BERNAL LAVILLA Martin
Alias GARCES Manuel
Notes :
Fils de Zacarias BERNAL CAMBRA, né le 02/11/1882 à Zaragoza, et de Carmen LAVILLA MORA, née le 18/02/1888 à Zaragoza
Deux frères, nés à Zaragoza :
– Luis, né le 17/02/1913,
– Francisco, né le 04/06/1920
Épouse par procuration le 11/04/1938 Carmen GARCES NAVARRO, née le 19/04/1913 à Fuentes del Ebro
Deux enfants, nés à Zaragoza :
– Carmen, née en 1933, décédée à Brunoy (Essonne) en 2003,
– Maria, née n 1934, décédée à Choisy- le-Roi (Val de Marne) en 2016
Fait son service militaire en Espagne de 1936 à 1939, selon ses déclarations lors de la constitution du dossier de demande de naturalisation
Selon documentation espagnole, il est teniente (lieutenant) au 2ème Bataillon, 1ère Compagnie, 118 Brigada Mixta, 25ème Division d’Andorra
Entré clandestinement en France le 15/08/1939
Engagé pour 5 ans à la Légion Étrangère le 30/09/1939 à l’intendance militaire de Tarbes
Incorporé au Dépôt Commun des Régiments Étrangers (DCRE) le 14/10/1939
Fait partie du détachement renfort Syrie
Dirigé sur Alger le 01/07/1941
Embarque à bord du Djenne le 03/07/1941
Débarque à Marseille le 04/07/1941
Mouvement arrêté à Belgrade suite à la cessation des hostilités
Dirigé par même itinéraire ferroviaire
Embarque à bord du Sidi Bel Abbes le 21/07/1941
Débarque à Oran le 23/07/1941
Fait partie de la 4ème Demi-Brigade de Marche de la Légion Étrangère (4ème DBLE) (8ème compagnie)
Dirigé sur Casablanca le 16/08/1941
Embarque sur le « Condé » pour l’Afrique Occidentale Française (AOF) le 25/08/1941 et rayé des contrôles du 1er Régiment Étranger d’Infanterie (1er REI)
Nommé 1ère classe le 29/04/1941
Embarque à Dakar e 25/02/1943
Débarque à Casablanca le 07/03/1943
La 8ème compagnie de la 4ème DBLE devient la 8ème Compagnie du 1er Régiment Étranger d’infanterie de Marche (REIM) le 16/04/1943
Fait la campagne de Tunisie
Blessé par éclat d’obus au bras gauche le 09/05/1943
Admis à l’hôpital Coudiat de Constantine le 11/05/1943
En sort le 25/05/1943 et obtient une permission de 25 jours à titre de convalescence
Ne rejoint pas le centre d’hébergement d’Eckmiilh
Manque à l’appel du 26/06/1943
Engagé volontaire pour la durée de la guerre au Corps Franc d’Afrique (CFA) le 20/06/1943 à Oran sous le nom de Manuel GARCES. Profession déclarée : spécialiste installation chauffage central. Affecté à la 9ème Compagnie
Nommé sergent-chef le 26/07/1943
Passe à la Brigade de Marche du Tchad suite à option pour les Forces Françaises Combattantes, 3ème Bataillon 9ème Compagnie le 26/07/1943
La Brigade de Marche du Tchad devient le Régiment de Marche du Tchad, le 3ème Bataillon devient le III/RMT le 01/11/1943
Quitte le bivouac de Skrirat (Maroc) avec le détachement A de la 2ème DB par route à destination de Casablanca le 09/04/1944
Embarque à Casablanca le 11/04/1944 sur le transport 114
Débarque à Swansea (Grande-Bretagne) le 22/04/1944
Voyage par voie ferrée, stationne à Hull
Arrive à Pocklington le 02/05/1944
Reprend le nom de BERNAL Martin pour compter du 01/06/1944
Reçoit le n° de matricule 145 (numéro de la liste matricule du recrutement de Tarbes en 1939)
Quitte le cantonnement de Pocklington le 23/07/1944 par voie de terre
