Un nuage espagnol (Una nube hispana), par Serge Utgé-Royo
Un nuage espagnol
(Serge Utgé-Royo – Mus. Utgé-Royo, Léo Nissim) Tout avait commencé au milieu de l’été ; Des cerveaux de guerriers déchiraient les matins ; Séville et Guernica finissaient de saigner ; L’Europe des lumières suivait, le lendemain… Avec un chant républicain, L’Espagne enfuie des catacombes, Un peu de terre dans les mains, Une espérance vagabonde… Avec son casque américain, On l’a pris pour le Nouveau Monde Portant l’espoir au monde ancien, Quand dormaient toutes les colombes… « Je t’écris, mon amour, du fond de la torpeur, Entre l’Espagne en deuil et l’Allemagne en guerre ; Avec les compagnons, nous traversons l’horreur Et filons vers le Nord pour éteindre l’enfer. » Ils avaient bataillé dans les déserts brûlants, Malgré l’humanité serrée au fond du cœur, D’Afrique en Angleterre, et sur le continent, Pour rendre le soleil aux humains et aux fleurs. Des Français par milliers, des côtes à l’Île-de-France, Ont croisé du regard ces étranges amis ; Il faudra bien, un jour, crier dans le silence Qu’un nuage espagnol a libéré Paris… Avec un chant républicain, L’Espagne enfuie des catacombes, Un drapeau noir, un peu carmin, Une espérance vagabonde… Avec son casque américain, On l’a pris pour le Nouveau Monde Portant l’espoir au monde ancien, Quand dormaient toutes les colombes…
Una nube hispana
(Serge Utgé-Royo – S. Utgé-Royo, Léo Nissim) En el pleno calor, la cosa comenzó ; Cerebros de cañón desgarraban el sol ; La sangre de Sevilla y Guernica secó ; Europa se ahogó en el horno español… Con un canto republicano, España huyendo el « Cara al sol », Polvo de tierra en la mano, Una esperanza girasol… Con su casco americano, Reía como el Nuevo Mundo Llevando paz al mundo viejo Cuando dormían las palomas… « Te escribo, mi amor, desde el pozo mayor, Entre luto español y Alemania en guerra ; Vamos subiendo al Norte, en medio del horror, Para ahogar de paz la llama infernal. » Habían peleado por el desierto ardiente, La humanidad cansada dentro del corazón, África, Inglaterra, y sobre el continente, Hasta untar de luz al humano y la flor. En el pueblo francés, la gente sonrió, Mirando, sin temor, al extraño fusil ; Un día, se sabrá gritar en el silencio Que una nube hispana libertó París… Con un canto republicano, España huyendo el « Cara al sol », Una bandera negriroja… Una esperanza girasol… Con su casco americano, Reía como el Nuevo Mundo Llevando paz al mundo viejo Cuando dormían las palomas…
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