n° 2 avenue de Tunis à Oran

 

Engagé volontaire pour la durée de la guerre au Corps Franc d’Afrique (CFA) le 14/12/1942 à Oran. Profession déclarée : militaire, technicien-électricien. Marié, 3 enfants

Nommé sous-lieutenant le 27/12/1942

Participe à la campagne de Tunisie du 16/01/1943 au 13/05/1943

Blessé à la tête par canonnade et évacué sur un hôpital tunisien (ou américain) le 04/03/1943 à Temara. Pas de traces de cette blessure ni de cette évacuation dans les archives militaires

Nommé lieutenant le 01/07/1943

Quitte le bivouac de Skrirat (Maroc) le 29/04/1944

Arrive au camp d’Assi ben Okba (près d’Oran) le 01/05/1944

Embarque avec le Détachement C à Mers el Kebir (Algérie) sur le paquebot anglais Franconia le 20/05/1944

Débarque à Gourock (Grande-Bretagne) le 29/05/1944

Voyage par voie ferrée, arrive et bivouaque à Kildwick-Percy (Yorkshire) le 01/06/1944

Reçoit le matricule 255

Affecté à la 9ème Compagnie le 03/06/1944

Quitte le cantonnement le 23/07/1944 par voie ferrée

Arrive au camp D10 le 24/07/1944

Arrive au camp C21 le 29/07/1944

Embarque à Southampton le 31/07/1944

Débarque sur les dunes de Varreville le 01/08/1944

Fait mouvement par camions et stationne à Ducey jusqu’au 08/08/1944

Quitte Ducey pour la zone des opérations ledit jour

Participe aux campagnes de Normandie, Paris, Vosges, Alsace

Muté au Bataillon de Renfort 2 (BR2) le 23/11/1944

Entre à l’hôpital Val-de-Grâce le 09/12/1944

Sort de l’hôpital le 19/12/1944

Muté au CATC n° 5 à Versailles le 30/06/1945, affecté au III/RMT

Muté au CATC à Bordeaux le 02/11/1945

Démobilisé par le CATC de Bordeaux le 19/01/1946 avec le grade de lieutenant, se retire à Paris

Décédé à Sueca (province de Valencia) le 12/05/1972

Citations et Médailles :

Citation à l’ordre de la Division, Croix de Guerre 39-45 avec étoile d’argent (OG 48 du 20/08/1944) :

GRANELL Amado – Lieutenant – 3/Régiment de Marche du Tchad – 2ème Division Blindée

Officier ayant l’expérience de la Guerre. Du 13 au 18 août a dirigé d’une manière brillante le sous-secteur ouest de la défense d’Ecouché. Le 14 août à 20h30, alors que les avions américains bombardaient et mitraillaient nos positions, a pris un panneau d’identification et l’a placé sur la route avec l’aide du soldat Botella sous une pluie de balles et d’éclats. A dirigé une patrouille dangereuse le 16 août.

Citation à l’ordre du Corps d’Armée, Croix de Guerre 39-45 avec étoile vermeil (OG 75 du 06/12/1944) :

GRANELL Amado – Lieutenant – 3/Régiment de Marche du Tchad – 2ème Division Blindée

Officier d’élite d’un courage remarquable, possédant une très grande expérience de la guerre. A participé à toutes les opérations de la compagnie. A toujours été à la tête de ses hommes. S’est particulièrement distingué à Ecouché, où il a commandé avec succès un point d’appui difficile, en face de troupes allemandes d’élites supérieures en nombre.

A toujours été sur la brèche lors des affaires entre la Marne et la Moselle et lors des combats de la tête de point de Châtel-sur-Moselle. A commandé avec maîtrise un détachement mixte d’infanterie et de chars qui a pris de vive lutte le village de Vaxoncourt, le 19 septembre 1944. Dans la nuit du 19 au 20 septembre, a repoussé plusieurs attaques de troupes de choc allemandes appuyées d’artillerie.

Citation à l’ordre de l’Armée, Croix de Guerre 39-45 avec étoile palme (décision 363 du 08/02/1944) :

GRANELL Amado – Lieutenant – 3/Régiment de Marche du Tchad – 2ème Division Blindée

Officier remarquable de courage et de sang-froid.

A lancé en tête de son détachement pendant toutes opérations du 31 octobre et du 1er novembre 1944.

Bien que malade, a entraîné ses hommes à l’attaque de Vacqueville, le 1er novembre 1944, a aperçu un char allemand Marck IV, l’a signalé à nos chars, leur permettant ainsi de le détruire. A conquis la partie sud du village, tuant et capturant plus d’allemands qu’il n’avait d’hommes sous ses ordres et prenant une voiture blindée en état de marche.