Arrive au camp D10 le 24/07/1944
Arrive au camp C21 le 29/07/1944
Embarque à Southampton le 31/07/1944 sur Liberty Ship Edward S. Sill
Débarque sur la côte normande (environs de la Madeleine) le 04/08/1944
Fait partie de la colonne Dronne du 24 août 1944 sur le HT Teruel, 2ème section, passe sur le HT Résistance le 26 août en remplacement de son chef de section, le sous-Lieutenant ELIAS, blessé la veille lors de l’attaque de la rue des Archives
Blessé par éclats d’obus à la cheville gauche le 19/09/1944 à Pallegney et évacué
Rejoint sur unité le 14/03/1945 à Valençay
Fait mouvement avec son unité par voie ferrée à destination du front de l’Est
Quitte la zone de l’intérieur le 23/04/1945 et entre dans la zone des armées ledit jour
Franchit la frontière allemande à Benheim
Arrive à Berchtesgaden le 05/05/1945
Fait mouvement avec la 2ème DB vers la France le 26/05/1945
Franchit la frontière allemande le 28/05/1945 et passe dans la zone de l’intérieur ledit jour
La 2ème DB stationne dans la région parisienne à compter du 31/05/1945
Cantonne avec son unité à Voulx ledit jour
Démobilisé le25/07/1945, se retire à Rueil-Malmaison
Citations et Médailles :
Citation à l’ordre du Régiment, Croix de Guerre 39-45 avec étoile de Bronze (OG 41 du 20/05/1943) :
BERNAL Martin – Légionnaire 2ème classe, matricule 86.823 – 8ème Compagnie 1er Régiment Etranger d’Infanterie de Marche.
Légionnaire calme et courageux. Agent de transmission, a rempli toutes les missions sans s’occuper du danger. S’est particulièrement fait remarquer le 7 mai 1943 à Pont-sur-Fahs et le 9 mai à Depienne sous un bombardement au cours duquel il a été blessé.
Citation à l’ordre du Régiment, Croix de Guerre 39-45 avec étoile de bronze (OG 48 du 20/08/1944) :
BERNAL MARTIN – Sergent-Chef
Sous-officier adjoint à un chef de Section. « D’un sang-froid et d’un courage remarquables. A participé à toutes les opérations dangereuses. Le 16 Août au cours d’une patrouille a été attaqué par un ennemi très supérieur en nombre, a réussi à se dégager, a infligé des pertes sévères à l’ennemi et a ramené dans nos lignes un homme blessé.
Citation à l’ordre de l’Armée, Croix de Guerre 39-45 avec étoile vermeil (OG 74 du 14/11/1944) :
BERNAL Martin – Sergent-Chef
Sous-officier d’une haute valeur militaire et morale. Est aussi brillant au feu qu’il est consciencieux en garnison. Adjoint à un chef de section, le 25 août à Paris, a pris de main de maître le commandement de la section alors que son chef de section venait d’être grièvement blessé.
Citation à l’ordre de l’Armée, Croix de Guerre 39-45 avec palme (JO du 24/12/1944) :
BERNAL Martin – Sergent-Chef au Régiment de Marche du Tchad
A assuré avec succès, le commandement d’une Section d’infanterie blindée dans les affaires entre Marne et Moselle et dans les combats de la tête de pont de Châtel sur Moselle. D’une bravoure et d’un calme légendaire à la Compagnie, toujours debout, toujours à la tête de sa Section. Entraîneur d’hommes et d’un sang-froid extraordinaire et d’un esprit de décisions rapides. A été blessé le 19 Septembre 1944, devant le village de Pallegney, alors qu’il donnait ses ordres sous un bombardement d’artillerie.
Médaille Militaire avec Croix de Guerre 39-45 avec palme (JO du 22/11/1945) :
BERNAL Martin – Adjudant-chef, mat. 145, du Régiment de Marche du Tchad:
Sous-officier magnifique, d’une allure extraordinaire, d’une très grande valeur professionnelle et morale. Entraîneur d’hommes, ayant un mépris total du danger, toujours calme dans les moments les plus difficiles. Adjoint à un chef de section, s’est battu âprement à Ecouché. A Paris, a remplacé son chef de section blessé, et a commandé magistralement une unité, emballée par son exemple. A fait preuve des plus belles qualités militaires lors des durs engagements de la tête de pont de Châtel sur Moselle, a été grièvement blessé, le 19 septembre 1944 à Pallegney, alors qu’il donnait ses ordres sous un bombardement d’artillerie. Revenu à la compagnie après la campagne d’Alsace, s’est attaché à la formation des jeunes recrues et s’est de nouveau distingué lors des derniers engagements de la campagne d’Allemagne dans les gorges d’Inzell contre des éléments SS ardents et décidés. 3 fois cité.
Fait Chevalier de la Légion d’Honneur
Le capitaine Dronne le décrit dans ses mémoires :
Le sergent-chef et futur adjudant Garces, de son vrai nom Bernal Martin, est un aragonais de Saragosse. Ce colosse au regard droit, à l’allure tranquille et seigneuriale, avait commencé une carrière de torero. Son nom de matador était Larita segundo (Larita II). Fait prisonnier par les français à la fin de la guerre civile, il s’était évadé. Il avait traversé une partie de l’Espagne à pied, se cachant le jour, marchant de nuit en évitant les agglomérations. Il s’était dit qu’en allant vers le nord, il arriverait aux Pyrénées et en France. Il y parvint, grâce à l’étoile polaire, dit-il. Il réussit à passer en France en septembre 1939. Arrêté par les gendarmes, les autorités françaises lui mirent le marché en main : ou s’engager dans l’armée ou être reconduit à la frontière. A cette époque, Bernal ne parlait pas le français. Le mot français « armée » sonne comme le mot espagnol armada. Seulement armada signifie « escadre, armée navale ». « Je ne veux pas aller dans l’armada, hurla Bernal, je ne suis jamais monté sur un bateau. » Ayant le choix entre l’armada et le retour en Espagne, il signa à contrecœur son engagement. En arrivant dans son unité de la Légion, il fut soulagé de constater que l’armée n’était pas l’armada.
Par sa classe, par son courge tranquille, avec son humour et gentillesse, Bernal s’était très vite imposé à ses camarades. Après la guerre, il fit son apprentissage de cordonnier avec son frère, rescapé de Mauthausen, et monta dans la banlieue parisienne une entreprise prospère.
Effectivement, il crée son commerce de cordonnerie à la Celle-Saint-Cloud en1946 qu’il met sous la direction d’un ouvrier pour exploiter en qualité de « gérant libre » un commerce similaire situé 26 rue Carnot à Choisy-le-Roi, bien qu’il n’a pas été autorisé.
Son épouse et ses deux filles arrivent en France le 19 juillet 1948
Son frère Francisco s’est également engagé en France, Prisonnier de Guerre de 1940 à 1945 en Allemagne
Un troisième enfant prénommé André naît en 1952 à Choisy-le-Roi, décédé à Villejuif en 1971
Naturalisé par décret du 21 janvier 1951
Décédé à l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne) le 23/07/1991, à l’âge de 79 ans. Était domicilié à Choisy-le-Roi. Épouse toujours vivante.
Source(s) :
SHD Vincennes | GR 16P 50 777 |
Légion Étrangère |
Archives Nationales | dossier de naturalisation |
Français Libres & Républicains espagnols contre le nazisme, les carnets du capitaine Dronne | page 267 |
Autres | Espagne : PARES |
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