Nomination dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur au grade de Chevalier, Croix de Guerre 39-45 avec palme (décret du 30/06/1947) :

GRANELL Amado – Lieutenant – 3/Régiment de Marche du Tchad – 2ème Division Blindée

Officier possédant un sens inné et l’expérience du combat. D’une bravoure allant jusqu’à la témérité, toujours à la tête de ses hommes, ayant un mépris total du danger. S’est constamment distingué au cours de la campagne, depuis le débarquement jusqu’à Strasbourg, à Ecouché, à Paris, à Andelot, à Remoncourt, à Châtel sur Moselle, à Vaxoncourt, à Vacqueville, a pris l’ascendant sur l’ennemi, allant de succès en succès. A entraîné son unité à l’assaut de Badonviller le 17 novembre 1944 ; malgré des pertes très sévères a bousculé un ennemi tenace et supérieur en ombre et a emporté brillamment la position.

Cette nomination annule la citation à l’ordre de l’Armée n° 1210.

Le capitaine Dronne parle de lui dans ses mémoires :

Deux lieutenants espagnols se sont succédés à la compagnie dans les fonctions d’officier adjoint : Antonio Van Baumberghen et Amado Granell. …

En attendant, pour préparer la succession, le commandant Putz affecta en surnombre à la Nueve un officier espagnol qui se trouvait sans emploi : le lieutenant Amado Granell. Son arrivée à la compagnie indisposa Bamba. Les deux officiers étaient loin d’être des amis. Granell n’avait pas la confiance de tout le monde. Mais avec son caractère plus souple, plus conciliant, il s’était attiré beaucoup moins d’inimitiés que Bamba.

Granell fit presque toute la campagne de France avec la compagnie. Il avait du panache. En Alsace, il fut vaincu par le froid et dut  être évacué.

Granell était un modéré. Il rêvait déjà de réconcilier les adversaires du temps de la guerre civile à l’ombre d’une restauration de la monarchie. Il est toujours d’être un précurseur et d’avoir raison trop tôt. La guerre finie, il resta quelques années en France, puis rentra en Espagne et se rallia au régime franquiste. Il travailla un temps à la radio officielle à Madrid. Il y était encore en mai 1958, quand il m’envoya un message à Alger. Puis il fut écarté et s’installa commerçant. Il a été tué dans des circonstances étranges, inexpliquées : on l’a retrouvé mort dans sa voiture qui était allée au fossé. On a parlé de traces de balles. Accident ou attentat ? La question reste posée.

[13 novembre, le capitaine Dronne part en permission] Je passe le commandement au lieutenant Granell. Je dis au revoir aux gars. J’en suis certain, la compagnie sera dans de bonnes mains. Granell est capable, il a la confiance de la plupart des hommes. Mais tiendra-t-il le coup ? Il supporte très mal le froid. Cela se voit, il est patraque, souffrant, il fait un effort pour le surmonter et pour le dissimuler.

[20 novembre] Le lieutenant-colonel Putz est venu voir Granell et la Nueve. Il félicite la compagnie et son chef pour les résultats obtenus à Badonviller, pour leur courage et leur allant. Il annoncé qu’il va proposer la compagnie pour une citation collective.

Il annonce aussi à Granell qu’il va être remplacé par le capitaine de Castellane, qui va prendre le commandement de la compagnie jusqu’au retour du capitaine Dronne, soit pendant quelques jours. La raison : l’état d’extrême fatigue de Granell. Il était déjà en mauvaise forme après Vacqueville. Il l’est bien davantage depuis Badonviller. Il ne tient qu’à force de volonté et d’énergie. Il demande et obtient l’autorisation de rester quelques jours avec son successeur.

A mon humble avis, pour des raisons morales, il aurait mieux valu laisser Granell à la tête de la compagnie jusqu’à mon retour. Au fond de lui-même, il a dû se sentir humilié. Sa vaillance et sa réussite méritaient une autre récompense.

[22 novembre] Sur ordre de Debray, Granell saute à Singrist, au P.C. du lieutenant-colonel Putz pour s’entendre dire que le commandement par intérim de la Neuf est désormais assuré par le capitaine de Castellane. C’était prévu. Il est toujours délicat de changer d’attelage au milieu du gué. Granell se voit confier la tâche de régler les problèmes administratifs en instance. 

[28 novembre] Au T.R. [Train Régimentaire] : départ du lieutenant Granell et du soldat Alcantara. Je n’ai même pas eu le temps d’aller leur dire au revoir. Avec Granell, c’est une partie de l’âme de la Nueve qui s’en va. Il paraît qu’il est bien mal en point.

Mis à jour le 8 septembre 2025 – © Carmen Góngora

Source(s) :

SHD Vincennes
GR 16P 267 839
CAPM Pau
E 230 370
Français Libres & Républicains espagnols contre le nazisme, les carnets du capitaine Dronne
pages 260-261, 465, 485 et 497
Autres
Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM) Aix-en-Provence : FR_ANOM_92_IF_213, liste des centres d’hébergement n° 1 et 2 Oran (Algérie) Espagne : PARES, Archives Municipales de Orihuela

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